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Mauritanie : Le défilé de “Touche pas à ma nationalité” dispersé par la police

mercredi 19 décembre 2012 à 20:09

Les forces de sécurité mauritaniennes ont dispersé [en arabe], le mercredi 28 novembre 2012, une manifestation organisée par le mouvement “Ne touche pas à ma nationalité” et arrêté le coordinateur Birane Wane [en anglais]. Ce mouvement d'opposition réclamait des poursuites envers les personnes impliquées dans l’exécution des officiers noirs  des rangs de l'armée mauritanienne au début des année 90, sous le régime de l'ancien président mauritanien Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya.

Le défilé est intervenu lors de la fête nationale mauritanienne. L'événement a été couvert par le journaliste mauritanien Mohammed Naji Ahmedou.@ouldhmedou qui a tweeté :

@ouldhmedoumedna “لا تلمس جنسيتي” تشتبك مع الأمن قرب العيادة المجمعة..

Ne touche pas à ma nationalité:” Affrontements avec les forces de sécurité près de la polyclinique.”

 

Israël : La guerre des audiences accapare la médiatisation du conflit

mercredi 19 décembre 2012 à 19:03

Ce billet fait partie de notre dossier central Relations Internationales et Sécurité.

Elderly man checks the headlines in Tel Aviv, Israel.

Un homme âgé parcourt les gros titres à Tel Aviv, Israël - 2005. Photo de Shachar Abiry שחר אבירי sur Flickr (CC BY-NC 2.0)

Les médias israéliens ont connu des changements importants ces dernières années. L'augmentation des contraintes économiques a exacerbé la compétition entre les organes de presse, qui s'affrontent pour les parts de recettes publicitaires. Cependant, comme le marché sur lequel ces organes de presse opèrent est relativement restreint, beaucoup d'entre eux font face à de sérieux problèmes financiers. Cela a touché le journal quotidien Maariv, qui a récemment été vendu à un éditeur de droite, en conséquence de quoi bon nombre d'employés s'attendent à perdre leur emploi. Les employés de Channel 10 et du seul quotidien israélien de gauche, Haaretz, pourraient bien subir le même sort.

Les soucis financiers ouvrent dès lors la possibilité d'un déclin de l'indépendance des journalistes, qui pourraient devenir moins enclins à aller à l'encontre des souhaits de leur éditeurs et managers, qui doivent eux-mêmes rendre des comptes aux propriétaires des organes de presse. Dans un billet publié récemment sur le blog The 7th Eye, le Professeur Gabriel Weimann contestait l'opinion selon laquelle les médias israéliens deviendraient de plus en plus subjectifs et partisans pour des raisons idéologiques. Selon lui :

מה שמניע מגמה זו בישראל אינו הזדהות אידיאולוגית, אימוץ גלוי ואמיץ של אג'נדה חברתית או מחויבות ארוכת טווח לקו פוליטי. מי שמעצבים תהליך זה בישראל הם שיקולים תחרותיים, עסקיים ויוקרתיים.

הזדהות עם או יציאה נגד מנהיג פוליטי או מפלגתו אינן בחירות מערכתיות המבוססות על בחינת עמדות והערכות בדבר נכונות הדרך. אלו בחירות המונעת לעתים על-ידי שיקולי תחרות (”אם המתחרה שלי הוא בעד, אז אני נגד”), ולעתים על-ידי רשת סבוכה של קשרים עסקיים, שותפויות בבעלות צולבת של תקשורת ועסקים.

La cause de cette tendance en Israël n'est pas une identification idéologique, ni l'adoption sans fard et courageuse d'un programme social ou encore un engagement de long terme pour une vision politique. Ce qui façonne ce processus, c'est la compétitivité, les considérations financières et le prestige.

(…)

Le soutien ou l'opposition à un dirigeant politique ou à son parti ne sont pas des choix basés sur une vision du monde ou sur l'analyse de la justesse des idées de ce dirigeant. Ce sont des choix qui sont souvent motivés par des considérations de concurrence (”si mon concurrent est pour lui, je suis contre”) et parfois par un jeu complexe de liens commerciaux et de propriétés entrecroisées d'entreprises et d'organes de presse.

