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Alors que la crise s'aggrave, les Russes remplacent la vodka par la bière et l'alcool de contrebande

jeudi 17 novembre 2016 à 19:04
Russian lubok about alcoholism. Source: paukrus, Flickr. CC 2.0

Estampe russe sur l'alcoolisme. Source : paukrus, Flickr. CC 2.0

La crise économique qui sévit dans le pays fait préférer la bière à la vodka à de nombreux Russes, comme le décrit un article publié sur le site d'actualités Gazeta.ru à la fin du mois d'octobre.

Selon les experts de l'Académie présidentielle russe de l'économie nationale et de l'administration publique auprès du président de la Fédération de Russie (RANEPA), les ventes de vodka ont chuté de 13,4% par rapport à la même période de l'an dernier. Une tendance qui s'observe depuis déjà pas mal de temps : les ventes d'alcool fort ont atteint un pic en 2007, après quoi elles ont commencé à reculer. Les ventes de vodka au détail sont passées de 53% du volume total des ventes d'alcool (basées sur la teneur en alcool absolu) dans les années 2007–2009 à 39% en 2015. Sur la même période, la part de la bière est passée de 31% à 43% du volume global.

Pour Alexandra Boudriak, la doyenne des collaborateurs scientifiques de la RANEPA et l'une des auteurs de l'étude, il s'agirait d'une tendance générationnelle : « Les goûts des Russes nés à partir de 1985 se sont formés sous l'influence occidentale, et en premier lieu européenne : ils préfèrent désormais largement le vin, la bière et autres boissons alcoolisées plus légères. »

Les Russes ont leurs propres explications à ce phénomène de chute des ventes de vodka. Selon l'hypothèse la plus optimiste, cette chute est liée à l'amélioration générale du niveau et des modes de vie en Russie.

Lioudmila Ermolaëiva écrit sur Facebook:

Сужу по своему окружению, друзьям, родственникам, знакомым: все пить стали гораздо меньше. Моя семья последние 10 лет не пьет крепкие напитки совсем, только вино и иногда пиво.

Si j'en juge d'après mon entourage, amis, famille, relations : tout le monde boit beaucoup moins. Depuis une décennie, chez moi on ne consomme plus du tout d'alcools forts, seulement du vin et de temps en temps de la bière.

Certains utilisateurs de Facebook, parmi lesquels Alexandre Bondar, ont noté plusieurs tendances dans les données de l'étude, par exemple le caractère saisonnier de la consommation d'alcool:

Летом пиво, зимой водка, закон природы..

Bière en été, vodka en hiver: les lois de la nature…

Mais d'autres ont réagi à cette nouvelle en poussant un cri de guerre appelant à éradiquer cette menace qui pèse actuellement sur la société russe:

[En réponse au tweet d'un site d'information : La crise part en tire-bouchon. Les Russes boivent plus de vin et de bière, et moins de vodka.] Le lobby de la bière fait pression sur la Russie!
— Albert Bityutsky (@albert_nik27),22 octobre 2016

Dans la section des commentaires sous l'article, sur le site Gazeta.ru, beaucoup de réactions sont intéressantes. Par exemple, Piotr Ivanov fait de l'humour:

Пить меньше – это непорядок. Такое поведение граждан подрывает основы экономики. Надо объявить иностранными агентами и лишить социальных прав всех, кто выпивает меньше четырех бутылок водки в месяц на каждого члена семьи.

Boire moins amène le désordre. Une telle attitude des citoyens sape les fondements de l'économie. Il faut déclarer agents de l'étranger et priver de leurs droits sociaux tous ceux qui boivent moins de quatre bouteilles de vodka par mois et par membre du foyer.

Cependant, la majorité ont fait remarquer que les chiffres de la vente d'alcool au détail masquaient la consommation de samogon, ou alcool de contrebande. Au début de la crise, les experts avaient prévenu que la hausse de la consommation de samogon pouvait être dangereuse  [en anglais] et potentiellement mortelle. Pour autant, la préparation du samogon reste généralement une tradition populaire dans les datchas russes et relativement inoffensive, et beaucoup y voient justement une explication à la chute des ventes de vodka. Les Russes boivent toujours de l'alcool fort, c'est juste qu'ils cherchent à l'obtenir par des moyens plus créatifs. Alissa Neonova écrit sur Facebook:

Посмотрели бы они статистику продаж самогонных аппаратов – та же кривая только ввысь….не думаю, что пить стали меньше, скорее больше – тут уже нет ограничений в виде финансов – сколько нагонишь- все твоё…

[Tweet du haut : Les Russes qui boiraient moins ?! Non, ils distillent plus !] S'ils avaient regardé les chiffres de la vente des alambics, ils auraient vu que la courbe ne cesse de grimper… je ne crois pas que les gens boivent moins, plutôt plus, et là il n'y a pas de limites financières: tout ce que tu distilles est à toi…

La hausse des sondages se confirme! Max Orekhov (@MaxOrekhov), 22 octobre 2016

Alexandre Kotchemassov, un lecteur de Gazeta.ru, confirme:

Смешно. Как Вы думаете что начинает в кризис делать русский мужик. При этом пиво он сам делать не умеет. Ну конечно ставить брагу и гнать самогон. Даже Москва начинает подсаживаться на самогон, но только собственного изготовления.

