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Quelques conseils pour devenir un pays développé

dimanche 18 mai 2014 à 12:34

Après un voyage au Canada, le mexicain Alfredo Cortés de Café Financiero réfléchit à l'ensemble des actes et des attitudes qui, dans ce pays, signifie appartenir “au premier monde”, ou monde développé :

Je veux mentionner les choses les plus simples que j'ai observées, les choses que nous pourrions tous accomplir ; et dans leur ensemble, c'est ce qui fait que des pays comme le Canada possèdent un très haut niveau de vie. Tout commence avec le peuple, et si tout commence avec nous, alors pourquoi ne pas commencer à bâtir un pays développé ?

L'extrait de cet article fait parti du second #LunesDeBlogsGV, notre ‘Festival de blogs sud américains' daté du 12 mai 2014.

Compte à rebours avant la fin de Twitter en Russie

dimanche 18 mai 2014 à 12:32
Time may be up for Twitter's independence in Russia? Images mixed by author.

Vers la fin de l’indépendance de Twitter en Russie ? Assemblage des images par l’auteur.

Les liens renvoient vers des pages en russe.

Le directeur adjoint du Roskomnadzor, principale agence de censure en Russie, a affirmé sur le ton de la menace que le gouvernement était en mesure de bloquer intégralement l’accès à Twitter ou Facebook en quelques minutes seulement. Maxim Ksenzov a déclaré au journal Izvestia que Twitter était un « instrument à échelle mondiale pour la diffusion d’informations politiques ». Il a ainsi laissé entendre que le réseau servait les intérêts géopolitiques des États-Unis qui mettent la Russie en danger. À l’heure actuelle, Twitter comptabilise 200 millions d’inscrits dans le monde entier, dont 1 million d’utilisateurs russes. Facebook comptabilise 1,3 milliard d’inscrits à ce jour, dont 21,4 millions d’utilisateurs russes.

Quelques heures après la publication des propos de Ksenzov, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a riposté en écrivant sur Facebook que les fonctionnaires « feraient parfois mieux de mettre leur cerveau en marche » plutôt que d’ « annoncer le blocage de réseaux sociaux à l’occasion d’interviews ». La publication de Medvedev a amassé plus de 5 milliers de « J’aime ». Peu de temps après, le Roskomnadzor est revenu sur une déclaration antérieure et a clarifié la situation en précisant que les propos de Ksenzov n’engageaient que lui et ne représentaient en aucun cas l’avis officiel de l’agence. Plus tard encore, l’attaché de presse de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré à Izvestia que « la persécution des médias de masse ou des réseaux sociaux est inacceptable », mais a de nouveau insisté sur la nécessité que les sites internet étrangers se conforment aux lois russes.

Dmitri Medvedev lashes out at state officials who make announcements about closing whole social networks. May 16, 2014, Facebook.

Dmitri Medvedev riposte aux annonces des fonctionnaires avertissant de la fermeture de tous les réseaux sociaux. 16 mai 2014, Facebook.

À la suite du scandale suscité par l’interview, Vadim Dengin, député à la Douma et président d’un comité de régulation de l’information, a tenté de nuancer les propos de Ksenzov : selon Dengin, il ne s’agirait pas tant d’une menace de fermer Twitter que d’une façon de signaler la nécessité que le site soit représenté légalement en Russie. Actuellement, Twitter n’a ni siège ni employés en Russie, ce qui a pour conséquence de rendre difficile la soumission à l’entreprise de demandes du gouvernement. Dans son interview, Ksenzov a mis l’accent sur ce dernier point en spécifiant que Google était le géant d’internet américain le plus coopératif, suivi par Facebook, qui accepte de se plier aux règles de temps en temps. Twitter, cependant, « refuse catégoriquement de supprimer les informations illégales dans la plupart des cas » s’est-il plaint.

Nikita Likhachev de TJournal a tourné en dérision la critique publique de Ksenzov par Medvedev en soutenant que le Premier ministre n’aura aucun scrupule à aller dans le sens d’une plus grande censure d’internet et qu’il ne faisait que taper sur les doigts du fonctionnaire pour en avoir parlé publiquement lors d’une interview. Selon Likhachev, de nombreux internautes russes ont mal interprété la réponse de Medvedev en la percevant comme une remise en cause du Roskomnadzor.

Se pourrait-il que l’ancien président-blogueur du pays cautionne une Russie privée des réseaux sociaux les plus populaires au monde ? Qu’en disent les leaders de l’industrie au sein de la nation ?

