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La Chine accuse des “terroristes du Xinjiang” de l'attentat de Kunming

mardi 4 mars 2014 à 23:15

Les autorités chinoises ont accusé les activistes de la région occidentale du Xinjiang des meurtres commis dans une station de chemin de fer de la ville de Kunming, au sud-ouest de la Chine. L’attentat [en] du 1er mars 2014, a fait 29 morts et plus de 130 blessés selon l'agence Xinhua.

L'attentat coïncide avec l'arrivée des députés de toutes les régions du pays à Pékin pour la deuxième session du 12e Congrès national du peuple, la réunion annuelle du parlement, qui s'ouvre le 5 mars.

Le autorités locales de Kunming disent que les “preuves recueillies sur les lieux du crime ont montré que l'attentat terroriste de la gare de Kunming a été mené par les forces séparatistes du Xinjiang.” L'agence d'information publique Xinjiang décrit l'incident comme “un attentat terroriste organisé, prémédité et violent”. 

The Kunming attack has left 29 dead. (photo from Sina Weibo)

29 morts a Kunming. (Photo Sina Weibo)

Ce n'est pas la première fois que les médias d'état et les autorités locales attribuent des incidents violents à des activités terroristes des Xinjiang. Cette définition officielle a transformé des actes criminels individuels aléatoires en responsabilité collective d'une minorité ethnique et a abouti à l'étiquetage de tous ses membres comme des suspects de terrorisme [en]. En octobre 2013, les autorités chinoises ont qualifié un musulman  ouïgour qui avait fait exploser sa voiture  sur la place Tiananmen [en] d'acte terroriste mortel. Après l'explosion de Tiananmen, la Chine a renforcé la sécurité dans le Xinjiang.

Sur Sina Weibo le massacre de Kunming est devenu [zh] le sujet le plus discuté du 2 mars 2014. Certains témoins ont décrit les détails de ce qui s'est passé, bien que de nombreux messages aient été rapidement supprimés.

La qualification de “terroristes du Xinjiang” utilisée par le gouvernement a déclenché un nouveau cycle de haine irrationnelle envers la population du Xinjiang parmi les internautes ; certains intellectuels ont mis en garde,  de ne pas étiqueter tous les habitants du Xinjiang comme terroristes.

Le journaliste Li Chengpeng a écrit [zh]:

无论是谁,无论出于何种目的,无论什么种族,选择火车站这种人流密集场所,目标对准无辜的平民,这等邪恶,这种不择手段制造影响,其心必诛,必下地狱

Peu importe qui, pour quelle raison, ou de quelque race il soit, a choisi un endroit bondé comme une gare, et des innocents comme cibles – ils sont mauvais et ils devraient aller en enfer.

Un internaute originaire du Xinjiang, “vicki” a écrit:

从昨晚开始在各种网络媒体都看到昆明事件,为此感到非常难过,但是做为新疆人不得不声讨个别媒体同胞,恐怖分子是被世界所排斥的,不能够代表新疆一个地域!请大家别把屎盆子扣在自己同胞头上!新疆为昆明死难者默哀!

Depuis la nuit dernière, nous pouvons voir l'attentat de Kunming sur différents réseau et  médias, je me sens très triste, mais comme originaire de Xinjiang, je dois dire quelque chose. Les terroristes sont rejetés par tout le monde, ils ne peuvent pas être représentatifs de l'ensemble de la région du Xinjiang! S'il vous plaît ne mettrez pas cette étiquette sur vos compatriotes! Un moment de silence pour les victimes du Kunming à Xinjiang!

Le spécialiste des médias ”Du Zijian“ [zh] a écrit:

我不支持新闻媒体在报道中添加的“新疆”两个字。恐怖分子就是恐怖分子,是全人类的人渣;跟民族和地域都毫无关联。这个标签不对,这样的标签是一种地域撕裂甚至是民族撕裂。我反对!

Je ne supporte pas le mot “Xinjiang” dans les reportages. Les terroristes sont des terroristes, la crasse de l'humanité, ils ne devraient pas être liés à une nation ou une région. Cette qualification n'est pas juste, une telle étiquette divise toute la nation. Je m'y oppose!

 ”Jiazhuang zap niuyue” écrit:[zh]: 

请不要把对恐怖分子的愤怒,扭曲成对一个民族的恐惧和隔膜,那正是他们想要的效果。请不要把对暴力的还击,扭曲成对一个民族的歧视和敌意,那正是他们想要的效果。

S'il vous plaît ne transformez pas votre indignation contre les terroristes en peur et ségrégation de toute une nation. C'est ce qu'ils veulent. 