C'est marrant. Que va faire un Russe en temps de crise ? Surtout qu'il ne sait pas fabriquer lui-même la bière. Bien sûr qu'il va se mettre à la braga [sorte de bière fabriquée à la maison] et faire du samogon. Même Moscou se met au samogon, mais seulement de fabrication personnelle.

Les Russes n'achètent pas de vodka, vu qu'il y a des usines d'alcool partout. Comme on dit, acheter de l'alcool, c'est pas un problème.

Peu importe ce qui se cache derrière cette tendance et si la bière devance effectivement la vodka; la plupart s'accordent pour dire que ce n'est pas la crise qui va changer quelque chose pour ceux qui, en Russie, ont envie de boire un peu (ou beaucoup).

Le gouvernement camerounais s'en prend aux médias sociaux traités de “nouvelle forme de terrorisme”

jeudi 17 novembre 2016 à 15:04
A train station in Douala Cameroon. Creative Commons photo by Z. NGNOGUE.

Une gare de chemin de fer à Douala, Cameroun. Les médias sociaux ont eu un rôle vital pour fournir une alternative à la version officielle de l'accident de train d'Eseka, à une centaine de km de la capitale Yaounde. Photo Creative Commons de Z. NGNOGUE.

Le gouvernement du Cameroun fait campagne contre les médias sociaux, qui à en croire un quotidien sous son contrôle, Cameroon Tribune, “deviennent rapidement une menace pour la paix et un instrument secret de manipulation” en promouvant “la destruction de la personnalité, la déstabilisation de l'opinion et la déformation des faits entre autres”.

Selon ce journal bilingue, qui a publié une édition spéciale sous le titre “Dérives sur les réseaux sociaux : la cote d’alerte” :

Une analyse attentive de la situation raconte un phénomène qui s'avère dangereux pour la société si rien n'est fait pour le réduire. C'est d'autant plus important à l'approche des élections. Des gens aux ambitions politiques peuvent s'y plonger et s'en servir pour combattre leurs adversaires.

D'autres organes gouvernementaux de médias, notamment l'étatique Radio Télévision du Cameroun, se sont aussi joints à cette campagne de dénonciation des maux supposés des réseaux sociaux et de leur nécessaire régulation au Cameroun. C'est le cas, par exemple, des journaux d'information en français (audio) et anglais (audio) du 1er novembre.

Pourquoi maintenant ?

La cause immédiate de l'indignation gouvernementale a été le déraillement ferroviaire mortel d'Eseka, à quelque cent kilomètres de la capitale camerounaise Yaoundé, qui a fait au moins 80 morts et plus de 600 blessés le 21 octobre 2016. Tandis que les usagers des médias sociaux ont prestement partagé en temps réel des informations sur la catastrophe, les officiels et les médias traditionnels possédés par l'Etat ont été lents à réagir et à informer le public sur l'accident. De fait, la publication des photos et vidéos de la tragédie battait déjà son plein sur Facebook, Twitter et les autres plateformes de médias sociaux quand le gouvernement et Camrail (une filiale du conglomérat français Bolloré qui gère les chemins de fer au Cameroun) niaient encore qu'un déraillement avait eu lieu.

Lorsque les responsables publics ont finalement concédé l'existence d'un accident de train, les médias sociaux ont eu un rôle vital pour apporter une alternative aux récits officiels sur le déraillement, comme d'expliquer que la surcharge et les défaillances des wagons fabriqués en Chine ont probablement été des facteurs contribuants, et pas la seule vitesse comme l'a affirmé Bolloré.

Par exemple, ironisant dans un tweet, l'utilisateur @pahedipoula a publié une photo de l'un des wagons surpeuplés du train tragique :

C'est aussi sur les médias sociaux qu'ont d'abord été soulevées les interrogations sur le bilan officiel, quand les individus sur le terrain ont échangé avec leurs amis, parents et médias locaux et étrangers. Ainsi, le programme interactif de Radio France International, Appels Actualité, a tweeté la déclaration d'un témoin oculaire qui a multiplié par trois le nombre officiel de morts :

Plus important, de nombreux Camerounais ont critiqué le Président Paul Biya sur les médias sociaux pour la tiédeur ressentie de sa réaction à la tragédie – non seulement le président a adressé son message de condoléances aux victimes depuis la Suisse (incidemment, par la voie des médias sociaux), mais il n'a pas regagné le pays aussitôt après l'accident. [Pour une analyse détaillée du rôle des médias sociaux dans l'attention portée à l'accident, voir ce reportage en français de la télévision VoxAfrica.]

