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Une loi “Oh mon Dieu !” pour l'année des élections au Liban ?

dimanche 27 janvier 2013 à 07:30

2013 est l'année des élections parlementaires au Liban, ce qui signifie, encore une fois, que les débats sur la loi électorale font les manchettes dans un pays marqué par le confessionnalisme institutionnalisé.

Le contexte local peut être difficile à comprendre : les membres du parlement sont élus dans chaque circonscription au suffrage universel, mais les sièges parlementaires sont répartis entre les différentes communautés religieuses. Les chrétiens obtiennent 50 pour cent des sièges et l'autre moitié est allouée aux musulmans. En théorie, cela vise à minimiser les dissensions entre les 18 confessions religieuses du pays et à assurer une représentation adéquate de toutes les communautés. En pratique, les membres des communautés sous-représentées accusent ce système de “charcutage” électoral.

Dans le débat houleux pour une application juste de la démocratie, un projet de loi surnommé “Loi électorale du rassemblement orthodoxe” a fait l'objet d'une récente controverse. Ce projet suggère qu'au lieu de diviser le Liban en circonscriptions électorales, tous les citoyens du pays voteront comme membres d'une seule circonscription, et chaque communauté élira ses propres députés. Cela signifie que les électeurs ne pourront voter que pour des représentants de leur propre religion. Vous pouvez lire le texte intégral ici [arabe]. Alors que certains soutiennent le projet, indiquant que cela permettra une représentation appropriée de toutes les communautés chrétiennes, d'autres l'ont vivement rejeté ; mais la loi pourrait aussi avoir des résultats inattendus, selon les commentateurs en ligne.

@Paul_Salem a exprimé ses craintes, qu'une telle loi ne ferait qu'exacerber les tensions inter-religieuses dans le pays :

@Paul_Salem: Le soi-disant projet de loi électorale #orthodoxe suggère que chaque communauté religieuse élise ses propres députés ; ce serait un 'grand pas en arrière'.

Dans un point de vue différent, le blogueur Élie Fares affirme qu'il rejette fermement les arguments religieux :

Je pense que ce que la Loi Orthodoxe me dit est inacceptable. Mais en pensant ainsi, je suis une minorité chrétienne. La majorité des maronites et des chrétiens, en particulier quelques-uns de nos politiciens qui passent pour de prétendus sauveurs des chrétiens, veulent que vous croyiez que ce que je pense est faux. Ils vous disent que leur voie est la seule façon pour vous d'obtenir vos droits. Ils veulent vous faire croire que si les chrétiens n'élisent pas chaque membre chrétien désigné au parlement, cela veut dire qu'ils sont persécutés.

La Loi Orthodoxe ne constitue pas le moyen pour retrouver nos “droits”. Nous retrouvons nos droits en votant pour les personnes qui peuvent défendre ces droits, sans que cela ne devienne une propagande médiatique alors qu'ils sont en train de relancer leurs campagnes électorales pour l'année 2013.  En fait, en connaissant nos droits, nous arrivons à les retrouver. Et laissez-moi vous dire : ces droits ne sont pas que les chrétiens du Liban choisissent à eux seuls la moitié du parlement.

 

Il faut aussi noter que, comme toujours, la loi électorale libanaise marginalise ceux, nombreux, qui ne s'identifient tout simplement avec aucune des communautés religieuses reconnues. @LeNajib se pose la question :

@LeNajib: Si vous êtes athée ou agnostique, pour qui voteriez-vous sous la Loi Orthodoxe ? #JustAsking

Pendant ce temps, certains font valoir que le projet de loi est justifié.  @maidenrose1 tweete:

@maidenrose1: La Loi électorale orthodoxe est comme Robin des Bois ; parfois on doit commettre de mauvaises actions pour les bonnes raisons  #Libanrégimeconfessionnel #TaefAgreement

 

Fait intéressant, selon certains, cela pourrait aussi être une occasion à saisir pour les libéraux. Élias Muhanna explique sur son blog Qifa Nabki que, si l'on applique la loi, celle-ci pourrait avoir des répercussions inattendues. Le projet (qu'il appelle la Loi OMG, loi Oh Mon Dieu) pourrait, en quelque sorte, aider à démanteler le confessionnalisme en mobilisant les nombreux citoyens qui sont frustrés par le régime confessionnel du pays. Il ajoute que, si la loi est adoptée (bien qu'il ne pense pas qu'elle le sera), cela pourrait ouvrir la voie à un sénat, et donner l'opportunité aux libéraux de se faire élire :

Sous la loi OMG, on ne pourra plus cacher que la “démocratie consociative” du Liban a dégénéré en rien de plus qu'une constellation de communautés sectaires qui coexistent au sein d'alliances inquiètes et méfiantes.  Le mythe de l'harmonie interconfessionnelle sera brisé.

