PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

La violence invisible de la cyberguerre dans la révolution des parapluies à Hong Kong

mercredi 22 octobre 2014 à 22:56
Protesters face tear gas in Hong Kong, Sept. 28, 2014. Photo by 海彥, released to public domain by Voice of America.

À Hong Kong, les manifestants affrontent des tirs de gaz lacrymogène, le 28 septembre 2014. Photo de 海彥, dans le domaine public par Voice of America.

Cet article a été écrit par Oiwan Lam et initialement publié en chinois le 6 octobre 2014 sur la plateforme de médias citoyens inmediahk.net. Il a été traduit en anglais par Loki Chu et Ronald Yick et republié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenus.

Le conflit qui oppose citoyens et autorités gouvernementales sur la question électorale à Hong Kong s'est exprimé, non seulement par des sit-in dans toute la ville, mais aussi par des attaques visant les sites de médias indépendants et les plateformes d'organisation de la société civile, qui ont atteint depuis le 27 septembre [et début octobre] des proportions jusque-là inconnues.

Ces attaques demeurent pour l'instant largement ignorées de la presse traditionnelle, bien que presque tous les principaux médias citoyens en faveur de la démocratie en aient été les victimes au cours des dix derniers jours.

Le 27 septembre, peu de temps après l'occupation par les étudiants de la Civic Plaza, siège du gouvernement de Hong Kong, plusieurs sites web pro-démocratiques indépendants, comme Passion Times, Post852, HKDash et inmediahk.net, ont été les cibles d'attaques répétées par des hackers qui les ont rendus particulièrement instables. Certains sites sont restés hors ligne de longs moments. Même le site officiel du groupe de citoyens à l'origine du gigantesque sit-in, Occupy Central with Love and Peace (OCLP), s'est retrouvé hors ligne pendant plus de deux jours suite à des actes de piratage.

Le fonctionnement de sites et d'organisations en faveur du pouvoir a également été perturbé par l'organisation de hackers “Anonymous Asia”. Par exemple, le site Internet de la Democratic Alliance for the Betterment of Hong Kong (DAB), un parti politique favorable à Pékin, a été paralysé pendant près de deux jours et le portail d'information du gouvernement de Hong Kong est demeuré inaccessible pendant une douzaine d'heures. Toutefois, ces sites proches du pouvoir ayant une grande influence sur les médias traditionnels, leurs problèmes ne les ont pas empêchés de continuer à diffuser leur message.

Cette cyberguerre a un impact destructeur sur les sites citoyens indépendants, au budget et au personnel limités. Les attaques ont affecté leur capacité à faire circuler les informations concernant l'actualité des manifestations, rendant plus difficile l'établissement d'un consensus sur la stratégie et l'orientation de la campagne.

Ces attaques puissantes n'ont pas seulement ciblé les serveurs web des sites de médias indépendants ; elles visaient aussi des contenus spécifiques dans leurs bases de données, ainsi que dans le système de nom de domaine (DNS).

Inmediahk.net est confrontée à une série d'attaques

En une semaine, la plateforme de médias indépendants inmediahk.net a fait face à des attaques d'une ampleur sans précédent. Le 27 septembre, le temps de réponse du serveur n'a cessé de croître et le serveur s'est retrouvé plusieurs fois hors ligne. Les rédacteurs ne pouvaient pas publier de nouveaux contenus sur le site et ont donc dû poster des articles entiers sur la page Facebook. Une équipe technique a été constituée le lendemain matin. Elle s'est occupée de la migration du serveur, a mis en place un service de CloudFlare pour protéger les serveurs DNS, ce qui a permis de régler, pour un temps seulement, le problème d'attaque par requêtes HTML.

Le 3 octobre, les attaques ont passé la vitesse supérieure. Le site web s'est mis à recevoir 60 MB de requêtes par seconde. D'après le service Google Pagespeed, la largeur de bande entrées-sorties a atteint les 12 GB, soit près de 24 fois le niveau quotidien habituel de 500 MB. Il a fallu ajouter de la mémoire RAM pour augmenter la vitesse du CPU.

DNS report from Cloudflare.

Rapport DNS de Cloudflare.

