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Les médias israéliens critiqués pour leur traitement du conflit de Gaza

jeudi 22 novembre 2012 à 23:56

Le dernier épisode de combats entre Israël et les activistes de Gaza a été couvert en continu en Israël, dont les médias ont largement fait leurs la narration du gouvernement et ses justifications de l'offensive. Les blogueurs et internautes de gauche d'Israël, non contents de critiquer le gouvernement tout au long de l'opération, s'en sont aussi pris à ce qu'ils ont vu comme une couverture biaisée des événements.

Le twittos israélien de gauche Uri Horesh a fustigé une reporter du Jerusalem Post qui a été chargé d'écrire un article sur la souffrance des animaux de comagnie dans le sud d'Israël. Voici leur échange [en anglais] :

‏@sharonudasin: Qui a des animaux de compagnie qui angoissent à cause du bruit des sirènes ? Si c'est votre cas, veuillez me contacter aujourd'hui pour un article. Merci ! #jpost

@urihoresh: @sharonudasin Vous écrivez pour The Onion ? [NdT : journal satirique américain]

‏@sharonudasin: @urihoresh non, c'est un vrai souci pour les propriétaires de chiens et chats dans le sud d'Israël !

@urihoresh: .@sharonudasin On assassine des enfants à #Gaza, et le Jerusalem Post fait un reportage sur les chiots d'Ashdod qui ont peur des sirènes. OK.

Le correspondant militaire de Channel 2, Roni Daniel, a été beaucoup critiqué à gauche où il est vu comme un va-t-en guerre. La journaliste Alexandra Belopolsky a écrit sur son blog de Saloona [en hébreu] :

“הגיע הזמן להפסיק עם הפינצטה”, קבע דניאל בקולו הרדיופוני שאין עליו עוררין, תוך שהוא מנסה “לחנך” את צה”ל לפעולה הנכונה לדידו. “הגיע הזמן להוציא את הפטיש הכבד. בשלב מסוים צריך לעבור למשהו יותר קשה ואלים”.

קל לפספס בתוך זרם הברברת המגויסת לדגל, נטולת הביקורת, הממלאת את המסכים בימים האחרונים, את עוצמת הזעזוע שאמור לייצר משפט כזה. ודווקא משום כך, אסור בשום אופן להקל בו ראש. מצב שבו עיתונאי בכיר, שאמור להעניק לצופים מידע ופרספקטיבה, קורא באופן בלתי מוסווה לאלימות צבאית באוכלוסיה בלתי-לוחמת הוא מצב שאסור בשום אופן לעבור עליו לסדר היום.

“Le moment est venu d'en finir avec les frappes chirurgicales,” a affirmé Daniel de sa voix radiophonique et autoritaire en voulant “éduquer” les forces de défense (IDF) sur ce qu'elles devraient faire. “Il est de temps de sortir le gros marteau. A un certain stade, il nous faut quelque chose de plus brutal et violent.” Dans le flux de bavardage patriotique et inconditionnel qui a rempli nos écrans ces derniers jours, on comprend pourquoi cette phrase n'a guère choqué. Et c'est précisément pour cela qu'elle ne doit pas être prise à la légère. Nous ne devons pas accepter une situation dans laquelle un journaliste de premier plan, supposé fournir à son auditoire information et analyse, appelle clairement à l'agression militaire contre une population civile.

L'éminent blogueur de gauche Yossi Gurvitz a tweeté :

התקשורת הישראלית, באופן שבו היא מדווחת על האירועים ברצועה, חזרה שני דורות אחורה, לימי פעולות התגמול. שוב היא שופר של מערכת הבטחון.

Dans leur façon de couvrir les événements dans la bande de Gaza, les média israéliens ont reculé de vingt ans, à l'ère des Opérations de Représailles quand ils servaient de porte-parole à l'institution militaire.

Analysant la symbiose entre l'Unité de Communication des IDF et les média d'Israël, Daniel Argo et Shiri Eiram ont écrit sur le blog de l'organe de surveillance des média Keshev [en hébreu] :

