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Les Noms de domaine, une liberté à protéger.

dimanche 23 décembre 2012 à 20:48

(Billet d'origine publié en espagnol le 16 novembre 2012)

Internet ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui si, chaque fois que l'on voudrait aller sur un site web il fallait entrer une longue série de chiffres ou une combinaison de chiffres et de lettres. Devoir, par exemple, écrire 173.194.42.19 pour accéder à Google ou 72.21.214.128 pour Amazon refroidirait la majorité des utilisateurs et serait contraire la notion de libre accès qui est le propre du Net.

Actuellement, pour fonctionner, Internet a seulement besoin des mots: “Google”, “Amazon”, “Yahoo”. Il suffit de les écrire sur notre clavier pour aller là où nous le désirons. Les ordinateurs où d'autres dispositifs se chargent du reste.

Ce processus fonctionne grâce au Système des noms de domaine (DNS). Le DNS associe les noms de sites ( google.com par exemple) avec de longues et complexes adresses numériques permettant entre autres choses d'associer un nom de domaine et une adresse IP (celle qui nous donne de manière univoque l'endroit  où le site se trouve sur le web).

Les noms de domaines peuvent aussi être, par eux même l'expression d'une opinion. On comprend ainsi que la tâche de ceux qui administrent les domaines génériques d'Internet - gTLD selon le sigle anglais (c'est à dire le .com) et les codes de pays - ccTLDs- ( les “ar”,   br, fr, par exemple) mérite d'être analysée.

L'Initiative pour la liberté d'expression sur Internet (iLEI), un programme spécial du Centre d'étude sur la liberté d'expression et l'accès à l'information à l'Université de Palermo en Argentine, aborde dans sa nouvelle étude les relations entre liberté d'expression et noms de domaines et la façon dont divers pays les administrent.

Qui est administrateur?

La fonction d'administrateur des noms de domaine est cruciale pour qu'Internet puisse fonctionner correctement et pour que les sites puissent être trouvés aisément par les utilisateurs. Une quantité aussi grande de pages requiert un contrôle et une coordination.

C'est le travail que réalise la Société d'Internet pour l'Attribution de noms et numéros (le sigle en anglais est ICANN). Entre autres activités, ICANN se charge de définir les règles de fonctionnement du système et de coordonner au niveau mondial l'architecture du DNS.

Image via Shutterstock, copyright: dencg

ICANN ne se charge pas de l'administration et de l'attribution de tous les gTLDs et ccTLDs. Pour les gTLDs, il délègue ce rôle à des entreprises et pour les ccTLDs qui nous intéressent particulièrement à des organismes administrateurs dans chaque pays.

L'Initiative pour la liberté d'expression (l'iLEI) rappelle dans ses travaux que les noms de domaines peuvent être considérés comme des formes d'expression. L'ingérence d'un État au moment de l'attribution ou de la modification d'un nom de domaine peut-être à l'origine d'un préjudice pour les utilisateurs et propriétaires dans l'exercice du droit fondamental à une libre expression.

Modalités d'administration de ccTLDs

Les divers administrateurs de ccTLDs dans le monde se partagent différentes fonctions,  attributions et responsabilités. On peut noter les fonctions élémentaires d'enregistrement, d'assistance aux membres enregistrés ou aux entités qui les représentent, de représentation des domaines. Les administrateurs de ccTLDs ont adopté des modalités se travail  qui, du point de vue de l'exercice du droit à la liberté d'expression présentent des avantages et des inconvénients.

Il y a d'un côté ce que l'on pourrait appeler le “modèle Administrateur” à ingérence élevée de l'État. Dans ce cas l'administration du ccTLD se trouve sous la coupe du gouvernement et ne peut compter sur l'intervention d'autres secteurs. Un exemple est le modèle du Venezuela qui administre à travers la Commission nationale des télécommunications (CONATEL), un organisme qui dépend du ministère du Pouvoir Populaire pour les Télécommunications et l'Informatique. Avec quelques différences, la Chine est un autre exemple de ce type modèle d'administration. Dans ce pays c'est l'Académie des Sciences de Chine, qui dépend du ministère chinois de l'industrie informatique et qui contrôle le CNNIC chargé d'administrer le “CN”.

