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Les socialistes russes fêtent la Journée Internationale des Femmes avec des contre-pubs dans le métro

mercredi 8 mars 2017 à 19:49

Photo: Mouvement socialiste russe

Mardi, un jour avant que des millions d'hommes russes fassent pleuvoir les fleurs sur les femmes de leur vie pour la Journée internationale des femmes, les militant(e)s du Mouvement Socialiste Russe ont rompu avec les traditionnels bouquets pour placarder dans le métro de Saint-Pétersbourg de fausses publicités soulignant les problèmes des femmes tels que les violences domestiques, les inégalités de salaire et le harcèlement sexuel. Les affiches servaient aussi d'annonce pour une manifestation non autorisée prévue rue Malaîa Sadovaïa le 8 mars à 15 heures.

Selon le site web du mouvement, plus de 10.000 femmes meurent chaque année des suites de violences domestiques en Russie. Le groupe ne donne pas de références pour ce nombre, qui est cependant hautement crédible. En 2003, Amnesty International estimait même encore plus élevé le nombre de femmes ainsi tuées en Russie.

“Au lieu de créer des centres d'urgence et des abris, ou d'instaurer des mécanismes protecteurs comme les injonctions d'éloignement du domicile conjugal, l'Etat vient de décriminaliser la violence domestique”, écrivent en ligne les militantes.

Une de leurs “publicités” déployées dans le métro de Saint-Pétersbourg montrait une femme cachée derrière un bouquet de roses. Sur l'image, elle a un œil au beurre noir, et la légende dit : “les fleurs c'est tellement cliché !” En russe, l'expression joue sur le mot izbito, qui veut dire à la fois “rebattu” et, littéralement, “roué de coups”.

Photo: Mouvement socialiste russe

Les affiches des socialistes ont aussi visé les discriminations au travail, où les femmes russes gagnent en gros 30 pour cent de moins que les hommes. Les femmes se voient aussi interdire le droit à plus de 450 professions, comme, par exemple, conducteur de rame de métro. Dans cet esprit, une autre affiche montrait une femme mesurant son tour de taille, avec le slogan “Maigris ! Comme ton salaire”.

Photo: Mouvement socialiste russe

Une autre affiche traitait de la marchandisation, montrant une femme avec des annonces de rue de prostitution collées sur le visage, et le slogan “Sois belle ! On t'appréciera”.

Photo: Mouvement socialiste russe

Selon les militantes, cette image a été inspirée en partie par un scandale à la compagnie aérienne Aeroflot, que plusieurs salariées ont récemment accusée de discriminer les hôtesses plus âgées et plus corpulentes sur les lignes internationales — ce que qu'Aeroflot a totalement nié.

Si les socialistes de Saint-Pétersbourg ont réussi à faire quelques adeptes avec leur campagne du métro, elles en auront aussitôt besoin dans la bataille pour les droits et le respect des femmes en Russie.

Une publicité ouvertement sexiste pour des liens en plastique, parue le 8 mars.

Au moment même où ces progressistes dévoilaient mardi leurs affiches dans le métro, une entreprise locale de fabrication de liens plastiques publiait sur son site web un spot publicitaire montrant une femme en bikini ligotée, devenant bleue et dans l'incapacité de se libérer. L’URL de la publicité comporte les mots “Clara Zetkin brûle en enfer”, probable allusion à la marxiste allemande qui a contribué à la création de la Journée Internationale des Femmes il y a plus d'un siècle.

Les gouverneurs de la Fédération de Russie vous souhaitent une bonne Journée Internationale des Femmes

mercredi 8 mars 2017 à 18:38

Source: YouTube

Selon des sources au Kremlin, l'ordre est venu de tout en-haut : les gouverneurs russes devaient célébrer la Journée internationale des femmes avec “créativité”.

Le 7 mars, le journal Kommersant a rapporté que l'administration présidentielle avait donné instruction aux dirigeants des régions et républiques de la Russie de faire preuve de créativité dans leurs festivités du 8 mars, et le temps que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov batte le tambour pour démentir l'information, une poignée de gouverneurs s'étaient déjà mis en ordre de marche : si la plupart des chefs régionaux ont enregistré des vidéos assez fades souhaitant une bonne Journée internationale des femmes à leurs administrées, ou ont prononcé des allocutions lors de célébrations locales, quelques gouverneurs se sont un peu plus amusés grâce au décret supposé.