במלחמות הקודמות צה”ל היה “מזרים” מידע לכתבים הצבאיים, ומזין מערכות תקשורת בחומר וידאו ובהדלפות מהשטח. את החומרים שנאספו היו מערכות התקשורת “מעבדות” בצורה זו או אחרת, ומשדרות את מה שהתאים, או לא התאים, למהדורה. בקיצור – צה”ל היה זקוק לעיתונאים כשם שהם נזקקו למידע של צה”ל. אבל במבצע הנוכחי משהו השתנה…. התהליך בו הופך צה”ל לכלי התקשורת המרכזי, ולבעליו של המידע הבלעדי החשוב ביותר, הוא תהליך שבסופו המידע שמגיע לאזרח – מגיע משובש. חלק גדול מהאחריות במקרה זה נופל גם על כלי התקשורת בישראל – אלו שבוחרים לשדר את ידיעות דובר צה”ל מבלי לבדוק ומבלי לשאול שאלות. בסופו של דבר הם אלו המחויבים לאתיקה ולכללי עבודה עיתונאיים. דובר צה”ל, למרות שקל לשכוח זאת, מחויב לא לאמת אלא למטרות המבצעיות של צה”ל.

Dans les guerres précédentes, les IDF ‘alimentaient' les correspondants militaires en informations, et fournissaient aux organes des média, matériau vidéo et fuites du champ de bataille. Les média traitaient ce matériau d'une façon ou d'une autre, et diffusaient ce qui collait avec leurs programmes. En deux mots, les IDF avaient besoin des journalistes tout comme les journalistes avaient besoin des informations des IDF. Alors que dans l'opération actuelle quelque chose a changé… Le processus dans lequel les IDF deviennent un organe des médias en soi, et le possesseur de l'information exclusive et la plus importante, est un processus dans lequel l'information transmise au citoyen est inexacte. Une part de la responsabilité en incombe aux organes de média israéliens qui choisissent de diffuser les déclarations du porte-parole des IDF sans vérification des faits et sans poser de questions. Conclusion, ce sont les journalistes qui ont l'obligation de suivre les règles du travail journalistique véritable et éthique. De l'autre côté, l'obligation du porte-parole de l'armée, même si on l'oublie facilement, n'est pas la vérité, mais les objectifs militaires des IDF.

Pourquoi les fraudes électorales en Ukraine ne doivent pas être ignorées

jeudi 22 novembre 2012 à 18:27

Cet article fait partie de notre dossier central Relations internationales et sécurité

Militants de l'opposition et sympathisants se rassemblent devant la Commission électorale centrale à Kiev. Photo de ukrafoto ukrainian news, copyright © Demotix (5/11/12).

On se souviendra sans doute des élections législatives du 28 octobre 2012 comme de celles de la généralisation du vote de protestation, des décomptes des voix interminables dans les circonscriptions où les résultats étaient contestés, des allégations de fraude électorale et de la manifestation plutôt morose à Kiev. Cependant, les nombreux articles sur les médias sociaux, les émissions en direct sur internet et d'autres initiatives de diffusion de l'information ont rendu ces élections mémorables - sans parler des infractions qui ont eu lieu avant, pendant et après les élections. Via Twitter la journaliste de Ukrainska Pravda, Kateryna Avramchuk, a commenté ainsi la situation dans une des circonscriptions contestées :

@avramchuk_katya : Il y a une émission en direct sur le vol de nos voix […] Et vous ne voulez pas que les gens deviennent apolitiques après ça?

Manifestants à Kiev pendant la Révolution en 2004. Photo de Veronica Khokhlova.

Il ya 8 ans, la fraude électorale pendant l' élection présidentielle de 2004 a été à l'origine de manifestions connues sous le nom de Révolution Orange. L'opposition avait ensuite reconquis les élections mais n'a pas correctement enquêté sur les nombreuses infractions commises et n'a pas poursuivi les responsables. Certains accusés ont même  reçu des prix de l'Etat ce qui, en plus des conflits internes permanents, a finalement effrité le soutien de la population à la victorieuse équipe “Orange”.

Le comportement de nombreux électeurs ukrainiens est bien illustré dans ce commentaire sur Facebook [en anglais] :

…Les gens disent qu'ils ne veulent pas [se joindre aux manifestations] mais ils ont déjà donné leur voix - et maintenant laissons [les hommes politiques de l'opposition] se battre avec le régime pour leur [siège au parlement] seuls…

La situation post-électorale actuelle est la conséquence de l'impunité et de la corruption systématique qui prévaut en Ukraine. Elle offre également une nouvelle chance à l'opposition de réparer ses erreurs du passé.

Les hommes politiques et les citoyens ne sont sans doute pas d'accord sur la meilleure façon de remotiver les électeurs dans ces circonstances (organisation complète ou partielle d'un nouveau scrutin ou recomptage des voix dans les circonscriptions contestées). La plupart des Ukrainiens, cependant, pense que l'opposition doit rester unie cette fois-ci, engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de fraude électorale et ne pas baisser les bras, au lieu de simplement en parler.