L'utilisateur de Twitter user @237pleure se plaint :

Quand le Président Biya a déclaré depuis la Suisse une journée nationale de deuil, Yannick T a cinglé sur Twitter :

Piqué par les accusations de négligence, incompétence et indifférence présidentielle, le gouvernement a joué la victime :

Le sinistre d’Eséka s’est vite transformé pour certains en défouloir, un alibi commode, un exutoire rêvé pour asséner des coups, porter l’estocade, assouvir des appétits bassement politiciens… Des déclarations qui ne visaient manifestement qu’un seul objectif : accabler, embarrasser au maximum le chef de l’Etat et en tirer les dividendes politiques conséquents.

Lors d'une conférence de presse quelques jours après l'accident, le porte-parole du Ministère de la Communication et du gouvernement Issa Tchiroma a riposté :

Les gens de l’internet sont en permanence fâchés… c’est leur nature… les réseaux sociaux ne nous inquiètent pas. C’est un espace qu’il faut rationnellement occuper.

Une “nouvelle forme de terrorisme”

La campagne anti-médias sociaux a monté d'un cran le 10 novembre lorsque, dans un discours devant le parlement, le président de l'Assemblée Nationale, Cavaye Djibril, s'est plaint du “malaise social” causé par les “effets insidieux des médias sociaux” au Cameroun, qu'il a décrits comme “une nouvelle forme de terrorisme ” :

Les médias sociaux… sont maintenant utilisés pour la désinformation, et même l'intoxication et la manipulation des consciences, en instillant par leur voie la peur dans l'opinion publique. En réalité, ils sont devenus aussi dangereux que des missiles… En deux mots, les médias sociaux sont devenus une véritable pandémie sociale au Cameroun… J'exhorte les autorités compétentes à voir la nécessité pressante de localiser et neutraliser les coupables de cybercrimes… nous devons savoir qu'il y a une limite à la liberté, car la liberté sans limite étouffe la liberté.

Des propos qui semblaient confirmer les allégations persistantes que le gouvernement prépare une loi sur les médias sociaux pour y bâillonner la liberté d'expression.

Une tradition d'hostilité et de suspicion envers les médias sociaux

Les récentes attaques contre l'Internet en général, et les médias sociaux en particulier, ne sont pas nouvelles. Le gouvernement du Cameroun a une longue tradition politique de profonde hostilité au cyberespace.

En 2014, le directeur général de l'Agence nationale des technologies de l'Information et de la Communication, l'ANTIC, révélait que cet organisme surveillait en permanence les médias sociaux pour détecter les contenus susceptibles de menacer la sécurité nationale et l'image du Cameroun.

Le Président Biya a lui-même rejoint la tendance en 2015 quand il a mis en garde contre la manipulation en ligne lors de son discours de la Journée annuelle de la Jeunesse : “Ne vous laissez pas fourvoyer par les oiseaux de mauvais augure, les rêveurs et les amateurs d'appels virtels à la déstabilisation à travers les médias sociaux. Ce sont des prophètes irresponsables qui cherchent désespérément à vous manipuler”.

En avril 2016, le Président a ordonné à son gouvernement de mettre en oeuvre une stratégie plus dynamique de communication par les médias sociaux. Le déclencheur a été le scandale Monique Koumateke en mars 2016 : les usagers des médias sociaux avaient exprimé leur indignation après la mort d'une femme enceinte à qui avait été refusée l'admission dans un hôpital local à cause de son incapacité à payer les soins. D'après un article de l'hebdomadaire Jeune Afrique, établi à Paris, seuls six ministres du cabinet Biya avaient des pages Facebook personnelles en avril 2016, et deux d'entre ces derniers, également un compte Twitter. L'ordre présidentiel n'a eu jusqu'ici qu'un effet limité, car les responsables gouvernementaux sont toujours dans la réaction plutôt que l'anticipation quant aux événements et discussions en ligne.

La réglementation des médias sociaux au Cameroun

Si le Cameroun possède bien une législation sur les médias sociaux, une loi de 2010 relative à la cybersécurité et cybercriminalité contient deux sections essentielles pour sanctionner l'activité en ligne.

Selon la Section 77 :

(1) Quiconque use de communication électronique ou d'un système d'information pour commettre un outrage à la race ou à la religion sera puni d'un emprisonnement de 02 (deux) ans à 05 (five) ans ou d'une amende de 2 000 000 (deux millions) à 5 000 000 (cinq millions) de francs CFA francs ou des deux cumulés, amende et emprisonnement.

