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Les derniers développements de la crise politique à SaoTomé-et-Principe

lundi 10 décembre 2012 à 22:24

[Liens en portugais sauf mention contraire] Sao Tomé-et-Principe a vécu ces dernières semaine un des événements politiques les plus importants depuis son accession à l'indépendance. Le gouvernement a été, Global Voices l'avait annoncé, la cible, le 29 novembre, d'une motion de censure venant des partis d'opposition. La tension politique atteignit son apogée au moment où l'assemblée nationales approuva cette motion en l'absence des parlementaires de l'ADI (Action démocratique indépendante) soutenant un gouvernement minoritaire. La réponse de l'ADI fut d'organiser une manifestation et de réclamer des élections anticipées.

Le Président de la République, Dr. Manuel Pinto da Costa [en anglais], a convoqué le Conseil d'Etat pour tenter d'arriver à un consensus avec l'opposition mais cet espoir s'est révélé totalement vain. Après des consultations et entretiens divers, le Président a finalement rompu le silence dans la nuit du 4 décembre et par le décret présidentiel 23/2012  (partie 1partie 2), proclamé la destitution officielle du quatorzième gouvernement constitutionnel dirigé par Patrice Trovoada [en anglais].

L'ADI avait annoncé une nouvelle manifestation le 5 décembre, le jour même où elle reçut un courrier du président de la république l'invitant à participer à la formation du quinzième gouvernement et désigner un nouveau représentant dans les 24h. L'ADI a évidemment estimé que le délai imparti était inacceptable et maintenu sa demande d'élections anticipées.

Manifestantes seguram cartazes diante do Palácio do Povo. Foto de Olinto Daio partilhada no Facebook (usada com permissão).

Des manifestants brandissent des pancartes devant le palais du peuple. Photo de Olinto Daio partagée sur  Facebook (utilisation autorisée)

Les  partis de l'opposition : Mouvement de libération de Sao-Tomé-Principe, Parti social-démocrate(MLSTP/PSD), et Parti de la convergence démocratique, estiment tous, comme le constate le Journal Vitrina, que le président de la république a agi prudemment et dans le respect de la constitution. Il s'est montré ouvert au dialogue et attend du Parti du gouvernement récemment démis la solution possible de la crise politique qui s'est installée dans le pays.

Sur Internet  les réactions des citoyens de Sao Tomé ne sont pas fait attendre.:

Pour Emilio Pontès qui vit en Angola, la crise politique et institutionnelle est difficile à résoudre, on pouvait déjà s'y attendre peu après les élections législatives de 2010. (…). Il s'explique dans un article du journal Tela Non : en démocratie c'est la majorité qui gouverne.

Cette opinion est partagée également par Gerhardt Seibert, un correspondant à Sao Tomé-et-Principe du centre des études africaines de Lisbonne, qui estime dans une déclaration à RFI  que les scénarios possibles sont des élections anticipées ou la formation d'un nouveau gouvernement. Il estime positif le rôle du président de Sao Tomé dans sa tentative de résoudre la crise politique dans son pays.

Emílio Pontes a republié sur Facebook l'article dans lequel il défend le principe des élections législatives anticipées dans un délais maximum de 90 jours conformément à la loi électorale.

Pour le bien du pays et pour clarifier la situation politique actuelle, rendre le pouvoir au peuple pour que celui-ci décide, souverainement, dans le calme et tourné vers le développement, de qui pourra le gouverner pendant les quatre prochaines années.

Le sociologue Humbah Aguiar avait déjà publié avant l'annonce de la démission du gouvernement un article dans lequel il se mettait à la place du président : ”Si j'étais le Dr. Pinto da Costa“…

Si le vote de la motion de censure et l'élection du président de l'assemblée était légales, si les motifs invoqués par les députés de l'ADI n'étaient pas sérieux, si les accusations lancées par l'opposition au gouvernement étaient fondées : alors là oui mais seulement à ces conditions je convoquerais des sélections anticipées, car avoir un parlement qui ne fonctionnerait  pas selon ses propres règles et un gouvernement qui ne serait pas en train de travailler pour le peuple n'aurait aucun sens. (…) . En dernier recours je demanderais à l'ADI qu'elle nomme un nouveau premier ministre et je l'inviterais à former son gouvernement.

En conclusion Patrice Troavada ne doit pas être le seul au Parti ADI susceptible de devenir premier ministre !