Olga Ajvazovska, coordinatrice des programmes électoraux pour le réseau citoyen OPARA est [en anglais] contre une réorganisation du scrutin dans ces circonscriptions :

[…] Si cette semaine le monde a vu [la police anti-émeute] “compter” les voix et les candidats kidnapper les responsables [des commisions électorales] avec leurs tampons [officiels], alors dans 60 jours [au moment du nouveau scrutin] nous risquons d'être témoins de fusillades. […]. Certaines personnes pensent-elles vraiment qu'un nouveau scrutin va assurer la victoire de ceux qui ont déjà gagné dans ces circonscriptions ? […] Les gagnants ont perdu [à cause de la fraude], et les perdants vont gagner [en cas d'un nouveau scrutin]. Si personne n'est emprisonné pour falsifications, alors le destin de cette campagne a déjà été décidé.

Mykola Kniazhytsky, directeur général de la chaine de télévision TVi et candidat de l'opposition aux élections, est du même avis [en anglais]  que Ajvazovska :

[…] Les gens ont gagné honnêtement. Si nous décidons d'organiser de nouvelles élections, nous devrions le faire uniquement une fois que des poursuites judiciaires auront été engagées contre les falsificateurs. Sinon, nous les innocenterons et nous les encouragerons

Andriy Parubiy, un autre candidat de l'opposition, préfère un recomptage [en anglais] des voix à l'organisation d'un nouveau scrutin et a suggéré [en anglais] la création d'un registre national des fraudeurs aux élections, “du [Président Viktor Yanukovitch] aux responsables des [commissions électorales locales]” [en anglais].

Il reste à voir, cependant, si les personnes responsables de la crise actuelle seront traduites en justice.

ISN logoL'article et ses traductions en espagnol, arabe et français ont été commandés par International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat destiné à faire entendre les points de vue des citoyens dans les relations internationales et les questions de sécurité à travers le monde. Cet article a d'abord été publié sur le blog de l'ISN. Voir d'autres articles ici.

 

La dernière sensation sur LiveJournal, avec l'aimable autorisation des forces spéciales russes

jeudi 22 novembre 2012 à 15:20

1. Les “spetsnaz”, forces spéciales russes dépendant du FSB - les services secrets russes, l'ancien KGB -, destinées à la lutte contre le terrorisme, sont tristement célèbres pour leurs exactions à l'encontre des rebelles, mais aussi de la population tchétchène. 2. Tous les liens de ce billet sont en russe (Ndlt).
Le blog anonyme sur la plateforme Live Journal, hardingusha été créé le 15 septembre 2012. Actuellement, moins de deux mois après, ce blog dédié aux forces spéciales en Ingouchie occupe au classement général des blogs LJ le 452e rang. Divers articles publiés sur ce blog ont suscité plus de 4 000 commentaires. Quatre d'entre eux se sont retrouvés dans le top 25 d'octobre des meilleurs blogueurs du Caucase du Nord (classement mensuel effectué par un blogueur moscovite, timag82).

On comprend vite pourquoi ce blog est devenu si populaire : son auteur s'avère être un combattant des forces spéciales ingouches peu respectueux des autorités, qui fait son service dans une région montagneuse troublée frontalière de la Tchétchénie et de l'Ossétie du Nord. Ses articles recouvrent des thèmes variés et vont de la réflexion abstraite sur le thème du terrorisme ou de l'islamisme radical au récit d'opérations antiterroristes accompagné de vidéos et photos.

photo extraite du flux vidéo hardingush 

Par exemple, dans son article “Pour quoi se battent les boïéviki [rebelles tchétchènes]”, publié le 29 octobre, hardingush tente d'exposer son avis sur ce qui pousse les fondamentalistes à des actes de guerre. Il fait à cette question une réponse simpliste et bancale, mais sans doute proche de ce que pensent beaucoup de gens : les Ingouches sont un peuple belliqueux ; quand ils ne font pas la guerre, ils s'ennuient. Et ce fait est exploité par les islamistes fondamendalistes qui répandent leurs idées dans les couches pauvres de la société ingouche.

Всегда найдутся фанатики, лентяи, обиженные, недовольные, обделенные… С ними и проводится основная работа.

Des fanatiques, des fainéants, des ronchons, des mécontents, des frustrés, il y en a toujours… C'est avec eux qu'il faut faire un travail de fond.

