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Campagne de crowdfunding pour terminer une carte collaborative des disparitions au Mexique

vendredi 17 octobre 2014 à 21:59

Tous les liens de ce post renvoient vers des pages en espagnol.

La plateforme d'intelligence collective Yo soy red a lancé une collecte pour déplacer vers un serveur plus grand la carte collective et collaborative #PorTodxsLxsDesaprecidxs (Pour tous les disparus), lancée il y a plus d'un an, conçue pour rendre visible le nombre important de disparitions et de morts violentes, ainsi que les fosses clandestines au Mexique.

Captura de pantalla del mapa colectivo de memoria, verdad y justicia.

Copie d'écran de la carte collective de mémoire, vérité et justice,

Dans un communiqué envoyé par mail ils informent : 

…con esta colecta formaremos un equipo de planta que ayude a los voluntarios involucrados a terminar la labor de captura y verificación de datos.

Al final del trabajo haremos de dominio público toda la información sobre todo para que periodistas e investigadores tengan una fuente alternativa a las cifras oficiales sobre la magnitud de la guerra en México.

…avec cette collecte nous allons former une équipe qui aidera les volontaires impliqués à terminer le travail de récolte et de vérification des données.

A la fin du travail nous rendrons publique toute l'information en particulier afin que les journalistes et les chercheurs disposent d'une source alternative aux chiffres officiels sur l'ampleur de la guerre au Mexique.

Plus d'information sur comment vous pouvez vous joindre à la collecte sur Indiegogo ici.

La date limite pour participer à la campagne est fixée au 22 octobre 2014.

Il reste 7 jours avant que se termine notre collecte pour la carte des disparitions au Mexique https://t.co/gpC7SaKg5a Est-ce que vous nous soutenez? @Pajaropolitico

— #YoSoyRed (@YoSoyRed_) 15 octobre, 2014

Les tatouages au bas du dos des femmes russes, objet d'une proposition de loi au Parlement

vendredi 17 octobre 2014 à 20:02

Image edited by Kevin Rothrock.

La Chambre basse du Parlement de Russie va bientôt débattre d'une prochaine intervention dans la vie des citoyens russes : forcer les salons de tatouage à avertir les femmes que l'encre dans la partie inférieure de leur dos pourrait rendre dangereuse par la suite une anesthésie péridurale pendant l'accouchement. Le projet de loi, dont la Douma a débattu le 10 octobre, est présenté comme une mesure de protection des consommateurs, mais de nombreux Russes, sinon la plupart, semblent l'interpréter comme la dernière d'une série de lois visant à lutter contre des comportements prétendument immoraux. Les réactions ont été encore plus vives car plusieurs médias russes décrivent à tort l'initiative comme visant à interdire purement et simplement les tatouages ​​au bas du dos pour les femmes.

Dans des fils de commentaires en ligne, dans les forums et les médias sociaux qui semblent être dominés par les hommes, la discussion à propos des tatouages sur la partie inférieure du dos des femmes a plus à voir avec l'esthétique qu'avec les problèmes de santé. ”Un derrière mignon sans toutes sortes de merdes peintes est beaucoup plus joli” écrit Aleks3 sur ​​le mur de Vott.ru, avec des liens vers des images de deux derrières de femmes, un tatoué, et un au naturel. ”Voyez-vous la différence ?”, a-t-il demandé aux lecteurs.

Un autre jeune homme charmant, qui utilise le nom ”Fosnet” sur Vott.ru et qui soutient évidemment les efforts pour décourager les tatouages sur le ​​dos des femmes, déclare : “un tatouage sur le cul est déjà la preuve d'un problème dans la tête. Mieux vaut ne pas y ajouter un accouchement”.

Le média social en langue russe RT a partagé cette histoire de tatouages sur Vkontakte, le réseau en ligne russe le plus populaire ; les utilisateurs y ont laissé près de 200 commentaires. Encore une fois, la plupart des réponses proviennent d'hommes dont l'impérieuse préoccupation est la mesure dans laquelle un tatouage au bas du dos trahit la promiscuité sexuelle d'une femme. ”Je pense qu'on trouve ces tatouages ​​sur des putains et salopes, à qui on devrait interdire d'avoir des enfants compte tenu de leur mode de vie, vu qu'elles ne donneront naissance qu'au même genre de personnes”, écrit Alexey Maslov, avant d'ajouter, “Peut-être que je me trompe.”

Tatiana Seminchenko, une jeune femme vivant à Krasnodar, a osé demander à Maslov “Pourquoi pensez-vous de cette façon ?”. Il a répondu que les tatouages ​​sur les femmes faisaient partie de “tout un plan mondial” ourdi par l'Europe, avec ses incestes et ses mariages homosexuels.”