Le site d’actualités technologiques Hopes & Fears a recueilli les propos d’entrepreneurs web russes influents au sujet de la perte d’accès éventuelle à Twitter et Facebook. Des sept intervenants, seul Aleksandr Vinokurov, propriétaire de plusieurs portails d’information anti-Kremlin (dont TV Rain, menacé de fermeture), semble vraiment se soucier du fait que l’internet russe pâtirait de l’absence des réseaux sociaux américains. Selon German Klimenko de LiveInternet, le blocage des services étrangers pourrait être une aubaine pour les sites russes. D’autres représentants de l’industrie affirment que la majorité de leur trafic provient encore de services russes tels que les réseaux sociaux Vkontakte et Odnoklassniki. Denis Kriuchkov de Habrahabr se veut néanmoins confiant et estime que Facebook et Twitter parviendront à trouver un accord avec le gouvernement en consentant à la censure, dans le but de conserver leur accès au marché russe.

La publication de Medvedev sur Facebook, la clarification du Roskomnadzor et la tentative d’apaisement de Peskov ont toutes trois suggéré que la Russie n’est pas prête à couper l’accès à Twitter ou Facebook. Du moins, pas dans l’immédiat. Les réseaux sociaux américains peuvent encore espérer être épargnés pour un petit moment en Russie, mais le Kremlin attend des entreprises web qu’elles établissent des bureaux locaux et instaurent un dialogue avec les censeurs d’État. Dans cette logique, Twitter et Facebook devraient obtempérer s’ils accordent un tant soit peu d’importance à leurs affaires en Russie.

En résumé, le Kremlin fait le pari que l’appât du gain l’emportera sur les principes en ce qui concerne l’internet russe.

Les notes officielles de Paul Aussaresses, tortionnaire français au Brésil

samedi 17 mai 2014 à 18:09

 

Cet article, écrit par Anne Vigna, a d'abord été publié sur le site de Agencia Pública [NdT: partenaire de Global Voices], le 1er avril 2014, pour le 50e anniversaire du coup d'État militaire au Brésil. On peut en trouver les deux premières parties ici, et ici

Sauf indication contraire, tous les liens mènent à des pages en portugais.

 

Aussaresses era considerado um dos oficiais franceses mais capacitados em contra-insurgência.

Aussaresses était considéré comme l'un des officiers français les plus compétents en matière de contre-insurection.

Les attachés militaires français qui l'ont précédé avaient pu exercer librement leur influence dans les hautes sphères du gouvernement brésilien, pour obtenir des informations, mais Paul Aussaresses les a largement dépassés. Selon le chercheur Rodrigo Nabuco de Araujo, auteur d'une thèse sur le sujet, il rédigea, à Brasilia, plus de 200 pages de renseignements pendant ses deux années de service. Il quitta le Brésil en novembre 1975.  

Au niveau international, Aussaresses, qui fut élu président de l'Association des Attachés Militaires au Brésil,  a confirmé qu'avec ses acolytes, ils avaient tenu un rôle central dans les échanges d'informations de l'opération Condor – l’opération menée par les dictatures du cône sud de l'Amérique et dont le but était de surveiller, de pourchasser et d'assassiner les exilés -, même si le terme n'a jamais été clairement mentionné. Dans une note de 1974, il écrit :

O SNI (Serviço Nacional de Informações) mantém um relacionamento estreito e cordial com a Argentina, o Uruguai e o Chile. Do mesmo modo, não descuida de seus intercâmbios com a França, onde os exilados são os mais numerosos. E da Suíça onde os bancos guardam dinheiro da subversão.

Le SNI (Service National d'Informations) entretient une relation étroite et cordiale avec l'Argentine, l'Uruguay et le Chili. De même, il n'oublie pas ses échanges avec la France, où les exilés sont les plus nombreux. Ainsi qu'avec la Suisse où les banques conservent l'argent de la subversion.

Un homme de relations

Dans le Brésil de la fin du gouvernement Médici - quand la majorité des guerrilheiros était déjà sous les verrous, morts ou en exil – Aussaresses note qu'il y a moins d'actions conventionnelles de l'armée, mais que “quelques-unes d'entre elles sont de véritables opérations conduites par la police ou les forces armées”. Même s'il se considère comme un homme bien informé, il ajoute : “Le volume des opérations est difficile à déterminer  parce qu'elles sont placées sous le sceau d'un secret sévèrement gardé”.

Dans une autre note, il fait l'éloge d’Orlando Geisel, ministre de l'Armée et coordinateur du système répressif dans le gouvernement Médici, “un homme issu de la tradition militaire française qui inspire l'École de Guerre brésilienne”, et non sans une pointe d'ironie, il écrit :

no balanço dos excessos e dos desaparecimentos, o II Exército (o comando do DOI-Codi) não tem a consciência tranquila.

dans le bilan des excès et des disparitions, la IIe armée (le commandement du DOI-Codi) n'a pas la conscience tranquille.