(2) Les peines prévues par la sous-section 1 ci-dessus seront doublées si l'infraction est commise dans l'intention de susciter la haine et l'outrage entre citoyens.

Selon la Section 78 :

(1) Quiconque use de communication électronique ou d'un système d'information pour concevoir, publier ou propager une information sans être capable d'en attester la véracité ou de prouver que ladite information était vraie sera puni d'un emprisonnement de 06 (six) mois à 02 (deux) ans ou une amende de 5 000 000 (cinq millions) à 10 000 000 (dix millions) de francs CFA francs ou des deux cumulés, amende et emprisonnement.

(2) Les peines prévues par la sous-section 1 ci-dessus seront doublées si l'infraction est commise dans l'intention de troubler l'ordre public.

Usage en hausse de l'Internet et des médias sociaux

D'après Internet World Stats (IWS), un site web qui suit l'usage d'Internet par pays et dans le monde, il y avait environ 4,3 millions d'internautes au Cameroun en juin 2016, avec un taux de pénétration d'Internet de 17,7% (contre 6,4% en 2013).

Selon une récente étude de Médiamétrie, une société française de mesure d'audience, Facebook est la plate-forme de médias sociaux la plus populaire dans le pays (IWS évalue le nombre d’utilisateurs de Facebook à 2.100.000), suivi de Google+, Instagram, Twitter et LinkedIn. L'étude révèle que 73,3% des jeunes de 15 à 24 ans ont des comptes de médias sociaux.

Les médias sociaux deviennent de plus en plus le point de ralliement de ceux qui veulent un changement à la barre de l'Etat. Rien de surprenant alors à ce que le régime Biya voie les médias sociaux comme un espace subversif à ne pas laisser sans frein.

On voit que pour le régime Biya, les usagers des médias sociaux doivent être soit cooptés, soit forcés à la soumission s'ils tiennent à continuer à s'exprimer en ligne.

Comment protéger et transmettre les traditions ancestrales aux jeunes maliens grâce à internet

mercredi 16 novembre 2016 à 17:34
Photo par l'auteur avec sa permission

Photo par l'auteur Boukary Konaté avec sa permission

La culture des villages maliens est une richesse fondamentale de l'identité du pays: ses traditions, contes, griots, proverbes et personnages. Aujourd'hui, son alliance avec les nouvelles technologies (photos, enregistrements, films) permet la préservation de cette richesse car cette culture s'évapore vite, avec l'urbanisation et les crises politiques qui perdurent. C'est bien là l'objectif du projet Quand le village se réveille et la raison principale pour laquelle il a été créé. Le projet Quand le village se réveille fait partie des bénéficiaires d'une bourse Rising Voices, un projet de Global Voices.

Un reportage vidéo par les observateurs résume la génèse et les ambitions du projet:

Le site est riche d'anecdote et d'histoires traditionnelles qui permettent de mieux s'imprégner de cette culture ancestrale mais le projet explique aussi comment le numérique est essentiel dans cet effort de préservation de l'histoire du Mali. Un des exemples d'actions menées est l’introduction des écrits du projet dans les salles de classe afin de permettre aux jeunes d’apprendre l’organisation sociale à l’époque de nos vieilles personnes.

Pour faciliter l'accès au projet à tous et notamment sur les téléphones mobiles, le site peut se télécharger sous forme d'application sur Android.

Boukary Konaté, créateur du projet. Photo de l'auteur

Boukary Konaté, créateur du projet. Photo de l'auteur

Dans un interview avec Samir Abdelkrim de Tech Afrique, nous expliquons en détails la génèse du projet:

Le premier déclic a été le fait qu’à mon arrivée dans les localités dogons, des localités que j’aime beaucoup à cause de son patrimoine, j’ai fait le constat que les jeunes, au lieu de construire leurs maisons sur des collines comme l’ont fait les vieilles personnes, ont commencé à construire sur des terrains plats. Je me suis dit q’un jour, disparaîtront probablement, ces belles architectures culturales avec toutes leurs composantes du passé de cette ethnie qui a su bien conserver le passé des ancêtres jusqu’à nos jours.

L’idée m’est venue en tête suite aux constats des dangers de la disparition des pratiques traditionnelles et culturelles, surtout dans nos villages. Il m’est venu en tête alors de chercher un moyen de sauvegarder et de promouvoir le riche patrimoine culturel de mon pays sinon de l’Afrique, afin de mettre virtuellement en place, une base de données culturelles en faveur des futures générations qui n’auraient pas la chance de les apprendre auprès des vieilles personnes comme l’ont fait nos parents.

