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Si les médias africains couvraient les élections aux États-Unis comme les médias occidentaux le font pour l'Afrique…

vendredi 22 avril 2016 à 10:12
A screenshot of footage, uploaded to YouTube by Storyful, of a protester who was assaulted by a Donald Trump supporter being restrained by police at a rally in North Carolina.

Capture d'écran de séquences d'images, chargées sur YouTube par Storyful, d'un manifestant agressé par un partisan de Donald Trump ensuite immobilisé par la police lors d'un rassemblement en Caroline du Nord.

La couverture de l'Afrique par les médias occidentaux dépeint souvent le continent de façon négative ou simpliste, mettant l'accent sur les conflits, la corruption et les divisions tribales. Mais le ton adopté par les médias occidentaux n'est pas le même lorsqu'ils traitent de leurs propres pays.

Dans le droit fil des séries “Si cela s'est passé là-bas” de Joshua Keating sur le magazine d'actualité américain Slate, l'utilisateur de Tumblr Ragamberi s'est demandé, “Comme cela sonnerait-il si les médias africains couvraient les élections aux États-Unis comme les médias occidentaux relatent les scrutins en Afrique et ailleurs ?”

Sa réponse est devenue un billet intitulé “Si cela s'était passé ici”. Voici quelques extraits de la façon dont il a imaginé que la couverture africaine de la course présidentielle controversée aux États-Unis pourrait se lire.

Violences tribales

Les pressions se font de plus en plus fortes sur le régime d'Obama pour autoriser des observateurs et soldats de la paix internationaux à la suite des violences tribales qui ont entaché les campagnes électorales dans le pays nord-américain en difficulté.

À Addis Ababa, une réunion d'urgence a été convoquée par des dirigeants africains pour exiger le retour à l'État de droit en Amérique, après que des militants pro-régime aient attaqué un rassemblement où s'est exprimé le chef de l'opposition populaire Donald Trump à Chicago.

À moins que l'Amérique n'autorise les groupes internationaaux indépendants à surveiller le scrutin et les soldats de la paix à y entrer et rétablir l'ordre, le scrutin n'est qu'un simulacre et ne peut être déclaré libre et équitable,” a déclaré l'Union Africaine.

[…]

Expliquant les affrontements du week-end, des experts américains – basés à l'Université Eduardo Mondlane à Maputo, Mozambique, en Afrique australe – disent que l'Illinois connaît depuis longtemps des tensions ethniques et religieuses profondes qui vont certainement dégénérer si le régime d'Obama n'autorise pas les forces de maintien de la paix des Nations Unies avant les scrutins chaudement disputés en novembre.

Le candidat républicain Donald Trump a vu la violence éclater plusieurs fois à ses rassemblements. Trump à son tour a proféré des propos violents dans ses discours et sur les réseaux sociaux :

Bernie Sanders ment quand il dit n'avoir pas demandé à ses pertubateurs d'aller à mes événements. Prends garde Bernie, ou alors mes partisans iront aux tiens !

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 mars 2016

Fraude électorale

L'élection a également été marquée par des rapports faisant état de fraude électorale généralisée. Sanders s'est plaint d'une fraude électorale à la suite d'une courte défaite controversée dans la région de l'Iowa face à son adversaiez Hillary Clinton, épouse de l'ancien chef de régime Bill.

Trump lui-même a dénoncé une fraude électorale dans la région de Floride, suscitant de vives préoccupations au sein de la communauté internationale quant à la crédibilité du prochain scrutin.

Tout au long de la course aux primaires, qui détermine le candidat qui représentera les partis démocrate et républicain à l'élection présidentielle, des accusations de fraude ont été avancées des deux côtés, et les électeurs se sont plaints que le système est inéquitable.

Atteinte à la liberté des médias

Des atteintes flagrantes à la liberté des médias suscitent également des préoccupations. Le Comité international pour la protection des journalistes a condamné les attaques contre des journalistes au cours de la campagne.

