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Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il libéré Khodorkovski ?

lundi 20 janvier 2014 à 20:56
"Deal or no deal," brought to you by Russian President Vladimir Putin. Images mixed by Kevin Rothrock.

” A prendre ou à laisser ” . Ce que vous apporte le président russe Vladimir Poutine. montage photographique de Kevin Rothrock.

[Article d'origine publié en anglais le 10 janvier - liens en russe sauf mention contraire] 

Andréï Illarionov [fr], ancien conseiller économique de Vladimir Poutine [au temps du démantèlement de Ioukos], est aujourd'hui un associé du think tank libéral Cato Institute de Whashington et un blogueur prolifique. Illarionov a consacré une attention spéciale sur son blog à la libération inattendue de Mikhail Khodorkovski en décembre dernier. Il énumère plusieurs explications possibles à la soudaine décision de Poutine de libérer son plus plus célèbre ennemi politique.

Andrey Illarionov at the World Economic Forum in Russia, 2 October 2003, Moscow, CC 3.0.

Andréï Illarionov au forum économique mondial de Moscou le 2 octobre 2003, CC 3.0.

Un des éléments qui ont poussé Illarionov à se lancer dans une analyse de 3240 mots de la libération anticipée de Khodorkovski a plus être l'entretien de Maria Baronova avec Stanislav Belkovski, que l'on a pu voir sur Slon.ru le 31 décembre 2013. Dans son billet sur LiveJournal, Illarionov attribue à Belkovski la première des sept explications possibles de la grâce de Poutine, ajoutant toutefois que cette affirmation ne devait pas être prise trop au sérieux.

Voici les sept théories :

(1) Poutine aurait fait preuve de clémence, de générosité, d'humanisme, de pitié face a la maladie de la mère de  Khodorkovski.

Illarionov rejette d'emblée l'idée que Poutine puisse faire preuve de clémence. Il insiste sur une phrase écrite dans un billet du 22 décembre 2013 (au sujet de la libération de Khodorkovski), répétant qu'il est peu plausible d'envisager que la grâce de Khodorkovski soit le résultat d'un changement profond dans le cœur de Poutine.

(2) Khodorkovski a reconnu sa culpabilité et se trouve donc libre.

Illarionov estime que Dmitri Peskov, chargé des relations avec la presse de Poutine et Vladimir Pozner, une personnalité du monde de la télévision très critique vis à vis de  Khodorkovski sont ceux qui ont propagé cette théorie. Selon Khodorkovski lui même, sa demande de grâce envoyée à Poutine ne comportait aucune reconnaissance de culpabilité.

(3) la libération de Khodorkovski est un triomphe de la diplomatie allemande.

Illarionov consacre un peu de temps à cette hypothèse. Pour conclure que Poutine a peut-être choisi  les Allemands comme médiateurs de la grâce de Khodorkovski, à la fois comme une faveur à Angela Merkel (qui a eu des problèmes lors des dernières élections) et pour des raisons purement techniques : Hans-Dietrich Genscher [fr] a été la dernière des personnalités qui ont travaillé pour la libération de Khodorkovski. Néanmoins l'argument pour rejeter cette idée que les diplomates allemands puissent être à l'origine  du pardon est que Genscher n'a aucun moyen de pression sur Poutine, alors que d'autres beaucoup plus puissantes figures internationales ont échoué récemment à convaincre le Kremlin de relâcher Khodorkovski.

(4) Poutine a voulu envoyer un signal à son entourage du genre : “On se calme !”

Illarionov appuie cette théorie sur une interview de Khodorkovsky par Evgenia Albats du “The New Times”, où celui-ci déclarait que pour maintenir l'ordre dans ses rangs, Poutine avait le choix entre le libérer ou envoyer en prison pour corruption l'ancien ministre de la défense Anatoli Serdioukov. Illarionov admet qu'emprisonner Serdioukov serait un signal clair à l'adresse de son camp, mais il ne voit pas la même logique dans la libération de Khodorkovski.

(5) Poutine a libéré Khodorkovski pour protéger les jeux Olympiques d'hiver à Sotchi et le Sommet du G8 en Russie en 2014.

