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Les géants des médias sociaux une fois de plus au centre d'un scandale de censure en Russie

samedi 17 février 2018 à 18:20

La dénonciation de Navalny évoque des faits de corruption de la part du vice-premier ministre russe. Le régulateur gouvernemental des médias veut maintenant la censure de la vidéo // Arrêt sur image par Christopher Moldes

Bien qu’interdit de participation à l'élection présidentielle de 2018, l'activiste russe Alexeï Navalny a trouvé un moyen de s'assurer une présence dans l'actualité.

Le 8 février, Navalny et sa Fondation Anti-Corruption, un organisme qui se consacre à rendre publics les scandales de corruption et les sociétés immobilières des hommes politiques russes, a placé sous ses projecteurs un enchaînement de preuves reliant un oligarque russe et le vice-premier ministre de la Russie.

Ces révélations ont déclenché une réaction abrupte du régulateur russe des communications Roskomnadzor, qui a ordonné à Instagram, à YouTube et  à de multiples sites russes de médias de retirer les posts en lien avec le scandale. Presque tous les posts visés ont disparu depuis, d'une manière ou d'une autre.

Une ‘chasse au sexe’ vire au scandale national

La dénonciation de Navalny est basée essentiellement sur les écrits et les messages sur les réseaux sociaux de Nastia Rybka, une ressortissante biélorusse (de son vrai nom Anastasia Vachoukevitch) et auteure d'un livre titréJournal de la séduction d'un milliardaire”. Rybka y raconte sa liaison avec l’oligarque et milliardaire de l'aluminium Oleg Deripaska, devenu un personnage de premier plan dans la couverture médiatique étasunienne des enquêtes du Congrès sur les ingérences électorales russes.

Un temps président de la campagne du président américain Donald Trump, Paul Manafort avait démissionné après la découverte de sa prise de contact avec Deripaska pour lui proposer des informations internes sur la campagne Trump.

Usant de noms à peine déguisés, Rybka décrit comment elle a accompagné Deripaska, depuis leur rencontre jusqu'à une excursion sur le yacht de Deripaska à proximité de la Norvège, où ils ont fait un détour discret pour rencontrer le vice-premier ministre russe Prikhodko. Cette rencontre sur le yacht apparaît aussi sur une vidéo du compte Instagram de Rybka.

Dans une bribe de conversation qu'elle a captée dans la vidéo, on entend Prikhodko et Deripaska discuter de la détérioration des relations russo-américaines, et s'interroger sur les raisons de la mauvaise opinion qu'a un officiel américain particulier sur la Russie. Le livre de Rybka prétend aussi que Prikhodko s'est rendu en Norvège dans le but exprès de rencontrer Deripaska.

L'information était disponible depuis quelque temps dans le livre de Rybka, publié début 2017. Mais elle paraissait avoir glissé sous le radar des médias traditionnels, jusqu'à ce quel Rybka retienne l'attention de Navalny en mettant en ligne une vidéo dans laquelle elle déclarait mener une “chasse au sexe” avec Navalny pour cible.

Malgré l'approche spéciale de Rybka, quand il a lu son récit de la liaison et visionné ses posts sur Instagram, Navalny déduisit qu'il tenait une histoire. Si l’oligarque avait payé le déplacement du vice-premier ministre, chose probable pour l'organisation de Navalny, cela constituait un bakchich.

Navalny a mis l'histoire racontée par Rybka sous le feu des projecteurs en postant sur son site web et sa chaîne YouTube une déclaration vidéo sur le scandale. Le vidéo-reportage de Navalny sur les révélations (visible en entier ici sous-titré en anglais et allemand) a déjà été vu plus de cinq millions de fois en une semaine.

Cette vague d'attention a conduit Deripaska à poursuivre Navalny en diffamation, et Rybka pour défense de sa vie privée. Deripaska est marié, tout ceci a donc dû lui causer une certaine consternation à la maison.

Depuis, le livre de Rybka est devenu un best-seller.

Instagram et les sites russes cèdent à la censure

Deripaska a aussi engagé un référé contre le régulateur fédéral des médias Roskomnadzor, demandant à l'agence d'exiger le retrait des vidéos et des articles en ligne associés. Ce qui a conduit Roskomnadzor à bombarder de pressions ou d'ordres de retrait Instagram, YouTube, le site web de Navalny et divers sites d'informations russes, pour qu'ils suppriment tous les exemplaires de la vidéo de la visite sur le yacht. La plupart des sites russes — ainsi qu'Instagram — ont obtempéré depuis.

Le régulateur a enjoint à Navalny de supprimer le post correspondant de son site web, ce à quoi Navalny s'est refusé. Les fournisseurs d'accès internet ont donc reçu ordre de bloquer navalny.com, mais son équipe a maintenant mis en place un dispositif de contournement pour garder le site accessible. Navalny a riposté en attaquant en justice Roskomnadzor pour menace d'inscription de son site sur liste noire.

