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La pénurie d'anesthésiants en Iran atteint un niveau alarmant

mardi 9 avril 2013 à 20:20

Firoozeh Mozafari's cartoon for Iranian news website khabaronline, Translation of the words: [Doctor to Patient]: "Sir, please cooperate and get unconscious. We need to do our job!"  source: http://khabaronline.ir/detail/282196/comic/cartoon

Caricature de Firoozeh Mozafari pour le site d'information iranien en ligne khabaronline. Traduction  [médecin au patient] : “Monsieur, collaborez s'il vous plait et endormez-vous. Il faut que nous fassions notre travail !”

La panique a parcouru les hôpitaux iraniens quand les autorités médicales du pays ont confirmé une pénurie nationale grave de produits anesthésiants, le 15 mars 2013, qui les empêche de procéder à des opérations  chirurgicales vitales sur les patients iraniens.

Kheirollah Gholami, pharmacien à Tehéran, a été beaucoup cité, pour avoir dit, “Si la situation reste ce qu'elle est maintenant, nous ne savons pas vraiment quoi faire. Les patients ne peuvent pas être assommés avec un marteau pour être anesthésiés.”

Les internautes iraniens, et les blogueurs, ont réagi. Mana Neyestani, un caricaturiste dissident connu, a publié le dessin suivant sur le site Mardomak :

Dessin de Mana Neyestani. Traduction de droite à gauche 1) “L'anesthésiste fait de son mieux…” 2) “Il était une fois un lion qui vivait dans la jungle…” 3) [le patient] “Soyez maudits, vous et vos sanctions !” – [sur le journal] “Le président de l'association des anesthésistes : “Les produits anesthésiants sont devenus rares.”

La blogueuse iranienne Dara accuse la République Islamique d'avoir failli à son devoir envers les citoyens de toutes les façons possibles :  I

Les salles d'opération dans certains hôpitaux de tout le pays ont été fermées, en raison du manque de produits anesthésiants,  la fausse pénicilline importée de Chine coûte la vie à nos concitoyens, le dollar américain s'échange toujours à 35 000 rials et les prix élevés pèsent à un tel point que cette année les achats pour la fête [Nowruz] seront parmi les plus modestes de ces dernières années. Et dans une telle période, certains parlent toujours de prendre part aux élections. Sérieusement, qui voulez vous qu'on élise puisque le Leader s'occupe déjà de tout ? [...] Pour qui devrais-je voter si je ne peux même pas être anesthésiée dans une salle d'opération ?

Mohsen Sazgara a tweeté :

Selon un officiel haut placé de la faculté de médecine de l'université de Téhéran, nous allons être contraints de fermer les salles d'opération.

Djibouti toujours dans l'attente d'une véritable élection démocratique

mardi 9 avril 2013 à 19:39

A l'issue des élections législatives du vendredi 22 février qui a vu la victoire du parti du président Ismail Omar Guelleh avec 80% des voix, plusieurs leaders de l'opposition à Djibouti ont été arrêtés suite aux manifestations de protestations contre les allégations de fraude massive. Selon l'organisation  Djiboutian League of Human Rights (LDDH) et la Fédération Internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), 90 personnes ont été retenus à la prison centrale de Gabode à Djibouti.

Le porte parole du parti de l'opposition Union for National Salvation (USN), Daher Ahmed Farah a été condamné à deux mois de prison ferme pour appel à la rébellion suite aux résultats des élections.  La vidéo suivante montre les combats dans les rues entre les manifestants de l'opposition et la police (via Dillipress):

Les élections Djiboutiennes n'ont à ce stade jamais abouti à une vrai alternative politique au pouvoir.  Ismaïl Omar Gelleh est  est président de la République depuis le 9 avril 1999 et son parti d'idéologie conservatrice, Le Rassemblement populaire pour le progrès (RPP) est au pouvoir depuis l'indépendance du pays.

Ismaïl Omar Guelleh (à droite) et Donald Rumsfeld (à gauche), 2002 via wikimédia Public Domain

Ismaïl Omar Guelleh (à droite) et Donald Rumsfeld (à gauche), 2002 via wikimédia Public Domain

James Schneider de Think Africa Press pense que les élections n'étaient démocratiques que de façade depuis le départ:

His most recent re-election, in 2011, came after he changed the constitution to be allowed to run for a third time; the vote took place without election observers and Guelleh won practically unopposed after the opposition withdrew citing harassment and the unfair nature of the poll [..] Guelleh’s illusion will have worked, at least in the short term: he will still have power but now with the veneer of a parliamentary opposition.  Indeed, many people have much to gain from the electoral illusion. But sadly, this group is unlikely to include most ordinary Djiboutians. After all, you cannot improve freedom, development and wellbeing with illusions alone.