Concentração do Povo na Praça Yon Gato. Foto de Olinto Daio partilhada no Facebook (usada com permissão). Num comentário lê-se: "Não se aceita que em 22 anos de democracia já nomeou 15 governos..Estamos perante uma média de 1ano , 5 meses e 20 dias para cada governo.. Temos que dar um BASTA nestes bloqueadores do desenvolvimento..."

Assemblée populaire sur la place Yvon Gato. Photo de Olinto Daio diffusée sur  Facebook (usage auorisé). Sur les banderoles on peut lire: “Il n'est pas acceptable qu'en 22 ans de démocratie 15 gouvernements ont été nommés ce qui fait une moyenne d'un an, cinq mois et 20 jours pour chacun d'eux. Il faut mettre un terme à ces obstacles au développement”

Si l'ADI refuse la proposition du Président de former un gouvernement, Pinto de Costa devra se tourner vers le Parti Social Démocrate, le second dans l'ordre des législatives de 2010, pour former un exécutif, surtout si d'autres partis représentés au parlement comme le Parti de la convergence démocratique étaient disposés à constituer une coalition. En dernier recours il resterait l'éventualité d'élections législatives anticipées et même éventuellement la possibilité de mettre en place un gouvernement de techniciens.

En réponse à une question posée par la DW portugaise pour l'Afrique sur Facebook : ” Comment envisagez-vous le futur immédiat de la situation politique de Sao Tomé-et-Principe après la démission du gouvernement par le président Manuel Pinto da Costa?”, les internautes n'ont pas oublié la situation politique en Guinée-Bissau qui partage le même passé d'occupation coloniale portugaise. Un pays qui cumule les problèmes politiques et militaires et qui en avril dernier fut victime d'une nouvelle crise politique inaugurée par un coup d'état militaire et la destitution du gouvernement.

Protestante diante do Palácio do Povo segura cartaz que diz "Corruptos fora da Assembleia". Foto de Olinto Daio partilhada no Facebook (usada com permissão).

Manifestants devant le palais du peuple avec des pancartes portant les mots : “Les corrompus hors de l'assemblée”. Photo de Olinto Daio partagée sur  Facebook (avec autorisation)

Et pourtant au milieu des turbulences qui assombrissent la vie politique de Sao Tomé-et-Principe, une bonne nouvelle provient de la classification présentée par “Transparency International” sur la perception de la corruption en 2012 : Sao Tomé-et-Principe a gagné 28 places depuis le classement précédent se situant aujourd'hui en 72° position.

La monnaie zambienne se refait une beauté

lundi 10 décembre 2012 à 20:50

[Billet d'origine publié le 17 novembre ; liens en anglais] La Zambie va réformer sa monnaie en enlevant trois zéros au Kwacha en début d'année prochaine

Les internautes ont jaugé ce projet de grande envergure pour lequel la Banque de Zambie a même proposé que le 31 Décembre 2012 soit férié afin de permettre une transition en douceur vers les nouveaux billets qui seront introduits à cette occasion.

Rebased Zambian Kwacha

Les nouveaux billets du Kwacha réévalué qui seront en circulation le jour de l’an. Crédit photo Zambian Watchdog.

Le débat a été intense sur le blog Zambia Economist où un certain nombre de personnes sont pour ou contre l'exercice. Un contributeur anonyme du blog écrit :

Les coûts de la refonte du Kwacha pour les entreprises sont de plus en plus clairs. Les avantages seront moins tangibles […] La Standard Chartered Bank Plc a dit  début octobre que la réévaluation coûterait 5 milliards de Kwachas [environ 800.000 €] pour remettre à niveau les systèmes et l'infrastructure. Une partie de cette somme servirait également à la formation du personnel afin d'assurer une transition sans heurt vers le nouveau Kwacha. La Caisse nationale d'épargne et de crédit (NATSAVE) a révélé fin Octobre avoir dépensé 1 milliard de Kwachas pour la préparation initiale de la réforme. L'argent aurait servi à la reconfiguration de la plate-forme informatique et à la mise en œuvre générale de la réforme dans ses 27 succursales à travers le pays.

Le contributeur était encore plus critique de la décision du gouvernement :

Ce qui est triste c’est qu'il s'agit d'une décision purement politique. Pas une seule évaluation économique n’été faite par le GRZ ! Bien sûr, cela est largement dû à la « foi aveugle » des Zambiens ordinaires en la capacité du gouvernement à réfléchir aux choses. Trop de Zambiens se contentent de dire simplement: « le gouvernement y a réfléchi, donc ça doit être vrai ». Nous sommes en 2012, c’est choquant de maintenir une posture qui ne peut être expliquée que par les effets psychologiques de l'héritage colonial.

