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Prix de la pire entreprise japonaise 2013

mercredi 3 juillet 2013 à 11:38

Un comité de défenseurs des droits des travailleurs et de journalistes [en] a annoncé les nominés au titre de pire entreprise japonaise pour 2013 [ja]. Huit sociétés et organisations dont des employés ont perdu la vie à cause du surmenage ou se sont suicidés sont en lice pour décrocher ce prix de la honte. En ligne, les internautes peuvent voter [ja] et voir les résultats et les commentaires [ja] en temps réel.

Egypte : Un message pour Morsi en QR Code

mercredi 3 juillet 2013 à 01:04

Les énormes manifestations pour demander au président égyptien Mohamed Morsi de démissionner ont secoué le pays pendant trois jours.

Assem Memon a partagé cette photo prise durant une manifestation :

@AssemMemon: Une pancarte très moderne #ar7al (va-t-en) en 14 langues, dans un QR Code, via @alaafareed pic.twitter.com/S7OOSDfpV6

 

An innovative protest sign. Leave written in 14 languages coded in QR. Photograph shared on Twitter by @AssemMemon

Une pancarte de manifestation innovante. ‘Va-t-en”  14 langues, dans un QR code. Photo sur Twitter de @AssemMemon

 

Paraguay : Justice pour Curuguaty

mercredi 3 juillet 2013 à 00:28

[Liens en espagnol] Un an après l’affrontement qui a causé la mort de 11 ouvriers agricoles et 6 policiers à Curuguaty au Paraguay, les organisations  qui défendent les paysans rappellent que l'enquête pénale concernant cette affaire est biaisée et que pendant le procès on a assisté à plusieurs violations des droits humains comme des exécutions et des actes de torture en représailles sur des paysans.

Elles affirment que les preuves soutenant la mise en accusation de 14 paysans pour association criminelle, intrusion dans une propriété privée et homicide volontaire sont insuffisantes et parfois non recevables selon le code de procédure pénale du Paraguay. La défense et les accusés eux mêmes continuent à affirmer que des tireurs embusqués se sont infiltrés dans leur campement et ont ouvert le feu provoquant la mort des premiers policiers qui étaient alors désarmés.

Sur Scribd on peut télécharger une enquête complète réalisée par la PEICC (Plate forme d'étude et d'investigation sur les conflits concernant les agriculteurs) et utilisée pour la défense des ouvriers agricoles pendant le procès pénal et mentionnant des détails précis du massacre et des événements qui ont suivi.

Les faits

Le 15 juin 2012, Curuguaty, une ville située dans le département de Canindeyú, au centre du Paraguay, a été le siège d'un affrontement entre policiers et cultivateurs après une expulsion : “Como Marina Cue”: une expression qui, en guarani, signifie que ces terres étaient celles de la marine qui les a utilisées un temps avant de les rendre à l'Etat du Paraguay. La propriété réelle de ces terres fait l'objet d'une procédure judiciaire entre Campos Morombí S.A (une entreprise qui appartenait à un politicien aujourd'hui décédé : Blas N. Riquelme) et le gouvernement du Paraguay.

L'expulsion a provoqué une réaction en chaine déstabilisant politiquement le pays jusqu'à entraîner la destitution du président Fernando Lugo, un ex-évêque élu en 2008. Un procès politique marathon expédié en 24 heures et considéré par beaucoup comme un “coup d'état parlementaire”. Entre autres conséquences au niveau international, le Paraguay a vu sa participation au Mercosur temporairement suspendue.

Sur une video du programme “Quelque chose va mal”, partagée sur YouTube et commentée par le journaliste paraguayen Santiago González, on voit une chronologie de la tragédie à l'endroit des faits accompagnée de témoignages des protagonistes et des acteurs clés de la confrontation :

Parmi les insuffisances de preuves dénoncées par la défense et ceux qui soutiennent les paysans arrêtés domine l'inexistence du délit d'intrusion dans une propriété privée étant donné que ces terres sont actuellement l'objet d'un litige juridique sur leur propriété.

Le procureur Jalil Rachid n'en affirme pas moins posséder des preuves suffisantes pour établir que les paysans qui se trouvaient sur ces terres avaient prémédité la confrontation. Il ne s'agirait pas, selon lui, d'un épisode fortuit.

Dans ce reportage de Daniela Candia on peut voir un résumé juridique du conflit foncier avec des témoignages des familles et des paysans impliqués dans l'occupation et le massacre :

Les 14 paysans mis en accusation se trouvent  aujourd'hui en détention préventive et attendent la première audience, annulée pour la deuxième fois cette semaine par la juge chargée de l'affaire, Janine Rìos. Selon le journal officiel Ultima Hora dans sa version numérique, la juge affirme que le motif de cette suspension est que l'on n'a pas respecté les délais légaux après le rejet par la cour de l'appel portant sur la classification des faits et visant à dire si les terres en cause appartiennent à l'Etat ou à “Campos Morombi”.

