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En Espagne, des immigrés vendent de la bière dans la rue faute de travail

mardi 7 juin 2016 à 19:26
Screenshot from the documentary "Road Beers."

Capture d'écran du documentaire Road Beers.

Des cannettes de bière vides écrasées jonchent le sol dans un quartier branché de Madrid. L'aube va bientôt teinter de rouge le ciel au-dessus, mais le barrio est loin d'être désert. Comme l'a écrit l'écrivain Ernest Hemingway en 1932 au sujet de la capitale espagnole, « personne à Madrid ne va se coucher avant d'avoir tué la nuit », et son observation sonne encore juste huit décennies plus tard.

Les fêtards continuent de errer dans les rues aux pavés inégaux, quand les éboueurs commencent leur tournée du matin en nettoyant les restes du botellón de la nuit – un terme qui signifie « grande bouteille » en espagnol et fait référence à l'habitude de boire avec des amis à l'extérieur.

Ils ne sont pas les seuls debout à cette heure matinale. Des vendeurs ambulants qui espèrent conclure une dernière vente gardent l’œil sur des chariots de supermarché remplis de bières. D'autres progressent dans le quartier en quête de consommateurs, des cannettes cliquetant dans les sacs qu'ils transportent. Beaucoup sont des immigrés qui se mettent à vendre de la bière à la sauvette quand ils ne trouvent aucun autre travail.

Des scènes comme celles-ci se déroulent tous les week-end – et certaines nuits en semaine aussi – à Madrid et ailleurs en Espagne. Des jeunes envahissent les places de la ville pour prendre du bon temps, et les vendeurs ambulants gagnent à grand-peine leur vie en les approvisionnant constamment en bières.

Un court documentaire récemment mis en ligne sur Vimeo [en anglais sous-titré espagnol] fait découvrir l'un de ces vendeurs aux spectateurs : Hashem, un Bangladais qui affirme vendre des bières dans la rue à Madrid depuis cinq ans.

Filmé en 2015, Road Beers de Dennis Harvey dresse le portrait de Hashem qui vend des bières jour et nuit, travaillant de longues heures pour envoyer de l'argent à sa famille. Hashem, qui dit avoir siégé à un conseil municipal local lorsqu'il était au Bangladesh, explique qu'il est venu en Espagne car son pays était en proie à la violence suite à un changement de gouvernement.

Il affirme avoir cherché un autre travail, mais n'en avoir trouvé aucun. « Je n'aime pas vendre de la bière », déclare-t-il au réalisateur, mais « j'ai besoin d'argent pour l'envoyer [à ma famille]. »

Vendre de la bière dans la rue est illégal et est passible d'une amende de 150 euros ou plus. Hashem confie que la police lui a déjà infligé des amendes à de nombreuses reprises mais qu'il n'a pas les moyens de payer :

Many times police take [away the beer] and fine, take and fine, so it's very difficult this job.

Très souvent la police prend [la bière] et met une amende, prend et met une amende, donc c'est très difficile ce boulot.

Hashem est sans-papiers et raconte qu'il espère obtenir un jour une carte de séjour afin de rendre visite à sa famille sans craindre de se voir empêcher d'entrer de nouveau en Espagne lors du trajet inverse. En attendant, il garde le contact avec ses proches via des appels téléphoniques et Facebook.

Ce phénomène n'est pas nouveau. En fait, il y a six ans, j'ai mené un entretien avec deux vendeurs de ce type qui venaient de Chine pour un reportage publié sur le site d'information international Global Post. Un homme du nom de Yu m'avait révélé que sans papiers ni travail stable, il n'avait pas d'autre choix que de vendre de la bière à la sauvette pour rembourser les dettes qu'il avait accumulées en émigrant en Espagne.

D'après lui, l'Espagne est vue en Chine comme une terre d'opportunité, mais la réalité n'était pas conforme à ses attentes élevées.

Et Liu, une femme qui avait laissé son jeune fils derrière elle à Shanghai, avait déclaré avoir commencé à vendre de la bière dans la rue comme ultime recours après que son travail comme nourrice puis dans une supérette a tourné au vinaigre. « Je l'ai regretté dès le premier jour où je suis arrivée » témoigne-t-elle :

We don’t want to do illegal things. We don’t want to do this, but we’re forced to do this.

