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Le gagnant du Lion d’Or, “Pieta”, révèle la face cachée de la société sud-coréenne

lundi 17 septembre 2012 à 23:35

[Les liens sont en anglais ou en français sauf mention contraire] Le Lion d’Or a été attribué au film coréen “Pieta”, qui a également été sélectionné pour la 84ème cérémonie des Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Pieta a fait parler de lui dans les médias et est à l’origine de vastes débats sur la blogosphère coréenne cette semaine. Comme le film est devenu le centre de l’attention médiatique, d’autres révélations sur le côté sombre de la société coréenne ont vu le jour.

Bien que le film ait atteint une reconnaissance monumentale dans l’histoire du cinéma coréen en recevant l’une des plus prestigieuses récompenses à la Mostra de Venise le 8 septembre 2012, le réalisateur du film a confié qu’il avait toujours du mal à trouver des salles pour diffuser son film en Corée du Sud. Certains utilisateurs de Twitter supportent sa cause en twittant qu’il n’y a pas de cinéma diffusant le film dans la ville de Choogju [en coréen], de Masan [en coréen] et qu'aucun multiplex de la région [en coréen] ne le propose à l’affiche.

“Pieta” est un film brutal. C’est l’histoire violente d’un usurier qui rencontre un jour une femme se revendiquant comme sa mère dans son chemin vers la rédemption, chemin qui s’égare finalement vers une fin désastreuse. L’histoire a été interprétée de manière à révéler l’aspect inhumain et dangereux d’une société coréenne très matérialiste. L’internaute @whitestar612 écrit [en coréen] sur Twitter :

[…] 영화 ‘피에타'는 자본주의가 결국 없는 자들이 서로 물어 뜯어 죽이는 구조라는 것을 극단적으로 보여주는 영화였다. 픽션이지만 결코 픽션으로 넘어갈 수 없는 우리 사회의 단면.

Le film “Pieta” montre que le capitalisme est un système qui force les pauvres à s’affronter entre eux jusqu’à la mort, de façon exagérée. Bien que le film ne soit pas fondé sur une histoire vraie, il révèle si bien le côté sombre de notre société qu’il est difficile de considérer ce film comme une pure fiction (comme une “fausse” histoire).

Un autre internaute, @slowcinema, commente [en coréen] :

영화 ‘피에타'는 우리 사회로부터 소외되고, 외면당한 채 처절하게 살아가는 사람들을 대상으로 삼고 있었고, 곪아터지기 직전, 너무도 고통스런 그들의 현실이 아프도록 적나라하게 드러나 있었다.

Le film “Pieta” illustre les vies difficiles des oubliés, des personnes que la société ignore. Il dépeint la dure et douloureuse réalité qu’ils doivent affronter, alors que les problèmes jaillissent et s’enchainent les uns aux autres.

Les critiques sur le film et le réalisateur ne sont toutefois pas positives à l’unanimité. Les travaux du réalisateur Kim Ki-duk, bien que loués par les critiques et admirés par les amateurs d’art, ont été rejetés par le grand public. La plupart de ses films sont brutaux, violents et souvent misogynes. Une majorité de femmes apparaissant dans ses films sont souvent violées, abusées physiquement et mentalement par des personnages masculins. Sur Daum Agora, l’un des plus gros forums coréens, l’internaute bestlife parle [en coréen] au nom du grand public.

영화를 보고 마음이 평안해지는 것이 아니라 토할 것 같은 역겨움…억지로 보라는 건지…여성관객들을 유린하는 듯한 영화[…] 강자에게 억압당하고 약자에게 화풀이하는 현상이 반복되고 있습니다.

J’avais la nausée et j’ai cru que j’allais vomir après avoir vu le film. On a vraiment besoin de se forcer pour regarder celui-ci (ce n’est vraiment pas plaisant). Le film lui-même semble violer l’audience féminine. […] Ce film répète simplement le cercle vicieux où les faibles, après avoir été oppressés par les forts, se défoulent avec rage sur les plus faibles qu’eux.

Bestlife fait une remarque très dure [en coréen] par rapport au thème du viol qui est omniprésent dans le film. Il présente le réalisateur comme “celui qui a gagné le succès en torturant et violant des femmes”.

