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A Bogotá, une amende pour “trafic de poèmes” incite les réseaux sociaux à défendre la poésie dans l'espace public

vendredi 29 mars 2019 à 20:37

“Jesús Espicasa dans son laboratoire poétique de rue”, photographie de Vladimir Diana, partagée sur son blog Ce Caudata. Utilisation autorisée.

L'amende infligée à un poète de rue pour avoir vendu ses poèmes sur la voie publique a mis le feu aux poudres dans le débat sur le rôle de la poésie et des arts dans la vie quotidienne en Colombie. L'histoire commence à Usaquén, une localité au nord de la capitale lors d'une foire artisanale le 10 mars dernier.

Jesús Espicasa s'était installé là avec sa vieille machine à écrire pour taper des poèmes de son cru et les offrir aux visiteurs en échange d'une contribution volontaire. Des fonctionnaires de la mairie et des vigiles ont quant à eux considéré qu'Espicasa “envahissait l'espace public” et lui ont demandé de quitter les lieux. Le poète a refusé, l'administrateur de la foire a appelé la police et l'incident s'est conclu pour Espicasa dans un commissariat de police non loin de là où il a été verbalisé pour l'équivalent de 260 dollars US (environ 230 euros), soit la sanction la plus élevée du code de police.

Interrogé sur la nature du délit commis par Espicasa, l'un des agents a répondu d'un ton goguenard que c'était “un trafiquant de poèmes”.

L'incident est parvenu jusqu'à la rubrique opinion de l'écrivain William Ospina dans le journal El Espectador, d'autres médias s'en sont fait l'écho et, quelques jours plus tard, il est sorti sur les réseaux sociaux. Toutefois, le débat est allé bien au-delà de l'incident. Non seulement l'amende a été fustigée, mais une réflexion a été ouverte sur le rejet des artistes de la part des autorités, et en particulier des artistes de rue.

Dans un entretien pour RCN radio, Espicasa a expliqué que ce n'était pas la première fois qu'il se passait quelque chose de cet ordre, et qu'il n'était pas le seul à avoir connu ce type de situations : “l'institution publique fait se déplacer [les artistes] dans la rue puis les traite comme des criminels”, observe-t-il.

Pour William Ospina, ce qu'il s'est passé en dit long sur la manière dont les institutions voient l'espace public et les artistes qui s'y trouvent. W. Ospina estime que l'amende doit être retirée et qu'il faut présenter des excuses à Espicasa :

No sólo merecen un espacio en la ciudad, merecen un homenaje de la ciudadanía y de las autoridades [pero] nuestra barbarie autoritaria les pone multas y los declara criminales. ¡En un país lleno de criminalidad verdadera y devorado por la corrupción! […]¿Por qué aquí les ha dado por llamar espacio público a un espacio del que cada vez más quieren expulsar a los ciudadanos, un espacio que privatizan cuando quieren de mil maneras distintas, donde la libertad está cada vez más restringida y donde expresiones como la música y la poesía terminan siendo tratados como delitos?

Ils méritent non seulement un espace dans la ville, mais aussi un hommage de la part des citoyens et des autorités [au lieu de quoi] notre barbarie autoritaire leur met des amendes et en fait des criminels. Dans un pays où la véritable criminalité est partout et qui est dévoré par la corruption ! […] Pourquoi a-t-on nommé espace public un espace dont on veut de plus en plus expulser les citoyens, un espace que l'on privatise à loisir de mille et une manières, où la liberté est de plus en plus restreinte et où des moyens d'expression comme la musique et la poésie finissent par être traités comme des délits ?

#PoésieÀLaRue

Sur les réseaux sociaux, on est accouru pour défendre le poète. Des utilisateurs tels que l'avocat et criminologue Daniel Mendoza ont indiqué que le fait était un moyen de faire taire la conscience collective :

La prison pour les écrivains et les poètes, la torture inquisitrice pour les traducteurs de la conscience collective, personne ne la veut toute nue, lui enlever les œillères et le bâillon c'est la laisser dans le for intérieur et afficher la vérité… c'est un attentat à la morale.

Dans le même temps, à l'initiative de la journaliste Yolanda Ruiz Ceballos a été lancé le hashtag #PoesiaALaCalle (‘Poésie à la rue’) par le biais duquel de nombreuses personnes ont partagé des poèmes et ont exprimé leur soutien à Espicasa. Dans la vidéo, Mme Ruiz Ceballos résume ce qui s'est produit et lit le début du poème Fin et début de la poète polonaise Wisława Szymborska [fr]:

Poésie à la rue Qu'ils ne verbalisent pas les vers.

