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Global Voices ou “The Power of We” : le pouvoir de la collaboration

vendredi 14 décembre 2012 à 13:56

[Liens en anglais]

Vous êtes-vous déjà demandé comment fonctionne Global Voices ? Voici une petite illustration de comment s’organisent en coulisses les plus de 700 membres de cette communauté entièrement virtuelle pour publier d’intéressants articles. Chaque jour les responsables de sections, les éditeurs ainsi que les auteurs et traducteurs bénévoles travaillent ensemble, comme si ce monde n’avait pas de frontières, jonglant entre les langues et les fuseaux horaires pour diffuser le meilleur des contenus qu’ils repèrent sur les réseaux sociaux et les médias citoyens de leur pays, informer sur les questions relatives à la liberté d’expression et apporter leur soutien pour que le plus grand nombre puisse prendre part à la conversation en ligne dans le monde entier.

Pour lancer notre campagne de collecte de fonds de cette fin d’année, nous vous présentons comment se coordonnent les efforts de plusieurs collaborateurs pour rédiger un article, une particularité qui rend Global Voices unique.

23 octobre 2012 : João Miguel, depuis chez lui, à Fortaleza (Brésil), envoie un courrier électronique aux bénévoles de l’équipe de langue portugaise, leur parlant d'une communauté Guaraní-Kaiowá, deuxième groupe indigène brésilien, menacée d’être expulsée de ses terres ancestrales dans l’État du Mato Grosso do Sul. Depuis l’Angleterre, Janet écrit une brève en anglais pour rapidement attirer l’attention sur cette affaire alors qu’en parallèle six autres membres du groupe, résidant au Brésil, au Portugal et en Espagne, s’organisent pour mener des recherches sur le sujet.

24 octobre 2012 : Sara, éditrice de Global Voices en portugais, publie l’histoire en collaboration avec DiegoElisaJoão MiguelLuís et Raphael.

 

25 octobre 2012 : Janet se charge de traduire l’article du portugais vers l'anglais. Elle peut compter sur l’aide de la coordinatrice multilingue de notre communauté, Paula, à Londres, et de João Miguel, à Fortaleza, pour sous-titrer la vidéo qui accompagne l'article. La version anglaise est envoyée sur le site interne des assistants-éditeurs. Kevin, qui vit à Melbourne en Australie, se charge de relire le texte avant de le publier sur le site de Global Voices en anglais.

En à peine quelques heures, neuf personnes réparties sur trois continents, cinq pays et sept villes, ont travaillé ensemble afin de publier « Brésil : Le cri de résistance des Indiens Guaraní-Kaiowá » en portugais et en anglais.

26 octobre 2012 : Ines effectue la traduction vers le français.

31 octobre 2012 : Cristina, Mario et Gabriela traduisent l’article en catalan, en allemand et en espagnol .

2 novembre 2012: Giulia produit la version italienne.

Au moment où vous lisez ces lignes, d’autres collaborateurs de Global Voices réalisent exactement le même travail pour diffuser des informations citoyennes qui sont souvent passées sous silence par les médias traditionnels, faute de temps ou d’intérêt.

Nous sommes très reconnaissants du financement que nous recevons de la part des différentes fondations qui nous soutiennent. Toutefois, pour continuer à collaborer comme nous le faisons et rester un média indépendant, gratuit et viable, nous dépendons également des gestes généreux de nos amis et nos lecteurs. Vos dons aident à couvrir les coûts des serveurs, les dépenses administratives, nos programmes de micro-subventions et la rémunération des responsables de Global Voices.

En cette fin d’année, envisagez un don à Global Voices !

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Cuba : Le gouvernement supprime le permis de sortie pour les Cubains

vendredi 14 décembre 2012 à 12:56

Le gouvernement cubain a annoncé le 16 octobre 2012 son intention d'abolir les autorisations de sortie controversées imposées aux citoyens cubains. Pendant des décennies, les Cubains qui désiraient quitter l'île devaient solliciter une autorisation du gouvernement pour pouvoir quitter le pays. D’après la Gaceta Oficial de Cuba, le journal officiel de Cuba, cette procédure disparaitra à compter de janvier 2013.

Certains utilisateurs ont réagi avec enthousiasme sur Twitter. Francisco Vergara (@vergaraf1) [en espagnol] a écrit :

Celebro la decisión del gobierno de #Cuba de eliminar el permiso de salida a sus ciudadanos. Libre albedrío puro.

Je fête la décision du gouvernement cubain d’éliminer la procédure de demande de sortie à ses citoyens. C’est le libre arbitre pur.

Cuban Passport. Wikimedia Image - public domain.

