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Une ville argentine récompense les meilleurs blogs scolaires sur la lutte contre la violence envers les femmes

mercredi 17 décembre 2014 à 20:16
Une image de l'un des blogs argentin qui ont gagné un prix Decilenoalaviolencia2014.blogspot.com.

Une image de l'un des blogs argentin qui ont gagné un prix Decilenoalaviolencia2014.blogspot.com.

L'Argentine a franchi une étape importante en 2009, quand elle a adopté la loi n° 26485, sur la “prévention, la sanction et l'éradication de la violence contre les femmes.” Depuis lors, il y a eu une floraison d'organisations engagées dans la sensibilisation à la violence fondée sur le sexe. Malgré ces progrès, cependant, le phénomène continue à augmenter en Argentine. En 2013, le pays a enregistré 295 féminicides [fr] en augmentation de 16 % par rapport aux données de 2012.

Pour la troisième année consécutive, le conseil municipal de la ville de Rosario a fait ce qu'il peut pour combattre la violence contre les femmes, en lançant une campagne de sensibilisation du public par l'attribution de prix aux meilleurs blogs scolaires qui traitent de la violence sexiste. Le gagnant de cette année a été l’Ecole d'enseignement secondaire (EESO) No. 572. L'une des vidéos de l'école offre des conseils de sécurité pour identifier un petit ami violent:

Dans une autre vidéo de la même école, un élève nommé Guido Roldan résume brièvement la loi n ° 26485 :

L'école San Martin de Porres No. 3143 a remporté le deuxième prix pour son blog, intitulé “decile NON a la Violencia de Género“ (Dis NON à la violence de genre). Dans un billet, le blog se penche sur plusieurs cas de violence fondée sur le sexe qui ont choqué l'Argentine au cours des dernières années. Il cite le cas de Wanda Taddei, que son mari a brûlée vive en 2010. L'affaire avait suscité une attention particulière en raison surtout de la manière dont le tribunal avait atténué la peine du mari, après que ses avocats eurent plaidé qu'il avait commis le crime dans un “état émotionnel violent.” L'affaire avait gagné les devants de la scène à cause des discussions sur l'impunité et aussi parce que plus tard elle avait inspiré d'autres “crimes par imitation“ .

Le mari de Mme Taddei a finalement été emprisonné à perpétuité, après les appels de ses parents, mais un flot de crimes similaires à travers l'Argentine a bientôt suivi.

Y el más reciente, el caso de  ”Wanda Taddei” en 2010, cuyo crimen derivó en una condena “ejemplar” de prisión perpetua para su esposo, Eduardo Vázquez, ex baterista del grupo Callejeros, de parte de la Cámara Federal de Casación Penal después de varias apelaciones por parte de la familia de la víctima. A partir de ese homicidio fueron registrados más de 50 casos similares, bajo la modalidad de violencia de género incendiaria.

Le plus récent cas est celui de “Wanda Taddei” en 2010, un crime qui a été sanctionné par une condamnation “exemplaire” à perpétuité par la Chambre fédérale de cassation pénale pour le mari de Mme Taddei, Eduardo Vazquez, l'ancien batteur du groupe musical Callejeros, après plusieurs appels par la famille de la victime. Depuis cet homicide, les tribunaux ont enregistré plus de 50 cas similaires impliquant des femmes brûlées à mort.

L'école Jesus de Nazareth No. 2046 a partagé le deuxième prix. Dans son blog, le groupe a écrit à propos de cas réels de violence fondée sur le sexe.

La vice-présidente du Conseil municipal de Rosario, Mme Norma López, a déclaré à l'ouverture de la cérémonie de remise des prix : 

Esta es una actividad muy querida por nosotros porque vemos el trabajo y el esfuerzo que ponen cada una de las escuelas y la forma en que se organizan, así como el interés que aportan para que nos percatemos que somos iguales, porque de eso se trata cuando hablamos de la violencia contra las mujeres.