Le premier tour de l'élection présidentielle slovaque résumé en mèmes mordants

vendredi 29 mars 2019 à 10:25

Collage des photos Facebook des deux candidats présidentiels slovaques qui se disputeront dimanche le second tour : Zuzana Čaputová et Maroš Šefčovič. Image : Zomri.online titrée “Second tour de l'élection.”

Note de la rédaction : cet article continet des images que des lecteurs pourraient trouver offensantes.

L'avocate et femme politique pro-UE Zuzana Čaputová a remporté le 16 mars le premier tour de l'élection présidentielle en Slovaquie, avec 40 pour cent des voix. Elle affrontera le deuxième arrivé, Maroš Šefčovič, un candidat indépendant soutenu par le parti populiste de gauche au pouvoir SMER, lors du second tour fixé au 30 mars.

Candidate sur un programme anti-corruption, Zuzana Čaputová milite ouvertement pour l'élucidation de l'assassinat du journaliste Jan Kuciak, dont la mort brutale en mars 2018 a profondément bouleversé la société slovaque.

Elle s'est fait connaître après avoir mené une campagne couronnée de succès pour la fermeture d'une décharge dans sa ville de Pezinok. La direction du site d'enfouissement de déchets avait des liens avec le puissant homme d'affaires Marián Kočner, qui est actuellement le principal commanditaire suspecté du meurtre de Kuciak.

Mme Čaputová a battu des candidats nombreux dans une compétition mouvementée qui a été illustrée avec des mèmes pleins d'esprit sur l'Internet slovaque. En voici quelques-uns.

L'ex-leader aspirant-juge

Le chef du SMER Robert Fico a été deux fois premier ministre de la Slovaquie, en 2006-2010 et 2012-2018. Après que les manifestations liées au meurtre de Jan Kuciak l'ont forcé à démissionner, il a décidé de se lancer dans une carrière judiciaire, lorgnant un poste à la Cour constitutionnelle.

Lorsque le président slovaque actuel Andrej Kiska a déclaré qu'il ne l'y nommerait pas, M. Fico a usé de sa position influente dans le parti pour bloquer la confirmation par le parlement de tous les candidats retenus pour la Cour constitutionnelle, dans l'espoir que le prochain chef de l’État serait plus coopératif. Les satiristes l'ont critiqué pour sa propension à placer ses intérêts au-dessus de ceux du pays en le comparant à l'empereur romain Néron.

“Et à la fin des fins je serai juge à la Cour constitutionnelle” Caricature de Róbert Fico en Néron par Zomri.Online, utilisée avec autorisation.

Devant tant d'opinions négatives dans le public, Fico a eu du mal à trouver un candidat à la présidence prêt à l'aider à concrétiser ses ambitions. Dans un retournement de dernière minute, le SMER a rappelé de Bruxelles le diplomate chevronné Maroš Šefčovič, commissaire européen à l'Énergie, pour représenter le parti à l'élection de cette année.

Officiellement, Šefčovič se présente en candidat indépendant, avec seulement le soutien du SMER. Il s'est donné un look de défenseur des valeurs chrétiennes, critiquant dans son adversaire Čaputová une “promotrice de l'agenda libéral” à cause de son approbation du mariage pour tous, de l'adoption par les couples de même sexe, et de l'immigration.

Les candidats xénophobes et ‘anti-système’

Autre homme dans le jeu : Štefan Harabin, Premier magistrat de la Cour Suprême, la juridiction la plus élevée de Slovaquie, et ancien ministre de la Justice dans le premier gouvernement Fico. Dans ces élections, il s'est peint en “anti-système” et a basé sa candidature sur un programme anti-immigrants et anti-islam.

La Slovaquie a le plus faible taux d'immigration de l'UE. Elle a aussi l'un des plus bas pourcentages de résidents musulmans du continent : moins de 0,1 pour cent de sa population, selon le Pew Research Center. Les tentatives de Harabin d'attiser la peur des migrants ont provoqué quelques moqueries des satiristes en ligne.

“Une migrante ! Et armée, avec ça !”, un mème montrant Anastasiya Kuzmina, une bi-athlète slovaque née en Russie, championne olympique. Image : Zomri.Online, utilisée avec autorisation.

Connu pour sa passion des uniformes dans le style de la Garde Hlinka, le candidat néo-nazi Marián Kotleba a été éliminé au premier tour avec 10 pour cent du total des voix.

Si ses principales aspirations politiques sont le retrait de la Slovaquie à la fois de l'OTAN et de l'UE, Kotleba a aussi défendu une plate-forme anti-LGBT. Ainsi, à côté de son slogan “Enfin, un président slovaque”, ses panneaux publicitaires arboraient des messages tels que : “La famille, c'est un homme et une femme. STOP LGBT !”

“La famille, c'est un homme, une femme et un chef” De la collection parodique d'affiches modifiées de Kotleba sur Zomri.Online, utilisée avec autorisation. Inscription originelle sur le panneau : “La famille, c'est un homme et une femme. STOP LGBT!”