Le 4 octobre, en plus des attaques venant d'adresses IP étrangères, on a repéré une attaque provenant d'une adresse IP de Hong Kong. Entre le début de l'attaque et le 6 octobre au matin, un total de 2 300 000 requêtes ont été envoyées de cette adresse locale. Le serveur DNS recevait 10 millions de requêtes par heure, amenant le temps de réponse à 461 millisecondes (contre environ 20 à 50 millisecondes pour un serveur DNS à la vitesse normale.) L'équipe technique a dû mettre à niveau le serveur DNS du site et contacter CloudFlare pour résoudre le problème de délai de réponse aux requêtes DNS. De plus, certaines des attaques visaient la base de données, par exemple les visites liées aux mots-clés « mouvement social » étaient interceptées et bloquées. La largeur de bande entrées-sorties est brusquement passée à 40 GB, soit 80 fois plus qu'avant l'attaque.

The bandwidth of inmediahk.net surged to 40 billion on Oct. 3, according a Google pagespeed report.

Selon ce rapport Google pagespeed, la largeur de bande d'inmediahk.net a connu un pic à 40 milliards le 3 oct.

Le 5 octobre, les attaques ont commencé à émaner de plusieurs pays voisins comme la Chine, la Corée du Sud et le Vietnam. Les hackers se sont également attaqués à l'application web en add-on utilisée par le système de gestion de contenu d'inmediahk, rendant le site très instable. Le 6 octobre, les hackers ont utilisé une méthode d'attaque DDoS récente appelée http flood pour attaquer le serveur, qui rend difficile pour un système de défense normal de distinguer les visites résultant d'une navigation normale des attaques malveillantes.

Depuis le 27 septembre, l'équipe technique a surveillé le statut du site web en permanence et a cherché à personnaliser les méthodes de défense afin de repousser les attaques.

Les médias traditionnels gardent le silence sur cette cyberguerre

Dans cette cyberguerre, plusieurs sites d'informations indépendants ainsi que celui de l'OCLP ont subi des attaques prolongées et ont été mis hors ligne. Les intentions des attaquants sont clairs : détruire le flux d'informations du mouvement. Pendant ce temps, les grands médias, témoins des problèmes des sites citoyens, sont restés muets, sans une seule enquête ou mention du sujet. C'est peut-être un signe que les cyberattaques sont considérées comme habituelles et donc pas dignes de l'attention des médias. Mais c'est une évolution très inquiétante pour la liberté d'expression à Hong Kong.

Les contre-attaques menées par Anonymous Asia n'aident pas la cause de la démocratie

En représailles contre les violences policières à l'encontre des manifestants pacifiques, Anonymous Asia a lancé des attaques contre plusieurs sites Internet dépendant du gouvernement de Hong Kong et des groupes politiques pro-Pékin. Le 3 octobre, les collectifs de hackers ont rendu indisponible le site du DAB [parti pro-Beijing] et ont pris pour cible d'autres sites du gouvernement de Hong Kong ou en faveur du pouvoir. Le portail d'informations du gouvernement a connu de brèves interruptions de service le 4 octobre.

Si certains ont réagi favorablement aux agissements d'Anonymous Asia, cette contre-attaque aurait plutôt tendance à desservir la cause de la démocratie à Hong Kong. Les groupes pro-Pékin et le gouvernement de Hong Kong dépendent essentiellement des journaux télévisés et des chaînes de télévision pour leurs communiqués de presse et des journaux imprimés favorables à Pékin pour la diffusion de leurs opinions : les coupures en ligne n'ont donc guère d'effet. Au contraire, cette déclaration de cyberguerre par Anonymous Asia semblent avoir démultiplié les attaques contre les sites d'information indépendants depuis le 3 octobre.

Contrairement au silence relatif qui a entouré les attaques visant les sites pro-démocratiques et indépendants, les attaques d'Anonymous Asia contre le DAB et le portail d'information du gouvernement ont été mentionnées dans plusieurs journaux grand public, ce qui a participé à donner une image négative du mouvement OCLP. Dans la matinée du 6 octobre, la police a arrêté cinq personnes liées aux attaques d'Anonymous Asia. Elles pourraient être accusées d'avoir utilisé un ordinateur dans un but criminel ou délictueux.

