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Inde : Safe Cities, un outil de cartographie du harcèlement de rue

mercredi 4 juin 2014 à 10:55

Trouver une Indienne ayant réussi à éviter d'être harcelée dans la rue est un défi. Elsa Marie D’Silva est l'un de membres fondateurs de Safecity, un outil de cartographie participative pour “épingler les sales types”. Quand on lui demande si elle a déjà été victime de harcèlement de rue, elle répond : “Je n'ai jamais rencontré une femme indienne qui n'a jamais été victime de harcèlement de rue”. La plupart des femmes sont conditionnées pour s'enfuir discrètement sans faire de scène. 

Safecity strongly believes all women We strongly believes that 'all women have the right to live safely"

Safecity croit fermement que “toutes les femmes ont le droit de vivre en sécurité”

Le harcèlement de rue est généralisé en Inde et dans le monde, incitant de nombreuses organisations à mettre en place des actions pour lutter contre ce problème. En Inde, on trouve parmi ces organisations Freeze the Tease, et Hollaback India. Safecity utilise une approche différente, l'idée n'est pas de simplement de demander aux personnes de répondre à leurs agresseurs mais “d'épingler” le lieu de l'incident sur une carte. 

Part of a Safecity Bystander Campaign, courtesy of Safecity's Facebook page

Extrait de la campagne de Safecity Bystander Campaign, pour voir si  ”les témoins interviendraient pour aider une victime”. Photo reproduite avec l'accord de la page Facebook de Safecity

Safecity (disponible aussi sur Twitter et Facebook), s'est inspiré d'un projet similaire en Egypte appelé Harassmap, et a été lancé suite aux énormes manifestations qui ont eu lieu après le viol collectif odieux de Delhi en décembre 2012. Ses créateurs ont souhaité mettre en place une plate-forme et un forum pour traiter le problème sur le long terme. Safecity est une plateforme d'informations pour aider à identifier des lieux sensibles dans la ville ou des agressions ont été signalées. Pour créer un espace sûr pour toute la population, Safecity demande aux utilisateurs “D'épingler les sales types !” en partageant les faits, les photos et/ou des vidéos, et le plus important, en signalant le lieu de l'agression. 

Jusqu'à maintenant,  plus de 2700 incidents ont été signalés.  L'accent est mis sur les tendances générales du harcèlement, plus que sur des affaires précises, Safecity travaille avec la police dans deux états de l'Inde pour voir si ces informations peuvent être partagées utilement avec les forces de police. 

 

A poster for schools available on the Safecity website

Un poster pour les écoles, disponible sur le site internet Safecity

Safecity pourrait aussi être un outil de prévention. Dans une affaire, appelée “l'affaire Shakti Mills” les accusés ont reconnu avoir violé quatre femmes au même endroit. D'après les créateurs de l'outil, cela signifie que d'autres tentatives peuvent avoir eu lieu, et comme le souligne les fondateurs D’Silva et Saloni, “si des personnes avaient déclaré cet endroit comme une zone potentiellement dangereuse, des actions de prévention auraient pu être mises en place. ”

Les fondateurs de Safecity constituent un petit groupe de citoyens qui croient tous au droit de vivre en sécurité dans la société. “Nous croyons également qu'une femme devrait être capable de se déplacer sans avoir peur ou se sentir en danger, sans avoir à calculer par quelle rue passer pour être en sécurité, sans avoir à se soucier des vêtements qu'elle porte, ni des gens avec qui elle est.”

Comme D’Silva et la co-fondatrice Saloni Malhotra l'ont écrit dans un email, “Les agresseurs font ça dans leur propre zone de confort. Le silence des victimes et des témoins les rend encore plus confiant et le harcèlement ne fait qu'augmenter.” Au lieu de se désespérer et se résigner, elles se demandent : “Que peut-on faire en tant que citoyen ordinaire pour faire évoluer la situtation ? N'est-ce pas la société elle-même qui a créé ce problème au départ ? Que peut-on faire pour apporter un réel changement ? ”

Screenshot of the Safecity map

Copie d'écran de la carte Safecity

En gardant ceci à l'esprit, Safecity travaille sur une série de vidéos sur l'importance pour les femmes de savoir comment être en sécurité. Parmi les suggestions que Safecity a rassemblées, on trouve : éviter de voyager seule, ne jamais accepter de nourriture ou de boisson d'une personne inconnue, toujours garder son verre lors d'une soirée. Le dernier conseil sur la liste actuelle est :  ”investir dans une bombe lacrymogène”. Espérons que que ces listes ne soient bientôt plus nécessaires.

Pourquoi s'opposent-ils au projet de loi sur les médias du Timor oriental ?

mardi 3 juin 2014 à 16:37

Divers groupes de la société civile, des journalistes et des universitaires, ont signé une lettre contre la proposition de loi sur les médias au Timor oriental, approuvée récemment par le Parlement. L'un des problèmes qu'ils citent sont les larges pouvoirs accordés au Conseil de la presse :

…nous sommes inquiets que le Conseil de la presse, doté d'une personnalité juridique et financé par des responsables politiques et des médias privés, qui nomment ses membres, puisse avoir le pouvoir (au titre des articles 43 et 44) d'empêcher quiconque d'exercer sa liberté d'expression.

