L'armée malienne a commis de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire (DIH) au cours du conflit qui continue contre les groupes armés, notamment des exécutions extrajudiciaires de civils, selon les témoignages recueillis par Amnesty International lors d'une mission de dix jours au Mali.
Cher PSY, notre chère idole, nous t'aimons, nous aimons ta chanson et nous adorons imaginer comment Gangnam Style pourrait animer la fête [du Nouvel an chinois], mais s'il te plait, ne viens pas en Malaisie. [...] Si tu viens en Malaisie, tu deviendras un pion politique et ton spectacle sera instrumentalisé par le Barisan Nasional. C'est un parti politique très corrompu qui abuse toujours de son pouvoir pour opprimer les Malaisiens [...] Monsieur PSY, tu peux tout à fait danser avec qui tu veux, dont Monsieur Ban Ki-moon (Secrétaire général des Nations Unies) mais jamais avec M. Najib Razak. Pour quelle raison ? Il est le Premier ministre de la Malaisie, le quatrième pays le plus corrompu au monde…
On rapporte que Chomsky a été induit en erreur par des activistes pour donner son soutien à la campagne contre le monopole des média à Taïwan. [Photo libre de droits]
La photo ci-dessus, où l'on voit Noam Chomsky tenir une pancarte, fait partie d'une campagne internationale contre le monopole des médias à Taïwan, organisée par des étudiants taïwanais. Depuis début janvier 2013 la photo de Chomsky a fait l'objet d'une large diffusion en ligne via les médias sociaux. Cependant, certains organes de presse ont récemment fait savoir que Chomsky avait été trompé par des activistes taïwanais qui soutenaient la campagne contre le monopole des médias. Que s'est-il passé exactement ? Qui a trompé Chomsky ?
Au cours de ces derniers jours, certains organes de presse des médias traditionnels du groupe Want Want China Times à Taïwan rapportent que Chomsky a été trompé par une jeune étudiante taïwanaise, Lin Ting-An. Ci-après la traduction des gros titres:
Outre la presse écrite, la chaîne de TV Citi, elle aussi contrôlée par Want Want China, a programmé deux émissions d'information d'une heure chacune les 29 et 30 janvier 2013 destinées à “clarifier” la situation de Chomsky. L'émission accuse Lin Ting-An d'avoir trompé et utilisé le célèbre linguiste, “la conscience des Etats-Unis”, en ayant invité Chomsky à tenir la pancarte. Les présentateurs de l'émission ont également critiqué la stratégie du mouvement contre le monopole des médias qui met en causet le capital pro-chinois, à savoir le Want Want China Times. Ci-après le clip d'une courte interview de Chomsky sur Citi TV:
Les rapports des médias ont été provoqués par un échange de mails entre Shih-Diing Liu, professeur en communication de Macau, et Chomsky où Liu explique sa vision du mouvement contre le monopole des médias à Taïwan, en date du 27 janvier 2013:
Cependant, je ne suis pas certain que vous ayez pris conscience de toute la signification du mouvement contre le monopole des médias qui, avec son fort taux de participation de jeunes, ne peut être considéré uniquement comme un mouvement en faveur de la liberté d'expression et de la démocratie sur l'île. Les participants, les orateurs et les intervenants (y compris les médias traditionnels, les universitaires, et les groupes qui ont suivi et se sont approprié le problème) mettent non seulement l'accent sur le problème des ressources des médias, monopole des capitalistes, mais montrent aussi du doigt un ennemi. Il se trouve que cet ennemi est celui avec lequel votre gouvernement traite prudemment. Cependant, dans le contexte de Taïwan et du détroit de Taïwan, l'utilisation du terme “défense de Taïwan” pour refuser, s'opposer et rejeter toute personne et sujet ayant trait à la Chine et au gouvernement chinois, n'est pas un phénomène isolé, mais pour être compris il doit être replacé dans la structure hégémonique menée par les Etats-Unis que vous avez décrite. Le fait que vous teniez dans vos main cette pancarte devrait être interprété dans un contexte politique spécifique.
Chomsky a répondu brièvement au long mail de Liu par une note rendue publique par Liu sur sa page Facebook:
Merci pour vos commentaires intéressants, qui vont bien au-delà de tout ce que je sais. Je n'ai pas souvenir d'une pancarte faisant référence à une “manipulation chinoise”. Ce que j'ai montré et eu en mains ne dépasse pas le monopole des médias et la défense de la liberté de la presse. J'espère que les interprétations qui en seront faites n'iront pas au-delà.”