Un journaliste de CBS News a été arrêté alors qu'il couvrait des affrontements lors d'un rassemblement pour Donald Trump à Chicago en mars. Une inculpation de résistance à l'arrestation a finalement été abandonnée.

Lire le billet intégral ici.

La mode géorgienne bientôt au top des podiums ?

jeudi 21 avril 2016 à 16:22
A model waits for her turn on the catwalk during Tbilisi Fashion Week March 31. Photo by Monica Ellena. Used with permission.

Un mannequin attend son tour avant de défiler sur le podium lors la Tbilissi Fashion Week, 31 mars. Photo de Monica Ellena. Publiée avec autorisation.

[Tous les liens suivants sont en anglais]

L’article suivant, écrit par Monica Ellena, provient d’Eurasia.net, et est republié avec l’accord du site.

La nomination, en octobre dernier, du Géorgien de 35 ans Demna Gvasalia au poste de directeur artistique de Balenciaga a permis à la Géorgie de se positionner sur la scène de la mode.

En dépit des opportunités internationales, quelques designers géorgiens ont choisi de rester dans la capitale géorgienne, Tbilissi. Un lieu plus favorable pour des expérimentations que les pôles occidentaux bien établis de la mode.

La scène de la mode dans l’ancienne république soviétique demeure au stade embryonnaire. Néanmoins, les créateurs géorgiens, habitués à sillonner parmi les réseaux sociaux et familiaux, affirment trouver plus aisément leurs niches dans ce labyrinthe que dans les Mecques de Londres ou Paris.

Cependant, ce choix de résider dans sa contrée d’origine demeure parfois délicat.

L’époque soviétique apprécia la mode comme une “industrie légère” planifiée plutôt que comme un processus créatif. Des diktats auxquels les Géorgiens n’adhérèrent jamais totalement, mis en évidence par de nombreux films de la fin de l’ère soviétique. Mais avec l’indépendance survenue en 1994 arriva également le besoin d’imprégner l’industrie manufacturière de leurs idées.

Aftandil Tskvitinidze, a veteran of the Georgian fashion scene has showcased his work in Paris, Astana, Baku and Kiev. Photo by Monica Ellena. Used with permission.

Aftandil Tskvitinidze, un vétéran de la scène stylistique géorgienne, présente son travail à Paris, Astana, Bakou et Kiev. Photo de Monica Ellena. Publiée avec autorisation.

Le créateur Avtandil Tskvitinidze, dont les vêtements et chaussures ont conquis les acheteurs de Paris à Singapour, a débuté avec un petit atelier au milieu des années 1990 lorsque « les coupures de courant faisaient partie du quotidien et que pénétrer l’univers de la mode était un acte audacieux », témoigne-t-il. Plus connu simplement sous le nom d’Avtandil par les fashionistas, Tskvitinidze, 42 ans, n’a jamais quitté son pays natal, et n’en éprouve pas le désir. « L’Europe et les Etats-Unis sont surpeuplés », affirme-t-il.

Cette émancipation, très répandue à Tbilissi, semble avoir contribué à attirer un nombre croissant de fashionistas et stylistes internationaux. Outre la nomination de Gvasalia à la tête de Balenciaga, celle du Géorgien David Koma chez le couturier-parfumeur Thierry Mugler en 2013 confirme la percée des designers géorgiens dans l’industrie de la mode.

“La mode est une industrie dynamique, et les professionnels demeurent à l’affût des nouvelles tendances, des nouveaux noms, et des nouveaux styles », explique Maia Gogiberidze, 41 ans et directrice générale de Materia, une usine de confection. Gogiberidze a également lancé une ligne de vêtements premium, Matériel, ainsi qu’une marque plus décontractée, Dots. « La Géorgie ne peut offrir que cela actuellement ».

Un rédacteur en chef à Vogue Italie acquiesce. « Il y a en effet un potentiel intéressant, et les créateurs géorgiens souhaitent repousser les limites, aussi bien dans les coupes que les tissus » selon Sara Maino, qui s’occupe aussi de Vogue Talents, une plateforme en ligne pour les jeunes designers.