Roskomnadzor a aussi obtenu une ordonnance de justice décernée à Instagram, exigeant que le média social appartenant à Facebook supprime certains des posts Instagram de Rybka qui figuraient en bonne place dans l'enquête de Navalny. Instagram a obtempéré et supprimé les vidéos visées, désormais introuvables sur la page Instagram de Rybka.

Instagram a décidé d'obéir aux requêtes illégales russes de censure et a supprimé du contenu sur l'oligarque Deripaska. Honte sur vous Instagram ! Ce contenu était mis en avant par notre enquête pour corruption

Le blocage pur et simple du site de l'activiste a provoqué le courroux de certaines zones du twitter russe. StalinGulag, un compte bien connu pour son impertinence, a écrit :

On dit que Roskomnadzor a commencé à bloquer le site de Navalny. Il n'y a pas de censure dans le pays, que des gros bêtes et méchants qui décident de ce qu'on peut lire ou pas, mais il n'y a pas de censure dans le pays. IL N'Y A PAS DE CENSURE DANS LE PAYS !

YouTube n'a pour le moment pas obtempéré aux requêtes de Roskomnadzor, mais le 15 février, la plateforme a retiré l'enregistrement de l'émission hebdomadaire en direct de Navalny pour des motifs de droits d'auteur, en réponse à une demande de la principale télévision d'Etat russe. Le moment choisi est peut-être une coïncidence, mais fleure la tentative de censure politique.

Il a réussi une bonne émission. 30.000 spectateurs simultanés sur Internet. Mais 20 minutes seulement après elle était bloquée dans tout le pays suite à une plainte de Pervy Kanal [la Première chaîne, le plus grand réseau de télévision propriété de l'Etat en Russie] pour infraction au droit d'auteur (probablement pour une séquence d'une minute du film “Poutine”) [Les interviews de Poutine par Oliver Stone]

Les plateformes coincées entre les gouvernements et leur base utilisateurs

Comme le souligne Coda Story, ceci n'est que le plus récent exemple de plateformes en ligne ciblées par la censure des autorités russes. Si des compagnies comme Facebook (propriétaire d'Instagram) cèdent à des exigences de gouvernements, disent leurs détracteurs, cela revient pour elles à abdiquer leur rôle de promoteurs de l'expression et de la communication.

En se soumettant à la pression et aux exigences d'un gouvernement (quel qu'il soit), les plateformes de médias sociaux démontrent qu'elles sont prêtes à lâcher les intérêts des usagers quand un gouvernement désapprouve du contenu que leurs plateformes aident à rendre publiquement accessible.

Pourtant, comme Navalny le note dans son assignation :

Согласно постановлению Пленума Верховного суда, информацию можно распространять без согласия гражданина при наличии публичного интереса. То есть гражданин является публичной фигурой, а обнародование информации является общественно значимым. Расследование имело целью раскрыть факты коррупции со стороны должностного лица Правительства Российской Федерации.

Aux termes d'une décision du Plénum de la Cour suprême, l'information peut être propagée sans l'accord d'un citoyen en cas d'intérêt public. C'est-à-dire que le citoyen est un personnage public, et que la divulgation d'information a une utilité sociale. L'enquête avait pour but d'exposer des faits de corruption de la part d'un responsable du gouvernement de la Fédération de Russie.

Etant donné que Navalny a saisi la justice en vue d'affirmer le bien-fondé de maintenir ces articles et vidéos en ligne dans l'intérêt public, les entreprises de médias sociaux concernées pourraient suspendre toute action jusqu'à ce que les tribunaux se soient prononcés. Mais comme les juridictions russes ne sont pas réputées pour leur indépendance, les interdits de Roskamnadzor ont toutes les chances d'être finalement validés.

Dans la péninsule égyptienne du Sinaï, les interruptions de réseaux rendent les civils inaccessibles et incapables d'appeler à l'aide

samedi 17 février 2018 à 14:56

Une manifestation contre les coupures du réseau mobile dans le Nord du Sinaï. La bannière dit: “Nous ne voulons pas utiliser les réseaux israéliens à cause de votre négligence.” Photo de Sinai2014/page du groupe SinaiOutofCoverage.

Cet article a été écrit par Asser Khattab et publié sur le blog de SMEX. Il est publié à nouveau sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Dans le cadre d'une opération militaire visant à éradiquer “les terroristes et les éléments et organisations criminelles” de la péninsule égyptienne du Sinaï et des zones adjacentes, les forces armées égyptiennes ont ordonné la fermeture de l'internet et des télécommunications dans toute la région.

Appelée “Opération totale: Sinaï 2018“, l'opération militaire vise les insurgés affiliés à l'EI dans les zones méridionales et centrales de la péninsule du Sinaï, de l'ouest de la vallée du Nil et dans le Delta.