D’autres se concentrent d’avantage sur les origines personnelles du réalisateur. Kim est largement considéré comme un marginal dans l’industrie du cinéma coréen. Il a eu des problèmes durant de nombreuses années en refusant de faire des films commerciaux pour le grand public. L’utilisateur @ichwell écrit [en coréen] sur Twitter :

김기덕의 수상은 자랑스러우면서도 한편 부끄럽다.사실 한국영화계가 그에게 해준것이 없다.그의 제작비의 대부분은 자신의 돈과 해외판매 수익으로 충당된것이다.한국영화계가 키워낸 감독이 아니라 한국밖의 관객과 영화인이 키운 감독이다.

Je suis fier que Kim Ki-duk ait gagné cette récompense mais je me sens honteux en même temps. L’industrie du film coréen n’a jamais rien fait pour lui. La plupart des coûts de production de ses films ont été couverts par lui même ou bien par les bénéfices qu’il a fait à l’étranger. Ce réalisateur est admiré par les étrangers et par l’industrie du cinéma en dehors de Corée, et non pas par la communauté cinématographique coréenne.

L’utilisateur haeorm a écrit un article détaillé [en coréen] sur Agora, louant le succès du réalisateur.

그의 상업적 영화에 대한 불신과 순수 예술영화에 대한 고집 때문에 20년 째 국내 영화계에서는 이단적 괴물급 아웃 사이더 감독으로[…] 공식 학벌이 중졸이고 서울 청계천이나 구로공단에서 노동자 생활을 하며 청년시절을 보냈던 바닥 인생 김기덕이 어찌하여 한국사회에 굳어저 있는 학벌,노동,무식,빈곤,차별이라는 철옹성과도 같은 진입 장벽을 뚫고 […]

Il fut un outsider, un mutant dans l’industrie cinématographique coréenne pendant deux décennies à cause de son obsession pour une certaine pureté artistique et de sa méfiance pour les films commerciaux. Son éducation supérieure prends fin au collège et il passa sa jeunesse travaillant comme ouvrier à Cheonggye, à Séoul et dans le complexe industriel Guro. Mais il s’est élevé de cette condition, brisant les barrières sociales que rencontrent les moins éduqués, les ouvriers, les pauvres […].

Cet internaute a ajouté que Kim est un exemple. Il a élevé sa condition de miséreux à celle d’une personne respectée. Son expérience apporte de l’espoir aux jeunes coréens qui doivent faire face aux même difficultés.

SocialCamp Russie : crowdsourcing et données publiques

lundi 17 septembre 2012 à 23:15

[Liens en russe, sauf mention contraire] Du 7 au 9 septembre s'est tenue à Moscou la “non-conférence” SocialCamp Russia. Trois journées pendant lesquelles les activistes ont parlé de leurs projets destinés à améliorer l'accès à l'information, la compréhension mutuelle entre les personnes ou le développement du caritatif, entre autres.

Le Teplitsa [”la serre”] des technologies sociales a organisé une section « Projets Internet citoyens et sociétaux : success stories », durant laquelle les concepteurs d'applications mobiles citoyennes et de plateformes Internet non commerciales ont raconté l'histoire de la naissance et du développement de leurs projets. Quelques-uns sont apparus de façon totalement spontanée : dans le cadre de travaux pratiques à la fac, ou sous forme d'album photos sur vKontakte [équivalent de Facebook]. D'autres sont nés en réaction à a situation politique du pays. D'autres encore existaient en tant qu'outils à utiliser dans des situations diverses : dans les cas extrêmes comme en temps ordinaire. Chaque intervenant s'est vu poser les questions les plus variées par l'auditoire, mais nous avons choisi de répéter la même à chaque auteur : «Votre projet aurait-il pu voir le jour sans Internet ?»

OpenStreetMap : D'où vient la carte de Krymsk ? Exemples de cartographie opérationnelle après des événements extraordinaires.

Ilya Zverev a présenté le projet OpenStreetMap et ses utilisations dans plusieurs types de situation : par exemple, il est devenu l'un des plus importants outils de coordination pour les bénévoles et les sauveteurs après l'inondation à Krymsk ; mais il peut aussi servir d'instrument de navigation pour ceux qui viennent d'emménager dans un nouveau quartier.

Votre idée ou votre projet aurait-il pu voir le jour sans Internet ? En quoi consistait-il ?