(…) Je pense qu'il est important de noter qu'un parlement libanais élu sur la base de la Loi Orthodoxe n'est rien de plus qu'un sénat, du moins tel que le perçoivent la plupart des gens qui ont réfléchi à ce sujet un tant soit peu.

(…) Cela pourrait donner des opportunités sans précédent aux candidats réformateurs pour se faire élire. En mettant en oeuvre la représentation proportionnelle dans une seule circonscription nationale, la loi réduit considérablement les barrières d'entrée pour les candidats qui n' appartiennent pas aux partis politiques traditionnels.

 

Dans une perspective similaire, le blogueur Karl Sharro souligne quatre conséquences involontaires de la loi :

1-Au cas où le projet Orthodoxe est adopté, ce sera la première fois que, sous une loi électorale, des laïcs pourraient mettre en commun leurs votes à l'échelle nationale, mais dans des groupements religieux. (…)

2-La mobilisation confessionnelle sera affaiblie si d'autres électeurs ne menacent pas de ‘fausser' le processus. (…)

3-Paradoxalement, les références religieuses deviendront moins importantes que la compétence et la crédibilité politique. (…)

4-Les zo'ama locaux (dirigeants) finiront par perdre leur pouvoir.(…)

Sur Beirut Spring, Moustapha ajoute :

Si la loi électorale orthodoxe entre en vigueur et les angoisses existentielles des chrétiens sont réduites, quelle excuse vont utiliser les gens pour empêcher les femmes libanaises d'accorder la nationalité libanaise à leurs enfants, ou pour traiter les réfugiés palestiniens avec dignité ou encore d'effectuer un recensement démographique décent dans le pays afin de bien répartir les fonds de développement ?

La question est : faut-il perdre le respect pour les libéraux qui décident d'adopter cette loi pour la raison mentionnée ci-dessus ? Faut-il admirer le fait qu'ils sont enfin en train de penser stratégiquement ? Ou devrions-nous les laisser languir dans l'enfer de leurs nobles idéaux plutôt que d'approuver une loi si moralement discutable ?

Le projet de loi est promu en ligne et à la télévision par cette vidéo [arabe], où des Libanais de différentes églises chrétiennes mentionnent leur religion et leur ville natale pour ensuite exprimer leur inquiétude sur le fait qu'ils ne se sentent pas représentés au parlement avec la loi électorale actuelle.

Dans les jours qui ont suivi, des parodies spirituelles de cette campagne sont apparues en ligne, avec des Libanais se déclarant des indices d'identité fantaisistes, partant de leur groupe sanguin jusqu'au fait d'être un hippie. Ne manquez pas la vidéo sur YouTube [ar] de Ali Zakaret, et celle de Karl Remark sur son blog [ar].

Des dictionnaires parlants pour les langues indigènes

samedi 26 janvier 2013 à 18:05

Entre le 7 et le 11 janvier 2013, douze promoteurs des langues indigènes ont convergé à la bibliothèque de Santiago au Chili, depuis toute l'Amérique latine, afin d'explorer le rôle central que peuvent occuper les technologies numériques dans la description et la renaissance de leurs langues natives, dans le cadre de l'atelier “Enduring Voices”.

Cet atelier organisé et parrainé par le projet Enduring Voices, fruit d'une collaboration entre le Living Tongues Institute et la National Geographic Society, a permis à ses participants de bénéficier d'une formation sur l'utilisation des outils numériques dans leur travail. L'un des participants, Rising Voices, a pour sa part animé un atelier sur l'utilisation des médias citoyens dans la promotion de l'utilisation des langues indigènes en ligne.

La principale activité de l'atelier a consisté à créer des Dictionnaires parlants. Cette plate-forme offre un dictionnaire en ligne multilingue interrogeable et contenant des clips audio enregistrés par des défenseurs de la langue collaborant actuellement actuellement avec le Living Tongues Institute.

Chacun des participants a reçu un Kit technologique adapté à leurs besoins actuels. Certains parmi eux ont reçu des ordinateurs portables, des enregistreurs audio-numériques, des appareils vidéo numériques, des trépieds, des casques avec atténuateur de bruit ainsi que des disques durs externes pour les besoins de leurs projets.

Participants recevant leurs kits technologiques.

