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Protection contre la censure : les utilitaires Lantern

samedi 4 juillet 2015 à 10:26

Lantern est un utilitaire libre en ligne destiné à aider les internautes à contourner la censure de type pare-feu dans des pays comme la Chine et l'Iran. Parmi les utilitaires de cette catégorie, Lantern a une approche originale : il s'appuie en effet sur un éventail de techniques visant à désactiver les blocages dans les régions soumises à la censure dans le monde entier, en utilisant d'autres approches si l'une de ces techniques est bloquée. Les techniques en question comprennent notamment des architectures de pair à pair centralisées et sophistiquées. Dans une situation où les gouvernements n'ont généralement aucune difficulté pour bloquer de tels logiciels, l'approche pair à pair originale de la structure de Lantern rend ces efforts de blocage particulièrement difficiles.

Afin de mieux comprendre cet utilitaire, les membres de l'équipe “GV Advox” Mahsa Alimardani et Ellery Biddle ont discuté en ligne avec Adam Fisk, le développeur à l'origine de Lantern, et avec Maryam Abolfazli, Chief Operating Officer responsable de Lantern. Nous avons abordé au cours de cette discussion les questions de sécurité, les communautés d'utilisateurs visées et les logiciels sur lesquels repose Lantern.

‘Transitioning Cambodia’ ou le développement inégal du Cambodge en photos

jeudi 2 juillet 2015 à 23:07
Boeung Kak lake was reclaimed to give way for a real estate project. The new buildings of the Council of Ministers and the office of the Prime Minister can be seen in the background. Photo by Nicolas Axelrod (7/7/2011)

Le lac Boeung Kak a été récupéré pour laisser la place à un projet de construction. L'arrière plan montre les nouveaux bâtiments du Conseil des ministres et le bureau du Premier ministre. Photo par Nicolas Axelrod

Le Cambodge a connu un développement rapide au cours des vingt dernières années, mais l’inégalité et la pauvreté affligent toujours le pays. En effet, le pays a adopté des élections libres, le libre-échange et a ouvert ses frontières aux touristes et investisseurs. Néanmoins, nombreux sont les habitants qui ne sont pas en mesure de tirer le moindre profit de ses réformes.

L’album photo ‘Transitioning Cambodia’ (Le Cambodge en cours de transition) raconte l’histoire moderne d’un “pays encore déchiré entre le fardeau des atrocités du passé d’un côté et les promesses de l’avenir de l’autre ». Il s’agit d’une collaboration entre le photographe Nicolas Axelrod et la journaliste Denise Hruby qui a été témoin des diverses répercussions de l’émergence du Cambodge comme une nation en voie de développement sur des habitants ordinaires de diverses communautés à travers le pays.

Cet album photo soutenu par financement participatif offre un nouveau regard sur un pays qui s’est engagé dans des programmes de développement à grande échelle alors que ses résidents luttent pour survivre au milieu de tous ces changements.

A child plays in muddy water that is spraying out of a broken pipe, the pipes are pumping sand into a natural lake in Borei Reakreay community. The community was evicted from their homes in mid-2009 to make way for residential complexes. Photo and caption by Nicolas Axelrod (3/27/2009)

Un enfant joue dans les eaux boueuses jaillissant d'un conduit de canalisation rompu. Les tubes déversent le sable dans un lac naturel de la communauté de Borei Reakreay. Les habitants ont été expulsés de leurs maisons mi-2009 pour laisser la place aux immeubles résidentiels. Photo et légende par Nicolas Axelrod (27/03/2009)

Ci-dessous l’interview par e-mail avec Nicolas et Denise :

Global Voices: Quels objectifs visiez-vous à travers ce projet ?

Denise Hruby: L’objectif était de réaliser un documentaire sur le Cambodge à l’heure d’une transition rapide qui change fondamentalement et irréversiblement le paysage, la politique ainsi que l’image globale de la société. Il ne fait aucun doute que le Cambodge a besoin de se développer à tous ces niveaux, mais le déroulement de ces changements a laissé un large fossé entre pauvres et riches. Souvent, l’idée de développement se traduit par le fait que les pauvres sont toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches.

Nicolas Axelrod: Peu d’endroits dans le monde ont connu un changement aussi rapide et spectaculaire que ce qu’a connu le Cambodge en si peu de temps. Au-delà d’un changement physique, sur le plan de l’infrastructure, il y a aussi une évolution psychologique. En effet, les mentalités ont changé, que ce soit en rapport avec la politique ou avec les valeurs familiales. Par exemple, le livre commence à une époque où les questions politiques n’étaient pas ouvertement débattues, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les deux chapitres qui portent sur la famille et la politique relatent ce changement en donnant au lecteur une idée de l’état du pays, où il était et où il se trouve aujourd’hui. Les chapitres suivants intitulés Terre et Richesses décrivent comment ce développement a eu lieu et l’impact qu’il a eu sur les pauvres et sur les riches.

