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Comprendre les droits de l'homme dans les pays de langue portugaise

lundi 6 janvier 2014 à 15:59

Un manuel de formation aux droits de l'homme est disponible en ligne dans sa version en langue portugaise : “Comprendre les droits de l'homme“. Le site internet propose un manuel complet en format pdf ou par chapitre, ainsi que du matériel de formation, et des références bibliographiques et informations sur les diverses institutions concernées, spécialement orientés vers les pays de langue portugaise.

Conçue à l'origine par le Centre Européen de Formation et de Recherche sur les Droits de l'Homme et la Démocratie à Graz en Autriche, cette version en langue portugaise a été développée par l'Institut de Droit International et de Coopération avec les Etats et communautés lusophones de la faculté de droit de l'université de Coimbra – “IUS Gentium Conimbrigae” (IGC), également connu sous l'appellation de Centre des droits de l'homme (CDH) : 

Par ce projet, l'IGC/CDH souhaite contribuer à une diffusion de la formation théorique pratique et facile d'accès relative aux droits de l'homme, au sens de l'artº 1º, nº 1, de la déclaration des Nations unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'homme de 2011, selon laquelle “toute personne a le droit de connaître, de rechercher et recevoir des informations concernant l'ensemble des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et doit pouvoir avoir accès à une éducation et une formation en matière de droits de l'homme”.

Ce manuel a déjà été publié en 15 langues outre le portugais. 

2014, une année décisive pour l'Amazonie

lundi 6 janvier 2014 à 15:54
Foto: Agência Pública no dia do debate aberto sobre a Amazônia em São Paulo (14/12/2013).

Photo: “Agência Pública”, le 14 décembre 2013, journée de réflexion sur l'avenir de l'Amazonie à  São Paulo.

Cet article a été publié à l'origine sur le site Internet de “Agência Pública”  le 17 décembre 2013. Vous pouvez lire la première partie dans: Amazonie, une histoire de destruction.

Le lancement du premier livre-reportage de “Agência Pública” qui s'intitule: “Amazonie Publique”, le 14 décembre à São Paulo, a rassemblé autour d'un débat sur les drames de cette vaste région du monde, des spécialistes dans le domaine de l'énergie, de l'environnement, de la communication et des représentants  de mouvements divers et d'ONG.

L'extraction minière dans le sud du Pará

Danilo Chammas, avocat du réseau: “Justice sur les rails”, se souvient de l'impact négatif des méga-projets sur les communautés traditionnelles et le Quilombolas. C'est le cas de celui de Carajás, de la vallée minière du sud-est du Para et de l'ouest du Maranhão. Selon lui:

Une personne meurt tous les mois sur les rails du chemin de fer de Carajás.

Cette ligne transporte le minerai de fer destiné à l'exportation et extrait des mines de Carajás vers le port de São Luís. Celui-ci est un grande partie destiné à la Chine et la voie ferrée est en train d'être doublée pour drainer l'augmentation de production du minerai qui pourrait ainsi selon la compagnie être multipliée par deux. Cet ouvrage est financé par la BNDES qui en a livré la première partie alors même que le chantier était bloqué par la justice à la demande des mouvements pour les droits de l'homme CIMI et la Fondation Palmares. 

Pour mieux comprendre, regardez la  vidéo “Carajás, le plus grand train du monde“, du premier reportage de la série Amazônia Pública : 

Selon Danilo Chammas, Carajás est, en matière de développement, une région en conflit permanent depuis au moins 30 ans. Elle abrite dans un parc forestier national la plus grande exploitation du minerai de fer du monde. Ce qui est surprenant, affirme Danilo Chammas, c'est que le minerai de fer extrait de Carajás est le moins cher du monde :

C'est réellement une entreprise chinoise. Le coût de la tonne de minerai  est de 22 dollars US jusqu'au port et 100 dollars au delà, sans compter le transport. 

Danilo Chammas souligner que les problèmes sociaux sont sans solution dans la région à cause du manque d'engagement de la compagnie Vale et du gouvernement. Il rappelle l'attitude agressive de Vale qui a été jusqu'à infiltrer et espionner les responsables des mouvements sociaux qui exigeaient que la compagnie prenne ses responsabilités en matière sociale et environnementale. “”Nous sommes parmi les plus espionnés” insiste Danilo.

Pour en savoir plus: Des fuites d'informations prouvent l'espionnage de la part de la compagnie Vale

Leia a reportagem completa no website da Agência Pública, "mazônia, uma história de destruição".