Les activistes en ligne et les citoyens égyptiens tirent la sonnette d'alarme sur Twitter en utilisant le hashtag #سيناء_خارج_التغطية [“Le Sinaï exclu de la zone de couverture”] pour exprimer leur inquiétude sur le sort largement inconnu des civils du Sinaï, puisqu'ils sont maintenant physiquement et virtuellement inaccessibles. Depuis juillet 2013,  le Nord du Sinaï est traité comme une zone militaire fermée par les autorités égyptiennes, qui en ont interdit l'accès aux journalistes et aux observateurs des droits humains. Des milliers d'habitants ont été expulsés et déplacés de force alors que les militaires égyptiens détruisaient les maisons au bulldozer pour créer des zones tampons à la frontière avec Gaza, et plus récemment autour de l'aéroport du Sinaï.

Cette grande campagne militaire a effectivement placé le Sinaï dans un blackout médiatique, avec les coupures des télécommunications qui ont déconnecté et isolé ses rhabitants les des autres et du reste du pays et du monde.

De tels blocages sont devenus monnaie courante pour les habitants d'Al-Arish et d'autres villes du nord du Sinaï peu peuplé, qui sont soumis à des perturbations de réseau “à chaque fois que des opérations de sécurité et militaires sont menées dans la zone désertique au sud de la ville,” selon un ingénieur d'al-Arish qui a parlé à sous condition d'anonymat, par crainte d'être interpellé par les autorités. La source a ajouté que le gouvernement ne prévient pas les habitants avant la coupure et ne fournit aucune justification une fois les services rétablis.

Le gouvernement égyptien a lancé des offensives contre l'insurrection du Sinaï depuis ses débuts en 2011, dans le sillage de la révolution égyptienne qui a renversé le régime du Président Hosni Moubarak. Le groupe extrémiste militant Ansar Beit al-Maqdis (ABM) a attaqué à plusieurs reprises les forces de sécurité égyptiennes avant de prêter allégeance à l'Etat Islamique autoproclamé dans la Péninsule du Sinaï, appelée province ISIL-Sinaï.

Mohannad Sabry, un journaliste et chercheur qui a largement couvert le Sinaï, a dit à SMEX lors d'un entretien téléphonique que les blocages des télécommunications et d'internet n'étaient tout simplement pas efficaces.

“Les forces gouvernementales souffrent davantage des perturbations de réseau que les insurgés,” a-t-il dit, faisant référence à des cas où les forces au sol ont perdu le contact entre elles ou avec le ministère de l'Intérieur pendant les combats. Les groupes insurgés “ont d'autres moyens de communication, comme les terminaux portables BGAN [téléphonie par réseau satellitaire, NdT] et les émetteurs-récepteurs à ondes courtes,” ajoute Sabry, expliquant que les perturbations des services de télécommunication avaient peu d'impact sur les cibles présumées.

Ces blocages empêchent les journalistes locaux et étrangers et les organisations non-gouvernementales de joindre leurs sources sur le terrain.

“Limiter la couverture de l'échec de la stratégie égyptienne dans le Sinaï et son impact négatif sur la communauté est l'une des raisons de ces interruptions,” a déclaré Sabry.

Le 3 février, le New York Times a dévoilé un “accord secret” entre l'Egypte et Israël contre les militants du Nord Sinaï. Le gouvernement égyptien tente de dissimuler au public de telles informations, selon Sabry, “les dirigeants égyptiens ont voulu dissimuler l'approbation des attaques aériennes israéliennes sur les positions de l'Etat Islamique dans le Sinaï,” a-t-il déclaré.

Le secteur des télécommunications en Egypte est exploité par l'Autorité Nationale des Régulation des Télécommunications (NTRA), ce qui “signifie que cette entité est impliquée dans toute perturbation de réseau qui survient dans le pays,” a déclaré sous condition d'anonymat par mesure de précaution, un militant de la liberté d'expression à SMEX.

“Différents corps de l'Etat interviennent dans les activités de la NTRA, comme les ministère de la Défense et de l'Intérieur, l'Agence de la Sécurité Nationale, et d'autres tels le ministère des Télécommunications,” a ajouté l'activiste.

L'ingérence récurrente dans les services de télécommunication et d'internet est due au fait que la liberté de la presse et la liberté d'expression soient menacées par le régime militaire du Président Abdel Fattah El-Sissi. En 2016, selon le comité pour la protection des journalistes l'Egypte était le troisième pays du monde en termes de journalistes emprisonnés.

Les reportages sur le Nord Sinaï sont encore plus difficiles depuis que la zone a été déclarée zone militaire fermée et rendue inaccessible aux journalistes en juillet 2013. Selon notre source d'Al-Arish, alors que les journalistes peuvent demander une autorisation d'entrer dans la région au porte parole militaire de l'Egypte, Tamer al-Refai, “il accorde très rarement ces autorisations … personne n'a été autorisé à écrire sur ce sujet ou tout autre ayant réellement de l'importance pour [les habitants du Sinaï].”

