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Bolivie : Le carnaval d’Oruro 2014 est déjà inauguré

mercredi 30 octobre 2013 à 22:32

carnaval-oruro

Bien que le carnaval d’Oruro se tienne en février, l’édition 2014 a déjà été inaugurée, pour respecter le chronogramme des activités. Le blog de la manifestation communique que lors de la cérémonie d’inauguration, organisée samedi 19 novembre 2013, l’organisation a présenté l’affiche officielle après avoir introduit plus d’une douzaine de groupes de danse. Ils attendent la participation de plus de 10 000 danseurs. L’affiche :

exhibe une image de la Vierge del Socavón et la danse typique d’Oruro, la diablada. La légende, Cultura en todo el mundo, fe en cada corazón [« Culture dans le monde entier, foi dans chaque cœur »] souligne le caractère dévotionnel de la manifestation.

L’Unesco considère ce carnaval bolivien comme l’une des « œuvres maîtresses du patrimoine immatériel de l’humanité ».

L’utilisateur de YouTube acfocarnavaldeoruro a mis en ligne une vidéo de l’inauguration et du lancement officiel de l’édition 2014 du carnaval d’Oruro.

Pour en savoir plus et suivre l’actualité de cette manifestation, consultez la page Facebook Carnaval de Oruro Bolivia – El Mejor del Mundo (A.C.F.O.). [liens en espagnol et français]

Espagne : L'Association des victimes du terrorisme s'en prend à Amnesty International

mercredi 30 octobre 2013 à 19:01
The Minister of the Interior, Jorge Fernandez Diaz, receives the president of the Association of Terrorism Victims, Angeles Pedraza. Photo from the Ministry of the Interior website.

Le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, reçoit la présidente de l'Association des victimes du terrorisme, Angeles Pedraza. Photo du site Internet du Ministère de l'Intérieur.

Quelques heures avant que la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) émette un verdict pouvant entraîner la sortie de prison de plusieurs membres de l'organisation terroriste basque ETA incarcérés en Espagne, l'Association des victimes du terrorisme (AVT) a publié nombre de tweets critiquant ce qu'elle considère comme le manque de soutien d’Amnesty International.

Dans son verdict, rendu public le 21 octobre, la CEDH a déclaré illégale ce qu'on a appelé la “doctrine Parot“, qui permettait l'application rétroactive de la version du code pénal amendée en 2003, rallongeant les condamnations pour les crimes commis avant son entrée en vigueur. Le verdict invite également les autorités espagnoles à remettre l'Etarra Ines del Rio en liberté “aussi rapidement que possible.”

Le jugement n'a pas seulement déchaîné une vive polémique sur les réseaux sociaux ; avant même qu'il soit publié, de nombreux internautes réfléchissaient déjà à ses possibles effets. Dans ce contexte, l’Association des victimes du terrorisme [espagnol, comme les liens suivants sauf mention contraire] a publié ce tweet :

Les portes de l'AVT sont ouvertes à Amnesty International s'ils veulent connaître la réalité des victimes. Mais ils sont plus pour ETA.

Un tweet qui a provoqué une avalanche de ripostes indignées comme celles-ci :

Que vous ayez subi le fléau du terrorisme @_AVT_ ne vous donne pas le droit d'insulter une organisation qui a passé 40 ans à sauver des vies innocentes.

Pendant la dictature argentine, Jorge Rafael Viela était d'accord avec @_AVT_: “Amnesty International est une entité pro-terroristes.”

L'AVT est une organisation répugnante contrôlée par l'extrême-droite qui utilise les morts comme moyen de pression.

@_AVT_ Vous faites se retourner les victimes dans leurs tombes.

Les internautes ont aussi laissé des commentaires sur les sites internet d'information et les journaux en ligne, pas seulement sur Twitter. Falcatruadas a écrit sur le Huffington Post :

Cuando dejaran de prostituir a las victimas estos malnacidos. Se les acabo el chollo.

Quand ces vils individus arrêteront-ils de prostituer les victimes. La partie est finie.

machao, un lecteur, au même endroit, a également critiqué le tweet d'AVT :

Toda esta gente de la AVT hace mucho tiempo que perdió toda su credibilidad y lo que es peor toda su dignidad. Qué mal debieron llevar el cese permanente de la actividad armada de ETA, se les acabó el chollo.