La longue interprétation de Liu est jointe à la réponse de Chomsky et a été reprise par le China Times [zh-chinois] dans son édition du 28 janvier et sert de cadre aux nouvelles et commentaires des médias contrôlés par le Want Want China Times visant à s'opposer à la campagne contre le monopole des médias. Liu parle d’ “enlèvement” à propose de la photo de Chomsky:
[…]Si Chomsky n'était pas au courant de cette revendication [l'élément anti-chinois], vous l'avez pris en otage en lui demandant de tenir la pancarte qui exprime votre propre position. N'est-ce pas un manque de respect ? Pourquoi ne lui avez-vous pas parlé de votre position anti-chinoise ? Pourquoi la traduction en anglais ne mentionnait-elle que le slogan “contre le monopole des médias” ? Pourquoi lui avez-vous caché cela sans lui parler de votre position contre la Chine ? Avez-vous craint qu'en connaissant votre position, Chomsky refuse de présenter la pancarte ? Est-ce pour cette raison que le slogan est resté flou ? Bien sûr nous ne connaissons pas la vraie intention. Mais si Chomsky n'était pas au courant des revendications anti-chinoises de votre mouvement et que vous l'ayez exposé comme un canard [en un mot pris en otage], votre démarche politique est minable!
Ce qu'il savait et soutenait était contre le monopole des médias et pour la liberté de la presse et des médias. Il ne veut pas que sa position soit mal interprétée et qu'on lui prête des intentions cachées. Le fond du problème c'est que des anti-chinois et des médias se sont servis de lui pour renforcer leur position. Tout mouvement a son propre fonctionnement, mais doit déterminer sa position par des moyens et des raisons valables.
Selon ces principes, je me demande ce qu'il se serait passé si Chomsky n'avait pas été trompé ou abusé. Ceux qui lui ont demandé de tenir la pancarte devaient savoir exactement ce qu'il se passait. Il est évident qu'on ne lui avait pas traduit la totalité du message qu'il montrait pour qu'il soutienne votre position. La manière dont vous avez caché et transformé les messages ne vaut pas mieux que les manipulations et les monopoles que vous critiquez. Sous l'étiquette “anti-monopole” vous faites le contraire de ce que vous prônez.
Pour clarifier la situation, Lin Ting-An a posté son échange de mails avec Chomsky sur sa page Facebook. Le mail qui invite Chomsky à participer à la campagne explique en détail l'historique de la campagne contre l'achat de Next Media par le groupe de presse pro-chinois Want Want China Times, et donne la traduction des slogans du panneau:
Il se passe actuellement à Taïwan un évènement révélateur du monopole des médias: le président du Groupe de presse pro-chinois Want Want China Times, Tsia-Eng-meng, s'apprête à racheter la branche taïwanaise de Next Media (dont Mogul Jmmy Lai de Hong Kong était propriétaire). Si ce rachat est accepté, Mr Tsai contrôlera près de 46% du marché de la presse Taïwanaise. Mr Tsai est propriétaire de quotidiens (China Times, Commercial Times) mais aussi de magazines, d'une chaîne de télé, et d'un service de cable, et ne fait aucun cas des violations des droits humains par Pékin (il nie le massacre de la place Tienanmen). On peut craindre le pire pour l'avenir des médias taïwanais.
Pour lutter contre ce rachat et l'indifférence du gouvernement, des étudiants Tawaïnais ont mis en place plusieurs manifestations depuis le mois de novembre et la prochaine manifestation est prévue pour la nouvelle année. Une action en cours actuellement demande aux sympathisants de se prendre en photo avec le mot d'ordre suivant “je m'oppose au monopole des médias, je rejette la main mise de la Chine, je protège Taïwan à ____” et de la télécharger en ligne. (ci-joint ma photo prise à l'Université de Yang Ming, Taïwan).
