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USA et Corée du Sud : Une démonstration de force, et après ?

mercredi 27 février 2013 à 21:32

Ce billet fait partie de notre dossier Relations Internationales et sécurité.

US troops rendering honors to the Republic of Korea Navy destroyer

Les troupes américaines saluent le destroyer sud-coréen Photo: US Navy sur flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

[Les liens renvoient vers des pages en anglais, sauf mention contraire] Le troisième essai nucléaire nord-coréen a fourni l’opportunité idéale aux Etats-Unis et à la Corée du Sud pour répondre avec leur propre démonstration de force militaire. Deux jours après l’essai, la Corée du Sud a présenté un missile de croisière, qui, affirme Séoul, pourrait atteindre sa cible n’importe où dans le Nord. Ce mois-ci, c’était aussi la première fois depuis presque vingt ans qu’un sous-marin nucléaire américain équipé de missiles Tomahawk entrait dans les eaux sud-coréennes.

Ainsi, le cycle sans fin de la provocation nord-coréenne, des manoeuvres militaires conjointes et de la guerre des mots continue. Il est encore difficile de trouver une bonne analyse des prochaines étapes qui devront être empruntées pour sortir de l’impasse dans la péninsule.

Le célèbre blogeur sud-coréen ImPeter, par exemple, a déconseillé [en coréen] les attaques préventives contre les installations nucléaires du Nord, une stratégie que le Ministère de la Défense a récemment appelée la « chaîne de frappe ». Séoul a plutôt besoin de développer un meilleur plan de secours, au lieu de compter simplement sur le parapluie nucléaire fourni par les Etats-Unis. ImPeter affirme aussi que même si les systèmes anti-missiles s’améliorent, il y a toujours une marge d’erreur significative qui pourrait avoir des conséquences fatales :

Il y a simplement trop de facteurs incontrôlables dans une guerre qui ne peuvent être prévus même en prenant en compte attentivement toutes les données que l’on pourrait agréger. Si nos prévisions sont incorrectes, les conséquences pourrait être catastrophiques [..]. Quand la Corée du Nord allait de l'avant avec ses essais nucléaires, tous les médias ont répété que la Corée du Sud pourrait lancer des frappes préventives [sur les armes nucléaires nord-coréennes]. Mais ils n’ont jamais mentionné la possibilité que ces frappes pourraient échouer et avoir des conséquences bien plus sérieuses : peut-être une guerre totale.

En effet, mettent aussi en garde les commentateurs, quelle que soit la pression des USA et de leurs alliés sur Pyongyang, le Nord a assez d'artillerie (en-dehors des armes nucléaires) pour frapper et causer des dommages considérables à Séoul.

Miguki, dans Asia Pundits, examine la possibilité d'une guerre sur la péninsule coréenne :

Maintenant, pour moi, la plus grande question est de savoir pourquoi le monde veut-il que le Nord commence une guerre ? Ma seule explication, c'est que dès qu'ils auront quelques armes nucléaires et qu'ils seront rassurés d'avoir la possibilité de frapper les Etats-Unis avec, ils pourraient y trouver leur ultime sécurité. C'est ce qui m'inquiète vraiment. Que le Nord ne soit plus proche d'être un “acteur rationnel” et qu'une fois qu'ils seront capables d'atteindre les Etats-Unis avec une frappe nucléaire, ils pourraient attaquer le Sud en pensant qu'ils peuvent réellement faire la réunification à leurs conditions.
J'imagine quelque chose de ce genre : la Chine en a finalement assez du Nord, arrête de leur fournir une aide alimentaire puis le Nord devenant fou, se déchaîne de rage. (Un autre scénario que j'ai entendu est que le Nord ferait un barrage d'artillerie sur Séoul, puis s'arrêterait, sentant qu'ils ont atteint leur objectif.)

Sur la base de ces sombres prédictions, la dénucléarisation de la Corée du Nord, un sujet majeur pendant des décennies, semble maintenant une perspective vague et lointaine. En effet, le président sud-coréen Lee Myung-bak aurait abandonné l'espoir de la dénucléarisation, une opinion partagée dans la communauté internationale. Dans un article pour le Royal United Services Institute, Edward Schwarck et Andrea Berger ont fait valoir:

La différence cette fois-ci,cependant, c'est que le programme nucléaire du Nord n'est plus négociable. Ces dernières années,l'engagement avait une motivation nucléaire. Mais le changement de discours de Pyongyang sur la dénucléarisation suggère que ça pourrait ne plus être une approche possible pour l'Occident et ses alliés. Pyongyang a délibérément emprunté la rhétorique de l'Occident pour mettre en évidence un double standard que les pays détenteurs de l'arme nucléaire pourront difficilement contester. La logique mise en avant par lrégime nord-coréen est partagée par Washington, Londres et Paris : un pays du club nucléaire cherchant à garantir la sécurité de ses citoyens doit conserver une dissuasion crédible aussi longtemps que d'autres continuent de posséder des armes nucléaires.

