PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Le président du Cameroun accuse Boko Haram d'attaquer pendant le sommeil des militaires

jeudi 22 mai 2014 à 20:16

Dans la nuit du 16 mai 2014, des éléments de la secte islamiste nigériane Boko Haram ont pénétré dans le Cameroun voisin et attaqué un camp d'ouvriers chinois à Waza, tué une personne et enlevé dix autres. Que Boko Haram ait réussi à exécuter une attaque aussi audacieuse dans une zone soumise à un état d'urgence de fait et sillonnée par la Brigade d'Intervention Rapide (BIR) camerounaise, a largement choqué.

L'attaque de Waza est survenue la veille du Sommet de Paris sur la sécurité au Nigéria [anglais], réuni par le président français François Hollande avec la participation des chefs d'Etat du Nigéria et des pays voisins, dont le Cameroun. Que la rencontre ait lieu à Paris au lieu des capitales africaines d'Abuja, Yaoundé, Niamey ou N'djamena en a agacé beaucoup sur les médias sociaux.

Au sommet de Paris, les chefs d'Etat ont déclaré une guerre totale contre Boko Haram. Pendant la conférence de presse qui a suivi, le président camerounais Paul Biya a avancé sa justification pour la facilité avec laquelle Boko Haram a attaqué Waza :

Mais je dois dire tout simplement que Boko Haram utilise des tactiques assez différentes et assez pernicieuses. Généralement ils attaquent la nuit à partir de minuit et une heure du matin. Combien d’unités sont en éveil à ce moment-là? Et puis Ils profitent de la fluidité de la liberté dans le pays pour envoyer des observateurs le jour. Ils utilisent donc l'effet de surprise et la supériorité numérique. Là où vous avez 15 soldats, ils envoient 100 personnes avec un armement lourd.

Sans surprise, la réaction aux propos présidentiels n'a pas tardé en ligne. Ngum Ngafor questionne :

Vous vous rendez compte, M. le Président [Paul Biya], que vous venez de nous donner l'équivalent politique de “mon chien a mangé mon devoir” 

Dernier Pharaon Noir se demande :

Et le blogueur Florian Ngimbis de ricaner :

L'attaque de Waza

Explication du président mise à part, l'opération de Boko Haram à Waza a laissé les médias sociaux perplexes sur la façon dont les attaquants s'en sont tirés :

Comment #Boko Haram a pu se battre avec des soldats pendant plus de 3 heures sans que la police et l'armée soient capables d'envoyer des renforts et du soutien ?

Edouard Tamba a révélé une des raisons pour lesquelles Boko Haram a eu les coudées franches à Waza :

Une affirmation confirmée ultérieurement par un officiel camerounais de haut rang, qui a révélé à une agence de presse française que 

All the helicopters that might have been used to survey the border area and help with the search were in the capital Yaounde ahead of the 20 May National Day military parade.

Tous les hélicoptères qui auraient pu servir à surveiller la frontière et aider aux recherches étaient dans la capitale Yaoundé en vue du défilé militaire de la fête nationale le 20 mai.

Pareille erreur dans les priorités a conduit Jean Francis Ahanda à cette remarque ironique :

Les usagers des médias sociaux se sont aussi adressés à leurs dirigeants pour qu'ils justifient que le président français, et non un président africain, ait convoqué le sommet. Samuel Victor Iyabi a mis ses lecteurs au défi avec l'exercice suivant :

@africaninmotion a été bien plus direct :

Goodluck n'a pas pu inviter Paul Biya à la Villa Aso [bureaux et résidence du président du Nigéria] pour parler de Boko Haram autour d'un bol d'Egusi [une soupe spécialité du Nigéria] ? Il fallait Hollande ?

Cameroon Community n'a pas mâché ses mots à la vue du président français entouré par les chefs d'Etat africains lors de la conférence de presse d'après-sommet :

Une image qui vous dit toute la STUPIDITÉ de Paul Biya et des autres dirigeants d'Afrique centrale. Ça fait littéralement bouillir.

