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Guinée: Une jeunesse sans espoir de lendemains meilleurs

dimanche 3 mars 2013 à 19:06

Diallo Thierno Sadou analyse la situation politique en Guinée, où des affrontements entre les forces de l'ordre et des militants de l'opposition ont lieu depuis le 27 février 2013, entrainant la mort de nombreux civils, des violences et des pillages dans la capitale, Conakry, dont le gouverneur, le commandant Sékou Resco Camara, a été inculpé “d’actes de tortures” par la justice guinéenne commis en octobre 2010. Parlant de l'attitude des gouvernants, Diallo dit:

Il faut qu’ils se rendent à l’évidence, leur grand problème c’est avec cette jeunesse désœuvrée, démunie, abandonnée à elle-même, et sans espoir d’un lendemain meilleur. C’est une jeunesse qui n’a rien à perdre et qui est prête à se battre pour réclamer une meilleure gouvernance, une justice indépendante, des élections propres et transparentes et des emplois rémunérateurs.

La Chine, la pollution et les “villages du cancer”

dimanche 3 mars 2013 à 12:42

Le principal entrepreneur de l’Internet en Chine Ma Yun a averti qu’aucune somme d’argent ne pouvait protéger les riches des risques de cancer causés par la pollution en Chine. Ses commentaires ont résonné parmi les internautes, dont beaucoup sont déjà inquiets [en anglais] de la contamination de l’air et de l’eau dans le pays et des questions de sécurité alimentaire.

Lors de la 13e réunion annuelle du Forum des entrepreneurs de Yabuli, le fondateur et PDG de la principale entreprise de e-commerce chinoise Alibaba, a mis de côté les opportunités d’affaires pour évoquer dans son discours les problèmes de santé liés à la pollution en Chine. Il a prédit [en chinois] que le cancer toucherait toutes les familles chinoises dans 10 ans.

Il a également souligné que les citoyens devaient être plus respectueux de l'environnement et ne devaient pas uniquement se fier aux autorités :

On Sina Weibo, Global Times shared news about the map of China’s “cancer villages”.

Sur Sina Weibo, le Global Times a partagé une carte des “villages du cancer” en Chine.

有多少人30年以前,有多少人知道我们边上谁谁谁有癌症,那个时候癌症是一个稀有的名词,今天癌症变成了一种常态。肝癌,可能是因为水;肺癌是因为我们的空气;胃癌,是我们的食物。特权阶级有特权的水,这次没有特供的空气了。我担心我们这么辛苦,最后所有挣的钱最后都是医药费。不管你挣多少钱,享受不到沐浴阳光,其实是很大的悲哀。

Il y a trente ans, combien de personnes connaissaient quelqu'un avec un cancer? Le cancer était un mot rare. Maintenant il est devenu une maladie courante. Le cancer du foie peut être lié à [la pollution de] l’eau ; le cancer du poumon a un lien avec notre air ; le cancer de l'estomac a quelque chose à voir avec notre nourriture. La classe privilégiée a de l’eau propre, mais elle ne peut pas commander de l'air pur. Je crains que nous travaillions si dur, pour que finalement tout ce que nous gagnons parte en frais médicaux. Peu importe combien d'argent vous gagnez, si vous ne pouvez pas profiter du soleil, c’est vraiment une tragédie.

Son discours, partagé [en chinois] le lendemain sur le site populaire de microblogging Sina Weibo par Caijing News, a a suscité de nombreuses reactions parmi les internautes, déclenchant plus de 99 136 posts et 16 676 commentaires.

Un utilisateur de weibo ““绿色传承生命” a commenté [chinois] :

不需要十年,目前各地癌症村屡见不鲜、雾霾使北京癌病增长率是同期的67%。污染的灾难比我们估计来得更汹涌澎湃!

Nous n’avons pas besoin de 10 ans, il y a déjà de nombreux “villages du cancer”. Le nuage de pollution a Pékin a fait augmenter le taux de cancer de 67%. La pollution est une catastrophe bien plus importante que ce que nous avions prédit.

