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Australie : Les réseaux sociaux utilisés pour la recherche d'une jeune femme disparue

lundi 1 octobre 2012 à 20:53

 

Mise à jour 3 octobre 2012 :

Le samedi 29 septembre 2012, 30 000 personnes ont pris part à une Marche de la paix le long de Sidney Road, à Melbourne Brunswick, où Jill Meagher a été vue pour la dernière fois vivante. Après l'annonce de son décès, de nombreuses pages de Facebook titrées “R.I.P Jill Meagher” (Repose en paix) sont apparues.

Une page a été “aimée” plus de  300 000 fois et celle-ci a illustré un spectacle émouvant.

Peace march
“La Marche de la paix d'aujourd'hui, Jill aurait été fière”, sur la page “R.I.P. JIll Meagher (hommage à elle)”

Deux questions juridiques sont également apparues. La police a du négocier avec Facebook pour demander de supprimer des pages FB outrancières, avant qu'elles ne soient finalement retirées. On craignait également qu'elles puissent compromettre un procès équitable.

Sur une question plus générale, les procureurs généraux de l'Etat doivent débattre des implications juridiques des médias sociaux sur la loi, avec des appels à des restrictions.  Madeleine Ross, sur B&T, un site consacré à la publicité  au marketing et aux médias, expose quelques uns de ces problèmes :

Les avocats spécialistes du droit des médias sont intervenus aujourd'hui pour défendre les médias sociaux au beau milieu d'un débat national enflammé sur le pouvoir grandissant de Facebook et de Twitter.

…La mort de l'employée de ABC Jill Meagher à Melbourne la semaine dernière a aussi provoqué un débat quand Facebook a refusé de supprimer deux pages contenant des commentaires haineux et violents destinés au meurtrier présumé de Meagher.

…La confusion autour de ce qui est et probablement devrait être illégal sur les médias sociaux semble germer en substance de l'écart entre la façon dont les gens perçoivent le média : c'est à dire, devraient-ils être considérés comme un forum pour des discussions publiques et ouvertes, qui reflètent les bavardages quotidiens qui ont lieu en face à face, ou alors les pages Facebook et Twitter devraient-elles être considérées comme des moyens de publication ?

 

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Cette semaine, Melbourne a connu ce qui est peut-être la plus vaste et la plus triste campagne sur réseaux sociaux de son histoire à la suite du viol présumé, de la disparition et de l'assassinat de Jill Meagher. Ci-dessous, un extrait de l'hommage rendu à Jill par ses amis et les membres de sa famille :

Ses amis, ses collègues ainsi que le public ont rendu hommage à Jill, employée d'ABC, sur les réseaux sociaux.

… Tom, le mari de Mme Meagher, a remercié les anonymes pour leur soutien “salutaire”

Jill travaillait pour la radio ABC 774 appartenant au groupe Australian Broadcasting Corporation. Originaires d'Irlande, elle et son mari Tom étaient arrivés en Australie il y a trois ans. Après sa disparition dans les premières heures du samedi 22 septembre, la campagne “Aidez-nous à trouver Jill Meagher” a été lancée sur Facebook.  Elle a suscité une attention extraordinaire : entre le jour de son lancement et le vendredi 28 septembre, cette page a reçu 122 253 mentions “j'aime” et a été citée par 133 998 profils.

Beaucoup de tweets ont été postés à #jillmeagher accompagnés d'affiches “disparue”, comme celui-ci publié par Mel Campbell :

@incrediblemelk: Partagez cette affiche s'il vous plaît : Jill Meagher, disparue à Brunswick dans la nuit de vendredi. pic.twitter.com/dqO8c1Ig 23 Sep 12

L'avis de recherche de Jill Meagher. Source: page Facebook Missing Jill Meagher

D'autres pages Facebook comme Missing Jill Meagher (Jill Meagher a disparu) ont également vu le jour. Certaines cherchaient de l'aide pour l'identification de la vidéo du groupe CCTV rendue publique par la police. La plupart des visiteurs de ces pages ont essayé de se rendre utiles, mais il y a eu des trolls, inévitables, sur les sites Facebook et Twitter. Ils ne méritent pas d'être cités ici, mais “Pouvons-nous s'il vous plaît arrêter de blâmer la victime?” décrit certains des moyens par lesquels “les soit-disant détectives maison ont utilisé les réseaux sociaux pour partager leurs théories débiles, mal informées sur ce qui aurait pu se passer”.

