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Les corps trouvés dans le sud-ouest du Mexique ne sont pas ceux des étudiants disparus d'Ayotzinapa

lundi 17 novembre 2014 à 21:19
Portraits of missing Mexican students with carnations in a symbolic act in front of the Mexican Embassy in Bogota, Colombia on Nov. 7. Photo from Agencia Prensa Rural's Flickr account. CC BY-NC-ND 2.0

Portraits des étudiants disparus accompagnés d’œillets comme acte symbolique devant l'ambassade du Mexique à Bogota, Colombie, le 7 novembre. Photo sur le compte Flick d'Agencia Prensa Rural. CC BY-NC-ND 2.0

Note : Cet article a été initialement rédigé, en espagnol, le 13 novembre.

Les experts en médecine légale argentins travaillant sur l'affaire ont annoncé que les restes retrouvés dans une décharge à Cerro Viejo, La Parota et Cocula dans l'Etat mexicain de Guerrero n'étaient pas ceux des 43 étudiants disparus de l'Ecole Normale Rurale Raúl Isidro Burgos d'Ayotzinapa. Le réseau d'informations TeleSur Mexico a publié un reportage spécial aux informations :

Vidéo : Les restes trouvés ne sont pas ceux des étudiants d'Ayotzinapa : les spécialistes en médecine légale http://t.co/h76gARadRR #We'reAllAyotzinapa   

Depuis les premières semaines d'octobre, l'Equipe d'anthropologie argentine de médecine légale (EAAF en espagnol) enquêtait sur les fosses clandestines localisées dans les municipalités d'Iguala et de Colula, dans le sud du Mexique, à la demande des familles des disparus. Là-bas, 6 personnes ont été tuées, 25 blessées et 43 ont disparu le 26 septembre dans un assault mené par les forces de police d'Iguala et l'organisation criminelle Guerreros Unidos. La EAAF a publié un communiqué de presse annonçant les résultats :

Cabe señalar que sobre la totalidad de restos recuperados en este sitio, 28 de ellos fueron recuperados inicialmente por la PGJ (Fiscalía General) de Guerrero de cinco fosas y los dos restantes por la PGR (Procuraduría General de la República) de una sexta fosa

Il est important de remarquer que dans le nombre total de restes découverts à cet endroit, 28 ont été retrouvés dans cinq sépultures par le PGJ de Guerrero (le bureau du procureur général de la circonscription), et les deux restants par le PGR (le bureau du procureur général) dans une sixième sépulture.

D'après le Ministre de la Justice mexicain, Jesús Murillo Karam, les étudiants avaient été tués, leurs corps brûlés, et leurs cendres jetées dans la rivière San Juan, près de la décharge d'ordures de Colula. Ces déclarations étaient principalement basées sur des aveux, ce qui avait causé l'incrédulité, la colère et l'indignations des membres des familles et des Mexicains du fait qu'elles étaient énoncées sans certitude aucune – les corps n'ayant pas été retrouvés. Le jour de leur disparition, les étudiants d'Ayotzinapa allaient collecter des fonds pour leurs activités. Autrement dit demander des dons dans les rues du centre-ville, entrer dans quelques grands magasins ou encore traverser l'avenue principale selon les dires du journal espagnol El País. L'année précédente en juin, les étudiants avaient accusé le maire José Luis Abarca Velázquez d'avoir tué et torturé le leader rural Arturo Hernández Cardona, et ils s'étaient attaqués au bâtiment de la mairie. Les autorités ont reconnu Abarca et sa femme, María de los Ángeles Pineda, comme les commanditaires des violences à l'encontre des étudiants. Ils ont été capturés le 4 novembre. En attendant, les étudiants sont toujours portés disparus, comme l'a tweeté Tatosky :

Les experts en médecine légale argentins disent que les restes dans la décharge ne sont pas ceux des étudiants d'Ayotzinapa… Où sont les 43 ?

Et de nouvelles questions voient le jour. La troupe de théâtre de Mexico Tepito Arte Acá a demandé sur Twitter :

Les experts en médecine légale ont fait remarquer que les restes dans les fosses clandestines n'étaient pas ceux des étudiants… Alors à qui appartiennent-ils ?

