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Brésil : Des usines et des hommes sur le Rio Madeira

jeudi 25 avril 2013 à 21:09

Le reportage Vies en transit, de Ana Aranha, sur l'impact des grands chantiers du Rio Madeira en Amazonie dans l'état de Rondônia au Brésil, fait partie d'un dossier spécial, #AmazôniaPública, de Publica, Agence Publique de journalisme, et sera publié sur Global Voices sous forme d'une série de cinq articles.

  

Dans le premier reportage de cette série, nous avons découvert combien un village de pêcheurs nommés Jaci Paraná a été touché par le chantier de l'usine hydroélectrique de Jirau sur le Rio Madeira dans l'état de Rondônia au sud de l'Amazonie brésilienne. Le chaos social qui a frappé le village est directement lié à l'explosion démographique provoquée dans la région par les travaux.

En effet, pour réaliser un ouvrage des dimension de cette centrale (investissement estimé à 15 milliards de Reais soit 5,68 milliards d'euros, financé à 60% par GDF Suez), l'entrepreneur est obligé d'investir dans des infrastructures locales pour les ouvriers. On a donc construit pour faire face a une demande croissante, des écoles, des centres de santé, des postes de police, qui ont été appelés des “actions de compensation sociale”.

Comme sur le site de Jirau, l’usine hydroélectrique de Santo Antônio, en construction sur le même rio Madeira, a des obligations similaires. La différence, c'est que Santo Antônio a attiré plus de monde directement vers Porto Velho, capitale de l'état, située à 9 km en amont.

A Jaci, le résultat de la construction du barrage de Santo Antonio a été le déplacement des riverains qui habitaient dans des zones inondables. Pour répondre à cela, l'entreprise a fait construire des maisons ailleurs ou donné des indemnisations. Pour pouvoir absorber l'augmentation démographique provoquée par la proximité du chantier de Jirau à 120 km en amont de Porto-Velho, Jaci Paraná aurait dû recevoir au moins 20 millions de Reais de la part de Energie durable du Brésil, entreprise gérant le chantier de Jirau. Avec cet argent, on devait construire des écoles, un dispensaire, un poste de police environnementale, un système de captage, de traitement et de distribution d'eau potable et goudronner les rues.

Famílias de pescadores de Jaci vivem sem infraestrutura entre os trilhos da antiga estrada de ferro Madeira-Mamoré Foto: Marcelo Min

Des familles de pêcheurs de Jaci vivent sans commodités entre les rails de l'antique voie ferrée Madeira-Mamoré. Photo: Marcelo Min

Ces installations devaient être prêtes avant l'arrivée des milliers de travailleurs. Mais alors que ceux-ci font des heures supplémentaires pour accélérer la construction de la centrale, qui devait entrer en fonctionnement au début de 2013, les “actions de compensations sociales” ont du mal à sortir de l'état de projets. Tout ce que l'entreprise a pu offrir à Jaci a été, outre le financement de  campagnes temporaires pour la prévention du paludisme et l'exploitation sexuelle des enfants, sont 4 km de rues asphaltées, des gouttières et du matériel pour deux écoles.

Pour Angela Fortes, conseillère tutellaire de Porto Velho, la commune reponsable de la gestion de Jaci-Parana, ces réalisations sont loin de répondre aux demandes induites.

Quand on a annoncé la construction des usines, on a promis de nouvelles écoles, des hôpitaux  on a créé des attentes dans la population. Depuis que les usines sont là, on a des écoles avec des salles équipées et…des centaines d'enfants à inscrire. Entre 2007 et 2008, les demandes de nouvelles inscriptions sont passées de 1500 à 4000. Angela estime qu'à Jaci et dans les autres villages de la région il y a bien une centaine d'enfants non inscrits. Une partie du retard dans le versement de cet argent est le fait de l'état de Rondônia et de la mairie de Porto-Velho. Selon les accords signés avec l'entreprise, ces autorités publiques doivent définir et programmer les investissements publics nécessaires. La mairie de Porto Velho a géré 65 millions de Reais de Santo Antônio et  91 millions de Reais de Jirau. Entre les mains du Gouverneur de l'état sont passés 75 millions de Reais de Santo Antônio et  67 millions de Reais de Jirau.