L'instrument qui a joué le rôle le plus important dans la création du dictionnaire parlant était toutefois l'enregistreur audio. Chaque participant avait ainsi la possibilité d'enregistrer des clips audio en qualité numérique supérieure, pour les éditer ensuite à l'aide de logiciels libres comme Audacity. Les clips ainsi créés ont été indexés et transférés sur un serveur hébergé par l'université de Swarthmore, où ils ont intégré la base de données consignant le mot dans les langues indigènes, en anglais et en espagnol.

Espíritu Bautista et son fils Elmo enregistrant des clips audio de mots dans leur langue native, le Yanesha, pratiqué dans la région centrale de l'Amazone au Pérou.

L'atelier a donné lieu à neuf dictionnaires parlants supplémentaires, dans des langues comme le Mapudungun, Tsesungun, le Quechua Chanca, le Yanesha, le Miahuatec Zapoteco, le Mazahua, le Mam, le Pipil, le Besiro, et a permis d'enrichir un disctionnaire existant de la langue Ishír (Chamacoco).

Chaque participant est retourné dans sa communauté locale, doté des outils et des connaissances lui permettant de continuer à enrichir les dictionnaires parlants de nouveaux mots, munis du mandat d'explorer les meilleurs moyens de les exploiter dans les communautés.

Un ressortissant népalais arrêté en Grande-Bretagne, soupçonné de crimes de guerre

samedi 26 janvier 2013 à 16:20

(Billet d'origine publié le 4 janvier)

Appliquant la loi dite de “compétence universelle”, la police britannique a appréhendé un colonel de l'armée népalaise  dans une ville du East Sussex, en Grande-Bretagne. Le Népalais est accusé d'avoir commis des actes de torture au cours de la guerre civile qui a duré une dizaine d'années au Népal entre 1996 et 2006. L'ONU a recensé plus de 2500 cas de torture pendant le conflit au Népal, et ceci est probablement la première fois qu'un ressortissant népalais en soit accusé. La police britannique n'a pas divulgué l'identité de l'homme.

Bien que les détails de ce crime présumé n'aient pas été précisés, Scotland Yard (siège de la police métropolitaine en Grande-Bretagne) a fait la déclaration suivante :

Aujourd'hui des agents du Département de la Police Métropolitaine ont arrêté un homme suite à des allégations de torture commis pendant la guerre civile au Népal.

L'arrestation démontre sans équivoque qu'il est possible de poursuivre ces crimes en justice en Grande-Bretagne, quel que soit le lieu où ils ont été commis. Human Rights Watch (HRW) a déclaré : 

“L'arrestation en Grande-Bretagne, le 3 janvier 2013, d'un colonel de l'armée népalaise soupçonné d'actes de torture est un avertissement à tous ceux qui sont accusés de crimes graves au Népal, qu'ils ne pourront échapper indéfiniment à la justice.”

Brian Adams, directeur du HRW en Asie a ajouté :

“La décision britannique d'arrêter un officier de l'armée népalaise pour actes de torture commis au cours de la guerre civile sanglante au Népal est un pas important vers la mis en oeuvre de la convention  contre la torture de l'O.N.U. Les personnes résponsables de torture au Népal ne peuvent plus se présumer à l'abri de la justice en se cachant à l'étranger.”

Ceci a fait l'objet d'une large couverture médiatique par la BBC Nepal, qui dit, dans sa version en ligne:

L'enquête est conduite par la Counter Terrorist Command (Commandement Anti-Terroriste) qui a la responsabilité d'examiner les accusations de crimes de guerre et de violation des droits de l'homme.”

La guerre civile au Népal qui a coûté la vie à plus de 12 000 personnes a duré une décennie, prenant fin en 2006. Pendant cette période le pays a vu des milliers de cas de violations des droits de l'homme. Le bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de L'homme (OHCHR) a publié un rapport sur “le conflit au Népal de 233 pages dans lequel plus de 2500 cas de torture sont consignés.

Dans un courrier adressé au journal The Guardian de Londres, (ultérieurement partagé sur Facebook) le journaliste Kanak Mani Dixit, éditeur et rédacteur du Himal Southasian magazine  dit:

Cette arrestation dans le Sussex marque le début d'une “juridiction internationale” à l'encontre des criminels d'Etat et des insurgés qui ont détruit la société et l'économie du Népal entre 1996 et 2006. Le Haut- Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme confirme dans son “Rapport sur le Conflit Népalais” que pendant cette décennie, le peuple s'est vu infliger une violence extrême, allant de la torture et l'enlevement au viol et au massacre. La mise en application de cette “juridiction internationale” est également la conséquence du refus de la part des partis politiques et des maoistes de créer, au cours de ces cinq dernières années, une justice de transition crédible qui se soucie de justice véritable et de réconciliation authentique au sein du pays. Au contraire, le régime maoiste actuellement au pouvoir a accordé la grâce aux détenus accusés de meurtre, et annulé des centaines de procès à l'encontre des criminels accusés de crimes haineux. Les victimes restent sans recours.”