Sa réélection en 2011 est arrivé après un changement constitutionnel pour pouvoir briguer un troisième mandat; les élections ont eu lieu sans observateurs électoraux et Guelleh a gagné pratiquement sans opposition après que l'opposition se soit retiré en citant des attaques et une procédure éléctorale frauduleuse [..] L'illusion crée par Guelleh aura marché, au moins sur le court terme: il aura toujours le pouvoir, mais maintenant avec la façade d'une opposition parlementaire. Beaucoup ont à gagner de cette illusion électorale. Mais malheureusement, ceux ci n'incluent pas le commun des Djiboutiens. Après tout, vous ne pouvez pas obtenir plus de liberté, du développement et le bien-être de la population que sur des illusions.

Quartier européen à Djibouti via Wikimédia - Public Domain

Quartier européen à Djibouti via Wikimédia – Public Domain

Le parti au pouvoir conteste les allégations de fraude. Le chef de la comission éléctorale indépendante nationale Abdi Ismail Hersi affirme que les éléctiosn se sont déroulés de manière transparente. Ce verdict est partagé par l'observateur Malien de l'Union Africaine Cissé Mariam Kaïdama Sidibé qui affirme:

The citizens of Djibouti were able to carry out their civic duties in total transparency.

Les citoyens Djiboutiens ont pu faire leurs devoirs de citoyens en toute transparence.

Sur sa page facebook, le parti de l'opposition rapporte que les arrestations de membres de l'opposition continuent dans la ville d'Arhiba:

A Arhiba, la journée du dimanche 7 avril a vu l'arrestation musclée avec force brutalité d'Abdo Mohamed Ahmed et Houssein Mohamed Kamil avant d’être conduits tous deux au centre de Nagad. Puis c’est vers 2 heures du matin dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 avril que la police a procédé à de nouvelles arrestations directement aux domiciles des individus pour tirer de leurs lits au moins trois hommes dont les noms ont été révélés : Abdo Ibrahim Mohamed, Abdo Ali Bouha et Abbatte Gadid Merito.

La position stratégique du pays dans la corne de l'Afrique fait de Djibouti un allié non négligeable pour les pays occidentaux, (dont la France, ancienne puissance coloniale du pays) dans la lutte contre les pirates  et terroristes islamistes de la région. Luke Lythgoe explique que ce contexte rend difficile pour les pays occidentaux de critiquer le gouvernement en place:

Djibouti may be a country few in the West know about, yet Western foreign policymakers have placed disproportionate emphasis upon the tiny nation as a strategic base for their operations in the Horn of Africa – particularly in combating piracy and the militant Islamists al-Shabaab in Somalia. Perhaps understandably, considering the higher profile crises on its doorstep, the West has treated Djibouti as little more than a tool in its arsenal – as a military base, launch pad for drone strikes, or venue for regional diplomacy – rather than a situation worth addressing in its own right.

Djibouti est certes un petit pays que peu de gens en Occident connaissent, mais les responsables politiques occidentaux ont mis l'accent sur cette nation comme une base stratégique pour leurs opérations dans la Corne de l'Afrique – en particulier dans la lutte contre la piraterie et les militants islamistes d'Al-Shabaab en Somalie. C'est pourquoi peut-être, vu les crises qui se profilent à sa porte que l'Occident a traité Djibouti comme un outil dans son arsenal – en tant que base militaire, rampe de lancement pour les frappes de drones, ou un lieu pour la diplomatie régionale – plutôt qu'un pays avec une vrai crise politique qui mérite d'être dénoncée comme telle.

Le plan d'austérité du Portugal déclaré inconstitutionnel

mardi 9 avril 2013 à 17:24

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

La Cour Constitutionnelle portugaise a invalidé [portugais] des mesures d'austérité considérées nécessaires par le gouvernement pour remplir les conditions du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros, ce qui creuse un trou [en anglais] de 1,3 milliards d'euros dans le budget 2013 du Portugal.