Ilya Zverev : A l'époque soviétique, il y avait des enfants qui passaient leur temps à dessiner des cartes de leur cour. Ils y portaient leur maison, le magasin, les petites rues… Ils faisaient ça juste pour s'amuser, et le résultat, c'était des fragments de carte non reliés entre eux. Les Anglais qui ont initié ce projet [OpenStreetMap] ont fait beaucoup de route à vélo, à moto et en voiture, et ont fini par réunir une importante base de fichiers GPS. Mais sans Internet, tout cela n'était que des données isolées dont on ne pouvait rien faire. C'est justement Internet le maillon de liaison qui a permis de réunir tous ces « dessins d'enfants » en une seule grande image, et tous les fichiers en une base de données dans laquelle ils ont formé une sorte de carte. Les Anglais ont vu ça, et se sont dit : « Pourquoi ne pas éditer cette carte, puisque ces fichiers en forment une.» En résumé, avant Internet les gens dessinaient bien des cartes, mais ça ne donnait pas la carte du monde.

Grakon : des outils en ligne pour l'auto-organisation des observateurs lors des élections

La plateforme en ligne Grakon, dont le rôle est de centraliser la coordination interne des observateurs lors des élections, est gérée par Sergueï Kopylov et Ilya Boïkov.

Votre idée ou votre projet aurait-il pu voir le jour sans Internet ? En quoi consistait-il ?

Ilya Boïkov : Cela aurait sans douté été impossible ; nous aurions alors remplacé notre activité en ligne par de l'interaction avec les partis politiques et les groupes d'observateurs. Le concept du projet, c'est l'auto-organisation des observateurs sur place. Il est important que l'observateur ne soit pas seul, mais relié à une équipe, et nous avons donc proposé de réaliser cette liaison au moyen d'une ressource Internet [Grakon]. Ce qui, bien sûr, aurait été impossible en pratique sans Internet, cela aurait donné un autre projet, très différent.

Ya-Istoria.RF

Le format de SocialCamp suppose que chacun, s'il le souhaite, puisse être coorganisateur d'une conférence : on peut changer d'espace ou bien devenir l'un des intervenants. Renat Zakirov est intervenu dans la section Teplitsa en présentant son site « Ya-Istoria.RF » [Je suis l'histoire de la République de Russie], destiné à recueillir les souvenirs de ceux qui ont été témoins d'événements historiques. Même si certains récits se distinguent réellement, les gens les plus ordinaires participent à ce projet.

RosPravosudie

Gleb Souvarov a présenté le projet «RosPravosudie» [Justice russe], un énorme catalogue d'avocats et de juges élaboré à partir des données publiques fournies par les sites des tribunaux. (Lire ici [en français] l'interview par Global Voices de Gleb Souvarov.)

Votre idée ou votre projet aurait-il pu voir le jour sans Internet ? En quoi consistait-il ?

Gleb Souvarov : Il n'aurait pas pu exister. Ce projet est intrinsèquement lié à l'Internet : les sources d'information sont sur le Net, les utilisateurs aussi. Dans le principe, l'idée serait sans doute réalisable sans Internet, mais demanderait un travail énorme et apparaîtrait comme dépassée.

L'auteur de l'article original tiré de la section du site Teplitsa sur les nouvelles technologies est Daria Alekseieva.

Portugal : Les manifestations massives contre la troïka relancent la contestation

lundi 17 septembre 2012 à 21:19

[Tous les liens renvoient vers des pages en portugais sauf mention contraire]

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise

Depuis la fin de la dictature au Portugal en 1974, la participation n'avait jamais été aussi massive à une manifestation qu'à la mobilisation anti-austérité du 15 septembre ‘Que la troïka aille se faire voir ! Nous voulons nos vies‘ (Que se lixe a troika! Queremos as nossas vidas) [en anglais].

Entre 660.000 et 1 million de personnes de tous âges sont descendues dans les rues de plus de 40 villes à travers le pays et à l'étranger huer le gouvernement, la troïka [des inspecteurs de la Commission Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International], les inégalités, l'augmentation du chômage et la paupérisation; et l'absence de justice et d'opportunités pour tous.

Les réseaux sociaux ont bouillonné, avec les mots-clés #15sPT et #QueSeLixeATroika qui restent en usage sur Twitter. Le blog O que diz a rua (Ce que dit la rue) collecte un large portfolio de photos et vidéos “crowdsourcées” des manifestations, utilisées pour illustrer le présent billet.

