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Que signifie réellement ‘l'engagement dans la société civile’ ?

samedi 15 mars 2014 à 14:12

La société civile est-elle réellement entendue par Ies organisations inter-gouvernmentales (OIG) comme les Nations Unies, la Banque Mondiale ou l'Organisation Mondiale du Commerce ? CIVICUS, l'alliance mondiale pour la participation des citoyens mène une enquête auprès de toutes les organisations de la société civile (OSC) qui ont travaillé avec les IGO pour le savoir de façon plus précise. A terme, l'organisation souhaite élaborer une grille d'évaluation pour mesurer comment les OIG fonctionnent à cet égard.

Comment les Portugais ont influencé la cuisine indienne

samedi 15 mars 2014 à 14:02
Sorpotel. Photo by Flickr user gcmenezes (CC BY-NC-ND 2.0).

Sorpotel. Photo sur Flickr de gcmenezes (CC BY-NC-ND 2.0).

(Liens en portugais, anglais et français) Les Portugais ont établi leurs premiers comptoirs en Inde au début du 16e siècle. L’Inde portugaise a été d'abord dirigée depuis Cochin, puis Goa. Au cours des quatre siècles suivants, le Portugal a élargi son contrôle sur différents lieux en Inde, principalement le long de la côte Ouest du pays, mais également au nord-est du Bengale.

C'est durant cette période que les Portugais ont laissé leur marque sur certaines gastronomies indiennes, de deux façons : en introduisant de nouveaux ingrédients en Inde (dont les épices qui aujourd'hui sont vues comme un élément incontournable de la nourriture en Inde) et en introduisant des plats portugais qui ont été adaptés aux techniques et gouts culinaires indiens.  

L'influence la plus forte se remarque bien sûr à Goa, que le Portugal a gardé jusqu'en 1961. La cuisine ‘catholique’ de Goa en particulier a des origines portugaises prononcées. La blogueuse Hilda Mascarenhas décrit la célèbre spécialité de Goa, le porc vindaloo :

Le nom “Vindaloo”  vient du plat portugais “Carne de Vinha d’Alhos”, un plat de viande, le plus souvent du porc, avec du vin et de l'ail. Le plat portugais a été modifié par la substitution  du vin rouge par du vinaigre (d'habitude du vinaigre de palme) et l'adjonction de piment rouge du Cachemire avec des épices, pour finir par devenir le Vindaloo. Il porte d'autres noms, comme Vindalho ou Vindallo. Le Vindaloo traditionnel au porc est très épicé, avec des épices parfumées, et ne comprend pas de pommes de terres. Aucune fête ou occasion festive n'est complète sans le Porc Vindaloo de Goa. On le déguste avec l'accompagnement le plus populaire et aimé, les sanas de Goa, qui sont préparés avec du vin de palme ! Cette spécialité est servie avec fierté dans tous les foyers de Goa à Noël, au Nouvel An, et à Pâques. 

Gavin Harvey ajoute :

Le Vindaloo est né comme une daube à base de vinaigre et d'ail, faite avec du porc et d'autres viandes, mais quand il a été introduit en Inde, il a été revu avec différentes épices et poivrons. Les pommes de terre ont également été ajoutées au plat et  ”alhos” est devenu “aloo” (mot hindi pour “pommes de terre”) – et donc, bien vite, les gens ont supposé que les pommes de terre étaient un ingrédient nécessaire pour ce plat. 

Plus loin au sud de Goa le long de la côte, la ville de Mangalore et la cuisine catholique de Mangalore comporte de nombreuses similarités avec la cuisine catholique de Goa. Un plat de porc commun aux deux villes est le sorpotel (ou sarapatel), originaire de la région de la région de l’Alentejo au Portugal. Sur le blog Goan Recipes, Glenn écrit :

Le mot ‘sarapatel’ signifie littéralement confusion, et se réfère probablement au mélange de viandes, le coeur du porc, son foie, et même du sang de porc !

Bandel cheese. Photo by Flickr user Manidipa Mandal (CC BY-NC-ND 2.0).

Fromage Bandel. Photo sur Flickr de Manidipa Mandal (CC BY-NC-ND 2.0).