Residents flee a bulldozer as it charges into rubble of destroyed homes during the forced eviction of Dey Krahorm. Photo and caption by Nicolas Axelrod (1/24/2009)

Des résidents fuient un bulldozer qui s'apprête à ramasser les décombres des maisons détruites lors de l'expulsion forcée des habitants de Dey Krahorm. Photo et légende par Nicolas Axelrod (24/01/2009)

GV: Quelles ont été les réactions au Cambodge face à ce projet?

DH:  Jusqu’à présent, nous n’avons eu que des réactions positives de la part de cambodgiens ainsi que d’autres personnes qui nous ont abordés au sujet du livre.

Le lancement du livre a été largement visité par Cambodgiens et étrangers et du côté des médias aussi, les critiques ont été bonnes. La plupart des personnes nous expriment leur joie à l’idée qu’un livre puisse apporter un regard sur le Cambodge tel qu’il est sans se limiter exclusivement à la beauté des temples d'Angkor, ou arborer des photos nostalgiques d’enfants sur un char. Des décideurs politiques l’ont qualifié d’incontournable pour ceux qui suivent l’actualité en Asie.

Monks get ready on day four of a ten day Human Rights march into Phnom Penh on National Road 6. After the Cambodia's general elections in July 2013, groups of Monks took an active roll in politics and promoting Human Rights. Photo and caption by Nicolas Axelrod (12/4/2013)

Des moines se préparent pour la quatrième journée d'une marche de dix jours pour les droits de l'homme le long de National Road 6, vers Phnom Penh. A la suite des qui se sont tenues en juillet 2013, des groupes de moines se sont activement engagés dans la vie politique et dans la promotion des droits de l'homme. Photo et légende par Nicolas Axelrod (04/12/2013)

GV: Quel est votre avis sur les perspectives de développement au Cambodge ? A quoi devrait- on accorder la priorité ?

DH: L’un des problèmes principaux au Cambodge concerne le système de corruption et de népotisme profondément enracinés à travers tout le pays. Changer cela et faire de ce pays un endroit plus équitable pour tous prendra des années, simplement parce que tout le monde joue le jeu, du chef de ville de plus bas échelon aux plus hauts représentants gouvernementaux. Il existe encore une grande incompréhension face à la corruption ; ce que c’est et comment elle affecte la société ainsi que l’économie à grande échelle. Les pots-de-vin sont connus comme « tea money » et quasiment personne n’y voit de mal.

La deuxième priorité revient d’après moi à une meilleure éducation. Le gouvernement à déjà consacré plus de fonds au ministère de l’Education et le nouveau ministre a entrepris des réformes de grande ampleur. Cependant, ici aussi, la corruption est un problème majeur. Les enseignants sont si mal payés qu’ils demandent aux étudiants de payer un forfait journalier pour pouvoir assister aux cours ;  les plus pauvres n’ont souvent pas les moyens.

Ceci dit, c’est aussi là que je vois le plus grand espoir pour l’avenir du Cambodge. Près de la moitié de la population a moins de 25 ans. C’est la population la plus jeune de la région. Investir dans leur éducation sera essentiel.

Toutes les photos par Nicolas Axelrod, republiée sur autorisation.

Karachi en proie à une vague de chaleur record

jeudi 2 juillet 2015 à 13:28
Ward 5 of Karachi's Jinnah Hospital's has been reserved for heatstroke patients. Image from Junaid Akram's Facebook page.

Le service 5 de l'hopital Jinnah à Karachi a été réservé aux patients victimes de la chaleur. Photo Junaid Akram sur Facebook.

Plus de 1250 personnes sont mortes depuis le début de la vague de chaleur record qui a frappé Karachi, la deuxième ville la plus peuplée au monde. Les températures ont atteint 45 degrés dès le deuxième jour du mois du Ramadan, quand manger et boire en public sont interdits par la loi au Pakistan. Le réseau électrique a cédé, ce qui a exposé les plus pauvres à des malaises, dus à la chaleur.

Beaucoup de patients ont échoué dans les hôpitaux publics, sous-financés et mal gérés. Quand des photos de ces établissements vétustes ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux et sur les nombreuses chaines de télévision locales, des dizaines de volontaires se sont proposés pour “adopter” les services d'hôpitaux publics qui prennent en charge les victimes de la chaleur.