Le défi du lendemain

Les chiffres montrent qu'une part croissante de la population de ce pays de quelque 10 millions d'habitants est mécontente des mesures imposées par le gouvernement et la troïka pour régler la dette souveraine. Le 7 septembre, le premier ministre Pedro Passos Coelho avait annoncé un nouveau plan d'austérité  [en français] à appliquer en 2013, qui aggravera visiblement les effets de l'endettement sur les poches et les comptes en banques des salariés du public comme du privé.

Photo by Pedro Antunes shared on the blog "O que diz a rua". Castelo Branco, 15/09/2012

Photo de Pedro Antunes sur le blog “O que diz a rua”. Castelo Branco, 15/09/2012

Si la taille des manifestations est un signe sans ambiguïté du rejet de ces mesures, les semaines qui viennent devraient amener de nouveaux développements sur la scène politique, puisque le Président Cavaco Silva a convoqué une réunion du Conseil d'Etat vendredi prochain 21 septembre, tandis que le budget national pour 2013 doit être voté au parlement le 15 octobre.

Photo by Teresa Valente shared on the blog "O que diz a rua". Coimbra, 15/09/2012

Photo de Teresa Valente sur le blog “O que diz a rua”. Coimbra, 15/09/2012

En attendant, les citoyens utilisent leurs blogs pour refléter l'élan apporté par les manifestations, et écrire sur les voies possibles d'un renforcement civique.

Photo by 35mm (Luís Afonso) shared on the blog O que diz a rua

Photo de 35mm (Luís Afonso) sur le blog “O que diz a rua”. Lisbonne, 15/09/2012

“Au lieu de nous plaindre de la politique, il est temps pour nous de la faire”, écrit le journaliste Daniel Oliveira, sur son blog du quotidien Expresso :

só é possível derrotar a austeridade com propostas alternativas credíveis. (…) a convergência dos que se opõem à austeridade não se faz com apelos, faz-se com a demonstração prática de que há mais coisas que os unem do que as que os separam.

Vaincre l'austérité ne peut se faire qu'avec des propositions alternatives crédibles. (…) la convergence de ceux qui s'opposent à l'austérité ne se fera pas avec des appels, mais avec la démonstration concrète que plus de choses les unissent que ne les séparent.

Photo by Vanessa Vedor shared on the blog "O que diz a rua"

Photo de Vanessa Vedor sur le blog “O que diz a rua”. Lisbonne, 15/09/2012

Cherchant l'inspiration dans la façon dont les citoyens “sont intervenus dans la société et ont commencé à exiger plus de participation démocratique” à la suite de la crise économique en Islande en 2008, des mouvements organisent des projections du documentaire récemment sorti Pots, Pans and Other Solutions ('Casseroles, poêles et autres solutions' ; Global Voices a raconté la préparation du documentaire en septembre 2011, Portuguese ask Icelanders about democracy ['Les Portugais s'enquièrent de démocratie auprès des Islandais' - ces liens sont en anglais]) :

Le paiement des dettes bancaires par la population a été soumis à référendum. Le gouvernement a été contraint de créer un Conseil pour écrire une nouvelle constitution : un groupe de citoyens, sans hommes politiques, juristes ni professeurs d'université, qui a ouvert le processus de discussion à tous et a réussi à approuver par consensus un avant-projet.

En Islande, de nombreux citoyens sont désormais organisés en associations et ont des propositions substantielles pour une société où chacun peut participer.

Le professeur Heitor Alvelos de l'Université de Porto croit que le véritable “défi c'est demain”. Il argue que “la revendication d'un pays neuf implique de réinventer les paradigmes des relations sociales”, et écrit sur les leçons à tirer des manifestations du 12 mars de la Génération des précaires [en anglais], en disant qu'il ne faut ni “se mettre à faire des propositions” ni “organiser des mouvements” :

O início de uma mudança efectiva deveria partir tão simplesmente de um convite para que todos passassem a sair à rua -todos- os Sábados, sem agenda, tão somente para re-inventar o espaço público (geográfico, social e afectivo) de forma intuitiva e generativa, infinitamente múltipla. Falando com estranhos, ampliando o micro-debate, descobrindo semelhanças, diferenças, pontes, barreiras, contrastes e conciliações. Cuidando a longo prazo de um tecido social vivo, activo, auto-regenerador.