Dans le même compte-rendu, Aussaresses fait part d'une conversation avec Orlando Geisel et d'autres généraux, durant laquelle il évoque un sujet qui apparait de façon répétée dans les notes des attachés militaires français depuis 1965 : la perte d'influence des militaires français au profit des Américains.

Orlando Geisel declarou-se em dívida com a escola francesa pela formação política que prepara os estagiários para exercer um papel significativo em seus países.

Orlando Geisel s'est déclaré redevable à l'école française de par la formation politique qui prépare les stagiaires à exercer un rôle significatif dans leurs pays.

Ensuite, Aussaresses prend note de la suggestion du général pour récupérer l'influence perdue:

Ele acha desejável a cooperação entre as Forças Armadas francesas e brasileiras. E diz que a melhor forma de colaboração é através da troca de estagiários de escolas militares [ pedindo, inclusive, que um oficial francês seja enviado à Escola de Estado Maior brasileira em 1974].

Il pense souhaitable la coopération entre les forces armées françaises et brésiliennes. Et il dit que la meilleure collaboration possible passe par l'échange de stagiaires des écoles militaires [allant d'ailleurs jusqu'à demander qu'un officier français soit envoyé à l'école de l'État-Major brésilien en 1974].

À propos de cette coopération, il parle, dans une autre note, des échanges avec la PM (la Police Militaire) brésilienne dont “5 à 6 officiers par an vont suivre des cours en France”, en ajoutant le commentaire suivant : 

esses cursos são muito procurados pelos brasileiros, que descobrem, às vezes surpresos, que se pode obter informações sem usar tortura. Pode ser que um dia a polícia francesa ajude a PM brasileira a ser menos bruta.

ces cours sont très recherchés par les Brésiliens, qui découvrent, parfois étonnés, que l'on peut obtenir des informations sans faire appel à la torture. Il se peut qu'un jour la police française aide la PM brésilienne à être un peu moins brutale.

Une observation qui résonne d'une manière absurdement ironique si l'on se réfere aux propres mémoires d'Aussaresses, non seulement à cause des crimes confessés, commis à  Alger, mais aussi aux cours qu'il a donné aux États-Unis et au Brésil. Il disait avoir été professeur à l’EsNI (École Nationale d'Informations à Brasília), et au CIGS, l'école de guerre  située dans la jungle de Manaus, en Amazonie. À propos de cette dernière, il écrit dans une de ses notes, sans toutefois mentionner son rôle d'instructeur : “la direction de l'école suit le programme de cours de la “guerre révolutionnaire”. Et il ajoute : “les colonels instructeurs de l'école ont suivi les cours de l'ESG de Paris”.

Guerre froide contre les Américains

Trecho de um dos informes de Aussaresses em que recomenda nomes de militares ligados a "escola francesa" para postos de alto escalão.

Extrait d'une des notes d'Aussaresses dans laquelle il recommande des noms de militaires liés à “l'école française” pour des postes à hautes responsabilités.

La lecture de l'ensemble des documents des attachés français laisse une impression supplémentaire :  la bataille diplomatique avec les États-Unis faisait encore plus rage dans le domaine commercial. Des noms de militaires chargés des achats pour les forces armées, ou disposant de suffisamment d'influence pour décider, sont cités à plusieurs reprises et il n'est pas rare qu'Aussaresses mentionne que les militaires brésiliens ne font pas mine de se lasser du pouvoir ni du féroce combat contre les opposants internes, une condition importante du “marché”.

Dans ce contexte, les cours et les conseils des créateurs de la doctrine française ressemblent fort à une monnaie d'échange en vue de future transactions commerciales, comme le laisse entrevoir la note finale d'Aussaresses :

Graças em parte aos serviços militares e comerciais da embaixada, a França se tornou o segundo provedor de armas terrestres ao Brasil, depois dos Estados Unidos.

Grâce aux services rendus, militairement et commercialement parlant, la France est devenue le deuxième fournisseur d'armes terrestres au Brésil, derrière les États-Unis.

Il observe tout de même, par rapport aux avantages compétitifs du rival, que :

Todos os comandantes das grandes unidades militares fizeram algum curso nos Estados Unidos, pelo menos na escola do Canal de Panamá, onde estão de maneira permanente os instrutores brasileiros.

Tous les commandants des grandes unités militaires ont suivi les cours de l'école (ndlr : américaine) du Canal de Panama, où résident, de manière permanente, les instructeurs brésiliens.