Des amis de l'auteur, qui font partie de l'organisation Ikmaan Welfare Trust, ont collaboré avec l'hôpital Jinnah, où le service numéro 5 a été réservé aux victimes de la chaleur. En visitant le service le 30 juin et en remarquant les conditions de prise en charge, il a tweeté :

Voilà la situation pour les fauteuils roulants dans le service numéro 5 de  #jinnah, est-ce que quelqu'un peut donner des fauteuils roulants ?

L'appel a reçu une réponse immédiate de Junaid Akram, un humoriste pakistanais. Junaid Akram a écrit sur sa page Facebook :

MISE A JOUR : J'ai vu ce tweet aujourd'hui à propos de l'état des fauteuils roulants dans le service numéro 5 de l'hôpital Jinnah. Le service numéro 5 a été réservé aux victimes de la vague de chaleur. J'ai fait livrer en urgence les 5 fauteuils roulants que l'on voit sur la photo ci-dessous, ils ont été remis au Dr. Dil Nawaz. De plus, il y a une pénurie de brancards mobiles, j'en ai commandé auprès d'une société à Lahore qui en livrera 10 unités par train d'ici à samedi, Insh'alla. Ces brancards seront envoyé à l'hôpital national de Korangi, un hôpital du gouvernement dans la zone industrielle défavorisée, pour les habitants là bas.

Pour plus d'informations sur la vague de chaleur au Pakistan, et sur les initiatives de première urgence, suivre le mot-clic .

Five wheelchairs being delivered to Jinnah Hospital in Karachi. Photo from Junaid Akram's Facebook page.

Les cinq fauteuils roulants livrés à l'hopital Jinnah à Karachi. Photo de Junaid Akram sur sa page Facebook

Les adresses d'été de Global Voices : une après-midi au Jardin des plantes à Paris

jeudi 2 juillet 2015 à 00:15

Le Jardin des plantes – Photo Museum d'Histoire naturelle

Sur les 800 membres de Global Voices tout autour du monde, beaucoup envient ceux qui vivent à Paris, et leur demandent,”Où aller quand nous viendrons à Paris ?”. Cet été, sans hésitation, nous leur conseillons le quartier du Jardin des plantes.

Premier temps, le parc

Il était un peu passé de mode, ce parc, et ce quartier, et puis cette année, le quartier du Jardin des plantes se redécouvre. Le plus ancien des grands parcs de Paris, qui fut d'abord le jardin des plantes médicinales du roi, doit beaucoup à la Révolution française qui en fit un temple de la science mais il a maintenant un charme ‘bourgeois’ et ‘province. Ici, pas de bain de soleil sur les pelouses. On y arpente les grandes allées sous de beaux tunnels de feuillages. Tranquille, très fleuri, très pédagogique (trop peut-être) avec une multitude d'ateliers et d'initiations, de la botanique à l'aquarelle, ce parc concentre les merveilles historiques,  : la serre, les galeries de l'évolution, dont celle, jamais détrônée, des dinosaures. Avec ou sans enfants, la petite ménagerie,  où débarqua la première girafe de France en 1827. On oubliera  que l'éléphant et d'autres pensionnaires furent mangés (honte) durant le siège de Paris en 1870.

Jardin des plantes, programme des expositions et animations

mosquée de paris

Deuxièmement, la mosquée de Paris

Dans une tête parisienne, Jardin des Plantes rime presque automatiquement avec ‘thé à la mosquée’, juste en face. Dans cette très jolie mosquée de Paris inaugurée en 1926, les moineaux très familiers se serviraient presque dans votre assiette quand vous prenez un thé et des patisseries dans le patio frais.

Troisièmement, terrasse et adresses

A cinq minutes de là se trouve le QG actuel des membres de Global Voices qui vivent à Paris : le café-restaurant Verse Toujours. Une excellente et grande terrasse, idéale pour profiter du soleil en fin d'après-midi, ni mode, ni hype, bien.

Il fait faim ? Si vous êtes en fonds, à deux pas, un bon restaurant testé et approuvé par 5 Global voiceurs lors d'un anniversaire, le Comptoir des arts. Moins cher, et beaucoup plus ‘Global Voices’,  le Foyer Vietnam, un ‘morceau de terre vietnamienne au coeur de Paris”, qui est tout à la fois une cantine (prévoir une file d'attente) une association, un lieu d'expos. Pour des patisseries syriennes, rendez-vous aux Petites merveilles de Damas.