Illarionov reconnait qu'il a effectivement adhéré à cette théorie au début, puis il l'a rejetée ensuite car cette libération est arrivée trop tard pour avoir une influence sur le choix de Sotchi et trop tôt pour avoir un impact sur la rencontre du G8 en juin de cette année.

(6) Poutine s'inquiète de réputation de la Russie comme un Etat démocratique.

Une autre théorie rejetée avec une pique contre Belkovski :

Своим якобы демократическим характером помилование Ходорковского смогло потрясти воображение только такой впечатлительной персоны, как С.Белковский, без устали пытающейся мистифицировать публику регулярно повторяемой им мантрой про осуществляемую ныне «перестройку-2». Ни один сколько-нибудь серьезный наблюдатель как внутри страны, так и за рубежом ни на йоту не изменил своего мнения о характере современного российского политического режима.

Avec sa supposée nature démocratique, la grâce de Khodorkovski ne peut influencer qu'une personne aussi impressionnable que Stanislav Belkovski, inlassablement préoccupé de mystifier l'opinion en répétant régulièrement son mantra de l'existence actuelle d'une deuxième perestroïka. Aucun observateur sérieux en Russie ni à l'étranger ne changera d'un iota son opinion sur la nature du régime politique de la Russie contemporaine.

(7) Poutine et  Khodorkovski ont conclu “le marché de la décennie”. 

En définitive, Illarionov propose une septième explication à laquelle il adhère : Poutine a libéré Khodorkovski à condition que celui-ci s'efforce de parvenir à un règlement à la baisse dans le procès [anglais] Ioukos devant la cour d'arbitrage de la Haye (où le gouvernement russe risque une condamnation à payer des dommages qui pourraient dépasser 100 milliards de dollars). Dans le même temps le Kremlin retient en otage Platon Lebedev et Alexeï Pitchougine [ces 2 liens en anglais], anciens compagnons de Khodorkovski au directoire de Ioukos, qui restent en prison en Russie. Illarionov donne comme titre à l'un de ses billets : “De l'Abrek au Kremlin,” critiquant ce penchant supposé de Poutine pour la prise d'otages, il le compare aux Abreks [anglais], des jusqu'au-boutistes qui ont combattu la colonisation russe, dans les montagnes du nord du Caucase au XIXe siècle.

Dans les commentaires de ce billet de blog, des lecteurs remettent en cause la théorie d'Illarionov sur cet “enjeu de la décennie”,  il se demandent comment un Khodorkovski libéré pourrait convaincre les autres partenaires de Ioukos (dont au moins trois ne vivent pas Russie) de réduire leur plainte contre le Kremlin. (Illarionov estime que Poutine pourrait digérer une indemnité de 30 milliards de dollars). Illarionov pense que Lebedev and Pitchougine sont voués à finir leurs jours en prison si Khodorkovski échoue dans sa mission. Illarionov imagine les paroles de Poutine à l'ancien oligarque : “A toi de jouer à présent, c'est ton affaire mon cher !”

La frontière maritime Pérou-Chili devant la Cour Internationale de Justice de La Haye

lundi 20 janvier 2014 à 20:15

Mapa_Perú-Chile_para_mostrar_los_Limites_Marítimos_en_La_Haya_2012

Carte présentée par Alain Pellet dans l'affaire Pérou/Chili au cours de sa plaidoirie devant la Cour internationale de Justice à La Haye en décembre 2012. [La zone bleu foncé indique l'espace litigieux.] Publiée sur Wikimedia sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported.

[Les liens renvoient sur des pages en espagnol sauf mention contraire.]

L'échéance à venir, où la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye doit rendre son jugement concernant les frontières maritimes litigieuses délimitant le Chili et le Pérou [anglais], suscite de fortes attentes et l'anxiété dans les deux pays. 

Le contentieux date de 1985 suite à un différend relatif à la souveraineté maritime d'une surface de 37.900 km² dans l'océan Pacifique. En 2008, alors que les parties étaient toujours incapables de trouver un accord, le Pérou a saisi la Cour internationale de La Haye dans l'espoir de voir le problème résolu. La Cour a annoncé qu'elle rendrait sa décision le 27 janvier 2014.