Tandis que le gouvernement et le camp en faveur du pouvoir ont à leur disposition des ressources publiques et même la police pour lutter dans cette cyberguerre, les médias citoyens n'ont pas d'autre possibilité que résister seuls face à ces attaques. Les raisons de leur survie dans cet environnement de plus en plus hostile sont la prise de conscience que les plateformes indépendantes en ligne constituent un élément essentiel dans une société libre et le dur travail de leurs équipes techniques. Sans l'appui des citoyens soucieux de préserver la liberté d'expression et la démocratie, les sites citoyens indépendants ne seront pas à même de faire face à ce niveau de harcèlement technique au long terme.

Bonne nouvelle pour les Russes : le portail d'information ‘Meduza’ est enfin là !

mercredi 22 octobre 2014 à 22:16
Mosaic floor in a tepidarium of the Roman era. Museum of Sousse, Tunisia. Photo by Ad Meskens, CC 3.0.

Sol en mosaïque d'un tepidarium de l'époque romaine. Musée de Sousse (Tunisie). Photo Ad Meskens, CC 3.0.

Croisement entre agrégateur d'actualités et information indépendante, Meduza est ce qui est arrivé de mieux ces derniers temps dans le journalisme russe sur Internet. L'intérêt de ce site web vient aussi du fait qu'il n'est même pas situé en Russie : le siège de Meduza est à Riga, en Lettonie, où quelque 18 expatriés de Lenta.ru se sont établis, après avoir rompu leurs amarres cosmopolites avec Moscou. Le projet est l'invention de Galina Timchenko, l'ex-rédactrice en chef de Lenta.ru, réduite au chômage par l'article de trop sur les événements de Kiev vus du côté des nationalistes ukrainiens.

Le caractère hybride de Meduza, agrégateur et producteur fait que la méthodologie de ce site provoque la curiosité. La semaine dernière, le cofondateur de Meduza, Ivan Kolapkov, a expliqué à RuNet Echo comment Meduza produit son contenu.

«Медуза» будет агрегировать новости и лучшие тексты на русском языке из самых разных источников — от государственных информагентств и газет до сайтов некоммерческих организаций и блогов (мы будем производить и свой собственный контент). Понятно, что прямой агрегации твитов быть не может — их сложнее всего проверять, они не обладают достаточной полнотой, но не мониторить их нельзя. А вот посты из фейсбука и «Вконтакте» нам, конечно, очень интересны — сами по себе. В некоторых ситуациях это уже готовый продукт.

Статус источника для «Медузы» совершенно неважен. Важны качество и достоверность. В этом, собственно, идея — искать и находить в русском интернете must reads: новости и тексты, без которых нельзя понять, что происходит сегодня в стране и мире.

Meduza agrégera les informations et les meilleurs textes en russe à partir de toutes sortes de sources—depuis les agences d'information et journaux d'Etat jusqu'aux sites des organisations non-commerciales et des blogs (nous produirons aussi notre propre contenu). Naturallement, l'agrégation directe de tweets n'est pas possible : ils sont les plus difficiles à vérifier, ils manquent d'épaisseur et on ne peut pas les surveiller, mais on ne peut pas ne pas les suivre. Quant aux posts sur Facebook et Vkontakte eux-mêmes ils nous intéressent évidemment beaucoup. Dans certaines situations ils sont prêts à être republiés directement.

Le statut de la source n'a aucune importance pour Meduza. Ce qui compte, c'est la qualité et la validité. En somme, l'idée est de chercher et trouver sur l'internet russe les “must reads” [Ndt : en anglais dans le texte ; "à lire absolument"] : les informations et textes sans lesquels on ne peut pas comprendre ce qui se passe aujourd'hui en Russie et dans le monde.

Ivan Kolpakov, Facebook.

Identifier ce qui est “à lire absolument” est plus un art qu'une science, et distingue Meduza de projets existants de RuNet comme MediaMetrics.ru et le service d'agrégation de tweets de TJournal.ru, qui sélectionnent à l'aide d'algorithmes automatisés les articles et tweets “les plus discutés et partagés” de l'internet russe. Kolapkov indique que la méthodologie de Meduza veut apporter aux lecteurs un “salaire vivant d'information” (une expression qu'il trouve plus heureuse en russe que traduite).