Quand une autre des affiches de Kotleba proclama qu'il était le seul homme politique de Slovaquie à n'avoir pas “retourné sa veste”, des commentateurs en ligne louèrent sa constance, lui accordant qu'il est certes “le même nazi qu'il n'a cessé d'être”.

Le blog Cynical Monster ne s'est pas gêné pour rappeler la connexion entre les politiciens d'extrême-droite et leurs précurseurs idéologiques, avec une caricature titrée “Paradis cléricofasciste“.

“Alors s'il vous plaît, la Slovaquie qui était un tel trou à rats de partisans… Et maintenant ils ont le choix entre Harabin, Kotleba et Krajniak!” Image par Cynical Monster, utilisée avec autorisation.

L'Église du côté du candidat du parti au pouvoir

L'archevêque catholique romain Jan Orosch a mis en garde pendant une homélie publique (minute 35:20 de la vidéo) que voter pour Čaputová équivaudrait à un péché grave. Ce que n'ont pas avalé certains catholiques — son prédécesseur Róbert Bezák ainsi que le prêtre et philosophe tchèque Tomáš Halík ont pris le contrepied de la position de l'archevêque et exprimé un soutien public à Čaputova.

L'archevêque Jan Orosch: “Soutenir les candidats libéraux à la présidence est un péché grave. Presque aussi grave que la gourmandise !” Image par Cynical Monster, utilisée avec autorisation.

Ce faisant, d'éminents homme d’Église ont soutenu Šefčovič, ignorant son passé de membre du parti communiste, ou sa récente période soi-disant “libérale” de commissaire européen à Bruxelles. Une contradiction qui a fourni de nombreux mèmes.

“Pendant les temps du socialisme le plus rigoureux, j'étudiais directement à Moscou. Mais après ces cours, je courais toujours directement à l'église !”. Image par Cynical Monster, utilisée avec autorisation.

La confrontation du 16 mars

Après que les principaux candidats anti-système n'ont pas réussi à se qualifier pour le second tour, ils ont immédiatement commencé à se reprocher mutuellement leur échec.

Les organisateurs des manifestations “Pour une Slovaquie honnête” ont pris part à la campagne sans soutenir de candidature concrète. Ils ont parcouru le pays pour tenir des débats publics, et disent qu’ils ont appris que beaucoup de gens envisageaient Čaputová ou Harabin parce que tous deux proposaient le changement.

Quant à eux, la plupart des supporteurs d'extrême-droite de Kotleba ont dit considérer tant Čaputová que Šefcovič comme d'inacceptables libéraux occidentaux.

Čaputová, elle, a eu le soutien du scientifique et entrepreneur Róbert Mistrík, un autre candidat indépendant qui initialement s'en tirait bien dans les sondages, mais s'est retiré en dernière minute quand les enquêtes ont indiqué que Čaputová avait de meilleurs chances de l'emporter. Son nom était cependant imprimé sur les bulletins de vote et il a terminé en obtenant 0,15 pour cent des suffrages, qui ont été invalidés.

La blogueuse Paula Kentošová a raconté son expérience avec les gens disposés à voter pour Harabin ou Kotleba. Après avoir échoué à les faire changer d'avis, elle s'est mise à apprécier le style de Čaputová’ — qui a été félicitée pour avoir mené une campagne propre sans recourir aux attaques personnelles contre ses adversaires :

My neextrémisti by sme to mali robiť inak. Rozprávať sa, poukázať na fakty, ktoré presvedčili nás, poskytnúť možnosť na diskusiu. V momente, keď totiž začneme zaryto bojovať len za tú našu pravdu, v momente, kedy začneme urážať a znevažovať mienku tých, ktorí majú opačný postoj – v tom momente sme prehrali a meníme sa na tých, ktorých sa bojíme. Extrémistov.

Nous autres non-extrémistes devons nous y prendre différemment. Parler, montrer les faits qui nous ont convaincus, donner une possibilité à la discussion. Dans le moment où nous commençons à batailler seulement pour notre vérité, dans le moment où nous commençons à injurier et dénigrer l'opinion de ceux qui sont à l'opposé – dans ce moment nous avons perdu, et nous nous changeons en ceux dont nous avons peur. Les extrémistes.

Les 50 ans du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO)

jeudi 28 mars 2019 à 19:26

Pour les Burkinabés, le FESPACO n’est pas un événement comme les autres.

Capture d'ecran de la video de presentation du FESPACO via la chaine YouTube de FESPACO

Du 23 février au 2 mars, s'est tenu à Ouagadougou le 26ème Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui a coïncidé avec les 50 ans de cette biennale du 7e art africain.