La découverte de ces fosses clandestines n'a fait qu'accroître la douleur du peuple mexicain :

Creuser le sol de mon Etat de Guerrero répond maintenant du médico-légal. Cette situation est douloureuse, je vis à Tixtla, là où se trouve l'école normale d'Ayotzinapa.

La EAAF a expliqué dans sa déclaration que le Groupe Bode Technology américain avait fourni les tests génétiques sur ces restes. Le bureau du procureur général mexicain va envoyer pour identification à Innsbrück (Autriche) une autre série de restes provenant d'une fosse clandestine découverte dans un ravin et dans la rivière Cocula.

Voir notre dossier : ‘Ramenez les étudiants mexicains disparus d'Ayotzinapa' (en anglais)

Des dizaines de milliers de Taïwanais à la Gay pride 2014 en attendant la loi sur le mariage pour tous

dimanche 16 novembre 2014 à 23:55
Walk under the rainbow flag. Photo by Sound of Silence. CC BY-NC 2.0.

Sous le drapeau “arc en ciel” . Photo de  ”Sound of Silence”. CC BY-NC 2.0.

[Billet d'origine publié le 28 octobre 2014] Quelque 70.000 personnes ont participé à la Gay Pride du 25 octobre à Taïwan pour célébrer la diversité des orientations et des identités sexuelles et pour encourager le public présent à s'y associer.

Le nombre élévé de participants en a fait une des plus importantes parades que l'on ait vu depuis la première en 2003. Ces dernières années, elle est devenue la plus grande en Asie, attirant de nombreux participants venus d'outre-mer.

Le thème de cette parade de 2014 était : “ Marchons dans les chaussures des Queens”’ mettant ainsi en vedette la voix des communautés comme les personnes handicapés, les séropositifs ou les travailleurs du sexe.

La plupart des participants à la parade militaient pour une légalisation des mariages homosexuels. Une Charte d'égalité devant le marriage a été proposée en 2012 au Yuan législatif (le parlement) par la Ligue taiwanaise pour la promotion des droits civiques des partenaires (sexuels) en 2012. Elle est passée en première lecture devant cette assemblée le 25 octobre 2013 mais le travail législatif a été interrompu après une mobilisation massive des opposants au mariage pour tous. Les militants ont alors exigé des législateurs qu'ils reprennent leur travail et, le 16 octobre de cette année, s'est tenue une audience publique pour la présentation de cette loi.

Beaucoup de couples appartenant à la communauté LGTB ont mis à profit cette Parade pour faire partager leurs histoires et leurs espérances.

A participant with a rainbow puppy. Photo by J. Michael Cole. CC BY-NC 2.0.

Un participant portant un “nounours” arc-en-ciel . Photo de J. cieMichael Cole. CC BY-NC 2.0.

Participants in the parade. Photo by J. Michael Cole. CC BY-NC 2.0.

Autres participants à la parade. Photo de J. Michael Cole. CC BY-NC 2.0.

The parade  around the Freedom Square. Photo by coolloud.org. CC BY-NC 2.0.

Des drag queens dansent et chantent Place de la Liberté. Photo de coolloud.org. CC BY-NC 2.0.

A gay couple said on their T-shirts that they have been together for 8 years and they are looking forward to getting married. Photo by coolloud.org. CC BY-NC 2.0.

Un couple  annonçant sur ses  T-shirts qu'ils sont ensemble depuis 8 ans et qu'ils espèrent se marier.  Photo de coolloud.org. CC BY-NC 2.0.

Participants in the parade. Photo by coolloud.org. CC BY-NC 2.0.

Des participants à la parade. Photo de coolloud.org. CC BY-NC 2.0.

Le tatouage à la gloire d'hommes politiques remis au goût du jour par les nationalistes des Balkans

dimanche 16 novembre 2014 à 10:42

Les tatouages représentant d'anciens leaders politiques sont devenus tellement populaires dans les pays des Balkans ces dernières années que lesdits leaders atteignent à présent un statut d icône.

Pendant les années 50 et ce jusqu'à la fin des années 80, dans les anciens pays yougoslaves, la tradition était de se faire tatouer les emblèmes et symboles de l'Armée populaire yougoslave. Les conscrits ayant eu à subir une à deux années de service militaire revenaient ainsi souvent avec comme souvenirs de l'armée, des tatouages évoquant des tatouages de prison. Parmi les motifs populaires, des symboles étatiques, des armes, ou encore, à l'époque où son culte de la personnalité était encore à son apogée, le visage de l'ex-président yougoslave Josip Broz Tito.