L’attrait pour les créateurs géorgiens a abouti à l’instauration de deux fashion weeks – Tbilissi Fashion Week, qui a récemment présenté les collections printemps, et Tbilissi Mercedes-Benz Fashion Week.

“Quand nous avons commencé en 2009, vous pouviez compter les designers sur les doigts d’une main”, rappelle Tako Chkheidze, un ancien mannequin de 35 ans et l’une des fondatrices de la Tbilissi Fashion Week. « Désormais, ils sont environ 60. C’est le signe d’une tendance stable et en pleine croissance ».

Autrefois, les Géorgiennes furent cataloguées comme des femmes portant de simples robes noires. Les collections présentées lors de la Tbilissi Fashion Week, du 31 mars au 3 avril dernier, étaient toutes sauf quelconques, entre les motifs pastels de Diana Kvariani et les coupes fluides et colorées de Lako Bukia, en passant par les fausses robes de paysannes aux couleurs de l’arc-en-ciel d’Irma Sharikadze et les richelieux ornés de pierreries d’Anouki. Les matières, elles, allaient du feutre – mélange traditionnel géorgien de laine de mérinos et de soie – au velours soyeux, en passant par la mousseline de soie et le lin.

Le milieu de la mode demeurant petit, experts et créateurs s’accordent à penser qu’une seule fashion week serait bénéfique à Tbilissi. « Combiner les événements signifierait de plus fortes synergies, des ressources supplémentaires et davantage de designers à mettre en avant », explique Maino, du Vogue Italie. « Une seule fashion week attirerait bien plus de professionnels ».

Maia Gigoberidze, founder of the Dots clothing store based in the historical part of Georgia's capital Tbilisi focussed on casual fashion. Photo by Monica Ellena. Used with permission.

Maia Gigoberidze, fondatrice de la boutique Dots, située dans la partie historique de Tbilissi, propose des vêtements décontractés. Photo de Monica Ellena. Publiée avec autorisation.

Le défi principal reste cependant de trouver les fonds qui permettront son développement. Bien que le gouvernement encourage les investissements dans l’industrie textile, aucune donnée n’est conservée quant au poids du secteur de la mode dans le pays.

Après que des investisseurs turcs et des entrepreneurs géorgiens eurent commencé à remettre à neuf d’anciennes usines au début des années 2000 – suite à l’appel du gouvernement vers les investisseurs privés – quelques infrastructures de l’ère soviétique ré-émergèrent pour approvisionner les marchés textiles et exporter. A l’heure actuelle, environ 200 usines de confection seraient implantées en Géorgie selon les chiffres officiels ; 93% d’entre elles seraient de micro-entreprises au service de marques comme Nike, Puma, Zara et Next.

Parmi les créateurs de mode, seul Matériel, via sa société-mère, produit ses vêtements localement. Toutefois, Avtandil bâtit actuellement sa propre usine dans la banlieue de Tbilissi.

Les designers de Tbilissi vendent leurs créations par le biais de petits showrooms ou produisent des pièces uniques. La plupart des tissus doivent être importés depuis les usines textiles géorgiennes, qui s’occupent principalement de l’assemblage, plutôt que de créer des produits.

Lako Bukia, une designer géorgienne de 28 ans qui a étudié en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, et présente lors de la London Fashion Week, argue que les conditions économiques menacent d’étouffer les talents grandissants de Géorgie. « Gvasalia et Koma sont d’incroyables créateurs, mais je doute qu’ils auraient pu intégrer de grandes maisons internationales s’ils étaient restés ici ».

Sophia Tchkoria, organisatrice de la Mercedes Benz Fashion Week et de BeNext, un concours annuel pour les jeunes créateurs étudiant à l’étranger, affirme que les designers ont aussi besoin d’une plus grande maîtrise de l'économie de la mode.

“Ils ont du talent, mais ça ne suffit pas”, soutient Tchkoria. « Nous avons besoin de visibilité, ainsi que d’une éducation de haut niveau et d’une collaboration avec l’industrie manufacturière afin de répondre aux commandes des acheteurs ».