De l'autre côté de l'Inde, on trouve quelques influences portugaises dans la cuisine bengali également. Rangan Datta nous raconte l'histoire d'un fromage particulier  :

Originaire de l'ancien comptoir portugais de Bandel (situé à environ 50 km au nord de Calcutta), le fromage Bandel est peut-être l'une des dernières traces de la cuisine portugaise au Bengale. L'influence portugaise au Bengale remonte à la dernière partie du 16e siècle. Presque un siècle après que Vasco de Gama ait touché la côte Ouest de l'Inde, et que les Portugais aient commencé à progresser au Bengale [...] Ce sont probablement les Portugais qui ont introduit l'art de faire le fromage au Bengale et en dépit de tous les obstacles, la technique a perduré au cours des siècle. Le fromage Bandel introduit par les Portugais a probablement été fait par les cuisiniers Mogh (Birmans), sous supervision portugaise. [...] Cette variété de fromage non fermenté est fait à partir de lait de vache et existe en deux versions : nature ou fumé. Le lait caillé de vache est d'abord prélevé en utilisant du jus de citron. Le fromage est ensuite moulé et égoutté dans des pots perforés. La variété nature est de couleur blanche comme le lait, et est proposée sous forme de disques d'environ trois centimètres de diamètre et d'environ un centimètre d'épaisseur. La variété fumée a la même forme et taille, mais a une croute brune croquante autour du centre blanc et tendre. 

Zoe Perrett note :

L'influence portugaise au Bengale n'était pas pure. En passant d'abord par Goa, beaucoup de ces nouvelles introductions sont parvenues avec un accent indien prononcé, ou, de fait, étaient des plats que les Portugais avaient dérobé directement dans ce petit état. Les Portugais ont aussi apporté au Bengale des prises de leurs voyages ailleurs ; des beautés fruitées comme l'ananas, la papaye, la goyave et les lechis d'Orient.  Alors que Goa a absorbé les différentes influences, mélangeant les techniques et plats portugais avec des épices locales, au Bengale, beaucoup des ingrédients apportés par les Portugais ont gardé leur identité distincte. Les cuisiniers Mogh ont rapidement maitrisé les méthodes de la boulangerie et patisserie occidentales ; aujourd'hui, on les voit exposées dans les multiples choux et patisseries de Calcutta, et peut-être aussi dans l'usage de farine blanche pour le ‘luchis’ (un pain bengali).

Kulkuls. Photo by Flickr user Amanda Fernandes (CC BY 2.0).

Kulkuls. Photo sur Flickr de  Amanda Fernandes (CC BY 2.0).

Les Portugais ont également légué des plats sucrés à l'Inde. Kukkuls, ou kidyo, sont des douceurs consommées par les catholiques de Goa et Mangalore à Noël. Aparna Balasubramaniam les décrit :

Les Kulkuls sont faits en faisant frire de longues bandes de pâte sucrée moulée ou formée à la main en petites boucles (comme les coquilles de beurre), qui sont souvent glacées au sucre, qui sèche. Les kulkuls ressemblent un peu à de petits vers, d'où le nom de “Kidyo” en Konkani, la langue parlée à Goa. Si vous ne voyez pas en eux des ‘vers', vous pouvez les imaginer comme ayant une forme de coquille. J'aime penser que le nom de Kulkul/Kalkal vient du son que font ces petites douceurs en étant secouées l'une contre l'autre dans du sirop de sucre, ou peut-être dans la boite où elles sont conservées. Les Kulkuls sont faits à Noël à Goa et et sont un élément important du Kuswar (un assortiment de desserts et douceurs traditionnels de Noël à Goa) qui est offert aux voisins. Ils sont aussi apportés pour être offerts durant les visites ‘obligatoires’ rendues aux amis et à la famille. [...] Quelqu'un a souligné que les Kulkuls sont en fait une variation des Filhoses Enroladas portugaises, un dessert de Noël, des rubans de pates formées en roulés, frites et glacées au sucre. Il est donc possible que les Kulkuls aient été apportés en Inde par les Portugais. 

