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Iran : “Massacre” de 52 dissidents iraniens non armés en Irak

mercredi 4 septembre 2013 à 17:47

Les forces de sécurité irakiennes ont perpétré le “massacre” de 52 dissidents iraniens non armés tôt dimanche dans le camp au nord de Bagdad des Mujahedeen-e-Khalq, ont rapporté des exilés iraniens. Des internautes sur Balatarin, un site populaire de partage de liens, ont publié plusieurs photos, films et notes concernant cette attaque.

 

Immigration : Au-delà des chiffres, des hommes

mercredi 4 septembre 2013 à 17:44

Ce billet, paru le 26 juillet sur GV en anglais, fait partie de notre série sur l’Amérique latine : voyages de migrants, en collaboration avec le Congrès nord-américain sur l'Amérique latine (NACLA). Plus d'articles et de podcasts à venir.

Voici la première partie de notre entretien avec la journaliste mexicaine Eileen Truax.

La journaliste mexicaine Eileen Truax [espagnol], qui écrit notamment pour la page Voces du Huffington Post, a récemment publié un livre intitulé Dreamers : la lutte d'une génération pour son rêve américain. Migrant Journeys [anglais] l'a rencontrée : elle partage avec nous ses réflexions sur le projet de réforme de l'immigration récemment adopté par le Sénat américain et nous explique pourquoi les “DREAMers” [anglais], qui représentent plus de 65 000 jeunes, arrivés enfants aux États-Unis avec leurs parents immigrés et considérés par l'administration comme des “sans-papiers”, offrent une parfaite illustration de l'apport positif des immigrés aux États-Unis.

Robert Valencia: Parlez-nous de votre livre Dreamers. Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à écrire ce livre ?

Photo courtesy of Editorial Océano

Crédit photo: Editorial Océano

Eileen Truax: Parce que je suis moi-même une immigrée. Je suis née à Mexico et je vis depuis neuf ans à Los Angeles. J'y ai travaillé pour La Opinión, le journal hispanophone le plus lu des États-Unis. Lorsque j'écrivais pour eux sur les questions liées à l'immigration, on m'a raconté des histoires captivantes et émouvantes, certaines à propos de belles réussites, d'autres réellement impressionnantes. C'est ainsi que j'ai commencé à explorer ce thème et notamment la présence des enfants des immigrés, ceux que l'on nomme les DREAMers. À cette époque, ils n'intéressaient pas du tout les médias, mais ils ont toujours existé. J'ai trouvé nécessaire d'écouter plus en détail les histoires spécifiques de ces jeunes, différents en de nombreux points du reste des immigrés. Pour moi, c'est de cette façon que l'on préparera un système d'immigration plus humain. Ils sont américains, sauf qu'il leur manque les papiers qui le montrent.

RV: Souvent, les médias se font l'écho de la rhétorique anti-immigration. Pourquoi cela selon vous ?

ET: Trop longtemps, j'ai pensé que c'était par manque de sensibilité. Mais récemment, j'ai découvert que c'est dû à l'absence de mise en perspective de la question. On a tendance à parler de l'immigration en général, comme d'une donnée générique qui devient brusquement abstraite : 11 millions de personnes. Mais quelle singularité y a-t-il dans ce chiffre ? Quel est son aspect humain ? On ne peut pas donner une âme à une entité abstraite. C'est la raison pour laquelle nous avons le devoir de raconter au moins l'histoire d'un immigré. Il faut oublier ce nombre de 11 millions et parler plutôt de cette personne qui est entrée aux États-Unis sans papiers, sans connaissance de l'anglais. Comment peut-elle survivre au départ si elle ne connaît personne, si elle n'a nulle part où dormir et qu'elle est sans permis de travail ? Si l'on parle d'une famille, comment font les enfants, qui ne parlent pas anglais, pour aller à l'école ? De cette façon, on découvre une série d'histoires et les défis que ces personnes ont dû relever ainsi que leurs efforts pour surmonter de “petits Everests” au quotidien. Donner aux gens les moyens de comprendre le drame personnel que vivent les immigrés, c'est permettre à leur sensibilité de s'exprimer. Ceci afin de ne pas oublier qu'au final ce sont des êtres humains dont on parle, des personnes qui bénéficieront d'une réforme de l'immigration.

RV: Janet Napolitano a démissionné de son poste de Secrétaire à la Sécurité Intérieure. Pendant son mandat, d'importantes mesures en faveur des DREAMers ont été prises, tel que la suspension des expulsions pour deux ans renouvelables grâce à laquelle ils peuvent obtenir un permis de travail. Dans quelle mesure son départ a-t-il un impact sur le mouvement en faveur des immigrés ?