L'inconvénient évident que présente ce modèle est que si l'on considère le nom de domaine comme l'expression d'une opinion d'intérêt public ou d'une critique politique, plus lourd sera le contrôle du gouvernement, plus grande sera la méfiance au moment d'enregistrer ou de modifier les domaines qui peuvent être le lieu de critiques politiques.

Autre modèle, celui que l'on pourrait appeler “Ensemble des Parties Intéressées”. Il autorise la participation d'entités publiques mais également de la société civile. C'est le cas du Brésil, où NIC.br, une entité civile à but non lucratif, met en oeuvre les décisions du CGI.br (comité de gestion de l'Internet). C'est une entité mixte constituée par des représentants de l'administration, du secteur privé, de la société civile, et d'experts. C'est aussi le cas du Canada où l'enregistrement relève de l'Autorité Canadienne d'enregistrement d'Internet (CIRA) dont les membres sont élus par les utilisateurs.

Une administration en harmonie avec les standards internationaux.

Pour l'iLEI, l'idéal serait que les Etats puissent compter sur des administrateurs d'enregistrement et de modification de domaine indépendants de toute ingérence gouvernementale. Pour aller dans cette direction les modèles où participent tous les secteurs intéressés semblent un exemple à suivre. De plus, lorsqu'on opte pour une administration par l'Etat, il faudrait garantir une structure institutionnelle empêchant les ingérences gouvernementales. Pour y arriver, il est fondamental d'assurer la stabilité fiscale des administrateurs et de faire en sorte que leurs renouvellements passent par des procédures spéciales empêchant les décisions arbitraires.

Dans tous les cas, si l'on considère que le nom de domaine est une forme d'expression et d'opinion, les administrateurs devraient prendre en compte des standards internationaux qui garantissent l'exercice du droit d'opinion et d'expression. Ils devraient être en accord avec la Déclaration spéciale pour la liberté d'expression de la commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) pour les expressions à contenu politique qui méritent le plus haut niveau de protection. Il ne faut pas oublier qu'une réponse négative à l'enregistrement d'un nom de domaine peut-être liée à son contenu, ce qui équivaut à une censure préventive, expressément interdite par la CIDH.

Il est également préférable de tenir compte du Commentaire Général numéro 34 de l'article 19 de l'Accord international sur les droits civils et politiques qui stipule le droit de ne pas être attaqué à cause de ses opinions.

Une bonne adéquation à ces standards des procédures utilisées par les administrateurs locaux de Domaines, garantira aux utilisateurs l'exercice de leurs droits d'expression en ligne.

Caraïbes : Que s'est-il passé en 2012 ? (deuxième partie)

dimanche 23 décembre 2012 à 20:04

Dans la première partie de cet article nous avons vu que dans la blogosphère caribéenne, l'année fut ponctuée de grèves de la faim - la première à Cuba, qui a coûté la vie au prisonnier d'opinion Wilman Villar Mendoza - et la deuxième à Trinidad et Tobago, où le militant écologiste trinidadien Dr. Wayne Kublalsingh a mis un terme à une grève de la faim de 21 jours, le 5 décembre, après avoir reçu la garantie que le gouvernement, le Highway Re-Route Movement et d'autres groupes associatifs mèneraient une étude indépendante sur la portion d'autoroute à laquelle son groupe de pression s'opposait. La deuxième partie de ce résumé des événements de la blogosphère régionale aborde d'autres sujets qui ont fait couler l'encre sur Internet - depuis les Jeux Olympiques jusqu'au besoin d'une meilleure transparence politique…