Les étudiants macédoniens protestent contre leurs conditions de vie honteuses dans les dortoirs

samedi 15 mars 2014 à 07:36

Les étudiants macédoniens exigent de meilleures conditions de vie dans les résidences universitaires publiques et ont publié un blog  “Operacija studentski” [macédonien, mk] (“Opération dortoir”) montrant des photos de la vie quotidienne dans les lieux et invitant les étudiants à contribuer les leurs. Beaucoup de photos montrent les conditions de vie déplorables dans les dortoirs des étudiants.

Le blog et les photos ont gagné beaucoup de visibilité sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs de médias sociaux ont réagi contre l'inaction des organisations étudiantes officielles reconnues par l'état. Poussés par “l'opération dortoir”, beaucoup d'autres étudiants ont également pris d'assaut les réseaux sociaux pour publier des photos des conditions de vie honteuses dans certaines résidences universitaires publiques. Comme ces dortoirs sont les seuls disponibles du pays, la concurrence pour y obtenir des lits est féroce, avec des soupçons de corruption.

A la réception d'un dortoir avec la notice "Il n'y a pas d'eau chaude, nous réglons le problème" et "Aller chez vos petits amis pour prendre un bain." Photo par Operacija studentski.


A la réception d'un dortoir : “Il n'y a pas d'eau chaude, nous réglons le problème”, “Aller chez vos petits amis pour prendre un bain.” Photo par Operacija studentski.

La vidéo suivante tirée de l‘article d'A1on [mk] sur les dortoirs décrit également la situation.

Le partage sur les réseaux sociaux a augmenté après la publication d'une galerie photo sur imgur avec une description en anglais. Cela a également engendré des parodies, comme ”une image d'Alexandre le Grand apparue dans la moisissure“ [mk], ”Hollywood va louer le site pour filmer des films d'horreur“ [mk], une comparaison avec une prison norvégienne, et des articles dans des médias étrangers [h].

2715 écoles seront bientôt connectées à Internet à Nairobi

samedi 15 mars 2014 à 07:16

2715 écoles de Nairobi, au Kenya seront bientôt connectées à Internet gratuit:

Le groupe Wanachi a signé un contrat de 3 millions de dollars (env. 270m), avec la municipalité de Nairobi, pour connecter 2715 écoles à internet.

Le projet a été lancé aujourd'hui et d'ici Juin de cette année (oui, en 3 mois), le projet pilote pour équiper 245 écoles devrait être réalisé. Après son évaluation, la deuxième phase d'exécution durera trois à cinq ans.

“En plus de la liberté d'accès à Internet, Wananchi fournira à chaque école un décodeur numérique pour la connexion à un téléviseur pour une utilisation à l'occasion du visionnement de vidéos par les étudiants. Les jardins d'enfants et les écoles pré-primaires seront équipées d'un décodeur numérique et d'une petite télévision”, a indiqué le communiqué de Wananchi.

Algérie : «Allez voter, ne regardez pas la télé, ne manifestez pas et taisez-vous ! »

vendredi 14 mars 2014 à 13:52

Un mois avant l’élection présidentielle, prévue le 17 avril prochain, les Algériens subissent de nombreuses atteintes aux libertés civiques. Invités à élire leur prochain président de la République parmi six candidats en course, et parmi eux le Président sortant Abdelaziz Bouteflika qui brigue un 4e mandat après 15 ans de règne sur le pays, les Algériens demeurent privés de la liberté de manifester dans les rues.

 Pire encore, la liberté d’expression est aussi menacée à la suite de la fermeture d’une chaine de télévision libre et indépendante, la chaîne Al-Atlas TV. Depuis le mercredi 11 mars dernier, cette chaîne de télévision qui a ouvert ses plateaux aux opposants algériens sans aucune restriction à cesser d’émettre sur satellite suite à des pressions exercées par les autorités algériennes sur le provider jordanien Noorsat. La veille, à savoir le mardi 10 mars, c’est la gendarmerie algérienne qui a perquisitionné arbitrairement les studios et locaux de cette chaîne de télévision afin de saisir toutes les caméras, ordinateurs, DVD et matériel audiovisuel. Officiellement, les autorités avancent le prétexte d’une absence d’une autorisation de diffusion en Algérie pour justifier cette perquisition suivie de saisie. Cependant, Al-Atlas TV, dont le personnel est composé essentiellement de jeunes techniciens et journalistes algériens fraîchement diplômés, travaille en Algérie depuis 2012.