La cour examinait la constitutionnalité des dispositions à la demande, début janvier 2013, du Président Cavaco Silva et de tous les partis d'opposition, et a annoncé le 5 avril son rejet de quatre des neuf mesures contestées du budget de cette année. Elle a jugé que les coupes dans les salaires et les retraites ainsi que les réductions de congés-maladie et d'allocations-chômage contrevenaient aux principes constitutionnels d'équité et de juste répartition du fardeau fiscal.

Le Premier Ministre Pedro Passos Coelho a averti [en anglais] que le gouvernement allait devoir trouver des coupes budgétaires ailleurs pour combler le déficit.

C'est le 6 avril 2011 que le Portugal ouvrit la porte à la “troïka”, composée du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la Commission Européenne (CE), pour renflouer la dette publique nationale. Les Portugais, depuis deux ans aux prises avec l'austérité et la récession, ont accueilli avec virulence le jugement du tribunal constitutionnel.

Portugal's government defeated a no confidence motion, while the move united all the opposition in parliament against austerity policies and rattled the stock market. Photo by Thomas Meyer copyright Demotix (03/04/2013)

Deux jours avant le rejet par la Cour Constitutionnelle d'une partie des mesures d'austérité, le gouvernement portugais survivait à une motion de censure de l'opposition. Photo Thomas Meyer copyright Demotix (03/04/2013)

Au sujet du budget de l'Etat à présent déséquilibré après avoir été partiellement invalidé en avril, Max écrivant sur le blog Informação Incorrecta affirme [en portugais] que le gouvernement a deux options : demander à la troïka “un supplément de temps pour remplir les objectifs de déficit” qui devait atteindre cette année 5,5% du PIB, ou solliciter une tranche supplémentaire de renflouement :

o chumbo do Tribunal representa talvez a única possibilidade para chamar em causa responsabilidades alheias e invocar uma nova ajuda do FMI-BCE-UE.

Que fique claro: um segundo resgate seria uma tragédia e a esperança é que a troika aceite conceder mais tempo para que Portugal consiga alcançar os objectivos orçamentais. Pessoalmente espero estar enganado. Mas não podemos esquecer que o País tem uma economia em recessão, um desemprego que não baixa (e que aumentará nos próximos tempos), enormes juros que têm de ser pagos, receitas fiscais em queda. E nos cofres não há um tostão.

le retocage du Tribunal représente peut-être une possibilité unique [pour le gouvernement] de mettre en cause les responsabilités d'autrui et d'invoquer une nouvelle aide du FMI-BCE-UE.

Que ce soit clair : un second sauvetage serait une tragédie et l'espoir est que la troïka accepte de concéder plus de temps pour que le Portugal arrive à réaliser les objectifs budgétaires. Personnellement j'espère me tromper. Mais nous ne pouvons pas oublier que le pays a une économie en récession, un chômage qui ne baisse pas (et qui augmentera dans les prochains temps), d'énormes intérêts à payer, des recettes fiscales en chute. Et dans les coffres il n'y a pas un centime.

Sur le blog Aventar, Jorge “Fliscorno” défend [en portugais] que le premier ministre “savait depuis le début que le budget ne serait pas conforme à la constitution” mais l'a utilisé comme stratégie dans un but :

Passos Coelho anunciou que precisa de  ir buscar a outro lado o dinheiro que previa sacar ilegalmente aos portugueses. (…) Ficou com um pretexto para prosseguir a política que tem levado a cabo desde que foi eleito e completamente em oposição ao que prometeu enquanto oposição e em campanha eleitoral. (…)

O Primeiro-ministro deste país faltou novamente à palavra e anunciou mais cortes na  segurança social, saúde, educação e empresas públicas.

Passos Coelho a annoncé qu'il lui faut chercher ailleurs l'argent qu'il prévoyait de prendre illégalement aux Portugais. (…) C'était un prétexte pour poursuivre la politique qu'il mène depuis son élection et en complète opposition avec ce qu'il a promis quand il était dans l'opposition et en campagne électorale. (…)

Le premier ministre de ce pays a de nouveau manqué à sa parole et annoncé plus de coupes dans la sécurité sociale, la santé, l'éducation et les entreprises publiques.

C'était “la semaine décisive pour la politique portugaise”, écrit [en anglais] le journaliste Tiago Carrasco sur The Crisis Republic blog. De fait, dans les jours précédant l'annonce de la décision du Tribunal Constitutionnel, le Ministre des Affaires Parlementaires Miguel Relvas, qui est le bras droit controversé [en anglais] du Premier Ministre, a démissionné, et le Parti Socialiste, principal parti d'opposition, a présenté devant le Parlement une motion de non-confiance [en anglais] contre le gouvernement, qui n'a pas abouti.