ET: Il y a deux points à prendre en compte. Premièrement, c'est que l'importance de ce changement va dépendre de qui va remplacer Janet Napolitano et de la continuité – ou du changement de cap – qui sera donnée à la politique de cette administration. Cela dépendra aussi des conceptions de la nouvelle équipe. Ma seconde remarque concerne le nombre de reconduites à la frontière : bien que Janet Napolitano se soit fait entendre sur un certain nombre de thèmes, nous avons vu ces dernières années le plus grand nombre de mesures d'éloignement dans l'histoire des États-Unis et l'on ne peut pas dire que 400 000 reconduites par an soit une quantité négligeable. Le gouvernement a pour le moins une attitude ambivalente. Barack Obama a pris position en faveur des DREAMers et du mouvement des immigrés plus généralement mais il est cependant à la tête d'un système qui a orchestré ces renvois massifs. Il faut donc attendre de voir qui va prendre le poste et si cela va amener un changement d'orientation par rapport aux politiques actuelles.

RV: Ann Coulter, figure médiatique du mouvement conservateur américain, a déclaré que donner des papiers à 11 million de personnes mettait en danger l'avenir du parti républicain, impliquant ainsi que ceux qui en bénéficieraient voteraient en faveur des démocrates en signe de gratitude, pour avoir fait passer la loi. Croyez-vous qu'il soit prudent de cataloguer ainsi la communauté Latino alors qu'elle n'est certainement pas faite d'un seul bloc quant à ses préférences politiques ? Qu'en pensez-vous ?

Eileen Truax, photo courtesy of René Miranda

Eileen Truax, photo de René Miranda

ET: On ne peut pas focaliser l'attention sur les partis politiques lorsqu'on parle d'une réforme de l'immigration. Ce qu'il faut comprendre, c'est le besoin d'une réforme de l'immigration qui soit juste, selon une approche prenant en compte les droits humains et la justice pénale, et non la traiter comme un butin partisan ou une victoire capitale pour un parti en particulier. Nous ne pourrons pas être justes sans changer notre approche. Le thème de l'immigration doit avoir comme base le respect des droits humains. Si l'on utilise ces 11 millions de personnes comme une récompense politique, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre pays, dans notre société, et ceux qui font les lois ne remplissent pas leur devoir correctement. La réforme de l'immigration doit avoir comme but de donner une certaine sécurité politique aux 11 millions d'immigrés qui sont déjà là et qui font partie de notre société ; et, en tant que société, nous avons le devoir de protéger tous nos membres. De tels commentaires nous éloignent de l'objectif de la réforme. De plus, c'est une préoccupation prématurée et opportuniste : une fois la loi approuvée, il faudra 13 ans pour qu'une personne concernée puisse acquérir la citoyenneté.

RV: On a vu une certaine opposition à cette réforme au sein de la Chambre des représentants, menée par le républicain John Boehner (Ohio). Peut-on être optimiste alors même qu'il est possible que la réforme soit enterrée  par cet organe ?

ET: Actuellement, rien n'est sûr : même les membres du Congrès ne savent pas exactement ce qui attend la réforme et comment elle va progresser dans les prochains mois. Je pense qu'après les vacances parlementaires d'août on connaîtra plus clairement les positions de chacun, lorsque les législateurs seront retournés dans leurs circonscriptions respectives. J'espère que leurs électeurs sauront leur rappeler d'une part les raisons pour lesquelles ils les représentent au Capitole et d'autre part leur droit à leur dicter la position à adopter sur la question. Je refuse de parler d'optimisme car les perspectives ne sont pas claires.Toutefois, je crois que nous nous trouvons à un tournant et que tout le monde a son rôle à jouer. Malgré les points de cette réforme qui nous déplaisent et ses spécificités, le fait même d'avoir un projet concernant une réforme de l'immigration est une chance à côté de laquelle personne ne peut passer. Les militants et les organisations ont le devoir de se rassembler en un front uni tandis que les journalistes doivent aborder les différentes facettes du sujet pour rappeler aux hommes politiques et à la société qu'il ne s'agit pas seulement de la militarisation de la frontière. N'oublions pas qui sont ceux qui vont en bénéficier et les caractéristiques de ces différents groupes : certaines parties de la loi s'intéressent aux agriculteurs, d'autres aux DREAMers, etc., et il y a le risque d'oublier ces aspects. Il y a beaucoup de points particuliers dans ce projet de plus de 1 000 pages, on ne peut donc pas centrer les débats uniquement sur la sécurité de la frontière.

Secrets pour bien vivre les embouteillages de Dacca

mercredi 4 septembre 2013 à 15:31

Les embouteillages dans la mégapole surpeuplée de Dacca sont l'un des problèmes les plus irritants au Bangladesh. Karim sur Amader kotha [anglais] partage quelques conseils secrets pour utiliser ces moments de pénible immobilité quand vous êtes coincé dans un embouteillage.

Un temple hindou vieux de 1100 ans découvert au Bangladesh

mercredi 4 septembre 2013 à 15:27

Bangladesh Unlocked [anglais] rapporte que des archéologues de l'Université de Jahangirnagar (JU) ont déterré un temple hidou vieux de 1100 ans de la dynastie Pala dans un village du district de Dinajpur dans le nord du Bangladesh. L'article contient des photos et détails de la découverte.

The Worst Tours, pour visiter l'envers du décor à Porto

mercredi 4 septembre 2013 à 15:26

[Liens en anglais] Nommée par Lonely Planet au top 10 des destinations touristiques européennes pour 2013, la ville de Porto, dans le nord du Portugal, « est devenue une capitale artistique et dynamique qui, en tant que destination privilégiée, a fait l'objet de nombreux commentaires », selon le guide de voyage. Mais la réalité de cette ville pittoresque ne se limite pas à son site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ses vins goûteux, ses habitants et son climat chaleureux.