Il s’agit d’aller de villages en villages à travers le pays pour faire la photo des objets traditionnels et culturels en disparition, décrire leurs rôles dans la société; interviewer les vieilles personnes sur les pratiques culturelles anciennes et leurs avantages pour le monde d’aujourd’hui, surtout en faveur de la paix et de la cohésion sociale; produire des articles de blog et de vidéos sur des cérémonies traditionnelles et culturelles

Il existe de multiples  exemples du contenu atypique du site, comme cette vidéo où l'on découvre comment les pêcheurs de la région du Dogon font pour traverser le fleuve accompagnés d'un âne et d'un cheval:

ou encore cette cérémonie traditionnelle de danse au son d'une flûte:

La vidéo reflète la place prépondérante de la flûte dans la culture malienne:

La flûte constitue un instrument traditionnel très populaire en milieu peul. Elle est accompagnée par d'autres instruments musicaux comme les calebasses pour assurer les manifestations culturelles: mariages, baptêmes, cérémonies annuelles…

Le projet est un labeur de longue haleine, en effet les obstacles sont nombreux mais le jeu en vaut la chandelle:

Le premier obstacle concerne le déplacement sur le terrain: rais de déplacement, d’hébergement et de restauration des agents sur le terrain à la quête du patrimoine culturel.

Un autre obstacle pouvait se situer au niveau du contact avec les vieilles personnes dans les villages. Vous savez, en matière de transmission de savoirs traditionnels et culturels, les vieilles personnes s’ouvrent difficilement aux jeunes et ils sont surtout beaucoup plus méfiants quand ils ne connaissent pas avec qui ils ont à faire. Nous connaissons ces notions et savons les mettre en pratique auprès des sages pour les rassurer et les mettre en confiance. Cette notion du respect des règles d’obtention du savoir avec les sages a beaucoup facilité le contact avec les détenteurs des traditions africaines.

 

 

A certains Iraniens qui suivent les élections américaines, la démocratie rappelle House of Cards

mardi 15 novembre 2016 à 22:34
Dessin de Mana Neyestani pour IranWire.

Dessin de Mana Neyestani pour IranWire.

[Article d'origine publié en anglais le 7 novembre] Frank Underwood, le personnage principal de la série House of Cards de Netflix TV, tient ce discours tristement célèbre : “La démocratie, c'est tellement surfait.” Ce slogan souvent cité, particulièrement depuis le lancement de la série en Iran, est devenu un enjeu poignant pour tous les Iraniens s'intéressant à l'élection présidentielle américaine car il est le reflet des luttes pour la démocratie qui déchirent la sphère politique de leur propre pays.

Le deuxième débat qui opposa Donald Trump et Hillary Clinton a été décrit comme étant le pire de l'histoire américaine. Les scandales et les affronts ont dominé cette élection, au point que beaucoup craignent que de tels comportements deviennent la nouvelle norme. L'élection américaine laisse une impression de déjà-vu aux Iraniens ayant vécu les deux mandats du président populiste Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013). Après avoir vu le mouvement vert s'élevant contre la réélection d'Ahmadinejad en 2009 et la répression menée par le gouvernement à l'encontre des manifestants, ces Iraniens ne peuvent espérer qu'une chose : que la démocratie ne soit pas aussi surfaite que le prétend Underwood.

L’Ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, a récemment fait part de son admiration pour le franc-parler de Trump, une caractéristique reconnue également chez Ahmadinejad. Quelque temps auparavant, Khamenei avait exprimé ses craintes face à une possible présidence Trump et aux conséquences que cela pourrait avoir pour l’accord sur le programme nucléaire iranien. Ce revirement a suscité la controverse dans les médias sociaux, les Iraniens faisant un parallèle avec le soutien que Khamenei a apporté à Ahmadinejad pendant et après les élections de 2009.

Quand il affirmait que l'élection était truquée, Trump n'apparaissait pratiquement pas dans les programmes télévisés. Mais il est devenu le nouvel Ahmadinejad après avoir reçu le soutien de Khamanei. On le voit partout à la télévision.

Toutefois, l'establishment appréciait déjà le spectacle politique américain bien avant que Khamenei n'exprime son soutien à Trump. Les débats présidentiels étaient retransmis en direct et la première saison de la série House of Cards de Netflix était diffusée.

Alors que l'Amérique se prépare à voter mardi, il est intéressant d'étudier quelques-uns des thèmes abordés à la fois par Ahmadinejad et par Trump, et les implications que pourraient avoir les discours démagogues pour la diplomatie américaine.

Discréditer les opposants

A l'élection présidentielle de 2009, Ahmadinejad briguait un second mandat. Son principal adversaire, Mir Hossein Moussavi, était revenu à la politique après des années d'absence. Moussavi contestait les élections et voulait combattre la corruption omniprésente et les politiques délirantes, qui selon lui, s'étaient emparées du pays. En guise de réponse, Ahmadinejad participa notamment à un débat diffusé sur la télévision nationale, apportant avec lui d’épais dossiers censés contenir les preuves attestant de la corruption généralisée de plusieurs fonctionnaires soit disant partisans de Moussavi.