En 2008, l'économiste et blogueur péruvien Silvio Rendón jugeait qu'en engageant une action de justice le Pérou témoignait d'un nouveau degré de mécontentement dans ses relations avec son voisin du sud et que cela ne pourrait qu'encourager un climat de nationalisme croissant dans les deux pays :

Lo más probable es que con este reclamo ante La Haya el Perú como Chile radicalicen su carrera armamentista y las escaramuzas de guerra fría que venimos librando desde hace años. Se trata de chispas que pueden calentar lo que ahora está frío. [...] Si oficialmente no estamos en guerra, ¿por qué se habla de hacer la paz? Es que sí estamos en una guerra, una guerra fría (ver Guerra Perú-Chile) que debería terminar ya. Lo diré una vez más. El camino del Perú debería ser el del crecimiento, no el del armamentismo (ver Triángulo equivocado y Ad “Triángulo Equivocado”). Perú tiene el 10% del PIB per cápita de EEUU y Chile tiene 20%. Deberíamos estar concentrados en mejorar el bienestar de nuestras ciudadanías y el camino a ese objetivo no pasa por la propiedad del triángulo marítimo.

Il est vraisemblable qu'avec cette plainte devant La Haye, le Pérou comme le Chili vont accentuer la course à l'armement et les escarmouches de la guerre froide qu'ils mènent depuis des années. Il s'agit d'étincelles qui pourraient réveiller quelque chose qui, pour le moment, est endormi. [...] Si nous ne sommes pas officiellement en guerre, pourquoi parlons-nous de faire la paix ? C'est parce que nous sommes bien en guerre, une guerre froide (voir Guerra Perú-Chile) qui doit se terminer maintenant. Une fois de plus : la route que le Pérou doit suivre devrait être celle du développement, pas l'accumulation de ressentiments (voir Triángulo equivocado et la plublicité “Triángulo Equivocado”). Le PIB par habitant du Pérou est 10 % de celui des Etats-Unis et celui du Chili est de 20 %. Nous devrions nous occuper d'améliorer le bien-être de nos concitoyens et la voie conduisant à cet objectif ne passe pas par la propriété d'un triangle maritime.

Actuellement, au-delà des arguments juridiques sur lesquels chaque pays a fondé sa position, il y a ceux qui, à l'instar de El Drac du blog El Abrazo de Almanzor, voient de l'abus et de la manipulation dans cette plainte par la mainmise d'intérêts puissants qui ont le soutien de certains secteurs de la presse. Par ailleurs, le blogueur cite les implications économiques du litige :

Pese a que ambos países han insistido en que la resolución del tribunal internacional no afectará a sus relaciones comerciales, los empresarios chilenos han expresado su preocupación por el impacto que podría tener en la industria pesquera. [...] En el caso de que el fallo resultara favorable a la tesis peruana se registraría un impacto en el área pesquera chilena, ya que Chile perdería soberanía sobre una amplia zona marítima en la cual hoy desarrolla entre el 70% y 80% de la captura pesquera en la norteña zona de Arica, según estimaciones empresariales.

Bien que les deux pays insistent sur le fait que la décision de la Cour internationale n'entachera pas leurs relations commerciales, les entrepreneurs chiliens ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences éventuelles sur l'industrie de la pêche. [...] Si la décision de la Cour est favorable à la thèse péruvienne, cela aura des effets sur la filière pêche chilienne, puisque le pays perdra le contrôle d'une large étendue de mer qui compte aujourd'hui pour 70-80 % de la capture au nord de l'espace Arica, d'après les estimations des entreprises.