Le début d'un changement effectif devrait partir tout simplement d'une invitation à tous de se mettre à sortir dans la rue -tous- les samedis, sans programme, rien que pour réinventer l'espace public (géographique, social et affectif) de façon intuitive et générative, infiniment multiple. Parler avec des inconnus, amplifier le micro-débat, découvrir des similitudes, des différences, des ponts, des barrières, des contrastes et des conciliations. Soigner à longue échéance un tissu social vivant, actif, auto-régénérateur.

"They've reduced me to this. What should I do?" Photo by Paulino Coelho (@cita_57) on the blog "O que diz a rua". Porto, 15/09/2012

“Voilà à quoi on m'a réduit. Que faire ?” Photo de Paulino Coelho (@cita_57) sur le blog “O que diz a rua”. Porto, 15/09/2012

Quoi qu'il en sorte, les Portugais ont démontré qu'ils PEUVENT SE METTRE DEBOUT !

Cet hommage [en anglais] arrive de l'autre bout du monde, de Nouvelle Zélande, où Rita Bento Allpress, une doctorante et parmi la centaine de milliers de Portugais qui quittent chaque année leur pays, a suivi les manifestations dès l'aube du dimanche via Twitter.

D'autres manifestations et actions sont prévues les prochains jours et semaines, dont beaucoup organisés sur Facebook, comme en informe un article sur P3. 

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Alerte aux incendies de forêt en Equateur

lundi 17 septembre 2012 à 18:54

On a recensé depuis le 1er juin 2012 2568 incendies de forêt sur tout le territoire de l'Equateur.

Dès que l'alerte a été donnée,  aussi bien par les habitants que l'administration, le thème #incendiosforestales sur Twitter est devenu “tendance”, permettant aux citoyens de fournir des renseignements et donner leur avis sur l'état d'urgence dans lequel se trouve le pays.

Le quotidien El Comercio rapporte les paroles du maire de Quito, Augusto Barrera, lors d'un interview pour Gama TV:

[…] 99% des incendies sont d'origine humaine, non seulement sur le territoire de Quito, mais aussi dans la région inter-andine, ceci s'ajoute à trois autres facteurs : une saison sèche historiquement exceptionnelle, le niveau élevé du rayonnement solaire et des vents très forts.

Des utilisateurs des réseaux sociaux comme Rosero B. (@ricroserob) montrent par des images la gravité des incendies forestiers sur la commune de Quito :

Photo d'un incendie survenu près de l'université internationale SEK. Photo partagée par un usager de Twitter @ricroserob

Martha Medranda A. (@martha_elena_m) se lamente :

@martha_elena_m:Quelle tristesse de voir le vert des collines qui entourent Quito virer au gris !! Urgence !!.. #incendiosforestales

Cependant que Ramiro Benavides (@ramirobl2012) donne son opinion sur la question:

@ramirobl2012:Tous les #incendies de forêt ne sont pas volontaires. Il y a des détritus et des ordures qui s'enflamment spontanément lorsque les bosquets ne sont pas correctement nettoyés !

David OSO Pérez (@maconhoso) fait partager une vue du secteur de Carcelén, au nord de Quito, où la fumée est telle que l'on ne voit quasiment plus les montagnes :

Incendie de forêt à Carcelen. De @maconhoso

Les pompiers de Quito, via leur compte Twitter (@BomberosQuito), ont fait connaître leurs opérations destinées à contenir les divers incendies de forêt ; en particulier sur les zones de Panecillo, Angamarca, Balcones del Norte, San Bartolo, Terminal Quitumbe, Playa Chica, Zambiza et Pomasqui.

@BomberosQuito incite également la population à être attentive et dénoncer les personnes supposées responsables d'incendies.

@BomberosQuito:Dénoncez nominalement les responsables ! #incendiosforestales au numéro téléphonique suivant : 2505560

Une annonce d'Ecuavisa, dans l'après-midi du 11 septembre :

Guayaquil est la première ville du pays disposant d'une unité de pompiers spécialisé dans la lutte contre les incendies de forêt. En effet, le corps des pompiers de la ville a mis en place cette année une équipe dont l'activité est publiée sur un des 43 panneaux d'information de la ville.

