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L'indépendantiste portoricain Oscar López Rivera, prisonnier politique depuis 33 ans

dimanche 13 juillet 2014 à 12:14
Le cartoonist Kike Estrada est l'un des artistes qui ont exprimé leur solidarité avec la lutte pour libérer Oscar. Image prise depuis sa page, Planeta Kike , utilisée avec permission. Il lit, "Nous le voudrions déjà à la maison!"

“Nous le voudrions déjà à la maison !” Le dessinateur Kike Estrada est l'un des artistes qui ont exprimé leur solidarité avec la lutte pour libérer Oscar. Image prise depuis sa page, Planeta Kike, utilisée avec permission.

La lutte pour libérer le militant indépendantiste portoricain Oscar López Rivera continue à prendre de l'ampleur.

M. López Rivera, âgé de 71 ans, a été emprisonné pendant 33 ans aux États-Unis, accusé de “conspiration séditieuse” et de “conspiration pour s'évader” motifs de sa peine de 70 ans. C'est un combattant pour l'indépendance de Porto Rico, une colonie des États-Unis. Des politiciens, des artistes, et de nombreux militants de différentes idéologies se sont unis pour demander au président américain Barack Obama de grâcier López Rivera, qui a été appelé le plus ancien prisonnier politique détenu dans l'hémisphère occidental.

Son cas a attiré l'attention au cours des dernières semaines dans divers médias et à l'Organisation des Nations Unies de la part de personnes qui soutiennent sa libération.

Dans une lettre au magazine numérique 80, le blogueur, poète et sociologue Guillermo Rebollo Gil a réagi à un éditorial publié en juin dans le journal le plus diffusé à Puerto Rico, El Nuevo Día (Le nouveau jour), critiquant la façon ce texte a essayé de dépolitiser l'emprisonnement de M. López Rivera. Le passage de l'éditorial que Rebollo Gil a trouvé répréhensible était le suivant :

Porque Oscar López Rivera, al margen de su ideología y de sus aspiraciones, es un ciudadano que dedicó dos años de su vida al servicio militar activo, en la guerra de Vietnam, y que se sacrificó duramente por el mismo Estados Unidos que ahora se empeña en mantenerlo aislado, tratando de acallar los reclamos para que lo excarcelen e intentando mantenerlo fuera del foco de la atención mundial.

Parce que Oscar López Rivero, quelles que soient son idéologie et aspirations, est un citoyen qui a consacré deux années de sa vie au service militaire actif lors de la guerre du Vietnam, et s'est durement sacrifié précisément pour les États-Unis qui insistent maintenant à le garder isolé, en essayant de réprimer les manifestations pour le libérer et de le garder hors de l'attention du monde entier.

Rebollo Gil a souligné l'importance du fait que le cas de López Rivera ne doit pas être seulement perçu comme une question humanitaire, et a exhorté l'opinion à se rappeler pourquoi il s'agit d'un prisonnier politique. El Nuevo Día, le journal conservateur appartenant à la famille Ferré Rangel, a publié [fr] une série de lettres de López Rivera depuis sa prison.

Que el Grupo Ferré Rangel, “al margen” de su ideología y sus intereses económicos, interese unirse al reclamo por la excarcelación de Oscar López Rivera, no le da la potestad para despolitizar la figura de Oscar. Su excarcelación no es un mero issue de interés humanitario. Oscar López Rivera es un prisionero político. Preso—es decir, marginado brutalmente—por “su ideología y sus aspiraciones.” Oscar es padre y abuelo y hermano, y escribe cartas preciosas. Es cierto. Son las cartas de un independentista puertorriqueño, injustamente encarcelado cuando era joven y bigotudo y pelú. Hoy es viejo y hermoso. Pero igualmente revolucionario. Sépase.