Interrogé sur la question de savoir si des organisations défendent les droits des habitants à l”accès à internet et aux services de télécommunications, l'ingénieur d'Al-Arish a déclaré: “absolument pas, personne ne le fait … tout comme celui de la presse, le travail des ONG est très limité ici.”

Sabry a déclaré que les victimes réelles de ces interruptions sont les civils locaux dans le Nord du Sinaï parce qu'ils “ne peuvent pas signaler les cas de dommages collatéraux et blessures et qu'ils ont un accès restreint aux services d'urgence.”

“Plusieurs femmes en début d'accouchement n'ont pu appeler une ambulance,” a-t-il ajouté.

Pour les habitants comme notre source d'Al-Arish, qui sont directement affectés par ces blocages, “l'élément de surprise est le pire aspect.” Certains habitants ont été incapables de se renseigner sur le décès d'un parent,  et étaient informé du fait 10 à 12 heures après. D'autres ont dû parcourir de longues distances, jusqu'à 90 kilomètres, pour simplement passer un appel téléphonique ou envoyer un courriel.

Le fait d'entraver ou de limiter l'accès à l'information et aux services de communications est une préoccupation nationale égyptienne s'étendant bien au de la péninsule du Sinaï. Depuis le 24 mai 2017, le gouvernement égyptien a bloqué au moins 496 sites web, selon l'Association pour la liberté de pensée et d'expression, un cabinet d'avocats indépendant.

Les sites web de plusieurs organes d'information internationaux , tels que le Washington Post, et des organes de presse locaux indépendants, comme Mada Masr, sont bloqués. Sous prétexte de soutenir le terrorisme ou le fourre-tout des “fake news”, le public égyptien est privé de services et informations essentiels tandis que les travail des journalistes locaux fait l'objet d'attaques systématiques.

Le “seul journal positif d'Inde” se donne pour mission de distribuer de l'espoir

samedi 17 février 2018 à 10:10

Capture d'écran de la page d'accueil du journal The Optimist Citizen.

Sauf mention contraire, les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.

Cet article de Madhura Chakraborty a d’abord été publié sur Video Volunteers, une organisation internationale primée, centrée sur les médias communautaires et basée en Inde. Une version éditée est publiée ci-dessous dans le cadre d'un partenariat avec Global Voices.

Piyush Ghosh et Tuhin Kumar Singh, deux jeunes amis de Bhopal [fr], la capitale de l'état indien du Madhya Pradesh, avaient l'habitude de se désespérer chaque matin de la négativité qui se dégage des informations publiées dans les quotidiens. Pour eux, elles rendent la société paranoïaque et instillent un sentiment de peur et de doute. Les gens craignent de se faire confiance et perdent foi en leurs organisations, leurs politiciens et le système en général.

Ils se sont demandés : “Comment pourrait-on y remédier ? Comment donner de l'inspiration aux gens au lieu de les décourager encore plus ?”

Ils ont alors eu une petite idée : un journal rempli de nouvelles optimistes. Aujourd'hui, leur journal unique est présent aux quatre coins de l'Inde.

Ils ont lancé leur publication imprimée et numérique bimensuelle en octobre 2014 et se sont définis comme “le premier journal purement bon et positif d'Inde”. The Optimist Citizen [le Citoyen optimiste, NdT] est à présent envoyé dans tout le pays à ses abonnés, qui paient un abonnement annuel modeste de 290 roupies indiennes, soit environ 3,65 euros.

The Optimist Citizen se concentre exclusivement sur la diffusion d'informations positives comme des sources d'inspiration, des articles sur des héros méconnus, une bonne gouvernance et des actes de courage : des informations qui ne sont pas souvent reprises par les médias traditionnels car elles ne font pas sensation.

Saloni et ses amis ont compris leurs droits et devoirs constitutionnels et ont convaincu la ville de Harda d'éduquer leurs filles grâce à l'initiative Samvidhan Live! The Jagrik Project de ComMutiny – The Youth Collective.

Ramlal Baiga, correspondant communautaire de Video Volunteers, explique l'évolution du journal dans le reportage vidéo ci-dessous :

“Nous avons lancé un appel à réunion publique dans un parc, ici, à Bhopal. À partir de ce jour-là, nous avons travaillé à notre première édition, notre mission et notre vision”, se rappelle Tuhin Singh.

Piyush Ghosh ajoute : “Mes parents sont des entrepreneurs sociaux et leur travail est une telle source d'inspiration. Alors je me suis dit que nous devrions utiliser de tels récits pour motiver les gens au lieu [de leur donner] des informations négatives.”

C'est ainsi qu'a débuté l'aventure de The Optimist Citizen.

Aucun des co-fondateurs n'a de formation journalistique. “Nous ne savions pas sur quel type de papier les journaux sont imprimés, ni même la différence entre le grand format et le format tabloïd !” admet Singh.

En fait, tous les employés ont appris sur le tas et ont évolué avec le journal. Tannson Matthews, le directeur du marketing, parle de son propre cheminement avec Ramlal Baiga : “Après avoir lancé le journal, nous nous sommes aperçus qu'il fallait s'adresser à différents segments.”