Le machisme et l'homophobie ne sont rien de nouveau, pas plus en Russie qu'ailleurs, mais il est difficile d'ignorer que la tentative de la Douma de protéger les femmes des tatouages ​​va de pair avec les tendances réactionnaires actuelles du pays. Alors que le conflit dans l'est de l'Ukraine perdure sur un cessez-le-feu à l'application difficile, les législateurs russes pourraient envisager un retour à la politique moralisante d'avant-guerre. Avant d'engager le combat contre les “fascistes” de Kiev, Moscou avait passé des années à chercher à préserver les Russes des pratiques sexuelles particulières et déviances douteuses. La législation contre les “tatouages ​sur le ​dos des femmes”, apparemment fondées sur des considérations médicales, a de quoi plaire à un large segment de la population russe qui craint déjà un “plan global” de l'Occident.

SNCF : Un potentiel de croissance à l’étranger encore sous-exploité

vendredi 17 octobre 2014 à 18:09

Pour les entreprises françaises de transport, il semblerait que le salut se situe à l’international. Elles détiennent le savoir-faire technique et les compétences pour prétendre décrocher les meilleurs contrats à l’étranger et sont déterminées à redorer le blason français. Ce faisant, elles peuvent aussi donner un coup de pouce à l’économie nationale. Mais des deux groupes français, la RATP et la SNCF, l’un réussit mieux que l’autre.

Il existe notamment un besoin considérable de transports publics au sein des pays émergents, car ces grandes villes explosent et ne disposent pas de structures de transport. Il s’agit dès lors d’un marché immense pour nous.

faisait savoir Alain Picard, directeur général adjoint finance, Achats et SI du groupe SNCF, il y a deux ans.

En 2013, l’entreprise réalisait plus de 4 milliards d’euros de volume d’affaires. Sans préciser son chiffre d’affaires ou son résultat au moment de communiquer sa situation financière, il faisait savoir que c’est à l’international qu’il avait réalisé sa plus forte progression avec une croissance de 19 % en Europe, 5 % sur les autres continents et seulement 3 % en France. Voyages-sncf.com participe activement à ce déploiement, le site ayant réalisé 660 millions d’euros de volume d’affaires à l’international, dont 290 en Europe.

Malheureusement, la SNCF a tout de même perdu de l’argent en 2013 (180 millions d’euros) alors qu’elle affichait un bénéfice de 376 millions en 2012. Et ce principalement à cause de l’obligation pour la compagnie de passer de fortes dépréciations sur les TGV. Outre ces déconvenues comptables, les projets qu’elle a à propos du Brésil ou de la Russie sont toujours à l’étude. Elle n’a pas encore véritablement dépassé les frontières de l’Europe, retardant ainsi le moment de voir porter les fruits de son implantation dans ces pays.

Les ambitions internationales de la RATP sont à peu près concomitantes à celle de la SNCF, mais elles ont été mises à exécution beaucoup plus rapidement. C’est le fruit de la stratégie initiée par Pierre Mongin, à la tête de la RATP depuis 2006 et reconduit en juillet 2014.

Cette stratégie est indispensable pour l’avenir de l’entreprise. Et elle porte ses fruits

déclarait-il fin 2011, anticipant déjà à l’époque les projets indiens et américains qui seront actés fin 2014.

Et les résultats parlent d’eux-mêmes : le chiffre d’affaires au 30 juin 2014 ayant atteint 2674 millions d’euros, soit une hausse de 3,3 % par rapport à l’année précédente. Le résultat net est lui aussi en progression : 4,8 % pour un montant de 198 millions d’euros.

Le conseil d’administration de la RATP a été renouvelé cet été, et avec lui, les ambitions du groupe ont été repensées et renforcées. En particulier en ce qui concerne ses objectifs à l’international.

Car outre l’accélération de sa politique d’investissement d’envergure (1,6 milliard d’euros investis au total sur l’année) au second semestre afin d’améliorer la qualité du service, sa participation active au Grand Paris et sa politique en matière de développement durable, la RATP a l’intention de continuer à se développer en dehors du territoire francilien et prévoit que ces filiales pèsent 30 % de son chiffre d’affaires, contre 17 % aujourd’hui.

Prochains gros travaux à l’horizon, la mise en service de la première ligne de tramway à Washington, la poursuite du programme d’extension du tramway de Manchester et la mise en œuvre du contrat pour l’exploitation et la maintenance du réseau des bus de Riyad.