Le site Otra Mirada souligne que la défense de la souveraineté péruvienne a assuré un certain niveau d'unité nationale dans le pays, mais cela soulève aussi la question de savoir ce que l'agenda devrait être pour le développement économique à court terme. Ce à quoi il ajoute :

El fallo de La Haya definirá, entonces, un nuevo panorama en el país, por lo cual, se debe preparar una agenda de Estado que incluya temas fundamentales como: 1. Definir rol de las Fuerzas Armadas en la defensa de nuestra seguridad y soberanía en la etapa post La Haya. 2. Establecer una política de desarrollo del sector pesquero en esta zona del país. 3. Establecer acciones inmediatas sobre la situación laboral de los chilenos que viven en el Perú y los peruanos que viven en Chile. 4.Promover un plan de inversión pública en las regiones Tacna y Moquegua a favor de la integración sudamericana. 5.Definir políticas de integración económico – social y cultural con nuestros vecinos fronterizos.

Le verdict de La Haye va, cependant, définir une nouvelle vision d'ensemble pour le pays, pour lequel un agenda national doit être établi et qui inclut des questions essentielles telles que : 1. Définir le rôle des forces armées dans notre sécurité et souveraineté nationale après l'épisode La Haye. 2. Etablir une politique de développement pour la filière pêche dans cette partie du pays. 3. Prendre des actions immédiates concernant la situation des travailleurs chiliens au Pérou et les Péruviens vivant au Chili. 4. Promouvoir un programme d'investissement public dans les régions de Tacna et Moquegua en faveur de l'intégration sud-américaine. 5. Elaborer des politiques d'intégration socio-économique et culturelle avec nos voisins.

Dans le même temps, comme annoncé par Silvio Rendón, il y a eu un récent sursaut de nationalisme, flagrant dans la proposition de l'ancien Président Alan García demandant de planter le drapeau devant les maison et les bâtiments à travers le Pérou le 27 janvier, jour où la Cour internationale de La Haye rendra finalement une décision favorable à l'une ou l'autre partie du litige. Cela a suscité la controverse, puisque l'appel a été rejeté par le parti au pouvoir au Pérou et un certain nombre de politiciens chiliens. Néanmoins, García a défendu sa proposition qui a été bien accueillie ailleurs, à savoir certaines provinces et départements du pays.

Le Pérou a aussi éprouvé l'effet de la rencontre que le Président chilien Sebastián Piñera a tenue avec son Conseil de sécurité nationale pour étudier les éventuelles répercussions de la décision de la CIJ. Par la suite, et face aux critiques de certains politiciens chiliens, le ministre de l'Intérieur du pays, Andrés Chadwick, a déclaré que la réunion “n'avait pas établi une situation de fait de nature militaire ou belliqueuse.” 

Néanmoins, le journal en ligne chilien El Mostrador a publié des informations en juillet 2013 au sujet de préparatifs militaires à la fois au Chili et au Pérou par anticipation d'une décision défavorable de la CIJ ou d'une situation dans laquelle l'un des deux pays refuse se s'y soumettre. Plus récemment, le blogueur péruvien pro-militaire Report Perú a publié de supposées mesures d'alertes précoces par les forces armées péruviennes. 

Il reste moins de 7 jours avant le jugement de la Cour internationale de justice de La Haye ; beaucoup de choses peuvent encore se produire, et les rumeurs et polémiques vont certainement continuer à abonder. Mais l'avocat Francisco Canaza a émis une réflexion pertinente sur son blogue Apuntes Peruanos, renvoyant à une décision antérieure de la CIJ concernant le différend territorial et maritime entre la Colombie et le Nicaragua [anglais], qui a eu pour conséquence que la Colombie n'a pas reconnu la décision de la Cour et s'est retirée du Pacte de Bogotá, un traité dont les signataires [une majorité de pays latino-américains] se sont obligés à résoudre leurs litiges de manière pacifique, reconnaissant la juridiction de la CIJ :

sin ser el caso Peru – Chile ante la Corte Internacional de Justicia de La Haya un proceso similar al de Nicaragua – Colombia, ¿Chile podría, como Colombia, denunciar (retirarse) del Pacto de Bogotá y así evitar la ejecución de un fallo “no ajustado a derecho”?