Une pub de MacDonald's où un fils fait son coming-out à son père devient virale à Taïwan

jeudi 21 avril 2016 à 13:15
The message on the cup says, “I like boys”. Photo: YouTube screenshot.

Un petit message sur le gobelet:”Wǒ xǐhuān nánshēng ….J'aime les garçons” . Photo: capture d'écran de YouTube .

Ce billet écrit par Karen Cheung a été initialement publié sur Hong Kong Free Press le 7 mars 2016. Il est reproduit sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partenariat.

(Billet en anglais publié sur GV le 7 mars 2016) Le clip publicitaire d'un MacDonald de Taïwan montrant un jeune homme annonçant son homosexualité à son père dans un restaurant de la chaîne est devenue viral et a été chaleureusement accueillie par la majorité des internautes. Elle a néanmoins été critiquée par des groupes religieux comme Taiwan Family, qui a publié un commentaire condamnant McDonald pour diffusion dans la jeunesse d'idées “inappropriées”.

Les droits des lesbiennes, bisexuels, et transgenres (LGBT) à Taïwan sont considérés comme les plus avancés de l'Asie du Sud-Est. L'année dernière, la “gay pride” y a été la plus grande d'Asie avec plus de 70 000 participants dans les rues. En outre,Tsai Yingwen, la présidente nouvellement élue, a montré son soutien aux droits des LGBT et approuvé les mariages homosexuels.

L'environnement social libéral de Taiwan a donné une place aux publicités créatives traitant des conflits de générations sur  le sujet controversé de l'orientation sexuelle.

La première scène de la vidéo montre un jeune homme et son père assis en silence au McCafe du MacDonald. La caméra zoome alors sur un message que le jeune homme a écrit sur le gobelet posé face à  son père, on peut y lire: “ J'aime les garçons.” L'homme se lève et sort, mais il revient bientôt pour modifier le message écrit sur le gobelet qui devient alors “ J'accepte que tu aimes les garçons.” Le jeune homme fond alors en larmes et un sourire est échangé entre eux.

Cette vidéo a été mise en ligne  le 4 mars, et a reçu plus de 770.000 visites sur YouTube. Elle a également été partagée plus de 9.000 fois sur Facebook, avec une majorité de commentaires positifs ; selon les chiffres de Facebook, 10.000 ont aimé le post, 4.100 ‘l'adorent’, 83 sont en colère et 1.800 sont attristés par lui. Une personne a fait le commentaire suivant sur YouTube : “les deux dernières secondes m'ont fait pleurer”, une autre a écrit, “ soutien au mariage gay”.

Brenda Kou, directrice de marketing à McDonald’s Corporation, a déclaré au site indépendant d'information Apple Daily que son intention était d'illustrer l'esprit de communication et de dialogue à la base de tout consensus. Elle a ajouté qu'elle voulait aussi montrer que des voix différentes pouvaient être acceptées par la société.

Murphy Chou, directeur de la création à Leo Burnett Taiwan – qui a créé cette vidéo – a dit qu'il ne s'agissait pas d'une prise de position sur les questions LGBT, mais bien plus d'une illustration des tiraillements qui peuvent se produire lorsque des parents veulent aider leurs enfants. Il a ajouté que McDonald en France avait diffusé une annonce commerciale sur le thème LGBT en 2010.

Le mouvement anti-LGBT Taiwan Family a publié le lendemain soir une déclaration affirmant qu'ils était opposé à toute promotion des idées pouvant encourager un comportement LGBT. Il a également déclaré que les McDonalds étaient des endroits fréquentés par beaucoup d'enfants et demandé aux parents de les boycotter, ajoutant le commentaire suivant : “je me sens souillé rien qu'en utilisant leurs toilettes”, rapporte le site d'information Ming Pao.

Beaucoup d'internautes s'attendaient à ce type de réaction, et sur un forum d'échanges, Disp BBS, un utilisateur a constitué une liste d'entreprises qui soutiennent les droits des LGBT, incluant Google, Facebook, Apple et Starbucks. Cet utilisateur a mis alors au défi les coalitions religieuses de les boycotter toutes.