Vous pouvez lire le reportage complet sur le site Internet de “Agência Pública”, “Amazonie, une histoire de destruction“.

Comment est traité dans la presse ce thème de l'Amazonie.

Elaize Farias est une journaliste de Manaus, cofondatrice du portail “Amazônia Real”, Elle commente l'attitude des médias qui considèrent souvent ce thème comme exotique et détaché du reste du pays :

Il faut faire la connexion entre l'Amazonie les autres régions. Des Etats comme le Minas Gerais, São Paulo et Rio de Janeiro ne prennent pas conscience de leurs relations avec l'Amazonie. Ils ne savent pas, par exemple, que le bois extrait illégalement arrive dans les zones de fabrication de meubles de São Paulo et du Minas Gerais.

Nilo D’Ávila, de Greenpeace, parle des politiques publiques en vigueur en Amazonie, il insiste sur l'importance d'analyser les projets et les politiques régionales en prenant en compte le contexte  continental de cette  forêt qui s'étend sur le territoire du Pérou, de l'Équateur et de la Bolivie. Ce militant critique également la procédure prévue par le Code Minier qui manque totalement de transparence. Des votes mis en place dans l'urgence sans participation de la population, pourtant essentielle pour décider du futur de nos ressources naturelles du point de vue économique environnemental et social ( tout spécialement pour évoquer des projets miniers en terre indigène) .

Les participants à ce débat, partagés entre optimistes et pessimistes, considèrent cette année 2014 comme décisive pour une prise de conscience de la population face à ces méga-chantiers dans la grande région. C'est par exemple l'année où doit être discutée l'autorisation d'ouvrages comme la centrale hydro-électrique de Belo Monte et les deux autres du Rio Tapajós. Pour Marcelo Salazar, de ISA, “ il nous faut mobiliser la rue et réinventer des formes de manifestations”. Comme le dit le professeur  Célio Bermann, il faut disséminer une information de qualité pour disséminer le débat.

Les ruralistes brésiliens montent une vente aux enchères contre les revendications de terres des Indiens

lundi 6 janvier 2014 à 15:41

[Tous les liens renvoient sur des pages en portugais, sauf mention contraire.]

Une vente aux enchères agricole organisée par des ruralistes dans l'Etat de Mato Grosso do Sul le 7 décembre 2013 a levé un million de reals brésiliens (environ 425.000 dollars américains) pour financer ce qu'ils appellent la “résistance” aux actions des peuples autochtones occupant leurs terres et réclamant leurs droits dans le pays.

Cartoon by Carlos Latuff, shared by Combate Racismo Ambiental (Fight Environmental Racism) on Facebook. Caption:

Dessin de Carlos Latuff, partagé par Combate Racismo Ambiental (combattre le racisme environnemental) sur Facebook. Sur l'image : “A la une, à la deux, à la trois !” Lors de la vente aux enchères pour la résistance.

La vente a été suspendue par les tribunaux début décembre mais la pression du lobby rural – qui s'est arrangé pour faire relever de ses fonctions la juge qui a rendu cette décision en remettant juridiquement en cause son impartialité et son indépendance – a tôt fait de convaincre l'autre juge nommé en remplacement de révoquer la suspension. A peine trois heures se sont écoulées entre la suspension du premier juge et la nomination du juge remplaçant qui a rendu sa décision le soir même La manoeuvre a été considérée illégale par les avocats travaillant à la défense des droits indigènes, qui ont mis en évidence que les tribunal aurait dû maintenir la suspension de la vente jusqu'à ce que la requête en suspicion du premier juge soit auditionnée et jugée au tribunal.

La décision du premier juge énonçait que “le comportement de la partie [des propriétaires de ranchs] ne peut être considéré comme étant légal, puisqu'il apparaît qu'ils envisagent de remplacer l'Etat pour résoudre un conflit existant entre la classe ruraliste et les tribus indiennes” et que “ils ont le pouvoir d'inciter à la violence (…) et cela se heurte aux droits constitutionnels à la vie, à la sécurité et à l'intégrité physique.”