Nick Bryant, un correspondant BBC à l'étranger ayant travaillé en Australie pendant plusieurs années, a tweeté un sentiment partagé par la plupart des habitants de Melbourne après que la mort de Jill a été annoncée :

@NickBryantOz: J'ai rarement entendu un programme aussi émouvant et plein de dignité. - @774melbourne honore la mémoire d'un des siens. http://www.abc.net.au/melbourne/programs/listenlive.htm 28 Sep 12

 

Des avertissements ont été lancés sur la mise en accusation de l'assassin présumé à propos des conséquences négatives involontaires que les commentaires postés sur les réseaux sociaux pouvaient avoir. Matthew Knott de crikey.com a écrit :

La famille et les anciens collègues de Jill Meagher ont demandé aux utilisateurs des réseaux sociaux de ne pas publier de déclarations préjudiciables sur l'homme accusé du viol et du meurtre de l'employée d'ABC par crainte qu'ils puissent avoir une incidence sur le procès à venir.

Le professeur Sarah Joseph du Centre Castan pour les Droits de l'Homme de l'Université de Monash a posté des conseils qui ont été retweetés de nombreuses fois dans les heures suivant leur affichage :

‏@profsarahj: A propos de #ABC774 @hamishfitz: Il est très important de ne pas donner lieu à un “lynchage numérique”. Faites-vous discrets les amis, vous compromettez le procès ! 28 Sep 2012

Helen Dale qui blogue sous le pseudonyme Skepticlawyer ('avocat sceptique') a écrit sur son compte Facebook :

Souvenez-vous des points suivants s'il vous plaît (c'est ce qu'aurait dit mon avocat) :

1. La présomption d'innocence, quelle que soit la conviction du ministère public.

2. L'affaire est maintenant en instance. Ne spéculez pas là-dessus.

3. Si vous voyez une page Facebook ou un forum en ligne qui souhaite le décès, la mutilation ou le viol en prison de l'accusé, rapportez-le à Facebook ou aux propriétaires du site.

4. Retour au point numéro 1.

Ces avertissements ont été rappelés par la police de Victoria sur Twitter :

@VictoriaPolice: S'il vous plaît rappelez-vous que les commentaires mettant en péril la présomption d'innocence peuvent aussi compromettre un procès #JillMeagher #RIPJillMeagher 28 Sep 2012

Espérons que les gens suivront ce conseil.

Cap Vert: Les blogs guérissent l'âme, frivolité de Facebook

dimanche 30 septembre 2012 à 22:16

Le blogueur capverdien Jorge de Diário de um Thug remarque [en portugais] que les blogs du Cap Vert s'éteignent jour après jour. Facebook est-il coupable?

Pour ceux qui aiment écrire, ce problème n'en est pas un. L'écriture est un acte de deuil et de guérison de la mémoire; un remède de l'âme qui a bien d'autres avantages que la parade vaniteuse de Facebook. Je conçois ce média comme un grand défilé de mode…

Quand Twitter sauve la mise

dimanche 30 septembre 2012 à 22:14
Carjacking victim in South Africa was rescued with a tweet

Une victime du carjacking en Afrique du Sud est secourue par un tweet. C'est l'une des nombreuses histoires qui nous inspirent sous le mot-clic  #Twitterstories

(more…)

De la douleur d'avoir un handicap physique ou mental au Pakistan

dimanche 30 septembre 2012 à 22:11

(Sauf mention contraire, tous les liens sont en anglais) Dans ce monde où tous aspirent à la perfection, nombreux sont les laissés pour compte dans cette impitoyable course existentielle. Être atteint d'un handicap physique ou mental au Pakistan est une expérience très douloureuse car la société a énormément de mal à accepter les personnes un tant soit peu différentes, qui ont besoin d'une petite attention particulière. Généralement, ils sont tellement évités qu'ils se sentent marginalisés.

Tout d'abord en raison du manque d'accessibilité. Au Pakistan, moins de 10 % des bâtiments, restaurants et espaces publics possèdent des rampes ou autres aménagements pour les personnes invalides. Erum Sangji, responsable d'approvisionnement en vêtements à Karachi, nous raconte les difficultés rencontrées par sa nièce autiste en ce qui concerne le manque d'accessibilité :

Furhan Hussain commente sur Twitter :

@FurhanHussain : Veuillez noter que les écoles et universités ne favorisent aucunement la prise de conscience de la jeunesse en ne fournissant ni de rampe ni d'installation pour faciliter l'accès dans les campus.