Un commentaire sur le blog indiquait qui pourrait finalement supporter le coût de la refonte :

C’est vraiment simple. Je dépense 1 milliard en tant qu'entreprise en coûts résultant de la refonte du Kwacha, je vais devoir trouver un moyen de les récupérer et bien sûr je dois trouver la solution pour transférer mes coûts au consommateur ?? Quoi ?? Vous pensiez que j’allais dépenser autant de ma poche ? Cela n'a aucun sens en affaires …….

Dans un billet en réponse au billet ci-dessus, Francis Ilunga rejette l'argument de l'auteur anonyme, déclarant qu'il était employé par la Banque de Zambie, mais écrivait à titre personnel :

[…] L'auteur omet de mentionner les coûts que subissent la plupart des entreprises pour reconfigurer / re-personnaliser les progiciels standard (comptabilité/audit, etc.), qu'ils changent régulièrement. Vous prendrez en compte que les progiciels utilisés en Zambie sont développés dans des juridictions où les valeurs ont tendance à être, au maximum, en millions. La situation actuelle en Zambie, où certains organismes, en particulier les banques enregistrent les valeurs en milliards de Kwacha, nécessite une personnalisation plus poussée de ces progiciels afin d'élargir les champs de données, ce qui est très coûteux. Avec la réforme du Kwacha, les entreprises ne dépenseront plus d'argent en reconfiguration / personnalisation des progiciels nouvellement acquis.

Ilunga a également replacé dans le temps la décision de réévaluer le Kwacha, et écrit :

[…] L'idée de réévaluer le Kwacha est née en 2003, mais les fondamentaux macroéconomiques en vigueur à l'époque ne permettaient pas sa mise en œuvre. Par exemple, les taux élevés d'inflation aurait signifié le retour à des plus grandes valeurs de dénomination dans un court laps de temps, comme ce fut le cas au Zimbabwe. Dans un passé récent, l'inflation a ralenti pour tomber à un seul chiffre. Ce faible niveau de l'inflation, conjuguée aux conditions macroéconomiques favorables, a fourni un moment opportun pour réévaluer la monnaie zambienne. Par conséquent, la réforme du Kwacha n'a rien à voir avec la politique comme l'auteur l’écrit.

Il a expliqué ce que la Banque centrale faisait pour se préparer à la réévaluation:

Vous serez heureux de constater que les 3 derniers zéros sur les billets (en rouge) de 50.000, 20.000, 10.000, 5.000 et 1.000 Kwachas, sont de plus petite taille, la raison en est simple, la BOZ avait à l'esprit l'idée d’effacer ces petits zéros au moment opportun, et ce moment opportun c’est maintenant

En commentaire au billet d’Ilunga, un contributeur anonyme écrit :

Bravo, vous êtes bien économiste, nous avons besoin de ces informations exactes pour que les gens ne pensent pas que la réforme du Kwacha est juste un exercice académique [sic] et coûteux conçu pour bénéficier à quelques individus et institutions.

Un lecteur sur le site du Lusaka Times, Enka Rasha, qualifie les changements de cosmétiques :

Les coûts de cet habillage artificiel du Kwacha auraient pu construire quelques écoles. Après tout des pays comme le Vietnam échangent 1 dollar à 20.000, la Bolivie à 1 dollar pour 7.000 et 1 dollar US = 25.000 pesos cubains ; et pourtant ces pays ne sont pas pressés de faire des changements cosmétiques comme la Zambie. Améliorez l'économie, permettez de meilleurs revenus et niveaux de vie avant de vous précipiter dans des changements cosmétiques

Les Zambiens attentent que la nouvelle monnaie entre en vigueur ce qui se fera assez rapidement car le gouvernement a déjà présenté le projet de loi au Parlement.

Inde: Des femmes interdites de téléphone portable dans les villages

lundi 10 décembre 2012 à 14:43

[Tous les liens redirigent vers des pages en anglais, sauf mention contraire]

Dans le village de Sunderbari situé à environ 385 km de Patna, la capitale de l'Etat de Bihar en Inde [fr], un conseil de village a interdit l'usage des téléphones portables par les femmes [fr]. L'Etat de Bihar compte 104 millions d'habitants, ce qui correspond à un tiers de la population des Etats-Unis et dépasse tous les pays européens en termes de population.