Nous ne voulons pas faire des choses illégales. Nous ne voulons pas faire cela, mais nous sommes forcés de le faire.

A ce moment-là, l'Espagne plongeait la tête la première dans une violente crise économique qui, à son apogée en 2013, a vu le nombre de chômeurs atteindre presque les 27%. Depuis, le pays s'est peu à peu éloigné du gouffre, mais le taux de chômage demeure l'un des plus élevés de l'Union européenne (même si les chiffres réels sont sans doute plus bas que les données officielles, car le travail au noir n'est pas renseigné).

Selon une étude de l'Institut national de la statistique (INE en espagnol) portant sur la population active, au cours du premier trimestre de 2016, le taux de chômage était de 19,81% pour les citoyens espagnols. Pour les immigrés, qui représentent environ 10% de la population du pays de 46,5 millions d'habitants, il était de 29,72%. Si vous enlevez les ressortissants des pays de l'Union européenne de l'ensemble, le taux d'étrangers sans travail s'élevait à 33,18%.

Dans ce contexte de grave crise économique, les autorités ont sévi à de multiples reprises contre les ventes de bière dans la rue. Les vendeurs n'ont cependant pas cessé leur activité.

Les immigrés n'ont pas l'apanage de cette pratique. L'auteur d'un blog intitulé « No tengo curro » (je n'ai pas de boulot) a discuté avec un vendeur espagnol de bière à la sauvette en mai 2015 et relayé ses conseils sur la manière pour ses compatriotes des deux sexes au chômage de se lancer sur ce créneau. Dans un commentaire en-dessous de l'article, le blogueur admet ne pas savoir ce qu'il se passerait si une personne qui se serait fait prendre ne payait pas l'amende, mais il maintient que faire quelque chose est mieux que de ne rien faire du tout :

No te asustes hombre, no pasa nada, bueno si, que si no te buscas la vida en este país, no comes.

N'aie pas peur mon vieux, tout va bien, enfin non, si tu n'essayes pas de t'en sortir dans ce pays, tu ne manges pas.

A Madrid, le gouvernement régional a multiplié par deux l'amende sanctionnant la consommation d'alcool dans l'espace public qui est passée de 300 à 600 euros en 2012, mais les botellones n'ont pas pour autant disparu. Dans le pays, le taux de chômage des jeunes tourne autour de 45%, et les emplois disponibles vont en général de pair avec des bas salaires et une précarité élevée pour les nouvelles recrues. Payer un vendeur ambulant un euro pour une bière et la descendre avec des amis sur une place est beaucoup plus économique que de payer l'addition pour une mousse dans un bar.

Pour le moment donc, la bière continue de couler dans les rues espagnoles.

La Diaspora se mobilise pour appporter sa contribution au développement de Madagascar

mardi 7 juin 2016 à 11:54
Bannière de la rencontre de la Diaspora à Aix-en-Provence (avec la permission des organisateurs)

Bannière de la rencontre de la Diaspora à Aix-en-Provence (avec la permission des organisateurs)

Il existe au bas mot 120 000 membres de la diaspora malgache sur les 5 continents et au moins 2 000 associations de par le monde travaillant pour le développement de Madagascar.  Et pourtant, à ce jour, chaque initiative individuelle ou collaborative pour faire avancer Madagascar fonctionne encore en vase clos et peine à faire bénéficier l’ensemble du pays de son action ou son initiative. La diaspora malgache est une vaste communauté plutôt hétérogène qui pèse pourtant d'un poids non-négligeable dans l'économie du pays. La banque mondiale estime une moyenne de flux entrant provenant de la diaspora (remittance) à 13 millions USD par an (PDF) sur les 10 dernières années.