La blogueuse et journaliste Alida Tapsoba citant Ardjiouma Soma, délégué général du Fespaco fait le point sur ces cinquante ans du FESPACO:

1969-2019…Cinquante ans c’est l’âge d’or qui nous interpelle sur notre passé et notre devenir; les acquis, le manquement et le repositionnement nécessaire pour mieux aborder l’avenir… 2140, le nombre de films projetés depuis1969. 160 prix décernés et 25 éditions…

165 films sur 1.000 inscrits ont été retenus pour cette édition du festival. 21 films dans la sélection court métrage documentaire; 15 pour celle court métrage fiction; 28 au niveau des séries télévisuelles; 12 films d’animation et 16 films des écoles de cinéma. 20 films en long métrage fiction de 16 pays africains, dont la diaspora, sont en lice pour le prestigieux trophée, l’”Etalon d’or de Yennenga”.

La journaliste camerounaise Jeanne Ngo Nlend, envoyée spéciale à Ouagadougou pour crtv.cm fait le bilan de cette 26ème édition:

455 projections ont été faites dans les différentes salles requises pour les compétitions, 65 projections en plein air dans les périphériques grâce à l’accompagnement des partenaires du Fespaco ont eu lieu et un montant de 145 millions de Fcfa ont été distribué aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel qui se sont réunis à l’occasion de cette grande fête du cinéma.

JK. Sidwaya, auteur chez sidwaya.info, citant Cheick Omar Sissoko, cinéaste malien et Secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), écrit:

Au cours de cette célébration des 50 ans, le premier bilan à relever, c’est le fait que le festival ait existé et survécu sur le continent.

Une pérennité due aussi à la volonté politique des différents gouvernements burkinabè. En 50 ans, le FESPACO a connu une grande mobilisation de par la présence massive des jeunes et des femmes et des acteurs à travers le monde.

Matthias Turcaud souligne la grande diversité des provenances, des pays, des langues et des thèmes dont traitent les cinéastes africains:

L'Algérie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Egypte, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Maroc, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Soudan ainsi que la Tanzanie se voient chacun représenté par un film; tandis qu'on compte deux films sud-africains, deux tunisiens et trois burkinabés – au total seize pays différents.

C'est ce que représente ce festival pour le Burkina Faso et les mesures de sécurité qui l'accompagnent qui a retenu l'attention de Soufiane Chahid écrivant pour le site telquel.ma:

Pour les Burkinabés, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) n’est pas un événement comme les autres. Le festival du septième art africain ressemble presque à une fête nationale. A l’aéroport, sur les panneaux publicitaires, dans les journaux, un seul thème revient : le FESPACO. Pour l’occasion, le dispositif sécuritaire mis en place est impressionnant : des soldats lourdement armés gardent les principales artères de la capitale. Impossible de circuler dans Ouagadougou sans être arrêté deux ou trois fois par des barrages de police qui vérifient l’identité des passagers et leur destination.

Tout est fait pour que les invités du Pays des hommes intègres (la signification de Burkina Faso) se sentent en sécurité.

Il faut reconnaître que le problème de la sécurité est très sensible au Burkina Faso. Ce pays est depuis quelques années en proie à des attaques de terroristes. Le blogueur ivoirien Noël Zako rappelle sur generationsnouvelles.info que trois attaques ont frappé la capitale, Ouagadougou, de 2016 à 2018, faisant au total près de 60 morts, alors que depuis début décembre 2018, une quinzaine d'attaques ont touché les régions du nord et de l'est du pays, tuant 80 personnes, parmi les civils et les membres des forces de l'ordre:

Les forces de sécurité étaient massivement déployées samedi à Ouagadougou, avec de nombreux barrages aux alentours du stade municipal, des blindés, ainsi que des tireurs d'élite sur les toits des immeubles. Ce sont quelque 2.000 hommes qui ont été mobilisés…

Malheureusement, le FESPACO a dû faire face à un cas d'agression contre une femme. En effet, Azata Soro, comédienne et réalisatrice burkinabè, a révélé que le réalisateur Tahirou Tasséré Ouédraogo au cours du tournage de la série pour la télévision Le Trône l'avait “insultée, frappée puis a cassé une bouteille de bière avant de taillader son visage, toujours marqué, sur la joue, par une cicatrice de plus de 8 centimètres”.

Les collectifs, Cinéastes non-alignées (CCNA) et Noire n’est pas mon métier dans une pétition en ligne, intitulée Soutenons Azata Soro ! Boycott de la série Le Trône, en compétition au Fespaco 2019, ont demandé avec succès à ce que la série soit exclue du festival.