La vente aux enchères s'est déroulée en présence de divers politiciens, parmi lesquels des maires, représentants de l'Etat et représentants fédéraux. Kátia Abreu, sénatrice, dirigeante d'un groupe rural et présidente de la Confédération nationale de l'agriculture (CNA), disait que l'objectif de la vente n'était pas de financer une milice pour attaquer et tuer les Indiens, contrairement à ce que les défenseurs des droits des Indigènes prétendaient. La sénatrice, cependant, n'a pas expliqué quel était le but de cet événement.

Certains commentaires de politiciens participant à l'événement, avec leur expression empreinte d'euphémisme, donnent une idée des objectifs des ruralistes, à l'instar de ce qu'a dit la représentante des Démocrates (DEM, parti de droite) Zé Teixeira :

Há anos os produtores gastam com as invasões. Se o banco tem um segurança na porta, por que a fazenda não pode ter? Esse leilão é um alerta para mostrar que o setor produtivo não vai esperar pelo poder publico e precisa de segurança.

Cela fait des années que les producteurs sont affaiblis par les intrusions. Si la banque est en sécurité devant sa porte, pourquoi une ferme ne pourrait pas l'être aussi ? Cette vente est avertissement pour montrer que le secteur productif ne va pas attendre quoi que ce soit des pouvoirs publics et qu'il a besoin de sécurité.

La situation des peuples indigènes [fr] au Mato Grosso do Sul est alarmante, un problème qui s'éternise depuis des années, sans que le gouvernement brésilien n'offre une solution qui garantisse les droits des tribus indigènes à occuper leurs propres terres, un droit inaliénable. Dans cet Etat, les attaques continues contre les Indiens, d'appartenance ethnique essentiellement Guarani Kaiowá, avec l'assassinat de divers dirigeants et l'imposition de terribles conditions de vie pour la tribu, ont entraîné des vagues de contestation au Brésil et dans le monde [fr]. L'un des ces assassinats s'est produit récemment et a suscité l'attention avec la couverture [anglais] de l'organisation Survival International.

L'utilisation des médias sociaux pour diffuser l'information au sujet de la cause indienne et la situation inquiétante dans laquelle de nombreux groupes indigènes vivent se fait jour non seulement par les ONG mais aussi de plus en plus de la part des indigènes eux-mêmes, comme l'a observé Raquel Recuero dans l'article Social Media: Brazil's Indigenous Tribes Go Online in their Struggle To Be Heard ['Médias sociaux : Les tribus indigènes vont en ligne pour se faire entendre', en anglais].

Le manque d'intérêt politique des groupes d'intérêt qui dominent le gouvernement semble être l'une des principales raisons pour lesquelles le problème à Mato Grosso do Sul et dans d'autres régions du Brésil n'a pas été résolu, comme l'a souligné le chercheur Imazon Paulo Barreto :

O argumento de falta de terras é uma falácia, pois existem 58,6 milhões de hectares de pastos degradados em fazendas que poderiam ser utilizados para reassentamento e para aumentar a produção fora de TIs. O governo teria dinheiro disponível caso priorizasse a solução dos conflitos. Por exemplo, bastaria eliminar ou reduzir os 22 bilhões de reais que concede de subsídios anuais a grandes empresas e eliminar os cerca de 70 bilhões de reais perdidos anualmente para a corrupção. A demora das decisões judiciais atrasa o processo, mas mesmo quando obtida uma decisão final favorável aos índios, não há garantias quanto ao tempo de sua execução. Por exemplo, os índios da TI Alto Rio Guamá aguardam o fim da desintrusão desde 2010.

L'argument concernant le manque de terres est fallacieux car il y a 58,6 millions d'hectares de pâturages dégradés dans les exploitations, qui auraient pu être utilisées pour le rétablissement et l'amélioration de la production en-dehors de terres indigènes. Le gouvernement aurait de l'argent disponible si une solution à ces conflits était considérée comme une priorité. Par exemple, il serait suffisant de supprimer ou de réduire les 22 milliards de reais brésiliens [environ 9,35 milliards de dollars américains] qui sont donnés dans des subventions annuelles à de grandes entreprises et d'éliminer les quelques 70 milliards de reais brésiliens [environ 29,7 milliards de dollars américains] perdus dans la corruption chaque année. Le retard dans les décisions judiciaires ralentit la procédure, mais même en rendant un règlement final favorable aux Indiens, il n'y a aucune garantie quant au moment de son exécution. Par exemple, les Indiens de Alto Rio Guamá attendent toujours la délimitation de leurs terres depuis 2010.

Le pouvoir judiciaire brésilien a même appelé guerrillas le peuple indien qui se bat pour ses droits .