Alors que l’économie souffrante du pays bénéficie du flux financier des touristes étrangers,ce que voient ceux-ci ne reflète pas toujours les véritables conditions de vie des habitants qui subissent l’austérité.

Vous voulez regarder au-delà de l'apparence parfaite de Porto, la deuxième plus grande ville du Portugal ? The Worst Tours [« pires circuits »], « une agence de voyages à bas prix » est ce qu'il vous faut :

L’austérité a tué l’économie. Trois architectes sans emploi confrontés à la crise économique brutale refusent de quitter la ville et décident d’ouvrir une agence de circuits pédestres improbables – Porto, le vrai portrait, points positifs et négatifs : Architecture, Histoire, Politique, Urbanisme, Slow Food et Rumeurs.

Nous vous montrerons les ruelles, les bâtiments désaffectés, les places, les rues étroites, les vieux marchés, les « tascas » aux petiscos pimentés à petits prix, leur histoire et nous aurons de belles discussions sur des points de vue très partiaux.

The Worst Tours détourne les déclarations des politiciens portugais avec des phrases comme : “réduisez vos attentes” ou “vivez selon vos moyens”.

The Worst Tours amène les touristes dans des lieux qui évoquent le changement dramatique des conditions de vie des Portugais engendré par la crise économique. Lors d'une interview pour le blog Sustainability Stories, les animateurs ont déclaré que l’itinéraire le plus populaire est celui qui permet d’aller aux « îles » de Porto, une forme d'habitat collectif « apparu avec la révolution Industrielle pour loger la main d’œuvre bon marché arrivée dans la ville ». Ils ajoutent que leur objectif est « [de montrer] une ville qui, bien qu'une ruine, est une belle ruine » :

La crise est très visible : la ville est rongée par l’austérité, c’est abandonné, vide, la pauvreté est présente…et de très intéressants bâtiments et places existent également. Il y a des contrastes ; ce n’est pas une carte postale, même pas une carte illustrée. Nous pensons que le tourisme est un mot discrédité et chosifié. Voyager c’est s'impliquer dans les lieux qu'on visite, aller au-delà des circuits touristiques consensuels, propres et parfaits.

Tract de The Worst Tours

Stanislas Jourdan, auteur pour Global Voices, a visité la ville et a été profondément touché par la paralysie du marché immobilier, le manque d’opportunités pour les gens avec la montée du chômage, et les chiffres de l’émigration (« la ville de Porto a perdu 65 000 habitants depuis les années 90 », dit-il). Après un « worst tour », il a écrit sur son blog « Porto, une ville fantôme » :

 Les premières heures de mon séjour à Porto m’ont laissé une bonne impression de la ville. Du train ou de la fabuleuse terrasse où je suis resté avant de prendre un autre bus pour Lisbonne,  je pouvais admirer la beauté de la ville et ses magnifiques ponts. Mais, il y avait une face cachée de la ville que je n’ai découverte que le lendemain de mon arrivée.

Plus que dans les autres villes du Portugal, Porto devient une ville fantôme. Des dizaines de maisons vides aux fenêtres cassées, ou avec une pancarte « à vendre » apparaissent dans chaque rue. Plusieurs d’entre elles sont à vendre depuis des décennies, et il n'est pas rare de voir des maisons en ruine dans le centre-ville. Selon les chiffres de 2011, 12.7% des maisons de la zone du Grand Porto sont inhabitées. Dans la municipalité de Porto, le chiffre est bien plus élevé : 18.8% .

“Les maisons qui saignent contre la violence de l'Etat”. En juillet 2013, le maire a violemment expulsé des personnes de leurs maisons dans le quartier de Fontainhas à Porto, alors “une personne” a réalisé des graffiti de solidarité sur les maisons abandonnées. Les habitants ont été logés dans des “habitats sociaux” sans vue sur le fleuve Douro. Jetez un coup d’œil sur la page Facebook de The Worst Tours pour plus de photos.

Des personnes de tout âge, militants ou non, venues de différents pays comme l’Australie, la Thaïlande et l’Allemagne voulant simplement connaître la ville sous un différent aspect, ont rejoint The Worst Tours. Ainsi Eva V., qui a écrit sur son blog après un séjour à Porto :

Si vous êtes intéressés par des visites alternatives et aimeriez soutenir ces architectes sans travail, regardez leur site web et réservez un Worst Tour ! Déception garantie. ;-)

Vous pouvez écouter un entretien an anglais avec The Worst Tours sur le portail audio des radios allemandes, ou sur cette carte, élaborée lors d'un atelier-hackathon de Global Voices pour les radiodiffuseurs en allemand désireux de raconter plus d’anecdotes sur des alternatives originales face à la crise économique montante, avec un accent sur les pays du Sud. L’enregistrement audio a été produit au Free Radios Camp et retransmis en direct du bord du lac Constance le 9 mai 2013.