Pourtant, l'actuelle municipalité de Porto Velho ne donne pas la priorité à satisfaire la demande créée par l'ouvrage. “J'ai toujours été contre la construction de nouvelles écoles à Jaci. Ils l'ont toujours demandé et je n'ai jamais accepté” : Ainsi s'exprime Pedro Beber, secrétaire de la mairie et chef du Secrétariat extraordinaire pour les programmes spéciaux.

Les travailleurs sont maintenant partis et nous, nous retrouverions-nous avec un “éléphant blanc”.

 

Pedro Beber estime que la meilleure attitude pour la ville de Jaci est d'attendre que passe le tumulte et de privilégier des structures destinées aux personnes qui resteront en place après la fin du chantier. Il minimise le problème de ces élèves qui n'auraient pas été inscrits en 2011.

“En un ou deux ans tout va s'arranger”

 

L'Institut brésilien pour l'environnement et les ressources naturelles renouvelables (Ibama) est l'organe fédéral responsable de la gestion globale de ces actions. En principe, si les projets d'investissements financés par l'entreprise n'ont pas été réalisés, cette entité a le pouvoir d'accorder les autorisations nécessaires pour une nouvelle tranche de travaux. En pratique, pourtant, ces autorisations sont accordées même quand les techniciens rencontrent de graves problèmes, principalement pour des interventions concernant la population locale.

Il en fut ainsi lors de la construction de l'unité de soins d'urgence (UPA), qui devait être construite pour répondre à la demande locale à Jaci. C'était une des constructions les plus attendues par population qui ne pouvait compter pour 15 000 habitants que sur un dispensaire. En accord avec la mairie, le travail devait être réalisé avec le financement de Jirau. En novembre 2011, pendant une visite d'inspection des “actions de compensation sociales” de Santo Antonio, les techniciens de IBAMA ont constaté que le chantier était à l'arrêt. Le constat été transmis à Brasilia dans un rapport qui demandait la constatation d'une infraction contre l'entreprise Energie durable du Brésil.

Presque un an après, en octobre 2012, l'entreprise a obtenu l'autorisation de mettre en route ses turbines. Le chantier de l'unité de soins d'urgence a redémarré mais on ne prévoit pas encore de date pour sa livraison.

Le projet Amazônia Pública a mobilisé trois équipes de reporters de Publica, Agence publique de reportage et de journalisme d'investigation, qui ont travaillé sur trois régions amazoniennes entre juillet et octobre 2012. Tous ces reportages ont pour but de chercher à comprendre la complexité des grands projets actuellement en cours en Amazonie, des multiples négociations et articulations politiques, d'entendre les différents acteurs (gouvernement, entreprises, société civile) pour analyser le contexte dans lequel ils se développent. La ligne générale de ces reportages s'oriente toujours, comme le travail de l'Agence, vers l’intérêt public. Il s'agit de décrire l'impact des négociations politiques et économiques sur la vie de la population.

Des centaines de personnes sous les décombres d'une usine de vêtements au Bangladesh

jeudi 25 avril 2013 à 20:18

Un immeuble de neuf étages occupé majoritairement par des fabricants de vêtements s'est écroulé à Savar, dans la banlieue de Dhaka la capitale, et a fait 142 morts et près de 1000 blessés. Ceci remet sur le devant de la scène les conditions de sécurité de l'industrie manufacturière du Bangladesh.

On estime à un millier le nombre de personnes encore prisonnières des décombres.

Six manufactures de vêtements étaient en activité du 3ème au 8ème étage du bâtiment de Savar et au moins 5000 personnes se trouvaient dans le bâtiment surpeuplé quand il s'est écroulé dans la matinée du 24 avril 2013.

Cette catastrophe intervient cinq mois après l'incendie d'une usine de vêtements surpeuplée, Tazreen Fashions, qui avait fait plus de 100 morts, en majorité des femmes.