Tous ces gens de l'AVT ont depuis longtemps perdu leur crédibilité, et, ce qui est pire, leur dignité. Comme ils ont dû mal supporter la cessation définitive de l'activité armée d'ETA, pour eux la partie est finie.

C'est Amnesty International que d'autres internautes ont critiqué, comme lobonegro, accusant l'organisation de sympathies avérées sur le quotidien [conservateur] ABC :

Claro, claro. Y A.I. es una asociación benéfica para proteger a la gente decente y desamparada, ¿ verdad?. Como por ejemplo hace habitualmente en China, en Corea del Norte, en Cuba, en Venezuela, en Rusia y su paraíso de libertad o ahorita mismo en Siria o el cuerno sur de Africa. ¿ a que si?

Mais oui, mais oui. Et A.I. est une association de bienfaisance pour protéger les gens honnêtes et désemparés, vrai ? Comme par exemple elle le fait habituellement en Chine, en Corée du Nord, à Cuba, au Venezuela, en Russie et son paradis de liberté ou en ce moment même en Syrie ou la corne sud de l'Afrique. N'est-ce pas ?

L'usager de Twitter J.J. Salas endosse les déclarations de l'AVT :

Critiques et insultes à l'@_AVT_ pour dénoncer une réality, car A.I. s'est toujours positionnée en faveur des prisonniers d'ETA et jamais avec ses victimes.

Mais la large majorité des internautes a défendu le travail de l'organisation internationale. Daniel Morgado a écrit sur VdeVerdadNews :

Protest organized by ATV in Madrid. Photo from the blog Auténticos builders of peace.

Manifestation de l'AVT à Madrid. Photo du blog Auténticos constructeurs de paix.

La AVT vuelve a estar en boca de la gran mayoría de los españoles y las españolas, y no precisamente por sus méritos sino más bien por sus errores. Cabe recordar que según nos informaba el diario El Plural ya en 2007, esta misma asociación cuenta con el respaldo de grupos “tan democráticos y respetuosos” como son Alianza Nacional, La Falange, España 2000, Frente Nacional, Juventudes de la Falange Española,…; que “apoyan de manera inquebrantable a la AVT y sus reivindicaciones”. 

La grande majorité des Espagnols hommes et femmes, ont l'AVT à la bouche, et pas précisément pour ses mérites mais plutôt pour ses erreurs. Il convient de rappeler que selon ce que le journal El Plural nous a déjà appris en 2007, cette même association compte sur l'appui de groupes “aussi démocratiques et respectables” qu'Alliance Nationale, La Phalange, España 2000, Fronte national, Jeunesses de la Phalange espagnole…, qui “appuient de manière inébranlable l'AVT et ses revendications.”

D'autres usagers de Twitter ont relié pour rire le tweet de l'AVT à l'habitude de certains représentants du gouvernement de relier tout mouvement “gênant” à ETA :

Des inventeurs de “Le 15M[ars] c'est ETA,” “la PAH c'est ETA,” et “le 11M[ars] c'était ETA” arrive… @_AVT_: “Amnesty International c'est ETA”

Donc avec l'incorporation d'Amnesty International nous fermons maintenant le cartel.

L'AVT a été créée en 1981 et réunit les families des victimes d’ETA, de l’IRA, des Groupes de résistance anti-fasciste du premier octobre et des attentats islamistes. Sa présidente actuelle, Angeles Pedraza, a perdu sa fille dans les attentats de Madrid du 11 mars 2004 de Madrid [ces liens sont en français]. Au long de son existence, l'AVT a éré accusée d'être affidiée au Parti Populaire actuellement au pouvoir en de nombreuses occasions et responsable de conflits polémiques avec le précédent gouvernement du PSOE (socialiste) et d'autres associations de victimes du terrorisme de couleurs idéologiques différentes. Mais elle est aussi reconnue pour son action de défense des victimes et survivants du terrorisme.