Nous considérons que c'est une activité très importante, parce que nous voyons le travail et l'effort que chacune des écoles a investis. Nous voyons l'organisation qui y a été investie. Nous voyons aussi l'intérêt que les élèves affichent pour la diffusion de la sensibilisation à l'égalité, qui est la principale chose à retenir, quand on parle de violence contre les femmes.

Pour plus d'informations sur ce sujet, consultez la couverture spéciale de Global Voices sur 16 jours pour mettre fin à la violence à la maison et dans le monde [fr].

Des magasins vides demain en Russie ?

mercredi 17 décembre 2014 à 14:34
Shopping in tomorrow's Russia? Images edited by Kevin Rothrock.

Dans les magasins russes prochainement ? Montage d'images par Kevin Rothrock.

Alors que la Russie connaît sa pire crise monétaire depuis les années Eltsine, les consommateurs russes se ruent dans les magasins pour acheter tout ce qu'ils peuvent. 

Deux heures du matin le 17 décembre heure de Moscou : le photoblogueur Ilia Varlamov a raconté sur LiveJournal comment les Moscovites faisaient la queue devant les commerces de toute la ville pour acquérir les divers biens dont le prix est susceptible d'augmenter si le rouble continue sa dépréciation à l'ouverture de la journée de travail. Les Russes cherchent à se débarrasser de leurs roubles de toutes les manières possibles : en les vendant contre des dollars ou des euros, ou en achetant à tout-va électronique, alimentation et habillement.

Les Russes ordinaires semblent pris de panique, ils ne manquent pas de documenter l'effondrement sur Instagram et Twitter, sous des mots-dièse comme #кризис (#crise) et #ЧерныйВторник (#MardiNoir).Si le rouble dégringole, l'activité russe sur Internet est, elle, en plein essor.

Varlamov écrit :

Вы спите, а завтра с утра во многих магазинах будут пустые полки.

Пока одни бегут в обменные пункты скупать валюту, другие штурмуют магазины. Берут все, что не успело подорожать, в основном, конечно, технику, продукты, одежду. Люди спешат избавиться от рублей. В круглосуточных магазинах прямо сейчас стоят огромные очереди. Немного шокирующие фотографии сейчас люди публикуют в соцсетях.

Из-за резкого снижения стоимости рубля по отношению к другим валютам Россия в считаные недели превратилась в центр мирового шопинга. Процессинговые компании фиксируют рост транзакций по банковским картам нерезидентов в российских магазинах, да и сами ретейлеры говорят о притоке покупателей-иностранцев.

Vous dormez, mais demain matin c'est des étagères vides que vous trouverezdans de nombreux magasins.

Pendant que les uns courent les bureaux de change pour acheter dollars et euros, les autres dévalisent les magasins. Ils prennent tout ce qui n'a pas eu le temps de renchérir, surtout la technologie, l'alimentation, l'habillement. Les gens cherchent à se débarrasser au plus vite de leurs roubles. Il y a d'énormes files d'attente devant les magasins ouverts en continu. Les gens ont commencé à publier sur les médias sociaux des photos plutôt choquantes.

Du fait de la baisse brutale de la valeur du rouble par rapport aux autres devises, la Russie s'est transformée en l'espace de quelques semaines en un centre de shopping mondial. Les sociétés de traitement ont enregistré une croissance des transactions par cartes bancaires de non-résidents dans les magasins russes, tandis que les détaillants russes parlent quant à eux d'afflux d'acheteurs étrangers.

RuNet Echo a collationné plusieurs des photos relevées par Varlamov sur Instagram, et traduit en anglais les légendes russes.