Même si le Groupe Ferré Rangel, “au-delà” de son idéologie et de ses intérêts économiques, était intéressé à se joindre à l'appel pour la libération d'Oscar López Rivera, cela ne lui donne pas le pouvoir de dépolitiser la personnalité d'Oscar. Sa libération n'est pas une simple question d'intérêt humanitaire. Oscar López Rivera est un prisonnier politique. Prisonnier – ce qui signifie brutalement marginalisé – “à cause de son idéologie et de ses aspirations”. Oscar est un père et grand-père et frère, et il a écrit de belles lettres. C'est vrai. Ce sont des lettres d'un Portoricain qui est pour l'indépendance, injustement emprisonné quand il était jeune, lorsqu'il avait une moustache et de longs cheveux. Maintenant, il est vieux et beau. Mais toujours le même révolutionnaire. Qu'on le sache.

Le poète Manuel Martínez Maldonado a analysé dans un article pour le magazine “Cruce” l'injustice d'avoir quelqu'un en prison aussi longtemps pour “conspiration séditieuse”, une accusation que le gouvernement américain a toujours utilisée pour infliger de mauvais traitements à quiconque est en désaccord avec leur discours :

Es difícil ver, cuando no hay una guerra que represente el famoso “clear and present danger”, cómo abogar por la autonomía o independencia de Puerto Rico puede representar un riesgo a la estabilidad de los Estados Unidos. En el caso particular de Oscar López Rivera, encarcelado en 1981, sin haber sido acusado o convicto de ningún delito de violencia, el cargo de conspiración sediciosa es particularmente difícil de entender. [...] ¿Cómo puede ser una amenaza contra el gobierno y sus armas un hombre anónimo y envejecido, no importa lo que diga o lo que piense?

C'est difficile de voir, alors qu'il n'y a pas de guerre, ce que veut dire le fameux “danger immédiat“, comment plaider pour l'autonomie ou l'indépendance de Porto Rico pourrait présenter un risque pour la stabilité des États-Unis. Dans le cas particulier d'Oscar López Rivera, emprisonné en 1981, sans avoir été accusé ou reconnu coupable d'un crime, la charge de conspiration séditieuse est particulièrement difficile à comprendre. [...] Comment un homme anonyme et âgé, peu importe ce qu'il dit ou pense, pourrait-il présenter une menace pour un gouvernement et son armée?

Devant le siège des Nations Unies, il y avait des manifestations pour la libération de López Rivera pendant que le Comité de la décolonisation tenait sa réunion annuelle. A l'intérieur, Eduardo Villanueva Muñoz, porte-parole du Comité des droits humains de Porto Rico, a consacré son exposé à López Rivera dans un discours devant le Comité, qui examine le cas de Porto Rico chaque année depuis 1972 :

Oscar López ha cumplido ejemplarmente su rol de ser símbolo de resistencia y lucha para su pueblo. Por eso sus ideales se mantienen vigentes y en mi país hay lucha comunitaria, lucha ambiental, lucha contra el racismo y la discriminación, lucha por mejores empleos y salarios justos, lucha en defensa del idioma vernáculo (el español) y la cultura que nos distingue como nación. Mil años de encierro no pueden servir para destruir esos ideales que son consustanciales a la naturaleza de las naciones, que aunque no tengan soberanía, culturalmente son naciones claramente diferenciables en el concierto de naciones del mundo. Mantener a Oscar López preso no sirve para disuadir a los que creen en sus ideales, al contrario son un estímulo para continuar la lucha y mantener sus ideales vigentes.