"Homage" to the minister José Eduardo Cardozo

“Hommage” au Ministre de la Justice José Eduardo Cardozo, avec son visage sur la statue d'un “bandeirante” (bandit de grand chemin), le personnage représentatif de la colonisation brésilienne. A partir de la page Facebook de Marcelo Zelic, avec la légende :
“Exposition indigène brésilienne : les grands personnages du 21ème siècle.
Oeuvre : nouveau buste de José Eduardo Borba Gato Cardozo”

La blogueuse Camila Pavanelli attirait l'attention sur la moralité hésitante de certains politiciens visible lors de la vente dans un billet intitulé Quebrar vidraça é vandalismo, atirar em índio não (Casser une vitre est du vandalisme mais pas tirer sur des Indiens) :

Para a Senadora Kátia Abreu, por exemplo, foram autoritárias e antidemocráticas as manifestações populares contra o Código Florestal e contra a presença da Polícia Militar na USP

(…) o leilão foi organizado para “arrecadar recursos contra ocupações indígenas”.

Em bom português, o dinheiro arrecadado será usado para comprar armas – que, por sua vez, serão usadas para atirar em índios.

A mensagem de Kátia Abreu e seus amigos é bem clara:

Quebrar vidraça – não pode, é vandalismo.

Criticar o governo sem quebrar vidraça – também não pode, é autoritarismo.

Atirar em índio – ah bom, aí pode sim.

Pour la sénatrice Kátia Abreu, par exemple, étaient autoritaires et anti-démocratiques les manifestations populaires contre le Code forestier, et contre la présence de la police militaire à l'université de São Paulo.

(…) la vente a été organisée pour “lever des fonds pour des moyens contre les occupations indigènes.”

Autrement dit, l'argent récolté sera utilisé pour acheter des armes – qui, en situation, seront utilisées pour tirer sur les Indiens.

Le message porté par Kátia Abreu et ses amis est clair :

Briser une vitre – vous ne pouvez pas, c'est du vandalisme.

Critiquer le gouvernement sans briser de vitre – vous ne pouvez pas faire cela non plus, c'est de l'autoritarisme.

Tirer sur un Indien – d'accord,  cela vous pouvez le faire.

Les représentants Indiens et les syndicalistes opposés à la vente ont reçu des menaces après la décision du premier juge d'y mettre fin.

Bien que la Cour régionale fédérale ait finalement autorisé la tenue de la vente, elle a imposé des conditions pour l'événement. L'argent récolté devra être déposé sur un compte judiciaire contrôlé par la Cour, et les moyens récoltés ne pourront être utilisés qu'après que la Cour aura entendu le Ministère public fédéral et les organisations indigènes de la région.

La déléguée Erika Kokay (PT-DF) déclarait que la vente représente un nouveau génocide du peuple indigène brésilien :

Estamos observando um etnocídio, querem reeditar o genocídio do povo indígena. Isso (Leilão da resistência) é uma ousadia daqueles que se acham acima do Estado, da Constituição e da vida. É o patrimonialismo clássico. Eles pisoteiam na Constituição e na democracia.

Nous observons un cas d'ethnocide. Ils veulent rééditer le génocide du peuple indigène. Cela (la vente de résistance) est l'audace de ceux qui se pensent eux-mêmes au-dessus de l'Etat, de la Constitution et de la vie même. C'est un ‘patrimonialisme’ classique. Ils piétinent la Constitution et la démocratie.

Bangladesh : plus de 100 écoles incendiées dans des violences contre les élections

lundi 6 janvier 2014 à 12:54
Guards carry ballot boxes and equipment to a polling station that will be used for the 10th parliamentary elections. Image by Naveed Ishtyak. Copyright Demotix (4/1/2014)

Des gardes transportent les urnes et le matériel électoral dans un bureau de vote utilisé lors des 10e élections législatives. Image de Naveed Ishtyak. Copyright Demotix (4/1/2014)

Tous les liens associés renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

A la veille des dixièmes élections législatives nationales, le Bangladesh subit une vague de violences avec plus de 100 écoles incendiées dans 20 districts, alors qu'elles avaient été transformées en bureaux de vote et un scrutateur a été battu à mort lors de son service à Thakurgaon.