#MoubarakVoleur condamné à trois ans de prison

jeudi 22 mai 2014 à 18:53
Twitter user @ifreddy93 reacts with this photographs to the news that Mubarak has been sentenced to three years for corruption

“Sans blague !” @ifreddy93 réagit sur Twitter à l'annonce de la condamnation de Moubarak à trois ans de prison pour corruption

L'ex-président égyptien Hosni Moubarak a été condamné le 21 mai 2014 à trois ans de prison, après avoir été reconnu coupable de détournement de fonds publics par millions pour la rénovation de ses résidences familiales. Les internautes s'en donnent à coeur joie contre ce verdict en utilisant le mot-dièse #مبارك_طلع_حرامي [arabe] qui signifie ‘Moubarak est donc un voleur'.

Le jugement inclut les deux fils de Moubarak, Alaa et Gamal, gratifiés de quatre ans chacun, pour leur rôle dans le siphonnage de l'argent public destiné à la rénovation des palais présidentiels, détourné en faveur de leurs propres habitations familiales.

Comme de nombreux Egyptiens, Rana se demande pourquoi la condamnation a été aussi légère pour le père et ses fils. Elle tweete [arabe] :

Pendant que certains ont été condamnés à mort pour avoir manifesté contre le putsch, Moubarak l'est [seulement] à trois ans [de prison]

Alfred Raouf n'apprécie pas non plus la clémence du verdict. Il évoque la récente condamnation de l'activiste Mahienoor ElMasry à deux années d'emprisonnement pour participation à une manifestation.

Est-ce que nous croyons vraiment que nous pourrons renverser l'Etat et que l'Etat se renversera lui-même avec son injustice [croissante] ? Mahienoor est condamnée à deux ans pour des slogans, et Moubarak qui vole 18 millions de dollars, à trois ans !

Salamonty renchérit :

[Moubarak] est la cause de l'illettrisme de trois générations et de leur pauvreté, et de la maladie de millions de gens parce que lui et ses chiens ont volé la richesse du pays – en plus du meurtre des jeunes de la révolution de janvier

Et Shohdy d'ajouter :

Je ne suis pas satisfait que Moubarak soit reconnu un voleur, parce qu'il n'y avait pas de doute là-dessus. J'espérais qu'il serait reconnu un meurtrier

Mais Raafat Rohaiem exulte :

La roue de la fortune tourne. Moubarak est condamné à la prison pour de la vaisselle, une dizaine de robinets et un couvre-lit

Amani Mahgoub espère que ce verdict tuera dans l'oeuf les ambitions des fils Moubarak de concourir à de futures élections présidentielles en Egypte. A quoi elle ajoute une question plus pressante :

Maintenant que Moubarak est un voleur et que ses fils sont impliqués dans des crimes, ils ne peuvent plus être candidats aux élections présidentielles. Aura-t-il [Moubarak] des funérailles militaires ?

On ignore si Moubarak sera réellement incarcéré ou s'il passera sa peine dans un hôpital militaire, où il se trouve actuellement en “arrêts domiciliaires” depuis son nouveau procès pour abus de pouvoir et complicité de meurtre de manifestants pendant la révolution du 25 janvier qui a mis fin à ses 32 ans de pouvoir.

Pourquoi les Saoudiens embrassent-ils leurs chameaux ?

jeudi 22 mai 2014 à 17:26

Même un virus mortel, le coronavirus [fr], n'empêchera pas les Saoudiens d'être proches de leurs animaux de compagnie préférés : les chameaux.

Sur Twitter et YouTube, les Saoudiens continuent d'afficher des photos et des vidéos d'eux-mêmes embrassant leurs chameaux comme une sorte de campagne non organisée contre l'avertissement du gouvernement que le risque du syndrome respiratoire Moyen-Orient (MERS) [fr] pourrait provenir des chameaux, suite à l'augmentation croissante des infections dans le royaume. Des tweets sont publiés sous le hashtag (#كورونا_و_الابل) qui signifie “Corona et chameaux”, mettant en vedette des Saoudiens exprimant leur passion pour l'animal du désert.

Bien que les experts de la santé disent que les chameaux sont la source animale la plus probable de l'infection de la maladie, il n'existe aucun vaccin ou traitement anti-viral contre elle.

Voici quelques photos partagées par les utilisateurs de Twitter, qui déclarent qu'aucune maladie ne se dressera entre eux et leurs chameaux.