Sur Twitter, @tuzzi montre cette liste et critique les groupes anti-LGBT:

Taïwan Family appelle à un boycott des McDonalds. Les internautes l'avaient prédit hier. Voyez Disp BBS https://t.co/BHS0HlE7QX// Qu'est-ce qui ne va pas avec ces gens là? Il y a tellement de famille brisées à Taïwan, qu'est-ce qu'ils ont fait pour les protéger, en dehors d'être contre les droits des LGTB, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ces groupes anti-LGTB disent qu'ils protègent les familles, cette allégation n'est-elle pas une hypocrisie aux yeux de Jésus ?

Une nouvelle appli aide les citoyens à découvrir ce que les FAI de Hong Kong savent sur eux

jeudi 21 avril 2016 à 12:38
Screen capture from accessmyinfo.hk

Capture d'écran de accessmyinfo.hk

Ce billet écrit par Kris Cheng a été initialement publié sur Hong Kong Free Press le 19 avril 2016. La version ci-dessous est publiée sur Global Voices dans le cadre d'un accord de parternariat.

Une nouvelle application web, créée par des groupes de plaidoyer et un chercheur de Hong Kong, vise à faire mieux comprendre au public ce que les fournisseurs d'accès à Internet et les compagnies de téléphonie mobile savent exactement sur eux, comment ils utilisent ces données et avec qui ils les partagent.

Le site, Access My Info, a été lancé le 19 avril pour permettre aux citoyens de protéger leur vie privée et leurs renseignements personnels. Le site génère une lettre aux fournisseurs de services Internet et compagnies de téléphonie mobile en quelques clics, pour que les utilisateurs l'envoyent aux agents de protection des renseignements personnels compétents de ces compagnies pour demander les données les concernant.

La lettre que l'application produit peut être généralement envoyée par email. Mais quelques entreprises de haute technologie, y compris CSL/1010, China Mobile et SmarTone, exigent un document envoyé par la poste.

La mission du projet était de simplifier davantage le processus d'accès aux données et de sensibiliser le public à la protection des données personnelles et de son importance. Il a été basé sur une version originale développée au Canada par le Citizen Lab de l'Université de Toronto et le groupe de plaidoyer Open Effect.

Déferlement de plaintes

L'agent de plaidoyer Yu Yee-ting chez In-media – une organisation hongkongaise qui participe au projet – a indiqué au HKFP qu'il y a eu un nombre croissant de plaintes déposées auprès du  Bureau national du commissaire à la protection des données personnelles, dont “un grand nombre concerne des demandes de données personnelles”.

En 2015, le Bureau a reçu au total 18 456 requêtes, ce qui représente une augmentation de 7 % par rapport à 2014. 14 % des requêtes portaient sur des demandes d'accès aux données, 12 % sur l'emploi, 11,9 % sur l'utilisation de données personnelles dans le marketing direct, et 6,5 % sur la collecte ou l'utilisation des numéros ou copies de la carte d'identié hongkongaise.

Le site fournit un moyen légal pour le public d'accéder à leurs données personnelles en vertu de l'Ordonnance relative aux données personnelles, qui oblige les entreprises recueillant et utilisant des données personnelles de permettre aux individus d'avoir accès à leurs renseignements personnels sur demande dans un délai de 40 jours, à un coût minime ou gratuitement.

L’outil, à partir de la conception de système de protection des renseignements personnels de Citizen Lab, garantit que toutes les informations fournies par les utilisateurs s'exécutent entièrement depuis le navigateur de l'utilisateur et ne seront pas partagées avec le projet.

Le projet espère mieux comprendre comment les données personnelles sont collectées, traitées et partagées à Hong Kong.

Les utilisateurs sont invités à participer à un sondage sur la réponse qu'ils ont reçue de la compagnie en question. Les réponses seront agrégées pour aider les groupes à mieux comprendre ce qui se passe lorsque les gens introduisent leurs demandes.

