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Grèce : La police publie des photos de jeunes interpellés lors de la grève générale

dimanche 14 octobre 2012 à 19:25

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Les utilisateurs de Twitter en Grèce s'indignent des arrestations avec mauvais traitements et de la révélation d'identités des jeunes interpellés à la suite d'une des plus vastes manifestations anti-austérité dans les rues d'Athènes depuis la signature du premier accord de sauvetage de la Grèce en 2010, à savoir celle du mercredi 26 septembre 2012.

Des centaines de milliers de Grecs ont répondu aux appels à une grève générale de 24 heures, lancés par les syndicats des secteurs privé et public. Les mesures d'austérité, les impôts nouveaux abrupts, les baisses des salaires et pensions, ainsi que les coupes dans la santé expliquent la participation massive malgré les températures caniculaires.

Le média citoyen collectif Radiobubble.gr a réuni les tweets en temps réel et les liens d'information en anglais des manifestations, et a aussi tenu un liveblog en grec. La grève a été essentiellement pacifique, même si les médias internationaux ont une fois de plus mis l'accent sur les violences, qui en réalité ont été limitées.

The workers & trade unions rally overflowed Patission street, from the Polytechnic to Panepistimiou, photo by Asteris Masouras

Le grand défilé syndical remplit un long tronçon de la rue Patission. Photo Asteris Masouras (CC BY-NC-SA 2.0)

Calme dans les rues

De nombreux twittos rapportant en direct se sont fait un sang d'encre sur les accès de violence pouvant entacher le récit des manifestations dans les média :

@mkahlili: A reprendre : Faites tout votre possible pour garder pacifiques les manifestations d'aujourd'hui, tout le monde. Si ça devient violent, c'est de *cela* qu'on parle+ le message est perdu.#26sgr #Greece

@YannisMouzakis: “Violences, heurts, émeutes” pour une des manifs les plus calmes des deux dernières années, si on parlait des dizaines de milliers dans les rues ? #Greece

@IrateGreek: #26sgr Chers médias internationaux, svp cessez de répéter que les manifs en #Greece aujourd'hui étaient violentes. Comme à chaque fois, le gros des manifs étaient pacifique.

L'auteur et traducteur pour Global Voices Asteris Masouras a exhorté les médias classiques à se retenir de ne traiter que des violences :

@asteris: Ami journaleux a répondu que les médias traditionnels ne s'intéressent qu'à la couverture des violences, un important réseau lui a demandé seulement du pr0n émeutes (Ndt : définition de ce terme ici)

@asteris: Une fois encore : le sensationnalisme émeutier fait vendre de la pub mais n'oubliez pas les masses qui ont manifesté dans le calme sous un soleil écrasant aujourd'hui à Athènes #26SGR

Workers rallying at syntagma square, in front of parliament, photo by Asteris Masouras

Rassemblement de travailleurs place Syntagma, devant le parlement. Photo Asteris Masouras (CC BY-NC-SA 2.0)

Dispersion violente

Alors que le cortège approchait de la place Syntagma vers midi, quelques dizaines d' “encapuchonnés”, pour la plupart des mineurs, ont fondu sur le rassemblement, dont les participants leur ont hurlé de s'en aller. Les encapuchonnés ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur la police et le Ministère des Finances, à quoi les policiers ont riposté à leur habitude en dispersant tout le monde par la force, comme on le voit sur cette vidéo :

police forces at syntagma square, photo taken by Asteris Masouras

Les manifestants défilent au milieu de la police qui les prend en tenailles et des lacrymogènes place Syntagma. Photo Asteris Masouras (CC BY-NC-SA 2.0)

protesters with anti-nazi banners, photo by author

Des manifestants tenant des banderoles anti-nazis fuient les lacrymogènes. Photo Maria Sidiropoulou (CC BY-NC-SA 2.0)

La répression n'y est pas allée de main morte, utilisant sans retenue lacrymogènes et grenades assourdissantes, interpellations et violences physiques qui ont laissé des blessés dans les deux camps, manifestants et policiers :

@RegularGrrrl: La police grecque a déclaré officiellement qu'elle n'utiliserait pas de gaz lacrymogènes contre les grévistes grecs aujourd'hui. Mensonge. #Greece #26sgr

Une grande partie du centre d'Athènes a étouffé pendant des heures sous les gaz lacrymogènes. La reporter de CNBC Julia Chatterley a tweeté :

@JChatterleyCNBC: Impossible d'être dehors sans masque à gaz - des quantités de gens toujours devant le parlement pourtant.. http://yfrog.com/esvssgtj

Mais même les journalistes ont connu le dilemme de suffoquer ou de risquer l'arrestation s'ils portaient un masque à gaz :