#Икеа#очередь#ажиотаж#всескупают

A photo posted by Olga (@tishkina07) on

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IKEA, centre commercial Méga Biélaïa Datcha, Moscou. #queue #ruée #toutacheter

Ахаха, это моя новая любимая тефлоновая сковородка! Сегодня после работы отстоял двухчасовую очередь в М.Видео, чтобы ее купить. Там такой дикий ажиотаж! Народ, прекрасно понимая, что из-за грехопадения рубля буквально завтра утром цены взлетят вверх в два, а то и три раза, раскупает телевизоры и другую крупногабаритную бытовую технику, как горячие пирожки. #ЭкономическийКризис #ОбвалРубля #Ад #ЧерныйВторник #ЕвроСтоРублей #EconomicDepression #BlackTuesday #МВидео #Евро100 #Доллар80 #Очередь #Шоппинг #Shopping #Ахаха #Ahaha

A photo posted by Arkadiy (@arkadiymo) on

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Hahaha, ma poêle à frire anti-adhésive préférée toute neuve ! J'ai fait la queue deux heures aujourd'hui après le travail à MVideo pour l'acheter. La ruée sauvage ! Les gens ont bien compris qu'à cause de la chute du rouble les prix feront littéralement la culbute demain matin, deux ou trois fois, alors ils achètent des téléviseurs et de l'électro-ménager volumineux comme des petits pains.

#кризис #дефолт #мвидео #дурдом #этороссия #доллар #шопинг #очередь #санкции #евро #пустыеполки #авыкупили

A photo posted by Первая ДВЕРНАЯ ФАБРИКА (@roman_dveri) on

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#crise #faillite #mvideo #maison de fous #c'est la Russie #dollar #shopping #file d'attente #sanctions #euro #rayonnages vides

#кризис #дефолт #мвидео #дурдом #этороссия #доллар #шопинг #очередь #санкции #евро

A photo posted by Первая ДВЕРНАЯ ФАБРИКА (@roman_dveri) on

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#crise #faillite #mvideo #maison de fous #c'est la Russie #dollar #shopping #file d'attente #sanctions #euro

#очередь

A photo posted by Александра (@aleksandranosevich) on

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Et on ne voit même pas d'ici le début de la queue, elle tourne vers la droite et continue dans les allées.

В #мвидео творится что-то невероятное. Не доллары, так #техника, #кризис

A photo posted by Anastasia Zavertyaeva (@smailik_n) on

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Des scènes incroyables à MVideo. A défaut de dollars, de l'électronique.

Сегодня я снова не подготовилась с едой вне дома, тк даже представить себе не могла, что проведу днем в понедельник в Икее 5 часов, и это еще беременная подруга скостила очередь на доставку на 1,5 часа утром кашу и сейчас рис. #икея #понедельник #пп #дневникпитания #очередь #народвпанике #рубльничто

A photo posted by Кулинарный Блог ПП (@olga.lifestyle) on

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Aujourd'hui je ne me suis de nouveau pas préparée à manger dehors, car je ne pouvais pas imaginer que je passerais cinq heures lundi après-midi à Ikea, et même avec une amie enceinte qui a réduit l'attente à la livraison d'une heure et demie. Ce matin de la kacha et maintenant du riz.

Решили съездить в #ikea

A photo posted by @stilet_designer on

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On a décidé d'aller à Ikea.

Санкции напугали всех? Теперь подарки на Новый Год такие дарят? #рыбныйстол #тцтройка #ашан #подаркинановыйгод #последствиясанкций

A photo posted by @shy4ka_krashennaya on

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Les sanctions ont effrayé tout le monde ? Ou c'est ça les cadeaux de Nouvel An qu'on offre aujourd'hui ? #rayon poissonnerie # TTsTroïka #Auchan #cadeaux #sanctions

Des internautes russes ont critiqué ces partages de photos de longues files d'attente devant les magasins, qui selon eux amplifient la crise en Russie. Un utilisateur de LiveJournal écrit par exemple que ce n'est autre qu'une tentative de plus de semer la panique dans le public :

не понимаю в чем новость вообще. на календаре 17 декабря, последние годы эти очереди с безумцами в магазинах и пробки вокруг торговых центров – обычное дело для предновогодней истерии.

Je ne comprends pas en quoi c'est une information. On est le 17 décembre, ces dernières années ces files d'attentes insensées dans les magasins et les bouchons autour des centres commerciaux sont habituels pour l'hystérie d'avant Nouvel An.