Les collectifs derrière le projet localisé sont In-media, Keyboard Frontline et Lokman Tsui, professeur adjoint à l'école de journalisme et de communication de l'Université chinoise de Hong Kong et professeur associé avec Berkman Center for Internet and Society à l'Université de Harvard.

Dactylo, un métier toujours actuel dans la Birmanie du 21ème siècle

mercredi 20 avril 2016 à 22:33
A female typist works on a document from her kiosk on lower Maha Bandoola Park Road. Like an increasing number of typists in Yangon, she relies on a typewriter professionally, but for personal purposes, she uses a smartphone. (Photo and caption: Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Une dactylo travaille à un document dans son kiosque, sur Lower Maha Bandoola Park Road. Comme un nombre croissant de ses confrères de Yangon, une machine à écrire est son outil professionnel, mais pour son usage personnel elle utilise un smartphone. (Photo et légende : Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Cet article de Tin Htet Paing et Sally Kantar a été publié originellement par The Irrawaddy, un site indépendant d'information au Myanmar, et est repris sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Tin Zaw Htet passe la plupart de ses après-midis assis devant une machine à écrire datant de la Guerre Froide, au milieu de cartons à dessin en satin et gaze et d'attestations légales, sous l'impitoyable soleil de Yangon.

Le long de l'extrémité inférieure de Maha Bandoola Park Road, plusieurs dactylographes s'alignent en ordre parfait derrière des étals individuels de fortune. Ils gagnent leur vie en symbiose avec une bureaucratie qui exige des formulaires dactylographiés plutôt que remplis à la main, mais dans un endroit où ordinateurs et imprimantes restent des objets de luxe, et où l'électricité reste peu fiable.

Tin Zaw Htet arbore une attestation plastifiée garantissant qu'il a mené à terme un cours de dactylographie d'un mois dans un centre de formation professionnelle, cinq ans plus tôt. Son diplôme en poche, il a quitté son emploi de vendeur de poissons d'ornement et s'est associé à sa tante pour ouvrir leur propre kiosque.

“Je veux travailler à mon compte, même si c'est en bord de rue”, dit-il.

A 28 ans, il gagne 1.000 kyats (0,83 dollars US) la page en remplissant des certificats de mariage, des procurations et autres contrats, en écriture anglaise ou birmane ; dans une journée moyenne, il obtient entre 10 et 15 pages de travail.

The typewriters in use on the streets of Rangoon were imported from Western Germany in the early 1960s. They have since been repaired and restored, often multiple times. (Photo and caption: Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Les machines à écrire en usage dans les rues de Rangoon ont été importées d'Allemagne de l'Ouest au début des années 1960. Depuis, elles ont été réparées et restaurées souvent de multiples fois, (Photo et légende : Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Des plaquettes gravées “Made in Western Germany” trahissent l'âge des machines à écrire qui font carburer cette activité de niche. A 50 ans, Win Htay, qui restaure les machines, est presqu'aussi âgé que celles qu'il répare depuis ses 13 ans. Il affirme qu'elles ont d'abord été importées pour les fonctionnaires birmans sous les gouvernements de U Nu ou Ne Win au début des années 1960.

Vendues aux enchères, remises en état et revendues au fil des décennies, l'obsolescence n'est pas pour demain chez ces robustes appareillages métalliques en Birmanie, même si les administrations publiques qui les avaient acquis à l'origine sont maintenant largement équipées en ordinateurs et se trouvent à pas moins de 300 kilomètres au nord, dans la ville construite spécialement de Naypyidaw. De son modeste atelier sis 35e rue au centre de Rangoon, Win Htay les vend, complètement restaurées, à environ 100.000 kyats (83 dollars US). Il explique :

J'ai une relation affective avec ces machines à écrire. C'est tout ce que je sais faire. Je ne sais même pas comment toucher un ordinateur.