Oscar López a rempli son rôle de symbole de la résistance et de la lutte pour son peuple d'une manière exemplaire. Ses idéaux sont toujours valables et dans mon pays ce sont des luttes communautaires, les luttes environnementales, la lutte contre le racisme et la discrimination, la lutte pour de meilleurs emplois et salaires, la lutte pour la défense de la langue vernaculaire (espagnol) et de la culture qui nous distinguent en tant que nation. Même un millier d'années de détention ne pourront pas détruire les idéaux qui sont inhérents à la nature des nations, qui sont, même sans la souveraineté, clairement des pays culturellement différents dans le concert des nations du monde. Garder Oscar López prisonnier n'a pas d'effet dissuasif sur ceux qui croient en ses idéaux, mais au contraire les encourage à continuer la lutte et maintenir vivants ses idéaux

On peut s'attendre à une augmentation de l'activité en faveur de la libération de López Rivera après les élections au Congrès américain en novembre, puisque le président Barack Obama, maintenant à la fin de son dernier mandat, sera en mesure de prendre plus de décisions sans avoir à tenir compte de leur possible coût politique. Pendant ce temps, des gens, à travers le monde, continuent à veiller à ce que le cas de López Rivera ne tombe pas dans l'oubli.

La musique que le Brésil ne veut pas que vous écoutiez

dimanche 13 juillet 2014 à 11:01
Girls dance at a baile funk party in Rocinha,  the largest favela in Rio de Janeiro. Photo by Flickr user Balazs Gardi NC-CC-ND 2.0

Des filles dansent lors d'une fête de baile funk à Rocinha, la plus grande favela de Rio de Janeiro. Photo de l'utilisateur de Flickr Balazs Gardi NC-CC-ND 2.0

En marge de la Coupe du Monde au Brésil, des rappeurs de gangsta funk censurés continuent au rythme des bruits de coups de feu à parler de ce que le pouvoir tente de cacher : l’extrême violence qui règne dans les favelas, ainsi que la ségrégation sociale et le racisme qui l’accompagnent.

Si vous êtes au Brésil, vous n’entendrez probablement pas les versions les plus explicites et les plus emblématiques de ces chansons à la radio. Ce genre de musique est proibidão, interdite, dans tout le pays et tire son origine des favelas de Rio de Janeiro.

Les autorités disent que ces paroles interdites “glorifient ou font l’apologie de la violence liée aux drogues et des gangs” dans les favelas et que ces chansons aident à recruter de nouveaux membres de gangs. Un discours avec lequel sont en désaccord les musiciens de gangsta funk : leurs paroles évoqueraient leurs vies quotidiennes dans les favelas, et seraient une forme de protestation.

« Si vous êtes né dans une favela, et que vous êtes ici pour témoigner de ce qui se passe vraiment dans cette communauté, alors vous devez assumer fièrement ce que vous dites », a déclaré le rappeur MC Frank dans le documentaire « Funk is culture – Music Politics in Rio de Janeiro ». Frank a été arrêté avec 5 autres rappeurs en 2010.

La police s’est appuyée sur deux articles du code pénal sur “les troubles à l’ordre public” pour inculper et emprisonner les rappeurs. L’article 286 sur « l’apologie des crimes ou des criminels » et l’article 287 sur « l’incitation au crime » prévoient des amendes et entre 3 et 6 mois d’emprisonnement.

Outre les relations difficiles qu’entretiennent les rappeurs de gangsta funk avec la loi, les bailes, des fêtes de funk organisées dans les favelas, connaissent une longue histoire de criminalisation et de décriminalisation à Rio de Janeiro.

A la recherché du funk prohibé au Brésil

Les chansons les plus explicites censurées par les pouvoirs publics sont difficilement accessibles en-dehors des favelas. Ce qui ne signifie pas qu’elles ne sont pas disponibles. En plus d’être sur YouTube, quelques chansons ont été adaptées en « versions plus appropriées » pour le grand public.

Une version éditée d’une chanson interdite, Rap das Armas (Les Armes du Rap), a été incluse dans la bande-originale du film Troupe d’Elite. Les bruits des coups de feu ont cependant été supprimés dans la version cinématographique :

Voici la version censurée :

La grande répression de 2010

En novembre 2010, la police militaire de Rio a fait une descente dans le Complexe Alemão, le plus grand espace de rassemblement dans les favelas. MC Frank, MC Smith et trois autres rappeurs de gangsta funk ont été arrêtés, lors de l’une des plus grandes répressions de ces dernières années.