@ Actions aaaa12200 a partagé cette photographie :

 

Les saoudiens embrassent leurs chameaux au mépris d'un avertissement que la source du virus de la maladie mortelle du coronavirus pourrait être les chameaux. Photo partagée sur Twitter par @ aaaa12200

Les saoudiens embrassent leurs chameaux au mépris d'un avertissement que la source du virus de la maladie mortelle du coronavirus pouvaient être les chameaux. Photo partagée sur Twitter par @ aaaa12200

Et Fahad bin Abdulla déclare qu'il va passer le reste de la journée avec son chameau :

L'utilisateur de Twitter Fahad bin Abdulla partage cette photo de lui avec son chameau. Source: @ AlHaqbani

L'utilisateur de Twitter Fahad bin Abdulla partage cette photo de lui avec son chameau. Source: @ AlHaqbani

D'autres sont allés encore plus loin, pour une double dose de risques, au mépris de la relation entre chameaux et le coronavirus. La vidéo suivante montre un propriétaire embrassant deux chameaux tout en leur demandant de tousser sur son visage pour montrer qu'il n'a pas peur d'être infecté par eux :

 

 

 

 

Des “Trash Selfies” pour une Tunisie propre

jeudi 22 mai 2014 à 16:18

Un bon nombre de Tunisiens se prend depuis peu en photo sur fond d'ordures, pour ensuite les poster sur les réseaux sociaux via le hash tag #SelfiePoubella, pour dénoncer les piles de déchets qui jonchent les rues de la Tunisie.

Ce mouvement est né d’une réaction aux selfies et photos postés sur les réseaux sociaux par la ministre du Tourisme tunisienne, Amel Karboul, pour promouvoir le tourisme dans le pays.

selfies
Le 16 mai, les administrateurs de la page Facebook “Tunisie propre” ont exhorté les utilisateurs à mettre leurs selfies en ligne : 

Nous attendons vos photos selfies qui montreront la gravité de la situation ds nos rues et partout ds le pays..Ils cherchent à cacher la triste réalité de nos quartiers avec les cartes postales des beaux paysages de la Tunisie et oublient qu'il y'a un peuple 3ayech fi ezzebla [qui vit dans les ordures] ….

selfie 3

Dans un autre message publié le 19 mai, ils déclarent : 

Si les selfies de Amel Karboul sont généralement justifiés par la bonne cause touristique, cette campagne de Selfie Poubella se montre d'un ’intérêt tant touristique que citoyen, puisqu’elle appelle, tout simplement, à débarrasser les villes de Tunisie des déchets qui jonchent ses rues.

Le principe est tout simple( …) Avec pour objectif que le citoyen tunisien, autant que le touriste de passage, profite d’un espace public propre.

Montrons aux responsables de ce pays le vrai visage de nos rues et la pollution de l'environnement. A vos Selfies !!

selfie 2

En avril dernier, le gouvernement a estimé les piles d'ordures accumulées dans les rues à 300 000 tonnes. Il rejette la faute sur des équipements de collecte des déchets « défectueux » et sur l’augmentation du nombre de congés maladie pris par les éboueurs. En dépit des nombreuses campagnes de propreté lancées par le gouvernement et par les associations dans différentes régions du pays, les ordures continuent de s’empiler. 

selfie 1

Les guerriers climatiques de l'Etat insulaire de Kiribati

jeudi 22 mai 2014 à 11:23
Une fille à Temwaiku sur ce qui reste d'un mur contre l'invasion de la mer, construit pour protéger son village de l'élévation du niveau de la mer. Photo de l'auteur.

Une jeune fille à Temwaiku sur ce qui reste d'un murconstruit pour protéger son village de l'élévation du niveau de la mer. Photo de l'auteur.

Cet article a été écrit par Fenton Lutunatabua pour le mouvement 350.org [fr] en mars et est publié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Ce n'est pas un secret que la région Pacifique est sur la ligne de front du changement climatique. Dans un endroit comme Kiribati [fr], les effets sur l'environnement immédiat des personnes sont très visibles et ont un impact dans leur vie quotidienne de plusieurs manières. Dans tout le Pacifique, le changement climatique accroît l'intensité des événements météorologiques extrêmes, augmentant le niveau des mers et aggravant les sécheresses. Plus effrayant, si le monde continue de brûler des combustibles fossiles comme il en a l'intention actuellement, ce n'est que le début pour Kiribati, et cela ne peut qu'empirer.