Dans un entretien avec Paco Novales pour le site d'information Mas publié le 4 septembre 2013, la présidente de l'AVT, Angeles Pedraza, l'a formulé ainsi :

¿Cuáles han sido los logros y aciertos de la AVT desde su creación? ¿Ha habido algún error?
R: Somos humanos, así que errores tiene que haber. Pero la AVT ha tenido grandes logros en su lucha por las víctimas del terrorismo. En los duros ochenta ayudó a sacarlas de la clandestinidad a la que estaban obligadas a acogerle, supo movilizar a la sociedad contra la injusticia y frente a los terroristas, consiguió que empezase a aplicarse la doctrina Parot para hacer las condenas más justas,… y muchas más.

(…)

P.- Si tuviera capacidad para hacer o eliminar leyes, ¿qué medidas adoptaría?
R: Eliminaría todos los beneficios penitenciarios para los asesinos y adoptaría la cadena perpetua.

Quelles ont été les satisfactions et les succès de l'AVT depuis sa création ? Y a-t-il eu des erreurs ?
R: Nous sommes humains, il y a donc nécessairement des erreurs. Mais l'AVT a eu de grands succès dans sa lutte pour les victimes du terrorisme. Dans les dures années 80 elle a aidé à les sortir de la clandestinité dans laquelle elle était obligée de les accueillir, a su mobiliser la société contre l'injustice et contre les terroristes, obtenu que commence à s'appliquer la doctrine Parot pour rendre les condamnations plus justes,… et bien plus encore.

(…)

P.- Si vous aviez la capacité de faire ou supprimer des lois, quelles mesures adopteriez-vous ?
R: J'éliminerais tous les avantages pénitentiaires pour les assassins et adopterais l'incarcération à perpétuité.

Course contre la montre pour les anciens employés malades de Samsung en Corée du Sud

mercredi 30 octobre 2013 à 18:14

[Tous les liens renvoient à des pages en coréen sauf mention contraire]

Le méga-conglomérat Samsung fait face à de multiples procès dans plusieurs pays pour ses violations notoires du droit du travail [en anglais]. Cependant en Corée du Sud, le pays d'origine de ce géant de la technologie, où des liens étroits familiaux et économiques oeuvrent en sa faveur, ses anciens employés souffrant de maladies professionnelles se trouvent dans une lutte difficile avec Samsung.

Mais heureusement, des avancées positives ont été obtenues ce mois-ci. 

Movie poster/still photo of "Another Family" crowd-sourced movie revealing truth of Samsung's leukemia victim, Fair Use

Photo de l'affiche de “Une autre famille”, un film de financement participatif révélant la vérité sur les victimes de leucémie de Samsung, Fair Use Image

Le 18 octobre, un tribunal de Séoul s'est prononcé [en anglais] en faveur d'un ouvrier de Samsung qui est mort de leucémie aigüe, confirmant ainsi que la maladie a été causée par les conditions de travail pénibles et dangereuses de l'entreprise.

Début octobre, le film de financement participatif intitulé “Une autre famille” (bande-annonce ici), qui décrit les travailleurs atteints de leucémie et d'autres maladies rares alors qu'ils travaillaient dans les usines Samsung, a fait les titres de la presse internationale [en anglais].

Lors d'une audience de l'Assemblée Nationale le 22 octobre, d'autres révélations ont été faites sur l'attitude impénitente de Samsung envers les victimes, et plusieurs législateurs ont accusé Samsung de forcer les ouvriers qui n'avaient aucune idée des produits chimiques qu'ils manipulaient “à fournir eux-même la preuve de la manière dont ils ont contracté la leucémie”. Samsung a apparemment adopté une position défensive dans la procédure judiciaire – au lieu de réfuter activement la théorie que la leucémie est causée par l'environnement de travail, ils se focalisent sur l'annulation des plaintes des victimes par manque de preuves.

Cela a aussi mis en colère les internautes :

Plus de 80 personnes ont souffert et sont mortes de maladies incurables, mais Samsung ne bouge pas d'un pouce. Sérieusement, les victimes doivent-elles vraiment trouver elles-mêmes les preuves du pourquoi de leur leucémie ?  C'est plutôt à Samsung de prouver que la leucémie n'est pas d'origine professionnelle. Il n'y a pas qu'une seule mais plusieurs victimes. Il s'agit de l'entreprise qui fait des milliers de milliards de profit dans son domaine d'activité et qui se surnomme ‘Une autre famille' [dans son slogan publicitaire].