Lalatiana décrit ce groupe hétéroclite ainsi :

La diaspora malgache s’est construite en plusieurs flux de ce qui s’est avéré plus une émigration de savoir qu’une émigration de travail. Contrairement aux migrants de l’Afrique et du Maghreb qui, à l’origine, se sont expatriés en masse pour répondre à des besoins de main-d’œuvre des industries et des services des pays développés du nord, le migrant malagasy partait en Europe pour y acquérir une formation supérieure propre à satisfaire ses aspirations sociales dans une société malgache qui a traditionnellement toujours considéré le savoir comme valeur essentielle. Majoritairement installée en France (métropole et DOM-TOM, à la Réunion en particulier) , mais aussi en Allemagne, Suisse, Belgique, Italie, Norvège, désormais au Canada et aux USA nouveaux espaces symboliques de succès ou sur le continent Africain, la diaspora malgache, par ailleurs, n’a fait l’objet que d’un faible nombre d’études sociologiques ou anthropologiques.

Répartition de la Diaspora Madagascar en France par catégorie socio-professionelle source DDIA (avec permission)

Répartition de la Diaspora Madagascar en France par catégorie socio-professionnelle source DDIA (avec permission)

Pour pouvoir mieux se connaitre et avancer ensemble, une multitude d’associations  ont décidé d’organiser une conférence sur 3 jours réunissant les agents travaillant pour le développement de Madagascar et ceux qui s'y intéressent. La conférence comportera 12 tables rondes, 10 ateliers de travail, un forum des associations et des artistes, des représentations culturelles et un concert de clôture.

Une conférence pour trouver le projet qui sied à chacun  

Cette conférence va réunir près de 600 participants pendant 3 jours sur le campus de l’Université d’Aix-en-Provence. Les objectifs de ces rencontres est entre autre de:

- faire savoir qui sont les Malgaches de la diaspora, et ce qu’ils veulent devenir.
– travailler  sur des thématiques qui les rassemblent, dans un même souci de solidarité  citoyenne.
– mieux identifier les besoins de Madagascar à travers des échanges enrichis de la présence d’acteurs de la vie économique et de la société civile malgache.

En d’autres termes, cette conférence a vocation à être un Salon, non de l’Emploi, mais un Salon des  « actions en cours et à mener à Madagascar » et il est attendu de tous les participants de partager leur retour d’expérience et leurs visions du futur pour Madagascar.

Infographie expliquant le rationel de la rencontre Zama (avec la permission de Zama)

Infographie expliquant le rationel de la rencontre Zama (avec la permission de Zama)

Le premier  événement de ce genre en Europe

12 tables rondes vont  permettre aux participants de réfléchir sur  comment agir ensemble  pour le bien de Madagascar et le mieux-être de la diaspora, avec pour supports des expositions, des projections, des conférences, des tables rondes, des débats, des ateliers ainsi que des  représentations culturelles  mettant en avant les artistes malgaches qui percent sur la scène internationale.

Les co-fondateurs du projet en Europe, Roger Rabetafika et Patrick Rakotomalala,  ont conscience  que pour une première initiative de ce type en Europe, leur  vision est plutôt  ambitieuse :

 (Le projet) Zama est effectivement un projet ambitieux, d’abord parce qu’il s’agit en l’occurrence d’une grande première dans l’histoire de la diaspora malgache dans le monde, ensuite parce que, de la même manière que pour la bonne mayonnaise, son succès et sa réussite ne pourront être assurés qu’avec la participation, je dirais même plus – la complicité – de toutes et de tous. .. [..]Et sur une première nous n’avons aucun indicateur qui puisse nous affirmer avec certitude son succès. Mais nous avions la conviction qu’à force de rigueur et d’exigence dans notre démarche nous pourrions arriver à convaincre un public.

 Des thématiques diverses

Les tables rondes ont été choisis suite à une enquête vers toutes les personnes intéressées par le futur de Madagascar pour respecter la philosophie «par vous, pour vous » du projet. Ces tables rondes  seront modérées par des experts internationaux et des acteurs malgaches sur le terrain.  La  diversité de la diaspora explique ainsi la diversité des thèmes sélectionnés qui vont de créer son entreprise  à  Madagascar, au développement durable ou  de l’identité culturelle malgache quand on vit à l’étranger. Le programme des tables rondes:

programme des tables rondes à Zama Aix (avec permission)

Le programme des tables rondes à Zama Aix (avec permission)

 

Pascale Jeannot explique sa contribution au projet Zama.