Même en comptant avec la pression pour les cadeaux de fin d'année ou la panique induite par Instagram, le bon sens fait indéniablement comprendre aux consommateurs russes le pouvoir d'achat déliquescent du rouble. La ruée sur dollars, euros, aspirateurs, manteaux, nourriture et tout ce qu'on voudra ne dit que trop bien la défiance envers l'économie nationale—suffisante pour contraindre à des heures de queue dans un IKEA un mardi soir.

Kevin Rothrock a contribué à cet article.

Bahreïn : arrêtez tout, le fils du Roi nage, pédale et court !

mercredi 17 décembre 2014 à 11:42
Traffic comes to a standstill in Muharraq, Bahrain, today as the King's son takes part in a triathlon. Photograph shared by @MohdBucheeri on Twitter

Embouteillages à Muharraq, Bahreïn, alors que le fils du Roi participe à un triathlon. Photo partagée par @MohdBucheeri sur Twitter

Le 6 décembre, la circulation a été bloquée à Bahreïn car quelques unes des artères principales du pays ont été fermées de 7h à 11h du matin afin que le fils du Roi puisse participer à un triathlon.

Un enterrement a dû être reporté ; des transports aériens ont été perturbés, des voyageurs ont manqué leur vol ; des médecins n'ont pas pu se rendre auprès de leurs patients pour les soigner. Pendant ce temps-là, Cheik Nasser bin Hamad Al Khalifa nageait, pédalait et courait sur les routes du pays.

La plupart des bouchons ont été signalés à Muharraq, où se situe l'Aéroport International de Bahreïn. (Le pays a une superficie totale d'environ 780 kilomètres carrés.)

La surprise est venue des médias sociaux : les internautes bahreïniens, d'ordinaire frileux quand il s'agit de critiquer des membres de la famille régnante, se sont montrés extrêmement critiques et ce, sans déguiser leur identité.

Raena Sabt écrit :

Un enterrement a été reporté, on a bloqué des avions, fermé des routes. Autrement dit, les intérêts des citoyens sont le cadet de leurs soucis, tout ça parce que quelques personnes veulent courir !

Ahmed Bucheery a tweeté :

Quelle bêtise d'organiser une course qui fait fermer toutes les routes dans un pays aussi petit.

Et Mohamed Buali, un habitant de Muharraq suivi sur Twitter par 3890 internautes, de noter : 

Je n'ai jamais vu, comme aujourd'hui à Hidd, Arad et Muharraq, une telle organisation et un tel engorgement sur les routes de Bahreïn, ni même une telle atteinte aux intérêts des gens.

Il ajoute :

J'attends qu'un officiel respectable fasse des excuses à la population et reconnaisse que des erreurs ont été commises et que c'était mal organisé. Des gens sains d'esprit bloqueraient-ils des routes qui mènent à l'aéroport ?

Sur Vine, Mohammed Bucheeri partage cette vidéo : des passagers se rendent à pied à l'aéroport en poussant leurs bagages.

Mohammed Bucheeri est particulièrement agacé par la fermeture des routes car l'enterrement de son cousin a dû être reporté, la famille et les amis du défunt n'ayant pu se rendre au cimetière. Il envoie au Cheik Nasser un tweet qui dit :

Au Cheik Nasser,

Mon cousin est mort et nous attend au cimetière.
Personne ne peut se rendre à son enterrement.
Cette situation est-elle acceptable ?

Dans un autre tweet, il fait part de sa rencontre avec un agent de police :

J'ai dit au policier : un membre de notre famille est décédé et il faut que nous allions à son enterrement. Il m'a répondu de rentrer chez moi car il y avait une course et les routes étaient fermées.

Nombre d'internautes ont partagé des photos de gens faisant des kilomètres à pied pour se rendre à l'aéroport. Abdulla Al Jalahma partage cette image du tableau d'affichage des vols et demande :

Qui, en dehors des pauvres, en fera les frais ?