Malgré tout, le duo a réussi à construire une marque médiatique dotée d'une solide présence sur Internet en partant de rien.

Singh entre dans les détails dans un entretien avec le magazine Entrepreneurship India :

The role of media is to disseminate news in the most unbiased and true format possible. But, often, in our globalised world, it is completely opposite. We felt if negative news and stories can bring about such negative actions, why not publish and present positive stories that can bring about a larger positive impact.

Stories like that of a 10-year old underprivileged girl who runs a library for kids in her slum, an Israeli man who came to India and grew an edible forest on a 70-acre barren land, a couple who started a foundation for children with rare diseases after they lost their infant daughter, a German artist who is transforming a village in Himachal Pradesh into an art hub to increase the tourism and livelihoods in the village and so much more. It was these stories that inspired us and we believed they can inspire millions more.

Le rôle des médias est de diffuser des informations de la façon la moins biaisée et la plus vraie possible. Mais souvent, dans notre environnement mondialisé, c'est complètement l'inverse. Nous nous sommes dit que si des informations et des articles peuvent provoquer tant d'actions négatives, pourquoi ne pas publier et présenter des récits positifs qui peuvent entraîner un impact positif plus important.

Des articles, comme par exemple, celui d'une petite fille de 10 ans issue d'un milieu défavorisé qui gère une bibliothèque pour les enfants de son bidonville ; d'un Israélien qui s'est installé en Inde et a planté une forêt comestible sur 28 hectares de terres arides ; d'un couple qui a lancé une fondation pour les enfants atteints de maladies orphelines après avoir perdu leur petite fille ; d'un artiste allemand en train de transformer un village de l'Himachal Pradesh en un centre artistique pour stimuler le tourisme et améliorer les moyens d'existence des habitants, et bien d'autres encore. Ce sont ces récits qui nous ont inspirés, et nous pensons qu'ils peuvent inspirer des millions de gens.

En cette période difficile, ces articles relatant de changements positifs sont en effet réconfortants. Au lieu d'accorder de l'espace aux singeries de politiciens avides de médias ou aux commérages de troisième page, nous rencontrons des entrepreneurs et des bons samaritains. Leurs histoires, négligées par les médias traditionnels, sont mises en valeur dans les différentes rubriques de The Optimist Citizen.

Suivez le journal sur Twitter, Facebook et Instagram.

Video Volunteers est le seul réseau de reportage en Inde dédié exclusivement à la couverture médiatique des régions indiennes les plus pauvres et les moins représentées dans les médias.

Coup d'Etat judiciaire ? La Cour suprême des Maldives ordonne la libération immédiate des dirigeants de l'opposition 

vendredi 16 février 2018 à 20:02

En juillet 2017, des policiers et des soldats en tenue anti-émeute ont traîné de force les députés de l'opposition hors du bâtiment du parlement. Image de l'utilisateur Flickr Dying Regim,. CC BY 2.0

Le jeudi 2 février 2018, la Cour suprême des Maldives a ordonné la libération immédiate de l'ancien président Mohamed Nasheed [fr], de l'ancien vice-président Ahmed Adeeb et de plusieurs autres leaders de l'opposition, expliquant que leurs procès violaient la constitution et le droit international. En outre, la Cour a annulé une décision anti-défection par laquelle 12 élus avaient perdu leurs sièges au Parlement pour avoir quitté en juillet dernier le parti au pouvoir. Le tribunal a également ordonné de nouveaux procès pour les dirigeants de l'opposition qui ont été accusés, mais le gouvernement joue la montre.

On parle de coup d'état judiciaire, car cela pourrait conduire à la destitution du président sortant, Abdulla Yameen Abdul Gayoom [fr]. L'année dernière, un processus de destitution avait été bloqué grâce à la décision anti-défection de la Cour suprême qui interdisait aux parlementaires de changer d'affiliation politique – de sorte que le nombre de députés requis pour la destitution ne pouvait être atteint. Ces événements sont les derniers en date dans les montagnes russes politiques dont les Maldives ont été le théâtre ces dernières années.

Global Voices s'est entretenu avec un militant de Malé qui s'était exprimé sur ce prétendu coup d'état judiciaire dans une publication privée. (Le nom de l'activiste et le lien vers sa déclaration sur les médias sociaux n'ont pas été révélés pour des raisons de sécurité) :

It is four hours past midnight in the Maldives, and here in Malé, the capital city, the sound of police sirens are heard in the distance as another coup is unfolding. It is a judicial coup this time; the country’s Supreme Court has ruled tonight to release all high-level political prisoners and that no parliamentarian would lose the seat for switching her or his political party. Ironically it is the same Supreme Court which had ruled a couple of months ago that parliamentarians would lose seats for floor crossing and kept the status of some 12 MPs in limbo when they tried to defect from the ruling party to the opposition. That ruling was a lifeline for the increasingly sidelined autocratic president Yameen Abdul Gayoom. It is also the same Supreme Court which had meddled in the presidential election of 2013, paving the way for Yameen to come to power in the first place. While some of the opposition supporters have hailed the Supreme Court judges as heroes tonight, it must be remembered that their actions are significant in the slide of Maldives back to a dictatorship. They have been known to take over new powers and authority which were never granted to them by the constitution and to encroach on the powers of the parliament to the extent that the Supreme Court had morphed into a lawmaking body.