Pascale Jeannot explique sa contribution au projet Zama.

Pascale Jeannot, fondatrice du Programme de Lutte Contre La Drépanocytose à Madagascar et résidente en France depuis 21 ans, espère partager son vécu et ses suggestions sur les bonnes pratiques en termes de projet de santé publique à Madagascar:

 La drépanocytose est intégrée dans le Programme du Ministère de la Santé Publique à Madagascar depuis 2008. La drépanocytose est la maladie génétique la plus fréquemment dépistée dans le monde et elle tue des milliers d’enfants à Madagascar [..] Cette rencontre c'est une opportunité de partager ensemble nos expériences, ce que nous avons ou allons apporter à Madagascar. Réapprendre à communiquer autrement que par des fenêtres virtuelles.

Aina, résident à Marseille, explique lors d'un échange par email ce qu'il intrigue dans cette rencontre de la diaspora:

J'ai vécu la majeure partie de ma vie en France mais toute ma famille est d'origine malgache. Il y a une envie, je pense, pour nous de nous retrouver et de discuter notre identité culturelle métissée

Au delà des tables rondes pour débattre de ces diverses thématiques, la conférence propose aussi un forum des associations et des artistes, des représentations culturelles, des projections de films et un concert de clôture. Voici un poster résumant les projections durant la conférence:

Les Projections lors de la conférence Zama

Les Projections lors de la conférence Zama

L’essence de la conférence reste avant tout de connaitre et faire connaitre les actions positives individuelles ou associatives malgaches et de faciliter l’engagement de tous vers le but commun de faire progresser Madagascar. Pour en savoir plus sur le déroulement de cette rencontre, voici le programme détaillé de la conférence et comment s'y rendre.

Première édition du festival africain des blogueurs et youtubeurs (FABY) à Dakar, Sénégal

mardi 7 juin 2016 à 10:26
oster du Festival Africain des Blogueurs et Youtubeurs FABY via Armelle avec permission

oster du Festival Africain des Blogueurs et Youtubeurs FABY via Armelle avec permission

Armelle Nina Sitchoma du Cameroun fait le bilan sur sur son blog de la première édition du festival en Afrique des blogueurs et YouTubeurs (FABY) qui s'est tenu du 3 au 5 juin 2016 à la place du souvenir à Dakar, Sénégal:

Pendant deux jours, un panel de 36 meilleurs blogueurs et youtubeurs d’Afrique ainsi que les acteurs du monde digital africain présélectionnés, ont exposé leurs talents et leurs savoir-faire pour informer les populations africaines et mondiales sur les contenus digitaux africains avec des possibilités de métiers, des interactions et débouchés économiques que cet univers peut leur offrir.

Deux panels avec comme axe le « Big Data : Quelle place pour les contenus africains ? » modéré par Aboubacar Sadikh Ndiaye, Consultant web 2.0 et « La vidéo en Afrique : Quel avenir ? » modéré par Mountaga Cissé du Sénégal meubleront les deux jours d’échanges.

Les panels seront animés par des blogueurs et des youtubeurs de renom tels Edith Brou de la Côte d’Ivoire, Yassine Massouath du Maroc, Mountaga Cissé du Sénégal qui s’exprimeront sur la thématique « Comment réussir  sur internet ? Les possibilités de métier dans l’univers IT. » Annie Payep du Cameroun, Ameyaw  du Ghana, Alexandre Lette et NK Thiat du Sénégal animeront l’atelier sur « Quelle politique  pour un contenu de qualité ? »

Le deuxième jour du festival sera consacré à l’avenir de la vidéo en Afrique. Une meilleure visibilité sur le web passe nécessairement par une bonne connexion internet.  Merouane Boudiab de l’Algérie, El Oumar Diop du Sénégal et Aphtal Cissé du Togo tableront sur « Quelle stratégie pour une meilleure connectivité en Afrique ? » Produire une vidéo c’est bien. Gagner e l’argent à travers cette dernière c’est encore mieux. Comment gagner de l’argent et promouvoir ses vidéos sur YouTube? Les réponses à cette question seront données par Nancie Mwai du Kenya, Lamine Mbengue et Assane Mbengue du Sénégal.