Guyana
L'année fut difficile en Guyana, trois personnes ont trouvé la mort (et nombreuses ont été blessées) dans la ville minière de Linden, après que la police a ouvert le feu sur des manifestants qui, selon les informations, bloquaient le pont Wismar en protestation contre l'augmentation des prix de l'électricité. Cet incident a entraîné un débat en ligne sur les abus de pouvoir de la police ; d'autres manifestations - cette fois à cause des morts - s'en sont suivies, renforcées par le rôle clé joué par les médias sociaux dans la diffusion du message. Le mouvement #OccupyGuyana a même été créé en soutien aux manifestants de Linden.

Environ un mois plus tard, la police a à nouveau ouvert le feu sur des civils; le fait que la victime était un garçon âgé de 17 ans, indemne selon les informations, n'a fait que remettre de l'huile sur le feu.

Chris Brown; image CC de Eva Rinaldi Celebrity and Live Music Photographer

Le mois suivant, la situation s'aggrava lorsqu'il fut question d'un concert de Chris Brown dans la capitale du pays, soit-disant financé (du moins par le biais d'allégements fiscaux) par le gouvernement guyanais, ce qui relança la question de la violence domestique dans le pays. (Brown avait été poursuivi pour coups et blessures en 2009, lorsque l'on apprit qu'il avait agressé sa petite amie de l'époque, la chanteuse originaire de la Barbade, Rihanna.) Il n'aura pas fallu longtemps pour que les manifestations mettent un terme à toute éventualité de voir Brown se produire en Guyana.

 

Jamaïque
Le 6 août 2012, la Jamaïque a célébré ses 50 ans d'indépendance d'avec la Grande-Bretagne, une étape majeure qui a été a rendue encore plus spéciale par les performances exceptionnelles des athlètes jamaïcains aux Jeux Olympiques de 2012 dans leur ancien “pays mère”.

Usain Bolt; CC image par Alexandre Moreau | Photography

Comme l'a écrit (en anglais) Louise Bennett-Coverley, l'une des poètes les plus influents de la Jamaïque :

She hope dem caution worl-map

Fi stop draw Jamaica small

For de lickle speck cyaan show

We independantness at all!

 

(Bien sûr, d'autres territoires caribéens ont vu leurs rêves olympiques se réaliser, notament Grenade, qui a remporté sa toute première médaille olympique grâce à l'or de Kirani James dans le 400 mètres.)

L'euphorie a fait place au désespoir, lorsque début novembre, un étudiant homosexuel a été violemment battu sur le campus de UTech à Kingston : la question de l'homophobie en Jamaïque est revenue sous la lumière crue des projecteurs. Une blogueuse s'est même demandé si la persécution des homosexuels était désormais une politique nationale, au vu des paroles de dance-hall homophobes, du blocage des annonces en faveur de la tolérance des services publics par les médias et des positions de l'ancien premier ministre par rapport aux homosexuels dans le gouvernement, qui jalonnent l'histoire de l'île. Le débat en ligne à ce sujet était vivant et éclairé.

Sainte-Lucie
Les citoyens de Saint-Vincent et de Sainte-Lucie étaient aux prises avec de nouveaux critères de visa imposés par les services de citoyenneté et immigration du Canada (CIC) cette année. Les ressortissants de Sainte-Lucie ont également été confrontés à la réalité économique de la nouvelle taxe sur la valeur ajoutée du pays et ont envisagé la possibilité de faire des bananes une source d'énergie renouvelable.

Trinidad & Tobago
Les manigances politiques de la nation des îles jumelles ont fait de sa blogosphère l'une des plus actives cette année. Dès le mois de mars, les citoyens ont commencé à remettre en cause l'utilité du Congrès du Peuple, l'un des partis politiques qui constituent le gouvernement du Partenariat du Peuple.