MC Smith in screen shot from film Grosso Calibre

MC Smith dans une capture d'écran du film Grosso Calibre

Cet épisode a donné lieu à deux documentaires et à un budget digne d’un film d’action. Le documentaire Grosso Calibre est la version écourtée du film Proibidão, dans lesquels le rappeur MC Smith est le personnage principal. Il a également participé en tant qu’acteur et consultant à Alemão, récemment sorti en salles. Ce film revient sur la descente de police dans le complexe du même nom, en 2010.

MC Smith l’affirme: « J’ai été arrêté pour mes idées ». Il a été emprisonné pendant 15 jours puis a été relaxé. Sur le blog Funk Nerotico il évoque ainsi cet épisode : 

“Tenho uma resposta para isso (para a situação que viveu). Não pagar o mal com o mal. Eu poderia ter me revoltado, virado criminoso, e não foi isso que aconteceu. Enquanto todos estavam me tachando como bandido, eu estava ali como revolucionário. Nelson Mandela precisou ficar 27 anos preso para ser reconhecido. Se um dia for para eu perder minha vida em prol do que eu faço, tudo bem. Eu não estou aqui para ser milionário e nem ser conhecido até os 90 anos. Eu estou aqui para ser história, para virar matéria de escola. Essa é a minha pegada. Eu quero deixar um legado”.

J’ai mon idée sur ce que j’ai vécu. On ne doit pas rendre le mal pour le mal. J’aurais pu me révolter, devenir un criminel, mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Quand tout le monde disait que j’étais un hors-la-loi, je me transformais en révolutionnaire. Nelson Mandela a dû rester emprisonné 27 ans avant d’être reconnu. Si je perds la vie en faisant ce que je fais, très bien. Je n’ai pas prévu de devenir millionnaire ou célèbre avant mes 90 ans. Je suis ici pour écrire l’Histoire, pour devenir une leçon qui sera enseignée dans les écoles. C’est mon plan. Je veux laisser un héritage.

Le funk censuré et les factions criminelles

D’autre part, Paul Sneed, universitaire et militant, atteste que les chansons interdites ont été utilisées par le groupe criminel Comando Vermelho, afin de renforcer son hégémonie dans la favela. Selon lui, les membres de cette faction criminelle sponsorisent les bailes et les utilisent comme plateforme pour mettre en scène leur pouvoir. Ils font aussi la promotion de la production du rap clandestin comme « Bandido de Cristo » (Bandits du Christ), en enregistrant des concerts et des CD illégaux.

Plusieurs factions criminelles contrôlent des bailes car ils se déroulent dans les favelas. Ce qui ne veut pas dire que seul le funk censuré est joué durant ces bailes. Bien que les bailes soient financés par des dealers, de nombreux thèmes sont abordés dans les chansons funk, dont des œuvres interdites, mais pas seulement.

Les débuts du funk brésilien

Le funk américain est devenu populaire à Rio dans les années 1970. Il a progressivement trouvé un style typiquement brésilien, avec des paroles portugaises appelées funk carioca [anglais]. Les bailes qui proposent du funk carioca sont apparus dans les années 80. En 1992, des fans de funk ont été tenus pour responsables d’une rixe générale sur la plage d’Arpoador, à Rio. En conséquence, les autorités ont fermé les clubs de bailes. La musique a peu à peu migré vers les favelas, hors du contrôle de la police, devenant un funk proibidão, ou interdit.

Selon Palombini, chercheur spécialiste en musique qui témoigne sur le site proibidao.org, dans les années 80, un chanteur soul du nom de Gerson King Combo a enregistré une chanson, Melô do Mão Branca, interprétée par un officier de police au téléphone qui disait :

Ratatá! Papá! Zim! Catchipum! são sons que você tem que acostumar, essa é a música que toca a orquestra do Mão Branca, botando os bandidos pra dançar

Ratatá! pan pan zim Catchipum! [tandis que les coups de feu résonnent], ce sont des sons auxquels vous devrez vous habituer, c’est la musique de l’orchestre de Mão Branca qui fait danser tous les gangsters.  