James Acton de la Fondation Carnegie pour la paix internationale a proposé une approche plus subtile afin de déplacer la priorité de la dénucléarisation vers la non-prolifération.

Alors que périodiquement corrompre Pyongyang pour suspendre les essais nucléaires et militaires pouvait ralentir le programme, le régime nord-coréen semble avoir conclu que les armes nucléaire sont tout simplement trop importantes pour sa propre survie pour y renoncer.
Les États-Unis ne devraient pas abandonner officiellement la politique de dénucléarisation ou publiquement «accepter» la Corée du Nord en tant que légitime possesseur de l'arme nucléaire. Toutefois, il faut concentrer ses efforts sur d'autres objectifs réalisables : la dissuasion et la non-prolifération. Les plans des Etats-Unis et de leurs aliés pour dissuader la Corée du Nord sont relativement avancés.
En revanche, alors que le défi de la prolifération découlant de la Corée du Nord n'a pas été complètement ignoré, il n'a attiré ni l'attention ni l'énergie qu'il mérite.

Acton conseille aux Etats-Unis de consulter les pays concernés, en particulier la Chine, pour ralentir le rythme du développement nucléaire nord-coréen et d'avoir plus de dialogue.

Le programme nucléaire controversé nord-coréen fera des vagues dans les milieux politiques, militaires et diplomatiques dans un avenir déjà prévisible. Mais le temps est compté pour la Corée du Sud et les Etats-Unis afin de faire face à la Corée du Nord avec les bonnes cartes en main.

ISN logoCet article et ses traductions en espagnol, arabe et en français ont été commandés par le Réseau International de Sécurité (ISN) dans le cadre d'un partenariat destiné à faire entendre les points de vue des citoyens sur les relations internationales et les questions de sécurité dans le monde. Ce article a été publié sur le blog d'ISN, voir des articles similaires ici.

Le problème foncier au Kenya

mercredi 27 février 2013 à 18:00

Chrenyan discute du problème foncier, qui est devenu un enjeu électoral au Kenya: “C'est une injustice historique que la famille Kenyatta possède (dit-on) plus d'un demi-million d'hectares de terres, partout dans le pays (y compris des milliers d'hectares dans la province côtière). La justification selon laquelle ces terres ont été achetées n'est pas une raison valable, parce que le plus important ici n'est pas le fait que le terrain ait été acheté.”

Surveiller les discours dangereux au Kenya

mercredi 27 février 2013 à 17:58

Umati est un projet qui vise à surveiller et signaler le rôle des nouveaux médias pendant une élection: “Notre projet basé au Kenya, regroupe des citoyens à sa base et utilise des technologies pertinentes pour recueillir, organiser, analyser et diffuser les informations recueillies “.

Le Portugal conteste l'austérité sur un air de la révolution des oeillets

mercredi 27 février 2013 à 17:57

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Des milliers de Portugais, exaspérés par les mesures d'austérité imposées par leur gouvernement, se promettent de remplir à nouveau les rues du pays, le 2 mars 2013.

L'appel à manifester prend de l'ampleur sur les sites de réseaux sociaux, comme pour les mobilisations de masse des 15 septembre 2012 [en anglais] et 12 mars 2011 qui avaient contribué à la chute du dernier gouvernement [en anglais]. Bon nombre de rassemblements s'organisent en ce moment sur Facebook [en portugais], où les messages de mécontentement prolifèrent.

Le blog Que Se Lixe a Troika (Que la Troïka se fasse f…) [en portugais] collecte les appels à participer au mouvement, comme celui-ci [en portugais] de José João Louro :

Não é tempo para recriminações. Muitos deixaram-se enganar. Agora é um tempo de mobilização contra a apatia e contra a aceitação do sofrimento colectivo. É um tempo de abandonar as televisões e as telenovelas e ir para a rua protestar. É um tempo de participar em todas as manifestações de protesto, sejam convocadas pelos sindicatos ou por pessoas anónimas. Não é tempo de ver quem está ou quem não está, é tempo de estarmos todos.