Les gaffes et faux-pas politiques semblaient sans fin : un raid policier dans la maison d'un journaliste a soulevé des inquiétudes sur la liberté de la presse (une inquiétude partagée dans d'autres territoires de la région) ; l'internement d'une employée du Ministère des genres, de la jeunesse et de l'enfance à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne après un supposé conflit avec un haut fonctionnaire; la nomination controversée de Jack Warner au poste de Ministre de la Sécurité Nationale et sa première “action” - l'évacuation par l'armée des membres du Highway Re-Route Movement, un groupe manifestant pour que le projet d'autoroute de 7,5 milliards de dollars qui doit traverser leur collectivité soit abandonné, ou du moins revu. Cette action est revenue hanter le gouvernement plus tard dans l'année.

Le parti dirigeant a donné l'impression aux blogueurs qu'il pataugeait : il y a eu le remaniement du cabinet, le malheureux incident de la tortue et de graves innondations après les pluies diluviennes de la dépression tropicale qui ont immobilisé des communautés entières dans la péninsule nord-ouest du pays densément peuplée.

Keshorn Walcott; image CC par ciamabue

La seule distraction de ce désastre fut que Trinidad & Tobago a remporté la deuxième médaille d'or de son histoire, grâce aux performances incroyables d'un lanceur de javelot de 19 ans, Keshorn Walcott.

Les choses se sont ensuite à nouveau aggravées, avec la controverse de la section 34, où il fut révélé que la loi avait été manipulée, les chambres du parlement induites en erreur et la population dupée - la célébration des 50 ans d'indépendance du pays faisait office de diversion, rien de moins - manifestement pour assurer la liberté de ceux qui étaient impliqués dans le scandale de corruption de l'aéroport de Piarco, soit-disant des partisans du Congrès National Uni, le principal parti rival du gouvernement People's Partnership. Parmi les répercussions, la chute du Ministre de la Justice, un électorat désabusé et une action de protestation de grande ampleur.

Manifestants à Port d'Espagne; photo de @RaiRicomas, avec son aimable autorisation.

Le tout a culminé lorsque Dr. Wayne Kublalsingh, militant écologiste et professeur de littérature, s'est lancé dans une grève de la faim pour protester contre la construction d'une portion de l'autoroute Debe - Mon Desir de San Fernando à Point Fortin, dans le sud-est de Trinidad. Kublalsingh a refusé de s'alimenter jusqu'à ce que la Premier Ministre honore sa promesse de le rencontrer ainsi que d'autres membres de l'organisation Highway Re-route Movement. Cette dernière argue que le tracé actuel du projet d'autoroute déplacerait de nombreuses familles et aurait un impact négatif sur l'environnement. Rapidement, les manifestations ont pris une tournure plus emblématique, car de nombreux internautes voyaient dans la dissidence une demande pour davantage de transparence dans l'utilisation des fonds publics et une protestation contre la façon cavalière dont l'administration publique traite les inquiétudes de l'électorat.

Dr. Wayne Kublalsingh; photo de Jo Sinanan, avec son aimable autorisation

Le gouvernement a finalement accepté qu'une étude indépendante soit menée, mettant ainsi un terme à la grève de la faim. Cependant, pour certains blogueurs, cet affrontement rappelait encore le scandale de la Section 34 :

Les questions soulevées par l'autoroute Debe - Mon Désir sont similaires à celles de la Section 34, d'une façon générale. Ces deux événements montrent un gouvernement qui refuse d'agir de façon responsable et transparente, et qui entreprend un projet pour le seul profit de ses bailleurs de fonds. Rendre des comptes, faire preuve de transparence et réformer les finances du parti : ce sont là des promesses que fait Kamla depuis 2010, n'est-ce pas ? Il aura fallu qu'un homme se tue presque pour nous le rappeler !