Sur son compte Twitter, le transporteur aérien national  explique que les vols ont eu du retard parce que les voyageurs ne sont pas arrivés à l'aéroport à l'heure :

Gulf Air vous prie de bien vouloir excuser les retards de ce matin sur certains de ses vols : des voyageurs sont arrivés tardivement à l'aéroport.

La limite, imposée par Twitter, de 140 caractères par tweet pourrait expliquer que la compagnie aérienne, sponsor du triathlon, ait omis d'évoquer pourquoi certains voyageurs étaient en retard.
Selon les internautes, des malades et des médecins ont également été affectés par ces perturbations. Abdulla Al Jalahma tweete :

Je viens d'apprendre que des personnes atteintes de maladies des reins n'ont pas pu faire leur séance de dialyse car les routes étaient fermées. Cette situation met leur vie en danger.

Mohammed Bucheery partage la photo d'une ambulance coincée dans les bouchons :

 

Une ambulance complètement immobilisée par les embouteillages. Puisse Dieu venir en aide à la personne malade qui se trouve à l'intérieur. Toute cette confusion est causée par un triathlon.

Et Abdulmonem Almeer relaie l'expérience d'une femme médecin :

Une doctoresse a quitté Galali à 8h30 et est  à présent bloquée à Busaiteen. Ses patients l'attendent et elle doit reporter ses interventions. Est-ce concevable?

Mais pour les habitants des villages de Bahreïn, sur qui pèsent des mesures de sécurité exagérées mises en place après la répression de manifestations pro-démocratie qui avaient eu lieu dans le pays en mars 2011, routes fermées et  barrages routiers sont un mode de vie.

Sur Twitter, Wasan s'adresse à la foule des partisans du régime :

Avez-vous ressenti la souffrance des gens vivant dans les villages? Avez-vous éprouvé ce qui s'est produit à Ekr quand le village a été assiégé pendant une semaine? Votre souffrance n'a duré que deux heures et vous n'avez pas pu le supporter.

Nous avons l'habitude d'avoir des routes bloquées à l'entrée des zones où nous vivons et d'attendre pendant des heures, sans pouvoir aller où bon nous semble. Et la cause, en général, c'est un contrôle de police. A votre tour, maintenant, d'en baver.

Mohamed Bueida compare les pneus que les manifestants font brûler  et la fermeture des routes occasionnée par la course :

Le triathlon d'aujourd'hui a fait voir la mort aux gens afin qu'ils acceptent d'avoir de la fièvre. Embraser des pneus sur la route vaut bien mieux (que le triathlon) car alors on rouvre les routes au bout d'une heure. Est-ce que c'est ça que vous voulez?

Les partisans du gouvernement rendent souvent l'opposition responsable des blocages routiers et des perturbations affectant leur quotidien, surtout quand il y a  des manifestations et des pneus qui brûlent. Cette fois, la situation épouse leurs intérêts.

A meme showing opposition leader Ali Salman saying the closed roads aren't his fault

Mème [document qui se diffuse très rapidement sur internet] partagé par beaucoup sur les médias sociaux. On y voit Ali Salman, le leader de l'opposition à Bahreïn ,  qui dit : ” Les routes fermées? C'est pas ma faute cette fois.”

Les Sundarbans du Bangladesh mis en danger par une marée noire

mardi 16 décembre 2014 à 21:15
Spotted deers forage at the Kokilmoni forest in the Sundarbans, a UNESCO world heritage site. Bagerhat, Bangladesh. Image by Muhammad Mostafigur Rahman. Copyright Demotix (5/11/2014)

Des cerfs tachetés paissent dans la forêt de Kokilmoni dans les Sundarbans, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO. Bagerhat, Bangladesh. Photo Muhammad Mostafigur Rahman. Copyright Demotix (5/11/2014)

Un pétrolier transportant 358.000 litres de mazout qui a sombré dans le fleuve Shela le 7 décembre a répandu sa cargaison sur plus de 60 kilomètres des Sundarbans. Situés dans le sud-ouest du Bangladesh, les Sundarbans constituent la forêt de mangrove d'un seul tenant la plus étendue du monde, d'une superficie d'une dizaine de milliers de kilomètres carrés, dont 60 % se trouvent au Bangladesh. Site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, les Sundarbans sont aussi l'une des plus vastes réserves pour le tigre du Bengale et procurent un sanctuaire à de nombreuses autres espèces.