Valeri Chantsev, le gouverneur de la région de Nijni Novgorod, a enregistré une vidéo de “challenge mannequin” pour dire sa gratitude envers les femmes. Quoique. Vers la fin de la vidéo, Chantsev énonce que la femme “est un mystère et un secret derrière sept sceaux” mais que l'homme est “prêt à vous résoudre chaque jour”. Et de conclure : “Eblouissez ! Enchantez ! Inspirez ! Heureuse Journée Internationale des Femmes !”

Alexander Levinthal, le gouverneur de la République autonome juive, a eu un message légèrement plus valorisant dans ses félicitations enregistrées, pluie de pétales de roses et guitare factice à l'appui.

Дорогие женщины! Вы способны творить чудеса. Вы покоряете горные вершины и опускаетесь на морское дно. Вы сочиняете прекрасные симфонии и ставите мировые рекорды. Вы строите дома и разрушаете все преграды. Вы пишите гениальные романы и совершаете научные открытие. Вы для нас неиссякаемый источник вдохновения. И только ради вас мы становимся отважными героями и неисправимыми романтиками…

Chères femmes ! Vous savez réaliser des miracles. Vous escaladez les sommets des montagnes et descendez dans les profondeurs marines. Vous composez de magnifiques symphonies et établissez des records du monde. Vous construisez des maisons et brisez tous les obstacles. Vous écrivez des romans de génie et faites des découvertes scientifiques. Vous êtes pour nous une source inépuisable d'inspiration. Et ce n'est que grâce à vous que nous devenons des héros intrépides et d'incorrigibles romantiques…

Un haut responsable n'a pourtant à l'évidence pas été assez créatif pour complaire à l'ordre présidentiel : Igor Vassiliev, le gouverneur de Kirov, a plagié un poème qu'il a prétendu avoir écrit en l'honneur des femmes de sa région. En voici la strophe finale :

У нас и снег белее всех снегов
И я могу сказать вам без оглядки
В России все красивее всего
Но всех красивей женщины на Вятке!

Notre neige est la plus blanche de toutes les neiges
Et je peux vous le dire sans hésiter
En Russie, tout est ce qu'il y a de plus beau
Mais les plus belles femmes de toutes sont sur la Vyatka !

Mais comme l'a détecté le site web kirov-portal.ru, ce poème est une version à peine retouchée d'une œuvre d'Alexandre Voulykh, que Vassiliev avait lui-même partagée sur sa page VKontakte en 2014.

Voici le poème original de Voulykh :

У нас и снег белее всех снегов,
У нас и дождь сильнее всех по силе.
В России все красивее всего,
Но всех красивей женщины в России!

Notre neige est la plus blanche de toutes les neiges
Nos pluies sont les plus puissantes
En Russie, tout est ce qu'il y a de plus beau
Mais les plus belles femmes de toutes sont en Russie !

Mais la créativité n'était pas l'apanage des seuls gouverneurs : Poutine lui-même s'y est mis, citant un poème de Konstantin Balmont dans une déclaration publiée aujourd'hui :

Женщина – с нами, когда мы рождаемся,
Женщина – с нами в последний наш час.
Женщина – знамя, когда мы сражаемся,
Женщина – радость раскрывшихся глаз.

Une femme est avec nous quand nous naissons,
Une femme est avec nous à notre dernière heure.
Une femme est notre étendard quand nous combattons
Une femme est la joie des yeux qui s'ouvrent.

Russie : une fillette de trois ans serait mourante parce que sa mère nie l'existence du sida

mercredi 8 mars 2017 à 17:08

Pixabay

À Tioumen, une ville située à quelque 2100 km à l'est de Moscou, une fillette de trois ans serait en train de mourir du sida. Malheureusement pour l'enfant, sa mère, Julia Yakovleva, nie l'existence du virus de l'immunodéficience humaine et estime au contraire que la maladie de sa fille résulte des complications de la vaccination contre l'hépatite B.

Pour cette raison, la fillette n'a reçu aucun traitement antirétroviral et sa vie est aujourd'hui gravement menacée.