Pour sa part, Aussaresses essaie de compenser le désavantage en indiquant des généraux influents sur les décisions commerciales et en les proposant à la légion d'honneur – tel est le cas, par exemple, du général Moacyr Barcellos Potiguara, commandant de la IVè Armée, qui en 1976 est devenu chef de l'État Major des Forces Armées. Parmi les qualités du général Barcellos, Aussaresses rappelle son rôle à la tête de la division du matériel de guerre, à une époque où il défendait le choix du missile français Roland, alors en compétition avec d'autres modèles anglais et américains. 

Se a França conseguir participar da reestruturação das indústrias brasileiras de armas e munições será grandemente pela ajuda dele.

Si la France en vient à participer à la restructuration des industries d'armes et de munitions brésiliennes, ce sera en grande partie grâce à son aide.

Quoiqu'il en soit, et tout comme cela s'était passé avec ses précédentes relations, nouées à l'occasion de ses cours sur la bataille d'Alger aux États-Unis, Aussaresses allait profiter du réseau établi en Amérique du Sud pour devenir marchand d'armes. Après avoir quitté le poste d'attaché militaire au Brésil, il est engagé comme représentant par l'entreprise française Thomson-Brandt en Amérique Latine, retrouvant d'anciens amis officiers au Brésil, au Chili et en Argentine, à des grades toujours plus élevés dans la hiérarchie militaire. Et comme toujours, intéressés par ce que le vieux général avait à offrir.

Vidéos d'époque : l'Asie du Sud-Est dans les archives de la British Pathé

samedi 17 mai 2014 à 09:08

La British Pathé, une société de production cinématographique ayant produit des films de 1910 à 1970 au Royaume-Uni, a mis en ligne plus de 80 000 clips d'actualité historiques sur son compte YouTube. Ses archives comptent aussi de nombreux films tournés dans la région d'Asie du Sud-Est. Plusieurs de ces films sont des archives de valeur qui peuvent nous éclairer sur le passé récent, voire même le présent, de cette région. Ci-dessous, quelques vidéos intéressantes que nous avons trouvé dans la collection de la British Pathé.

1. Invasion du Laos en 1953. (LIEN DEFECTUEUX)

2. Manille récupérée par les forces alliées en 1945. Après la guerre, Manille a été la deuxième ville la plus touchée au monde, après Varsovie.

3. La Fête de l'Eau en Birmanie (Myanmar) en 1946. Il semblerait que les jets d'eau causent aujourd'hui autant de chahut et d'amusement qu'avant.

4. Les festivités du Jour de l'Indépendance de l'Indonésie en 1945.

5. Manifestation dans les rues de Bangkok en 1940. Comparée aux manifestations d'aujourd'hui, la manifestation filmée dans cette vidéo était pacifique et ordonnée.

6. Une école à Hanoi, au Vietnam en 1973. Notez l'abri anti-aérien à la fin de la vidéo.

7. Le Nouvel An au Vietnam en 1949.

8. Cambodge en 1969.

9. Les élections à Singapour dans les années 1950s. Après 1959, les élections à Singapour ont été dominées par un seul parti, celui fondé par Lee Kuan Yew.

10.Inondations à Manille en 1960. Les inondations sont toujours un problème de taille à Manille aujourd'hui.

11. Kuala Lumpur, Malaisie, dans les années 1950s.

“Le monde n’accorde pas suffisamment d’attention à la santé des adolescents”

vendredi 16 mai 2014 à 18:42

Le dernier rapport de l'OMS sur la santé des adolescents dans le monde presenté aux États membres lors de l'Assemblée mondiale de la santé en 2014 souligne que:

 Dans le monde, les trois principales causes de décès dans cette tranche d’âges sont les accidents de la route, le VIH/sida et le suicide. On estime qu’à l’échelle planétaire, 1,3 million d’adolescents sont décédés en 2012.

Par ailleurs le rapport ajoute que :

La mortalité est plus élevée chez les adolescents de 15 à 19 ans que chez ceux de 10-14 ans. En ce qui concerne les causes de mortalité, il en existe plusieurs communes aux deux sexes mais la violence est un problème spécifique aux ados mâles et la maternité aux jeunes filles.

Les auteurs recommandent aux pays de mesures pour mieux répondre aux besoins en santé physique et mentale de cette population. Le Dr Flavia Bustreo, Sous-Directeur général de l’OMS en charge de la santé de la famille, de la femme et de l’enfant déclare que:

Le monde n’accorde pas suffisamment d’attention à la santé des adolescents.