Passeport cubain. Image Wikimedia-domaine public 

Luis A. Gonzalez [en espagnol] (@3L_V0C3R0) a salué la nouvelle et a souligné que le changement de politique risque fort d'entraîner un afflux de Cubains à Miami :

“Cuba elimina permiso de salida” A partir del enero 14 del 2013 los Cubanos podrán salir libremente de su país. Ahora es q Miami será Cuba

“Cuba a éliminé la permission de sortie” À partir du 14 janvier 2013 Cubains pourront quitter leur pays librement. Maintenant Miami deviendra Cuba.

Dans la procédure actuelle de demande de déplacement, les Cubains doivent présenter un dossier volumineux décrivant la nature de leur voyage et obtenir une lettre d'invitation officielle de la personne ou de l'institution à l'extérieur du pays qui les hébergera pendant leur séjour à l'étranger. Les organisations des droits de l'homme et des dirigeants étrangers classent systématiquement cette politique comme une violation à la liberté de circulation des habitants de l’île [en anglais]. Bien que des milliers de Cubains reçoivent des autorisations de voyage chaque année, la perception est que le permis de sortie n’est accordé qu’aux citoyens qui sont en « bons » termes politiques avec le gouvernement.

La nouvelle politique élimine les obstacles bureaucratiques, compliqués et coûteux, pour voyager, mais le texte de la loi stipule que le gouvernement aura encore un certain pouvoir pour décider qui peut et ne peut pas voyager, par le biais de la demande d'un passeport. Martí Noticias décrit [en espagnol] comment le gouvernement peut refuser de délivrer des passeports à certaines catégories de professionnels (pour éviter la « fuite de cerveaux ») et pour des raisons liées à la sécurité nationale et à la défense.

Yoani Sánchez [en espagnol], blogueuse connue de La Havane, a écrit :

[A]hora en la propia confección y validación del pasaporte se definirá quiénes lograran franquear las fronteras nacionales y quiénes no.
[…]
esta no es la nueva ley de migración que estábamos aguardando. Demasiado limitada, demasiado estrecha. Pero al menos ha quedado por escrito una legalidad a partir de la cual ahora empezaremos a exigir, protestar, denunciar.

Maintenant, le processus d'émission et de validation du passeport d'une personne déterminera qui peut et ne peut pas franchir les frontières nationales.

[…]

Ceci n'est pas la nouvelle loi sur l'immigration que nous espérions. Elle est trop limitée, trop étroite, mais au moins il y a maintenant une loi écrite sur la base de laquelle on peut déposer des demandes, des réclamations, des plaintes.

Marta López [@aircag] a exprimé des critiques similaires sur Twitter :

#Cuba No se necesitara permiso de salida pero el gobierno tiene el derecho de no otorgarte el pasaporte si lo estima pertinente.

Il n'est plus nécessaire d'avoir un permis de sortie, cependant, le gouvernement, le cas échéant, a le droit de ne pas délivrer un passeport

Aux États-Unis, Larry Press [en anglais], un chercheur en technologies qui étudie l'infrastructure de l’Internet à Cuba, a écrit :

It is easy to imagine these caveats being used to deny passports to people like dissident bloggers, networking professionals, and computer science students and professors. One can also imagine freer flows of information and IT goods — particularly between Cuba and the US.

Il est facile de prévoir que ces dispositions seront utilisées pour refuser des passeports à des gens comme des blogueurs dissidents, des  réseaux sociaux, des enseignants et des étudiants en sciences de l'informatique. On peut aussi prévoir une plus grande liberté des flux d'information et des produits informatiques – en particulier entre Cuba et les Etats-Unis.

Les médias traditionnels ont également commenté les effets que la réforme pourraient avoir dans des pays comme les États-Unis et la Russie, lesquels ont des dispositions spéciales dans leurs politiques d'immigration pour les ressortissants cubains. Aux États-Unis, en vertu de la Loi d'Ajustement de 1966,(en anglais) les ressortissants cubains  peuvent obtenir la résidence permanente aux Etats-Unis après avoir passé un an dans le pays.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement cubain a levé les restrictions de voyages pour ses citoyens. Durant l'Exode de Mariel, en 1981, et lors de la Crise des Balseros, en 1994, les Cubains ont été autorisés à quitter le pays et ils l'ont fait en masse. Dans les deux cas, les historiens ont vu ces changements temporaires dans la réglementation des voyages à l'étranger comme des tentatives du gouvernement de Fidel Castro de permettre aux citoyens mécontents de quitter le pays, une stratégie qui sans doute a réduit la pression sur le gouvernement cubain pour changer les politiques qui limitaient les droits civils, politiques et économiques. De nombreux médias ont établi des parallèles entre ces évènements et la situation actuelle, mais il n'est pas évident que la décision prise le 16 octobre 2012 tombe dans la même catégorie.