Le blog alternatif Qiwenlv a commenté:

面对恐怖袭击,我们不应将此迁怒于新疆人或维吾尔族,而应该去审视造成这一切悲剧背后的根源。没有人希望看到无辜民众被恐怖分子屠杀,但是抛开事情的原因而仅仅追究结果,是找不到出路的。

Devant ces attaques terroristes, nous ne devrions pas évacuer la colère sur les habitants du Xinjiang ou les ouïghours, mais plutôt examiner la cause derrière cette tragédie. Personne ne veut voir des innocents massacrés par des terroristes, mais mettre de côté les raisons dans la recherche d'un résultat n'est pas un moyen de s'en sortir.

Une chronologie des violations du droit international par les troupes russes en Ukraine

mardi 4 mars 2014 à 22:59

Le blog très lu Maidan Translations a reproduit une note sur Facebook de Dmitri Tymchuk, Directeur du Centre ukrainien d'études politico-militaires, qui décrit plusieurs violations alléguées du droit international et “actes irréguliers” depuis la fin février 2014. Tymchuk ouvre cette rétrospective avec ces faits :

Par exemple, le 28 février à 8h45, le vol d'une dizaine d'hélicoptères militaires a été suivi par le poste technique d'observation situé sur le cap de Takil en provenance de la Fédération de Russie vers l'Ukraine.

Trois hélicoptères (deux KA-27 et un Mi-8) ont atterri sur l'aéroport de Katcha et ont passé les formalités frontalières et douanières conformément à une demande préliminaire. Le reste des hélicoptères s'est posé à proximité de l'aéroport ; ici, aucune réponse n'a été reçue à l'appel du chef de la division des frontières nationales concernant la nécessité de passer les formalités régulières pour ces hélicoptères, arrivés sans demande préliminaire en violation de l'accord correspondant.
Le chef de la division des frontières nationales du Service des Gardes-Frontières d'Ukraine a établi un procès-verbal de violation de la frontière ukrainienne par les hélicoptères précités.

Brésil : 27 chansons dénonçant la violence policière

mardi 4 mars 2014 à 19:36

(Tous les liens mènent vers des contenus en portugais.)

Le journaliste et activiste Carlos Carlos a publié sur son blog Bola e Arte [Ballon et Art] une liste des plus importantes “chansons brésiliennes qui dénoncent la [violence policière]“. Il s'en explique :

Agora tá na moda na internet fazer listas, né… e no meio de tanta lista inútil, o Blog Bola e Arte separou uma seleção de músicas (brasileiras) de todos os gêneros (raps, sambas, rocks, reggaes, funks etc…) com denúncias diretas em relação às arbitrariedades das corporações policiais. Com tantas denúncias contundentes, será que é tudo mentira??? Ou uma realidade efetiva, principalmente das periferias do Brasil inteiro (e do mundo)???

Dedico essa lista às mães do Movimento Mães de Maio [que surgiu após a morte de cerca de 500 jovens numa ação da polícia no estado de São Paulo em maio de 2006], que passaram (e ainda passam) na pele todas essas injustiças covardes e nojentas! Tamo junto até o final, contra os ratos cinzas!!!

Dresser des listes est à la mode sur internet, n'est-ce pas ? Alors pour toutes ces listes inutiles, le blog Bola e Arte a retenu une sélection de chansons (brésiliennes) appartenant à plusieurs genres (rap, samba, rock, reggae, funk, etc.) dénonçant directement l'arbitraire des forces de police. Toutes ces critiques pénétrantes et nombreuses ne sont-elles que mensonge ou correspondent-elles à une réalité effective, surtout dans les banlieues du Brésil tout entier (sinon du monde) ?

Je dédie cette liste aux mères du mouvement Mães de Maio ["Mères de mai", mouvement constitué après la mort de près de 500 jeunes à la suite d'une action de la police dans l'Etat de São Paulo en mai 2006], qui ont subi (et subissent encore) dans leur chair toutes ces injustices aussi lâches qu'infâmes ! Tous ensemble jusqu'au bout contre les rats gris ! [les agents de la police anti-émeute de São Paulo revêtent un casque noir ou blanc et un uniforme bleu-gris]

Cette liste apparaît au moment même où le débat sur les violences policières, notamment celles contre les manifestations populaires qui ont saisi le pays depuis juin 2013, redevient d'actualité.

“Quem policia a polícia?” ["Qui police la police ?"] du groupe “Zumbi Somos Nós” est l'une des 27 chansons composant la liste élaborée de façon collaborative. 

Dans la section consacrée aux commentaires du blog Bola e Arte, d'autres chansons peuvent être suggérées. 