La BBC a annoncé la nouvelle avec cette dépêche qui a été partagée plus d'une centaine de fois sur Twitter:

@BBCBreaking: “Dans le Sussex, un homme de 46 ans est arrêté par des agents du contre-terrorisme, soupçonné d'avoir commis des actes de torture pendant la guerre civile au Népal”.

Chacun se demande pourquoi cette démarche a été entreprise par la police britannique, alors que plusieurs années se sont écoulées depuis la fin de la guerre civile. Selon The Independent:

Le colonel, dont le nom n'a pas été communiqué, a été appréhendé en vertu de l'article 134 de la loi de Justice Criminelle, qui stipule qu'un crime commis par un fonctionnaire d'Etat est répréhensible dans le monde entier.

C'est la première fois dans l'histoire du Népal que la juridiction universelle est employée afin d'arrêter un officier des forces de sécurité pour violations des droits de l'homme à l'étranger. Dans un poste sur Nepali blog, l'auteur a exprimé sa crainte de voir une augmentation du nombre de cas similaires en Grande-Bretagne :

Des milliers de Népalais résidant en Grande-Bretagne, dont un nombre significatif était probablement mêlé à la guerre civile. Si les allégations sont avérées et l'homme est reconnu coupable, quelles incidences cela aura-t-il sur d'autres personnes, actives pendant la guerre civile, et vivant à présent en Grande-Bretagne ?”

Dernière mise à jour: S'adressant au Himalayan Times, l'Ambassade du Népal en Grande-Bretagne a confirmé qu'il s'agissait du Colonel Kumar Lama de l'armée népalaise, actuellement en poste dans le cadre de la mission de paix au Soudan.L'officier a passé ses congés de fin d'année à Londres avec sa femme, infirmière de profession.

Un musée de la technologie grecque de l'Antiquité

samedi 26 janvier 2013 à 15:10

Une présentation à l'entrée du Musée de la technologie grecque de l'Antiquité,  Katakolon (Péloponnèse, Grèce . Photo  Drjwolfe, domaine public 

Vous êtes-vous jamais demandé comment le portail des temples grecs de l'Antiquité s'ouvrait automatiquement après les sacrifices sur l'autel ?
(more…)

Philippines : La loi contre la cyber-criminalité est dénoncée comme une “cyber loi martiale”.

samedi 26 janvier 2013 à 09:16

De plus en plus de voix s'élèvent pour critiquer la loi sur la prévention de la cyber-criminalité alors que les plaidoiries sur les pétitions contre la loi sont entendues à la Cour suprême depuis le 15 janvier 2012.

La loi controversée a été signée par le président Benigno “Noynoy” Aquino III en octobre dernier malgré d'importantes protestations et de sérieux doutes sur sa constitutionalité.

Quinze pétitions ont été déposées contre la loi l'an passé, ce qui a forcé la Cour suprême à émettre une ordonnance de restriction temporaire de 120 jours de son implémentation. La dite ordonnance expire le 6 février de cette année.

Des Anonymous se sont joints aux protestations contre la loi contre la cyber-criminalité. Photo de @chantaleco

Évoquant le fait que la législation sur la cyber-criminalité limite la liberté d'expression et est l'équivalent d'une “cyber loi martiale”, plusieurs critiques sont “montés aux barricades” et ont entrepris des actions en ligne et hors ligne pour l'abolition de la loi. Des pirates ont aussi vandalisé plusieurs sites du gouvernement la semaine dernière en protestation contre cette loi sur la cybercriminalité.
Selon eux, la loi augmenterait de manière significative la sanction pour la diffamation en ligne et donnerait au gouvernement un pouvoir écrasant et “draconien” pour réprimer les critiques du gouvernement et effectuer de la surveillance en ligne, comme c'est le cas pour un activiste de 62 ans qui luttait contre les activités minières et qui a été arrêté pour une publication ‘diffamatoire' qu'il a publié sur Facebook, en novembre 2012.

Les réactions sur Twitter

Les sites de réseaux sociaux sont devenus des lieux pour les publications, mèmes, et discussions animées contre la loi. Voici quelques une des conversations que l'on retrouve sur Twitter :

Une voiture de police a été ‘peinte' par des manifestants. Photo de @micaelapapa.

@tribong_upos:  Je suis pour la #loicontrelacybercriminalité, mais je suis contre le fait que les actes diffamatoires soient considérés comme des crimes, et contre les perquisitions sans mandat, et la collecte  d'informations sans autorisation.