Le désir de se conserver un grand nombre de téléspectateurs, auditeurs ou lecteurs a accru l'importance de l'audimat et le souhait des organes de médias de ne pas traiter de sujets pouvant nuire à leur audience. Les organes de médias israéliens s'efforcent de renvoyer à leurs audiences l'image que la société israélienne aime avoir de son pays : moral et puissant qui n'agit que pour se défendre. C'est une des raisons pour lesquelles le traitement du conflit israélo-arabe se montre généralement très compréhensif pour le discours officiel du gouvernement israélien.

La couverture médiatique de la mort de Anwar Abdul Hadi Qudaih, un Palestinien de 20 ans tué près de la frontière de Gaza, illustre ce parti pris. Les soldats de l'Armée israélienne avaient ouvert le feu sur Anwar après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu signé entre le Hamas et Israël, suite à l'Opération Pilier de Défense. Les médias israéliens ont suivi la ligne officielle de l'armée, qui faisait valoir le fait que Anwar ainsi que 300 autres manifestants avaient tenté de passer illégalement la frontière et d'entrer sur le territoire israélien. Une vidéo des événements a démontré que le nombre de manifestants était en fait plus proche de 30 et qu'ils n'étaient pas près de la clôture quand l'armée a tiré sur Anwar.

Le blogueur Ishton, qui a écrit un billet détaillé sur les divergences entre la version des médias israéliens et la réalité, affirme que :

זה לא רק צה”ל שמפעיל כוח בלתי סביר בעליל, אלא גם התקשורת. ומה נותר לנו? לחפש באתרי חדשות מהעולם את האמת? לכתוב פוסט שיקרא על ידי אלפים בודדים ויותיר מיליונים חשופים לאש החיה של התסלופת הישראלית? כמו עם הפלסטינים, כמו עם אנואר, זה פשוט לא כוחות. כנגד סרטוני יוטיוב ופוסטים בשולי השוליים, עומדת התקשורת ומפגיזה את הקורא – אם בידיעות מעוותות ואם בחוסר ידיעות על האמת… אתם, העיתונאים והעורכים, החתומים על הכתבות הללו, מרגישים בנוח בגלימה השחורה, שאיש לא התיר לכם ללבוש. אתם חורצים את דינם של אנשים, שלא נותר להם בית משפט אחר מלבד התקשורת (כי בתי המשפט שלנו לא יקשיבו להם). ובמחיקתם וסילופם, בכך שאתם “רק עושים את תפקידכם” כשופרי דובר צה”ל, אתם אינכם מדווחים את המצב, אלא מייצרים ומנציחים אותו.

Il n'y a pas que l'Armée israélienne qui emploie une force excessive, les médias aussi. Que nous faut-il donc faire ? Faire une recherche sur les sites d'informations internationaux pour connaître la vérité ? Ecrire un billet de blog qui sera lu par quelques milliers mais laissera des millions de personnes en proie à la propagande israélienne ? Tout comme dans le conflit [entre Israël et] la Palestine, on ne se bat pas à armes égales. Contre des vidéos sur YouTube et des billets de blogs marginaux, s'élèvent les médias, qui bombardent le lecteur de fausses informations ou se contentent de ne pas exposer la vérité… Vous, les journalistes et les éditeurs, qui êtes responsables de ces reportages, vous vous sentez à l'aise dans vos robes noires [de juges], que personne ne vous a autorisés à porter. Vous décidez du destin de gens qui n'ont plus de recours qu'auprès des médias (car la Justice ne veut pas les entendre). Quand vous déformez la vérité ou que vous l'effacez, quand vous ne “faites que votre travail” en tant que porte-paroles de l'armée, vous ne rapportez pas la situation, vous la créez et vous la perpétuez.

Les journalistes citoyens et les blogueurs comblent de plus en plus les vides laissés par la couverture médiatique des médias israéliens traditionnels. Des blogueurs tels que Ishton, Idan LandauYossi GurvitzHaggai MattarNoam Rotem, et Yair Kaldor se font commentateurs de l'actualité sur des sujets souvent négligés par les médias traditionnels en Israël.

ISN logoL'article et ses traductions en espagnol, arabe et français ont été commandés par International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat destiné à faire entendre les points de vue des citoyens sur les relations internationales et les questions de sécurité à travers le monde. Cet article a d'abord été publié sur le blog de l'ISN. Voir d'autres articles ici.

L'Equateur se prépare pour les élections de 2013

mercredi 19 décembre 2012 à 18:42

Le 17 février 2013, la population équatorienne va choisir un nouveau président et un nouveau vice-président, 137 représentants pour l'Assemblée nationale et 5 représentants pour le Parlement andin. A l'approche de cet exercice civique équatorien, les partis politiques et les mouvements mettent en place des plans de campagne et des programmes pour séduire les électeurs avec les avantages de leurs positions politiques.