En plus de la pétition, Achille Kouawo signale sur clapnoir.org que le hashtag #Me­me­pas­peur a été lancé:

Avec le hash­tag #Me­me­pas­peur lancé à la suite de la ren­contre, il est temps de dénon­cer toutes les formes de vio­len­ces dans le monde des arts et du cinéma. Il faut que le Fespaco prenne aussi son cou­rage pour ne plus accep­ter des films où les droits élémentaires ne sont pas res­pec­tés lors des tour­na­ges.

Dans un article qu'ils ont co-signé Revelyn Some, Jules César Kabore et Basile Sama rappellent sur burkina24.com que:

Le Rwanda a été doublement honoré pendant le cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Pays invité d’honneur, le film qui le représente en compétition officielle a remporté le laurier le plus convoité du cinéma africain : l’Etalon d’or de Yennenga.

Le trophée du cinquantenaire a en effet été décerné au long métrage fiction « THE MERCY OF THE JUNGLE » de Joel Karekezi. Un film duquel est d’ailleurs sorti le prix de la meilleure interprétation masculine qui a été attribué à Marc Zinga. Le tout, devant leur président Paul Kagamé, qui a assisté à la cérémonie de clôture aux côtés de ses homologues du Burkina Roch Kaboré et du Mali Ibrahim Boubacar Kéïta.

On peut voir ici le palmarès complet de cette 26ème édition du cinquantenaire du FESPACO.

A quelques jours des élections, l'Ukraine face à la désinformation, aux cyberattaques, et autres interférences russes

jeudi 28 mars 2019 à 13:30

Inquiets des intrusions russes dans les élections ? Voyez l'Ukraine

Des petits hommes vert-de-gris envahissent un cyberespace. Photo Filip Stojanovski, CC-BY.

Les Ukrainiens iront aux urnes dimanche 31 mars pour ce qui sera les premières élections nationales normales depuis la révolution d'Euromaïdan en 2014.

Sa péninsule de Crimée toujours occupée par les forces russes, un conflit armé persistant en Ukraine orientale, et des groupes d'extrême-droite toujours plus actifs : le pays est une cible de premier choix pour des opérations tant internes qu'externes de manipulation de l'information.

L'Ukraine est depuis 2014 au milieu des tirs croisés de la guerre de désinformation, avec une multiplicité d'acteurs s'efforçant de désorganiser son développement démocratique. Les élections tant à la présidence qu'aux sièges de députés seront un test crucial pour la démocratie et la stabilité de l'Ukraine.

Que peut Facebook contre les campagnes de désinformation ?

Une grande partie de l'action se déroule sur Facebook, qui est le réseau social le plus populaire du pays. Malgré les efforts persistants de la société civile et des groupes de médias, Facebook n'a que peu fait dans le passé pour répondre au problème de désinformation de l'Ukraine. Mais l'entreprise a changé de musique en janvier, quand elle a annoncé publiquement en janvier avoir pris des mesures pour riposter à certains de ces soucis.

Citant la menace d'ingérence étrangère, la compagnie a modifié ses conditions d'utilisation pour l'Ukraine pendant la période électorale, en interdisant toutes publicités politiques achetées depuis l'extérieur du pays (celles concernant les hommes et femmes politiques, les partis politiques, les slogans et symboles politiques, celles qui mobilisent ou découragent les électeurs) et en s'engageant à surveiller de plus près le comportement des utilisateurs.

Sous peu, le 17 janvier, Facebook indiquait avoir retiré, de Facebook et d'Instagram, de multiples pages et comptes liés à deux opérations malveillantes originaires de Russie et paraissant inclure des utilisateurs ukrainiens parmi leurs cibles principales.

Un agrégat de 289 pages retirées par la compagnie avait été actives en Asie centrale, dans le Caucase, les pays baltes, et ceux d'Europe centrale et orientale.

Facebook a aussi retiré 107 pages et 41 comptes Instagram qui opéraient particulièrement en Ukraine. Facebook décrivait leurs activités comme étant “la création de réseaux de comptes qui trompent sur qui ils sont et ce qu'ils font.” Ces comptes et pages étaient liés à des employés de Sputnik, l'agence russe d'information d’État, alors que les individus derrière se présentaient comme étant Ukrainiens.

Selon Facebook, ce réseau centré sur l'Ukraine diffusait des articles d'informations locales sur des sujets variés et dépensait autour de 25.000 dollars en publicités. Les activités du groupe étaient analogues à celles de l'Internet Research Agency (IRA) de Russie, qui, a-t-on découvert, a mené des opérations d'influence en ligne pendant les élections de 2016 aux États-Unis.

La désinformation russe en ligne contre l'Ukraine n'est pas née d'aujourd'hui

Il existe des preuves abondantes que les acteurs étatiques russes et leurs associés ont ciblé l'Ukraine avec des campagnes de désinformation dès 2014.