Bien que l'affaire Pérou-Chili, désormais devant la Cour de justice de La Haye, ne soit pas forcément similaire à l'affaire Nicaragua-Colombie, le Chili pourrait-il, à l'instar la Colombie, dénoncer (se retirer) le Pacte de Bogotá et par conséquent éviter l'exécution d'une décision qui n'est “pas compatible avec le droit” ?

Billet publié à l'origine sur le blog de Juan Arellano Globalizado.

3 notions clés pour comprendre les manifestations contre Campaoré au Burkina Faso

lundi 20 janvier 2014 à 17:39

Des manifestations importantes ont eu lieu ce samedi 18 Janvier 2014 pour contester les réformes à la constitution proposées par le président Blaise Campaoré. Que signifient donc ces manifestations et pourquoi ces réformes ont-elles soulevé de telles passions auprès des citoyens burkinabés ? Quelles seraient les implications d'une crise prolongée pour la région ? Nous allons essayer d'éclaircir ces questions en parcourant les réactions des citoyens burkinabés sur le net :

Pourquoi ces manifestations

18 janv. 2014, Burkina : encore un mouvement comme ça et Blaise Comparoé (27 ans au pouvoir) se retirera. Respect ! 

Les manifestations ont été organisées par l'opposition pour contester une modification de la constitution qui permettrait au président Blaise Compaoré de se présenter en 2015 pour un troisième quinquennat. Cette révision de l'article 37 de la Constitution qui stipule que les mandats présidentiels doivent se limiter à deux quinquennats est fortement contestée par une partie de la classe politique et des électeurs. 

Les prémisses d'une contestation ont émergé la semaine précédente quand 75 membres du parti au pouvoir ont démissionné pour protester contre l'absence de pluralisme au sein du parti. 

Un gouvernment déjà contesté  

Ce n'est pas la première fois que l'autorité du président Campaoré est mise en difficulté lors de ce quinquennat. 
En février 2011, des manifestations avaient déjà éclaté à Ouagadougou et sur le reste du territoire, à la suite de la mort d’un élève battu par les policiers de Koudougou.

Blaise Compaoré, président du  Burkina Faso depuis 1987 via wikipédia CC-NC-BY

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso depuis 1987 via wikipédia CC-NC-BY

Pour calmer la contestation, Blaise Compaoré renvoie l'ensemble des gouverneurs des treize régions et propose des mesures augmentant le pouvoir d'achat des étudiants. Les violences policières et les meurtres d’opposants au président Blaise Compaoré ont eu tendance à se répéter entre 1990 et 2000. Le lien commun entre ses émeutes sont la contestation de l’enrichissement de la famille présidentielle et la corruption rampante. 

Les implications d'une crise prolongée pour la région

Les implications de ces manifestations ne se limitent pas aux frontières du Burkina Faso. Le président Campaoré a reçu le président du Sénat Ivoirien Guillaume Soro comme médiateur de la crise. Théophile Kouamouo, blogger ivoirien, fait l’analyse suivante de cette rencontre :

Depuis l’annonce, il y a une dizaine de jours, de la démission collective de plusieurs membres éminents du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti du numéro un burkinabé Blaise Compaoré, les principales figures du régime Ouattara donnent l’impression que la seule idée de voir celui qui règne sur Ouagadougou depuis bientôt 27 ans à la retraite leur fait perdre tout sang-froid et les pousse à douter de leur propre avenir politique [..] Et si c’était finalement Guillaume Soro qui avait le plus à gagner dans le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré, qu’il présente volontiers comme son « mentor » ? Il est probable que l’équilibre des relations pas toujours très claires entre Ouattara et son « dauphin constitutionnel » ait besoin de l’entregent du maître de Ouaga pour ne pas sombré dans la franche adversité.