 

Le tribunal a conclu que la leucémie de l'usine de semi-conducteurs Samsung était un “accident industriel” [confirmant que Samsung est responsable de l'accident]. Cela va-t-il également influencer les autres procès ? Si Samsung souhaite devenir une vraie entreprise “nationale” représentant la Corée, ils devraient reconnaître leurs accidents industriels et devraient travailler à l'amélioration des conditions de travail.

Cette semaine, j'ai lu le livre “Une autre famille rejetée par Samsung” et je ne pouvais cesser de pleurer. Puisque mes amis s'y sont intéressés, je leur ai prêté le livre et ils m'ont demandé si tout cela est vrai… Samsung est un méga-conglomérat, mais nous devons encore trouver la vérité. Juste après avoir entendu que le jugement du tribunal confirmait qu'il s'agit d'un accident industriel, je me suis senti si soulagé.

Le temps presse pour les victimes – actuellement neuf procès sont en attente et, des 15 victimes qui ont intenté un procès, six sont déjà mortes. Le nombre total d'anciens employés de Samsung qui ont signalé une leucémie ou des maladies sérieuses a atteint plus de 200 (80 sont décédés), et après que leurs maladies sont prouvées comme étant d'origine professionnelle, ils doivent encore endurer un long processus bureaucratique et des questions juridiques de moindre importance.

Serbie : Jovanka Broz, veuve de Tito, meurt dans la solitude et l'oubli

mercredi 30 octobre 2013 à 12:44

Elle était une révolutionnaire, une ancienne combattante respectée, une icône du style, et elle était la première dame aux côtés du leader du seul pays socialiste au monde à avoir refusé d'être un satellite du bloc soviétique. Jovanka Broz (née Budisavljević), veuve du Maréchal Josip Broz Tito, est décédée à Belgrade [anglais] le 20 octobre 2013. Jovanka Broz a été saluée par des funérailles nationales le samedi 26 octobre dans la capitale serbe et a été inhumée dans le mausolée connu sous le nom de “La Maison des Fleurs” [anglais] auprès de son mari, 33 années après sa mort.

President Josip Broz Tito and Mrs. Broz, President Richard Nixon and Mrs. Nixon overlooking arrival ceremony on the South Lawn from the South Balcony of the White House; photo form the  White House Photo Office Collection, public domain.

Le président Josip Broz Tito et Mme Broz, le président Richard Nixon et Mme Nixon assistant à la cérémonie d'arrivée donnée sur South Lawn [la pelouse sud] depuis le South Balcony [balcon sud] de la Maison Blanche; photo issue de la collection du service photographique de la Maison Blanche, domaine public.

Jovanka Broz a passé sa vie à être aimée, détestée, louée et critiquée par de nombreuses personnes. Ceux qui n'avaient pas du tout d'opinion à son sujet sont des cas rares et isolés. Née dans une famille aux revenus modestes dans la région de la Lika (en Croatie), elle avait rejoint les forces révolutionnaires des partisans à l'âge de 17 ans et était rapidement devenue l'une des secrétaires de Tito. Leur idylle passionnée avait commencé pendant la Seconde Guerre Mondiale et ils s'étaient mariés en 1952. Elle était alors âgée de 28 ans et Tito de 60.

Bien que de 30 ans la cadette de son puissant époux, Jovanka était décidée, avec des opinions bien tranchées et exerçait parfois une influence phénoménale sur son mari. Ceux qui l'ont rencontrée au sein de cercles diplomatiques et politiques affirment qu'elle était une femme extrêmement intelligente, au maintien élégant. Il y avait aussi ceux qui, en Yougoslavie, et plus récemment en Serbie, critiquaient ses habitudes de consommation ainsi que celles de son mari, qui était un hédoniste bien connu aux goûts de luxe.  La vidéo ci-dessous montre Tito et Jovanka Broz à l'apogée de ce dernier en 1971, lors d'une visite d'Etat au président américain Richard Nixon.