Des exemples de réussite  sur le continent africain tels Aisha Dème de Agendakar seront présentés au public. Le FABY, 1ère édition, sera également un moment d’animation à travers les stands make up – fashion de Sylvia Njoki (Kenya), mode & beauté de Aba du Sénégal. La cuisine, les jeux vidéo, l’éducation et l’humour seront également de la partie.

La persistance de la tradition du mariage d'enfant en Inde

lundi 6 juin 2016 à 17:39
Is this child marriage? Image from Flickr by Naga Rick (2009) CC BY-NC-ND

Voici un “mariage” d'enfant. Image de Flickr par Naga Rick (2009) CC BY-NC-ND

Les vendeurs de tentes ou chapiteaux de toile de l'Etat du Rajasthan, dans l'ouest de l'Inde, se sont ligués contre le mariage des enfants. Plus de 47 000 de ces commerçants ont déclaré publiquement qu'ils ne fourniraient pas de tentes pour les cérémonies quand les fiancés sont des enfants, qu'ils exigeraient des actes de naissance pour attester de l'âge des futurs conjoints et que, s'ils découvraient qu'un mariage d'enfants est en voie de réalisation, ils le signaleraient à la police.

En Inde comme dans d'autres régions du monde, le mariage des enfants est un grave problème de société. La loi de 2006 interdisant le mariage des enfants les protège, en théorie, contre cette pratique. Cette loi stipule que l'âge légal pour le mariage est de 18 ans pour les filles et 21 ans pour les garçons. Malgré cela, l'Inde se situe au treizième rang des pays pratiquant le mariage des enfants selon un rapport du Centre international de recherche sur les femmes (ICRW en anglais). Le recensement de 2011 a révélé que près de 17 millions d'enfants entre 10 et 19 ans (soit 6 % de ce groupe d'âge) étaient mariés.

Le gouvernement a mis en place des actions pour freiner le mariage des enfants, dont l'annonce de mesures d'incitation pour retarder les mariages. Et pourtant, dans des villages très pauvres, les filles continuent à être mariées avant l'âge légal, les familles se débarrassant par ce moyen de bouches à nourrir. Une vidéo confidentielle, récemment rendue publique, montre une fillette de cinq ans en pleurs parce que ses parents l'obligent à se marier avec un garçon de onze ans. Cette vidéo a été tournée lors d'une cérémonie collective à Chittorgarh au Rajasthan. Son contenu a soulevé l'indignation sur les réseaux sociaux.

De très nombreuses personnes ont manifesté en ligne leur soutien aux déclarations des commerçants et leur opposition au mariage des enfants. Kiran Agarwal a publié le commentaire suivant sur Facebook en insistant sur le fait que la communauté dans son ensemble devait travailler pour obtenir la disparition de cette vieille tradition :

How can we call ourselves progressive where such evil custom of society thrives. We all shall be vigilante in our respective localities so that our local authorities can take necessary steps to curb it.

Comment pouvons-nous être appelés progressistes dans une société où une tradition aussi malsaine persiste ! Nous devons tous rester attentifs dans les lieux où nous vivons à ce que les autorités locales prennent les mesures nécessaires pour stopper cette pratique.

Et Mimu Chakraborty a écrit ce qui suit :

India will call developed country on that day when they will think about child education not about her marriage after birth of a girl child

L'Inde pourra être considérée comme un pays développé le jour où l'on pensera d'abord à l'éducation des enfants avant de parler mariage dès la naissance d'une fille.

Pour converser avec un(e) Suédois(e) au hasard, appelez ce numéro

lundi 6 juin 2016 à 16:07
Random Swedes will be answering "The Swedish Number" until June 24. Credit: Swedish Tourist Association

Des Suédois au hasard répondront au “Numéro suédois” jusqu'au 24 juin. Crédit photo : Association suédoise de Tourisme

Cet article de Jason Margolis, initialement publié sur PRI.org le 31 mai 2016, est reproduit ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

En avril dernier, la Suède a instauré un nouveau numéro de téléphone appelé “le Numéro Suédois”. Appelez-le, et un Suédois ou une Suédoise, n'importe lequel ou laquelle, répondra pour vous parler de son pays.