Tin Zaw Htet (front) fills out a document on his typewriter while other typists watch, waiting for customers or for work that can be shared. The biggest pressure that they face, he said, is “to not make any mistakes,” because, as he points out, “on a typewriter there is no ‘backspace.’” (Photo and caption: Sally Kantar / The Irrawaddy)

Tin Zaw Htet (au premier plan) remplit un formulaire sur sa machine à écrire, sous les regards d'autres dactylographes, dans l'attente de clients ou de travail à partager. La pression qui pèse le plus sur eux, dit-il, c'est de “ne faire aucune faute”, car, souligne-t-il, “sur une machine à écrire, il n'y a pas de ‘retour arrière’”. (Photo et légende : Sally Kantar / The Irrawaddy)

Female typists at work. While it is perceived as a field dominated by older men, The Irrawaddy found both men and women of varying ages typing up documents in streetside booths. (Photo and caption: Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Des femmes dactylographes à l'oeuvre. Si le secteur est perçu comme dominé par les hommes plus âgés, The Irrawaddy a rencontré des hommes et des femmes de tous âges tapant des documents sur des stands au bord de la rue. (Photo et légende : Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

On downtown Yangon’s Pansodan Street, a typist fills out legal documents from his sidewalk station. (Photo and caption: Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Sur Pansodan Street au centre de Yangon, un dactylographe remplit des formulaires juridiques, installé à son poste sur le trottoir. (Photo et légende : Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Lorsque les administrations centrales ont commencé à déménager de Yangon à Naypyidaw en 2005, Win Htay a déploré que beaucoup de dactylographes ambitieux et de réparateurs aient également relocalisé leurs commerces—avec leurs machines à écrire—dans la lointaine nouvelle capitale. Il est sur la défensive quand on le questionne sur la place de ces machines dans un choix croissant de gadgets plus modernes, et prédit une dépendance persistante aux machines à écrire dans les tribunaux, les écoles et les administrations publiques, notamment dans les régions rurales du pays. 70 % environ de la population du Myanmar n'a toujours pas accès à l'électricité nécessaire pour faire marcher des équipements plus récents.

“Tout ce qu'il leur faut, c'est de l'encre”, vante-t-il, hommage à la durabilité de la machine à écrire.

Tin Zaw Htet reconnaît qu'un jour il pourrait être amené à adapter son activité pour accueillir l'évolution technologique, mais il se dit chanceux : il sait aussi se servir d'un ordinateur. Mais c'est un changement qu'il ne saluera pas sans retenue :

[Les machines à écrire] nous mettent au défi d'être plus performants, de voir nos erreurs sur le papier, nous sommes donc plus attentifs à ne pas faire de fautes.

Il décrit aussi une satisfaction à travailler avec les anciennes machines.

La sensation est différente quand on utilise les machines à écrire ou les ordinateurs. On ressent beaucoup de réponse des touches d'une machine à écrire. C'est bruyant. D'une certaine façon j'aime ça.

Les machines à écrire arrivées en Birmanie à une autre époque vont sans doute garder de la valeur au-delà de la nostalgie et, pour le moment, une fonction dans le spectre technologique du pays.

A man works on a document using an electric typewriter inside a downtown Yangon shop. While typists traditionally station themselves outdoors near courts and government offices, small indoor shops are opening in the vicinity, featuring more modern typewriters, as well as copiers and computers. (Photo and caption: Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

Un homme travaille sur un document avec une machine à écrire électrique dans une boutique du centre de Yangon. Si les dactylographes s'installent par tradition en plein air près des tribunaux et bureaux de l'administration, de petites échoppes couvertes ouvrent dans le voisinage, équipées de machines à écrire plus modernes, ainsi que de copieurs et d'ordinateurs. (Photo et légende : Tin Htet Paing / The Irrawaddy)

In a small shop on 35th Street, Mya Win, 62, repairs a broken typewriter purchased from a government auction. He has been working on the machines for 40 years. (Photo and caption: Sally Kantar / The Irrawaddy)

Dans une petite boutique sur la 35e rue, Mya Win, 62 ans, répare une machine à écrire en panne achetée à une enchère de l'administration. Il travaille sur ces machines depuis 40 ans. (Photo et légende : Sally Kantar / The Irrawaddy)