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Facebook : Fonctionnement suspects

samedi 22 décembre 2012 à 20:47

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

Il y a quelques semaines, je rédigeais un statut sur Facebook, quand j’ai remarqué qu’un ami, qui avait été arrêté en Syrie avait “aimé” la page d’un assureur. J’ai été choquée et j’ai immédiatement regardé son profil pour voir s’il avait été relâché. La dernière mise à jour de son statut datait de plusieurs mois, pourtant, il semblait avoir cliqué sur le bouton « J’aime » d’une société à laquelle je doute qu’il s’intéresse de toute manière.

J’ai imaginé qu’il s’agissait d’une erreur et je n’ai pas fait plus de recherches à ce sujet, jusqu’à ce que je lise un article de Read Write Social s’intéressant aux anomalies des “j'aime” et annonces. Parmi les exemple cités, cet article mentionne des personnes libérales soutenant la page de Mitt Romney, un anarchiste engagé qui aime des marques commerciales et même une personne décédée qui “aime” des pages depuis l’au-delà.

Bouton Facebook, par birgerking sur Flickr (CC BY 2.0)

 

Facebook a expliqué à Read Write Social que « les mentions J’aime des personnes décédées peuvent se produire lorsqu’un compte n’est pas “mémorialisé” », autrement dit que personne n’a informé Facebook du décès de son détenteur. Ceci laisse de nombreuses questions en suspens. Et si l’utilisateur n’a jamais « aimé » cette page en premier lieu ? Quelle est donc l’explication de cet étrange comportement de son compte ? Quelles peuvent être les conséquences pour une personne ayant prétendument aimé une page alors que ce n’est pas le cas ? Par le passé, des “j'aime” ont déjà été utilisés dans des procédures judiciaires.

L’équipe de Global Voices Advocacy est préoccupée par ces questions. Elle a donc pris contact avec Facebook à ce sujet et reçu un courrier électronique d’un porte-parole de la société, remerciant d’avoir attiré leur attention sur cette question, mais sans fournir d’explication pour le moment.

Elle a demandé aux collaborateurs de Global Voices s’ils avaient remarqué de tels procédés concernant les pages et les annonces Facebook. Parmi les 20 personnes ayant répondu, 12 ont fait état de fonctionnements suspects :

Effectivement, je l’ai constaté régulièrement. Des amis sans enfants qui aiment des publicités Pampers, un homme qui aime  Falabella, un détaillant de bijoux, un média qui plairait à mon mari alors qu’il ne correspond pas à ses intérêts.

Ça se produit tous les jours. S’agit-il d’une campagne de publicité masquée ?

Ça m’est déjà arrivé. Je me souviens plus du nom exact de la page, mais elle était dédiée à un joueur de cricket indien.

Oui, j’ai remarqué ce genre de choses plusieurs fois. Dans mes fils d’actualité de pages, apparaissent des informations provenant de pages auxquelles je ne me suis jamais abonné. Je ne comprends pas sur quelles bases, car les pages n’ont rien en commun. Ça m’est arrivée avec la page Shawerma El Rim.

Le fait que les utilisateurs de Facebook puissent sembler intéressés par du contenu alors que ce n’est pas le cas signale un danger. Ce que les personnes aiment ou n’aiment pas, les informations qui les intéressent et les campagnes qu’elles soutiennent, sont des éléments liés à leur personnalité et de fausses informations à ce sujet peuvent compromettre leur image publique.

Voici une autre réponse à notre sondage réalisé parmi les collaborateurs de Global Voices :

J’ai récemment enregistré des captures d’écran où il était indiqué que mon ami « aimait » Mitt Romney et Lincoln Cars, pourtant, ni l’un ni l’autre ne s’affiche sur son profil. Il m’a confirmé qu’il n’avait jamais aimé ces pages. En plus, il est démocrate et ça lui a valu des messages haineux.

Les plaintes ne concernent pas uniquement les pages et les publicités, mais également les événements:

Une amie a créé un événement pour son anniversaire, invitant uniquement 6 personnes de sa classe. Son paramétrage de confidentialité pour l’événement était « Amis des amis ». J’ai vérifié, elle a vraiment invité seulement 6 personnes. J’ai donc été surprise de voir que ma cousine avec cliqué qu’elle assisterait peut-être à l’événement, ce qui signifie qu’elle a été invitée, puisqu’elle et mon amie ne sont pas amies. Une autre personne qui n’est pas mon ami, ni celui de celle qui a créé l’événement semble participer. Nous ne savons pas de qui il s’agit et il n’a évidemment pas été invité. Je trouve cela dangereux. Qu’allons-nous faire si cette personne débarque chez mon amie ?