Sept ans plus tard, Trump traite régulièrement ses opposants, y compris républicains, de toutes sortes de noms comme “petit Marco”, “Fiorina la laide” et bien sûr “Hillary la véreuse”, devenu depuis lors un hashtag populaire pour Trump et ses partisans. Bien qu’Ahmadinejad ait été tristement célèbre pour son trash-talking, il n'a jamais insulté les caractéristiques physiques de ses opposants, hormis peut-être lorsqu'il a traité les manifestants du mouvement vert de “tas de poussière et d'ordures“.

Discours antisémite

Ahmadinejad a attiré le feu des projecteurs par son déni sans complexe de la Shoah et un commentaire monstrueux selon lequel “Israël devrait être rayé de la carte“. À l'occasion du 60ème anniversaire de la fondation d'Israël, Ahmadinejad a dit : “Ceux qui croient pouvoir faire renaître le cadavre puant du régime usurpateur et factice israélien en faisant une fête d'anniversaire se trompent complètement.” À diverses reprises, il a refusé de reconnaître la Shoah, ce qui lui a valu d'être qualifié de négationniste, voire de “nouvel Hitler” de la part des hommes politiques et des médias occidentaux.

La limite mince qui sépare les mensonges de Trump et, disons, le déni d'Ahmadinejad de la Shoah va diminuer. C'est aussi inquiétant que ça.

Plus de dix ans plus tard, le candidat républicain à la présidentielle en fait sourciller plus d'un avec ses commentaires stéréotypes sur les Juifs et son montage d'Hillary Clinton apparaissant à côté d'une étoile de David et d'un tas de billets de banque. Ces choix ont déclenché une tempête d'insultes et d'attaques antisémites à l'encontre des journalistes juifs ayant critiqué la campagne de Trump – attaques qui n'ont pas été catégoriquement condamnées. Au contraire, le compte Twitter de Trump a régulièrement retweeté des membres de groupes se réclamant de la suprématie blanche, ce qui a contribué à diffuser plus largement la haine antisémite. Les organisations de la communauté juive ont riposté en publiant une déclaration dans laquelle elles dénoncent le racisme et la xénophobie. L'impact fut minime cependant, et quelques mois plus tard, Pepe la grenouille était devenu un symbole du camp nationaliste blanc Alt-right et classé comme symbole de haine raciale par la Ligue anti-diffamation américaine. Le public a réagi avec le hashtag #WeveSeenThisBefore, rappelant que la rhétorique de Trump fait écho aux démagogues du passé.

Litt. “Vous ne pouvez pas coller le Trump”

Sexisme et misogynie

Au cours de ses deux mandats, Ahmadinejad a régulièrement proposé des mesures perçues comme étant misogynes. Après son élection, le président Ahmadinejad a changé le nom du Centre pour la participation des femmes en Centre pour les femmes et les affaires familiales. Peu après, les employées femmes du gouvernement ont reçu l'ordre de travailler uniquement pendant les heures du jour. Un de ses derniers héritages a été la proposition de loi visant à réduire le temps de travail des femmes actives. Pour beaucoup, ces propositions tendent à réduire le rôle des femmes à celui de femmes au foyer et de mères. En dehors de la politique nationale, Ahmadinejad a également fait un commentaire narquois en 2008 au sujet de l'éventuelle nomination d'Hillary Clinton pour la présidentielle, déclarant : “Il est peu vraisemblable qu'une femme devienne présidente dans un pays qui se glorifie de ses hommes armés.”

Donald Trump est connu pour avoir maltraité les femmes pendant des décennies, au moins depuis les années 1980. Le Parti républicain a de tout temps été critiqué pour ses positions sur les droits des femmes en matière de procréation mais le dénigrement assumé de Trump envers les femmes fait passer le bilan du parti à un niveau jamais atteint.

Et cela ne s'arrête pas là. Trump et Ahmadinejad ont tous deux adopté des positions controversées sur l'immigration, les groupes terroristes au Moyen-Orient, l'homosexualité et même sur des affaires de plagiat présumé par leurs équipes. Cependant, leur tendance à dénoncer l'élite et l’establishment de leur pays respectif leur procure un attrait incroyable sur leurs partisans.

La présidence d'Ahmadinejad s'est soldée, entre autre, par une stagflation historique, un enlisement des relations extérieures, des milliards de dollars de pertes en raison des sanctions économiques, et une chute drastique de l'Indice de perception de la corruption, qui est passé de 88 en 2005 à 144 en 2013.