Это правда должны быть лучшие тексты — эксклюзивы, расследования, аналитика и репортажи, связанные с текущей повесткой; тексты-события, сами формирующие повестку; выдающаяся публицистика. Посмотрели «Медузу» — и знаете, о чем все говорят, и ничего не пропустили.

Il faut vraiment que ce soient les meilleurs textes : exclusivités, enquêtes, analyses et reportages liés à l'actualité ; les textes-événements saillants de ce qui se publie. Regardez Meduza et vous savez ce dont tout le monde parle sans rien laisser passer.

Le site est opérationnel depuis moins de 24 heures, mais Meduza a déjà son petit groupe de passionnés. L'entreprise et beaucoup de ses animateurs sont extrêmement actifs sur les réseaux sociaux, surtout Instagram, sur lequel ils publient des photos de leurs bureaux à Riga, peuplés par une troupe de jeunes journalistes intrépides. Début octobre, Sultan Suleimanov, l'un des sept rédacteurs en chef de contenu du site, a publié un photo-reportage sur les nouvelles piaules de Meduza, où tous travaillent sur des Macs à peine sortis des cartons et où les bureaux sont séparés par des cloisons de verre poli.

“Nous essayons de construire ici un ‘petit Moscou',” nous a dit Kolapkov. Et jusqu'à présent, ça marche. “L'équipe a bien accepté le déménagement à Riga”, dit-il. “S'il avait fallu nous délocaliser, disons en Ouzbékistan, je ne crois pas que ç'aurait été un problème insurmontable non plus”.

La Lettonie a beau être à plus de 700 kilomètres, les détracteurs moscovites de Meduza ont déjà commencé les propos infamants. Au début du mois, le site d'information ami du régime Ridus.ru a publié un article attaquant le projet, insinuant qu'il est pro-nazi et financé par l'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkosvki (qui y a investi à ses débuts, puis s'est retiré, indique Meduza). L'article de Ridus va jusqu'à recycler un jeu de mots du blogueur pro-Kremlin Konstantin Rykov sur le nom “Meduza,” à la fois personnage de la mythologie grecque et animal, qui désignerait aussi en argot russe les parties intimes féminines, selon certains internautes.

Kolapkov dit son équipe prête à ce genre de tracasseries, qu'il voit comme le crachin avant la “tempête de merde”. A côté de son financement secret et de ses bureaux hors de Russie, Meduza possède une troisième arme contre le type de répression qui a brisé l'indépendance de Lenta.ru : il est taillé sur mesure pour les applis mobiles sur iOS et Androïd.

Depuis deux ans, le Kremlin développe des moyens de plus en plus sophistiqués pour blacklister les sites internet considérés comme extrémistes ou illégaux pour d'autres raisons. Pour l'instant, la liste des sites d'information interdits reste brève, mais Meduza pourrait se trouver dans le collimateur des autorités pour peu qu'il devienne un grand succès ou sorte un scoop particulièrement ravageur.

Meduza.io, now up and running.

Meduza.io est opérationnel.

Andreï Soldatov, un journaliste russe d'investigation et spécialiste des services de sécurité, a dit à RuNet Echo ne pas connaître les moyens techniques d'interdire des applis mobiles en Russie. “Le problème ne peut être résolu que par les ‘moyens administratifs,’” dit-il, “c'est-à-dire, la pression directe sur les compagnies comme Apple.”

Mais le Kremlin n'a pas besoin d'affronter directement la Silicon Valley, ajoute Soldatov. Meduza reste vulnérable à la censure par Deep packet inspection (DPI) ou Inspection des paquets en profondeur, qui peut affecter les applis mobiles sans avoir à interagir avec les gestionnaires des magasins d'applis d'Apple ou Google. Intercepter les données de cette façon requiert cependant un équipement coûteux actuellement hors de portée de nombreux FAI russes. Et si les autorités russes forcent les fournisseurs d'accès internet à investir dans des capacités DPI, il existe des outils spéciaux, comme Psiphon, “développés spécifiquement pour les pays à régimes répressifs, pour rendre les applis mobiles, comme la BBC et Radio Free Europe, accessibles”, explique Soldatov.