Jovanka jouissait d'un style de vie jet-set lorsqu'elle était première dame de la République Fédérative Socialiste de Yougoslavie, mais a vécu les 30 dernières années de sa vie comme une recluse à Belgrade, dans la pauvreté, n'ayant jamais hérité du moindre bien de son défunt mari ni reçu grand chose de l'Etat. Des informations ont commencé à apparaître en 2005 sur des blogs, et plus tard dans les médias, sur les conditions dans lesquelles l'ancienne première dame vivait – sans chauffage, avec des fuites de toiture, des portes qui ne fermaient pas, dans une vieille maison délabrée de Dedinje, quartier autrefois huppé des environs de Belgrade. Depuis sa mort, le blog Bašta Balkana a fait référence [serbe] à l'un de ces articles de 2005, quand Jovanka avait reçu des visites. Il décrit le piètre état de la maison dans laquelle elle vivait ainsi qu'une conversation avec la soeur de Jovanka, Nada. Le journaliste avait alors demandé :

- Živi li vaša sestra ovde potpuno sama i bez grejanja?! Kako je moguće da se nadležni godinama oglušuju da joj stvore elementarne uslove za život?!

- U ovoj ledari, moja sestra živi sama i to godinama traje – odgovara Nada. – Ponekad ostane i bez struje, nekad se prekinu telefonske veze, plafon prokišnjava. Ali nije samo ona ugrožena. Njenu sudbinu dele i njene komšije. I oni su danima bez grejanja.

- Votre soeur vit-elle vraiment toute seule et sans chauffage ? Comment est-il possible que les [institutions] responsables de cela négligent de lui fournir des conditions de vie décentes ?!

- Ma soeur vit toute seule dans ce congélateur et c'est comme ça depuis des années, répond Nada. Parfois elle se retrouve également sans électricité, parfois la ligne de téléphone est coupée, le plafond fuit. Mais elle n'est pas la seule à être en danger. Ses voisins partagent le même sort. Ils sont eux aussi laissés sans chauffage pendant des jours. 

Le gouvernement a ensuite réagi assez rapidement après la diffusion de ces informations et Jovanka et ses voisins se sont vu offrir occasionnellement une certaine assistance ainsi que des réparations pendant les quelques années qui ont suivi. Jovanka s'est tenue aussi loin que possible du regard du public, bien que l'intérêt des médias ait été éveillé. Dans les mois qui ont précédé sa mort, consciente du déclin rapide de sa santé, l'ancienne première dame de Yougoslavie a décidé de publier ses mémoires, recueillies par l'auteur Žarko Jokanović. Le livre, intitulé “My Life, My Truth” [Ma Vie, Ma Vérité], est sorti seulement trois semaines avant son décès [serbe] et est vendu dans les kiosques à journaux au prix de 449 dinars (soit 4 euros).

Le blogueur David Bailey, un expatrié britannique vivant dans les Balkans, a évoqué les propos du Premier Ministre serbe Ivica Dačić aux funérailles nationales de Jovanka Broz ce samedi, se demandant si les mots de ce dernier étaient vides de sens ou réellement sincères :

L'absence de service funéraire religieux était le souhait de Jovanka et de sa famille.

Le Premier Ministre serbe Ivica Dacic a ouvert les hommages lors de la cérémonie funéraire en déclarant: “Ce jour marque le départ de la dernière icône de l'ex-Yougoslavie.” Il a déclaré qu'il était temps d'admettre que le traitement qui lui a été réservé après la mort de son mari était un “péché”.

Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, il n'y a pas d'opinion majoritaire sur la personne de Jovanka Broz. Certains disent qu'elle était “une icône” [photos], “une héroïne”, d'autres la qualifient de “sangsue” et d'”imposteur”, tandis que quelques uns déplorent simplement le mépris du pays pour sa propre histoire et sa négligence envers Jovanka Broz ces dernières décennies. Il n'y a que très peu de positions intermédiaires et il n'y a pas de mots-dièses particuliers à leur suite, mais les gens parlent visiblement de son décès, qui, à bien des égards, met un point final à une époque terminée il y a 30 ans. Quelles que soient leur opinion et leur appartenance politique, de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ont posté “Bella Ciao”, une chanson italienne souvent chantée par les partisans d'Italie et de Yougoslavie avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale, rendue célèbre par Giovanna Dafinni au début des années 60, et souvent associée à Jovanka Broz. Tetka, un portail serbe populaire, a écrit [serbe], dans un article intitulé ”Bella Ciao – The Song That Saw Jovanka Broz Off” ["Bella Ciao - La chanson d'adieu à Jovanka Broz"] :

A možda nam je ovim taktovima na svom poslednjem ispraćaju poslala poruku o ujedinjenju, ideji koja je sve nas na prostorima bivše zemlje razjedinila do krvavih ratova jer ova pesma u Italiji i jeste postala popularna kao pesma u kojoj je ujedinjena jedna ideja.[...]