Le ministère de l'environnement (MAE), le secrétariat des la gestion des risques, le corps des pompiers et les collectivités s'emploient à gérer la situation avant qu'elle ne devienne incontrolable. Le MAE fait cette annonce sur sa page WEB, ajoutant qu'il est en train d'analyser la situation actuelle de manière à prendre des mesures immédiates.

Le ministère de l'environnement a également lancé, pour prévenir ces incendies qui nuisent gravement au cadre de vie, une campagne nationale sous le titre : “Prenons soin de nos forêts”

Les autorités continuent leurs actions en des lieux divers du pays et avertissent les habitants qu'ils peuvent dénoncer les pyromanes en appellant le 1 800.Elles appellent également à un prise de conscience citoyenne sur les réseaux sociaux sous l'étiquette #CuidemosLosBosques.

Chine : 3 manifestants des droits de l'Homme arrêtés lors d'une manifestation anti-japonaise

lundi 17 septembre 2012 à 18:45

Sauf indications contraires les liens sont en anglais

Les Chinois sont de plus en plus nombreux à penser que les manifestations anti-japonaises [en français] du week-end dernier, organisées dans plus de 80 villes, sont sponsorisées par le gouvernement. Hier, l'arrestation à Shenzhen de trois manifestants, qui défilaient pacifiquement au milieu de milliers de manifestants anti-japonais, en dit long sur la manière de faire des officiers de police pour contrôler et gérer les manifestations.

Selon le site d'informations d'une ONG pour la défense des droits de l'homme, canyu.org [zh], trois activistes des droits humains ont été arrêtés le 16 septembre 2012, pendant la manifestation anti-japonaise :

(参与2012年9月16日讯)今天上午,反日游行在深圳繁华街道华强北、市民中心等许多地方如火如荼进行,深圳民主人士姜卫东、子元等人按耐不住追求自由、民主、人权和平等的急迫心情,也跟着游行队伍打出自由、民主、人权、宪政等横幅,结果被便衣国保发现,于中午一点左右被抓捕,至今仍无任何消息,电话一直打不通。

敬请外界紧急关注!联系电话:15167233712

(Dépêche de Canyu's news le 16 septembre 2012) Ce matin, une grande manifestation anti-japonaise a eu lieu dans le centre de Shenzhen, près de Huaqiang Nord et du Citizen Center. Des citoyens démocrates de Shenzhen ont saisi cette occasion pour faire connaître leurs idées en faveur de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme. Ils ont participé à la manifestation en brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire : Liberté, Démocratie, Droits Humains et Constitution. Ils ont été découverts par des policiers en civil et arrêtés vers 13h00. On reste sans nouvelles d'eux depuis. Leurs téléphones sont coupés.

Soyez vigilants ! Notre numéro de téléphone est 15167233712

Trois activistes en faveurs des droits humains manifestent lors de la marche anti-japonaise. Ils ont rapidement été arrêtés par des policiers en civil. Photos de canyu.com

Les remarques de C Custer sur le rôle de la police lors des manifestations anti-japonaises se font l'écho de ces informations :

Comme partout dans le monde, j'ai passé beaucoup de temps ces derniers jours à regarder des photos et des reportages sur l'escalade des manifestations anti-japonaises en Chine. Il y  a une quantité d'excellents documents pour ceux que cela intéresse…. ceux qui ont déjà participé à une manifestation en Chine vont rapidement se demander : mais où sont passés ces fichus flics ?…

En effet, si l'on compare avec la “Révolution du Jasmin” de Pékin, un tout petit incident qui n'a provoqué aucun retournement de voiture, aucun incendie ni aucune émeute, et où l'on a même pas vu de manifestants, évènement pour lequel il y avait une armée de policiers…

[…] La preuve que la Chine ferme les yeux sur ces manifestations est flagrante. L'absence des forces de police chinoises est une évidence absolue, surtout vu le nombre impressionnant de personnes qui se montrent devant les appareils photos et les caméras pour une manifestation programmée qui n'est pas appréciée du gouvernement chinois. La Chine a clairement montré qu'elle a toutes les capacités pour contrôler une manifestation anti-japonaises si elle le souhaite. La conclusion évidente maintenant -la seule conclusion- c'est qu'elle ne le souhaite pas.