Qui se cache derrière ces faux j'aime et fausses invitations ?

Selon l’auteur de l’article de Read Write Social, Bernard Meisler, « il est difficilement imaginable que Facebook commence à “aimer” des pages à la place des gens sans leur accord. Même pour Mark Zuckerberg, celui qui un jour a dit des utilisateurs du site “Ils me font confiance, ces idiots“, cela paraît exagéré ».

Toutefois, il est tout aussi difficile d’imaginer que les marques en question et les annonceurs de tierce partie agissent de la sorte sans que Facebook ne soit au courant. Quoi qu’il en soit, Facebook devrait se préoccuper de cette affaire et des conséquences pour la crédibilité et la fiabilité du site.

 

Guatemala : Des prêtres mayas privés de cérémonie

samedi 22 décembre 2012 à 20:32

Le Guatemala, le berceau de la culture maya, a lancé les festivités à l'occasion du 13 Baktun - le dernier cycle du calendrier, qui se terminait le vendredi 21 décembre 2012. Malheureusement, les célébrations ont été dominées par des spectacles officiels sans qu'ils soient organisés ni partagés par les communautés indigènes ou des chefs spirituels.

Sur scène, des personnes n'appartenant pas aux communautés indigènes étaient affublées de costumes indigènes lors d'un spectacle folklorique tandis que le public non-indigène des élites guatémaltèques s'était réuni dans le principal centre de cérémonie maya, Tikal, dans l'attente du passage à la nouvelle ère. Les membres des communautés indigènes étaient relégués à l'extérieur, où ils manifestaient, en jouant de l'instrument traditionnel, le marimba.

Le grand temple du jaguar Tikal, par Graeme sur flickr, sous licence Creative Commons paternité

Les Fédérations guatémaltèques des radios mayas ont rapporté aux premières heures du 20 décembre que les autorités du Mam - conseil maya s'étaient vu refuser l'accès à la place centrale du parc national Tikal, l'un des lieux prévus pour les célébrations du 13 Baktun. Les responsables de l'Institut guatémaltèque du tourisme leur ont interdit l'accès au motif que l'espace dédié aux cérémonies était fermé en raison du spectacle.

Des hommes et des femmes venant de tous les coins du pays sont arrivés aux premières heures du jour pour commencer leurs cérémonies traditionnelles mais ils ont été refoulés jusqu'à 23h45, après avoir reçu l'autorisation des responsables religieux de pratiquer leurs cérémonies ancestrales. Les participants indigènes étaient une minorité, n'ayant pas été invités ni admis dans l'enceinte principale. La version audio est téléchargeable ici [espagnol].

Ce n'est pas la première exclusion que la population maya a dû subir. Le Conseil des Peuples de l'Occident (Consejo de los Pueblos de Occidente) a exprimé sa préoccupation :

Oxlajuj B'ak'tun est l'occasion de renforcer la sagesse ancestrale et la pratique et la recherche jamais achevée de l'équilibre ; c'est le moment que nous devons consacrer à transcender, à élever la conscience des êtres humains et à nous reconnaître en tant que tels afin de parvenir à une compréhension collective. Ceci signifie que nous devons nous assurer que les êtres humains sont “pleinement humains en harmonie avec le cosmos et la Terre mère”, par le renforcement des liens et le respect entre les cultures et la reconnaissance de l'identité de chaque communauté. Faute de cela, il est pratiquement impossible de préserver le lien entre les individus et leur propre réalité.

Le peuple maya s'estime offensé en constatant que le pouvoir économique et les institutions gouvernementales font la promotion de la FOLKLORISATION de Oxlajuj B'ak'tun, en marchandisant cet important événement, en créant une image politique reposant sur la promotion du tourisme et la présentation des spectacles, selon des modalités qui interprètent de manière inadéquante la vision cosmique maya.

Il est honteux de la part du gouvernement guatémaltèque de laisser la communauté internationale croire qu'il fait la promotion de la culture maya, alors qu'il continue à conduire une politique agressive d'appropriation de nos ressources naturelles. Cette politique trouve sa manifestation dans les centaines de concessions et de projets miniers imposés, de barrages hydroélectriques, d'extraction pétrolière, de monoculture pour le compte de groupes internationaux, tous au nom d'un développement fallacieux et avec une méthode de domination et de racisme au Guatemala.