Premier anniversaire de Curuguaty

Le vendredi 14 juin, pour commémorer la tragédie de l'annnée dernière, des habitants, des défenseurs des droits de l'homme, et des artistes se sont réunis pour un hommage aux victimes, demandant que justice soit faite. Il y a eu de nombreuses manifestations à travers le pays : des rassemblements sur le lieu de la tragédie, et sur Internet des déclarations de familles, de témoins et des paysans mis en accusation.

De grands artistes de la scène locale ont apporté leur soutien au travers d'un vidéo clip créé par Sandra Kukú Flecha qui a circulé sur Internet depuis le samedi 15 juin. On y voit des cinéastes, des acteurs des chanteurs et des danseurs dirent ce qu'ils croient s'être réellement passé, leur sentiment de citoyens sur cet épisode sombre de l'histoire de leur pays et ce qu'ils attendent de l'avenir.

On voit également des interventions spontanées dans les rues sur les murs  et les inévitables notes de ceux qui soutiennent la campagne appelée “Que s'est-il passé à Curuguaty?” devenue l'emblème de ceux qui veulent la vérité sur le 15 juin.

Que s'est-il passé réellement à Curuguaty ? Y avait-il des provocateurs parmi les manifestants ? Les paysans ont-ils reçu une formation para-militaire à la guerrilla ? Tout cela était-il planifié d'avance ? La destitution faisait-elle partie du plan ou était-elle seulement une conséquence, le saurons-nous un jour ?

Si vous voulez en savoir plus sur tout cela et les campagnes qui soutiennent la recherche de la vérité et le respect des droits humains, allez sur le site quepasoencuruguaty.org/.

La Croatie entre dans l'Union Européenne : un peu de joie, beaucoup de scepticisme et d'indifférence

mardi 2 juillet 2013 à 23:29

Après avoir fait antichambre pendant neuf ans, la Croatie est devenue le 28e membre de l'Union Européenne.

L'intégration de ce pays balkanique le 1er juillet 2013 s'est faite sans enthousiasme, les commentaires positifs sur internet émanant en majorité des médias et de la classe politique. Peu de Croates se sont réjouis sur les médias sociaux, bien plus nombreux ont été ceux qui n'en ont que peu fait mention, voire pas du tout, à la différence des semaines précédant l'intégration de la Croatie dans l'UE lorsque des discussions en ligne animées avaient brocardé ou douté de la perspective européenne.

La Croatie entre dans l'UE avec l'un des PIB les plus faibles du bloc, à 61% du PIB moyen par tête des 27 autres pays membres, juste au-dessus de la Roumanie, 49% et la Bulgarie, 47%, selon les chiffres d’Eurostat. Le pays aura aussi le troisième plus fort taux de chômage des pays membres, qui s'établissait à 18,1% en avril 2013, à comparer à la moyenne de l'UE, 11%.

Sur Facebook, le sentiment chez les Croates était donné sous les mots-clics #Hrvatska [croate] et #CroatiaEU [anglais]. Des pages Facebook comme Occupy Croatia et Anonymous Croatia ont partagé une photo de Zagreb montrant la bousculade pour recevoir des paquets-cadeaux de produits alimentaires du distributeur européen Lidl, en guise de bienvenue dans l'Union.

Twitter n'a reflété aucune euphorie. On a vu des déclarations officielles sur la cérémonie et le protocole, ainsi que des débats sur les effets positifs ou non pour la Croatie en matière économique et sociale. Mais rares ont été les images ou commentaires positifs.

La grande majorité des tweets sous les mots-clics #Hrvatska et #CroatiaEU émanaient d'organes d'information et de messages d'autres citoyens européens souhaitant à la Croatie la bienvenue dans l'Union. Après la fête de la veille au soir et le compte à rebours des minutes avant leur entrée officielle dans l'UE, les Croates témoignaient au jour J de plus de flegme sur les réseaux sociaux.

Dans les jours précédant l'entrée de la Croatie, de nombreux utilisateurs de Twitter montraient de l'appréhension pour l'événement et les célébrations à venir. Jack Burton Jr (@JackBurtonJr) a écrit :

@JackBurtonJr: Hrvatska je ostvarila svoje višestoljetne ciljeve, priključila se EU i NATO-u, utvrdila svoju poziciju bedema Zapada i kud sad?

@JackBurtonJr: La Croatie a accompli ses objectifs séculaires, elle a rejoint l'UE et l'OTAN, confirmé son ancrage à l'Ouest et maintenant, où aller ?

Sur Facebook, Ivan Radman a fait cette remarque en partageant la photo d'un individu dépenaillé fouillant les poubelles en quête de nourriture à côté d'une liste de plats populaires sous le titre “Menu européen” :

Hrvatska je bogata onoliko koliko je bogat njezin najsiromašniji stanovnik. Nikakvi drugi indeksi ne zaslužuju biti mjerilo blagostanja. Nojevi smo i magarci. Izgubili osjećaj zajedništva i dopustili ovo. Mene je sram.

