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[VIDEO] : Etre Bolivien et immigrant à São Paulo

mercredi 13 novembre 2013 à 15:46
Denílson e outros adolescentes reunidos num domingo na feira da Kantuta, ponto de encontro da comunidade boliviana em São Paulo. Foto: Agência Pública

Denílson et d'autres adolescents, un dimanche, sur la place de Kantuta, point de rencontre de la communauté bolivienne dans São Paulo. Photo: Agência Pública

Alice Riff et Luciano Onça, a été publié à l'origine par]

Denílson Mamami, 15 ans, habite à  Bom Retiro, un quartier central de  São Paulo. Comme tout jeune de son âge il rêve d'université, d'une bonne carrière, de se marier, d'avoir des enfants et une mère fière de son fils. Il étudie à l'école publique João Kopcke, également dans le centre de la ville, à peu de distance de la gare de chemin de fer  Júlio Prestes. Il aime se promener avec son amoureuse, rencontrer ses amis pour entendre et partager des musiques romantiques et du hip-hop. Denílson – que l'on appelle aussi “Choco” – est né en Bolivie comme un tiers des élèves de son école. Il habite au Brésil depuis l'âge de neuf ans. Comme lui, des milliers d'adolescents boliviens, ou des fils d'immigrants boliviens, vivent actuellement à São Paulo.

L'association Pastorale des Migrants estime que la population de Boliviens à  São Paulo compterait de 50 000 à 200 000 personnes (chiffres non vérifiables car la plupart sont en situation irrégulière), une grande partie de celle-ci travaille dans des ateliers de confection disséminés dans toute la ville, mais qui se concentrent surtout dans les quartiers centraux de Brás et Bom Retiro. La communauté bolivienne est considérée comme la plus grande communauté latino-américaine résidant au Brésil. En 2010, le gouvernement Lula a déclaré une amnistie pour tous les immigrants illégaux du pays, sur les 42 000 demandes de naturalisation déposées, plus de 17 000 venaient de citoyens boliviens. 

Les parents de Choco sont arrivés au Brésil il y a 15 ans, à la recherche d'opportunités de travail. Pendant son enfance il a été élevé par ses grands-parents à La Paz, capitale de la Bolivie, tandis que ses parents travaillaient dans un atelier de couture à São Paulo. Lorsqu'il a eu 9 ans, sa mère, séparée de son père, est venu le chercher en Bolivie et s'est installée avec lui dans le quartier du Bom Retiro, dans une vieille maison de ville partagée avec d'autres familles boliviennes. Dans une pièce est installé un atelier de couture où les adultes travaillent de très longues heures chaque jour.

Les couturiers boliviens de São Paulo se sont fait connaître dans les médias après plusieurs dénonciations d'ateliers qui maintenaient les immigrants dans des conditions de travail proche de l'esclavage.

Le mini-documentaire100% Boliviano, mano  a voulu découvrir comment vit la seconde génération de Boliviens qui résident dans la métropole. Sur fond permanent d'idées préconçues, les “índios” ou “bolívias”, comme on les appelle, décrivent un quotidien d'agressions physiques et verbales. Ils partagent tous le désir de rester au Brésil et de ne plus travailler dans les ateliers de couture. Regardez la vidéo de Agencia Pública, réalisée en partenariat avec Grão Filmes, et qui a été retenue pour la  4º édition de  ”Sala de Notícias” diffusé sur Canal Futura.

Tweets2Rue : Connecter les personnes vivant à la rue

mercredi 13 novembre 2013 à 14:38

Il y a de plus en plus de personnes à la rue en France : en 2012, l'INSEE (Institut National de la statistique et des études économiques) a relevé que le nombre de SDF ou “sans domicile fixe” atteignait les 141.500, en hausse de 50 % depuis 2001 (rapporté par Libération).