Le racisme est omniprésent dans la capitale du Guatemala. Le racisme institutionalisé, interpersonnel et structurel persiste au Guatemala, où il adopte de nouvelles formes telles que les exclusions qui ont été manifestées à l'occasion des célébrations de la nouvelle ère maya. Il reste à espérer que les prêtres mayas soient admis à participer et à célébrer conformément à leurs traditions et croyances au cours des journées suivantes de ces festivités, dont la fin est prévue le 30 décembre, et que leur voix et leur souhait soient finalement entendus par la communauté internationale.

Hong Kong : Le portefeuille de ma grand-mère

samedi 22 décembre 2012 à 20:12

Capture d'écran du court-métrage “Grandma's Wallet”

A Hong Kong, malgré le développement et l'enrichissement global de la société, de nombreuses personnes âgées vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans un touchant court-métrage, Wu Hoi Ching montre comment sa grand-mère survit au jour le jour, en économisant le moindre centime, et recyclant tout ce qu'elle peut.

 

Une journaliste de Guinée Bissau disparaît mystérieusement d'Angola

samedi 22 décembre 2012 à 11:40

[Liens en portugais, français et anglais] Où est Milocas Pereira? La question résonne sur la blogosphère depuis des semaines, mais la réponse tarde à venir. Un mouvement a surgi sur les réseaux sociaux pour faire pression sur les autorités guinéennes afin qu’elles enquêtent sur la disparition depuis plus de six mois, de cette journaliste et enseignante de l’université guinéenne dans la capitale angolaise, Luanda, où elle vit depuis 2004. Sur Facebook, le groupe “SOS, STOP! – Queremos a Jornalista Milocas de volta” (Nous voulons le retour de la journaliste Milocas, en portugais)  compte déjà 5775 membres.

Récemment, Celina Spencer, la présidente de l'Association de la communauté des immigrés de la Guinée-Bissau aux Etats-Unis, a également lancé une pétition [en anglais] adressée au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH), afin d’obtenir son soutien pour la retrouver.

La journaliste a donné quelques interviews dans lesquelles elle a fait des analyses de certaines crises qui se déroulent actuellement dans la Guinée-Bissau. Plus précisément, le rôle du gouvernement guinéen et la présence de la “Missang”, la mission militaire angolaise déployée en Guinée-Bissau en vue de la réforme militaire [voir l'article de Global Voices sur le coup d'Etat d'avril 2012]. On ignore si sa disparition est liée ou non aux interviews. Ce qui est certain, cependant, c'est qu'elle a été agressée par des inconnus. Puis, se sentant menacée, à Luanda, elle a confié à un ami qu'elle voulait rentrer chez elle

Au début de janvier, dans une interview à la télévision angolaise, l’enseignante a parlé de la situation de la Guinée-Bissau après la mort du président Malam Bacai Sanhá. Après cela, Milocas Pereira a dit qu'elle a commencé à subir trop de pression.

Le 3 novembre dernier, le Syndicat des Journalistes Angolais (SJA) dénonçait  que la journaliste guinéenne avait été “effrayée” à Luanda:

Milocas Pereira avait été agressée début mai par des inconnus, avant de communiquer à certaines personnes son intention de quitter l’Angola. Elle avait indiqué cette agression comme la cause la plus immédiate de sa décision.

D'après la Rádio “Sol Mansi”, la journaliste n'avait aucun doute que l'agression avait eu de fortes motivations politiques :

Elle courait le risque de perdre sa vie, et la seule solution qu'elle avait trouvée était celle de quitter l'Angola tout de suite, et retourner dans son pays d’origine. Une amie lui a conseillé de dénoncer publiquement l'agression, mais Milocas Pereira a refusé de le faire. Sur le conseil de partir au Portugal, elle a affirmé qu’elle n’avait pas de confiance dans les Portugais et qu’elle se sentirait mieux en Guinée-Bissau avec le gouvernement de transition.

En octobre dernier, dans des déclarations à la même station de radio, le secrétaire d'État à la Communication la Guinée-Bissau, Idelfrides Gomes Fernandes, a confirmé pour la première fois, les nouvelles concernant l'éventuelle disparition de la journaliste. Quatre mois après sa disparition mystérieuse, la famille s'est décidée à demander l’aide des autorités, mais la seule réponse qu’elle a obtenu a été le silence [en anglais].