RT SVP : “Une marée noire menace la faune sauvage, en particulier les dauphins et oiseaux rares des Sundarbans du Bangladesh”

La toute 1ère nappe de pétrole dans les Sundarbans menace le plus grand écosystème de mangrove au monde, site du patrimoine mondial de l'UNESCO

Catastrophe dans les Sundarbans >> les rives de la Sela devenus noirs comme du goudron Le pétrolier naufragé était en fait une péniche à sable modifiée

La marée noire aux Sundarbans menace des centaines d'espèces en danger.

D'après la presse, cette marée noire menace le sanctuaire pour dauphins de Mrigmari-Nondabala-Andharmanik. Les arbres de la mangrove sont également extrêmement sensibles à la pollution par les hydrocarbures, et de fait, ils commenceront probablement à mourir après la vie aquatique de la zone, typiquement la première à périr. Fahim Hassan a élaboré une infographie sur Flickr qui explique en détail la destruction.

Comme le montrent les images postées sur Facebook par Mowgliz Elisabeth Rubaiyat, la catastrophe tue déjà des animaux. Les autorités locales, jamais encore confrontées à une marée noire de cette ampleur, semblent prises de court, dépourvues qu'elles sont des équipements nécessaires pour réagir de façon appropriée. Al Jazeera rapporte que plusieurs pêcheurs concernés se sont résolus à nettoyer le pétrole répandu avec des éponges et des sacs.

Beaucoup ont critiqué sur Twitter la réaction des autorités :

Entretien avec l'organisation qui a travaillé sur la marée noire de 2010 du Golfe ! Sérieusement les gars… “Les autorités impuissantes dans les Sundarbans”

Un ministre du Bangladesh dit qu'une compagnie du Royaume-Uni a proposé de nettoyer la marée noire de 60 km qui menace la mangrove des Sunderbans

Opérations de sauvetage avec tamis et casseroles

Pour contribuer aux secours, les autorités ont expédié sur place un navire chargé de produits dispersants. Mais si ces produits chimiques sont déversés sans discernement, le remède pourrait être pire que le mal pour l'écologie locale. Quatre jours après la catastrophe, l'action de l'Etat paraît avoir peu d'effets, ce qui exacerbe les craintes d'une catastrophe écologique durable.

59 heures ont passé Le Bangladesh commence à diffuser du neutralisant à pétrole dans les Sundarbans

Le Ministre bangladais des Transports maritimes et fluviaux indique que la population locale a pu stopper la pénétration du pétrole dans la forêt à l'aide de filets, et qu'elle travaille aussi à séparer le mazout de l'eau pour éviter le pire. Le Service national des Forêts dirige l'opération avec 100 bateaux et 200 pêcheurs.

Le Service des Forêts a intenté un procès contre les propriétaires des deux cargos responsables de cette marée noire et leur réclame 1 milliard de takas (13 millions de dollars).

Il y a à peine un mois, avant la marée noire, voilà à quoi ressemblait la mangrove des Sundarbans :

Le blogueur Ahmed Sharif fustige le défaut de planification dans la gestion de catastrophe du gouvernement, qu'il dit se méprendre sur les enjeux :