Le 2 mars, Julia Yakovleva a demandé de l'aide de façon anonyme sur le réseau Vkontakte à un groupe qui nie l'existence du VIH. Elle s'est décrite comme une femme atteinte du VIH qui n'a jamais accepté de traitement médical pour cette condition.

Elle raconte avoir donné naissance il y a trois ans à une fille qui, vers l'âge de dix-huit mois, est tombée malade et a soudainement « cessé de grandir ». Aujourd'hui, l'enfant « ne s'assoit pas et ne bouge pas », écrit-elle.

Le mois dernier, sa fille aurait été hospitalisée pour anémie et malnutrition. Les médecins lui ont diagnostiqué plusieurs maladies graves : lésions pulmonaires, infection fongique, virus d'Epstein–Barr et cardite, tous des signes d'une infection par le VIH à un stade avancé.

Julia Yakovleva déclare qu'elle a ensuite autorisé les médecins à effectuer un test de dépistage du VIH auprès de sa fille, « afin qu'ils cessent leur harcèlement ». Le test s'est avéré positif.

Quoiqu'il en soit, la mère affirme s'en tenir à l'ostéopathie et aux remèdes homéopathiques. Elle est même allée chercher de l'aide auprès d'Olga Kovekh, une négationniste du VIH tristement célèbre qui se fait passer pour un « médecin-thérapeute ». Selon Olga Kovekh, les systèmes immunitaires et nerveux de la fillette de trois ans ont été « endommagés » par les antibiotiques prescrits par les médecins et par le vaccin contre l'hépatite.

Julia Yakovleva, qui n'écrit plus sous couvert de l'anonymat, a remercié Olga Kovekh pour avoir partagé son expertise.

Ce sont les « Dissidents du VIH/SIDA et leurs enfants », un groupe sur Vkontakte qui traque les gens qui nient l'existence du VIH et du SIDA, qui ont d'abord attiré l'attention sur l'histoire de Julia Yakovleva en s'adressant directement à elle dans un message pour la mettre en garde contre les conseils d'Olga Kovekh.

Julia Yakovleva n'a cependant pas apprécié le message et a demandé à ne plus être dérangée.

En Russie, le fait de refuser délibérément à un enfant souffrant d'une maladie chronique un traitement qui pourrait lui sauver la vie est un motif suffisant pour perdre son autorité parentale.

Selon Elena Orlova-Morozova, médecin-chef au Centre de lutte contre le sida de Russie, les parents qui nient l'existence du VIH sont conscients qu'ils peuvent enfreindre la loi et prennent souvent des mesures pour éviter l'attention des autorités, soit en restant à l'écart des centres de lutte contre le VIH, soit en acceptant les médicaments antirétroviraux prescrits par les médecins, mais sans jamais les donner à leurs enfants.

« Nous avons eu un cas où les parents ont fui en Ukraine avec leur enfant, après notre alerte aux services sociaux », raconte Orlava-Morozava au site de nouvelles Znak.com.

D'après les « Dissidents du VIH/SIDA et leurs enfants », au moins 60 mineurs sont décédés en Russie ces dernières années des suites d'une infection par le VIH non traitée. Treize de ces décès concernent des enfants de moins de dix ans.

L'organisation à but non lucratif « AIDS.Center », fondée il y a un an par le journaliste Anton Krasovsky, a lancé un appel à Anna Kuznetsova, commissaire aux droits de l'enfant en Russie, pour demander à son bureau d'enquêter sur l'affaire Yakovleva.

Amateurs d'art japonais, le Metropolitan Museum de New York a 300.000 cadeaux pour vous

mardi 7 mars 2017 à 22:19
猿若町芝居の図 Picture of the Theatres in Sakai Cho

Utagawa Hiroshige, “Image des théâtres de Sakai Cho (猿 若 町 芝 居 の 図)”. Crédit: Metropolitan Museum of Art, collection H. O. Havemeyer, legs de Mme H. O. Havemeyer, 1929.

Le Metropolitan Museum of Art de New York, connu des habitants de la ville simplement comme “le Met”, a rendu disponible dans le domaine public plus de 300.000 images d'œuvres d'art et autres objets culturels se trouvant dans sa collection, pour une utilisation sans restriction. Global Voices a écrit [fr] à ce sujet le mois dernier.