Les efforts des censeurs russes pour contrôler l'accès à Meduza iront probablement de pair avec l'intérêt du public pour l'entreprise. Pour l'instant en tous cas, le site se porte bien, convivial pour les lecteurs, à l'abri des formes usuelles de censure, et prêt à faire des vagues.

Découvrez les personnalités de la Révolte des Parapluies avec les “M. et Mme de Hong Kong”

mercredi 22 octobre 2014 à 19:08
Mr. & Little Miss HK People Ordinary Hong Kong people are protesting for a genuine democratic election system in the future election of the city top leader and the Legislative Council. They bring their umbrella to protect themselves from the police's pepper spray, tear gas and baton. Now umbrella has been turned into a symbol representing peaceful protest for Hong Kong democracy.

Les habitants de Hong Kong manifestent pour que le chef de l'exécutif  et les membres du Conseil Législatif soient élus dans des scrutins réellement démocratiques. Ils se protègent avec des parapluies contre les sprays au poivre,  gaz lacrymogènes et  coups de matraque de la police. Aujourd'hui, ces parapluies sont devenus le symbole représentant les manifestations pacifiques pour la démocratie à Hong Kong. 

Tous les liens associés à ce billet renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

Parmi les images de la Révolte des Parapluies de Hong Kong, nombreuses sont celles qui représentent une foule immense de manifestants, sans visage défini, tenant bon dans le centre financier de la ville, pour réclamer la mise en place d'élections libres et justes par le gouvernement local et Pékin. Mais les leaders individuels et les décideurs conduisant ce bras de fer politique sont noyés dans la foule. 

Maxwell, un dessinateur publicitaire de Hong Kong, a passé une nuit à créer un ensemble de personnages de livres pour enfants appelés ”M. et Mme gens de Hong Kong” (en anglais “Mr and Little Miss Hong Kong People”) pour représenter les principaux protagonistes de la Révolte des Parapluies.

Inspirée par les personnages d'origine britannique “Monsieur et Madame” (en anglais Mr. Men and Little Miss), la version hongkongaise vise à aider les parents à expliquer les manifestations à leurs enfants, pour que ces derniers sachent ce qu'il se passe dans la société. Quel que soit le résultat de ces manifestations pro-démocratiques, Maxwell pense que la génération future pourra en tirer avantage.

Jetez donc un oeil ci-dessous, aux personnages de “M. et Mme Gens de Hong Kong” :

Mr. Hungry It is based on the story of a protester, Mok Siu Man, who started hunger striking on October 2 for more than 18 days. He protested with a placard saying, "For the sake of our children, death is not fearful."

“M. Affamé” Ce personnage est basé sur l'histoire d'un manifestant, Mok Siu Man, qui a débuté une grève de la faim le 2 octobre et qui a jeûné plus de 18 jours. Il protestait à l'aide d'une pancarte disant, “quand il s'agit de l'intérêt de nos enfants, la mort ne me fait pas peur”. 

Mr. Chow & Mr. Shum They represent Alex Chow and Lester Shum, two student leaders from the Federation of University Students, one of the key organizations behind the massive sit-in protests.

Ils représentent Alex Chow et Lester Shum, deux dirigeants étudiants de la “Fédération des Etudiants de Hong Kong “, l'une des organisations clé derrière ce sit-in massif pro-démocratie. 

Mr. G Phone The figure represents Joshua Wong, the teenage fighter from high school student activist group, Scholarism. He was arrested on September 26 for trespassing into the civic square in front of the government headquarter. The violent clashes between police and student protesters, resulted in the arrest of 75 student activists on September 27  and kickstarted the Occupy Central protests.

Ce personnage représente Joshua Wong, un leader adolescent de la manifestation, par l'intermédiaire de Scholarism, un groupe d'activistes lycéens. Il a été arrêté le 26 septembre pour avoir pénétré sans autorisation dans la place civique, en face des quartiers généraux du gouvernement. Les affrontements violents entre la police et les manifestants étudiants [fr] le lendemain ont conduit à l'arrestation de 75 activistes étudiants et au déclenchement du mouvement Occupy Central. 

Little Miss Ip Cancer This figure represents Regina Ip, a member of the government Executive Council, lawmaker and a former head of the government Security Bureau. She fully supports the police violent crackdown on peaceful protesters.