Ils ajoutent que cette “mauvaise loi” n'est pas la solution aux problèmes dont souffre le secteur des médias :

Nous croyons qu'il n'y a aucune urgence au Timor-Leste à adopter une loi sur la presse, notamment si elle est mauvaise comme celle-ci, elle va faire reculer les progrès de notre société dans l'utilisation des différents médias, sociaux et autres, permettant d'échanger des idées sans aucune restriction. Nous sommes conscients que les compétences des journalistes, la désinformation et le manque d'expérience puissent parfois agacer certains lors de la publication des articles, mais la régulation par l’État n'est en aucun cas la solution.

Des soldats de la MISCA impliqués dans la disparition de 11 rebelles à Bangui

mardi 3 juin 2014 à 16:11

Peter Bouckaert, directeur des urgences pour Human Rights Watch, écrit que des soldats de la mission MISCA de l'Union Africaine sont impliqués dans l'arrestation puis la disparition d'au moins 11 rebelles anti-balaka, le 24 mars dernier. Les rebelles arrêtés n'ont pas été revus et n'ont pas donné de nouvelles depuis :

Depuis le 24 mars, nous n'avons aucune nouvelle des personnes arrêtées. Les familles se sont rendues à la principale base MISCA à Bangui, le Camp M’poko, et dans tous les commissariats de Bangui, mais ils n'ont pas trouvé leurs proches. Ils craignent que les soldats de la MISCA les aient exécutés, ou encore qu'ils soient retenus dans un lieu secret. Trois témoins ont séparément dit que les soldats de la MISCA ont arrêté au moins sept autres personnes le long de la route principale, probablement parce qu'ils portaient des gris-gris associés à la milice anti-balaka. Leurs noms ne sont pas connus, car ils n'étaient pas de Boali.

 

En mer pour soutenir le prisonnier politique Oscar López Rivera

mardi 3 juin 2014 à 14:39
Desde el Muelle 8 en San Juan hasta la Puerta de San Juan, se hizo la travesía para acompañar a Oscar representado en el cabezudo.

Une traversée pour accompagner Oscar, représenté par un énorme masque à son effigie, s'est effectuée depuis le quai n°8 de San Juan jusqu'à la Porte de San Juan.

Des centaines de Potoricaines et Portoricains se sont donné rendez-vous le dimanche 25 mai 2014, dans la baie de San Juan, capitale de Porto Rico, pour réaliser un parcours en kayak depuis la promenade de Bahía Urbana, jusqu'à la Porte de San Juan, lieu par lequel arrivaient par bateau les passagers dans le pays. L'objectif était d'accueillir symboliquement chez lui le prisonnier politique portoricain Oscar López Rivera.

Le 29 mai a marqué la 33ème année d'emprisonnement [anglais] pour Oscar, la peine la plus longue jamais purgée par un prisonnier politique portoricain.  Il n'a jamais pu être prouvé qu'il était lié à un acte criminel ; malgré cela, il a été condamné pour “conspiration sédicieuse” à cause de ses liens avec les Forces Armées de Libération Nationale (FALN), qui préconisaient l'usage de la force pour mettre fin à la colonisation de Porto Rico par les États-Unis.

Certaines figures de proue de la communauté internationale, telles que l'archevêque anglican Desmond Tutu ou l'activiste pour la paix nord-irlandaise Mairead Corrigan Maguire, se sont unies à des millions de personnes autour du monde pour dénoncer la peine exagérément longue que purge Oscar.

Oscar a déclaré que ce qui lui manquait le plus était de voir la mer. C'est pour cela qu'il a été décidé d'organiser en cette occasion une activité sur l'eau, comme un témoignage de réalisation de ce désir. L'activité a été organisée par 32 x Oscar, un groupe activiste qui milite avec vivacité pour que le Président des États-Unis, Barack Obama, le gracie. Cette vidéo de Noticel propose quelques images de cette journée.

Le photojournaliste Ricardo Alcaraz Díaz a gentiment partagé avec Global Voices quelques-unes des photos de l'évènement.*

A la llegada a la Puerta de San Juan, fue recibido por su familia. En la foto, Clarisa, la hija de Oscar, lo recibe.

A l'arrivée à la Porte de San Juan, il a été reçu par sa famille. Sur cette photo, Clarisa, la fille d'Oscar, l'accueille.

 

Acompañado por integrantes del grupo teatral Y no había luz,y el público presente, hace el recorrido hacia El Morro.

Accompagné des membres de la troupe de théâtre Y no había luz, et du public présent, il se rend vers le Morro.

En El Morro se hizo una hermosa presentación teatral basado en textos de las cartas que Oscar ha escrito a su nieta Karina.

Au Morro s'est tenu une belle présentation théâtrale autour des lettres qu'Oscar a écrites à sa petite-fille Karina.

Se lanzó al aire una enorme chiringa con la imagen de Oscar.

Un énorme cerf-volant avec une image d'Oscar a été lâché dans les airs.

Clarisa y Karina, hija y nieta respectivamente de Oscar, se dirigen al público.

Clarisa et Karina, respectivement fille et petite-fille d'Oscar, s'adressent au public.

*Toutes les images ont été prises par Ricardo Alcaraz Díaz et sont utilisées avec son autorisation. Les sous-titres des images sont également de lui.

Documentaire : Ai Weiwei, le faux procès

mardi 3 juin 2014 à 13:46


Un nouveau documentaire sur l'artiste dissident chinois Ai Weiwei vient de sortir, après Ai Weiwei: Never Sorry (2012). Le site Beijing Cream a publié la critique de Hilary Chassé (en anglais) de ce nouveau documentaire : Ai Weiwei: The Fake Case (Le faux procès).