La Croatie est aussi riche que son citoyen le plus pauvre. Aucun autre indice ne mérite de mesurer la prospérité. Nous sommes des autruches et des ânes. Nous avons perdu le sens de l'unité et avons permis cela. J'ai honte.

Certains, sur les médias sociaux, craignaient même que la Croatie revive le scénario grec des vingt dernières années dans l'Union Européenne, en devenant ou, en l'occurence, en restant l'un des pays les plus faibles économiquement parmi les membres.

Ce qui a jeté une ombre sur la date solennelle était l'annulation en dernière minute par la chancelière allemande Angela Merkel de sa visite à Zagreb. La décision de Mme Merkel a été mal reçue par les Croates dont certains se sont demandés s'ils étaient rejetés ou bienvenus dans l'Union.

Le politologue croate Bobo Weber, à une question d'Al Jazeera Balkans à propos de l'absence de la dirigeante allemande de la cérémonie officielle croate à la veille de l'entrée dans l'UE, a dit douter que sa décision ait grand chose à voir avec la vision qu'elle a de la Croatie comme membre de la famille européenne, et selon lui la participation toute neuve du pays à l'UE se développera comme prévu :

L'opposition croate actuelle voit pourtant d'autres motifs à l'annulation par Mme Merkel de sa visite [croate], avec les récents amendements législatifs du gouvernement croate visant à instaurer une date de péremption aux mandats d'arrêt européens, ce qui empêcherait l'Allemagne de demander l'extradition du policier de l'ex-Yougoslavie Josip Perković, recherché pour meurtre et qui vit en Croatie.

Le portail croate d'actualités Vijesti.hr [croate], qui tient à jour plus de 300 sources d'information de Croatie, a tweeté un article de la Deutche Welle s'interrogeant sur cette législation récente, l'affaire Perković et les liens possibles avec l'annulation par Angela Merkel de sa visite en Croatie en ce jour important :

Ovo nije njemačka pljuska Hrvatskoj, nego hrvatska pljuska demokraciji! – članak -

Ceci n'est pas une gifle allemande à la Croatie, c'est une gifle croate à la démocratie ! – article -

La classe politique croate a fait mine d'ignorer, et célébré en ligne l'entrée dans l'UE. Le vice-premier ministre croate Neven Mimica (@MimicaEUs'est réjoui sur son compte Twitter tout neuf :

@MimicaEU: Hrvatska je u Europskoj uniji. Ponosan sam biti Hrvatom i Europljaninom NM #CroatiaEU

@MimicaEU: La Croatie est dans l'Union Européenne. Je suis fier d'être Croate et NM européen #CroatiaEU

Marija Lugarić (@marija_lugaric), une députée au parlement croate, a aussi twitté le matin de l'entrée dans l'Union de la Croatie :

@marija_lugaric: I tak… Eto nas u EU :)

@marija_lugaric: Et voilà… Nous sommes dans l'UE :)

Le portail autrichien Die Presse Politik (DiePresse_Pol) a été parmi les premiers à accueillir la Croatie dans la famille européenne, sur Twitter, et en croate :

@DiePresse_Pol: Dobro došla Hrvatska http://bit.ly/17ls2sQ

@DiePresse_Pol: Bienvenue Croatie http://bit.ly/17ls2sQ

L'utilisateur de Twitter Darko Horvatić (@komarac_) d'ironiser :

@komarac_: došla teta EU ko se nije skrijo, magarac je bijo…

@komarac_: Tatie UE est arrivée, sauve qui peut…

Jusqu'à présent, ce sont des internautes de Pologne qui ont été les plus chaleureux et originaux dans leurs souhaits de bienvenue aux Croates par une page web de circonstance disant “Hrvatska bienvenue dans l'.UE”. Certains Croates, cependant, n'étaient pas enchantés, tel l'utilisateur de Twitter Asteroid B612 (@marina_b612) :

@marina_b612: Stanovnike EU razlikujem od ostalih po tome sto ove ostale razumijem sta pricaju…

@marina_b612: Je distingue les citoyens de I'UE des autres par le fait que je comprends ce que les autres disent…

Des journalistes mexicains demandent à leur collègues d’enquêter sur la corruption aux États-Unis

mardi 2 juillet 2013 à 22:13

La lutte que nous menons n’est pas uniquement au nom de la liberté d’expression. Il s’agit aussi du droit à l’information de la population.

Dans son discours, prononcé lors de la conférence annuelle des Investigative Reporters and Editors (IRE) à San Antonio, au Texas, la journaliste mexicaine Marcela Turati a « demandé aux journalistes des États-Unis d’enquêter sur la corruption parmi la classe politique, sur les trafiquants de drogue locaux et sur le blanchiment d’argent dans le pays pour aider à compléter le puzzle », comme l’explique Alejandro Martínez sur le blog du Knight Center of Journalism in the Americas. L’intégralité du discours est disponible ici.