Un autre utilisateur “高歌一曲abc” a écrit [chinois] :

这就是我选择去探女的原因。希望每年都有机会换下食品质量、空气清新、阳光的普照,使自己健康点,长寿点。

C’est pour cela que nous avons choisi de rentre visite à notre fille [à l’étranger] chaque année. Nous espérons chaque année avoir l’occasion de manger de la nourriture de qualité pour changer, et de profiter de l’air frais et du soleil, afin d’être un peu en meilleure santé et vivre plus longtemps.

Les commentaires de Monsieur Ma au sujet des problèmes de cancer en Chine ne sont pas exagérés. Sur Sina Weibo, même le Global Times, porte parole du parti communiste, a publié [chinois] le même jour que le discours de Ma Yun une carte terrifiante des “villages du cancer” en Chine.

据京华时报,不久前,环保部印发了《化学品环境风险防控“十二五”规划》,其中明确表示,因受有毒化学品污染,个别地区出现“癌症村”等严重的健康和社会问题。而据媒体人@邓飞 ,这些严重化学污染下所出现的”癌症村”,正在从中东部个别地区,向中西部转移。

D’après le Beijing Times, le Ministre de la Protection de l’Environnement a récemment publié le “12ème Plan Quinquennal  pour la Prévention et le Contrôle des Risques Environnementaux liés aux Produits Chimiques”, qui établit clairement qu’à cause de la pollution chimique, des “villages du cancer” et d’autres sérieux problèmes de santé ont commencé à émerger dans certaines zones. D’après le journaliste Deng Fei ces “villages du cancer” s’étendent du Centre Est au Centre Ouest de la Chine.

Le 23 Février, Youth Times a également partagé [chinois] une carte similaire, détaillant la fréquence importante de certains cancers dans différentes régions de la Chine.

D’après cette carte, les villes de l’Est de la Chine comme Shanghaï comptent de nombreux cancers gastriques, alors que le Sud a une fréquence importante de cancers du foie. De plus, toutes les cinq minutes en Chine, six personnes sont diagnostiquées d’un cancer et cinq personnes en meurent. D’après des informations [en anglais], cette fréquence importante de cancers est due à un style de vie malsain, avec l’environnement comme plus grande menace pour la santé.

Un nouveau jeu en ligne cible les sceptiques du réchauffement climatique

samedi 2 mars 2013 à 23:40

Reality Drop

Reality Drop est un nouveau jeu en ligne qui récompense les internautes qui commentent ou partagent des liens d’articles concernant le réchauffement  climatique. Il a été présenté en Californie par Al Gore, ancien vice-président des États-Unis engagé dans la défense de l’environnement. [liens en anglais]

Le SOS des routes d'Ukraine

samedi 2 mars 2013 à 23:39

Les automobilistes ukrainiens sont aussi entichés de caméras embarquées que leurs homologues russes, un “phénomène” qui est depuis peu mondialement connu grâce à la météorite de Tcheliabinsk. Cet hiver, les nids de poule se sont multipliés de façon tellement invraisemblable sur les routes d'Ukraine, comme criblées par des centaines de petits corps célestes, que beaucoup d'automobilistes n'ont pu se retenir de partager en ligne les prises de vue de leurs caméras embarquées.

A la mi-février 2013, l'exaspération publique devant l'état consternant des routes a temporairement volé la vedette dans les médias sociaux à l'étrange et menaçant second procès de l'ex-premier ministre déjà incarcérée Ioulia Tymochenko, et aux deux semaines d’occupation permanente du Parlement par l'opposition [en anglais].

Voici une petite sélection de vidéos documentant le quotidien cahoteux des automobilistes ukrainiens.