Selon le Met:

Le 7 février 2017, le Metropolitan Museum of Art a mis en place une nouvelle politique appelée Open Access, qui permet d'afficher gratuitement des images d'œuvres d'art qu'elle estime être du domaine public pour un usage largement et librement accessible et sans frais, sous la désignation Creative Commons Zéro (CC0).

Tout le monde peut utiliser ces images des oeuvres d'art dans n'importe quel but, à condition de créditer le donateur original, ainsi que le Met.

La collection du Met comprend de vastes quantités d'images d'art japonais du domaine public. Pour trouver exactement ce que vous voulez, vous pouvez rechercher par le nom de l'artiste, tel que le graveur sur bois Utagawa Hiroshige [fr].

La façon la plus simple de voir la collection, cependant, est d'explorer selon le type d'objet, la date et la période.

Par exemple, la collection comprend des images de poterie, de céramique et de sculpture japonaises datant d'au moins 2000 ans, y compris cette sculpture du 5ème siècle.

"Sculpture Haniwa en terre cuite creuse représentant un anglier aux pieds liés (埴 輪 猪 像), Metropolitan Museum of Art, collection d'Art asiatique de Harry GC Packard don de Harry GC Packard, et achat des fonds Fletcher, Rogers, Harris et Louis V. Bell, legs de Joseph Pulitzer et don d'Annenberg Fund Inc., 1975.

“Sculpture Haniwa en terre cuite creuse représentant un sanglier aux pieds liés (埴 輪 猪 像), Metropolitan Museum of Art, collection d'Art asiatique de Harry GC Packard don de Harry GC Packard, et achat des fonds Fletcher, Rogers, Harris et Louis V. Bell, legs de Joseph Pulitzer et don d'Annenberg Fund Inc., 1975.

Cette sculpture “haniwa” d'un guerrier en armure date à peu près de la même époque.

"埴輪武装男子像<br /> "Sculpture Haniwa en terre cuite creuse représentant un guerrier Le Metropolitan Museum of Art, collection d'Art asiatique de Harry GC Packard don de Harry GC Packard, et achat des fonds Fletcher, Rogers, Harris et Louis V. Bell, legs de Joseph Pulitzer et don d'Annenberg Fund Inc., 1975.

“埴輪武装男子像
“Sculpture Haniwa en terre cuite creuse représentant un guerrier Le Metropolitan Museum of Art, collection d'Art asiatique de Harry GC Packard don de Harry GC Packard, et achat des fonds Fletcher, Rogers, Harris et Louis V. Bell, legs de Joseph Pulitzer et don d'Annenberg Fund Inc., 1975.

La collection contient de nombreux trésors, tels que ce relief datant de 1.300 ans de la période japonaise Asuka, lorsque le bouddhisme a été adopté pour la première fois dans le pays.

"Relief d'un carreau avec la triade bouddhiste, deuxième moitié du 7ème siècle. Japon, période d'Asuka (538-710)." Le Metropolitan Museum of Art de New York, la collection Mary Griggs Burke, don de la Fondation Mary et Jackson Burke, 2015.

“Relief d'un carreau avec la triade bouddhiste, deuxième moitié du 7ème siècle. Japon, période d'Asuka (538-710).” Le Metropolitan Museum of Art de New York, la collection Mary Griggs Burke, don de la Fondation Mary et Jackson Burke, 2015.

Il y a des exemples de sculpture de presque chaque période de l'histoire japonaise. Ces statues de six des douze «généraux célestes» ( Jūni shinshō , 十二神 将) illustrent le style baroque très détaillé typique de la période de Kamakura du 14ème siècle.

"Six des Douze Généraux Divins (Jūni shinshō, 十二 神 将 の 内)". Le Metropolitan Museum of Art, collection Mary Griggs Burke, don de la fondation Mary et Jackson Burke, 2015.

“Six des Douze Généraux Célestes (Jūni shinshō, 十二 神 将 の 内)”. Le Metropolitan Museum of Art, collection Mary Griggs Burke, don de la fondation Mary et Jackson Burke, 2015.