Un sauvetage de la Grèce par crowdfunding ? L'idée d'un employé britannique a déjà récolté plus d'un million d'euros

mercredi 1 juillet 2015 à 15:42
Screenshot of the Indiegogo campaign page for "Greek Bailout Fund."

Capture d'écran de la page de la campagne Indiegogo du “Fonds de sauvtage grec.”

Dernière mise à jour le 1er juillet à 17h35

Des dizaines de milliers de particuliers desserrent les cordons de la bourse en réponse à une campagne sur Indiegogo pour lever 1,6 milliards d'euros en faveur de la Grèce à court de liquidités.

En trois jours, plus de 61.000 donateurs du monde entier entier ont déjà promis plus d'un million d'euros au “Fonds de sauvetage grec“. La page de la campagne a été inaccessible plusieurs heures mardi soir “à cause de son incroyable popularité,” a dit Indiegogo, mais fonctionne à nouveau. Comme cela se fait dans les campagnes de crowdfunding, les organisateurs offrent aux participants des récompenses en fonction du montant du don. La plupart des donateurs ont contribué pour 3 euros (ce qui leur vaudra une carte postale du premier ministre grec AlexisTsipras), 6 euros (une salade grecque feta – olives) ou 10 euros (une bouteille d'ouzo). Au moment d'écrire ce billet, cinq généreux donateurs ont promis 5.000 euros (des vacances en Grèce pour deux).

La Grèce croulant sous la dette a obtenu deux plans de sauvetage en 2010 et 2011 de ce qu'on a appelé la troïka—le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne—et peine depuis sous les mesures d'austérité requises par ces plans. La Grèce devait rembourser 1,6 milliards d'euros au FMI, mais n'a pas respecté l'échéance et a donc fait défaut.

Le gouvernement grec et ses créanciers sont aux prises depuis des mois sur l'extension du programme de sauvetage. Le premier ministre Alexis Tsipras a lancé un référendum pour le 5 juillet pour décider de l'acceptation ou non des hausses d'impôts et des baisses des retraites qu'il implique, un remède, dit-il, “clairement contraire aux règles européennes et aux droits fondamentaux au travail, à l'égalité et à la dignité”.

Un quart de la population est depuis au chômage, et le nombre de Grecs en situation de précarité monte. “Ce sont de vraies gens qui subissent cela”, écrit sur la page de la campagne Thom Feeney, qui a lancé l’opération de crowdfunding. Ce vendeur britannique dans un magasin de chaussures, âgé de 29 ans, calcule que si chaque Européen donnait 3 euros et des centimes, la dette grecque [au FMI] serait couverte.

Toute cette indécision sur la Grèce devient lassante. Les ministres européens qui montrent leurs muscles et prennent la pose pour savoir s'ils peuvent aider ou non les Grecs. Pourquoi ne pas prendre nous-mêmes les choses en mains ?

L'Union Européenne a 503 millions d'habitants, si nous sortons chacun quelques euros nous pourrons tirer la Grèce d'affaire et avec un peu de chance la remettre bientôt sur les rails. Facile.

La campagne, qui a fait les titres à travers le monde, a connu un pic de dons mardi, avec une récolte d'une centaine de milliers d'euros en l'espace de quelques heures, et les dons continuaient à affluer mercredi.

Si ce résultat a de quoi impressionner, le chemin reste long pour la semaine restante que la campagne s'est assignée. Les 1.045.026 déjà récoltés au moment de l'écriture de cet article représentent moins de 1 % de l'objectif de 1,6 milliard. Mais comme le tweetait hier Vulpine Capital, un fonds privé d'investissement de New York, “si les 25 % de ménages les plus riches de l'UE et des USA donnaient chacun 25 dollars le compte y serait”.

Selon la règle du “Financement à objectif” d'Indiegogo, la campagne de Feeney ne sera fiancée que si les contributions atteignent cet objectif ambitieux, mais des participants demandent si leur argent pourrait malgré tout être utilisé pour la Grèce. Hellmut Blumenthal, un Allemand, a commenté :

C'était bien mieux que de hocher la tête sur tous les commentaires impitoyables sur la toile. Merci pour l'idée Thom, et croisons les doigts …

Ah, et d'accord avec les posts précédents, l'argent devrait aller à la Grèce quoi qu'il arrive.

Tandis qu'Arwen Curley-Panteleakis écrit :

C'est fantastique ! Merci mille fois à Thom Feeney et à tous ces gens merveilleux du monde entier !!!

Grosses bises de Grèce !

Suivez la conversation sur cette campagne avec le hashtag  Twitter #crowdfundgreece.