Koliko je ova pesma popularna i danas kao himna pobune, dočaraće vam podatak da su ove godine u Turskoj, buneći se zbog planova da se na mestu poslednjih “zelenih pluća grada” u Istanbulu grad tržni centar, mladi koji su protestovali protov ove odluke premijera Erdogana pevali ovu pesmu.[...]

Jovanke Broz srpska javnost se setila tek kada je dospela u bolnicu i to onda kada više nije sama mogla da donosi odluke. Dok je mogla, odbijala je lečenje kao da je jedva čekala da ode sa ovog sveta, iz društva koje ju je stavilo u izlolaciju i zaboravilo je.

Ou peut-être que dans son dernier adieu, elle nous a envoyé un message pour que nous nous unissions à travers cette mélodie, après nous être divisés sur le territoire de cet ancien pays pour une idée, à travers des guerres sanglantes, parce que cette chanson est devenue populaire en Italie en tant que chanson d'unité. [...]

Un événement survenu cette année en Turquie a démontré la popularité de cette chanson en tant qu'hymne révolutionnaire, lorsque de jeunes manifestants, se soulevant contre la construction d'un centre commercial à la place des “derniers poumons verts de la ville”, ont chanté cette chanson alors qu'ils manifestaient contre cette décision du Premier Ministre Erdogan.[...]

Le public serbe s'est souvenu de Jovanka Broz seulement lorsque celle-ci s'est retrouvée à l'hôpital, et seulement lorsqu'elle s'est trouvée dans l'incapacité de prendre ses propres décisions. Aussi longtemps qu'elle en a été capable, elle a refusé les traitements, comme si elle n'en pouvait plus d'attendre de quitter ce monde et cette société qui l'avaient condamnée à l'isolement et à l'oubli.

La Bulgarie, débordée par les réfugiés syriens, demande l'aide de l'Union Européenne

mercredi 30 octobre 2013 à 12:39

La Bulgarie pays membre de l'Union Européenne le plus proche de la Syrie, récolte plus que sa part des quelques 5000 réfugiés qui fuient chaque jour ce pays . Souffrant d'un manque de préparation et d'une inexpérience de la gestion d'un tel afflux de réfugiés en quête de logements, nourriture et protection, la Bulgarie a sollicité un soutien technique et financier de l'Union Européenne. Cependant certains ministres du gouvernement bulgare auraient proposé (lien vers Euronews en anglais) qu'une partie de ce financement soit utilisé pour construire un mur de plus de  30 km le long de la frontière avec la Turquie de façon à empêcher l'immigration  illégale.

Open Democracy nous explique le problème:

Du point de vue géographique, la Bulgarie n'est pas si éloignée que cela de la Syrie. Ayant une frontière commune avec la Turquie, la Bulgarie est l'État membre de l'Union Européenne le plus proche de la Syrie pour celui qui voyage par route ou par le train. Par conséquent, au titre  de point d'entrée le plus probable dans l'Union, la Bulgarie devrait être bien équipée pour faire face au défi que représentera dans les mois qui viennent, les nouvelles vagues attendues de réfugiés syriens. Malheureusement cela ne semble pas être le cas [...]

Une décision de la Commission Européenne pour attribuer une aide éventuelle à la Bulgarie lui permettant d'affronter cette situation est attendue cette semaine. On sait déjà que Kristalina Georgieva, commissaire européenne pour la coopération internationale, l'aide humanitaire et la réponse aux crises, a fait remarquer que les autorités bulgares manquent d'expérience dans la gestion de ce type de situation et viennent déjà d'échouer dans l'anticipation de cette crise.