En 2016, le portail internet ukrainie Texty.org.ua mettait au jour un réseau coordonné de plus de 2.000 profils Facebook liés à une ferme à trolls russe, qui mena pendant près de huit mois une campagne en ligne cherchant à renverser le gouvernement ukrainien.

Une étude plus récente de VoxUkraine a dénombré plus de neuf millions de tweets liés à l'IRA, dont 750.000  en rapport avec l'Ukraine. Cette campagne de désinformation paraît avoir été déclenchée par la révolution d'Euromaïdan de 2014 et a constamment gagné du terrain avec l'occupation et l'annexion de la Crimée. La campagne a passé la surmultipliée au lendemain de la chute du vol MH17 de Malaysian Airlines dans l'est de l'Ukraine.

#Euromaidan protesters fill central Kyiv on Dec. 1, 2013. Photo by Alexandra Gnatoush. Used with permission.

Les manifestants d'#Euromaïdan emplissent le centre de Kiev le 1er décembre  2013. Photo Alexandra Gnatoush. Utilisée avec autorisation.

Ces exemples parmi d'autres ont conduit les chercheurs en désinformation de l'Internet Institute d'Oxford à déclarer que l'Ukraine pourrait bien abriter le “cas le plus avancé dans le monde de propagande informatique”.

Journalistes citoyens et chercheurs indépendants ont aussi joué un rôle essentiel pour contrer la désinformation russe et alerter à la fois le gouvernement ukrainien et la communauté internationale sur ses dangers. Malgré ces efforts et les appels des responsables publics — jusqu'au Président Porochenko, qui a proposé publiquement que Facebook ouvre un bureau ukrainien — Facebook est resté plutôt passif devant le problème jusqu'en 2019.

Il apparaît que l'ingérence russe dans les élections américaines de 2016 et la pression de l'opinion qui a suivi (à côté de la pression des législateurs étasuniens) ont contraint Facebook à réagir plus activement aux menaces de désinformation, surtout si elles proviennent de la Russie et ciblent les élections démocratiques.

Mais si les récentes actions de la compagnie paraissent être un pas dans la bonne direction, ce pourrait être trop peu trop tard.

Augmentation de la désinformation, des cyberattaques et d'autres types d'interférences

Il y a une limite à ce que Facebook ou toute autre plateforme technologique peuvent faire en réformant leur politique ou en consacrant plus de temps et de main d’œuvre au contrôle de l'activité des utilisateurs dans certains pays. En outre, il est permis de croire que certains de ces changements de politique peuvent empirer la situation en repoussant l'activité malveillante dans l'ombre.

Les utilisateurs de Facebook ont rapidement détecté plusieurs pages populaires au contenu politique apparemment ukrainien gérées depuis la Russie et postérieures à la mise en application par le réseau d'une vérification d'identité et de localisation pour les administrateurs de pages publiques populaires et de comptes vérifiés. En 2018, les services ukrainiens de sécurité d’État ont averti d'apparents préparatifs de la Russie pour influencer les prochaines élections en “achetant” les administrateurs de groupes Facebook populaires en Ukraine orientale et en embauchant des citoyens ukrainiens pour créer et enregistrer des sites web d'information de l'intérieur. Ces individus se voyaient proposer de l'argent pour disséminer du contenu élaboré en Russie à travers leurs comptes de médias sociaux et plateformes web. De cette façon, l'interférence étrangère serait beaucoup plus difficile à détecter, et encore plus à exposer ou contrer.

Les observateurs du Groupe de travail de l'élection ukrainienne affirment que l'objectif de la Russie n'est pas d'appuyer un candidat en particulier, mais plutôt de “délégitimer le processus électoral dans son entier”.

Et comme si les agissements des acteurs étrangers ne suffisaient pas, les activistes ukrainiens tels que les “bot busters” politiques continuent à dévoiler les preuves des tentatives de politiciens nationaux pour manipuler l'opinion publique en ligne par l'usage de comptes inauthentiques. S'ajoutant à cela, l'application problématique au cyberespace de réglementations dépassées sur la publicité politique offre des opportunités à d'autres manipulations.

Actuellement, les attaques de désinformation contre l'Ukraine sont plus actives que jamais, et les autres incidents de nature technologique sont également en plein essor. Dix jours seulement avant le scrutin, le directeur de la cyberpolice ukrainienne a annoncé que ses services ont constaté un accroissement des attaques contre l'infrastructure électorale de l'Ukraine par des groupes de hackers en lien avec la Russie. Quelques jours plus tard, un faux courriel sur les règles électorales était expédié au nom du Ministère ukrainien de l'Intérieur.

A côté du travail des services de sécurité d’État pour contrer les interférences étrangères pendant les élections, il est vital à l'approche du jour du scrutin que militants, chercheurs et société civile continuent à soutenir la vérification de l'information, les communications publiques et les observateurs des élections sur le terrain.