La collection comporte également des exemples de rouleaux japonais, tels que ce mandala d'encre avec Rāgarāja [fr] comme figure centrale, datant du 11ème siècle pendant la période de Heian.

"Aizen Mandala (愛 染 曼荼羅)." Le Metropolitan Museum of Art, Collection Mary Griggs Burke, Don de la Fondation Mary et Jackson Burke, 2015.

“Aizen Mandala (愛 染 曼荼羅).” Le Metropolitan Museum of Art, Collection Mary Griggs Burke, Don de la Fondation Mary et Jackson Burke, 2015.

Il y a aussi beaucoup de pièces uniques et exceptionnelles dans la collection. Ici, c'est un sanctuaire portatif datant de 1620 pendant la période japonaise d'Edo. Le sanctuaire est destiné à transporter une statue Kannon (Batō) à tête de cheval.

"Sanctuaire portable avec Kannon à tête de cheval (厨子 入 馬頭 漢 音 坐像)." The Metropolitan Museum of Art, Achat, cadeaux des Amis des arts d'Extrême-Orient, 1985

“Sanctuaire portable avec Kannon à tête de cheval (厨子 入 馬頭 漢 音 坐像).” The Metropolitan Museum of Art, Achat, cadeaux des Amis des arts d'Extrême-Orient, 1985

La collection comprend également des œuvres d'art plus récentes, y compris de la période japonaise Meiji, qui a coïncidé avec l'ère victorienne en Occident. Le triptyque représente une scène de la guerre russo-japonaise [fr].

"Une scène de guerre sino-japonaise, L'Acte splendide du brave soldat Shirakami." Metropolitan Museum of Art, don de Lincoln Kirstein, 1959.

“Une scène de la guerre sino-japonaise, L'Acte splendide du brave soldat Shirakami.” Metropolitan Museum of Art, don de Lincoln Kirstein, 1959.

Ce porte-bébé en tissu fait partie de la collection de textiles japonais du Met et date de l’ère Taisho [fr] pendant et après la Première guerre mondiale:

"Porte-bébé, période Taishō (1912-26)." Metropolitan Museum of Art, Fonds de divers donateurs, 1981.

“Porte-bébé, période Taishō (1912-26).” Metropolitan Museum of Art, Fonds de divers donateurs, 1981.

La collection inclut des images de calligraphie japonaise, comme ce rouleau de Seigan Soi, qui a vécu de 1588 à 1661, pendant la période d'Edo.

"清巌宗渭 地獄, Hell." Metropolitan Museum of Art, don de Sylvan Barnet et William Burto, en l'honneur de Setsu Isao, 2014. "清 巌 宗 獄渭, Hell."

“清巌宗渭 地獄, Hell.” Metropolitan Museum of Art, don de Sylvan Barnet et William Burto, en l'honneur de Setsu Isao, 2014. “清 巌 宗 獄渭, Hell.”

Bientôt aux USA, des alertes sur smartphones pour les rafles d'immigrants

mardi 7 mars 2017 à 21:11

‘RedadAlertas’, l'appli qui vous dit où il y a des rafles contre les immigrants. Crédit : Avec l'aimable autorisation de Conexión Migrante

Cet article de David Leveille initialement paru sur PRI.org le 28 février, 2017 est republié ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu entre PRI et Global Voices.

¡No abra la puerta! N'ouvrez pas la porte !

Tel pourrait être le conseil n° 1 de leurs défenseurs aux 11 millions estimés d'immigrants sans papiers vivant aux Etats-Unis, dont beaucoup craignent d'être expulsés. Si la police frappe à la porte sans mandat approprié, les résidents américains ont le droit de ne pas ouvrir leur porte.

Un préavis de descente d'agents de l'immigration sur un lieu de travail sera certainement utile aussi.

Il existe désormais une appli pour ça, consacrée aux immigrants hispanophones sans papiers. Elle s'appelle “RedadAlertas” — ‘RafleAlertes’.

“En fait, elle ne fonctionne pas encore, elle est en cours de développement”, indique le développeur de logiciels Celso Mireles, qui vit en Arizona. “En l'état actuel, le mode de fonctionnement que nous voulons est que les gens puissent s'inscrire pour les alertes de rafles près de chez eux, avec un autre groupe de gens qui servira à signaler et vérifier les alertes.”