Mais c’est seulement en 1995 que le funk prohibé est devenu un genre à part entière, lorsque MC Júnior et Leonardo, avec Cidinho et Doca, ont rendu le son des mitrailleuses, des pistolets, des carabines et des grenades populaires à travers leurs chansons. Tous ces rappeurs ont dû comparaître au tribunal à la même époque.

Ces tentatives pour criminaliser le funk ont débuté avec le funk carioca, en 1999, et se poursuivent avec sa version interdite.

Les lois contre les bailes de Rio

Rio de Janeiro connaît une longue histoire de lois interdisant et protégeant les bailes. En 1999, une Commission d’Etat d’Enquête Parlementaire a été créée dans le but d’enquêter sur le baile funk qui augmenterait la violence, les drogues et les comportements déviants des jeunes. De cette investigation est née, en 2000, la première loi qui oblige à désigner des responsables pour l’organisation de bailes. Quatre ans plus tard, une loi initiée par Alessandro Calazans, membre du congrès, annula la loi prohibant les activités liées au baile, faisant ainsi du baile funk une activité culturelle populaire.

En 2008, une nouvelle loi révoqua la précédente et créa des règles plus strictes à l’encontre des bailes, désormais appliquées aux raves. Parmi les huit nouvelles restrictions figure l’obligation d’engager une entreprise autorisée par la Police Fédérale, afin de prendre en charge la sécurité lors des bailes et des raves. En 2009, cette loi a aussi été révoquée et une autre, la loi 5543, élaborée par Paulo Melo et le membre du congrès Marcelo Freixo, a été adoptée. Elle définit le funk comme un mouvement musical et culturel populaire, et déclare que tous les problèmes associés à celui-ci doivent être traités par les organes de l’Etat liés à l’art. Elle interdit également la discrimination et les préjugés sociaux, raciaux et culturels à l’encontre du funk.

A l’heure actuelle, la plupart des bailes de Rio de Janeiro sont à l’abri de la loi, mais les rappeurs de funk censurés restent sur le fil du rasoir, en raison de la loi sur les troubles à l’ordre public.

Emilio Domingos et Sheila Holz ont participé à ce reportage.

Cet article a été commandé par Freemuse, le principal défenseur des musiciens du monde entier, et Global Voices pour Artsfreedom.org. L’article pourra être republié par des médias non commerciaux, s’ils font mention de l’auteur Debora Baldelli, de Freemuse et Global Voices.

Cameroun: Arthur Zang explique son Cardiopad, première tablette tactile africaine pour le suivi des cardiopathies

samedi 12 juillet 2014 à 21:44

Le Cardiopad est un appareil qui contient un électrocardiographe, un radioscope et un tensiomètre numérique. Il permet de se connecter, grâce à une puce téléphonique normale au réseau téléphonie mobile pour transmettre un électrocardiogramme de n'importe quel point du pays vers des centres spécialisés où les cardiologues pourront diagnostiquer les patients et donner leurs conseils pour le traitement du malade sans se déplacer. Dans une interview délivrée à  Beaugas-Orain Djoyum et reprise sur camerpost.com, Arthur Zang, inventeur de la tablette Cardiopad qui lui a valu d'être un des lauréats 2014 de la prestigieuse compétition  ”Rolex Award for enterprise“, explique sa vision industrielle et scientifique: 