Cette mesure récente intervient après une décision similaire dans le district de Baghpat en Uttar Pradesh, où les jeunes filles ont interdiction d'utiliser le téléphone portable depuis juillet dernier. Par la suite, en août, le village de Udaipurwati (district de Jhunjhunu au Rajasthan) a prononcé une interdiction du portable pour les jeunes filles de moins de 18 ans, selon le Times of India.

Au Rajasthan, cette prohibition a été justifiée par le souci que les jeunes filles ne soient pas “gâtées” par l'usage excessif du téléphone portable. En Uttar Pradesh, la même loi interdisait également aux femmes de moins de 40 ans d'aller faire leurs courses sans être accompagnées par un homme. Dans l'ensemble, ces mesures visent la mobilité et la liberté des femmes. Selon un résident local :

Nous avons remarqué que les téléphones portables accordaient des libertés “inutiles” aux jeunes filles, ce qui les dissuadait de suivre notre culture. La décision du Panchayat [gouvernement local] sera appliquée rigoureusement dans notre village et a été acceptée par tous.

Photo de Gayatri Agnew

Concernant le cas le plus récent, dans l'Etat de Bihar, les élus du village affirment que les téléphones mobiles “avaient dégradé le contexte social” en entraînant des couples [illégitimes] à s'enfuir ensemble. Les villages concernés ont en effet connu une récente recrudescence de fugues. Le conseil a par ailleurs prévu une amende de 10 000 roupies (environ 140 euros) si une jeune femme est prise en train d'utiliser un téléphone portable dans la rue. Les femmes mariées sont passibles d'une amende de 2 000 roupies (environ 28 euros) pour le même “délit”.

Jagmati Sangwan, la vice-présidente de l'association All India Democratic Women’s Association, pense que les hommes qui dirigent ces villages “veulent que les femmes soient isolées des processus de modernisation et d'éducation, et privées d'accès à l'emploi.” Sur le blog India Ink, elle soutient que ces lois visant certaines catégories de la société ne sont pas légales.

Comme le souligne le blog Techdirt, il ne s'agit pas d'une “dégradation du tissu moral de la société” mais bien d'une lutte de pouvoir, et en particulier de l'érosion du pouvoir traditionnel des hommes dans les villages.

Des élus locaux ont dépêché une enquête, partant du principe que ce genre d'interdictions ne peuvent être tolérées dans une société saine.

Tandis que certains sur Twitter ont été surpris par ces mesures, et semblent attribuer cela au fait que la population de ces villages est en grande majorité musulmane, la religion n'explique pas les restrictions imposées dans d'autres régions de l'Inde.

@Against_Pseudos: La charia islamique !! A Sunderbari, un village du Bihar à majorité musulmane, interdit aux femmes et aux jeunes filles d'utiliser le téléphone portable !

@HeathaT (Heather Timmons): L'interdiction faite aux femmes & aux jeunes filles d'utiliser des portables dans les zones rurales du Bihar devrait provoquer une campagne de protestation adressée à l'office du tourisme de Bihar: http://nyti.ms/TECSFd

‏@subtletea (Sameer Khandelwal): Un village indien interdit aux femmes célibataires et aux jeunes filles d'utiliser le téléphone portable. Pourquoi ne pas l'interdire à tout le monde, quel que soit son sexe ou son état civil ?

Kavitha Rao note que le téléphone portable est sans doute l'outil technologique le plus libérateur pour les femmes indiennes. Dans d'autres régions du Bihar, les téléphones portables sont employés par les activistes et les travailleurs sociaux pour aborder les questions de santé et d'éducation. Ce travail a contribué au déclin du taux de mortalité maternelle.

Contador Harrison Wanarua avait commenté il y a quelques années l'imposition d'une interdiction similaire des téléphones portables pour les femmes célibataires dans une autre région de l'Uttar Pradesh:

Il faudrait vraiment avoir une mentalité néo-coloniale pour ne pas soutenir les critiques des groupes locaux de défense des droits des femmes à l'encontre d'une mesure aussi arriérée et injuste.

Le téléphone portable a joué un rôle énorme pour faciliter la communication entre les gens et on ne peut discriminer l'accès à ces machines sur la base du sexe. Si cela devenait effectif, ce serait une honte nationale pour toutes les parties prenantes de l'industrie des télécommunications mobiles.