Laye Doulougou, Burkinabé en Côte d'Ivoire a une autre vision de cette médiation :

Gardez vous de vous ” immiscer” dans les affaires du Faso lorsque que de bonnes âmes, dans un élan de solidarité sous régionale, l’aident à préserver sa stabilité et sa cohésion.
Nous autres burkinabé avons encore des souvenirs pas si lointains de la longue crise qu’a connue la Côte d’Ivoire et ne voulons pas voir notre pays vivre des moments pareils. Nous croyons en une Afrique stable, une Afrique panafricaine en paix et qui se développe grâce à des médiations de ce genre

PHOTOS : Humains de Shanghai

lundi 20 janvier 2014 à 16:58

La page Facebook de Brandon Stanton “Humans of New York” (Humains de New York) a inspiré bon nombre de photographes à travers le monde à suivre cette initiative en partageant des photos et des histoires de gens ordinaires dans les rues de leur ville, comme Shanghai. La page “Humans of Shanghai” (Humains de Shanghai) a été créée en mars 2013 et partage des scènes de la vie quotidienne dans la métropole chinoise. 

Jetez un coup d’œil à quelques photos de la page Facebook ci-dessous.

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

 Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai” 

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

 

 Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

 

 Photo from Humans of Shanghai Facebook page

Photo de la page Facebook “Humans of Shanghai”

Cette semaine à Amman : 4e rencontre des blogueurs arabes #AB14

lundi 20 janvier 2014 à 12:45

AB14 banner

Cette semaine, la 4e rencontre des blogueurs arabes, organisée par Global Voices et par Heinrich Böll et hébergée par la plateforme 7iber.com, réunira à Amman (Jordanie) des blogueurs, des adeptes de nouvelles technologiques, des activistes et des entrepreneurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Nous sommes très heureux de participer une année de plus à l’organisation de cet événement.

Au cours des trois jours d’ateliers réservés aux participants, nous découvrirons et discuterons de différents projets communautaires de la région qui visent à faire progresser l’engagement civique en ligne et nous travaillerons ensemble dans le but de partager nos connaissances concernant des questions de sensibilisation, de sécurité en ligne et de politique relative au numérique.

Nous aurons la chance de compter avec la présence de collègues et d’amis appartenant à divers groupes et plateformes de sensibilisation de premier plan, tels que SMEX, Al-Monitor, EFFTactical Technology Collective et Free Press Unlimited, entre autres. Les discussions du dernier jour seront consacrées aux tendances et aux défis politiques actuels. Cette journée, ouverte au public, rassemblera des activistes et des penseurs de la région et du monde entier. Toutes les informations concernant l’événement sont disponibles sur le site Web AB14, en anglais et en arabe.

Comme beaucoup de lecteurs le savent déjà, depuis la première édition à Beyrouth en 2008, la rencontre des blogueurs arabes a servi d’espace et de plateforme critique, en réunissant des voix influentes de toute la région et en jouant un rôle important pour aider les activistes en ligne à créer un réseau solidaire avant le printemps arabe.

Aujourd’hui, trois ans après la chute de Ben Ali en Tunisie, les défis qui se présentent aux activistes en ligne et aux blogueurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ne sont plus les mêmes. Dans certains pays, la liberté d’expression et les libertés numériques sont moins bafouées ; dans d’autres, le quotidien est la surveillance, la censure et les menaces de violences ou d’emprisonnement. L’incertitude concernant l’avenir et les polarisations politiques ont entravé la transition démocratique, la rendant souvent douloureuse, notamment pour les internautes l’ayant soutenue et menée.

Le rôle des internautes dans cette période de transition dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord soulève de nombreuses questions, donnant lieu à des frustrations et à des doutes concernant les prochaines actions à mener. Voilà pourquoi, nous considérons, qu’aujourd’hui plus que jamais, une telle rencontre est nécessaire.

Nous aimerions avoir la possibilité d’inviter tous nos amis à se joindre à nous, mais les restrictions en termes de financement et d’espace nous obligent à nous en tenir à une rencontre de petite échelle. Toutefois, cela a l’avantage de nous offrir la possibilité d’avoir des conversations en tête à tête et de nous permettre de travailler en petits groupes. De leur côté, les animateurs de l’événement feront tout leur possible pour mettre à disposition du contenu à lire, à regarder et à tweeter pour nos amis et nos followers qui ne seront pas sur place à Amman !

Veuillez consulter le site arabloggers.org et suivre le mot-clic #ab14 sur Twitter pour vous tenir informé des mises à jour, des premières impressions et rapports.