Ce n'est pas le temps des récriminations. Beaucoup se laissent duper. C'est maintenant un temps de mobilisation contre l'apathie et contre l'acceptation de la souffrance collective. C'est le temps d'abandonner les téléviseurs et les feuilletons et d'aller protester dans la rue. C'est le temps de participer à toutes les manifestations de protestation, qu'elles soient convoquées par les syndicats ou des individus anonymes. Ce n'est pas le temps de voir qui y va ou pas, c'est le temps d'y aller tous.
Poster shared on the page of the event Screw The Troika. The People are In Charge!

Affiche partagée sur la page de l'événement “Que la troïka se fasse f… C'est le peuple qui commande !”

Décision exceptionnelle, la plus grande fédération syndicale du pays, la Confédération Générale des Travailleurs Portugais, a confirmé par son secrétaire général Arménio Carlos que les syndicalistes seront aussi dans la rue “avec ceux qui réclament de nouvelles politiques et un changement de gouvernement”, comme on le voit dans cette vidéo [en portugais], diffusée par les responsables du blog Aventar. Un pas d'autant plus remarquable qu'il n'y a jamais eu de participation officielle de la confédération syndicale à une manifestation qui n'aurait pas été organisée par elle-même ou un de ses syndicats affiliés.

Les politiques cunspués par un chant

Négligée par les médias classiques, la contestation s'est fait connaître de l'opinion par une série d'actions visant à empêcher les ministres de parler lors de certaines de leurs apparitions publiques.

Dans ce but, les manifestants ont redonné vie à une chanson historique, composée et interprétée par Zeca Afonso, qui avait été utilisée comme le deuxième signal de la révolution qui a emporté la dictature portugaise dans la nuit du 25 avril 1974. La chanson, Grândola, Vila Morena, est devenue le symbole de la révolution et de la démocratie au Portugal.

C'est au Parlement qu'a eu lieu la première de ces actions, lorsqu'un groupe de citoyens a interrompu le discours du Premier Ministre Pedro Passos Coelho, lors du débat de la quinzaine du 15 février 2013, ignorant les injonctions du président de l'assemblée de sortir ou se taire [en portugais] :

L'opération a été louangée [en espagnol] sur Twitter par le journaliste Jesus Maraña, ancien directeur du journal espagnol Público et actuel directeur du journal en ligne infoLibre, qui l'a qualifiée de “magnifique forme de protestation”.

Ensuite, le Ministre adjoint des Relations avec le Parlement Miguel Relvas [en anglais], dont le parcours est des plus controversé [en anglais], a été interrompu deux fois : la première, à Vila Nova de Gaia pendant un discours [en portugais] devant le Clube dos Pensadores (Club des Penseurs), où il a essayé de contre-attaquer, et la deuxième, à Lisbonne lors d'une conférence sur l'avenir du journalisme organisée par la télévision TVI. Et là, les contestataires ne se sont pas contentés de chanter Grândola, Vila Morena, ils ont aussi scandé des slogans forçant le ministre à s'en aller sans avoir pu parler, comme le montre cette vidéo [en portugais] :

Nombre de politiciens, ex-politiciens, et commentateurs ont qualifié ces actions d'anti-démocratiques. Le premier a été Luís Montenegro, le chef de file du parti Social-Démocrate qui mène la coalition au pouvoir, déclarant au journal Público [en portugais] que :

Não há democracia se os representantes legítimos do povo, por estes eleitos directa ou indirectamente, forem impedidos de expressar o seu pensamento.

Il n'y a pas de démocratie si les représentants légitimes du peuple, élus par lui directement ou indirectement, sont empêchés d'exprimer leurs opinions.

Puis c'est l'ex-ministre socialiste Augusto Santos Silva, qui a appelé ces comportements “anti-démocratiques” et “inacceptables” dans un entretien [en portugais] avec la chaîne TVI24. Le rédacteur en chef de TVI lui-même, José Alberto Carvalho, a dit [en portugais] :

Liberdade de expressão é a liberdade para as pessoas se manifestarem, para protestarem, contestarem, criticarem. A liberdade de expressão termina no momento em que, por excesso dessa liberdade de expressão, impedimos os outros de se manifestarem eles próprios.

La liberté d'expression est la liberté pour les personnes de manifester, protester, contester, critiquer. La liberté d'expression s'arrête au moment où, par excès de liberté d'expression, nous empêchons les autres de se faire entendre.

Dépourvus de l'espace privilégié dont jouissent dans les médias les personnalités mentionnées plus haut, les citoyens ordinaires et anonymes n'ont pas renoncé à leurs méthodes de protestation et à leur tactique pour faire taire les ministres.

Poster disseminated on Facebook and Twitter, announcing the presence of the Minister of Internal Administration, in Guarda.

Affiche répandue sur Facebook et Twitter, annonçant la présence du Ministre de l'Administration Intérieure Miguel Macedo à Guarda.