Dans son édition du 02 novembre 2012, le Novo Jornal (Angola) a consacré une page entière à la disparition de la journaliste

 

 

Il y a deux mois, Bartolomeu Capita, du Mouvement national de Cabinda, a écrit sur le site de l’organisation Peace & collaborative development network [Réseau de paix et développement participatif, en anglais] que Milocas Pereira aurait pu avoir été tuée sur ordre en Angola :

Personne n’a vu Mme Pereira ou tout simplement entendu parler d’elle depuis presque un mois maintenant. Pourtant, elle enseignait à l'Université Indépendante de l'Angola. Des inquiétudes sont apparues, auxquelles il faut répondre. De plus en plus de collègues suggèrent discrètement qu'elle pourrait avoir été assassinée, pour avoir voulu enquêter sur certaines questions concernants les rélations obscures entre le régime criminel de l'Angola et la Guinée-Bissau

La nouvelle de la disparition de la journaliste de 58 ans, a été rendue publique à un moment où sa famille, qui essayait de ne pas entraver les enquêtes de police, a commencé à perdre l’espoir que Milocas Pereira soit encore en vie. Le frère de l’universitaire, Carlos Pereira, qui vit à Lisbonne, a déclaré à la Voix de l'Amérique (en portugais) :

Ce qui nous vient [de Luanda] est qu'elle est portée disparu depuis fin Juillet. Nous avons de nombreux soupçons : qu’elle a pu soulever beaucoup de choses, a dû fuir, se cacher, ou a pu avoir été victime de représailles.

Sur le blog Rispito (en portugais), le Guinéen Samba Bari déclare que la disparition est un défi de plus pour les autorités de transition et que la situation pourrait même élargir le fossé entre le gouvernement de Guinée Bissau non reconnu par Luanda et le gouvernement angolais.

Comment les Russes se sont préparés à la fin du monde

samedi 22 décembre 2012 à 10:10

La fin du monde n'a pas eu lieu hier, 21-12-2012, et bien des blogueurs russes ont sûrement poussé un soupir de soulagement après avoir passé ces dernières semaines dans l'obsession de l'apocalypse imminente prophétisée par les Mayas. Comme dans d'autres domaines, la conception russe de l'Armageddon a ses particularités.

Il en est ainsi du double sens de l'expression russe “Конец Света” (Konets Sveta), à la fois “Fin du monde,” et “Fin de la lumière” (les deux sens de svet). Certains en ont tiré une interprétation des plus littérales, comme l'a raconté markela [en russe] sur Livejournal :

Какой-то лама пророчествует, что 21-го на несколько дней погаснет электричество, будет кромешная тьма, то есть буквально свет закончится. Надо сделать запасы, сидеть в деревне в доме и не вылезать. Топить печь, жечь свечи и есть запасы.

Une sorte de lama prophétise que le 21 [décembre], l'électricité s'arrêtera quelques jours, il y aura l'obscurité totale, ce sera donc littéralement la fin de la lumière [svet]. Les gens devront faire des provisions, rester dans leurs maisons de campagne, et ne pas sortir. Chauffer le poêle, allumer des bougies et manger les provisions.

L'utilisateur de LJ mutantkhamon a aussi remarqué [en russe] la tendance :

Судя по количеству спичек и свечей, сметамых с полок магазинов, народ воспринимает Конец Света как аварийное отключение электричества. Также умиляют закупки продуктов. Наши люди, безусловно, верят в Конец Света, но также безусловно они верят, что произойдёт он, конечно, не с ними.

A en juger par la quantité d'allumettes et de bougies balayées des rayons des magasins, les gens perçoivent la fin du monde comme une panne d'électricité. Les achats de nourriture sont aussi attendrissants. Les nôtres, indubitablement, croient à la fin du monde, mais, tout aussi indubitablement, qu'elle s'opérera sans eux.

Les personnes âgées ont été peut-être été plus affectées par le battage. Julchita twittait [en russe] hier :

еще и Мама пишет… “заряди телефон.завтра могут электричество отключить.” - “почему?” - “конец света.”

Même Maman écrit… “charge le téléphone. demain ils pourraient couper l'électricité.” - “pourquoi ?” - “la fin du monde”

Mais d'autres n'y ont pas échappé. Svetlana Martynchik, auteur des romans fantastiques Max Frei, a transcrit et publié [en russe] sur son compte LJ cette conversation qu'elle a interceptée :

- Сын моей подруги умный такой, инженер, а все равно решил к концу света подготовиться. Купил дрова, свечи, продукты. На неделю запас, ходит теперь довольный.
- А почему на неделю? Говорят же, что электричество отключат аж до весны.
- А у них кладовка очень маленькая. И сарая нет. Некуда складывать. Поэтому он говорит - что до весны, это все бабские глупости. За неделю все починят.