Les images de cet article sont les suivantes :
- Photo de Chris Brown par Eva Rinaldi Celebrity and Live Music Photographer, CC BY-SA 2.0
- Photo de Usain Bolt par Alexandre Moreau | Photography, CC BY-NC-SA 2.0
- Photo de Keshorn Walcott par ciamabue, CC BY-NC 2.0
- Photo des manifestations de la Section 34 par @RaiRicomas, avec son aimable autorisation
- Photo du Dr. Kublalsingh par Jo Sinanan, avec son aimable autorisation. Visitez le blog photo de Jo pour voir d'autres de ses photos.

Les manifestants hongrois occupent un pont, trois étudiants arrêtés

dimanche 23 décembre 2012 à 15:40

Trois manifestants ont été arrêtés mercredi soir [19 décembre] lorsque les étudiants ont occupé un pont de Budapest. Le syndicat étudiant HaHa a confirmé [en hongrois] qu'il s'agissait d'étudiants qui animaient un forum organisé sur le Pont aux Chaînes. Des dizaines de manifestants ont attendu leur libération jusqu'à 2 heures du matin jeudi devant la Direction de la police de Budapest. Les étudiants ont été relâchés après une procédure d'infraction civile avec un avertissement formel.

Le mercredi, des lycéens et étudiants ont protesté en Hongrie contre les restrictions des quotas d'admission de l'enseignement supérieur ; dans de nombreuses écoles secondaires, les élèves ont organisé des occupations et grèves, observé des minutes de silence et manifesté pour leur avenir. Le Centre des Communications X (XKK) a publié [en hongrois] une carte et la liste des événements, voir ci-dessous une capture d'écran :

La journée de manifestations à Budapest s'est terminée par la marche des étudiants au Pont des Chaînes où ils ont organisé un forum, invitant [en hongrois] le Ministre des ressources humaines et le Premier Ministre à garantir que les demandes des étudiants soient satisfaites. Quand les manifestants ont commencé à quitter le pont, la police qui accompagnait la marche a arrêté [en hongrois] trois étudiants qui avaient animé auparavant les conversations avec des mégaphones.

Un étudiant muni d'un mégaphone crie des slogans à une manifestation de mercredi à Budapest. Photo Peter Nemeth, copyright © Demotix (19/12/2012).

Bien qu'ils aient été relâchés quelques heures plus tard, de nombreux internautes ont relevé «le fait plaisant» que le Premier ministre Viktor Orbán ait été lui aussi arrêté en son temps pour avoir lutté pour les droits démocratiques au moment de la transition de la Hongrie vers la démocratie. Un Million pour la Liberté de la Presse en Hongrie, également connu sous le nom de Milla, a partagé [en hongrois] ce mème réalisé à partir d'une photo de Orbán en état d'arrestation en 1988 et la photo de l'un des étudiants arrêtés à présent :

Le gouvernement hongrois a semblé être disposé à accéder aux demandes des étudiants quand le mercredi à midi, il a été annoncé que le quota d'admissions gratuites au premier cycle de l'enseignement supérieur de 2013 serait rétabli à 55.000 étudiants [en hongrois] en lieu et place des 10.480 publiés avant les manifestations. Les étudiants ont été clairs sur de nombreuses plateformes qu'ils étaient conscients de la nécessité de déployer des frais de scolarité dans l'enseignement supérieur hongrois mais ils ont souligné que la rapidité du rythme de la prise de cette décision n'était pas professionnelle et que la restructuration de l'enseignement supérieur hongrois avait besoin d'une préparation minutieuse.

HaHa a exigé [en hongrois] que le gouvernement prenne les décisions avec la participation de toutes les parties prenantes et propose un meilleur plan de financement pour assurer la durabilité des universités après la remise à un niveau supérieur des quotas.