Les sites de réseaux sociaux continuent à être utilisés pour appeler aux actions et publier où de nombreux membres du gouvernement seront présents. Le dernier week-end de février 2013, le ministre de l'administration intérieure à Guarda et celui de l'économie à São João da Madeira ont été accueillis par le chant révolutionnaire, malgré une présence policière renforcée.

Le chant a déjà traversé la frontière avec l'Espagne pour devenir un symbole de la protestation ibérique.

Coïncidence, le compositeur de la chanson, Zeca Afonso, est mort il y a 26 ans, le 23 février 1989. Pour commémorer la date, Grândola Vila Morena a été chanté sur le Largo do Carmo à Lisbonne, là où la révolution de 1974 avait atteint son apogée.

Sur YouTube, Lara Sardinha, une décoratrice d'intérieure de 34 ans au chômage, a réalisé un hommage vidéo à la chanson et l'a dédié à “n meilleur Portugal” [portugais et anglais] :

Burundi: Une marche de soutien au journaliste Ruvakuki réprimée

mercredi 27 février 2013 à 16:59

Depuis que le mardi 8 janvier 2013, la justice burundaise a condamné en appel le journaliste et correspondant du service en swahili de Radio France Internationale (RFI) Hassan Ruvakuki, les professionnels des médias manifestent chaque mardi devant le palais de justice. Cependant, le 19 février 2013, une répression violente contre les manifestants éclate dans Bujumbura.

Le blog africanaute.com publie un billet relatant les évènements:

La police a dispersé ce mardi 19 février 2013, à Bujumbura une marche des journalistes pour demander la libération du correspondant local de la Radio France Internationale (RFI, section Swahili), Hassan Ruvakuki.

Dans la débandade généralisée, certains manifestants ont été blessés, tandis que d'autres ont été victime de malaise lié à l'inhalation de gaz lacrymogène.

Des manifestations de soutien à M. Ruvakuki se sont multipliées ces derniers temps dans les rues de Bujumbura, mais c'est la première fois que la police fait recours à la violence contre le manifestants.

 

Rémy Harerimana remarque sur le blog echos-grandslacs.info que le 19 février 2013:

Aujourd’hui certains des représentants des organisations de la société civile burundaise se sont joints aux journalistes dans ces manifestations. Nous devons être solidaires a indiqué Faustin Ndikumana, président de la PARCEM, une organisation de la société civile.

 

Mais comment en est-on arrivé là ?

Le site categorynet.com rappelle comment le calvaire de Hassan Ruvakuki a commencé:

Hassan Ruvakuki est accusé de complicité avec un groupe rebelle pour s'être rendu en Tanzanie, en novembre 2011, afin de couvrir la naissance d'un mouvement d'insurrection. Le journaliste, emprisonné depuis le 28 novembre 2011, avait été condamné en première instance à la prison à perpétuité pour “terrorisme”.

Après une requalification des charges en “participation à une association formée dans le but d'attenter aux personnes et propriétés” et plusieurs ajournements d'audience, la Cour d'appel avait commué la sentence en trois ans de prison ferme.

Sourd aux protestations internationales, le ministère de la Justice a utilisé le prétexte d'un pourvoi en cassation par le ministère public pour s'opposer à la libération conditionnelle du journaliste. Le pourvoi n'a cependant pas été notifié à l'avocat de Hassan Ruvakuki.

 

Un billet de Marie Umukunzi publié sur le blog jambonews.ne critique les conditions de déroulement du procès:

Le procès a été entaché par de nombreuses violations telles que la détention du journaliste dans le camp militaire de Cankuzo, un séjour au commissariat de police dépassant la durée légale prévue par la loi, le refus au journaliste d’une assistance juridique lors du passage devant le juge qui a prononcé la mise en détention.

L’avocat du journaliste, maître  Onésime Kabayabaya a mis en évidence l’ingérence du pouvoir politique dans cette affaire judiciaire. Sur les ondes de RFI, il déclare que le premier vice président burundais aurait accusé le journaliste d’être coupable d’actes de térrorisme lors d’une rencontre avec le corps diplomatique.  De plus, le Président burundais Pierre Nkurunziza défendait sur les ondes de la BBC la condamnation du journaliste.

Le site burunditransparence.org avait publié à l'issue du premier procès en juin dernier un billet remarquant que:

Ce Mercredi 20 Juin 2012 à CANKUZO, le Tribunal de Grande Instance de cette entité administrative a condamné le journaliste Hassan RUVAKUKI de la radio BONESHA FM de Bujumbura et de la RFI pour une peine à perpétuité. Seize (16) de ses coaccusés ont été également condamnés de la même peine, au moment où neuf (9) autres ont été condamnés pour une peine de quinze (15) ans.