Cependant, de nombreux utilisateurs de Twitter ne savent toujours pas pour qui voter, comme l'exprime Josué Peña (‏@JosueRafaelPA) [en espagnol comme les liens suivants sauf mention contraire] :

@JosueRafaelPA: Y ya saben por quién votar para presidente? Yo aún NULO se, veremos después #EleccionesEc

@JosueRafaelPA: Quelqu'un sait-il pour qui voter pour le poste de président? Je ne sais toujours PAS, on verra plus tard

Les candidats à la présidentielle

Il y a 8 candidats à la présidentielle en Equateur, inscrits et autorisés par le Conseil électoral national.

Parmi ces 8 candidats se trouvent le président actuel, Rafael Correa du Parti de l'Alliance PAIS, l'ancien président (15 janvier 2003- 20 avril 2005) Lucio Gutiérrez du Parti de la Société patriotique, l'économiste et homme politique de gauche Alberto Acosta de l'Union plurinationale de la gauche, ainsi que l'homme d'affaires Guillermo Lasso du Mouvement pour la création d'opportunités (CREO) et Álvaro Noboa du Parti du renouvellement institutionnel de l'action nationale (PRIAN). Le pasteur évangélique Nelson Zavala [en anglais] du Parti Roldosiste Equatorien (PRE), Mauricio Rodas [en anglais] du Mouvement de la société unie pour plus d'action (SUMA) et Norman Wray [en anglais] du mouvement progressif Ruptura 25 sont également intéressés par le poste de Président.

Réactions en ligne

Carlos Correa, auteur du blog Bitácora de calú, partage le billet ”#EleccionesEC Profil du candidat, propositions et capacité de les mettre en oeuvre” dans lequel il identifie 3 réflexions de base pour choisir un bon candidat pour le pays. D'après Carlos, le premier paramètre est de connaitre le profil du candidat :

Perfil del candidato. Quitándose los prejuicios de que sea conocido o desconocido, lo primero es informarse sobre su perfil: estudios, trayectoria personal y profesional, línea de pensamiento, su conjunto de valores y principios, referencias de terceros, identidad digital (web), logros concretos obtenidos, grupo aliado que promociona su candidatura, etc. Pero repito: hay que quitarse los prejuicios de que te sea conocido o que te resulte un perfecto desconocido.

Le profil du candidat. Oubliez les préjugés, que vous connaissiez le candidat ou non, la première chose à faire est de s'informer sur sa biographie : ses études, son parcours personnel et professionnel, sa ligne de pensée, ses valeurs et ses principes, les références de tiers, son identité numérique (internet), ses résultats concrets, le groupe allié qui soutient sa candidature, etc. Mais je le répète, ne vous fiez pas à vos préjugés, que vous le connaissiez ou qu'il soit un parfait inconnu.

Il suggère ensuite que le public découvre le plan de travail, les promesses et les propositions que le candidat offre :

Propuesta de trabajo. Su propuesta, que no se escude en la de su partido o movimiento, que se la pueda encontrar fácilmente en la web y que además permita discutir en línea ya sea a través de comentarios, wikis, etc. Obviamente incluye leer la propuesta, contrastarla, leer entre líneas, comentarla y discutirla.

Plan de travail. Son programme ne doit pas être caché derrière celui de son parti ou son mouvement. Il doit être facile à trouver sur le web et doit ouvrir le dialogue en ligne par l'intermédiaire de commentaires, wikis, etc. Bien sûr, il faut aussi lire le programme, comparer, lire entre les lignes, commenter et discuter.

Le troisième et dernier paramètre que Carlos propose de prendre en compte est la réflexion sur les compétences du candidat à mettre en oeuvre ses propositions de campagne :

Capacidad de ejecutar esa propuesta. Que no se quede en el papel, que no haya duda de su tenacidad de ser un ejecutor cuando gane las elecciones, donde su verdadero liderazgo para lograr equipo quede de manifiesto en resultados.

Compétences à mettre en oeuvre ce programme. Qu'il ne soit pas uniquement sur papier, qu'il n'y ait pas de doute sur la ténacité du candidat à être un homme d'action lorsqu'il gagne les élections, où ses véritables compétences à obtenir des résultats se manifesteront.