Selon une étude menée par le secteur caritatif et résumée dans le Parisien, la progression de la pauvreté chez les plus vulnérables fait baisser la qualité de vie de nombreuses familles déjà précarisées. Un billet de blog [anglais] sur le site internet du Guardian illustre l'inquiétude :

Un sondage de 2009 a trouvé le chiffre ahurissant de 56% de Français qui pensent pouvoir se retrouver eux-mêmes à la rue un jour ; 75 % ressentent de la “solidarité” avec ceux qui dorment dehors.

Le 17 octobre, Journée Internationale de Refus de la Misère, cinq hommes sans domicile fixe ont reçu le moyen de raconter leur quotidien sur Twitter, sur l'idée de jeunes de quartiers parisiens défavorisés, participant à Génération Réactive, un “média médiateur” qui se propose de développer des méthodes innovantes pour résoudre les problèmes de la ville par l’ “intelligence collective”, selon les termes de son co-fondateur Emmanuel Letourneux.

Le site web de Génération Réactive décrit le projet basé sur Twitter comme un alliage de communication et de nouveaux médias dans la lutte contre l'exclusion des personnes en situation de grande précarité, en donnant à celles-ci les moyens de se tisser leur propre réseau de soutiens citoyens. 

Pourquoi Tweets 2 Rue ?

  • Parce que les personnes sans domicile fixe sont des citoyens et des sujets à part entière, qui ont beaucoup à partager et souhaitent souvent rompre leur isolement.
  • Parce que personne n’est mieux placé que les premiers concernés pour parler de la situation des personnes sans domicile fixe.
  • Pour favoriser un usage vraiment social des réseaux sociaux et encourager les solidarités au delà des cercles habituels.

Un blog a été dédié au projet, sur lequel ces hommes se présentent et racontent leurs problèmes et leurs espoirs. Le compte Twitter spécial pour l'opération, @tweets2rue retweete leurs messages et constitue une plate-forme de discussion et de contact pour ceux qui les suivent.

Et comment ces cinq hommes se sont-ils approprié l'outil ? Comme n'importe quel utilisateur de Twitter, ils publient des informations sur leur vie quotidienne, comme les difficultés à trouver un bon endroit pour dormir ou le manque de chaussures convenables, souvent avec beaucoup d'argot ou d'écriture phonétique (note : les chiffres ont été relevés le 12 novembre 2013).

Patrick M. @kanter57640 (1278 tweets, abonnements : 33, abonnés : 1799) est de loin le plus volubile. Il échange avec ses abonnés à propos de sa recherche d'emploi, et de ses idées sur la vie :

Sébastien Moustik @DjamaikaPtiseb (56 tweets, abonnements : 36, abonnés : 1618) est bricoleur :

Les tweets reflètent aussi la grande dureté de la vie à la rue. Nicolas @nickopompons (149 tweets, abonnements : 43, abonnés : 2259) a un souci permanent :

Ryan (@Usher226 (20 tweets – une vingtaine semble avoir été supprimée -, abonnements : 23, abonnés : 1541), vient de twitter sur le froid de plus en plus mordant, et communique avec les autres participants au projet :

Ryan cite aussi un autre participant, Manu @115toimeme:

Mais de l'espoir apparaît également. Le même Manu @115toimeme (359 tweets, abonnements : 55, abonnés 706) est venu de Côte d'Ivoire à Paris :

L'opération a reçu une très large couverture médiatique, faisant les titres, entre autres du Nouvel Obs ou de Stream Aljazeera [anglais], et des remous sur la blogosphère française. Le blogueur corto74 qualifie l'opération de “pur voyeurisme” :

Que se passera-t-il le 15 mars pour les cinq nouveaux héros de nos tweetlines lorsque l'opération prendra fin? On ne le sait pas trop. Peut-être seront-ils sauvés, extraits de la rue par un généreux compatissant, peut-être retourneront-ils dans l'anonymat, peut-être aussi qu'ils auront fourgué leur smart au marché noir… Allez savoir, pour l'instant, on s'en fout, ce n'est pas le sujet, on vous livre leurs vies en 140 caractères.