Depuis ce drame, on a commencé à s'intéresser de plus prêt à la sécurité des ouvriers et aux systèmes de secours inappropriés de cette industrie. Les ouvriers de l'industrie du vêtement ont également commencé à protester contre leurs bas salaires.

Le Bangladesh est le deuxième producteur de vêtements de prêt à porter  après la Chine. Des marques internationales telles que Walmart, H&M, Sears, GAP, Tommy Hilfiger et de nombreuses autres marques bien connues font fabriquer leurs vêtements au Bangladesh. Ces vêtements portent l'étiquette “Fabriqué au Bangladesh”, ce qui fait la fierté du pays. Arafatul Islam, blogueur et journaliste, en mesure le prix :

পোশাক কারখানায় আগুন লেগে পুড়ে মরে শ্রমিক, পোশাক কারখানার ভবন ধসে চাপা পড়ে মরে শ্রমিক… লাশের মিছিল এভাবেই বেড়ে চলে। আগে ‘মেইড ইন বাংলাদেশ’ দেখলে আগ্রহ ভরে কিনতাম। এখন কেমন যেন সেই লেখার মধ্যে রক্তের দাগ দেখতে পাই, মৃত্যুর আর্তনাদ শুনি।

Des ouvriers meurent dans des incendies d'usines, des ouvriers meurent sous des immeubles qui s'écroulent… la liste des morts s'allonge. J'étais fier d'acheter des vêtements “Fabriqué au Bangladesh”. Maintenant je vois du sang sur ces étiquettes et j'entends pleurer les morts.

the scene after a nine-storey building collapsed in Savar

Le site près l'effondrement d'un immeuble de 9 étages à Savar, dans la banlieue de Dhaka. Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (24/4/2013)

Sur les réseaux sociaux, les internautes expriment leur indignation devant les catastrophes à répétition qui touchent les usines de fabrication de vêtements. La plupart des ouvriers de ce secteur sont des femmes. Le blogueur Vashkar Abedin écrit sur Facebook :

আহা বোন!
সুঁচ-সুতো দিয়ে কেবল নিজেদের মৃত্যু বুনে যাচ্ছো…

Ah mes sœurs !

Vous qui ne cousez que votre mort.. .

Joydeep Dey Shaplu ne retient pas sa colère sur Facebook :

এতো লাশের ভিড়ে কেউ জীবিত থাকতে পারে না। আমি আপনি সব শালা লাশ… নইলে এতো লাশ পড়তো না এ দেশে…

Il ne doit pas y avoir de survivants au milieu de tous ces cadavres. Nous sommes des zombies… pour permettre autant de morts…

Une fêlure dans le bâtiment avait été remarquée la veille. Les ateliers ont immédiatement fermés. [bn-bengali]. Mais le propriétaire de l'immeuble n'a pas voulu considérer l'éventualité d'un effondrement imminent et a rouvert l'immeuble au public et forcé les ouvriers à retourner au travail. Sumeema Yasmin Sumi n'accepte pas une telle inconscience de la part de la direction :

এতোগুলো মানুষকে মৃত্যুর দিকে ঠেলে দেয়া হলো! এরকম দায়িত্বহীনতা কোনোভাবেই মেনে নিতে পারছি না।

Tant de personnes envoyées vers la mort. Je ne peux pas accepter un tel manque de sens de la responsabilité de la part de la direction.

Lucky Akter, l'un des principaux activistes des manifestations du mouvement #Shahbaga écrit un post intitulé “Ne pleurez pas, mais manifestez” sur Somehwhereinblog :

দাসপ্রথা নাকি বিলোপ হয়েছে বহু আগে কিন্তু আমরা তো দেখি দাস প্রথা নতুন ভাবে ফিরে এসেছে খুব ভয়ালভাবে, তা না হলে মৃত্যু নিশ্চিত-জেনেও শ্রমিকদেরকে পিটিয়ে পিটিয়ে কেন মৃত্যুকূপে পাঠানো হল? কেন মিথ্যা বেতনের আশ্বাস দিয়ে শ্রমিকদেরকে কারখানায় আনা হল?