Phil Peters [en anglais], un expert en économie cubaine, a reconnu certains de ces points. Cependant, en fin de compte, il distingue cette politique comme une étape positive qui permettra d'améliorer les conditions de vie des familles qui sont séparées entre Cuba et d'autres pays, et qui permettra une plus grande échange de connaissances et d'idées, ainsi que de capital, entre les Cubains et le reste du monde.

Today’s bet seems to be that Cuba will be stronger with a more normal and modern immigration policy – and that many Cubans, given the freedom to come and go, want to visit family and see the world and then return home.

Le pari actuel semble être que Cuba deviendra plus forte avec une politique d'immigration plus normale et moderne - et que de nombreux Cubains, avec la liberté d'aller et de venir, ont l'intention de rendre visite à leur famille, voir le monde, puis rentrer chez eux.

Source de la photo miniature : TACA/Cubana Airbus 320, de Eric Bégin, sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Des cyber activistes boliviens débusquent une demande de brevet sur les QR codes

vendredi 14 décembre 2012 à 11:23

Des cyber activistes boliviens ont collaboré pour dénoncer un brevet potentiellement illégal sur l'utilisation en Bolivie des Quick Response Codes, plus connus comme QR codes [Fr].

Ce mois-ci, un internaute bolivien, @hermany [es], a soulevé la curiosité quand il a posé une question sur l'utilisation sous brevet des codes QR en Bolivie :

@hermany: ¿Alguien la Paz me puede decir si Advice Marketing Ltda. patentó los QR y hay que pagarles a ellos por el uso? #Boliva #Tech #fraude?

@hermany: Quelqu'un à La Paz peut me dire si la société Advice Marketing Ltda a déposé un brevet pour les QR codes et si l'on doit payer cette société pour les utiliser ? #Boliva #Tech #fraude?

Photo Lydia Shiningbrightly (CC BY 2.0)

La société a depuis retiré de son site la mention d'un brevet, mais un activiste, Daniel Cotillas (@danicotillas) [es] avait fait et partagé une capture d'écran de celle-ci [es].

Après avoir mené une enquête collective sous le hashtag #QRBolivia, le blogueur Mario Durán de El Alto a pris contact avec le Service national de la propriété intellectuelle [es] (SENAPI en espagnol) et des représentants de la société.

Mario a régulièrement tenu ses lecteurs à jour sur l'affaire dans son blog [es], sous la question “L'utilisation de QR Code peut-elle être brevetée en Bolivie ?”

Selon les informations réunies par Mario, Advice Marketing a publiquement précisé dans un document [es, pdf] que les QR codes pouvaient être utilisés mais en soumettant une demande par avance. De leur côté, les représentants de SENAPI ont confirmé [es] que la société avait déposé une demande de brevet en septembre 2012 ; cependant, SENAPI n'a pas statué sur ce brevet (le délai légal pour rendre une décision est de 18 mois). De ce fait, la mention d'un tel brevet ou une restriction de l'utilisation des QR codes ne sont pas valides.

Les cyber activistes boliviens ne manqueront pas de suivre cette affaire et ses développements au cours des prochains mois. Il est possible de suivre leurs échanges sous le hashtag #QRBolivia.

Ecoutez l'hymne de la Coupe d’Afrique des Nations 2013

vendredi 14 décembre 2012 à 10:34

Mansour Loum présente sur le blog afrik.com la chanson “Sela Sela” qui servira d'hymne officiel de la 29e édition de la Coupe d’Afrique des nations 2013 qui se déroulera en Afrique du sud du 19 janvier au 10 février 2013 et commente sur afrik.com:

Avec des paroles en anglais et en bantu, “Sela Sela” est une chanson qui parle de fête et de joie parmi tous les peuples, brisant les barrières qui entravent la paix et l’unité.

Un mouvement pour « Respecter la Constitution » en Ethiopie

jeudi 13 décembre 2012 à 20:22

[Les liens mènent vers des pages en anglais ou en amharique] Un groupe de jeunes blogueurs et militants éthiopiens à Addis-Abeba s’est uni avec des internautes éthiopiens pour exiger que leur gouvernement commence à respecter la Constitution éthiopienne. La campagne #RespectTheConstitution (RespectezLaConstitution) sur Facebook et Twitter informe sur la façon dont le gouvernement éthiopien viole sa propre constitution.