Ce personnage représente Regina Ip, un membre du Conseil Exécutif du gouvernement, législatrice et ancienne dirigeante du bureau de la Sécurité Nationale. Elle soutient entièrement les violentes mesures de répression de la police contre les manifestants pacifiques. 

Mr. 4PM It refers to Steve Hui, the police department's spokesperson. He appeared on TV almost everyday at 4 p.m to report on the impact of protests to public order since September 28. As the head of the public relation branch, Mr Hui tries his best to rescue the police officers' public image. However, what he said had turned into irony as footages showing how police abused their power keep going viral in social media.

Ce personnage fait référence à Steve Hui, le porte-parole du département de la police. Il apparaît à la télévision presque tous les jours à 16h de l'après-midi pour un communiqué sur l'impact des manifestations à l'ordre public depuis le 28 septembre. Etant à la tête des Affaires de Relations Publiques, Hui essaie tout son possible pour rétablir une bonne image des policiers. Cependant, ses déclarations sont affaiblies par les vidéos virales exposant comment les policiers abusent de leur pouvoir. 

Mr. Invisible The figure refers to Andy Tsang, the head of Hong Kong police force. He is responsible for the unleashing tear gas on peaceful protesters on September 28. Andy Tsang disappeared for three weeks after the violent crackdown.

Ce personnage fait référence à Andy Tsang, à la tête de la Police de Hong Kong. Il est responsable de l'utilisation de gaz lacrymogène sur les manifestants [fr] pacifiques du 28 septembre. Andy Tsang a fait profil bas durant trois semaines après cette violente répression. 

Mr. Worm The figure represents Yuen Chi Wai, the executive of the news department of Television Broadcast (TVB), a most popular TV station in Hong Kong. Yuen ordered the news team to edit the script of voice over of a news footage which clearly showed a number of police officers beating up a handcuffed protester in a dark corner near the massive sit-in protest site. According to a leaked voice record of the TV station's news department internal meeting, Yuen criticized his colleague for being judgmental in the voice over and said, "you are not the worms inside the police officers, how can you be so sure that the act of punching and kicking are for real?"

Monsieur Ver – Ce personnage représente Yuen Chi Wai, chef du département d'actualités TVB, la chaîne de télévision la plus populaire à Hong Kong. Yuen a donné l'ordre à son équipe d'actualités d'éditer le script d'un voice-over sur des images d'actualités [fr] montrant clairement un certain nombre d'officiers de police frappant un manifestant menotté dans un coin sombre à proximité du lieu de manifestation. Selon un enregistrement sonore d'une réunion interne du département d'actualités de la chaîne de télévision, Yuen a critiqué ses collègues pour avoir été  moralisateurs dans le voice-over et il a alors déclaré “Vous n'êtes pas des vers vivant à l'intérieur de ces policiers, comment pouvez-vous être aussi sûrs que des coups de poing et de pied ont réellement été donnés?” 

Mr. Rubbish Bin The figure represents Lau Kong Wah, former deputy chair of a pro-Beijing political party, Democratic Alliance for the Betterment and Progress of Hong Kong (DAB). After he lost his seat in the Legislative Council in the 2012 election, he was appointed by the Chief Executive as the undersecretary of the Constitutional and Mainland Affairs Bureau. He was responsible for arranging an open dialogue between student leaders and Carrie Lam, the government Chief Secretary to resolve the conflict over the election reform.

Monsieur Poubelle – Ce personnage représente Lau Kong Wah, ancien vice-président du parti politique pro-Pékin, l'Alliance démocratique pour l'amélioration et le progrès de Hong Kong (DAB). Après la perte de son siège au Conseil Législatif lors des élections de 2012, il a été nommé par le chef de l'exécutif Sous-secrétaire au Bureau Constitutionnel et des Affaires Territoriales. Il était responsable de la mise en place d'un dialogue ouvert entre les leaders étudiants et Carrie Lam, la Secrétaire en chef du gouvernement, pour résoudre ce conflit par une réforme du scrutin.

Mr. Tree Gun The figure represents Chung Shu Kun, a DAB legislative council member. He has been criticized by netizens of his idiotic comments in the legislative council. Recently, in order to justify police's use of force, he posted an "iron umbrella" in his Facebook and claimed that protesters had inserted blades inside the umbrella to attack the police. Later, a design company issued a public statement expressing regret over Chung's abusive use of their design work - the "iron umbrella" is an art installation to promote the recycling design.