Cet article n'est en aucun cas une comparaison exhaustive des contextes, des économies et du système électoral de l'Iran et des États-Unis. Cependant, il est presque certain que la démagogie qui a assombri la campagne électorale de 2016 pourrait représenter une menace sérieuse à l'encontre de la démocratie américaine, tout comme cela a été le cas envers la transition fragile de l'Iran vers la réforme et la démocratie. Les retards et l'instabilité économique devraient être le dernier soucis des citoyens. Ces dessins sont peut-être ceux qui illustrent le mieux les conséquences possibles, et il faut espérer que les électeurs indécis les voient avant de se rendre à leur bureau de vote demain.

Lettre à un jeune progressiste hérissé par la victoire de Trump

mardi 15 novembre 2016 à 22:16

Sur les réseaux les gens disent des choses.
Il y a des gens dérangés par ceux qui disent des choses.
Et d'autres que dérangent ceux qui sont dérangés.
Et il y a de la place pour tous.

Si tu es un démocrate, un social-démocrate, un progressiste, un néo-libéral, de gauche ou, comme on dit ici au Pérou, de la “gauche caviar”, tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire. Si malgré cet avertissement, tu choisis de continuer à lire, alors ce sera le premier pas pour sortir de ta bulle. Et c'est une bonne chose.

J'ai passé ces derniers jours à lire dans différents médias combien le monde va être affreux maintenant que cette élection dans ce pays lointain dont le destin est néanmoins entremêlé au nôtre a été perdu par la candidate favorite desdits médias et de leurs lecteurs, et gagné par le candidat qui est pratiquement le mal personnifié. Oui, je sais que ce candidat est loin d'être parfait—le fait qu'il ne croie pas au réchauffement climatique est pour moi une grosse source d'inquiétude—mais il a gagné. Pour autant qu'on sache, loyalement. Si tu n'acceptes pas ça, il est peut-être temps pour toi de réviser les concepts de base de la démocratie.

Tu me diras que le système électoral du pays en question est imparfait, et qu'il y a des gens qui voudraient le changer. Bien—alors bats-toi pour ce changement, mais rappelle-toi que tu n'avais pas d'objection contre ce même système électoral quand c'était le candidat ayant tes sympathies qui gagnait. Je suis sincèrement convaincu que tu dois réviser tes idées sur la démocratie. Et pendant qu'on y est, ça ne te fera pas de mal de réviser aussi l'idée d’alternance politique. Pourquoi ? Eh bien, tu trouves vraiment si insupportable que l'autre moitié du pays aie le droit d'avoir un gouvernement qu'elle préfère ? Non ? Parce que je t'ai entendu pester contre “l'enracinement du pouvoir”, et je ne voudrais pas qu'on t'accuse de voir la paille dans l'oeil des autres et pas la poutre dans le tien.

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Une manifestation anti-Trump à New York en avril 2016. PHOTO: mal3k (CC BY 2.0)

Si tu as vu le tweet que j'ai utilisé en épigraphe de cet article, tu m'as peut-être déjà catalogué parmi les gens du deuxième groupe, ceux qui sont dérangés par ce que disent les autres. Ce n'est pas tout à fait ça—je suis peut-être plus inquiet que fâché, car à mon sens tes proclamations sur l'apocalypse à venir frisent la désinformation. Allons, tu m'as l'air de quelqu'un de sérieux, qui si je me souviens bien, connaît son journalisme et sa science politique, tu vois donc ce que je veux dire. Tu ne devrais pas te balader ta tablette à la main, à prophétiser la venue des Cavaliers de l'Apocalypse, parce qu'il y a quelque chose qui s'appelle une prophétie auto-réalisatrice et ça y ressemble. Et il n'y a pas que moi qui le dit, il y en a d'autres :

El sostenido desdén con el que desde el principio de la campaña la clase media cultural trató a Trump en las redes sociales creó su fortaleza. Esa actitud de superioridad banal manifestada en burlas e ironías terminó siendo la fuente de toda la energía comunicacional del empresario […] En el campeonato de burlas y parodias que se llevaron a cabo en apoyo de Hillary y que se multiplicaron por las redes sociales hasta el infinito, nunca consideraron preguntarse seriamente qué estaba encarnando para el electorado ese hombre rudimentario.

Le dédain soutenu avec lequel la classe moyenne a traité Trump sur les réseaux sociaux dès le début de la campagne a créé sa force. Cette attitude de supériorité banalisée, manifestée en blagues et ironie a fini par être la source de toute la puissance de communication du magnat…. Dans le championnat de blagues et de parodies mené à bien en soutien à Hillary et multipliées à l'infini sur les réseaux sociaux, personne n'a pensé à se demander sérieusement ce qu'incarnait ce rustre pour son électorat.   