Les discussions pour savoir si le facteur Chine devait être un argument dans la campagne contre le monopole des médias ont fait débat dès le début au sein du mouvement. D'une part, les activistes ont conscience que la politique de libéralisation des médias depuis 1990 a été le moteur de la situation de monopole financier des médias traditionnels de Taïwan. D'autre part, l'influence financière de la Chine continentale, et ses visées politiques de prise de contrôle des entreprises de presse taïwannaises, sont devenues de plus en plus évidentes avec le rachat par Want Want China Times d'un réseau cablé de télévision et de la branche taïwanaise de Next Media. Les débats et discussions sur ce thème se sont poursuivis pendant des mois entre les activistes. Après l'incident Chomsky, sur la page de la campagne contre le Want Want China Times, Jiangeng Chiou soulève à nouveau le problème [zh-chinois]:
Je pense que l'on devrait discuter du fait d'associer la lutte contre le monopole des médias à la lutte contre la manipulation de la Chine. A l'heure actuelle les opposants au monopole des médias retiennent toute l'attention du public et c'est une occasion en or pour faire campagne pour une réforme des médias. Le bleu contre le vert, ou l'unification contre l'indépendance ne rendent pas service à la campagne. Prenez l'exemple des problèmes que rencontre le Service Public de Télévision de Taïwan, la pression à laquelle sont soumis les salariés des médias à Taïwan ne provient pas uniquement de Chine, mais aussi d'autres clans politiques et d'autres intérêts financiers. En plus de la Chine nous devons faire face à d'autres forces politiques et financières.
Le fin mot de l'histoire c'est que le gouvernement chinois veut manipuler les médias taïwanais. Certaines personnes qui ont occupé des postes spécifiques sont devenues leurs couvertures [qui cachent leurs mains noires]. La discussion de savoir s'il faut associer le facteur Chine à la campagne sert leurs objectifs en divisant nos partisans. Le problème a été discuté il y a plusieurs mois, et les gens dansent toujours sur CitiTV et on nous sert du réchauffé [pour dire que l'on fait la une avec de vieilles informations]. S'ils aiment autant la Chine, qu'ils y aillent, personne ne les en empêche.
De l'extérieur, il est très difficile de comprendre la dynamique politique de Taïwan et il paraît évident que, dans cet environnement médiatique et politique, Chomsky a été trompé et abusé.
Le 1er février, le groupe militant russe pour les droits humains, Agora, a publié un rapport [russe] sur la censure du web russophone en 2012, intitulé “La Russie, menace mondiale pour le web libre“, qui liste les différentes menaces attachées à l'utilisation d'Internet en Russie, dont la violence, les pressions de l'administration et d'autres formes d'intimidations et de sanctions utilisées contre les net-citoyens par les autorités d'Etat. Agora a également créé [russe] une “carte des atteintes à la liberté d'expression sur le web” en 2012, qui fait ressortir les lieux les plus hostiles envers les blogueurs et les journalistes citoyens en Russie.
En Chine, une série télé récemment diffusée, Le Secret du Tibet (西藏秘密), a choqué un grand nombre de Tibétains. Ces derniers considèrent qu’elle donne une image déformée de la culture et de la religion tibétaines, et critiquent le réalisateur Liu Depin. Depuis le début de sa diffusion sur l’une des chaînes contrôlée par l’Etat (China Central Television ou CCTV) en prime time à partir de janvier 2013 sur CCTV 8, la controverse a gagné en ampleur, jusqu’à prendre une inévitable tournure politique.
Le Secret du Tibet, série de 46 épisodes, a pour personnage principal Tashi, un Lama qui s’exprime au nom du peuple tibétain à propos de l’histoire de la région pendant la période qui s’étend des années 1930 à 1940, précédant la libération du Tibet par le Parti Communiste Chinois.
Capture d'écran du Secret du Tibet via Youtube
Alors que le Tibet reste une sujet extrêmement sensible et que la censure s’abat sur tous types de supports, qu’il s’agisse d’internet ou non, la série de CCTV s’avère être une source d’informations qui permet aux Chinois d’ethnie Han de comprendre l’histoire, la culture, et la religion de cette région. Effectivement, les commentaires rédigés dans la rubrique divertissement des différents médias insistent de façon catégorique sur le fait que la série est une représentation fidèle [chinois] de l’histoire et de la culture locale et qu'elle bénéficie de la reconnaissance des érudits tibétains. Pour autant, aux yeux de nombreux locaux, la série ne donne qu’un aperçu erroné des faits.
En ce qui concerne Le Secret du Tibet, ceux qui connaissent la région remarqueront que le réalisateur ne connaît pas la culture locale et qu’il a diffamé l’histoire du Tibet. C’est un programme infect et nous ne devrions pas perdre notre temps avec lui.