Monsieur Fusil-Arbre – Ce personnage représente Chung Shu Kun, un membre du DAB et du Conseil Législatif. Il a été critiqué par les internautes pour ses commentaires sur le Conseil Législatif. Récemment, pour justifier l'usage de la force par la police, il a posté un “parapluie de fer” sur Facebook et a soutenu que les manifestants avaient inséré des lames tranchantes dans leurs parapluies pour attaquer la police. Par la suite, une entreprise de design a publié un communiqué regrettant l'usage abusif de leur travail par Chung — le “parapluie de fer” est une oeuvre d'art en faveur du concept de recyclage. 

Little Miss Lam Cheng Carrie Lam, the Chief Secretary of Hong Kong government. People believe that she represents the moderate voices in the government as she tries to solve the conflict through open dialogue with the students.

Carrie Lam, la secrétaire en chef du gouvernement de Hong Kong. La population pense qu'elle représente les voix modérées du gouvernement, en raison de ses tentatives pour résoudre le conflit par un dialogue ouvert avec les étudiants.

Mr. 689 The figure represents Hong Kong Chief Executive C.Y Leung who has been depicted by the local media as a wolf since he decided to run for the election of the the Chief Executive back in 2012. Later, people called him 689 because he only managed to obtain 689 votes out of the 1200 votes in the election committee with the support of Beijing government. The protesters refused to have dialogue with Leung as they believed that Leung wanted to invite Beijing's direct intervention in Hong Kong affair by distorting the Umbrella Revolution as a separatist movement and a conspiracy of foreign intervention that aims to undermine the Chinese government's authority.

Ce personnage représente le chef exécutif de Hong Kong, C.Y. Leung, qui a été décrit par les média locaux comme étant un loup depuis sa campagne pour devenir le chef de l'exécutif en 2012. Par la suite, on l'a appelé 689, vu qu'il n'avait réussi à obtenir que 689 voix sur 1.200 votes dans le comité d'élection, avec le soutien du gouvernement de Pékin. Les manifestants ont refusé tout dialogue avec M. Leung, car ils pensent que ce dernier souhaite une intervention directe de Pékin dans les affaires de Hong Kong en présentant la Révolte des Parapluies comme un mouvement séparatiste et une conspiration de pouvoirs étrangers visant à affaiblir l'autorité du gouvernement chinois. 

De nouveaux personnages de la Révolte des Parapluies continuent à être publiés sur la page Facebook de “M. et Mme Hong Kong” de Maxwell.

Suivez notre dossier [en anglais]: la Révolte des Parapluies de Hong Kong

Mexique : mort d'une citoyenne-journaliste pour des posts sur le crime organisé

mercredi 22 octobre 2014 à 18:29
ddd

Source de l'image: compte Google Plus de Valor por Tamaulipas. “Pour toi, nous serons forts. A la mémoire de : María del Rosario Fuentes Rubio, les 15 et 16 octobre 2014 à Reynosa. Kidnappée le 15 octobre dans la région de Reynosa. Médecin, Maria del Rosario s'était engagée à  informer la communauté sur les dangers qui la guettaient,  avec un coeur grand comme son courage, notre Miut3.”

[Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol]

Des groupes de citoyens journalistes de l'Etat de Tamaulipas, dans le nord du Mexique, ont dénoncé le kidnapping et l'assassinat de María del Rosario Fuentes Rubio. Bien qu'on ignore l'identité des responsables, des photographies du cadavre de la jeune femme sont apparues sur son flux Twitter.

Son compte @Miut3 a été suspendu un peu plus tard. María del Rosario aurait, paraît-il, demandé pardon pour avoir bravé les narcotrafiquants. Après quoi des photos de son propre meurtre ont été publiées ainsi qu'un message posthume invitant les autres citoyens journalistes à rester discrets sur la violence de Reynosa car “vous n'en tirerez rien.”