Il est quatre heures et demie aux Maldives, et ici, à Malé, la capitale, on entend le bruit des sirènes de la police au loin alors qu'un autre coup d'Etat se produit. C'est un coup d'Etat judiciaire cette fois-ci : la Cour suprême du pays a décidé ce soir de libérer tous les prisonniers politiques de haut niveau et qu'aucun parlementaire ne perdrait son siège pour avoir changé de parti politique. Ironiquement, c'est la même Cour suprême qui avait statué il y a quelques mois que les parlementaires perdraient leur mandat s'ils changeaient de filiation politique et avait suspendu 12 députés lorsqu'ils ont tenté de passer du parti au pouvoir à l'opposition.
Cette décision avait été une bouée de sauvetage pour le président autocratique de plus en plus mis à l'écart, Yameen Abdul Gayoom. C'est également la même Cour suprême qui s'était mêlée de l'élection présidentielle de 2013, ouvrant la voie à l'arrivée au pouvoir de Yameen. Alors que certains des partisans de l'opposition considèrent les juges de la Cour suprême comme des héros ce soir, il ne faut pas oublier que leurs acties ont eu un rôle significatif dans le glissement des Maldives vers une dictature. Ils sont connus pour s'être attribué de nouveaux pouvoirs et de nouvelles compétences qui ne leur ont jamais été accordés par la Constitution et pour empiéter sur les pouvoirs du parlement au point que la Cour suprême s'est transformée en un organe législatif.

Pendant ce temps, les prisonniers n'ont toujours pas été libérés, et le gouvernement maldivien soutient que le document de la Cour suprême doit être validé pour qu'il puisse exécuter l'ordre. Ibrahim Hussain Shihab, le porte-parole international du président Abdulla Yameen, a déclaré que le gouvernement ” prendrait contact et consulterait la Cour suprême afin de se conformer à la décision selon la procédure et la primauté du droit.”

Le refus d'appliquer les récentes ordonnances de la Cour Suprême, ne fait que montrer combien le Président YAG méprise et dédaigne la constitution et la primauté du droit. Le monde entier constate à quel point vous êtes un président incompétent !

L'ex-président Mohamed Nasheed a soutenu le jugement de la Cour suprême :

Bienvenue à la décision de ce soir de la Cour suprême demandant la libération immédiate des prisonniers politiques et la restauration de leurs droits civils et politiques. Le président Yameen doit respecter cette décision et démissionner. J'exhorte tous les citoyens à éviter la confrontation et à s'engager dans une activité politique pacifique.

Des membres de la communauté internationale ont également accueilli favorablement la décision. Imthiyaz Fahmy a apprécié les sentiments exprimés dans un tweet par l'ambassadeur des États-Unis aux Maldives :

Merci M. l'Ambassadeur pour tout votre soutien aux citoyens des #Maldives 🙏

Peu de temps après la publication du verdict en ligne, des centaines de personnes se sont rassemblées au siège du Parti démocratique maldivien (MDP), dans l'opposition, pour célébrer. Les policiers sur les lieux ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et ont arrêté plusieurs personnes.

Plusieurs personnes arrêtées.

Liste des personnes à libérer
1. Mohamed Nasheed
2. Mohamed Nazim
3. Imran Abdulla
4. Ahmed Adeeb Abdul Gafoor
5. Muhthaaz Muhsin
6. Gasim Ibrahim
7. Ahmed Faris Maumoon
8. Ahmed Nihan
9. Hamid Ismail

Le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a exprimé sa préoccupation face à la réaction “musclée” des forces de sécurité.

Les Maldives sont passées d'une autocratie à une démocratie en 2008, mais elles ont connu une instabilité politique après que leur premier président démocratiquement élu, Mohamed Nasheed [fr], a été déposé par ce qui a été considéré comme un “coup d'Etat” en 2012. Le président actuel Abdulla Yameen a remporté [fr] des élections présidentielles controversées en 2013. Le pays tombe à nouveau dans l'autoritarisme alors que des accusations croissantes montent contre le président Yameen de réduire la dissidence au silence et d’emprisonner ses opposants politiques – y compris Nasheed son prédécesseur – sous des accusations considérées comme inventées.

L‘Opposition Unie des Maldives (MUO), une coalition de partis d'opposition dirigée par Mohamed Nasheed, en exil, exige la démission du président Abdulla Yameen Abdul Gayoom par des moyens légaux et sa mise en accusation pour blanchiment d'argent ainsi que pour d'autres crimes.