Les élections du 5 janvier 2013 ont lieu dans un climat particulièrement tendu, avec de nombreux partis d'opposition dirigés par le Parti Nationaliste du Bangladesh (BNP) NP) boycottant [fr] le vote et leurs partisans s'engageant dans des manifestations violentes dans tout le pays

Les internautes ont sévèrement condamné les incendies d'écoles. Farhana Azim Shiuly a écrit sur Facebook [bengali]:

নির্বাচন প্রতিহত করার জন্য দেশে অনেক ভোট কেন্দ্র পুড়িয়ে দেয়া হচ্ছে। এমন খবর শুনে টিভির সামনে বসে দেখলাম আগুনে যা পুড়ছে তা তো ভোটকেন্দ্র নয়। আগুনে জ্বলে যাচ্ছে সারি সারি স্কুল ঘর। বছরে ১ দিনের জন্য যাকে আমরা ভোটকেন্দ্র নামে ডাকি, বাকি ৩৬৪ দিনই তার নাম স্কুল। রাজনীতির নামে মানুষ পুড়েছে। এখন পুড়ে যাচ্ছে মানুষ গড়ার কারখানা।

De nombreux bureaux de vote sont incendiés dans tout le pays pour faire interrompre les élections. J'ai suivi les informations et j'ai dû m'asseoir deviant la télévision en découvrant que les bâtiments incendiés sont en réalité des écoles publiques. Le feu est en train d'emporter un grand nombre de salles de classe. Ce que nous appelons centre de vote pour un jour est un établissement d'enseignement. Nous avons vu des gens brûler sans raison au nom de la politique. Aujourd'hui, ce sont les laboratoires qui permettent l'éducation des gens qui brûlent. 

L'écrivain et pédagogue Joydeep Dey Shaplu a dénoncé ces incendies et rappelé que le Bangladesh n'a déjà pas suffisamment d'écoles pour sa grande population :

যুদ্ধক্ষেত্রে স্কুল পোড়ানো হয় কিনা আমার জানা নেই। তবে যাই করা হোক, একবার ভাবা হয়, যুদ্ধের পর শান্তির সময় কি করে দেশ চলবে। এই বোধটাও আজ আমাদের নেই। দু'দিনের রাজনীতির জন্য তিল তিল করে গড়ে ওঠা শিক্ষাব্যবস্থাকে ধ্বংস করে ফেলা হচ্ছে। চোট পেলে সেরে যায়, বিকলাঙ্গ হলে তো কিছুই করার থাকে না। আন্দোলনের নামে পুরো জাতিটা বিকলাঙ্গ হয়ে গেলে কাদের নিয়ে দেশ চালাবেন আপনারা?

Je ne sais pas si les écoles sont aussi brûlées durant la guerre. Mais quel que soient les faits, il faut réfléchir sur le développement du pays après la guerre. Dans notre pays, le secteur de l'enseignement en plein développement (et dans sa propre lutte contre l'illettrisme) est en train d'être détruit. Une petite faiblesse peut guérir, mais si vous êtes un invalide, vous en souffrez à vie. Si vous rendez la nation invalide au nom de votre contestation, comment ferez-vous avancer ce pays ?  

Sur Twitter, le professionnel des média Jabed Sultan Pias (@piasbd) a écrit qu'il a perdu dans ces incendies sa première école dans sa ville natale :

1. Ma première école, l'école primaire publique Madanpur, à Netrokona. Hier, ils ont incendié mon école bien-aimée .

L'avocat Shah Ali Farhad (@shah_farhad) a tweeté que cette fois, les cibles des manifestants de l'opposition sont les écoles:

Les cibles sont les écoles maintenant! Plus de 100 écoles incendiées par ces voyous du BNP Jamaat dans tout le #Bangladesh #Sauvez le Bangladesh du #Terrorisme

Opposition party supporters set a van on fire at Shanti Nagar in Dhaka, ahead of the Bangladesh National Party led 18-Party Alliance’s countrywide 84-hours strike. Image by mamunur Rashid. Copyright Demotix (9/11/2013)

Les partisans des partis de l'opposition ont mis le feu à un van à Shanti Nagar, dans Dacca, lors des grèves de 84 heures de la coalition de 18 partis dirigée par le Parti Nationaliste du Bangladesh. Image de Mamunur Rashid. Copyright Demotix (11/9/2013)

Les arbres sont aussi des cibles des manifestants. Des centaines d'arbres le long des avenues ont été abattus pour les utiliser dans des barrages de rues pendant les récentes violences politiques qui ont lieu dans tout le pays. Sheikh Rokon a écrit sur Facebook :