Mais aux termes de Carrasco, “la véritable motion de non-confiance viendrait à la fin de la semaine” avec l'analyse du budget annuel 2013. Et de prédire que “le gouvernement de coalition allait probablement tomber”, une idée déjà largement partagée, parmi les syndicats, le personnel politique des partis d'opposition et les simples citoyens :

D'abord parce que c'est la deuxième fois que [le gouvernement] aurait à gérer une erreur constitutionnelle. Ensuite, ils seraient confrontés à une immense protestation populaire. Et au final (raison la plus importante) la coalition interne est déjà décomposée avec les députés centristes du PP [Parti Populaire] souvent en désaccord avec les mesures libérales et les nombreuses discussions sur le remaniement ministériel.

Le Portugal attend donc calmement l'écroulement politique annoncé.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Bhoutan : après l'indice de bonheur, le 100% bio

lundi 8 avril 2013 à 19:05

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

Le Royaume himalayen du Bhoutan, bien connu pour son indice de “Bonheur National Brut“, qui remplace le Produit Intérieur Brut, s'est donné pour objectif d'être le premier pays au monde à avoir une agriculture 100% biologique.

Jessica Carter, une professionnelle australienne des médias et du développement international, partage cette information sur son blog “Chaussures rouges et pavés”:

Le petit royaume d'1,2 millions d'habitants a annoncé qu'il deviendrait le premier pays au monde 100% bio en interdisant la vente d'engrais et pesticides chimiques.

Ce n'est pas la première fois que l'attitude du Bhoutan soulève l'étonnement, et c'est sans doute parce que ce n'est pas la première fois qu'ils vont à l'encontre de la tendance générale.

Pour expliquer cette décision, le ministre de l'agriculture et des forêts, lui-même agriculteur, aurait simplement dit :

“Nous aimons que les plantes et les insectes soient heureux”

Agriculture in Bhutan contributes to 35.9% of GDP of the nation. Image from Flickr by Michael Foley. CC BY-NC-ND

L'agriculture du Bhoutan représente 35,9% du PIB du pays. Photo de Michael Foley sur  Flickr . CC BY-NC-ND

Aarthi Parthasarathy (@aarthipartha) un activiste indien écrit sur Twitter :

@aarthipartha (Aarthi Parthasarathy): Que faut-il faire pour émigrer au Bhoutan? Le Bhoutan s'apprête à creuser le sillon du premier pays au monde 100% bio http://gu.com/p/3dkfv/tw

Le site bhoutanais d'information BBS a annoncé que le royaume bouddhiste est en train de mettre en place un label bio bhoutanais (BOCS) pour garantir “des légumes 100% biologiques”. BBS a interrogé un consultant des Services bhoutanais de réglementation de l'agriculture et de l'alimentation qui explique la procédure d'obtention du label :

“Nous avons développé un questionnaire simple pour les agriculteurs, qu'ils peuvent compléter en Dzongkha (dialecte tibétain parlé au Bhoutan) … Les fermiers doivent indiquer les activités de la ferme, la provenance de leurs graines et de leurs engrais, le type de pesticides biologiques utilisés. Chaque sorte de culture est détaillée… et contrôlée par des inspecteurs des Services bhoutanais de réglementation de l'agriculture et de l'alimentation, formés à cet effet, qui visitent les exploitations”, dit le Dr A Thimmaiah, consultant des Services bhoutanais de réglementation de l'agriculture et de l'alimentation.

BHT (@BHTFLASHNEWS) fait part de la décision sur Twitter :

@BHTFLASHNEWS (BHT Flashnews): Information : un label bio bhoutanias (BOCS) est mis en place pour garantir des légumes 100% biologiques.

Mais comme le fait remarquer sur son blog “Go Far Bhutan” (en avant le Bhoutan) un journaliste de l'université technologique Nanyang à Singapour, il y a de gros obstacles à surmonter :

Beaucoup d'agriculteurs bhoutanais vivent dans des villages reculés, et d'autres pensent que leurs récoltes ne poussent pas bien sans pesticides et sans engrais. Le pays ne fournit que 60% de ses besoins, tous produits confondus, biologiques ou non.