L'esclavage est aboli depuis longtemps. Mais nous le voyons réapparaître sous une autre forme. Sachant qu'il y avait un risque mortel, comment ces travailleurs ont-ils été forcés à entrer dans la zone à risque ? Leur a-t-on promis une prime pour retourner travailler ?

The rescue work  has been difficult

L'armée et des bénévoles travaillent ensemble pour tirer les victimes des décombres.Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (24/4/2013)

La plus grande part des bénéfices à l'exportation du Bangladesh proviennent de l'industrie textile du prêt à porter. Tamanna Sultana écrit sur Facebook :

আমি লজ্জিত! একটা দেশের অর্থনীতির মূল চালিকাশক্তি যারা, তারা শয়ে শয়ে মরে গেলেও তেমন কিছু যায় আসে না। এই ঘটনা বার বার ঘটতে থাকে। বড় বড় ব্যক্তিগুলো সুখে শান্তিতে বসবাস করতে পারলেই হলো…

Quelle honte ! Ceux qui sont la colonne vertébrale de l'économie du pays meurent par milliers, et personne ne s'en inquiète. La situation se répète sans fin. On a l'impression que l'on ne se préoccupe que du bien-être des riches et des puissants.

Les propriétaires des usines ou les responsables sont rarement poursuivis pour des erreurs qui mènent à d'énormes catastrophes. Apurbo Shohag exprime sa colère sur Facebook :

এই দেশে মৃত্যু কোনো ব্যাপার না। এই দেশে সবচে’ সস্তা জিনিস হলো মানুষের প্রাণ! শুধু আজকে সাভারেই নয়, এর আগেও যখন গার্মেন্টস কারখানাগুলোতে অসংখ্য প্রাণ শেষ হয়েছে বা ভবন ধসে মানুষ মরেছে আমরা তখন শুধুই শুনে গেছি মালিকদের শাস্তি হবে। শাস্তি হয় কি না সেটা আর জানা হয় না। তবে একের পর এক সাভারের মতো ঘটনা ঘটছেই। দীর্ঘ থেকে দীর্ঘ হয় লাশের লাইন।

Dans ce pays, il est facile de mourir. Car ce qui coûte le moins cher c'est la vie humaine. Sans parler de la catastrophe d'aujourd'hui à Savar, dans toutes les catastrophes qui ont touché des usines, on a entendu dire que les responsables – dont les propriétaires – , seraient assignés en justice. Mais ils ne sont jamais punis. Et les catastrophes ne cessent de se répéter. Les corps s'empilent, de plus en plus nombreux.

ধ্বংসস্কুপের ভেতরে চাপা পড়ে আছে এখনও অনেকে। ছবি ফিরোজ আহমেদের। সর্বস্বত্ব ডেমোটিক্স (২৪/৪/২০১৩)

De nombreuses personnes se trouvent encore sous les décombres de béton. Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (24/4/2013)

Le Gouvernement a déclaré un jour de deuil national [bn-bengali] suite à ces pertes tragiques. Il y a eu des appels sur Facebook pour une collecte de sang, et de nombreuses personnes se sont précipitées pour donner leur sang, à Savar et ailleurs.

Blood donation in Shahbag Square for the injured people of Savar building collapse. Image courtesy Shahbag Movement Facebook page

Collecte de sang sur la place Shahbag pour les blessés de l'immeuble de Savar. Photo reproduite avec l'autorisation, tirée de la page Facebook Shahbag Movement

Des appels ont été envoyées sur Twitter :

@ShahbagInfo: on a besoin de sang rhésus négatif à #Shahbag ; 700 poches de sang (#blood) ont été collectées, 500 ont été envoyées à la Faculté de Médecine de Dhaka et à la Faculté de Médecine d'Enam. #Savar

Pour contribuer aux opérations de sauvetage, vous pouvez contacter sur Facebook le site des secouristes bénévoles. D'autres photos de la catastrophe se trouvent sur le blog de Bishkhoy.