Disabled protesters set a wheelchair on fire during demonstrations against social welfare cuts

Des manifestants handicapés ont mis le feu à une chaise roulante lors de mouvements contre les coupes budgétaires dans la sécurité sociale et en faveur de quotas spéciaux d'emplois, pendant la Journée internationale du Handicap. Hyderabad, Pakistan. Image de Rajput Yasir. Copyright Demotix (3/12/2011)

Bisma Askari, un architecte qui travaille à Karachi, affirme :

bismAskari : Il existe un minimum d'infrastructures basiques telles que les rampes, le problème est que les dimensions sont erronées. Une rampe pour chaise roulante devrait avoir un coefficient de 1/10 afin d'en rendre l'usage confortable (prenez par exemple les passerelles piétonnières à sharah e faisal). Désormais, seuls les centres commerciaux tels que Dolmen ou Portgrand possèdent des accès pour chaise roulante mais le revêtement du sol à Portgrand n'est pas pratique pour les chaises roulantes, de plus il est impossible d'accéder aux magasins en raison des marches.

Samra Muslim raconte :

@samramuslim : @faisalkapadia et les personnes âgées, c'est comme “pourquoi tu veux sortir, tu es vieux et mourant”… Ainsi est notre triste mentalité…

À ce manque d'infrastructure dans le système scolaire, il convient d'ajouter un autre obstacle de taille : les préjugés sociaux auxquels est confrontée toute personne souffrant d'un handicap physique ou mental au Pakistan.

Taimur Mirza, un fervent et enthousiaste aventurier qui élève un fils handicapé âgé de 23 ans, Shehryar, nous explique :

Ameenah ne note aucune participation de l'État :

@ameenahtobani : nous n'avons vu aucune infrastructure qui leur soit consacrée, ils se sentent vraiment handicapés par le manque d'effort de la part de l'État pour les rendre indépendants !

Faizan Lakhani ajoute :

@faizanflkhani : Ils n'ont ni place de parking qui leur soit réservée, ni aménagement spécial dans les transports publics. #gv #Pakistan

Cependant, l'histoire ne s'arrête pas là. Malgré toutes ces difficultés et obstacles, des citoyens invalides pakistanais se sont évertués pour réussir dans des domaines comme le sport et l'éducation.

Depuis sa création en 1998, l'Association Paralympique du Pakistan a entraîné des athlètes souffrant d'une infirmité, et le résultat est surprenant : 16 médailles d'or, 19 d'argent et 20 de bronze remportées lors de différents événements sportifs à travers le monde. La vidéo ci-dessous nous rappelle ces victoires :

Il existe plusieurs organisations et ONG qui travaillent au Pakistan en vue des droits des personnes handicapées physiquement ou mentalement. Certaines écoles, telles que Manzil, Autism Institute, Dar ul Sakoon à Karachi ainsi que Rising Sun school, et enfin the Thevenet Centre à Lahore en font partie. Nous remarquons également quelques exemples de lutte contre cette injustice et humiliation : par exemple, récemment NOWPDP a fourni un “cyclo-pousse” (lien en français) qui peut être dirigé uniquement par les mains.

Imran Ghanchi dans le blog Unique Pakistan nous détaille cette nouvelle invention pour handicapé :

“Ce cyclo-pousse possède de bien meilleures caractéristiques que le mien”, explique Ghanchi. “J'encourage toutes les autres personnes invalides à l'utiliser”. Il se réjouit du soutien du réseau.

Zafar Ullah Khan, une personne handicapée de 40 ans, écrit dans son blog :

Le Gouvernement du Pakistan devrait au moins prendre des mesures concrètes dans le but de procurer des emplois au sein de l'administration aux personnes handicapées. Des individus avec de faux diplômes entrent au parlement. Tandis que nous, nos diplômes sont véritables mais nous sommes privés de nos droits. Ceci est une claire violation de la Convention des droits des personnes handicapées (CRPD), qui a été signée par 153 pays y compris le Pakistan, et celui-ci est devenu le 5 juillet un des 107 pays à l'avoir ratifiée. Le principe fondamental de cette convention est de changer l'attitude de la société envers les personnes souffrant de handicap en la rendant plus solidaire, tolérante, et équitable.

Le gouvernement a pris des mesures telles que la création d'une carte d'identité nationale différente pour les personnes invalides, leur donnant l'opportunité d'au moins postuler à l'obtention de certaines aides qu'elles sont censées recevoir normalement. Cependant, leur intégration dans la société à un niveau acceptable est un combat qu'elles doivent mener au quotidien ainsi que tout citoyen impliqué.

Un dictionnaire urbain malaisien

dimanche 30 septembre 2012 à 21:58

L'Urban Malaysian Dictionary (dictionnaire urbain malaisien) d'Amir Muhammad présente des mots d'usage commun dans les villes de Malaisie. Ce projet web existe depuis 2008.