This weed grows wild in Bhutan . Image by Flickr user Hockadilly. CC BY-NC

La mauvaise herbe pousse bien au Bhoutan et sert à nourrir les cochons. Photo de Hockadilly sur Flickr. CC BY-NC

Par ailleurs, il faut souligner que, selon le site d'information “The Bhutanese”, Pema Gyamtsho, Ministre bhoutanais de l'Agriculture et des Forêts, nie toute information officielle après l'intervention du chef de l'opposition Tshering Tobgay qui aurait déclaré :

“Je suis inquiet car c'est un engagement national qui peut avoir un impact énorme sur la vie des agriculteurs dont les revenus dépendent totalement des activités agricoles”

Plus loin il reconnaît que prévoir de supprimer les produits chimiques est une bonne idée, mais que sur le terrain, pour les mêmes raisons que ci-dessus, la mise en oeuvre est une autre histoire.

“Sans parler de récoltes rentables financièrement, certains agriculteurs produisent à peine de quoi subvenir à leurs besoins.”

Il faut aussi reconnaître que d'autres ont déjà essayé le 100% biologique ailleurs dans le monde. Effectivement, TreeHugger indique que l'Etat indien de Sikkim a déjà accompli un tiers du chemin pour parvenir à une agriculture 100% biologique en 2015.

Le ministre de l'agriculture de l'Etat de Sikkim a été cité dans le “Telegraph” de Calcutta où il explique le processus:

La certification biologique est un processus sur 3 ans. Trois agences sont accréditées par l'ADEPA (Services de développement des exportations de produits alimentaires et agricoles transformés) et ont accordé des certificats C1 à 12 456 agriculteurs enregistrés qui se partagent 18 453 hectares sur quatre districts du pays. La ferme obtient le certificat C-1 la première année, puis le certificat C-2 la deuxième année et enfin le C-3 la troisième année. Le certificat C-3 signifie que toutes les récoltes produites sur un lot déterminé sont biologiques.

Ceci étant, l'idée même d'un Bhoutan 100% bio a été accueillie favorablement par les internautes à travers le monde.

Une administratrice scolaire, Judith Renaud (@JudithRenaud) écrit sur Twitter:

@JudithRenaud (Judith Renaud): Le Bhoutan veut montrer au monde entier que nous sommes capables de défendre notre terre, notre alimentation et nous-mêmes contre ceux qui veulent nous empoisonner. http://bit.ly/YroO4m

Sur Facebook les membres du Réseau Citizens Action font part de leur enthousiasme.

La vidéo réalisée par ‘Go Far Bhutan’ témoigne de la réaction des Bhoutanais.

Nouvelle forme de grippe aviaire en Chine, six morts

lundi 8 avril 2013 à 18:24

Une souche de grippe aviaire inconnue jusqu'alors chez les humains a déjà infecté 21 personnes [anglais] en Chine, dont six sont mortes [anglais], ce qui a mis les autorités sanitaires en état d'alerte renforcée et provoque chez un grand nombre de Chinois la peur d'une épidémie.

Le premier décès annoncé comme associé au virus H7N9 est celui d'un homme de 87 ans, mort le 4 mars 2013 dans le pôle commercial de Shanghaï, une métropole de quelque 20 millions d'habitants. D'autres cas n'ont pas tardé à être diagnostiqués dans les provinces voisines du Zhejiang, de l'Anhui et du Jiangsu, soulevant l'hypothèse que les 15.000 carcasses de porcs découvertes dans un fleuve de Shanghaï le mois dernier auraient pu contribuer à l'éruption de la maladie.

Les responsables chinois rejettent [chinois] pour le moment toute corrélation. Une enquête officielle est en cours pour identifier l'origine du virus et établir avec exactitude comment les humains l'ont contracté.

A Shanghaï, les autorités ont ordonné, le 5 mars, l’abattage [anglais] de plus de 20.000 sur un marché alimentaire local, où le virus H7N9 avait été détecté la veille dans des prélèvements sur des pigeons. La ville a également suspendu le commerce de volailles vivantes pour prévenir la diffusion du virus.

Deux jours plus tard à Nanjing, le chef-lieu du Jiangsu où six cas humains de H7N9 ont été détectés, les autorités ont agi de même en fermant tous les marchés de volailles vivantes de la ville.

Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, est en effervescence, s'interrogeant sur l'origine du virus, critiquant la couverture de la flambée par les médias continentaux, et comparant l'apparition du H7N9 à l'épidémie de SARS dix ans plus tôt. Le sujet a généré quelque quatre millions de commentaires jusqu'à présent et a figuré parmi les 3 sujets en tête de tendance le 7 avril. 