La Chine refuse l'aide du Japon après le tremblement de terre

jeudi 25 avril 2013 à 11:00

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais

Le gouvernement chinois a refusé l'aide que lui a proposée le Japon après le tremblement de terre qui a secoué le sud-ouest de la province de Sichuan et qui a fait  au moins 193 morts et plus de 12 000 blessés [zh-chinois].

Le tremblement de terre, d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter selon l'administration chinoise, s'est produit le matin du 20 avril 2013 dans une région montagneuse proche de Ya'an, ville d'1,5 millions d'habitants renommée pour ses pandas et son industrie du thé.

Très vite après la secousse, le Premier Ministre japonais Shinzo Abe a présenté ses condoléances et offert son aide aux dirigeants chinois, et précisé que le Japon était “disposé à apporter une aide totale”.

La réponse du Ministre chinois des Affaires Etrangères, dans son bulletin d'information quotidien du 21 avril, exprime les remerciements de son gouvernement pour ce geste, mais précise qu'ils n'ont pas besoin d'aide de l'étranger, les routes étant très encombrées et les autorités chinoises étant compétentes pour gérer les secours:

Image by Flickr user @Shiqi Shen(CC BY-SA 2.0).

Le tremblement de terre de Ya'an fait 193 morts. Photo de @Shiqi Shen(CC BY-SA 2.0) sur  Flickr

 4月20日,中国四川芦山发生地震后,国际社会迅速向中国政府和人民表示慰问和支持,一些国家提出愿意提供各种形式的援助。中国政府和人民对此表示衷心感谢。中国政府正全力开展救灾工作。目前中方搜救和医疗力量有保障,救灾物资充足,同时考虑到灾区交通和通讯条件不便,暂不需要外国救援队、医疗队和救灾物资。如有需要,我们将适时向有关国家提出。中国红十字会总会已发布了接受国际资金援助的联络方式。

Suite au tremblement de terre du 20 avril à Lushan dans la province de Sichuan, la communauté internationale a présenté ses condoléances et proposé son aide. Certains pays ont exprimé leur désir d'apporter une aide dans tous les domaines, ce dont le gouvernement les remercie. Le gouvernement chinois a pris en charge la totalité des secours. Actuellement nous avons suffisamment de médecins et de personnel médical, et suffisamment de vivres, et étant données les difficultés de télécommunications et de circulation sur les zones touchées par le séisme, nous n'avons pas besoin de l'aide d'équipes de secours étrangères, ni d'équipes médicales, ni d'approvisionnement de secours. Au cas où le besoin s'en ferait ressentir, nous ferons appel aux pays concernés. La Croix Rouge Chinoise a décliné la proposition d'aide financière de l'étranger.

Au même moment cependant, les médias d'état chinois annoncent l'arrivée imminente de 200 sauveteurs russes.

La proposition d'aide du Japon arrive à une période instable pour les relations entre la Chine et le Japon, puisque les deux pays continuent de se disputer des îles à l'est de la mer de Chine.

Le refus par le Ministre de l'aide du Japon a provoqué des discussions houleuses sur les médias sociaux chinois, certains oubliant la récente dispute territoriale et les ressentiments historiques des deux pays.

“Kuaile Songxiang” de Pékin écrit[zh-chinois] que la Chine devrait apprendre du Japon sur la prévention des catastrophes, et commente sur Sina Weibo, un site très fréquenté de microblogging :

不但应该接受日本援助,还应引入日本先进的防灾减灾培川,当然最根本的是学习日本那让人眼红的防震建筑和先进的报警系统.

Non seulement nous devrions accepter l'aide du Japon, mais nous aurions aussi fondamentalement besoin de nous former aux méthodes du Japon sur la prévention et le traitement des catastrophes.

“name no longer meaningful”, un utilisateur de Weibo, partage ce sentiment et se plaint [zh-chinois]:

 狭隘的民族主意,打肿脸充胖子,接受日本援助很丢脸吗?