Le mois dernier, je me suis rendu à Kiribati pour aider un Guerrier climatique [fr] à l'occasion d'un séminaire pour la formation des jeunes de l'île de Tarawa. Depuis que je suis militant climatique, Kiribati a toujours été citée comme un exemple de pays insulaire de basse altitude du Pacifique aux prises avec les effets du changement climatique.

Au Global Power Shift [fr], une rencontre pour former des leaders climatiques, à Istanbul l'année dernière, j'avais rencontré un jeune homme nommé Toani Benson, qui a parlé avec passion de l'impact du changement climatique sur son peuple. Ce qui a confirmé ma conviction que l'effort mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à la limite de sécurité de 350 parties par million (ppm) [fr] était sans aucun doute impératif.

Des murs contre la mer dans le village côtier de Temwaiku; l'un des villages les plus vulnérables au sud de Tarawa. Les murs érigés autour du village pour le protéger de la mer sont régulièrement démolis par des vagues toujours plus féroces, des vagues montantes. Photo de l'auteur.

Des murs contre la mer dans le village côtier de Temwaiku, l'un des villages les plus vulnérables au sud de Tarawa. Les murs érigés autour du village pour le protéger de la mer sont régulièrement démolis par des vagues toujours plus féroces. Photo de l'auteur.

Une génération de guerriers climatiques se lève pour le Pacifique

Au niveau mondial, le mouvement 350.org [fr] lutte contre l'industrie des combustibles fossiles et il est grand temps pour le Pacifique aussi de se joindre à ce combat. Si nous nous laissons faire, l'industrie des combustibles fossiles va poursuivre ses intérêts économiques, et il faudra dire adieu à un grand nombre de nos belles îles du Pacifique, ainsi qu'à leurs habitants, leurs cultures et à leurs savoirs traditionnels.

Une grande partie de ce qui inspire cette bataille contre la grande industrie du combustible fossile dépend de la façon dont nous construisons et exerçons le pouvoir du peuple de base, en tant qu'habitants des îles du Pacifique et en tant que nations.

 Une génération de guerriers climatiques se consolide pour défendre le Pacifique afin de conserver nos vérités, nos forces et nos aspirations authentiques.

Nous devons inspirer l'innovation et la créativité dans nos jeunes guerriers du climat, et mettre l'accent – comme jamais auparavant – sur l'unité de notre région.

Ce moment nous donne l'occasion de montrer au monde que c'est un combat basé sur la coopération régionale et l'amour pur pour nos îles. Nous ne nous batterons pas seuls. Nos alliés sont nombreux, et, collectivement, nous sommes puissants.

Nous sommes à un moment important de notre histoire où nous avons l'occasion d'attiser l'énergie de guerrier de 14 pays et territoires insulaires du Pacifique pour créer un moment fort qui fera écho dans l'éternité, en déclarant: “Nous ne devenons pas plus faibles. Nous nous battons “.

Nous développons la capacité des jeunes à travers la région à la hauteur de cet appel pour porter le mouvement encore un peu plus loin en reprenant notre lutte face à l'industrie des combustibles fossiles.

Cette formation ne veut pas seulement accroître la sensibilisation, elle est aussi une tentative de renforcer la résilience des jeunes en les amenant à comprendre les vérités sur le climat et appréhender le cœur du mouvement climatique mondial. Nous donnons à ces jeunes leaders la chance de participer à l'avenir qu'ils méritent à juste titre. Nous les préparons pour faire partie de la solution et devenir des agents efficaces du changement au sein de leurs propres communautés.

Comme l'explique Pelenise Alofa, longtemps membre du mouvement de 350 Kiribati :

Cette génération de jeunes a de la chance. Ils ont les moyens et la possibilité de surmonter l'ignorance. Ce que nous leur enseignons ne leur demande pas d'avoir de l'argent. Nous leur enseignons les connaissances traditionnelles et comment ils peuvent conjuguer la compréhension culturelle avec l'activisme moderne pour apporter les changements nécessaires. Ils peuvent être formés et enseigner à d'autres. J'ai l'espoir d'un avenir où les gens de Kiribati non seulement continueront à exister, mais à vivre – dans tous les sens du mot.