D'autres blogueurs ont concentré leurs analyses  sur des sujets spécifiques abordés par les candidats. Sur le blog Realidad Ecuador, par exemple, Juan Pablo Martínez et Héctor Yépez Martínez ont écrit deux billets sur le débat entre les candidats à la présidentielle sur le Bons de Développement Humain, une subvention publique modifiée à plusieurs reprises depuis son instauration en 1998.

Sur YouTube EspresoTV a partagé une vidéo ” Qu'attendent les universités du gouvernement ?”

Los universitarios piden al nuevo Gobierno de Ecuador; seguridad, salud, mejor educación, trabajo, más tecnología y mejor infraestructura en las universidades.

Les étudiants demandent au nouveau président de l'Equateur : sécurité, santé, un meilleur enseignement, du travail, plus de technologies et une meilleure infrastructure pour les universités.

 

En revanche, dans le billet El Ecuador que soñamos (”L'Equateur dont nous rêvons”), le blogueur quechua et activiste Raúl Amaguaña critique les élections équatoriennes :

En tiempo de elecciones, ofrecimientos vienen y ofrecimientos van. Las ofertas de campaña de los candidatos, intrascendentes y simples, juegan con las  aspiraciones de los más humildes y se moldean de acuerdo al grado de educación de sus electores. Subir el bono de la pobreza, mantener el bono fachoso del gas y otros tantos, tuercen a la democracia ecuatoriana a una especie [de] bonocracia. Siempre ha sido fácil comprar los votos por licor o por unas cuantas monedas. ¿Y el país qué? […] En este camino, mentirán, vomitarán vejámenes sin importar que sean sus propios hermanos. Este es el Ecuador real de carne y hueso, pequeño e ilusorio.

Pendant les  élections, les offres vont et viennent. Les promesses de campagne des candidats, inconséquentes et simples, jouent avec les aspirations des plus humbles et se modèlent sur le niveau d'études des électeurs. Augmenter le bonus de la pauvreté, garder les bons sur le gaz et autres du genre, transformer la démocratie de l'Equateur en une “bonusocratie”. Il a toujours été facile d'acheter les voix avec de la liqueur et quelques pièces. Et le pays ? […] Ainsi, ils mentent, ils vomissent les humiliations sans réaliser qu'il s'agit de leurs propres frères. C'est le veritable Equateur en chair et en os, petit et illusoire.

Raul conclut en partageant ses voeux d'un pays prospère, démocratique et libre pour l'ensemble de la population :

El Ecuador que soñamos es un país de diversidades fraternas, un país de instituciones sólidas y efectivas, un país democrático y libre. Soñamos un país donde las funciones del Estado sean independientes y profesionales, un Ecuador en donde la función judicial no tenga ataduras de ningún tipo, un país en donde se respete la libertad de opinión venga de donde venga. Un país donde el gobernante gobierne para todos los sectores, para todas las culturas, sin pesadez ni condiciones.

L'Equateur dont nous rêvons est un pays avec des fraternités diverses, un pays avec des institutions fortes et efficaces, un pays démocratique et libre. Nous rêvons d'un pays où les fonctions d'Etat sont indépendantes et professionnelles, où le système judiciaire est complètement libre, un pays où la liberté d'expression est respectée quelle que soit son origine. Un pays où le gouvernement gouverne pour tout le monde, sans lourdeurs et conditions.

Vous pouvez également suivre des reportages et des réactions sous le hashtag #EleccionesEc sur Twitter.

Vous pouvez aussi joindre la page Facebook Elector Ecuador, une initiative des citoyens pour donner des informations aux électeurs sur les candidats de 2013. Elector Ecuador est également sur Twitter (@ElectorEcuador).

Mehzar - Une très jeune victime de la violence contre les Chiites au Pakistan

mercredi 19 décembre 2012 à 17:55

(Billet d'origine paru en anglais le 11 décembre)

[Liens en anglais] Syeda Mehzar Zahra est l'une des plus jeunes victimes des continuels actes de violence contre les chiites par des mouvements terroristes et extrémistes au Pakistan. La fillette de 12 ans  - qui  est qualifiée d'Anne Frank du Pakistan  - a été abattue alors que son père, Syed Nazar Abbas, la conduisait à l'école.

Le matin du 30 novembre 2012, leur voiture a essuyé des tirs attribués à un mouvement extrémiste religieux, le Sipah-e-Sahaba Pakistan. Son père est mort sur le coup, la fillette grièvement blessée a survécu.