Un porte-parole du gouvernement a déclaré mercredi que les conditions de points pour l'admission seraient publiées avant Noël [en hongrois]. Les points d'admission sont calculés pour chaque élève du secondaire sur la base de ses résultats scolaires, des examens finaux et d'autres titres obtenus. Jeudi après-midi, cependant, le Ministère des ressources humaines a annoncé [en hongrois] qu'il ne publierait pas les conditions cette année. La formation des adultes, les études économiques appliquées, les études en communication et médias, les études en ressources humaines, l'économie internationale et le droit ne sont toujours pas les priorités du gouvernement, il n'y aurait pas de quotas de scolarité gratuire [en hongrois] qui leur serait consacrée.

Un hashtag homophobe fait des vagues sur Twitter

dimanche 23 décembre 2012 à 15:11

Le hashtag #SiMonFilsEstGay a fait des vagues sur Twitter dans la journée du samedi 22 décembre. Une incitation homophobe à la violence avec comme principe un humour de très mauvais goût qui consistait à écrire le sort que l’on réserverait à son fils s’il était homosexuel. Certains propos étaient d’une violence remarquable :

@Jow_Breezy_Pgn: #SiMonFilsEstGay je le fais sodomisé par un cheval avec du gros sel !!

 

@Trapsneymo#SiMonFilsEstGay soit je l'egorge soit je le jette dans la seine ou soit je l'abandonne dans une gare super loin

Et  ‏@Kenny_koms a tweeté:

@Kenny_koms: #SiMonFilsEstGay on va a la commune jle change de nom direct

Evidement, le débat sur le mariage gay qui divise actuellement la France a été souvent mentionné.

‏@Cardinaurelien un militant UMP a declaré:

@Cardinalaurelien: #simonfilsestgay j'espère qu'il ne pourra pas se marier ! #manifpourtous

En fin d’après-midi, la déferlante homophobe plaçait le hashtag en tête des sujets les plus mentionnés. Les réactions contraires n’ont pas tardé avec de nombreux tweets condamnant les propos homophobes :

capture d'ecran du fil twitter #Simonfilsestgay

‏”@matfouf : Les homophobes sur le hashtag #SiMonFilsEstGay, c'est pitoyable. Oubliez pas que Twitter est public et que vos tweets sont répréhensibles.

 

‏”@ErwanSands: #SiMonFilsEstGay je serais autant heureux que s'il etait hétero ! La sexualité ne change pas la personne qu'on est ! #NB

Et beaucoup ont tenté d’alerter Twitter pour faire censurer le hashtag:

“ @MOMIETTKM: @twitter est il possible de censurer ce hashtag raciste haineux homophobe svp #SiMonFilsEstGay . la liberté d'expression a des limites !”

@thomas_gardize, étudiant en philosophie a même tenté l’expérience de publier des statuts divergents sur twitter  pour tester les réactions.
Il a d’abord annoncé :

@thomas_gardize#SiMonFilsEstGay TT source de conflit. Je vais donc twitter dans les deux sens pour voir les réactions opposées.

Suivi de :

@thomas_gardize #SiMonFilsEstGay je le brûle sur un bucher.

Et ensuite :

@thomas_gardize:  #SiMonFilsEstGay Je serais fier de lui.

Le phénomène rappelle une récente vague  antisémites sur le même réseau social, il s’agissait du hashtag #UnBonJuif  en octobre 2012 qui avait également donné lieu à des propos agressifs.

De nombreux utilisateurs ont d’ailleurs fait l’analogie comme @epelboin qui remarque

@epelboin:  #SiMonFilsEstGay is the new #UnBonJuif ? Triste France :(”

Finalement, rappelons qu’en France, les propos homophobes sont passibles d’amende et de prison. Il est aussi question d’incitation à la violence. C’est sans doute pour cela qu’en fin de journée, beaucoup de tweets concernés semblent avoir été effacés par les utilisateurs.