En septembre 2016, “Stealing Paradise” (paradis des voleurs”, une enquête de la chaine de télévision qatarie Al Jazeera, a révélé comment le président Yameen et ses proches avaient détourné des millions de dollars, corrompu des juges et d'autres hauts fonctionnaires, utilisant également leur influence pour chasser les fonctionnaires qui leur faisaient obstacle.

Pour compliquer davantage les choses, le chef de la police Ahmed Areef a été demis de ses fonctions et le sous-commissaire Ahmed Saudhee l'a remplacé. Apparemment, cette manoeuvre est survenue après que la police maldivienne, dans un tweet, a donné l'assurance qu'elle respecterait l'ordre du tribunal et déclaré qu'elle avait entamé le processus de libération des prisonniers politiques.

Wouah. Le procureur général des Maldives annonce le renvoi du chef de la police. La police des Maldives avait tweeté qu'elle appliquerait la décision de la Cour suprême.

En examinant l'impasse, le militant de Malé n'a épargné aucune aucune des tendances politiques :

As the coup unfolds, on one side stands the solitary figure of the incumbent president Yameen, while on the other side is the opposition coalition in which there are so many politicians who must be held responsible for destroying the fabric of Maldivian society in recent years. At times political foes and at times friends, they have orchestrated coups, looted the treasury and made local politics dirtier. As for Yameen, the lesson he had learned from Machiavelli’s The Prince seems to be to become a leader who is feared rather than a leader who is loved. In his four years in power, he has reduced independent institutions to mere puppets, imprisoned all political opponents, introduced laws to block independent media and unbiased reporting, and consolidated his power with the assistance of the judiciary. He kept China close, upsetting India and the United States. Recently his government signed a free trade agreement with China, which has been criticised by the former president Mohamed Nasheed’s party as inviting China to grab lands in the Maldives. Ironically it was with the assistance of Nasheed’s party MDP that the government was able to pass the laws which facilitate such land grabs.

Yameen also ventured into a taboo territory recently when he cracked down on some tourist resorts, sending police and customs officials to search the resorts and confiscate the liquor there. While he ordered this as a crackdown against a tycoon who happens to be one of his political opponents, this move must have unnerved the influential businessmen in the tourism industry […] it is those tycoons who wield the real power in the Maldives and any threat to their resorts or their businesses is bound to have repercussions.

[…] Yameen is playing his last card by unleashing the police on opposition protesters, spraying them with tear gas and brutally beating them. He has fired the Commissioner of Police and is attempting to delay the enforcement of the Supreme Court’s rulings while he is looking for options to either arrest the Supreme Court judges or to replace them.

Au fur et à mesure que le coup d'Etat se déroule, il y a d'un côté la figure solitaire du président sortant Yameen, de l'autre, la coalition de l'opposition, où tant de politiciens doivent être tenus responsables de la destruction du tissu social maldivien ces dernières années. Parfois ennemis politiques et parfois amis, ils ont orchestré des coups d'Etat, pillé le trésor et rendu la politique locale plus sale. Quant à Yameen, la leçon qu'il avait apprise du Prince de Machiavel semble être de devenir un chef craint plutôt qu'un chef aimé. Au cours de ses quatre années au pouvoir, il a réduit les institutions indépendantes à de simples marionnettes, emprisonné tous les opposants politiques, introduit des lois pour bloquer les médias indépendants et les reportages impartiaux en consolidant son pouvoir avec l'aide du pouvoir judiciaire. Il a maintenu des relations étroites avec la Chine, mécontentant l'Inde et les États-Unis. Récemment, son gouvernement a signé un accord de libre-échange avec la Chine, qui a été critiqué par le parti de l'ancien président Mohamed Nasheed pour être une invitation à la Chine de s'approprier des terres aux Maldives. Ironiquement, c'est avec l'aide du parti MDP de Nasheed que le gouvernement a pu adopter les lois qui facilitent ces accaparements de terres.

Récemment Yameen s'est également aventuré sur un territoire tabou lorsqu'il s'est attaqué à des complexes touristiques, envoyant des policiers et des agents des douanes fouiller les stations et confisquer l'alcool. Alors qu'il a ordonné cela comme une répression contre un magnat qui se trouve être l'un de ses adversaires politiques, cette décision a pu décourager les hommes d'affaires influents dans l'industrie du tourisme […] ce sont ces magnats qui exercent le vrai pouvoir aux Maldives et toute menace à leurs hôtels ou entreprises a forcément des répercussions.

[…] Yameen joue sa dernière carte en déchaînant la police contre des manifestants de l'opposition, en les arrosant de gaz lacrymogènes, en les frappant brutalement. Il a congédié le chef de la police et il tente de retarder l'exécution des décisions de la Cour suprême en cherchant des options pour soit arrêter les juges de la Cour suprême, soit les remplacer.