Yiyi Chuang Jianghu du Henan s'interroge, sur le service de microblogging, au sujet de la relation entre les cochons morts et le virus :Screen shot from Shanghai's Dragon TV: Health officers draw blood from a pigeon

好想知道死猪与H7N9有无关系。。

Je voudrais vraiment savoir si les cochons morts avaient un rapport avec le H7N9…

Shanghaï top headlines (‘Les Unes de Shanghaï), un compte Weibo consacré aux informations sur le H7N9, demande :

#H7N9#@施力勤: 江苏南通一例,在救护车上已死亡(@任伟NICKY),H7N9重灾区同时也是发现大量死猪区域,没有联系吗?

#H7N9# @ShiLiqin: Il y a eu une fois un cas à Nantong dans le Jiangsu, [le patient] est mort dans l'ambulance (@RenweiNICKY), les zones les plus atteintes par le H7N9 sont celles où on a trouvé des cochons morts en masse, n'y a-t-il aucune corrélation ?

La découverte de cas humains de H7N9 a réveillé les souvenirs de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, apparu en Chine et initialement dissimulé avant de se développer en crise sanitaire mondiale qui a fait 800 morts au niveau planétaire.

Les médias traditionnels chinois ont réagi cette fois à la grippe aviaire avec relativement plus de transparence et de franchise qu'ils ne l'avaient fait au SARS. Les journaux ont publié des articles citant le nombre de cas et appelé à éviter la volaille vivante.

Avec une exception notable, celle du média d'Etat CCTV. Son journal télévisé de 19 heures de grande écoute Xinwen Lianbo du 5 avril n'a fait aucune mention de la grippe aviaire H7N9, un silence critiqué en ligne.

Le célèbre écrivain chinois Li Chengpeng a fait part sur Weibo de ses sentiments mitigés quant à la couverture médiatique :

禽流感各国都有,时时也爆发,全球医界也没神药。可别人信息透明,这里却总辟谣+捂盖子。说实话这次透明度超过 10年前非典,但仍不够,因面对重大疫情,你除了解决疫情本身还要缓解惶惶民心。这才是常态治国。呼吁去亚马逊看雨林的央视今晚多报道疫情。别老伸话筒 问:你幸福吗。我只好答:我幸……存。

La grippe aviaire existe dans tous les pays, de temps à autre, et la sphère médicale n'a toujours pas de traitement efficace. Mais dans les autres pays l'information est transparente alors qu'ici ce que nous faisons, c'est démentir les rumeurs et étouffer les choses. Pour être franc, la transparence dans l'information a dépassé celle d'il y a dix ans, mais cela reste insuffisant, face à une épidémie majeure, il faut calmer une opinion nerveuse en plus de résoudre l'épidémie elle-même. C'est cela qu'un pays doit faire. je jure que CCTV devrait traiter de l'épidémie au lieu d'émissions sur la forêt amazonienne. Ne brandissez pas votre micro en demandant, “Etes-vous heureux ?” Tout ce que je peux répondre c'est : “J'ai …. survécu.”

Guan Qingyou commente les points communs entre SRAS et H7N9 :

经历过SARS,因而我们对H7N9充 满恐惧。十年轮回,经济都处于新周期的起点。目前尚不知H7N9是否会广泛传播,故很难量化经济影响。首先冲击心理。节前港股暴跌即与此有关;其次影响消 费。人们会减少外出就餐、出行、旅游,消费本已羸弱,此次雪上加霜。再次影响工业。中间会有时滞,也要视H7N9传播程度。 

Nous avons très peur du H7N9 parce que nous sommes passés par le SRAS [il y a dix ans]. Dix ans après, l'économie chinoise a pris un nouveau départ. On ignore encore si le H7N9 prendra de l'ampleur, on peut donc difficilement quantifier son impact sur l'économie. L'impact sera d'abord psychologique. La plongée de la Bourse de Hong Kong avant le jour férié était de cet ordre. Ensuite, la consommation sera touchée. Les gens réduiront les sorties au restaurant et les voyages, la consommation est déjà très faible, [la grippe aviaire] fera empirer les choses. Puis la production industrielle sera touchée. Il pourrait y avoir des mises à pied, tout dépendra de l'intensité de la propagation du H7N9.