Avant cela, la filiale de la RATP, RATP Dev a lancé des bus touristiques à New York. Fin juillet, elle mettait en ligne la première ligne de tramway de Tucson, en Arizona. Le groupe renforçait ainsi encore sa présence outre-Atlantique et diversifiait ses activités. Elle officie dans une quinzaine d’états et exploite notamment les réseaux de bus d’Austin (Texas), d’Augusta (Georgie), de Charlotte (Caroline du Nord), de Coloradi Springs (Colorado) ou encore d’Hernano (Floride). Le 8 juin 2014 était inaugurée la première ligne de métro à Mumbai pilotée par Transdev et RATP dev.

La réussite de la RATP est la preuve qu’une prise d’élan internationale peut rapporter gros et que les compétences françaises ont toutes les chances de s’exporter. La SNCF ne devrait pas trop attendre, car il se pourrait bien que d’autres le fassent à sa place.

Dakar: 7ème Forum social africain

vendredi 17 octobre 2014 à 18:05

Dakar, la capitale sénégalaise abritera du 15 au 19 octobre 2014 la 7ème édition du Forum Social Africain (FSA). Les participants venus de 30 pays débattront autour du thème central “Crises, guerres et interventions militaires extérieures pour le contrôle des ressources : quelles réponses des mouvements sociaux africains ?” .

Moussa CAMARA a écrit sur le site journaldumali.com: 

Les foyers de tensions ici et là, ont fini de soumettre les populations à des déplacements forcés à l’intérieur et hors d’Afrique. C’est dans ce contexte que l’Europe est en train d’étendre son dispositif de contrôle des flux migratoires, appelé « FRONTEX », dans le but de verrouiller ses frontières, souvent en violant systématiquement les droits des migrants et des personnes déplacées.

 

Ce processus visant à bâtir une “forteresse Europe” par tous les moyens se passe dans le contexte d’exacerbation de la crise systémique du capitalisme, fortement marquée par des crises multi-sectorielles, comme la crise énergétique, alimentaire, climatique, sociale, financière, identitaire et culturelle. Cela explique que l’on assimile la présente crise du capitalisme à une “crise de civilisation”. Et cette crise ouvre la voie à toutes les formes d’intégrisme et de turbulences, amplifiant ainsi les causes d’instabilité, surtout dans les pays les plus vulnérables, comme les pays africains. Cela anéantit ainsi tous les efforts de développement et crée les conditions permettant aux forces prédatrices de s’accaparer des ressources naturelles et des richesses des pays du Sud.

En Chine, des pressions politiques obligent des bibliothèques associatives à fermer leurs portes

vendredi 17 octobre 2014 à 14:56
Citizen-run libraries forced to shut down. Chinese social media image via China Digital Times.

Des bibliothèques associatives obligées de fermer. Photo des médias sociaux chinois de China Digital Times.

En Chine, les zones rurales n'ont pas les mêmes moyens d'éducation que les centres urbains plus riches. Ce fossé entre les deux est un problème connu de tous et de nombreuses associations se sont formées pour améliorer les conditions de vie dans la Chine rurale et s'assurer que les élèves de ces régions ne sont pas délaissés.

Les autorités chinoises, cependant, n'accueillent pas à bras ouverts les initiatives conduites pas les citoyens, et récemment un programme de bibliothèques indépendantes, la Bibliothèque Chinoise Rurale (CRL) a dû fermer ses portes sous la pression politique.

CRL a annoncé la fermeture de son programme de bibliothèques le 18 septembre 2014, sur la plateforme de blogs populaire Sina Weibo et a publié une lettre ouverte pour expliquer les pressions auxquelles elle devait faire face. La lettre est devenue virale en Chine et a par la suite été censurée par les autorités. Le site d'information indépendant China Digital Times a publié une  copie de cette lettre sur Google plus.

La lettre indique que le Ministère de la Culture, le Ministère de l'Education et les Services de Sécurité de la Police ont commencé à faire pression sur le programme de bibliothèque de CRL dès le mois de juin de cette année. Il est arrivé que les autorité s'en prennent aux livres qui parlent de religion. Un classique de sociologie, par exemple, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme de Max Weber, a été confisqué. La plateforme de recrutement des bénévoles en ligne et la boutique de souvenirs a également dû fermer. En septembre, 19 bibliothèques dans le pays avaient dû fermer. CRL affirme qu’ “aucune de ses bibliothèques n'a été fermée de son fait pour mauvaise gestion”.

Créé en 2007, CRL s'est donné pour mission d’ “aider les adolescents des zones rurales à devenir des citoyens sains et modernes” en leur donnant accès gratuitement aux livres. Au cours des sept dernières années, elle a créé des partenariats avec des écoles locales et des bibliothèques d'état, et mis en place 22 bibliothèques dans 11 provinces chinoises. Les programme est financé par des donations et fait appel aux bénévoles.