- Le fils de mon amie, qui est intelligent, un ingénieur, a tout de même décidé de se préparer à la fin du monde. Il a acheté du bois de chauffage, des bougies, de la nourriture. Des provisions pour une semaine, [et] maintenant il se promène content.
- Pourquoi pour une semaine ? On dit que l'électricité sera coupée jusqu'au printemps.
- Leur débarras est toute petit. Et ils n'ont pas de remise, nulle part où stocker. Alors il dit que, jusqu'au printemps, c'est des sottises de bonne femme. En une semaine tout sera réparé.

Les gens se sont préparés à leur manière. Le blogueur Sergey Stillavin a reçu cette lettre [en russe] d'un de ses lecteurs sur une conversation entre deux ivrognes dans un train.

[…] один приглашал другого сие событие отметить в каких-то пещерах в МО […] перед этим событием нужно соблюсти 2 правила: 1) одеться вещи, которые не жалко - ибо в пещерах такая грязь, что одежду придется потом выкинуть 2) […] запастись спиртным, а именно спиртом по 5 литров так сказать “на лицо”, т.к. конец света - вещь непредсказуемая и случиться может всё что угодно

[…] L'un a invité l'autre à marquer cet événement dans quelque cave de la région de Moscou […] avant l'événement il fallait observer deux règles : 1) mettre des habits auxquels on ne tenait pas—il y a tellement de crasse dans les caves que les habits devront ensuite être jetés 2) […] stocker de l'alcool, à savoir de l'alcool pur à raison de 5 litres par tête, car la fin du monde est quelque chose d'imprévisible et que n'importe quoi peut arriver

Les oisifs dans les trains n'ont pas été les seuls à prendre la fin imminente pour prétexte à s'amuser. Un groupe VKontakte [en russe] à Nijni Novgorod (un groupe similaire [en russe] a été créé à Krasnoyarsk) a invité tous les intéressés à participer à une orgie de fin du monde avec ce message insouciant :

Короче собираем много народу и ебёмся последние сутки до конца света =)))

Bref, on va réunir beaucoup de monde et on va baiser pendant les dernières 24 heures avant la fin du monde =)))

Jusqu'à présent, un millier de personnes ont rejoint le groupe (pour la plupart, des hommes). On ignore si l'une ou l'autre de ces orgies ont eu lieu.

D'autres réjouissances prévues pour l'Apocalypse étaient moins scabreuses, mais tout aussi empreintes de surnaturel, a écrit [en russe] le journaliste Rovshan Askerov sur Facebook :

Сегодня рассказали в одном ивинт-агентстве, как заказчик специально поставил корпоратив в ночь с 20 на 21 декабря и ровно в 0.00 по сценарию у него - в разгар веселья - полное отключение света. И огненные шары с потолка падают.

Aujourd'hui, à une agence d'organisation d'événements, on m'a raconté qu'un client a spécialement monté une manifestation d'entreprise dans la nuit du 20 au 21 décembre, et qu'à zéro heures précises, selon son scénario - quand la fête bat son plein - les lumières s'éteindront complètement. Et des boules de feu tomberont du plafond.

Nullement en reste sur les Russes pour les préparatifs du jugement dernier, des journalistes ukrainiens ont déniché une femme du nom de Светлана Григорьевна Конец (Svetlana Grigorievna Konets, soit “Konets, Sveta”) et l'ont interviewée comme faisant autorité sur ce qui viendrait. Une photo de son passeport [en russe] est devenue virale sur RuNet, déclenchant l'hilarité.

Alfa-Bank's Doomsday Loan website, complete with count-down. Screenshot. December 21, 2012.

Pour les services de marketing l'opportunité était trop belle aussi. Alfa-Bank, par exemple, a fait de la publicité début décembre pour un prêt spécial “Fin du Monde” :

Самое время насладиться оставшимся временем: поехать на Бали, прыгнуть с парашютом, выпить бокал Вдовы Клико, а для этого можно взять кредит, ведь эти деньги не нужно будет отдавать никогда! Альфа-Банк дает такой кредит, который МОЖНО НЕ ВОЗВРАЩАТЬ, если конец света наступит!

Il est grand temps de profiter du temps qui vous reste : aller à Bali, sauter en parachute, boire une flûte de Veuve Clicquot, et pour cela vous pouvez prendre un crédit, puisque vous n'aurez jamais à rembourser ! Alfa-Bank vous fait ce crédit, que vous POURREZ NE PAS REMBOURSER, si la fin du monde arrive !

Une offre qui a sûrement trouvé des amateurs à en juger par les comportements sur RuNet.