 Dans cette vidéo postée sur YouTube par la chaîne Al-Atlas TV, le directeur de l'information de cette chaîne indépendante lance un appel au secours et réclame l'aide des journalistes algériens et étrangers. “La liberté d'expression est en danger en Algérie. J'appelle les Algériens à se solidariser avec nous pour se battre contre les atteintes répétées à cette liberté dans notre pays”, dit-il.

A aucun moment, ses responsables et journalistes n’ont été inquiétés. Elle dispose également du même statut juridique des autres télévisions privées algériennes qui n’ont guère été empêchées de diffuser leurs programmes. A quoi rime donc cette interdiction imposée à Al-Atlas TV ? Son directeur général, Hichem Bouallouche, a fait savoir à la presse algérienne que les autorités veulent punir sa chaîne parce qu’elle remet en cause le 4e mandat que veut briguer Abdelaziz Bouteflika alors que son état de santé est déplorable et le pays réclame une alternance politique.

En dépit d’un important élan de solidarité pour la chaine Al-Atlas TV, les autorités algériennes ne sont pas revenues sur leurs décisions. Les condamnations de Reporters Sans Frontières, La Ligue Algériennes de Défense des Droits de l’Homme ainsi que la forte mobilisation des médias algériens et des cyber-activistes sur les réseaux sociaux, n’ont pas réussi à forcer le régime algérien à cesser cette violation de la liberté d’expression.

D’autres libertés en Algérie sont aussi bafouées en cette période électorale à l’image de la liberté de manifester pacifiquement dans la rue. Garantie par La Constitution algérienne, elle est toujours interdite à Alger, la capitale algérienne. Depuis deux semaines, le mouvement contestataire «Barakat !» tente de rassembler des dizaines de jeunes militants pour dire non à la dictature et non à un autre mandat du Président Bouteflika, un dirigeant vieillissant, malade et dépassé par son temps. Les membres de ce mouvement ont tenté à deux reprises d’organiser une manifestation pacifique à Alger devant la Faculté Centrale d’Alger. Ils ont été à chaque fois réprimés, violemment arrêtés et embarqués aux commissariats.

 Cette photo diffusée largement sur les réseaux sociaux en Algérie montre comment une membre du mouvement citoyen Barakat a été empêchée par les policières de crier des slogans démocratiques. Elle a été violemment embarquée par les forces de l'ordre le jeudi 6 mars dernier à Alger. Photo prise par un photographe de la presse algérienne et partagée sur Envoyés Spéciaux Algériens.

Photo rassemblement

Les vidéos et photos de cette violente répression policière ont fait le tour du monde sur le web. Le patron de la police algérienne, le Général Abdelghani Hamel, a tenté de justifier cette répression qui s’est soldée par plus de 260 arrestations musclées. Il a prétexté des ordres politiques parvenus des hauts responsables de l’Etat algérien pour expliquer le comportement violent des policiers algériens.

Dans ce reportage de la chaîne de télévision indépendante Al-Atlas TV, une télévision censurée désormais en Algérie, on voit plusieurs séquences de la répression policière qui s'est abattue sur des manifestants pacifiques le 6 mars dernier à Alger.

 

 Pas de télévisons réellement libres, les autre chaînes privées sont ouvertement partisanes d’un nouveau mandat d’Abdelaziz Bouteflika, une liberté de manifester réprimée et une liberté d’expression menacée. Le tableau que dessine le régime algérien est très peu reluisant. Mais la société civile ne baisse pas les mains et demain, samedi 15 mars, le Mouvement «Barakat !» appelle à manifester encore à travers tout le pays, le plus grand pays d’Afrique géographiquement. Rien n’est donc encore perdu ou jouer d’avance. Et cette élection présidentielle promet de nombreux rebondissements.