La polémique lors de la marche de la Journée de la Femme en Malaisie entraîne une enquête pour sédition contre ses organisatrices

jeudi 28 mars 2019 à 10:54

La marche de la Journée de la Femme en Malaisie. Photo de Suara Rakyat Malaysia (SUARAM)

Au moins sept organisatrices de la marche de la Journée des femmes en Malaisie ont été averties par la police du risque des sanctions pour d'éventuelles violations de la loi sur la sédition et de la loi sur la réunion pacifique.

Le 9 mars 2019, des centaines de manifestantes ont participé à la marche “Hentikan Keganasan, Hormati Perempuan” (Halte à la violence, respectez les femmes) à Kuala Lumpur, la capitale de la nation. Cette manifestation a émis cinq demandes officielles : Éliminer la violence liée au sexe et à l'orientation sexuelle, éradiquer le mariage d'enfants, assurer la liberté de la femme de faire des choix sur son propre corps et sa propre vie, garantir un revenu minimum correct, et assurer la destruction de la patriarchie.

La marche a duré plus de deux heures et a été suivie d'un programme court où plusieurs intervenantes ont discuté des cinq revendications. Les groupes féministes ont été rejoints par d'autres acteurs pour célébrer la Journée internationale de la femme. Parmi ceux qui ont participé à la marche il y avait des membres de la communauté LGBT. Cependant, certains reportages sur la marche ont mis en avant la présence de cette dernière, ce qui a faussé la qualification de l'événement comme une protestation LGBT.

Les groupes conservateurs qui s'opposent à la promotion des droits des LGBT ont rapidement réagi en ligne contre les manifestants de la Journée des femmes. La vie privée et la sécurité de certaines marcheuses ont été compromises après que leurs photos et leurs profils ont été partagés à travers les groupes de discussion et les pages de réseau sociaux. Certaines ont été menacées et intimidéees par des inconnus et même par leurs amis, leur famille et leurs patron.

Datuk Seri Seri Mujahid Yusof Rawa, ministre des affaires religieuses du pays, a ajouté du feu au vitriol en ligne quand il a accusé la marche de la Journée du Droit des femmes de “faire mauvais usage de l'espace démocratique pour défendre des choses qui sont mauvaises dans religion de l'Islam.”

La Constitution de la Malaisie garantit la protection des minorités, y compris celles qui s'identifient comme membres de la communauté LGBT. Mais ces dernières années, les groupes extrémistes sont devenus plus agressifs en exigeant l'application stricte des valeurs islamiques dans le gouvernement. La Malaisie est un pays majoritairement musulman.

Le 14 mars, la police a annoncé que sept organisateurs et organisatrices de la Journée de la femme sont sous enquête pour sédition et violation de la loi sur les rassemblements pacifiques.

Les défenseurs des droits humains ont rapidement soutenu les femmes leaders et les autres participantes de la marche. Le Joint Action Group for Gender Equality (Collectif d'action pour l'égalité de genre), une coalition de 13 groupes de défense des droits des femmes dans le pays, a publié une déclaration exhortant le gouvernement à cesser de persécuter les activistes des droits humains:

If we do not uphold the rights of certain group of persons – to the extent that individuals cannot peacefully express their interests – our credibility as a democracy is diminished. The government must guarantee “democratic space” for everyone. Not just for people the government – or even the majority – agrees with.

We urge the government to stop harassing women human rights activists and peaceful protestors. Instead, we urge the government to reaffirm the rights of all Malaysians to peaceful assembly and expression, and to state how it plans to address the rally’s five demands.

Si nous ne respectons pas les droits de certains groupes de personnes – au point que les individus ne peuvent exprimer pacifiquement leurs intérêts – notre crédibilité en tant que démocratie est affaiblie. Le gouvernement doit donc garantir un “espace démocratique” pour tous. Pas seulement pour les citoyens avec lesquels le gouvernement – ou même la majorité – est d'accord.

Nous appelons le gouvernement à cesser de harceler les militantes des droits humains et les manifestantes pacifiques. Au lieu de cela, nous encourageons le gouvernement à réaffirmer les droits de tous les Malaisiens à la liberté de réunion et d'expression pacifiques, et à énoncer comment il va répondre aux cinq revendications du rassemblement.

Gabungan Bertindak Malaysia, une autre coalition de différents groupes de la société civile, a déploré la réaction en ligne provoquée par les groupes anti-LGBT :

The deliberate mischaracterisation and the on-going hate campaign is regretfully, legitimising violence against LGBT. Do we want to see people harmed, tortured or killed just because they live life that we do not approve of?

La description intentionnellement déformée et la continuité de la campagne de haine sont regrettables et justifient la violence contre les LGBT. Souhaitons-nous voir des gens blessés, torturés ou tués simplement parce qu'ils vivent une vie que nous n'approuvons pas ?