Oui, profitez de la ‘politique’ mes amis. Ils ont abattu des millers d'arbres qui longent les rues pour leurs ‘barrages'. Maintenant, ils ont aussi commencé à brûler les écoles pour ‘bloquer’ les élections. Clap! Clap ! Clap ! (Applaudissements)

Le Bangladesh avait déjà dû subir de telles électionssans opposition, mais les manifestations n'étaient pas violentes. Arif Jebtik a rappelé aux auteurs des violences :

[...] এরশাদের ১৯৮৮ সালের নির্বাচন ঠেকাতে আলাদা আলাদা অবস্থান থেকে চেষ্টা করেছিল বিএনপি, আওয়ামী লীগ, জামায়াত, বামদল সহ সবাই-কিন্তু সেই নির্বাচন ঠেকানো যায়নি।

খালেদা জিয়ার ১৯৯৬ সালের ১৫ ফেব্রুয়ারির নির্বাচন ঠেকাতে আলাদা আলাদা অবস্থান থেকে চেষ্টা করেছিল আওয়ামী লীগ, জামায়াত, বামদল-কিন্তু নির্বাচন বন্ধ হয়নি।

সুতরাং আগামীকালের নির্বাচন ঠেকাতেও বিএনপি-জামায়াত পারবে না।

কিন্তু এর আগের ঘটনাগুলোয় স্কুল পোড়ানো হয়নি।
এবার স্কুলগুলো পোড়ানো গেল-এটাই নগদ লাভ। জামায়াতকে কোলে তুলে নিয়ে রাজনীতি করে বিবর্তনে এই জায়গাতেই পৌঁছাল বিএনপি!

[..] En 1988, sous le mandat du Général-Président Ershad, les partis politiques principaux (ligue Awami, BNP, Bangladesh Jamaat-e-Islami et les gauchistes) avaient tenté d'interrompre les élections mais n'avaient pas réussi. 

Lors des élections unilatérales du BNP le 15 février 1996, la ligue Awami, le Bangladesh Jamaat-e-Islami et les gauchistes avaient tenté de résister aux élections et échoué. 

Le BNP-Jamaat ne sera donc jamais capable d'arrêter ces élections. 

Mais dans les précédents incidents, aucune école n'avait été brûlée. 

Cette fois, le BNP a gagné cette manche. C'est leur politique pour promouvoir la cause du Bangladesh Jamaat-e-Islami.

Le journaliste Fazlul bari a reproché au Bangladesh Jamaat-e-Islami d'être responsable de ces incendies d'écoles :

নির্বাচন ঠেকানো নিয়ে বিএনপি হাল ছেড়ে দিয়েছে’ এমন একটি রিপোর্ট ছাপা হবার পরই ‘হাল’ পুরোপুরি নিজের কর্তৃ্ত্বে নেয়া শুরু করে দিয়েছে যুদ্ধাপরাধীদের দল জামায়াত-শিবির! পেট্রোল বোমা, মানুষকে পুড়িয়ে মারার সন্ত্রাসের পর ভোট কেন্দ্রে আগুন দেয়া সহ অকল্পনীয় নানান সন্ত্রাস শুরু করে দিয়েছে দেশ বিরোধী এই অপশক্তি! [...]

Un article récent disait que le BNP avait renoncé à s'opposer aux élections. Par la suite, le parti des criminels de guerre, le Jamaat, est entré dans la mascarade pour montrer qui avait le contrôle. Ils ont déjà utilisé des bombes au pétrole sur le peuple, dans les bus, les maisons et ne sont sûrement pas loin de cette extrême violence qui brûle les écoles.

Pourquoi l'opposition boycotte les élections législatives au Bangladesh

dimanche 5 janvier 2014 à 20:52
Dhaka is packed with thousands of election posters

Dacca est couverte de milliers d'affiches de campagne des candidats aux 10èmes élections législatives du Bangladesh, le 5 janvier 2014. Photo de Naveed Ishtiyak © Copyright Demotix (28 Dec 2013)

Alors que le Bangladesh tient ses élections législatives le 5 janvier 2014, le parti au pouvoir et ses alliés sont déjà assurés de gagner plus de la moitié des sièges au Parlement. C'est la conséquence du boycott de l'opposition menée par le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP).

Mais pourquoi plus de 25 partis politiques boycottent-ils le scrutin ?