Le fondateur de CRL, Li Yingqiang, a obtenu un master en économie à l'Université de Pékin et a souhaité stimuler l'alphabétisation et l'éducation grâce aux bibliothèques publiques, après avoir constaté la mauvaise qualité de l'éducation dans la Chine rurale.

On suppose que les dons en provenance de l'étranger et les croyances chrétiennes de Li Yingqiang ont déplu aux autorités. Mais Li Yingqiang s'est expliqué en indiquant que l'association avait reçu un total de 15.000 € sous formes de petits dons en provenance d'une fondation allemande, et que cette fondation avait été créée par un chinois de l'étranger et que les dons provenaient de citoyens et d'associations chinois. En 2013, Li a quitté ses fonction de directeur général de CRL et a démissionné du poste de directeur fin 2014.

CRL étant une association non-politique et non-confessionnelle, la répression exercée au niveau national sur ses bibliothèques a été l'objet de nombreux commentaires en ligne. Un ancien bénévole de CRL donne une explication sur la fermeture de la bibliothèque de Zhihu sur un forum en ligne:

立人的一个问题就是步子走得太快了。原本意义上来说无论是立人乡村图书馆还是大朋友计划还是燃灯者计划还是乡村女生计划都没错,但是在图书馆本身根基并不稳的情况下搞了一个立人大学这本身在我看来就是很作死的行为。立大无论从哪个方面来说右这个字暴露无疑。

Le problème de CRL c'est qu'elle s'est développée trop rapidement. Alors que la plupart de ses programmes, dont les bibliothèques publiques, les vieux amis [programme de tutorat], le programme d'éducation pour les jeunes filles en zones rurales, n'en sont encore qu'aux balbutiements, le lancement audacieux et prématuré de l'Université Liren [camp d'été qui a dû être annulé] a fait chuter l'association.

L'éducation est un enjeu majeur pour la lutte idéologique contre les valeurs universelles de l'occident telles que les “droits de l'homme”. C'est pourquoi toute initiative ayant trait à l'éducation, qui sort du contrôle direct du parti Communiste Chinois, est interdite.

Un utilisateur de Weibo, ancien partisan de CRL, “A la poursuite du rêve vide” (@空空追梦), pense que la fermeture est le fait de problèmes de management plutôt que de pressions politiques.

出了这么大的事。一个本是消极自由的象征的图书馆成了出头鸟,管理层不去反思,自省。一味的用要对NGO动手,是因为“公民”,为了维持愚民政策等大而无当,没有根据的言辞推脱责任、躲避指责,这才是最令我伤心的地方。所以作为知名立人之友,在这个关头,我要泼冷水,敲丧钟,煽风点火。

Quel gâchis. Le programme de bibliothèques, qui était à l'origine le symbole même de la liberté, est devenu un programme de répression. Au lieu de réfléchir sur ce qui ne va pas, la direction ne cesse de mettre en avant les principes de la “citoyenneté” et des ONG et d'accuser la politique des autorités. C'est décourgeant de voir des gens qui ne prennent pas leurs responsabilités. Le moment est critique et étant ami de Liren, je dois mettre un bémol, sonner le glas et allumer le feu.

Un internaute bien connu de Weibo, “le mythe du travail social” (@社工迷思), pense que le problème trouve ses origines dans les relations entre les services gouvernementaux et le ONG:

多家立人图书馆被关一事让人反思和质疑当下“社会组织大发展”的泡沫形式,行政干预公益是当前ngo面临的巨大挑战,它直接影响着公益慈善和社会组织发展是否正常及健康。

La fermeture des bibliothèques Liren nous incite à réfléchir à l'explosion du “fort développement des organisations sociales”. L'intervention de l'administration est l'obstacle le plus important que doivent surmonter les ONG aujourd'hui. C'est déterminant pour que les organisations philanthropiques et la société civile puissent se développer harmonieusement en Chine.

Dans son blog,Shih-Hung Lo, un professeur taïwanais qui a étudié le développement de la société civile en Chine continentale, écrit:

在當下的中國大陸,從事民間公益活動已經變成為危險事業,任何自主的民間公益活動,哪怕再怎麼遠離政治,都隨時可能引來當局的粗暴鎮壓。立人鄉村圖書館被關閉的不幸事件,不僅對中國大陸的總體社會發展狀況發出了令人不安的訊號,也將使更多人對漸進改革失去最後一絲希望。

En Chine continentale, il est devenu dangereux de travailler pour les associations et la société civile. Aussi distant soit-on de la politique, on peut devenir la cible de répression de la part des autorités. La fermeture des bibliothèques rurales est un signal inquiétant des conditions actuelles de la société sur le continent, et détruit les derniers espoirs de réforme progressive en Chine.