Extracted from ShiaKillng.com

Mehzar Zahra - Arrêt sur image d'une vidéo mise à disposition par ShiaKilling.com

Mehzar Zahra a été rapidement conduite chez un médecin et lutte en ce moment pour sa vie dans un hôpital de Karachi.

Ali Mehdi twitte:

@dosra_janum: #Mehzar: La moelle épinière est atteinte, l'estomac perforé et un rein ne fonctionne plus. Elle est paralysée et ne peut pas bouger les jambes. Priez pour elle !

Syeda Afrin Abbas twitte:

@Afrin_Abbas: Les prochaines 24 heures sont critiques pour #Mehzar. Les médecins perdent espoir ! #PrayForMehzar @>Darveshh < @AbdulNishapuri @TahirImran

De manière regrettable, les médias traditionnels pakistanais n'ont pas rapporté ce fait. Cet important sujet n'a pas, par ailleurs, non plus été une seule fois mentionné le lendemain de cet effroyable acte de violence. Le mutisme des médias traditionnels (tout comme celui de la presse écrite) a bouleversé et scandalisé beaucoup d'utilisateurs de Twitter.

Yusra Askari twitte:

@YusraSAskari: Où sont les médias, la soi-disant société civile et les militants des Droits de l'Homme? http://bit.ly/VsIDCE  [en] #Mehzar  #ShiaGenocide

La mobilisation a également été quasiment nulle comparée  à l'intérêt mondial suscité par l'attentat contre Malala (voir ce billet sur Global Voices) il y a quelques mois.

Shia Hazara Girl twitte:

@ShiaHazara1: Si elle n'est pas pour le moins tout aussi importante, qu'il soit manifesté quelque peu de sympathie pour #Mehzar. Elle n'est pas #Malala - à cause de sa foi!

Mahwish Raza déplore :

@jkitsmawish: ”#Mehzar et #Malala: mêmes actes […] Où sont les #media, la soi-disant société civile et les #militants des #droitshumains  ?”

Sur Twitter, ce sont des prières et des regrets que l'on a pu observer. C'est tout ce qu'il reste à faire lorsque des terroristes peuvent librement courir sans être punis. L'ambassadrice pakistanaise aux Etats-Unis twitte:

@sherryrehman: Je prie  pour la fillette @MehrTarar: Cela me rend humble @faisalsubzwari: Chapeau bas pour l'ardeur avec laquelle vous vous investissez pour #Mehzar (Lien)

Mehr Tarar twitte:

@MehrTarar#Mehzar est en soins intensifs. Je vous en prie, priez pour elle. #Mehzar a besoin des prières de tout le #Pakistan. Elle a 12 ans, elle lutte pour sa vie.  #PrayforMehzar

Le Président du Pakistan, Asif Ali Zardari, a récemment rendu visite à Malala, laquelle est actuellement soignée dans un hôpital britannique.  Une telle visite à Mehzar Zahra à Karachi est à présent réclamée du Président.

Abdul Nishapuri twitte:

@AbdulNishapuri: ”Le Président rendra visite à Malala dimanche au Royaume-Uni” Ce sont de bonnes nouvelles. Je vous en prie, allez voir aussi #Mehzar à Karachi lorsque vous rentrerez au Pakistan.

Ali Natiq et Ali Abbas Taj ont créé un nouveau mot-clic : #iammehzer [ “Je suis Mehzar”]. Malheureusement, cela n'a pas fait de buzz dans la communauté. Seules, 113 personnes de la communauté l'ont partagé durant ce mois.

La part des musulmans chiites dans la population pakistanaise est de 510 à 20% [pdf] environ. La violence inter-religieuse est un problème de longue date au Pakistan, les actes de violence contre les chiites ont augmenté l'année dernière. Selon Human Rights Watch, en 2012, au moins 320 chiites ont été tués suite à des attaques ciblées au Pakistan.

Brad Adams [en anglais], Directeur du Département Asie de Human Rights Watch, a récemment expliqué :

Les meurtriers actes de violence sur la communauté chiite augmentent. La continuelle impuissance du gouvernement à arrêter les agresseurs ou à poursuivre pénalement des groupes extrémistes suggère que cette tuerie l'indiffère.