Sur Facebook, Sethi Mushtaq a écrit :

This is the real India and not what their Bollywood projects it to be worldwide :P

C'est ça, le vrai visage de l'Inde, et non ce que Bollywood projette dans le monde entier :P

Espérons que l'Inde, la vraie, cesse de restreindre la mobilité et la liberté des femmes.

Graffitis à Téhéran

lundi 10 décembre 2012 à 13:48

L'Iran n'est pas réputé pour la liberté d'expression ni pour les manifestations populaires dans le domaine public. Mais l'art urbain n'y est pas inexistant ; si les fresques, mosaïques et autres peintures ‘approuvées' ornent les murs de certaines villes, l'art clandestin, même s'il n'est pas aussi présent qu'en Europe, est visible : graffitis, tags et pochoirs s'insèrent discrètement ou plus ouvertement dans les villes.

Graffiti à Téhéran. Photo : Melinda Legendre

Certains murs sont entièrement recouverts de peinture propagandiste, un portrait du shah ou d'un martyr par exemple. Mais ce peut aussi être un dessin abstrait, simplement ornemental. Certains sont de véritables œuvres d'art.

Graffiti à Téhéran, novembre 2012. Photo : Issa

Il y a quelques semaines, un photographe de Téhéran a envoyé par e-mail à l'auteur ces deux photos d'un graffiti, avec ce commentaire :

Graffiti à Téhéran, novembre 2012. Photo : Issa

I took these in Tehran, near a bus stop.
I think someone is fighting with the municipality of Tehran. One day he or she draws a graffiti, the other day the municipality removes it. This goes on and on.

J'ai pris [ces photos] à Téhéran, près d'un arrêt de bus.
Je pense que quelqu'un se bat avec la municipalité de Téhéran. Un jour il ou elle dessine un graffiti, l'autre jour la municipalité l'efface. Ceci se répète.

Trois semaines plus tard, alors que je lui demandai la permission de le citer et de publier sa photo, il répondit que ce serait un honneur pour lui et voulut ajouter :

Now they painted something like a drawing or pattern on that wall to prevent that person to add another piece of graffiti. But before that this wall was really dirty. But now at least it's not dirty. So the enemy of the municipality is now a friend of people because that wall is not dirty anymore.

Maintenant, ils ont peint quelque chose comme un dessin ou un motif sur ce mur pour empêcher cette personne d'ajouter un autre graffiti. Mais avant ça, ce mur était vraiment sale. Mais maintenant au moins il n'est pas sale. Ainsi l'ennemi de la municipalité est maintenant un ami des gens parce que ce mur n'est plus sale.

Ceux qui s'expriment ainsi risquent beaucoup plus qu'en Europe. Aucune loi n'existe à l'heure actuelle en Iran, mais si les autorités considèrent l'œuvre comme subversive, alors elle deviendrait purement et simplement un crime.
L'art de rue émerge seulement en Iran. Souhaitons-lui de prospérer.

Costa Rica : La présidente signe la Déclaration des libertés sur Internet

lundi 10 décembre 2012 à 12:51

Laura Chinchilla, présidente du Costa Rica a signé la Déclaration des libertés sur Internet.

Ce faisant, elle a déclaré :

Internet a apporté un nouveau niveau de productivité, alimenté par l’innovation et la créativité. Je crois que cela a été possible grâce à la nature ouverte et gratuite d’Internet tel que nous le connaissons. […]

Malgré le fossé numérique qui caractérise encore le monde, nous devons mettre en œuvre des politiques permettant de le combler et cela est possible uniquement dans un environnement ouvert et libre.

Je me réjouis donc d’ajouter ma signature à la Déclaration des libertés sur Internet et espère que les autres dirigeants en feront autant afin de préserver et d’encourager cette ouverture et cette liberté qui offrent de belles perspectives d‘avenir.

La Présidente Laura Chinchilla, photo de Presidencia de Costa Rica partagée sous licence Creative Commons.

Au Costa Rica, l’accès à Internet fait partie des droits de l’homme. Toutefois, il y a peu le congrès a passé une série de lois restreignant les libertés numériques. Espérons que la Présidente honorera ses paroles et prendra activement part à la campagne de défense des libertés numérique parmi toutes les réunions et tous les réseaux où elle peut être influente.