Après la dissolution de la Yougoslavie, d'autres personnages historiques se mirent également à apparaître sur les peaux, tout particulièrement sur celles de jeunes hommes farouchement nationalistes. Ante Pavelić, leader fasciste croate du 20ème siècle, avait par exemple la cote parmi les Croates, tandis que que dans son pays d'origine, le chef des Tchetniks Draža Mihailović était devenu un motif de tatouage populaire. Les nostalgiques se mirent quant à eux à utiliser de nouvelles techniques de couleur, ce qui donna lieu à de nouvelles versions de tatouages de Tito.

Tattoos of Tito (younger and older), Pavelic and Mihajlovic.

Tatouages représentant Tito (en version noir et gris, puis en couleur), Pavelić et Mihajlović.

En 2009, le quotidien croate Slobodna Dalmacija rapporte qu'un habitant de Banja Luka s'est fait tatouer le portrait de Milorad Dodik, un homme politique serbo-bosniaque contemporain; le phénomène visant à se faire tatouer les visages de représentants du gouvernement actuel prend alors une ampleur considérable.

Bosnian Serb politician Dodik's face as tattoo and model photograph.

Le visage du politicien serbo-bosniaque Milorad Dodik, en tatouage et en photo qui a servi de modèle.

Le Premier Ministre macédonien actuel, Nikola Gruevski, un homme de droite, est à son poste depuis 2006. Depuis, des Macédoniens enthousiastes ont choisi de montrer leur dévouement au chef du parti majoritaire macédonien, le VMRO-DPMNE, en postant des photos de leurs tatouages de Gruevski sur les réseaux sociaux. Parmi eux, un homme arborant les nom et prénom du Premier Ministre, ainsi que l'acronyme VMRO et une croix. Un autre internaute a quant à lui opté pour Le portrait de Gruevski, accompagné de l'inscription “Fidèle jusqu'à la tombe”.

Tattoos showing loyalty to Macedonian right-wing Prime Minister Nikola Gruevski.

Des tatouages à la gloire du Premier Ministre macédonien Nikola Gruevski.

L'exemple le plus récent de ce phénomène s'est retrouvé en première page du journal macédonien Vest [mk]. On y voit un habitant de Shtip qui a choisi de se faire tatouer les visages du chef des Services Secrets et cousin du Premier Ministre Sasho Mijalkov et de son fils. Le tatoué a déclaré qu'il se sentait redevable au riche et puissant responsable du parti VMRO-DPMNE pour l'aide apportée tout au long de sa vie.

Front page of Macedonian daily Vest from August 7, 2014.

La une du 7 août 2014 du quotidien macédonien Vest, ornée d'une photo de l'homme aux tatouages représentant les Mijalkov.

Cette tradition au succès renouvelé est par ailleurs la cible d'humoristes des Balkans. Le journal croate satirique en ligne News Bar a ainsi publié un faux article dans lequel Tomislav Karamarko, un homme politique de droite, demande à un tatoueur de lui encrer le portrait du “plus grand homme d'Etat croate du 20è siècle” sur le torse. Mais au lieu de l'escompté portrait de Franjo Tuđman, homme politique croate et ancien chef du parti aujourd'hui décédé, c'est avec Josip Broz Tito qu'il se retrouve sur les pectoraux.

Le magazine politique indépendant macédonien Fokus a lui aussi récemment publié un article qui tourne en dérision non pas une mais deux tendances: les tatouages d'hommes politiques, mais également les très jeunes ministres qui se retrouvent affectés au gouvernement alors même qu'ils sont inexpérimentés.

Откако неколку големи фанови на ВМРО-ДПМНЕ ги истетовираа ликот на Груевски и на Сашо Мијалков на своите рамења, владејачката партија реши да им излезе во пресрет и на најмалите и тие да ги украсат рацете со некој од вмровските функционери. Па така, освен Сунгерот Боб, Дора, Диего и Том и Џери децата ќе може на своите раце да аплицираат уште еден нивен херој. За таа цел пуштена е во продажба посебна серија на мастики со кои доаѓа и привремена тетоважа со ликот на Диме Спасов. Тетоважата се вади сама за неколку дена или веднаш со „бекутан“ сапун.