Tsewang Thar affirme [chinois] que la série causera du tort aux relations entre Han et Tibétains :
Liu Depin, vous ne comprenez pas réellement le Tibet, vous n’aimez pas les Tibétains, et vous ignorez totalement ce qu’est la culture locale. Que savez-vous du secret du Tibet ? Cette série ridiculise le Tibet, insulte son peuple et dévalorise sa culture. Vous êtes responsable de l’anéantissement des relations entre les Han et les Tibétains et de celui de la stabilité de la société.
Un long article critiquant le réalisateur, rédigé par une Chinoise d’ethnie Han, a largement circulé [chinois] sur internet.
Je ne peux m’empêcher de m’exprimer aujourd’hui. Liu Depin fait mine de ne pas comprendre les critiques de nos amis Tibétains en ce qui concerne l’image déformée de la vérité que renvoie la série. Il a même été jusqu’à les qualifier de « guignols qui agissent de manière stupide afin de diviser le pays » et a annoncé qu’il écrirait un livre basé sur le programme et tournerait une deuxième série. […] J’ai pleuré. Je ne sais pas s’il s’agissait de larmes d’impuissance ou si elles ont coulé pour les temps que nous vivons ou encore si elles sont le résultat de l’attitude de ces Chinois Han qui acclament cette série. […] Le réalisateur Liu Depin traite les gens du peuple de guignols qui ne veulent que diviser le pays, mais ce ne sont pas les Tibétains qui critiquent la série, les vrais séparatistes, ce sont ceux qui n’ont aucune idée de ce qu’est le respect et qui provoquent la colère des Tibétains.
Alors que le réalisateur a déclaré qu’une deuxième série allait être tournée, beaucoup d’internautes ont commencé à exprimer leur opposition au projet. @康巴潮人invite les autres micro-blogueurs [chinois] à rejoindre la campagne contre la réalisation d’une seconde série.
Juste après sa diffusion, la série Le Secret du Tibet est devenue un sujet brûlant parmi les Tibétains, qui déclarent pour la plupart qu’elle va à l’encontre des faits historiques dans le but de les diffamer eux ainsi que leur religion. Je ne sais pas pourquoi le réalisateur @Liu Depin va produire cette série : est-ce qu’il en sait plus sur l’histoire du Tibet que les Tibétains eux-mêmes ? Merci de respecter les faits, la religion, et l’unité ethnique. Respectez les croyances des Tibétains et arrêtez la diffusion de la série. Merci de faire suivre ce message.
Afin de se défendre face à la critique, le réalisateur a publié une page d’un livre intitulé La Rencontre du Tibet (西藏奇遇) et a affirmé avoir pris l’ouvrage comme référence, ouvrage qui n’est autre qu’une traduction faite en 1986 de Sept ans au Tibet, ou, en version originale Sieben Jahre in Tibet de Heinrich Harrer. L'éminente blogueuse Woser, a, en Allemagne, décidé de comparer la page du livre au texte original et a réalisé que la soi-disant traduction chinoise n’était en fait qu’une réécriture totalement déformée de l’histoire.
Il se trouve que j’ai par hasard un ami en Allemagne qui est expert en linguistique. Il a vraiment voulu aider. Il a retrouvé le texte original de Heinrich Harrer et l’a comparé à la version chinoise. Il était si étonné qu’il a hurlé : « Mon dieu ! L’auteur du CCP n’a vraiment pas honte ! Le mot ‘relique’ a été traduit par ‘excréments’ ».
« Presque chaque famille fortunée au Tibet possède un médicament dit sacré. Ils m’ont montré les excréments du treizième Dalai Lama, précieusement cousus dans des sacs de soie. »
Cependant, le texte original en allemand dit cela : « Fast jeder Adelige zeigte mir stolz Reliquien vom 13. Dalai Lama, sorgfältig in kleine Seidensäckchen eingenäht » ce qui signifie « Presque tous les nobles m’ont présenté avec fierté les reliques du treizième Dalai Lama, cousues avec précaution dans des sacs de soie. »
En fait, la réalité est déformée à maintes reprises dans la traduction de Rencontre avec le Tibet, et Le Secret du Tibet de Liu Depin n’est qu’une plus grande déformation encore d’une vérité déjà altérée à plusieurs reprises.