Autrement dit, au cas où tu n'aurais pas encore compris, c'est ton incompréhension des électeurs de ton pays qui t'a amené là où tu es aujourd'hui. Et c'est à l'évidence la même chose, et pire, pour ceux qui ont conduit la campagne perdante. On peut dire beaucoup de choses, mais au final, ce qui compte, c'est gagner, pas perdre. Et tu as perdu. Oui, je sais que tu as parcouru le monde, que tu as lutté pour les laissés-pour-compte au-delà des mers, que tu es qualifié. Mais peut-être que tu ne comprends pas tout à fait ton propre environnement. Peut-être que comme moi une fois, tu t'es laissé éblouir par les lumières de la grande ville et es devenu aveugle à ce que tu as devant les yeux, à ces choses cachées dans les interstices le long du chemin, cachées dans ces coins sombres que la lumière n'atteint pas.

Et tu n'étais pas le seul : tes médias aussi ont fait défaut, ils n'ont pas non plus vu la réalité. Par conviction ou par commodité, leur interprétation de la réalité était biaisée, incomplète, erronée. Lis ça, par exemple :

¿existió de verdad el “shock” que con tanta rimbombancia describían ayer los medios de comunicación de medio mundo? Quizás, sólo quizás, el “shock” afectó sólo a la mitad de los estadounidenses, puesto que la otra mitad votó, a sabiendas y probablemente con gusto, […] El periodismo, antaño uña y carne de la sociedad, está cada vez más desconectado de esa sociedad sobre la que informa. Y lo está porque sólo informa sobre la mitad de la sociedad, la mitad que a los periodistas les interesa. A la otra mitad la ignoran sistemáticamente.

Est-ce qu'il existe vraiment, le “choc” qu'ont décrit hier de façon aussi retentissante les médias d'un hémisphère ? Peut-être, seulement peut-être, que le “choc” n'a affecté que la moitié de la population étatsunienne, vu que l'autre moitié a voté, en sachant et probablement avec joie… Le journalisme, qui faisait autrefois corps avec la société, est de plus en plus déconnecté de cette société sur laquelle il informe. Il en est ainsi parce qu'il informe seulement sur une moitié de la société. L'autre moitié, il l'ignore systématiquement.

Cela vaut la peine de se demander pourquoi on en est arrivé là, même quand c'était de bonne foi. Je crois, sans vouloir t'offenser, que c'est une affaire de classe. Selon ce commentateur :

La principal razón por la cual los medios de comunicación más importantes no parecen comprender las cuestiones de clase es precisamente que no hay diversidad socioeconómica en las redacciones. Pocas personas que crecieron rodeadas de pobreza terminan trabajando en las redacciones o publicando libros.

La raison principale pour laquelle les médias principaux ne semblent pas comprendre les questions de classe est précisément  qu'il n'y a pas de diversité socio-économique dans les rédactions. Peu de gens ayant grandi dans la pauvreté se retrouvent à travailler dans les rédactions ou à publier des livres.

Mais ne déprime pas. A la fin tu verras que ton Antéchrist supposé ne possède probablement pas assez de pouvoir pour ouvrir les portes de l'enfer. Parce que tu te rappelles l'équilibre des pouvoirs ? Les poids et contre-poids ? La vie va continuer, comme le dit cet article non sans humour :

las posibilidades de que Donald Trump le haga un siete al conjunto de derechos y libertades actual son escasas, por no decir nulas. Más allá, por supuesto, de retoques cosméticos y en el fondo intrascendentes […] EE.UU. también sobrevivirá a Donald Trump y al final de su mandato el país seguirá disfrutando de cifras de paro cercanas al pleno empleo, una renta per cápita muy superior a la española y la preeminencia cultural, económica, militar y científica sobre todos los demás países del planeta Tierra. Es decir los cuatro pilares sobre los que se sostienen los imperios.

Les possibilités que Donald Trump déchire le tissu actuel des droits et libertés sont maigres, pour ne pas dire nulles. Au-delà, bien-sûr, de retouches cosmétiques et insignifiantes… Les Etats-Unis survivront aussi à Donald Trump et à la fin de son mandat, le pays continuera à jouir de chiffres du chômage proches du plein-emploi, d'un revenu par tête très supérieur à celui des Espagnols et de la primauté culturelle, économique, militaire et scientifique sur tous les autres pays de la planète Terre. C'est-à-dire les quatre piliers sur lesquels tiennent les empires.

Au moins—et c'est une consolation pour les sots—tu n'es pas comme les progressistes de mon pays, dont je ne sais pas comment ils vont concilier le fait que le président-élu, qui est pratiquement d'extrême-droite, va annuler le Partenariat Trans-Pacifique et les autres traités dont ils réclament depuis longtemps le rejet. Vont-ils l'en remercier ?

Alors oui, la politique a ses bizarreries, mais prends-le comme une opportunité d'essayer d'enlever tes oeillères théoriques et académiques. C'est ton tour de patauger dans la merde, comme on dit. Mais tu verras que, comme toute bonne merde, elle fertilisera ton cerveau et l'ouvrira au monde réel. Bonne chance.

Ce billet a été originellement publié sur Globalizado.