Après qu'un certain nombre de farouches partisans du VMRO-DPMNE se sont fait tatouer les portraits de Gruevski et Sasho Milanov sur les épaules, le parti s'est décidé à pourvoir au besoin évident qu'ont les jeunes générations de se recouvrir les bras de leurs bureaucrates. Les enfants pourront donc se décorer de nouveaux héros, en plus des traditionnels Bob l'Eponge, Dora l'Exploratrice, son cousin Diego, ou Tom et Jerry. Une édition limitée de chewing-gums contenant des tatouages temporaires à l'effigie de [Dime Spasov] est maintenant en vente. Le tatouage part tout seul au bout de quelques jours ou peut être effacé à l'aide de savon Becutan. [Becutan est une marque locale connue de produits pour bébés]

Le Google Bus visite et forme à internet un demi-million d'étudiants au Bangladesh

dimanche 16 novembre 2014 à 10:31
Screenshot of Google Bus from the Intro Video on YouTube

Capture d'écran du Google Bus à partir de la vidéo de presentation sur YouTube (cliquez pour regarder la vidéo)

Une équipe du géant de la technologie Google parcourt le Bangladesh pour apprendre à un demi-million d'étudiants collégiaux et universitaires à travers le Bangladesh comment tirer le meilleur parti de l'Internet. Le Google Bus, spécialement modernisé, alimenté en Internet mobile 3G visitera 500 campus dans 35 endroits à travers le pays d'Asie du sud.

De plus en plus de gens au Bangladesh se connectent sur internet, grâce à Internet mobile 3G. Au cours des deux dernières années, la pénétration de l'internet a atteint 20 pour cent, contre 5 pour cent seulement en 2012. Ces nouveaux utilisateurs, en particulier les jeunes, n'ont pas reçu une formation adéquate pour exploiter le potentiel de l'internet et des nouveaux médias.

L'initiative de Google Bus vise à changer cela, non seulement en permettant aux étudiants de se connecter à l'internet mais aussi en leur faisant découvrir de nouveaux outils qui les aident dans leur éducation et leur développement par des séances de formation. Les étudiants qui participent au projet pourront également utiliser un certain nombre d'appareils Android connectés à Internet.

Le bus a déjà visité plusieurs collèges et universités dans la capitale Dhaka. Dans les prochains mois, il commencera son voyage vers les institutions universitaires dans et aux alentours de Chittagong, Khulna, Sylhet, Rajshahi, Rangpur, Barisal et autres grandes villes.

Les internautes ont exprimé leur enthousiasme pour l'initiative de Google:

Google parcourt le Bangladesh pour faire découvrir l'internet aux étudiants d'université.

 

Le Google Bus entame son voyage au Bangladesh via @bdnews24com

 

Google mise sur les TIC au Bangladesh… aussi…! Google, vous êtes la bienvenue! 

Beaucoup d'étudiants ont partagé leur expérience sur la page communautaire Google Plus. Murad Hossain du Adamji Cantonment College a publié:

The Google bus team came to our #ACC college Campus..It's just great :) Though it's new to me but feeling excited. Hope in Bangladesh it will spread soon and gain popularity…

L'équipe de Google Bus est venue sur notre campus #ACC. C'est formidable :) Même si c'est nouveau pour moi mais je suis ravi. J'espère qu'au Bangladesh ça se propagera bientôt et gagnera en popularité…

Orpita Ahmed (Bristy) a écrit:

Hi, I'm bristy from tejgaon college. I like Google Bus. It is very essential for our daily life. So I like it very much.

Salut, je suis Bristy de l'Université de Tejgaon. J'aime le Google Bus. Il est essentiel à la vie de tous les jours. Alors, je l'aime beaucoup.

Sur le blog bangladais Jhalmoori, Ahmed Rabib Towsif a expliqué l'importance du Google Bus:

Google as we all know by their search engine is a multinational company with a mission to organize the world’s information and make it universally accessible and useful. With the Google Bus Bangladesh initiative it would not only benefit the youth from today, but benefit the whole country tomorrow.