Nazar Kovalyshyn, l'auteur de cette dernière vidéo, mentionne entre autres que la route Ternopil-Lviv a été réparée pour le championnat d'Europe de football 2012 de l'UEFA, que l'Ukraine a co-organisé avec la Pologne l'été dernier, avec un budget de 6,6 milliards de dollars [en anglais] pour les préparatifs de l'événement. Parmi ceux-ci, une remise en état à large échelle des routes [en anglais] dans les villes hôtes et dans tout le pays. En septembre 2011, le Président Yanoukovych se disait ”confiant que l'infrastructure construite en Ukraine servirait de nombreuses générations.”

Les routes nouvellement réparées n'ont pourtant pas survécu à leur premier hiver, ce qui en dit long sur la qualité de ces coûteuses réparations et confirme que la réputation de l'Ukraine de pays parmi les plus corrompus du monde [en anglais] est méritée.

"Euro 2012: The End." (An anonymous image widely circulated online.)

“Euro 2012: Fin” (Une image anonyme largement diffusée sur Internet)

Pour le Premier Ministre ukrainien Mykola Azarov, les racines du problème routier sont ailleurs. Dans un billet Facebook [en russe] verbeux, il (ou celui qui tient sa page pour lui) a expliqué à ses quelque 24.000 abonnés que l'Ukraine “possède 170.000 km de routes diverses,” dont seulement 2.731 km sont des “routes de première catégorie, c'est-à-dire sur lesquelles il est possible de rouler confortablement.” Selon M. Azarov, “la construction d'1 km de revêtement routier revient en Ukraine à environ 40 millions de hryvnias (4,9 millions de dollars)”, sinon davantage, alors qu'en Pologne “c'est presque le double,” et en Allemagne c'est 2,5 fois le prix ukrainien, soit “100.000 hryvnias” (12,3 millions de dollars) le kilomètre. Le budget ukrainien apporte environ 20 milliards de hryvnias par an (2,5 milliards de dollars) pour les constructions et réparations de routes. “Le calcul est simple,” écrit le Premier Ministre Azarov, “ces 20 milliards [de hryvnias] suffiront pour seulement 500 km.” Sa conclusion :

[...] Il est absolument évident qu'avec les niveaux actuels de financement on peut difficilement s'attendre à un changement radical et très rapide de la situation. [...]

Les lecteurs du Premier Ministre n'ont bien sûr pas tardé à publier leurs ripostes.

Olga Bryga a écrit [en russe] :

En Pologne, on m'a dit que le coût des routes (avec drains, chauffage, hydro-isolation et 20 ans de garantie) est là-bas de 5 millions de hryvnias le km [600.000 dollars] [...]. Et il n'y a qu'une réponse à la question “Pourquoi on nous suce, pressure, essore avec des impôts alors que les routes restent aussi [désespérément mauvaises] ?” – [parce qu'] ils nous volent [l'argent destiné aux routes]. [...]

Sergei Gorbach a écrit [en russe] :

D'où sort le prix de 40 millions de hryvnias le kilomètre ?????????? C'est 5 millions de dollars !!!!???? Quelqu'un du gouvernement peut-il mener un audit et expliquer correctement et en détail dans les média de quoi est composé ce prix ? [...] Le prix d'une autoroute en Allemagne, ça je peux le comprendre. Les matériaux, les salaires, et surtout, le RÉSULTAT, peuvent coûter autant. Mais en Ukraine, où les matériaux ne sont pas importés, où les salaires sont des dizaines de fois inférieurs à ceux d'Allemagne, et ou il n'y a AUCUN RÉSULTAT, une route ne peut pas coûter autant. [...] Croyez-moi, je soutiens depuis longtemps votre parti politique, et vous personnellement. Mais je voudrais vous dire honnêtement qu'à chaque nouvelle élection, je ne sais simplement plus quoi répondre à mes adversaires ! Il n'y a aucuns résultats visibles !

Igor Ignatenko a résumé [en russe] :

Dans notre pays, les tarifs des travaux routiers sont plusieurs fois plus élevés qu'ils ne devraient. En Allemagne, 1 kilomètre coûte en réalité moins qu'en Ukraine. Simplement parce que dans notre pays on sait comment empocher un milliard mais pas comment l'investir. Parce qu'on se fiche des mots utilisés pour vous injurier…

Five road workers are patching a pothole in Kyiv, Ukraine. Photo by Sergii Kharchenko, copyright © Demotix (5/02/13).