C'est du nationalisme étroit, on a les yeux plus grands que le ventre, est-ce vraiment si humiliant d'accepter l'aide du Japon ?

“Yanger Dini” du nord-ouest de la ville de Xi'an, cependant, prend la défense du gouvernement et propose son analyse [zh-chinois]:

有很多政治因素在里面,中国很多重工和核设施在四川附近,这个时候闭关自守也是出于国防的考虑.

Il y a beaucoup d'implications politiques, des industries lourdes et des usines nucléaires sont près du Sichuan et si nous choisissons de ne pas faire appel à l'extérieur c'est pour des raisons de défense nationale.

“Pushan Pushan De Yanjing” de Nanchang, capitale provinciale à l'est de la province du Jiangxi, ironise [zh-chinois]:

日本是中国凝聚民心彰扬民族主义的反面宣传的对象,若让其来中国做好事,会直接提升其在中国百姓心中的正面形象,对以后的反面宣传不利,所以。。。

Le Japon fait l'objet d'une propagande négative utilisée pour inciter au nationalisme, et si nous les laissons faire de bonnes choses pour la Chine, cela améliorera leur image positive aux yeux du peuple chinois, ce qui sera mauvais pour la propagande, donc…

“Yihao Caomin” semble consterné [zh-chinois] par la comparaison entre les deux nations, et il cite le scandale de la Croix Rouge Chinoise et les articles des médias sur la photo des dirigeants mangeant des nouilles instantanées pour améliorer leur image:

日本每年有感地震1000多次,全球10%的地震均在日本。可是日本地震却很少大规模死人。为啥?1.房屋抗震,绝无豆腐渣。2.救援及时专业,不会派没经验的军队上,更不会拒绝外国援助。3.领导吃泡面小米粥不会拍照宣传。4.人家的红十字会不养郭美美。5.人家能上推特,且不删帖。6.……欢迎补充

Le Japon a une grande expérience des tremblements de terre : plus de 1 000 -10% des tremblements de terre dans le monde touchent le Japon.  Mais les tremblements de terre au Japon causent peu de dégâts. Pourquoi? 1. L'habitat résiste aux séismes, il n'y a pas de constructions de mauvaise qualité. 2. L'organisation des secours est professionnelle et rapide, pas d'intervention de l'armée inexpérimentée, pas de refus de l'aide étrangère. 3. Pas de photos de responsables en train de manger des nouilles instantanées et du porridge pour améliorer leur image. 4. La Croix Rouge (au Japon) n'a pas Guo Meimei. 5. On peut avoir accès à Twitter sans que les posts soient supprimés. 6. ….et vous pouvez compléter la liste.

Vidéos : la violence et la sécurité des journalistes au Mexique

mercredi 24 avril 2013 à 19:12

Tous les liens, sauf mention contraire, renvoient vers des pages en espagnol.

Le thème de la violence au Mexique n’a rien perdu de son actualité. En 2011, Global Voices en espagnol avait organisé un Festival de blogs auquel les blogueurs mexicains ont été nombreux à participer (voir les billets traduits en français 1234 et 5). Au cours des années 2011 et 2012, nous nous sommes également inquiétés de la situation d’utilisateurs de Twitter faisant l’objet d’enquête ou arrêtés pour le contenu de leurs publications, de la possibilité d’engager des poursuites contre des citoyens qui demandent plus de transparence, de l’approbation de la loi sur la surveillance [en français], de la possibilité d’une « loi de géolocalisation » [en français], ainsi que des informations concernant des assassinats et le choix de certains activistes de disparaître de la circulation, entre autres.

C’est dans cette même perspective que l’organisation Artículo 19, filiale mexicaine de l'association Article 19, a été invitée en 2011 à republier son article Mexique : des internautes en danger de mort. Nous renouvelons ce partenariat avec Article 19, en commençant avec la publication de ce post paru à l’origine sur son site et qui s’inscrit parfaitement dans le cadre des articles et informations que Global Voices Advocacy, la branche de Global Voices dédiée à la liberté d'expression, souhaite diffuser.