Dans notre stratégie de déploiement, nous travaillons énormément et étroitement avec les médecins. C’est sur cette relation avec les professionnels de la santé que nous basons notre développement et le succès de nos appareils. Nous sommes proches d’eux. Nous comprenons leurs problèmes et c’est en fonction de leurs besoins que nous concevons des solutions aux problèmes de leurs patients. La vulgarisation du Cardiopad dépend surtout du degré avec lequel celui-ci pourra répondre aux attentes des médecins [..] Dans le projet Cardio-pad, il y a beaucoup de développement logiciel. Himore Medical est essentiellement constituée d’une équipe développement dans laquelle chaque membre participe au projet de l’entreprise tant sur le plan technique que sur le plan managérial. Notre entreprise compte de nombreuses personnes parmi lesquelles : Cédric Evina, Ingénieur polytechnicien chargé du développement des applications de stockage d’informations sur les systèmes embarqués et sur les serveurs ; Jean Pierre Anguissa, Développeur logiciel et Designer UI sur les tablettes Cardio-pad ; Serge Boyogueno, Manager et chargé du suivi et de l’élaboration des projets.

 

Cameroun: L'outil “SMS printer“ pour lutter contre le diagnostic tardif du VIH chez les nouveaux nés

samedi 12 juillet 2014 à 21:41

Le site Afrique IT news fait savoir que:

Armé d’un appareil nommé “SMS printer“, la Fondation Clinton et l’opérateur de télécommunication MTN ont établi un partenariat pour lutter contre le diagnostic tardif de l’infection au VIH chez les nouveaux nés. Comprenant une mini-imprinante, ce dispositif mobile sera installé par la Fondation Clinton dans 682 centres de prélèvements à travers le pays. Pour sa part la MTN devrait mettre son réseau, ainsi que ses équipements à disposition, pour un meilleur déploiement du service dans les régions trop éloignées qui semblent être les plus touchées. Les nouveau-nés pourront subir des tests pour le VIH dans divers hôpitaux avec l’impression immédiate des résultats en envoyant des tests via la technologie SMS à deux laboratoires spécialisés du pays.

Tout ce qu'il faut savoir sur la répression d'Internet en Russie

samedi 12 juillet 2014 à 16:36
Images mixed by author.

Montage photo de l'auteur.

En Russie, le nombre de restrictions imposées sur internet depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin atteint des sommets. Qu'est-ce qui est proscrit ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Pour aider les internautes à s'y retrouver dans le cyberespace russe, RuNet Echo a établi une liste chronologique des plus importantes lois de ces deux dernières années concernant l'internet russe. Les lecteurs trouveront des liens vers le texte intégral de chaque loi en russe et des articles de RuNet Echo en français ou anglais décrivant le détail et l'importance de chaque loi.

La loi par laquelle tout a commencé : création de la liste noire du RuNet. 

[Texte intégral en russe. Commentaires de RuNet Echo en français.]

Signée par Poutine le 28 juillet 2012. Cette loi a permis de lancer des mesures de répression contre la liberté de l'internet en Russie. Elle a autorisé la création d'un registre administratif regroupant les sites web au contenu jugé dangereux pour les enfants. Les contenus relatifs à la pornographie enfantine, aux accessoires de consommation de drogues et aux instructions d'automutilation sont considérés illicites. L'agence fédérale de communications de Russie peut ajouter au registre, sans l'aval de la justice, tout site web traitant d'un tel contenu. Les lois suivantes ont permis à la police d'ajouter sur la liste noire d'autres types de sites web en utilisant le système déjà en place.

La « SOPA russe »

[Texte intégral de la loi d'origine en russe. Ebauche de la législation mise à jour. Commentaires de RuNet Echo en français.]

Signée le 2 juillet 2013. Souvent considérée comme la « SOPA russe », cette loi anti-piratage autorise les tribunaux à bloquer les sites web accusés de violation de la propriété intellectuelle. La législation initiale prônait l'application de la loi à toutes sortes de contenus. C'est une version édulcorée qui a finalement atterri sur le bureau de Poutine en juillet 2013. (Le texte de loi final ne concerne que les films piratés.) Cependant, le Parlement russe est prêt à adopter, un peu plus tard dans l'année, un projet de loi qui agrandira son champ d'application à la musique, aux livres numériques et aux logiciels.

Ajouter les actualités à la liste noire

[Texte intégral en russe. Commentaires de RuNet Echo en anglais.]