Auparavant, dans un post intitulé “Cramponne-toi, Hassik”, hardingush a décrit l'un de ces “vauriens”. Hassik, ou Hassan Esmourziyev, est un boïévik présumé, qui menace au cours d'une arrestation d'actionner sa “ceinture de Chahid” [ceinture d'explosifs], vraisemblablement pour échapper à cette arrestation. Voici comment hardingush décrit ce qui s'ensuit :

Хасик поднимает футболку а там пояс. Но сотрудники не первый день на свете живут и видят, что у пояса нет проводов и кольца. Он еще не доделан. Они ему говорят, мол, Хасик, не гони беса, как ты будешь его взрывать? А он, не долго думая, достает хатабку, прижимает ее к поясу и тянет кольцо. Выстрел в руку и хатабка падает.

Hassik soulève son tee-shirt, il a une ceinture. Mais les collègues ne sont pas nés d'hier et voient bien qu'elle n'a pas de fil ni de goupille. Elle n'est pas opérationnelle. Hassik, faut pas nous la faire à l'envers, comment tu vas l'allumer ? qu'ils lui disent. Alors lui, ni une ni deux, il attrape une khatabka [grenade à main], la presse contre sa ceinture et la dégoupille. Un tir dans le bras, et la grenade est par terre.

Le malheureux Esmouriyev part se cacher dans une grange et finit par être arrêté quelques heures plus tard. Il était blessé aux deux bras et à la jambe. Pour illustrer son récit ironique, hardingush a ajouté des photos de la ceinture d'Esmouriyev [un exemple ici] et aussi des collaborateurs des forces spéciales qui ont donné les premiers soins au blessé.

L'écrivain pro-Kremlin Edouard Baguirov a approuvé sur Twitter ce genre de posts :

Кстати, показываю поразительно интересный, уникальный ЖЖ ингушского спецназовца: http://hardingush.livejournal.com ; я проглотил его весь, не отрываясь.

Au fait, voici un LJ unique et extraordinairement intéressant d'un militaire des forces spéciales ingouches : http://hardingush.livejournal.com ; je l'ai dévoré en entier, d'une traite.

D'autres observateurs sont moins impressionnés. Quelques-uns accusent hardingush de tenir un blog à des fins de propagande, particulièrement quand il tient des propos provocateurs comme celui-ci :

Если вы девушка и вас вербуют в смертницы, изнасиловав и сняв на камеру, то лучше вам связываться с ФСБ и требовать программу защиты свидетелей.

Si vous êtes une fille et qu'on vous recrute comme kamikaze, après vous avoir violée en vous filmant avec une caméra, vous feriez mieux de contacter le FSB [ex-KGB] pour exiger une protection au titre de témoin.

D'autres vont plus loin pour accuser l'auteur de propagande. Pour le blogueur ingouche Mahomet Tariyev, l'éloquence dont fait preuve hardingush le désigne comme une marionnette du gouvernement :

Мы ведь профессиональные журналисты, а не менты. Ваша грамотность, стилистика, развеяли последние сомнения. А спецназовца, который вам помогает вести этот блог стоит отправить исполнять его прямые обязанности.

Nous sommes des journalistes professionnels, pas des flics. Votre syntaxe et votre style dissipent mes derniers doutes. Quant au soldat des forces spéciales qui vous aide à écrire ce blog, vous devriez le renvoyer à ses occupations.

Les accusations de ce type sont un phénomène fréquent envers les auteurs de blogs anonymes. Quant à hardingush, il se dit honnête. Selon les maigres informations mises à disposition à son sujet, son éloquence est due au fait qu'il est issu d'une famille cultivée et a suivi une scolarité exemplaire jusqu'à l'université. Plus loin, il dit aussi:

Нет, я не ингуш, несмотря на такой ник. Да, я русский […] Нет, я не корреспондент. И не писатель. И упаси бог, не поэт.

Non, je ne suis pas ingouche, malgré mon pseudo. Oui, je suis russe […] Non, je ne suis pas correspondant [de guerre]. Ni écrivain. Ni, Dieu m'en garde, poète.

Certaines questions n'en continuent pas moins à se poser. L'historique des posts de hardingush fournit une courbe tout à fait intéressante. Durant le premier mois d'existence du blog, du 15 septembre au 20 octobre, hardingush publie, avec quelques interruptions, 22 articles. A partir du 22 octobre (durant les deux dernières semaines), il publie plusieurs fois par jour, en tout vingt-sept articles. Son rythme de publication a donc plus que doublé. Et, ce qui est curieux, juste au moment où son blog commence à jouir d'une certaine popularité sur le web russophone.