La raison de cette condamnation d'Hassan RUVAKUKI n'est autre que de s'être entretenu avec le chef des rebelles ou insurgés des FRD-ABANYAGIHUGU. Chose pourtant très normale pour tout homme engagé dans le journalisme. Partout au monde, les journalistes de grandes chaines de radios et de télévisions comme CNN, FRANCE 24, TV5, ALDJAZIRA, RFI, BBC, etc.. ne s'abstiennent pas d'engager des interview avec les rebelles, les insurgés et voir même des terroristes et aucun pouvoir ne les a collé les identités de ces derniers.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/01/Road_between_Bujumbura_and_Congo_border_-_Flickr_-_Dave_Proffer_%284%29.jpg/320px-Road_between_Bujumbura_and_Congo_border_-_Flickr_-_Dave_Proffer_%284%29.jpg

A la frontière entre Le Burundi et la République démocratique du Congo. L'emprisonnement des journalistes ne peut pas empêcher les nouvelles de se répandre. Photo de l'utilisateur de Flickr par Dave Proffer via wikimedia.org/wikipedia/commons

Depuis son accession à l'indépendance, en 1962, le Burundi ancienne colonie belge, a vécu entre violences et guerres civiles séparées par de rares moments de répit. L'arrivée au pouvoir de Pierre Nkurunziza, ancien professeur de sport et ex-chef rebelle, à la tête du Burundi avait soulevé des espoirs d'une paix durable, ayant été personnellement lui-même blessé lorsqu'il était dans la guérilla de 1993 à 2003. Élu en 2005 chef du gouvernement par l'Assemblée nationale et le Sénat, issus des accords, signés sous l'égide de Nelson Mandela à Arusha le 29 août 2000. En 2010, il a été réélu, au suffrage universel, président avec plus de 91 % des voix, l'opposition ayant boycotté les élections.

Le site fr.rsf.org/report-burundi dénonce dans BURUNDI BAROMÈTRE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE 2013:

Élu à la tête du pays en 2005, le président Pierre Nkurunziza a beau claironner son attachement à la liberté de la presse, rien n’y fait. Les journalistes du Burundi sont entrés, depuis son accession au pouvoir, dans une période de menaces et d’incertitudes. Certains ont été incarcérés. Plusieurs autres ont quitté le pays, de peur de tomber à leur tour dans le piège tendu par les services de sécurité aux hommes et femmes de médias qu’ils considèrent comme des “perturbateurs”.

Une conférence s'est tenue à Genève les 29 et 30 octobre 2012, réunissant le gouvernement du Burundi et de pays étrangers, des partenaires au développement et des organisations de la société civile nationale et internationale, dans le cadre du deuxième Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP II) couvrant la période 2012-2016. Elle devait permettre de discuter de la paix et de la bonne gouvernance.

Avant cette conférence, tout en saluant des avancées positives sur le plan des mesures prises par le gouvernement en matière des libertés civiles et  la réconciliation nationale, l'ONG Human Rights Watch avait publié ses recommandations aux participants dans un article intitulé Burundi: Recommandations en matière de protection des droits humains pour la conférence de Genève   

Les organisations de la société civile et les médias sont généralement en mesure de s’exprimer librement et d’enquêter lorsque des violations des droits humains sont commises, et de les dénoncer. Mais en même temps, ces libertés fondamentales sont menacées. Des militants et des journalistes burundais subissent des tentatives répétées d’intimidation, des actes de harcèlement et des menaces de la part de responsables du gouvernement ou des services de renseignement. Plusieurs projets de loi présentés en 2012 à l’Assemblée nationale, dont une version révisée de la loi sur la presse et une loi sur les réunions publiques, contiennent de sévères restrictions aux libertés d’expression et de rassemblement.

Selon un billet publié par le site arib.info, ce 26 février 2013, les travailleurs du secteur de l'information portant des T-shirts à l'effigie de Hassan Ruvakuki, se sont encore regroupés place de l'Indépendance, en plein centre-ville de Bujumbura, pour entamer une marche silencieuse vers le Palais de justice.

Ce soutien à Hassan Ruvakuki dépasse les frontières du Burundi. Plus de 2650 travailleurs de médias, de groupes de presse et des sympathisants de plusieurs pays d'Afrique ont signé une pétition pour exiger sa libération.

Les dirigeants burundais doivent comprendre, comme ceux d'autres pays africains, que le non respect des textes législatifs dans la gestion du pouvoir finit toujours par engendrer la violence et l'instabilité politique.