Google comme nous le savons tous par leur moteur de recherche est une entreprise multinationale qui a pour mission d'organiser les informations du monde et les rendre universellement accessibles et utiles. Avec l'initiative du Google Bus Bangladesh, elle serait bénéfique non seulement pour les jeunes dès aujourd'hui mais également pour l'ensemble du pays demain.

Des militants arrêtés pour avoir dénoncé ”l'esclavage foncier” en Mauritanie

samedi 15 novembre 2014 à 21:03
Biram Dah Abeid via wikipédia CC-BY 20

Biram Dah Abeid via wikipédia CC-BY 20

Biram Dah Abeid, Président de ’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA dont la page Facebook regroupe 5 035 “mentions J’aime”) ainsi que plusieurs autres défenseurs des droits humains en Mauritanie, ont été arrêtés et détenus depuis le 11 novembre 2014. Certains ont été torturés.

Ce militant est  lauréat du Prix des Nations Unies pour la cause des droits de l’homme pour 2013 ainsi que de celui du Front Line Defenders At Risk en 2013. Il avait organisé une caravane de sensibilisation pour sillonner le pays de village en village, en tenant des conférences afin de dénoncer ”l'esclavage foncier”, un système qui transforme les membres de la communauté hratine en ouvriers agricoles sur leurs terres ancestrales.

L'IRA-Mauritanie est bénéficiaire, en 2014, d'un micro-crédit de Rising Voices pour la formation de 35 anciens esclaves dans l'utilisation des réseaux sociaux.

 Les autres participants à la caravane qui ont été arrêtés sont: M. Brahim Bilal Ramdhane, M. Khattri Rahel, M. Dah Boushab, M. Abidine Matalla, M. Samba Diagana, M. Hassane Mahmoud, tous membres de l'IRA, ainsi que M. Djiby Sow, président de l'ONG Kawtal, ONG partenaire de l'IRA.

Manifestations de IRA Mauritanie

Manifestations de IRA Mauritanie contre l'escalavage via leur page Facebook

Dans un billet sur son site, une Fondation Internationale pour la protection des défenseurs des droits humains Front Line Defenders fait savoir que: 

Le 11 novembre 2014, le défenseur des droits humains M. Biram Dah Abeid et au moins huit autres défenseurs des droits de l'homme ont été arrêtés par la police et se trouvent actuellement arbitrairement détenus.

Sept d'entre eux sont membres de Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie – IRA, une organisation qui œuvre pour l'éradication de l'esclavage en Mauritanie….

La caravane a publié régulièrement un bulletin décrivant ses différentes étapes sur un blog portant le nom du Président biramdahabeid.org. Dans le premier billet, on peut lire:

La caravane contre l’esclavage foncier sillonne la vallée du fleuve Sénégal depuis le 7 novembre malgré le boycott organisé de la presse. Aujourd’hui, dimanche 9 novembre 2014, elle se trouve à Rabie où elle tient présentement un meeting populaire sous la présidence du vice président d’IRA-Mauritanie Brahim Bilal Ramdhane, en présence de Djiby Sow président de l’ong Kawtal Djélitaré, Balla Touré et d’autres personnalités.“>Organisateurs

Le No. 6 du bulletin, publié ce 14 novembre, fait savoir que Brahim Bilal RAMDHANE, Dah BOUSHAB et Khattri RAHEL,  ont été physiquement torturés et humiliés par les forces de sécurité.

Dans un communiqué de presse du  mercredi 12 novembre Amnesty International, tout en exigeant la libération des militants, déclare:

Ces arrestations s'inscrivent dans une répression croissante visant les militants anti-esclavagistes en Mauritanie. En octobre, quatre membres de l'IRA ont été appréhendés dans la plus grande mosquée de Nouakchott, la capitale, alors qu'ils réagissaient à des critiques formulées contre leur organisation. Ils ont été accusés d'avoir perturbé le déroulement des prières et incité à la révolte, entre autres charges. Ils sont maintenus en détention sans jugement.

 D'autre part, la Fondation Internationale pour la protection des défenseurs des droits humains, Front Line Defenders signale que

… depuis leur arrestation, leurs téléphones ont été confisqués, et les détenus se trouvent actuellement isolés sans aucun contact avec l'extérieur et sans pouvoir parler à un avocat. Les informations reçues indiquent que certains d'entre eux sont détenus à la gendarmerie et d'autres à la direction de la sûreté.