Un combattant des forces spéciales a-t-il le temps de poster quatre articles par jour pendant ses activités militaires ? Qui sait, en Russie, peut-être.

La communauté Guarani du Brésil dénonce une rivière “empoisonnée”

jeudi 22 novembre 2012 à 14:22
Footage of poisoned river in Ypoi, Paranhos, state of Mato Grosso do Sul. By Aty Guasu on Youtube.

Image de la rivière “empoisonnée” par Aty Guasu sur Youtube.

La vidéo montrant “l'empoisonnement” de la rivière Ypo'i, près du campement de la communauté indigène Guarani [fr] dans l'Etat de Mato Grosso do Sul, au Brésil, circule ces jours-ci sur le web. Survival International rapporte [fr] que les Guarani, en lutte pour la reconnaissance de leurs terres [fr], “pensent qu'il s'agit d'un acte délibéré et non d'un accident”.

 

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23 novembre, une Journée internationale contre l'impunité

jeudi 22 novembre 2012 à 10:33

Accountability (responsabilisation) : la prise en compte et l'endossement de la responsabilité pour des actions, des produits, des décisions et des politiques.

Impunité : en matière de droit international des droits humains, se réfère à ne pas  traduire en justice les responsables d'atteintes aux droits humains, ce qui constitue un déni des droits de la victime à la justice et à réparation.

Global Voices Advocacy, le site pour la défense des libertés numériques de Global Voices, soutient une démarche de responsabilisation pour que certains délits et crimes ne se répètent pas. Nous sommes particulièrement attachés à la liberté d'expression et nous avons été témoins d'une tendance alarmante à la cybercensure ces dernières années. Les lois contre la pornographie, pour la défense de la propriété intellectuelle, ou une supposée protection de la sécurité nationale sont de plus en plus souvent invoquées pour justifier des arrestations, et les internautes sont partout de plus en plus vulnérables face aux restrictions imposées à Internet, et face à la répression.

Source: boite à outils IFEX 2012

La répression contre les internautes par des régimes autoritaires est en augmentation. Des cyberactivistes sont emprisonnés, harcelés, parfois torturés et même tués pour s'être exprimés sur Internet et pour avoir dénoncé ces régimes autoritaires. Cao Haibao en Chine, des utilisateurs de Twitter à Bahreïn, le blogueur Ruy Salgado au Mexique, les utilisateurs de Facebook en Iran, les auteurs bulgares de la version locale de Wikileaks, des musiciens vietnamiens, et d'innombrables blogueurs et vidéo-activistes syriens ne sont que quelques exemples des affaires les plus récentes et connues.

Pour assurer le suivi de cette tendance inquiétante, nous avons lancé voici deux ans une carte interactive, Threatened Voices (Voix menacées), un projet de Global Voices Advocacy (Plaidoyer) destiné à effectuer une veille et à alerter sur le sort des net-citoyens en danger dans le monde entier.

De notre expérience tirée de ce suivi quotidien des atteintes à ces droits humains, nous savons que les délits et crimes qui ne sont pas dénoncés sont ceux qui se répéteront  L'impunité donne aux régimes autoritaires carte blanche pour réduire au silence l'opposition à leurs politiques, comme nous en avons été témoins en Syrie et avec d'autres régimes oppresseurs. Voici pourquoi il est crucial que les voix des internautes du monde entier s'élèvent pour demander la protection de leurs droits et libertés sur Internet.

Pour demander justice pour tous les artistes, journalistes, musiciens et écrivains réduits au silence par la force dans le monde, l'IFEX a décidé de faire de la journée du 23 novembre la Journée internationale contre l'impunité :

L'objectif de cette Journée est de demander justice pour ceux dont la liberté d'expression est bafouée, en attirant l'attention sur le problème de l'impunité. La Journée n'alertera pas uniquement sur ce qui créé et nourrit une culture de l'impunité, elle encourage les citoyens qui se sentent concernés dans le monde entier à agir, à faire entendre leur voix et à exiger la justice.

Global Voices Advocacy s'associe volontiers à cette campagne pour la liberté d'expression en ligne.

Vous pouvez y participer en envoyant une vidéo, une photo, un dessin, un texte court  (500 mots maximum) ou toute autre création, sur l'un de ces thèmes ou tous :

Pour un aperçu des problèmes liés à la censure en ligne, dans le monde entier, vous pouvez consulter notre page spéciale sur la cybercensure. Vous pouvez aussi lire notre bulletin de veille sur les libertés numériques, Netizen Report.
Merci à Rayna St. et Hisham Almiraat pour l'aide apportée à la rédaction de cet article