Dans les pays avec des démocraties consolidées, les partis de gouvernement n'abandonnent pas leurs fonctions en périodes électorales parce que tout le monde joue le jeu. Mais au Bangladesh, la tradition consiste à se méfier des responsables politiques et s'attendre à ce qu'ils abusent de leur pouvoir pour truquer les votes. C'est pourquoi la Constitution bangladaise a précédemment requis un gouvernement intermédiaire pour assurer le pouvoir au cours des élections. Cependant, en 2011, le Parlement a unilatéralement aboli ce système, permettant que les élections législatives puissent avoir lieu sous l'autorité de gouvernements élus ayant un parti pris.

Le BNP qui a mené l'opposition n'a cessé de demander un gouvernement intérimaire durant les périodes électorales depuis le vote du 15ème amendement de la Constitution. A l'inverse, le gouvernement a fait une contre-proposition pour établir un gouvernement intérimaire multi-partite avec à sa tête l'actuel Premier Ministre. L'opposition a refusé. Depuis, il y a eu une pléthore de protestations, dont une grève générale, des barricades, de l'agitations, de longues manifestations, etc.

Dr. Badiul Alam Majumdar, le rédacteur en chef de Suhshashoner Jonney Nagorik (Sujon), un club de réflexion de la société civile, a expliqué dans un entretien au Daily Kaler Kantha [bengali] pourquoi l'opposition n'est pas prête à faire des compromis :

বিরোধী দল মনে করে, এ রকম হলে তারা নির্বাচনে জিতবে না। তারা মনে করে, যদি নির্দলীয় সরকার নির্বাচনের সময় থাকে, তাহলে তারা ভোটে জিতবে। তারাও এখানে ছাড় দিতে চায় না, কারণ ছাড় দেওয়া মানেই ঝুঁকি নেওয়া। পরাজয়ের ঝুঁকি। বাংলাদেশের প্রেক্ষাপটে নির্বাচনে পরাজয়ের ঝুঁকি নেওয়ার কোনো অবকাশ নেই। এটাই হচ্ছে ক্ষমতার রাজনীতি।

L'opposition pense qu'elle ne gagnera pas l'élection si elle a lieu sous l'autorité du parti au pouvoir. Elle ne gagnera que si un gouvernement intérimaire neutre organise l'élection. Ils ne veulent pas être indulgents car ils savent que s'ils sont conciliants, ils sont plus exposés au risque. Le risque est de perdre l'élection. Il n'est pas envisageable pour les politiciens au Bangladesh d'accepter la défaite. C'est la politique du pouvoir.

Le 25 octobre, le jour où la Commission électorale a annoncé le calendrier des élections, l'opposition, menée par le BNP et le Jamaat-e-Islami bangladais, l'a immédiatement rejeté. Ils ont débuté leurs grèves illimitées et les opérations de barrages qui ont paralysé le pays.

Manifestations violentes

La contestation de la part des principaux partis d'opposition pour reporter les élections et établir un gouvernement intérimaire neutre a conduit à de violentes manifestations et la mort de 111 personnes [bengali] en un mois seulement.

Un rapport de l'organisation des droits de l'Homme Ain O Shalish Kendra (ASK) annonce que les violents affrontements politiques qui se sont produits en 2013 ont fait 507 morts, dont 15 membres de la police et deux du bataillon de garde-frontières, ainsi que 22.407 blessés (voir l’article de Global Voices).

Partha Sarathi Dey s'adresse sur Twitter au responsable de l'opposition :

C'est le dernier jour de l'année aujourd'hui. Nous vous en supplions pour la dernière fois Madame, abandonnez la voie de la violence… A l'exception de quelques extrémistes de Jamaat-Shibir, vous êtes seule. S'il vous plaît soyez attentive au développement de la nation.

Il y a eu de nombreuses tentatives au niveau international pour établir une médiation entre les partis en conflit. Le Secrétaire général de Nations unies Ban Ki Moon a envoyé une lettre à la fois au Premier Ministre et au chef de l'opposition les enjoignant à se rencontrer et trouver une solution. Il a aussi mandaté un envoyé spécial au Bangladesh. Plusieurs ambassadeurs et membres de la société civile ont essayé d'établir des contacts. Mais tous les efforts ont échoué en raison de l'attitude inflexible de chacun des responsables. C'est pourquoi le pays se dirige désormais vers des élections sans l'opposition.