দুর্যোগ ব্যবস্থাপনা বলতে কি শুধু বন্যা-জলোচ্ছ্বাস বোঝায়? গত দুই দশকে অর্থনৈতিক দিক থেকে দ্রুত অগ্রগতির সাথে সাথে যেসব ঝুঁকির সৃষ্টি হয়েছে, সেগুলির জন্যে আমরা নিজেদের তৈরি করতে পারিনি। নদীতে জাহাজের সংখ্যা আগের চেয়ে বহুগুণ বেড়ে গেছে, কিন্তু তার সাথে পাল্লা দিয়ে তৈরি হয়নি মনিটরিং এজেন্সিগুলি। জাহাজ তৈরি হচ্ছে যথেচ্ছভাবে, যাত্রী নেওয়া হচ্ছে অতিরিক্ত, ফিটনেসবিহীন জাহাজ চলছে, নদীর পানি দূষণ করছে জাহাজের বর্জ্য, নদীর মাঝে পার্ক করে রাখা হচ্ছে জাহাজ, সঠিক যন্ত্রপাতি ছাড়াই চলছে জাহাজ, চলাচলের সময় ঠিক করে দেয়ার পরেও কেউ মানছেনা – কেউ দেখার নেই। কাজেই দুর্ঘটনার সম্ভাবনা প্রতিদিন বেড়েই চলেছে। আর দুর্ঘটনার সম্ভাবনা বাড়লেও সেটার জন্যে প্রস্তুতি নেই আমাদের।

La gestion de catastrophes est-elle confinée aux inondations et cyclones ? Dans les dernières décennies, notre pays a connu un développement économique accéléré et des risques accrus. Mais nous n'avons pas pu suivre le rythme et nous préparer à ces risques additionnels. Les navires commerciaux se sont multipliés sur nos voies d'eau, sans que nos agences de contrôles suivent. De nombreux navires sont construits en-dehors des règles, transportent des passagers au-delà de leurs capacités. De nombreux navires sont inaptes à fonctionner, se débarrassent de leurs déchets de façon impropre, bloquent les voies d'eau n'importe comment, ne respectent pas leurs horaires—personne ne contrôle quoi que ce soit. Il en résulte un risque accru d'accidents, et nous ne sommes pas préparés à ces accidents et catastrophes.

L'utilisateur de YouTube A. K. M. Wahiduzzaman a mis en ligne une vidéo dépeignant les destructions causées par la marée noire :

Le cadavre du premier dauphin de l'Irrawadi, un animal rare, victime de l'incident a été découvert vendredi dernier. Selon la presse, la compagnie pétrolière Padma a réussi jusqu'à présent à enlever quelque 10.000 litres de mazout avec ses opérations de nettoyage. La compagnie propose de payer aux nettoyeurs volontaires 30 takas bangladais (environ 40 cents de dollars US) par litre de pétrole ramassé.

Le chanteur et blogueer Mac Haque commente sur Facebook :

Cette opération de nettoyage rudimentaire a de quoi déconcerter. L'offre de 30/= takas par litre de mazout récupéré a fait accourir des milliers d'individus, non pour sauver les Sundarbans mais pour glaner un peu de subsistance. A l'évidence ceci est une manne pour les plus pauvres d'entre les pauvres. Je n'ai pourtant entendu personne évoquer les risques pour la santé humaine des toxiques dangereux du mazout. N'importe où ailleurs dans le monde l'Etat aurait encouru un procès public pour mise en danger de la santé des citoyens. Je vois en perspective des milliers de gens pauvres et ignorants mourir dans les jours qui viennent par la grâce de la décision à courte vue de la Bangladesh Petroleum Corporation. Notre objectif devrait être non seulement la chasse aux dauphins morts, mais aussi les humains contaminés !

Il y a eu des manifestations pour réclamer l'interdiction pour les navires marchands et les péniches d'utiliser les fleuves et canaux des Sundarbans. A défaut de mesures gouvernementales efficaces, le Bangladesh devra continuer à se fier à la société civile et aux bénévoles dans cette crise environnementale.

Oubliez l'eau glacée, passez aux langues indigènes !

mardi 16 décembre 2014 à 19:40
Screenshots from some of the participants of the Indigenous Language Challenge

Captures d'écran de quelques vidéos des participants au défi des langues indigènes.

Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, le buzz généré en ligne en début d'année autour du “défi du sceau d'eau glacée” a contribué à une meilleure sensibilisation à la sclérose latérale amyotrophique (également appelée maladie de Charcot, NdT). Les participants se sont filmés en train de se verser de l'eau froide sur la tête, puis de mettre quelqu'un d'autre au défi d'en faire de même ou de verser un don pour la recherche d'un traitement.

Une idée similaire émerge aujourd'hui sur internet pour développer la sensibilisation aux langues indigènes. Dans le défi des langues indigènes, la personne qui l'accepte doit enregistrer une vidéo d'elle parlant une langue indigène et désigner quelqu'un d'autre pour faire pareil. Résultat : de nombreux participants du monde entier ont produit des vidéos, certains pour la première fois, pour partager leur langue sur internet avec fierté et encourager d'autres à en faire autant.

Sur Facebook, un groupe a été créé pour rassembler les liens vers les vidéos, et dans lequel les membres peuvent partager leurs motivations et entrer en contact avec d'autres participants. Beaucoup ont choisi de télécharger les leurs directement sur Facebook, où on peut maintenant entendre des langues nord américaines comme le kwak'wala et le lakota, ou encore le miriwoong australien.

Les recherches pour déterminer l'origine de ce défi sont toujours en cours, mais d'après l'administrateur du groupe, l'un des premiers participants a été James Gensaw, locuteur de yurok.

Qui sont ces participants ? Et pourquoi cette activité est-elle si importante ? La directrice du Laboratoire des langues amérindiennes à l'Université du Texas d'Arlington, Colleen Fitzgerald, fait part de ses réflexions dans le billet qu'elle a écrit pour le blog du Huffington Post :

La plupart de ces vidéos proviennent d'adultes qui acquièrent leur seconde langue. Pendant de nombreuses années, des pensionnats publics des États-Unis et du Canada ont pris les enfants des familles indigènes. Ceci a eu un effet considérable sur l'acquisition de ces langues. Les enfants ont perdu de précieuses années dans l'environnement familial quotidien, avec des parents et des grands-parents qui communiquent avec eux dans leur langue. “La maison”, c'est l'endroit où la langue des enfants s'épanouit et s'enrichit, et où les enfants acquièrent les différentes formes de discours qui permettent d'exprimer l'expérience humaine. Qu'est-ce qui se perd ? Tant de choses, depuis la langue de tous les jours, des leçons, des histoires drôles ou des recettes de cuisine, jusqu'à la langue rituelle des prières, des discours de cérémonie ou des histoires des ancêtres.

Voici deux exemples de participants, qui ont téléchargé leur vidéo sur YouTube. Jackelyn Seitcher parle le nuu-chah-nulth et partage ces mots après avoir accepté le défi.

Monica Peters saisit l'occasion pour montrer des traductions de textes en kanienkeha. Ensuite, elle met au défi les membres du groupe Facebook “Keeping the Kanienkeha Language Strong” [Protégeons la langue kanienkeha], les représentants de la communauté, les professeurs et les étudiants qui commencent tout juste à parler cette langue.

Le blog News From Native California contient d'autres vidéos.

Konwennenhon Marion Delaronde a elle aussi publié sa vidéo dans le groupe parlant kanienkeha (mohawk). Après avoir été mise au défi par Kehte Deer, elle a participé avec enthousiasme et a fait part de ses réflexions :

Je pense avoir entendu toutes les langues des différentes nations. Il faut que je vous le dise : vos langues sont toutes tellement belles. Parlez toujours votre propre langue si vous le pouvez. Cela donne de l'espoir. Je veux tous vous encourager à continuer à apprendre, à continuer à vous enseigner les uns aux autres, et à y mettre votre vie, à parler. Je suis si heureuse de pouvoir parler mohawk. Je ne le parle pas couramment, loin de là, mais je veux remercier tous ceux qui se sont enregistrés pour ce défi parce que vous m'avez inspirée.