Médecin à Reynosa, la jeune femme contribuait bénévolement à Valor por Tamaulipas (Courage pour le Tamaulipas), plateforme de média citoyen qui permet à à ses utilisateurs de dénoncer, tout en gardant l'anonymat, la violence et surtout, les crimes et délits liés au crime organisé et au trafic de drogue. María del Rosario était par ailleurs administratrice de Responsabilidad por Tamaulipas (Responsabilité pour le Tamaulipas), projet similaire et en lien avec le premier. “Valor por Tamaulipas”, dans son dernier post, la dépeint comme “un ange qui sacrifia tout, sa vie, son avenir, sa sécurité et sa tranquillité (…) pour le bien des habitants de l'Etat.”

Ce n'est pas la première fois que sont punies, pour des posts qu'elles ont écrits, des personnes associées à ces réseaux. Depuis sa création en 2012, Valor por Tamaulipas a fait l'objet d'une série de menaces et d'incidents violents qui ont parfois obligé ses administrateurs à suspendre leurs activités.

Valor por Tamaulipas utilise les médias sociaux pour recueillir, via le crowdsourcing, les témoignages d'habitants du Tamaulipas, miné depuis 2006 par la corruption et les conflits liés à la drogue. En février 2013, un cartel anonyme diffusa un tract offrant une récompense de 600 000 pesos mexicains  [anglais] (soit environ 44 000 dollars) à qui permettrait de retrouver le ou les administrateurs des comptes sur les  médias sociaux de Valor Tamaulipas. Peu après, cette plateforme annonça qu'elle envisageait de cesser ses activités. [anglais] Mais depuis, le réseau s'est reformé : les crimes violents continuent de ravager le Tamaulipas et les citoyens de les dénoncer.

Ce conflit a contraint nombre d'organismes de presse traditionnels à mettre un frein à leurs articles sur la violence des narcotrafiquants. Au Mexique, depuis 2006, selon le Comité pour la protection des journalistes, seize personnes auraient été assassinées, la plupart suite à des reportages sur la corruption et les crimes liés à la drogue. Comme l'a expliqué Dario Ramirez, le directeur général d'Article 19 au Mexique et en Amérique Centrale : “Au Tamaulipas, la violence contre la presse et l'absence de mesures prises par les autorités mexicaines pour protéger la liberté d'expression ont généré des vides informationnels sur des enjeux de sécurité publique. Les médias sociaux sont dès lors devenus d'efficaces outils citoyen pour se tenir informé sur ces actes en toute liberté.”

Tandis que les utilisateurs des médias sociaux et citoyens s'emploient à combler ce silence et à dénoncer ce qu'ils observent sur le terrain, des groupes tels que VxT et des personnes comme María del Rosario Fuentes Rubio sont devenus des cibles privilégiées pour les organisations de la drogue.

Un blogueur photo indien seul contre le plagiat

mercredi 22 octobre 2014 à 17:14
Term of copyright in photographs:- Length of copyright -50 years. Graphics by Anirban Saha. Used with Permission.

La propriété intellectuelle pour les photographies – Durée des droits d'auteur – 50 ans. Infographie de Anirban Saha. Utilisée avec autorisation.

Un blogueur photo indien du nom d’Anirban Saha cherche à attirer l'attention sur un problème croissant en Inde, à savoir le vol de propriété intellectuelle en ligne. En effet, un grand nombre de ses photos ont été utilisées, et ce sans son autorisation, pour l'affiche d'un festival de théâtre, la couverture d'un livre, une campagne du gouvernement, une bannière politique, dans des magazines sri-lankais et bangladais ou encore dans une publication scolaire.  

Le blogueur fait ainsi remarquer que les lois régissant les droits d'auteur en Inde protègent la propriété intellectuelle, mais que peu de gens en ont conscience.  

Nous pouvons faire prendre conscience aux gens des droits de propriété intellectuelle, et faire connaître les avocats ayant déjà traité ce genre d'affaires. Il nous faut être plus prudents quand il s'agit de protéger nos créations, et sensibiliser à ce problème afin de créer un monde meilleur. Renseignez-vous sur le Copyright Act indien de 1957. Plus qu'aux artistes, qui sont encore aujourd'hui une minorité, il ne tient qu'à vous lecteurs de faire changer les choses ; prenez conscience du problème et aidez les autres à faire de même.

Anirban Saha a également mis en ligne plusieurs infographies dans le but de rendre les lois régissant la propriété intellectuelle plus faciles à comprendre.