Plusieurs associations abolitionnistes, dont le Collectif “Touche pas à ma nationalité” condamnent ces arrestations et exigent la libération de tous les militants. Le collectif Touche pas à ma nationalité signale par ailleurs des violences que ses membres ont subies dans la capitale, Nouakchott, lors d'un rassemblement de soutien à la caravane, le 11 novembre.  révèle dans un billet paru sur rimweb.net un document photocopié officiel ces violences des forces de l'ordre suivi de l'arrestation des militants est venu de très haut. Dans son commentaire, il ajoute

La source sécuritaire, qui a requis l’anonymat, a ajouté que les autorités administratives dans cette ville du sud de la Mauritanie ont reçu l’ordre de haut lieu d’interdire à cette caravane d’IRA d’entrer dans la ville.

A 15km de Rosso, une unité de la gendarmerie avait intercepté la caravane et expliqué qu’elle lui assurera une protection jusqu’au dépassement de la capitale du TRARZA. La source a affirmé que la gendarmerie a informé l’Initiative pour une résurgence d’un mouvement abolitionniste en Mauritanie que sa caravane peut traverser la ville mais sans y organiser de meeting parce qu’elle ne dispose pas d’autorisation de la part des autorités.

Les responsables de cette caravane, à leur tête le président d’IRA, Biram Ould Dah Ould ABEID, ont alors déclaré qu’ils refusent de telles consignes et sont prêts à sacrifier leurs vies pour organiser un meeting populaire à Rosso, procédant même au blocage de la route Rosso-Boghé.

L’unité de gendarmerie a alors arrêté Biram Ould Dah Ould Abeid et certains de ses compagnons et procédé à la dispersion des autres participants à la caravane.

Dans un message au peuple mauritanien, depuis le lieu de sa détention, Biram Dah Abeid, qui a été candidat aux dernières élections présidentielles, invite les militants et militantes de l’IRA, ainsi que tous ceux des autres mouvements abolitionnistes à inscrire leurs actions et leurs propos dans l’engagement civique et pacifique. Il ajoute

D’autre part j’envoie le message suivant aux autorités : J’aspire à être jugé pour tous les chefs d’inculpation que les laudateurs, les esclaves du faux témoignage, les racistes et les esclavagistes aigris n’ont cessé de me coller dans les médias de l’Etat, dans d’autres médias esclavagistes, racistes, et dans les mosquées. Nous sommes animés de l’esprit du sacrifice qui nous confère de résister moralement à toute condamnation même à mort car nous dédions notre vie pour les opprimés, pour les humbles, pour la démocratie»

Le 13 novembre 2014, les diasporas mauritaniennes en Amérique du Nord et en Europe ont publié un communiqué dans lequel elles déclarent notamment:

Le succès de cette campagne et la mobilisation des populations locales ont fait peur au gouvernement qui a alors décidé de réprimer ces défenseurs des droits de l’homme lors de l’étape finale de la caravane. En effet, arrivés à Rosso le matin Mardi 11 Novembre 2014, ces militants furent accueillis par les forces de sécurité mauritaniennes qui procédèrent aux arrestations ; tous les arrêtés demeurent privés de tout contact extérieur.

 A plusieurs occasions les organisations abolitionnistes ont alerté l'opinion nationale et internationale sur le danger de guerre civile que court la Mauritanie à cause de “l’alignement systématique des autorités étatiques sur la position et les intérêts  des oppresseurs,  et exhorte à l’éradication de l’esclavage foncier qui mine la cohésion sociale du pays”.

Biram Dah Abeid a été incarcéré plusieurs fois, dont la dernière a été en 2001 parce qu'il avait brulé des ouvrages religieux, légitimant l’esclavage provoquant la colère des religieux et de la classe politique. Les autorités avaient menacé d’appliquer la sharia. Face à un pouvoir sourd, sa tactique en manière de politique est caractérisée par des positions tranchantes, des transgressions des tabous et des actions souvent considérées comme hérétiques. C’est pour cela que ses actions ont été systématiquement condamnées par des appels aux meurtres et par des arrestations de ses militants.

Un groupe “LIBEREZ Biram Ould Dah Ould Abeid” créé sur Facebook a déjà 1384 membres.