Environ 24 groupes de la société civile ont signé une déclaration accusant le ministre des affaires religieuses de “renforcer la rhétorique publique néfaste et les préjugés envers les femmes, les personnes marginalisées et les personnes LGBT”.

The government must not take the side of the bullies. Denying a group of marginalised groups their right to participate in democracy is truly an abuse of democracy.

Le gouvernement ne doit pas défendre les harceleurs. Nier à un ensemble de groupes marginalisés leur droit de participer à la démocratie est vraiment une violation de la démocratie.

Queer Lapis a rediffusé l'histoire d'une participante qui a été intimidée après la marche de la Journée de la femme :

I have always been a resilient person, but moments like these truly break my heart. For two days after the march I was felt kinda scared and shameful of my activism, when I shouldn’t be! This is partly due to the heightened visibility and the impact on my family. People who were not there at the march don’t deserve to comment on it unless they have done their research. However, the haters’ version of “truth” is what some people want to hear and see so that they could continue to justify their hate!

I was weeping all night and through my sleep on Sunday. I knew I wasn’t alone in my struggle, I reached out to my friends, some of whom were there marching and some of whom weren’t. I’m thankful for people in my life who were truly proud of me for marching with them and on their behalf. They gave me encouraging words to honour my feelings and healings; I rebuilt my strength slowly.

J'ai toujours été une personne résiliente, mais des moments comme celui-ci me brisent vraiment le cœur. Pendant deux jours après la marche, j'ai eu un peu peur et honte de mon activisme, alors que je ne devrais pas ! Cela est dû entre autres à la visibilité accrue et à la répercussion sur ma famille. Les gens qui n'étaient pas présents à la marche ne méritent pas de faire des commentaires sans avoir fait leurs recherches. Cependant, la version de la “vérité” des détracteurs est ce que certains veulent entendre et voir pour qu'ils puissent continuer à justifier leur haine !

J'ai pleuré toute la nuit et pendant mon sommeil du dimanche. Je savais que je n'étais pas seule dans ma lutte, j'ai tendu la main à mes amis, dont certains étaient là et d'autres pas. Je suis rreconnaissante aux gens dans ma vie qui étaient vraiment fiers de moi d'avoir marché avec eux et en leur nom. Ils m'ont donné des mots d'encouragement pour honorer mes sentiments et mes guéries ; j'ai lentement reconstruit mes forces.

Ces tweets qui utilisaient le hashtag #WomensMarchMY ont dénoncé les mensonges des groupes anti-LGBT sur la marche de la Journée des Femmes :

Si vous vous demandez pourquoi il y avait des drapeaux de la fierté chez #WomensMarchMY c'est parce que nous sommes solidaires des autres groupes minoritaires.

C'est parce que nous, plus que quiconque, devrions savoir ce que c'est que d'être opprimé et exclu.

C'est parce que nous croyons en l'égalité.

Pas vous ?

La manifestation n'a pas été utilisée pour promouvoir les LGBT, mais plutôt pour mettre fin à la violence croissante à l'encontre de la communauté minoritaire, conformément à l'article 8(2) de la Constitution fédérale, qui interdit toute discrimination fondée sur le sexe.

Une autre déclaration collective de plusieurs groupes de la société a critiqué le motif malveillant derrière l'acte volontaire de désigner la marche comme un événement LGBT :

It is an irrational act to further polarise public views on LGBTIQ rights by leaning on conservative sentiments. It is an insidious attempt to weaken the existing solidarity between LGBTIQ activists and the feminist movement.

C'est un acte irrationnel de polariser encore plus les opinions publiques sur les droits LGBTIQ en s'appuyant sur des sentiments de conservatisme. Il s'agit d'une tentative insidieuse d'affaiblir la solidarité existante entre les militantes LGBTIQ et le mouvement féministe.

Le Centre pour le journalisme indépendant a signalé que deux journaux en malais semblaient avoir “négligé leur devoir d'information juste” en sensationnalisant la présence des LGBT dans la marche, déclenchant “une haine envers une communauté déjà marginalisée et à risque”.

Et enfin, Human Rights Watch a rappelé au gouvernement d'affirmer son engagement à abolir la loi sur la sédition et réformer la loi draconienne sur l'Assemblée pacifique [qui réglemente les manifestations en Malaisie] :

Rather than using abusive laws against people marching for basic rights, Malaysia’s government should be addressing the critical women’s rights issues that the march highlighted.

Plutôt que de se servir de lois abusives contre les personnes qui défilent pour les droits fondamentaux, le gouvernement de la Malaisie devrait s'attaquer aux questions cruciales des droits des femmes que la marche a soulignées.