Australie : Fatwa contre le Père Noël

dimanche 23 décembre 2012 à 13:11

[liens en anglais] Les internautes se sont mis à bouillir à la nouvelle qu'une fatwa contre Noël aurait été émise par un imam de la mosquée Lakemba à Sydney. Ceux qui sont las de la surenchère commerciale de saison en ont profité pour faire de l'humour. Le message originel a depuis été retiré de la page Facebook :

La fatwa, qui a suscité dans la communauté un débat et une condamnation générales, mettait en garde que les “mécréants veulent éloigner les musulmans du droit chemin”.

Elle dit aussi que Noël et les festivités associées sont au nombre des “mensonges qu'un musulman doit éviter … par conséquent, un musulman n'est autorisé ni à fêter Noël ni à féliciter [ceux qui le fêtent]”.

Sur le blog de Punch, le journaliste Anthony Sharwood, sous son ton désinvolte, a pris les choses au sérieux :

Le joyeux ding-dong envoyé d'en-haut.

…Ce qu'il y a avec Noël en Australie, comme dans une grande partie du monde occidental, c'est que cela transcende la religion.

Anthony n'est pas le seul à penser qu'une fatwa est une “déclaration sur…” plutôt qu'une opinion ou une règle religieuse. Certains tendent même à y voir une condamnation à mort ou le djihad.

Si le reste de la blogosphère s'est bornée à reproduire les articles de la presse classique, sur Twitter c'est l'effervescence.

m.m. ne cache pas sa colère :

‏@mar5mac: Plus j'avance dans la lecture de cet article, plus je bous. >>MT @theage la #fatwa de la mosquée Lakemba contre #Christmas (Noël) http://ow.ly/1QtVTO #auspol

Quelques twitts enjoignent : ‘retournez d'où vous êtes venus’ comme celui-ci de Jenko Schmidt :

@JenkoSchmidt: Pourquoi ce pays laisse vivre ici la sorte de gens qui déclarent la guerre à Noël ? #lakemba #fatwa #christmas

Certains portent des messages anti-multiculturels injurieux, avec des gros mots que vous trouverez sous le mot-clé #fatwa si votre curiosité est titillée.

Nick O'Brien a salué le retrait de la fatwa sur Facebook :

‏@NickOBrien999: Excellente réaction de la communauté musulmane dans son ensemble. La mosquée Lakemba retire son texte de la ‘fatwa' de Noël : http://www.smh.com.au/nsw/lakemba-mosque-removes-christmas-fatwa-post-20121223-2btaj.htm

Bon nombre de twittos ont vu dans toute cette affaire un battage médiatique, dont Andrew Zammit :

‏@Andrew_Zammit: Un titre “fatwa contre Noël” fait croire que c'est grave alors que ce ne l'est pas.

Quoi qu'il en soit, les appels aux responsables musulmans pour qu'ils désavouent la fatwa ont été promptement suivis d'effet. Michael Byrnes est satisfait :

‏@MichaelByrnes: C'est bien que les responsables musulmans se soient manifestés pour condamner la “fatwa” RT @smh La mosquée Lakemba émet une fatwa contre Noël http://ow.ly/gjdMd

C'est peut-être le journal télévisé d'ABC (Australian Broadcasting Corporation) qui a donné la meilleure formulation.

La journaliste Lucy Carter a publié cette photo sur Twitter :

‏@lucethoughts: Mon cameraman Grant Wignall a pris ceci du message de Noël écrit au-dessus de la mosquée Lakemba pic.twitter.com/IFDfFKo8

Response to Fatwa: Merry Xmas over Lakemba Mosque

Réplique à la fatwa : Merry Xmas au-dessus de la mosquée Lakemba (photo sur Twitter de Lucy Carter @lucethoughts)

L' “Association musulmane libanaise”, qui gère la mosquée, aurait déclaré que les propos ont été sortis de leur contexte et qu'elle “ne nourrit aucun sentiment anti-Noël” selon ABC News. Un message de bonne volonté leur a été substitué.

Le Père Noël n'ira donc pas encore rejoindre Salman Rushdie pour cette fois.