Mais nombreux sont les internautes enthousiastes. Entrepreneur indépendante en technologies, Anathalie Mukundwa salue le projet :

Le site solidaire et technophile Youphil fait l'éloge de l'initiative :

…cette campagne numérique est probablement plus efficace pour sensibiliser les gens à l’exclusion que les campagnes d’affichage, parfois misérabilistes, qui ne permettent pas vraiment de comprendre ce que vivent les sans-abris… Par ailleurs, la fracture numérique, que ce soit le manque d’accès aux nouvelles technologies ou le manque de compétences pour les utiliser, est un facteur d’exclusion important…

Le projet est soutenu par la Fondation Abbé PierreFrance Interla Fondation Agir et Génération Réactive.

Négociation nucléaire : on peut aussi en sourire

mercredi 13 novembre 2013 à 00:37
European Union foreign policy chief Catherine Ashton

La Haute Représentante de l'Union Européenne pour la politique étrangère Catherine Ashton pendant la négociation de Genève avec l'Iran. Source : Irna, photo Mohammad Reza Alimadadi

Un nouveau cycle de négotiations nucléaires entre [anglais] l'Iran et les six puissance's mondiales s'est achevé samedi 9 novembre 2102 à Genève, en Suisse, sans accord. Les négociateurs n'en ont pas moins évoqué des “progrès significatifs.” Depuis dix ans les initiatives diplomatiques se suivent pour ralentir le développement de la technologie nucléaire en Iran. Plusieurs internautes iranien ont voulu voir le côté léger des choses en émettant des billets et tweets drôles.

Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui était à la table des négociations, a affirmé [anglais] que la nouvelle série de pourparlers avait “rétréci les divergences” et qu'on allait travailler ensemble à résoudre les différends à venir.

Hamed a twitté [farsi] :

Je pense que ces différends se rapportent à qui paiera la note d'hôtel. On a sans doute demandé à Kerry de le faire… Que chacun paye sa part.

Kourosh a twitté [farsi] :

Un signe montre les progrès : le [conservateur] Fars News a publié une photo de Kerry sans lui dessiner des cornes sur le front ou une moustache sur la figure.

Les sourires du ministre iranien des Affaires Etrangères s'étalaient récemment à la une de la presse.

Khashayr Pakfar a twitté [farsi] :

Kerry dira à Zarif “Lancez-moi une bombe atomique sur la tête, faites-en péter une sur Tel Aviv, mais arrêtez enfin de sourire !”

La France a pris une position intransigeante lors des discussions nucléaires, et plusieurs Iraniens reprochent au gouvernement français d'avoir fait capoter les négotiations.

Hafez Hakami a twitté [farsi] :

Quelle est la situation de la France dans le monde aujourd'hui ? Etes-vous une super-puissance ? Avez-vous des intérêts au Moyen-Orient ? Vous feriez mieux de limiter vos interventions à l'Afrique.

Rencontre Global Voices au Caire en Egypte samedi 16 Novembre

mardi 12 novembre 2013 à 23:57

gv-meetup-logo-gvmeetup-400Nous sommes très heureux de vous annoncer la deuxième rencontre Global Voices (tous les liens de cet article sont en anglais) de cette année qui aura lieu au Caire en Egypte samedi prochain 16 novembre de 11 à 15 heures. 

Global Voices est représentée par une forte communauté d'auteurs, traducteurs et éditeurs vivant dans la zone métropolitaine du Caire. Ces personnes sont impliquées dans un grand nombre de médias citoyens et dans des projets et activités journalistiques, elles peuvent être une référence intéressante pour tous ceux qui souhaiteraient devenir plus actifs dans ce domaine.

De plus, en 2010 Rising Voices a organisé un concours de micro-subventions spécifiquement orientées vers des projets de développement des médias citoyens d'Égypte. En dehors de cela, nous avons lancé et nous soutenons trois projets : Nazra, Femmes de Minya au jour le jour, et Histoires de Mokattam.