Le Forum des femmes francophones s'ouvre à Kinshasa

lundi 3 mars 2014 à 18:46
The Banner for the 2014 forum for francophone women in Kinshasa, DRC

La bannière du Forum  2014 forum des femmes francophones – Domaine public 

Le  Forum 2014 des femmes francophones s'ouvre aujourd'hui à Kinshasa, en RDC. Il s'agit de la deuxième édition, qui fait suite à la première du genre à Paris en 2013. Le premier était consacré à a diminution de la violence dans les zones de guerre. L'objectif du Forum 2014 forum sera le rôle des femmes dans le développement. Trois ateliers se tiendront : femmes et éducations, femmes et pouvoir, femmes et paix. Un groupe spécial couvrira le problème de l'éducation des filles jusqu'à leurs 16 ans. 

Bangladesh : Manifestations contre un film évoquant la guerre d'indépendance

lundi 3 mars 2014 à 16:28

(Sauf mentions contraires, les liens renvoient vers des contenus en anglais.)

Gunday“, nouveau film sorti des studios de cinéma indiens Bollywood, a soulevé l'indignation chez certains au Bangladesh en raison de sa description de la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971. 

La première scène du film montre la guerre indo-pakistanaise de 1971 et passe sous silence les événements de cette même année ayant conduit à la création [de l'Etat] du Bangladesh. Ce passage ne met en relief que les treize derniers jours survenus à la toute fin de la guerre indo-pakistanaise et oublie l'élément essentiel qu'est la longue guerre de libération du Bangladesh [en français] contre le Pakistan, au cours de laquelle, selon les estimations, trois millions de personnes sont mortes.

C'est sur les réseaux que les Bangladeshis ont exprimé leur colère et ont exigé que la société de production derrière le film, Yash Raj, présente ses excuses.

Mais les manifestations ne se sont pas seulement déroulées sur internet. Plusieurs groupes de jeunes ont rejoint des manifestatations de rue à Dhaka, capitale du Bangladesh. Le gouvernemet bangladais a aussi exprimé officiellement sa condamnation [du film].

Affiche du film "Gunday". Image de Wikipedia.

Affiche du film “Gunday”. Image de Wikipedia.

Sur Twitter, Abdullah Al Nadim a écrit :

[1971] représente notre guerre de libération et pas seulement la guerre de l'Inde contre le Pakistan, qui n'était qu'un épisode de notre guerre de libération.

Quant à Worldfriend4u, il remet en cause les connaissances historiques du réalisateur du film :

Votre nation tout entière devrait avoir honte, tyran ignorant. Vous ne connaissez rien à l'Histoire.

Saima Selim a twitté : 

Bandes d'idiots, si vous n'arrivez pas à faire des recherches élémentaires [en histoire], n'essayez pas d'être supposément représentatifs.

Zarin Tasnim Maliha exprime son objection :

Quel grossier mensonge ! Bollywood a recréé à sa façon l'histoire de 1971.

Sur Facebook, Sedative Hypnotics prend appui sur des documents pour démontrer l'historicité des faits de la guerre de libération du Bangladesh de 1971 dont le film a mal rendu compte :

৯০ হাজার পাকিস্তানী আর্মি ভারতীয় বাহিনীর কাছে আত্মসমর্পণ করে নি। করেছে বাংলাদেশ-ভারত যৌথবাহিনীর কাছে। এই কপি টা ভারতের প্রতিটা ঘরে ঘরে পৌছায় দেবার দাবি জানাই। প্রথমে ‘গুন্ডে’ মুভির পরিচালকের বাসায়।

90 000 soldats pakistanais prisonniers n'ont pas capitulé devant l'armée indienne. Ils se sont rendus aux forces interarmées indo-bangladaises. Je demande qu'une copie de ce document de faits hitoriques parviennent dans toutes les maisons indiennes. Ces documents devraient être adressés en priorité au réalisateur de “Gunday”.

Mrityunjay Devrat, réalisateur du film “Children of War” [Les enfants de la guerre] d'après la guerre de libération du Bangaldesh, a fait part de son mécontentement à l'égard du film “Gunday” dans un entretien avec Bollywood Hungama, remettant en cause la façon dont la guerre est mise en scène :

If I am allowed to be honest, then I'd have to say that the makers of Gunday have been factually incorrect. I think it is hugely irresponsible and derogatory to use a sensitive subject such as the Bangladesh war for purely commercial purposes.

S'il m'est permis d'être tout à fait honnête, je dois dire que les [données utilisées par les] cinéastes de Gunday sont factuellement inexactes. Je trouve qu'il est hautement irresponsable et très désobligeant de traiter d'un sujet aussi sensible que la guerre du Bangladesh à des fins purement commerciales.

La société de production Yash Raj a présenté ses excuses sur son blog pour “tout manque de respect ou d'offense” que le film a pu causer chez les Bangladais.