 

La bannière Facebook disant: «Respectez la constitution" [amh]. Crédit photo: Facebook page Respectez la Constitution

La bannière de la page Facebook  «Respectez la constitution” [amh]. Crédit  : page Facebook Respectez la Constitution

Sur Facebook, le groupe a créé deux pages : une pour le groupe et une pour l’évènement, qui comptent de plus en plus de membres. La campagne a appelé le parti au pouvoir à ne pas instiller la peur parmi les Éthiopiens mais plutôt à inciter les citoyens à dire « non à la peur inconstitutionnelle ». Befeqadu, un contributeur de Global Voices en Amharique a posté le message suivant qui a été très partagé sur Facebook :

ፍርሐት ሕገ-መንግሥታዊ አይደለም፤ የአንድን አገር የሰብኣዊ መብት ጥሰት ባሕል እና ታሪክ መንሰራፋት የሚያረጋግጥ እውነታ እንጂ! ፍርሐት አርቆ አሳቢነትን ይገላል፣ ብሎም የተሻለ ነገን የመፈለግ እና የማለም አቅም ያሳጣል። ፍርሐት እንቅፋት ነው፣ ፍርሐት መንፈስን ሰብሮ ሐሳብና ምናብ ያሳጣል፤ ነጻነት ግን ፈቃድ ላይ የተመሰረተ ነው፣ ነጻነት ያበረታታል፣ ነጻነት ሰላማዊ ነው፣ ነጻነት ይታገሳል፣ ነጻነት ፍቅር ያቃል፣ ነጻነት ከሁሉም ይልቃል፣ ነጻነት ማለቂያ የለውም/ዘላቂ ነው፡፡ ራዕይ የሌለው ሕዝብ ይባክናል ይባላል፡፡ ኢሕአዴግ ሕዝቡን በፍርሐት ግድግዳ በማጠርና ሐሳብን በነጻ የመግለጽ ተፈጥሯዊ መብታችንን በመገደብ ሕዝባችንን እያባከነው ነው፡፡ ሕገ-መንግሥቱን በማክበር እና ኢሕአዴግም እንዲያከብረው በመጠየቅ ኢትዮጵያን እናድን፡፡ ሕገ-መንግሥቱ ይከበር.

La PEUR est anticonstitutionnelle et témoigne de la culture profonde et de l'histoire des violations flagrantes des droits humains dans notre pays. La peur tue l'imagination et inhibe le potentiel d'aspirer et d'envisager un avenir meilleur. La peur limite et décourage. La peur paralyse l'esprit et bouleverse les idées et les idéaux. La liberté permet, la liberté inspire, la liberté est pacifique, la liberté tolère, la liberté aime, la liberté transcende, la liberté soutient. Ils disent que sans vision le peuple périt. Le FDRPE envoie la nation vers la mort en créant un mur de la peur et en confisquant notre droit inhérent à la liberté de parole et d'expression. Sauver l’Ethiopie en respectant et exigeant du FDRPE de #RespectezLaConstitution ! ሕገ-መንግሥቱ ይከበር!

Des musulmans éthiopiens après la prière du vendredi ont manifesté dans le calme. Leur manifestation était baptisée “27″ comme l'article de la Constitution éthiopienne sur la liberté de religion, de culte et d’opinion. Ils ont fait des photos de cette manifestation pacifique.

Les musulmans éthiopiens protestaient le 7 Décembre 2012 à la mosquée Grand-Anwar contre l'ingérence du gouvernement dans leurs affaires. Le numéro 27 fait référence l'article de la Constitution éthiopienne sur la liberté de religion dans Crédit photo Dimtsachin Yisema sur Facebook

Les musulmans éthiopiens manifestaient le 7 cécembre 2012 à la mosquée Grand-Anwar contre l'ingérence du gouvernement dans leurs affaires. (Le numéro 27 fait référence à l'article de la Constitution éthiopienne sur la liberté de religion). Crédit photo Dimtsachin Yisema sur Facebook

Sur Twitter le mot clé #RespectezLaConstitution a fait le buzz. CPJ’s Africa Media program observait :

@africamedia_CPJ: la twittosphère #Ethiopienne buzze avec #RespectezLaConstitution, faisant écho aux manifestations pour la liberté de culte et autres libertés #FF@BillGates

Presque toutes dispositions et articles de la Constitution étaient transformés en tweets.

Kirubel Teshome tweetait :

Les libertés de penser, de parler et de s’exprimer sont les denrées les plus frappées par l’inflation et sont les plus chères en #Ethiopie aujourd’hui. #RespectezLaConstitution !

Daniel Beyene :

@DanielBeyene: Les médias ont le droit de librement rendre compte et de critiquer l'action du gouvernement #MediaLibre #RespectezLaConstitution #Ethiopie

KweschnMedia :

@KweschnMedia: Art. 29:5 « les média d’état doivent être organisés de manière à refléter les opinions divergentes » #RespectezLaConstitution

Mahlet Solomon :

@MahletSolomon: 8 décembre, FDRPE marquera les 18 ans de l’adoption de la constitution alors qu’il y des milliers de personnes en prison pour avoir usé de leur droit #RespectezLaConstitution