Alerte neige en Ukraine de l'Ouest

mercredi 19 décembre 2012 à 16:50

Dimanche 16 décembre 2012, des centaines de véhicules ont été pris dans des embouteillages monstres sur les routes d'Ukraine occidentale après de grosses tempêtes de neige. Différents articles de presse et de médias citoyens ont fait état d'une situation critique, beaucoup de gens pris au piège dans leurs voitures se sont trouvés à court de nourriture, d'eau et d'essence alors que les conditions météorologiques ne s'amélioraient guère.

Boris Pelekh, dont les parents se sont gelés pendant des heures dans un bus non loin de Lviv, a posté sur Faceook de brèves dépêches de la situation. Dans sa première et deuxième [en russe] notes, postées dimanche matin, il demande instamment à ses lecteurs de répercuter l'information sur l'urgence, ce qu'ont fait plus de 3.000 Facebookeurs. Cette photo d'une énorme congère [en russe] sur la route, envoyée à Pelekh par sa mère, a été rediffusée, avec son message, par quelque 1.150 utilisateurs :

[…] Maman a appelé, il y a une congère à travers la route, aussi haute qu'elle… dans la voiture, qu'on peut encore voir… il y a des parents avec enfants… son moteur s'est arrêté !!!!!! La neige a bloqué les portes !!!! Ils ne peuvent plus les ouvrir eux-mêmes !!!!!!!!!!!!!!! Il y a d'autres voitures dans le même cas !!!!! Plus ou moins….
A transmettre !…. Quelqu'un pourra peut-être faire quelque chose !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
[…]
DES GENS VONT MOURIR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Une dizaine d'heures après les premières informations, Pelekh a écrit [en russe] que le bus et des voitures à proximité ont finalement été dégagés et que ses parents étaient en route pour l'agglomération la plus proche. La mère de Pelekh lui a dit [en russe] que les villageois avaient emmené les enfants des voitures pour les réchauffer, tandis que leurs parents restaient à l'arrière, certains souffrant de gelures et finalement emmenés à l'hôpital.

Selon les nouvelles les plus récentes (ici et ici [en ukrainien et russe]) publiées sur le fil de l'événement Facebook SOS!!!, monté par le mouvement civique “Cause Commune” [en ukrainien et russe], la situation sur certains segments des routes bloquées semble sous contrôle, les automobilistes évacués de leurs véhicules immobilisés. L'utilisateur de Facebook Oleg Prots, qui connaît l'un des sauveteurs bénévoles à l'oeuvre dans la zones touchée, demande aux internautes [en ukrainien] de ne pas propager la panique :

[…] Si vous avez connaissances de personnes précises qui ont besoin de secours à un endroit précis, écrivez-le. Parce que, bon sang, la moitié de Facebook est rempli de cris sur les “voitures ensevelies, en panne sèche, les gens sont gelés,” mais zéro information précise sur où aller et où il faut de l'aide.

Sur sa chaîne YouTube officielle, le ministère des Situations d'urgence a publié cette vidéo de l'autoroute Kiev-Chop, notant que 200 sauveteurs et 40 véhicules étaient à l'oeuvre dans les opérations de secours :

Yulia Borysko et Roman Vybranovskyy ont publié cette photo de l'embouteillage dû à la neige à 7 km de Ternopil. Borysko note :

La fraternité humaine et l'aide mutuelle sont ce qui compte le plus en pareils moments.

Dans un commentaire, Oksana Forostyna a posté [en ukrainien] une question apparemment incontournable sur l'impréparation des autorités :

[…] Je ne comprends pas comment, à notre époque, il n'a pas été possible de mettre en garde les gens de ne pas prendre la route par ce temps ? Et surtout les chauffeurs de bus.

Ironiquement, la dernière entrée postée sur la page Facebook du Premier Ministre Mykola Azarov est un lien vers un article [en russe] plutôt optimiste publié sur son site internet vendredi 14 décembre, sous le titre “L'Ukraine est prête pour l'hiver” :

Capture d'écran de la page Facebook du Premier Ministre Mykola Azarov, avec un lien vers son article intitulé “L'Ukraine est prête pour l'hiver” et le commentaire d'un lecteur “Elle est vraiment prête pour l'hiver ??? Prière de tout faire pour sauver les gens coincés dans la neige !!!!”

L'utilisateur Oleksandr Tsypnyak a ce message [en ukrainien] au Premier Ministre :

Vous avez recommandé que chacun empoigne une pelle et se mette à l'ouvrage. A présent chacun recommande que vous preniez vous-même une pelle pour aller déblayer la neige.