Mireles est membre d'une équipe de développeurs open-source, de militants des technologies et de bénévoles qui ont créé cette appli de crowdsourcing.

Le projet RedadAlertas est né de plusieurs années de discussions entre personnes engagées dans le travail sur les droits des immigrants. “Nous faisions du brainstorming sur l'aide que peut apporter la technologie aux sans-papiers, et ceci est l'une des idées qui a émergé de cette conversation”, explique Mireles.

L'appli est centrée sur l'identification des points de contrôle de l'immigration et les possibles descentes sur les lieux de travail. Mireles anticipe que cette sorte de rafles devienne plus fréquente.

Un décret de janvier du Président Donald Trump demande l'embauche de 10.000 agents d'immigration supplémentaires. Au moins un projet de note de la Maison Blanche, obtenu et rendu public par Associated Press, a montré que le Department of Homeland Security (le Ministère de l'Intérieur) envisageait le déploiement de 100.000 hommes de la Garde Nationale pour appréhender des millions d'immigrants sans papiers dans 11 États des USA. (La Maison Blanche a démenti l'article.) Une stratégie qui comporterait vraisemblablement des descentes dans des lieux de travail comme les usines et exploitations agricoles employant des ouvriers migrants, et des coups de balai dans les lieux de rassemblement de journaliers. Pourraient s'y ajouter des barrages routiers où les automobilistes sont requis de montrer leur permis et une pièce d'identité pour passer. Mireles croit possible que des agents d'immigration mènent des “rafles en patrouillant à pied les quartiers”.

“C'est sans précédent aujourd'hui, mais je pense qu'il se produit un tas de choses sans précédent”, dit-il. “Ceci prépare en réalité une escalade beaucoup plus importante dans l'oppression des immigrants sans-papiers aux USA”.

Mireles ne veut pas pour autant que les gens aient peur. Ce qu'il veut, c'est que l'information dans l'appli fasse le contraire. Elle n'alertera par exemple pas sur des descentes de police à domicile individuelles où les agents sont à la porte. Ce ne serait pas utile, dit-il, et “ne servirait probablement qu'à accroître la peur dans la communauté, que cette appli veut au contraire apaiser”.

Il pourrait aussi y avoir un risque juridique à développer des outils logiciels qui permettraient à des immigrants sans papier d'échapper à la loi ou faire obstacle à l'action de la police. Mais jusqu'à présent, dit Mireles, les développeurs n'ont pas reçu de plaintes.

“Personne de l'ICE [la police de l'Immigration et des Douanes] ne m'a contacté et des avocats bénévoles participent en ce moment, qui possèdent l'expertise juridique en matière de questions de vie privée et de légalité, je pense donc que nous cadrons bien avec la loi”, explique-t-il.

Les utilisateurs sont déjà impatients de télécharger l'appli, dit Mireles. D'aucuns ont souhaité que les alertes aux rafles soient disponibles en d'autres langues que l'espagnol, pour êtres utiles au plus d'immigrants possible. Environ 13 % des immigrants sans papiers proviennent de pays d'Asie, selon les estimations de l'Institut des politiques migratoires. RedadAlertas invite des traducteurs bénévoles à aider à élargir l'accès. Et le logiciel est open-source.

“La technologie avance très vite, et cela m'intéresse d'apporter ce type d'énergie au mouvement des droits des immigrants. On entend un tas de choses comme, ‘Oh, vous savez, les immigrants sans papiers détestent se mettre à la technologie’, et, ‘Il faut penser à l'accessibilité’. C'est peut-être partiellement vrai, mais des études montrent aussi que, par exemple, le marché latino fait partie des adeptes précoces”, dit-il.

“Évidemment on voit déjà la police user de technologies comme les IMSI catchers pour brouiller les communications dans les manifestations pacifiques”, dit Mireles. Mais les activistes ont l'habitude de s'adapter. “Je pense que nous essayons d'en être conscients en tant que développeurs et nous nous efforçons simplement de concevoir les outils pour qu'ils ne mettent pas en danger et ne se bornent pas à créer une jolie cible tentante à infiltrer par les agents publics”.