Cette rencontre rassemblera beaucoup des membres de cette communauté, leur permettra de partager leurs expériences, et facilitera les contacts entre tous ceux qui partagent des intérêts similaires. Le rassemblement hébergé par deux des membres de notre communauté, Mohamed El Gohary (@ircpresident) et Tarek Amr (@gr33ndata), assistés d'autres volontaires GV , mettra l'accent sur les thèmes suivants :

Si vous souhaitez participer à cette rencontre, veuillez compléter le formulaire d'inscription suivant et notre équipe vous répondra avec plus d'informations, incluant l'adresse exacte de la rencontre. Cet événement est ouvert à tous, mais les participants doivent s'inscrire à l'avance.

Pour plus d'informations, prenez contact avec : rising [at] globalvoicesonline.org

‘Comment rester indifférents ?’ : Le sort des orphelins au Niger

vendredi 8 novembre 2013 à 23:51

Un chiffre donne à réfléchir dans le rapport annuel de l'UNICEF sur la “Situation des enfants dans le monde 2012″ : le Niger compte 970.000 orphelins sur une population d'environ 17 millions de personnes. Ces enfants, qui ont perdu un de leurs parents ou les deux, sont voués à un avenir difficile : assiduité scolaire plus faible et nécessité de travailler beaucoup plus jeunes pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leurs frères et soeurs.

Cette vidéo réalisée par l'UNICEF suit l'histoire d'une jeune Nigérienne de 15 ans, qui a d'abord exervé un travail de vendeuse de rue, pendant lequel elle reçoit les propositions indécentes d'hommes plus âgés. Elle s'est ensuite engagée comme domestique à l'âge de 12 ans, pour finalement quitter la maison de cette famille qui l'exploitait : 

Les histoires poignantes de ces orphelins émeuvent de nombreux Nigériens, parmi eux un des nouveaux blogueurs du projet aidé par Rising Voices, Cartographier pour le Niger, qui a choisi de s'intéresser à ce sujet. Fatiman écrit sur le blog de Cartographier pour le Niger : ”Etre orphelin au Niger est une problématique très importante dont j’aimerais parler car c’est une situation qui m’a beaucoup touchée, comme actuellement je vis avec des orphelins..”

Elle poursuit en résumant certains des problèmes qui attendent les orphelins dépourvus de figure parentale dans leur vie :

Mais malheureusement je constate que l’orphelin, quelque soit la société, vit dans des problèmes sérieux de plusieurs ordres. Surtout au niveau de l’éducation, car n’ayant pas profité de l’amour parental. Il s’est trouvé sans modèle, sans guide ou maitre qui soit le garant de son avenir et de son devenir. Par ailleurs, il faut aussi rappeler que la famille constitue le premier moyen pour l’enfant de s’épanouir. La société vient en second lieu. Et en plus ce dernier reste toujours insensible à la situation des orphelins, pire, elle les utilise pour d’autres fins. A ce niveau, les enfants orphelins sont voués à plusieurs phénomènes sociaux tels que : le grand banditisme, la délinquance juvénile, les travaux forcés, l’esclavage moderne. Cet ainsi que les enfants issus des milieux défavorables sont les plus touchés, car n’ayant aucun revenu dans ce monde purement matérialiste et capitaliste.

Les organisations religieuses exercent un rôle primordial pour s'occuper des orphelins au Niger. Musulmanes comme catholiques, elles ont contribué à la construction d'établissements où les orphelins peuvent trouver à manger et un toit. Alher photographie un de ces orphelinats construits par une organisation localisée au Qatar, et voisin de sa maison :

Photo of orphanage in rural Niger taken by Alher

Photo d'un orphelinat rural au Niger, prise par Alher et reproduite avec sa permission

Fatiman conclut avec cette question pleine de gravité :

En définitive, il faut noter que l’orphelin, en tant qu’être délaissé pour son propre compte, est exposé à des sérieux problèmes. Cependant, le soutien de l’État reste à désirer dans ce sens, bien que la situation des orphelins doive toucher au plus profond de notre humanisme. Comment rester insensible face à la situation que vivent les orphelins du monde?