Cinq ouvriers rebouchent un nid de poule à Kiev, Ukraine. Photo de Sergii Kharchenko, copyright © Demotix (5/02/13).

Une grande partie du contenu et des discussions d'origine citoyenne, ainsi que des liens vers les médias, peut être trouvée sur le groupe Facebook “Je hais UkrAvtoDor” [en ukrainien et russe], dont les 4.801 membres ont publiquement déclaré leur haine pour le service public chargé de gérer le réseau routier de l'Ukraine. Le journaliste Andreï Tchernikov, créateur du groupe, a publié cette présentation [en russe] sur son blog de l'Ukrainska Pravda le 12 février :

Avant que les routes d'Ukraine ne disparaissent avec la neige, immortalisons leur souvenir.

Prenez des photos, filmez des vidéos et publiez dans le groupe “Je hais UkrAvtoDor” si vous tombez par hasard sur une bonne route.

Les routes, elles meurent.

Gardons-en des souvenirs chaleureux.

Rejoignez-nous.

Il y a eu récemment des tentatives de rassemblements à Kiev pour sonner l'alarme auprès des autorités sur l'état des routes. Plus d'un millier de gens se sont déclarés prêts à se rendre au siège d'UkrAvtoDor le 18 février [en russe] déposer devant l'entrée des pièces de véhicules décrochées par les nids de poule, mais seuls une trentaine d'automobilistes (et beaucoup plus de journalistes) sont venus. Une autre action [en ukrainien], durant laquelle des automobilistes étaient supposés s'arrêter devant le Conseil des Ministres le 20 février pour changer des roues, n'a de même attiré que quelques dizaines de participants. Pour trouver les responsables dans leurs bureaux, les deux manifestations étaient prévues pendant les heures de travail, mais la stratégie a fait long feu car beaucoup de ceux qui voulaient en être travaillaient eux aussi.

UkrAvtoDor avait déjà été la cible des activistes. En août 2012, les membres de l’Alliance Démocratique [en anglais], une organisation de jeunesse ukrainienne, surveillaient les réparations de routes dans les quartiers résidentiels de Kiev, auxquels avaient été alloués des fonds du budget, en bombant les mots “Attrapez le voleur de UkrAvtoDor” à côté des nids de poule [photos ici ; en ukrainien]. Si l'opération de Kiev n'était pas aussi audacieuse et imaginative que celle de Iekaterinbourg en Russie, où les militants “peignaient au pochoir les portraits de dignitaires locaux autour des nids de poule, avec des citations de leurs promesses de régler le problème” (voir cet article de l'auteur GV Vilhelm Konnander), cela a eu un peu d'effet. Halyna Yanchenko a écrit ceci [en ukrainien] sur le groupe “Je hais UkrAvtoDor” :

[...] Les réparations ont eu lieu partout où nous avions dessiné au pochoir notre slogan sur l'asphalte. Là où il n'y avait pas de pochoirs, 30% des réparations [nécessaires] ont été faites. [...]

D'autres initiatives citoyennes sont UkrYama [en ukrainien et russe], inspiré par le projet russe RosYama (voir ce texte sur RuNet Echo [en anglais] de Teplitsa/Serres de technologies sociales), et 4road.net/Public Control [en ukrainien et russe]. Un groupe Facebook de coordination, “La ruine de l'infrastructure de l’Ukraine, ça suffit !” [en ukrainien et russe] vient d'être monté pour chapeauter les initiatives individuelles et collectives visant à empêcher l'effondrement des infrastructures en Ukraine.

Ukraine

Ukraine

Des enfants illustrent l'impact de la guerre civile au Myanmar

samedi 2 mars 2013 à 17:37
Children in a refugee camp in Myanmar share their stories

Des enfants, dans un camp de réfugiés du Myanmar, partagent leurs histoires

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