Certains médias locaux ont également reçu des menaces :

La commission de diffusion des Maldives menace de fermer les radios et télévisions

Dernière heure : La police est maintenant au quartier général du MDP aux Maldives et fait des arrestations en utilisant une force excessive, me disent les hauts responsables du MDP. Développements confus sans précédent après la décision du Cour suprême. La protection prévue par la constitution pour les juges de la Cour suprême a été retirée par le président.

Le 2 février, la police maldivienne a tweeté un communiqué de presse, qui semble donner un répit temporaire au président quelque temps :

Communiqué de presse: PMC / 2018/02 Traduction approximative : La police tente d'exécuter l'ordonnance de la Cour suprême après avoir consulté le procureur général en suivant la procédure régulière.

Reste à voir comment cette décision de justice affectera les perspectives politiques des Maldives. Cette année l'ouverture de la session parlementaire prévue pour le 5 février 2018 a été reportée indéfiniment pour des raisons de sécurité. Azim Zahir, un doctorant, a tweeté:

Ce qui importe moins, c'est de décider si l'ordre de la CS des Maldives est légitime ou non. Le système dans son ensemble souffre d'une crise de légitimité. Ce qui importe plus, c'est la façon dont cet ordre et l'union des différentes forces en opposition au régime ouvrent ou bloquent les possibilités démocratiques.

Avec la perte de légitimité politique par l'abrogation des règles démocratiques, la perte du soutien de la coalition, de la majorité parlementaire et de l'appui de la Cour Suprême au président Yameen, son gouvernement gouverne effectivement comme dans un état militaro-policier à travers des sections de l'appareil de sécurité.

Plusieurs mois après leur enlèvement par Boko Haram, treize citoyens nigérians recouvrent leur liberté

vendredi 16 février 2018 à 12:43

Capture d'écran – Les dix policières nigérianes enlevées en juin 2017, libérées par Boko Haram.

Treize Nigérians kidnappés par Boko Haram, une organisation militante djihadiste au Nigeria, ont retrouvé leur liberté ce samedi 10 février 2018. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué dans un communiqué avoir « facilité le transfert » entre Boko Haram et l’armée nigériane de « 10 femmes nigérianes officiers de police et trois enseignants d’université » :

This operation in north-east Nigeria, with the ICRC acting as a neutral intermediary, was carried out at the request of the parties to the ongoing armed conflict…The ICRC was not involved in any negotiations that led to the handover of the 13 people. The armed opposition handed the 13 people over to ICRC representatives who transported them to Nigerian authorities. This action was similar to what the ICRC did in October 2016 and May 2017, when we transported the release of “Chibok girls” to Nigerian officials.

Cette opération au nord-est du Nigéria, avec le CICR agissant en tant qu’intermédiaire neutre, a été effectuée à la demande des parties engagées dans le conflit armé actuel… Le CICR n’a pas pris part aux négociations qui ont abouti à la libération des 13 personnes. L'opposition armée a remis les 13 personnes aux représentants du CICR qui les ont acheminées vers les autorités nigérianes. Cette action est comparable à celles accomplies par le CICR en octobre 2016 et mai 2017, lorsque nous avons acheminé les “lycéennes de Chibok” auprès des responsables nigérians après leur libération.

Dix femmes officiers de police ont été kidnappées par Boko Haram en juin 2017 quand des rebelles ont supposément tendu une embuscade à un convoi de personnel de sécurité à Damboa, dans l’État de Borno (nord-est du Nigeria). Ils ont ensuite diffusé une vidéo dans laquelle les officiers de police étaient décrites comme leurs « esclaves ».

De la même manière, trois chargés de cours de l’Université de Maiduguri, dans l’État de Borno, ont été également enlevés par Boko Haram dans la région de Magumeri dans l’État de Borno au nord-est du Nigeria pendant une exploration pétrolière dans le bassin du lac Tchad le mardi 25 juillet 2017. Quelques jours plus tard, Boko Haram diffusait une vidéo de ces enseignants.

Boko Haram est responsable de milliers de morts, dans des attentats suicides et de violentes attaques de rebelles dans le nord-est du Nigeria, le nord du Cameroun et au Niger. Le kidnapping des 276 lycéennes en 2014 par Boko Haram à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, a suscité le hashtag planétaire #BringBackOurGirls, qui signifie « ramenez-nous nos filles », qui a ensuite donné naissance au mouvement “Bring Back Our Girls”.

L’utilisateur de Twitter Jeff Okoroafor, un habitant du Nigéria, a remercié le mouvement nigérian Bring Back Our Girls Nigeria (BBOG) pour leur mobilisation permanente qui a permis de maintenir au premier plan les enlèvements de citoyens nigérians :

Je tiens à REMERCIER personnellement et spécialement TOUS les membres de BBOG Nigeria pour leur persévérance – à garder prioritaire le sujet des enseignants de l'université de Maiduguri et des femmes de LASSA. Bien joué compatriotes !

Notre chère leader et héroïne, DIEU vous bénisse Madame.