@bisdakpride: L'internet est devenu un  lieu important pour que les personnes LGTB puissent exprimer en toute liberté leur genre et leurs droits sexuels mais cela ne doit pas se faire aux dépens d'autres personnes #nonalaloicontrelescybercrimes.

 

Alay Singing, un groupe d'artistes de l'Université des Philippines, a publié une Infographie sur les dangers de cette loi contre la cyber-criminalité.

La loi sur la ‘cyber liberté'

‘Mas Miserable' signifie ‘Plus misérable' en Filipino. La personne sur cette photo est le Président Aquino. Photo partagée par @venzie

Un tournant dans l'histoire législative des Philippines a été la création d'une “charte des droits et liberté sur nternet aux Philippines  (CDLI) écrite collaborativement (en anglais ‘crowdsourcing') . Cela est une proposition des citoyens du net comme une alternative à la loi contre les cyber-crimes.

Un jeune député du nom de Raymond Palatino, qui est aussi l'éditeur pour Global Voices Online en Asie du Sud-Est, a aussi soumis un projet de loi sur la liberté à la Chambre des communes en octobre 2012. Le projet de loi a été rédigé en concertation avec les citoyens du net, militants du Web, et experts juridiques et a été tenu à la faculté de droit de l'UP l'an passé.

Le Centre pour la liberté des médias et d'intervention (CLMI) a publié cette Question de la semaine suivante :  vaut-il mieux encourager le respect d'un cybercode d'éthique ou une loi contre la cyber-criminalité ? Voici quelques réactions à la question de la semaine proposée par le CLMI :

Alfie Smith: Il y a quelques aspects qui ont besoin d'être condamné par la loi comme l'exploitation sexuelle des enfants au pays et à l'étranger. Aussi les transactions commerciales douteuses… Le projet de loi est nécessaire mais pas dans sa présente forme, qui prévient la liberté d'expression.

 

Nonoy Espina: Il n'y a pas de doute à propos du besoin d'une loi sur la prévention des cybercrimes. Le problème avec celle que nous contestons c'est qu'elle cherche à classifier les abus d'atteinte à la liberté d'expression comme étant des crimes alors que ce qu'ils sont vraiment, c'est des manquements à l'éthique et aux bonnes manières. Personnellement, je vois cela comme étant délibéré, une partie des efforts, pas seulement d'une administration mais d'un système politique tout entier, connu pour son intolérance aux critiques, pour limiter la liberté de discours, comme le refus de passer la loi sur la liberté d'information. Malgré la vitesse à laquelle internet a évolué et la prolifération des site de réseaux sociaux, qui peut paraître écrasante, ils en sont en fait encore aux balbutiements et la (les) culture(s) et éthiques qui modèlent notre comportement en ligne commence à peine a évoluer.

Julius Mariveles: La loi est  à l'abus, spécialement avec le type de responsables gouvernementaux que nous avons, un nombre substantiel de ceux-ci sont des visages à deux face. De plus, la responsabilité doit venir par habitude et non être imposée.

Len Olea: Les journalistes, les citoyens du net ne doivent pas être punis pour exercer leur liberté d'expression et la liberté de presse. Un code d'éthique est plus que bienvenu.


E-VAW

 Rally against Anti-Cybercrime Law infront of the Supreme Court. By @CristinaTabbs

Un ralliement contre la loi contre la cybercriminalité devant la cour suprême. Par @CristinaTabbs

Pendant ce temps, deux femmes députées du Parti des femmes de Gabriela ont proposé des amendements à la loi contre la violence faites aux femmes et aux enfants (VAWC) pour inclure la E-VAW ou VAW, en utilisant l'information et les communications technologiques.

C'est en réponse à ceux qui justifient la loi contre les cyber-crimes comme étant nécessaire pour protéger les femmes et les enfants contre la prostitution en ligne, la pornographie, et les autres formes de violences sur internet.

“Kontra pa nga sa kababaihan ang Cybercrime Law na ginagamit ang maling depinisyon ng prostitusyon sa Revised Penal Code. Tinatrato nito ang prostituted women bilang mga kriminal, at hindi bilang mga biktima ng kahirapan at iba pang inhustisyang panlipunan,” said Gabriela Rep. Emmi de Jesus.

“La loi contre la cybercriminalité est même contre les femmes, de par sa définition erronée de la prostitution dans le nouveau Code Pénal. Il traite les femmes prostituées comme des criminelles et non comme des victimes de la pauvreté et d'autres injustices sociales,” a dit la représentante de Gabriela,. Emmi de Jesus.