Ce qui a démarré comme un gadget de l'Association suédoise de Tourisme a pris, et à ce jour plus de 160.000 personnes ont appelé.

Je suis responsable de quelques-uns de ces appels.

“Suédois au hasard à l'appareil” a dit Christer Blom en décrochant. Blom est un développeur informatique de 53 ans qui habite la campagne suédoise à environ 150 kilomètres de Stockholm. Il s'est porté volontaire il y a deux semaines pour répondre aux appels de gens du monde entier.

“Je me suis simplement dit que ce serait une belle chose à faire”, dit-il.

Listen to this story on PRI.org »

Un tiers environ des appels du Numéro Suédois viennent des Etats-Unis, et le reste est un mélange du monde entier. Blom indique que certains recherchent des conseils de voyage ; beaucoup appellent pour discuter de politique ; d'autres ont juste envie de parler, eh bien, de tout.

“L'appel avant le vôtre, la première question était : quel est votre dessert préféré ?” raconte Blom. “J'ai dû réfléchir un peu, mais en cette période de l'année, c'est les fraises avec de la crème. Bien-sûr c'est un dessert de saison. C'est bon”.

Vous allez dire : en quoi apprendre quel est le dessert d'été préféré de Blom va-t-il promouvoir le tourisme en Suède ? Jenny Engström de l'Association suédoise de Tourisme explique que l'idée était en premier lieu de créer un véritable contact.

“Ce que je trouve sympa là-dedans, c'est que c'est une conversation téléphonique entre deux personnes”, dit Mme Engström. “Dans le monde numérique qui est le nôtre, il est impossible d'entendre la voix des gens”.

L'Association suédoise de Tourisme, une association sans but lucratif ne démendant pas de l'Etat suédois, veut que ces voix parlant pour leur pays soient sans filtre, “pour laisser les gens qui y habitent promouvoir la Suède, au lieu que ce soit quelqu'un d'une société de marketing qui dise que faire et où”, dit Mme Engström.

L'association espérait que 2.500 volontaires suédois répondraient aux appels sur leur téléphone, ils et elles ont été 30.000, dont le premier ministre.

C'est une preuve de confiance élevée dans la capacité des citoyens ordinaires à vanter leur pays. Tous ceux que j'ai eu au bout du fil ont été extraordinairement aimables.

L'étudiante en médecine Lisa Haern m'a salué d'un enthousiaste “Salut !” de Stockholm, levant le nez de ses livres. Elle a téléchargé une appli pour parler avec des gens comme moi. J'ai demandé si l'Association suédoise de Tourisme voulait qu'elle fasse la promotion de quelque chose, ou si elle avait un argumentaire à suivre.

“Non. Aucune information”, a répondu Lisa Haern. “Rien que, très bien, saisissez votre numéro, et c'est tout. Vous êtes connectée à présent et vous pouvez répondre pour la Suède, le Numéro Suédois”.

La création du Numéro Suédois coïncide aussi avec le 250ème anniversaire de l'abolition de la censure en Suède, premier pays à la supprimer. Je n'avais aucun doute que les Suédois à qui je parlais étaient libres de dire et faire tout ce qu'ils voulaient, notamment lorsqu'Alexander Larsson, un étudiant de premier cycle, me mit en attente.

Il revint rapidement et nous avons eu une conversation sympathique. Il m'a donné quelques conseils de voyage, puis nous nous sommes mis à discuter politique et racisme dans son pays. Il a dit que la plupart de ses conversations sont sans aucun rapport avec la Suède.

“Certains appellent juste parce qu'ils sont solitaires, je pense”, suppose Larsson. “Alors ils veulent seulement parler parce qu'ils n'ont personne d'autre à qui parler, à mon avis”.

Est-ce que mes coups de téléphone m'ont donné envie de retourner en Suède ? Un petit peu. Est-ce qu'ils m'ont donné une plus haute idée de l'endroit et des Suédois ? Sans aucun doute.

Si vous voulez parler vous même à un(e) Suédois'e) au hasard, ne tardez pas. Le numéro de téléphone, (+) 46–771–793–336, sera déconnecté le 24 juin.