Signée le 28 décembre 2013. Cette loi confère au Procureur général de Russie le pouvoir extrajudiciaire d'ajouter à la liste noire de RuNet les sites contenant « des appels à la grève, des activités extrémistes, des incitations à la haine raciale et (ou) religieuse, des activités terroristes ou la participation à des manifestations publiques en infraction aux procédures appropriées. » En mars 2014, la police a utilisé cette loi pour bloquer quatre sites majeurs de l'opposition, comprenant trois portails d'information et le blog du plus grand activiste anti-corruption de Russie. Depuis l'adoption de la loi l'année dernière, le Procureur général a mis sur liste noire 191 adresses Web différentes.

La loi qui s'en tire à bon compte : le contrôle des agrégateurs d'actualités

Lors d'un forum public en avril 2014, Poutine a divulgué l'enquête publique sur le statut légal des services d'agrégation d'actualités en ligne comme Yandex News. En mai, un député de la Douma a demandé au Procureur général de Russie de trancher sur le statut de Yandex News, afin de déterminer si l'Etat doit réglementer ce genre de site au même titre que les médias de masse. Début juin, le PDG de Yandex a rejoint Poutine à la tribune d'un forum sur l'entrepreunariat par internet. Les deux hommes ont amicalement échangé sur le potentiel économique du RuNet. Le 1er juillet, les journaux russes ont rapporté la décision du Procureur général de Russie de ne pas considérer les agrégateurs d'actualités comme des médias de masse, réduisant à néant les efforts de la Douma pour imposer de nouvelles régulations à Yandex News et autres sites web similaires.

L'arsenal antiterrorisme ou « la loi sur les blogueurs »

[Texte intégral en russe. Commentaires de RuNet Echo en français.]

Signée le 5 mai 2014. L'arsenal antiterrorisme comprend trois lois distinctes, passées en urgence à la Douma après les attaques terroristes sur la ville de Volgograd en décembre 2013. Deux des lois renforcent la régulation d'internet en mettant en place des restrictions sur les transferts électroniques de fonds (interdisant toute transaction financière avec l'étranger impliquant des acteurs anonymes) ainsi que des exigences considérables sur le contrôle de l'activité des « blogueurs populaires » et la conservation des données sur certains sites web et réseaux en ligne. La « loi sur les blogueurs » prendra effet au 1er août 2014 avec la création d'un nouveau registre visant surtout les médias citoyens avec plus de 3000 personnes d'audience quotidienne. Les blogueurs ajoutés à ce registre seront soumis à une série de nouvelles mesures (contre le language obscène, la diffamation, etc), augmentant leur vulnérabilité face aux sanctions pénales.

Une époque difficile pour les retweets

[Texte intégral en russe. Commentaires de RuNet Echo en anglais.]

Signée le 28 juin 2014. Cette loi autorise le gouvernement à infliger des peines de 5 ans de prison à toute personne rediffusant en ligne des informations extrêmistes. La « loi contre les retweets » codifie une pratique policière déjà existante. Officialiser la ligne d'action pourrait augmenter le nombre des poursuites judiciaires dans le futur.

Un goulag numérique

[Texte intégral en russe. Commentaires de RuNet Echo en anglais.]

Loi adoptée par la Douma le 4 juillet 2014. Cette législation est toujours en attente de l'approbation du Sénat et de la signature de Poutine. En cas d'adoption de la loi, tous les sites web conservant les données d'usagers de nationalité russe devront héberger ces données sur des serveurs situés en Russie. Selon la logique de la législation, les sites web ne seront plus autorisés à conserver les données personnelles des usagers russes en dehors de Russie (le texte de loi actuel reste pourtant vague sur ce point, peut-être à cause des limitations juridiques sur ce que la Russie peut exiger hors de ses frontières). La loi s'applique à toutes sortes de sites web, allant des services de réservation en ligne à Facebook, et concerne n'importe quel site ou service en ligne opérant selon le concept d’ « usagers ».