Juan Arellano, éditeur de Global Voices en espagnol

 

Mexico, le 19 décembre 2012.- Participant au débat et à la réflexion autour de l’importance de la sécurité des journalistes dans leur couverture de l’information pour ainsi fortifier sa libre circulation ARTICLE 19 vous propose cinq vidéos thématiques sur la sécurité des journalistes, la couverture de la violence, la responsabilité de l’État mexicain et les conséquences psychologiques résultant de la couverture de la violence pour les journalistes. Dans celles-ci, des journalistes de différentes régions du Mexique s’expriment sur l’impact de l’information, ou de l’absence d’information, dans une société démocratique comme la société mexicaine. Ainsi, ils analysent les risques qu’ils doivent affronter et les protocoles de sécurité qu’ils mettent en œuvre pour pouvoir exercer leur droit à la liberté d’expression et le droit de la société à être informée.

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Agressions contre des journalistes au Mexique et responsabilité de l'État

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Sécurité et mesures de Précaution

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Autocensure

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Effets psychologiques

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Le Journalisme et la violence 

Saint-Domingue : De jeunes haïtiens-dominicains revendiquent leur droit à une identité juridique

mercredi 24 avril 2013 à 09:36

Environ 50 jeunes de Saint-Domingue, garçons et filles d'ascendance haïtienne, organisés dans le Movimiento Reconoci.do [espagnol, es], ont défilé de la cathédrale San Pedro de Macoris au Palais national à Santo Domingo pour demander la restitution de leurs papiers, et, donc, de leur nationalité dominicaine, qui leur ont été enlevés arbitrairement par la décision administrative R12 par la Commission électorale centrale (JCE) en 2007.

Les manifestants ont dénoncé les abus et les incohérences de la JCE, qui veut envoyer entre 19 000 et 22 000 dossiers au ministère de l’Immigration (DGM), et les transfere par décision unilatérale de l'état civil au registre de l’immigration sans aucune enquête.

Dans l'article “Un État qui se fait mal [es], publié sur son blog, la militante Gloria Amézquit a dit :

La indocumentación de la población dominicana de ascendencia haitiana, cristaliza varias de las fallas del Estado Dominicano en materia de derecho a un nombre y a una nacionalidad.

Le fait que la population dominicaine d'origine haïtienne ne soit pas enregistrée symbolise différents problèmes qu'a la République dominicaine en matière de droit à un nom et à une nationalité.

De nombreux partisans se sont réunis sous le hashtag #LevantaTuVoz [es] (# haussetavoix) sur Twitter en maintenant une couverture constante des événements à travers le compte officiel @Reconoci_do .

La marche a commencé à 8 heures de San Pedro de Macoris, après avoir été bénie par le Père Luis Antonio,

Dominican youth of Haitian ancestry protesting for their rights. Used with permission.

Jeunes dominicains d'ascendance haïtienne manifestant pour leurs droits. Utilisé avec permission.   

curé de la cathédrale de l’apôtre Saint Paul, d'où ils sont partis en direction de Santo Domingo et le vendredi 12 avril, au Palais national, les jeunes concernés ont exigé  du président Danilo Medina, une déclaration puisq'il a été le premier candidat à la présidence à promettre lors de la campagne électorale avant son élection que le problème des dominicains d’ascendance haïtienne serait dans son programme.

La jeunesse a lancé un appel aux mouvements sociaux, aux églises, aux syndicats, aux artistes, aux politiciens, aux athlètes et à la société en général à se joindre à la marche:

Le respect de nos droits est une garantie que les droits de chacun seront respectés. La JCE doit nous rendre nos papiers, ont déclaré les organisateurs.

Tout au long du parcours, la marche a été surveillée par des agents de police et une ambulance.

Viceminister of the Presidency Henry Molina receives the documents. Used with permission.

Le vice-ministre de la Présidence Henry Molina reçoit les revendications. Photo utilisé avec permission.