@asteris: TR @ioann_A Journaliste accrédité interpellé pour port de masque à gaz, relâché après intervention du syndicat #rbnews #Greece #26sgr

Arrestations préventives

Avant même le début du rassemblement, la police anti-émeute avait investi les lieux d'assemblées populaires dans les coins reculés d'Athènes, et retenu les gens qui se réunissaient pour rejoindre le gros de la manifestation. Deux jours après, la police publiait en ligne les photos et identités de neuf jeunes, de 18 à 25 ans, qui avaient pris part - ou s'y apprêtaient - à la manifestation, les accusant de perpétration de violences, perturbation de la tranquillité publique, ainsi que de possession d'explosifs (cocktails Molotov) et de masques chirurgicaux ou à gaz pour se couvrir le visage. Certains d'entre aux étaient à l'évidence blessés, avec des hématomes et des plâtres visibles sur les photos [en grec] :

@YiannisBab: Arrestations préventives d'adolescents, hématomes et mains cassées, voilà le vrai visage de notre police. #free26sgrpeople http://goo.gl/UXlGf

Les utilisateurs ont créé le mot-clic #free26sgrpeople ('libérez les grecs du 26 sept) en solidarité avec les jeunes en garde à vue, pour dénoncer l'injustice de leur arrestation, des mauvais traitements et de la révélation de leur identité :

@Kapafix: Από τηλ. επικοινωνία για τους #free26sgrpeople μερικοί είναι χτυπημένοι, κάποιοι άσχημα ψυχολογικά και 3 μέρες χωρίς “απολογία”.

@Kapafix: Après un coup de fil sur les #free26sgrpeople, j'ai découvert que certains avaient été battus, certains sont dans un état psychologique épouvantable, gardés à vue 3 jours sans autorisation d' “appeler à l'aide”

@Jaquoutopie: Ελληνική δικαιοσύνη: Συλλήψεις ανηλίκων, χιλιόμετρα μακριά από το συλλαλητήριο πριν αυτό ξεκινήσει, προληπτικά. #free26sgrpeople

@Jaquoutopie: La justice grecque : arrêter des mineurs, à des kilomètres de la manifestation, avant même qu'elle commence, à titre préventif. #free26sgrpeople

@Antidrasex: Μπράβο στους μπατσους που έβαλαν τις φωτό των παιδιών φόρα παρτίδα. Ξέρουμε ότι αυτα τα παιδιά δεν έκατσαν στον καναπέ τους #free26sgrpeople

@Antidrasex: Bravo la police d'avoir publié les photos de ces gamins. Maintenant on sait que ces jeunes ne sont pas restés vautrés sur leurs canapés #freesgrpeople

Désignation publique de jeunes

La police a prétendu que publier l'identité des jeunes gardés à vue était une tactique pour permettre de recueillir des informations sur d'éventuelles activités délictueuses connexes. Les internautes, eux, ont estimé que publier des photos de manifestants sans preuves d'infractions était une stratégie pour dissuader n'importe qui de participer à une manifestation pacifique.

@potmos: Δημοσιοποιούνται επιλεκτικά στοιχεία κακοποιημένων πιτσιρικάδων *ακριβώς* για να δοθεί το μήνυμα «μη πατάτε σε διαδηλώσεις» #free26sgrpeople

@potmos: Ils révèlent sélectivement les identités de gosses abusés *précisément* pour diffuser le message “ne participez pas aux manifs” #free26sgrpeople

@aboubouka: οι φωτογραφίες των παιδιών στην ασφάλεια με κάνουν να ντρέπομαι που δεν έχω κάνει αρκετά για να συλληφθώ κι εγώ μαζί τους

@aboubouka: Les photos de ces gamins en garde à vue m'ont fait honte de n'en avoir pas fait assez pour me faire arrêter avec eux

@thesspirit: Στην επόμενη πορεία όλοι με χειρουργικές μάσκες. Δεν μπορούν να μας συλλάβουν όλους. #free26sgrpeople

@thesspirit: A la prochaine manif apportez tous des masques chirurgicaux. Ils ne peuvent pas nous arrêter tous. #free26sgrpeople

@MavriMelani: Αν αυτο το κανετε για να φοβηθουμε ολοι οι υπολοιποι ειστε γελασμενοι. Αλλάξτε δουλεια. Πάλι στους δρόμους θα μας βρειτε #free26sgrpeople

@MavriMelani: Si c'était pour nous intimider, pensez-y à deux fois. Changez de méthode. Vous nous trouverez de nouveau dans les rues. #freesgrpeople

Pour plus de tweets sur le sujet, voir les pages storify ci-dessous, réalisées par Asteris Masouras, qui a contribué à cet article :

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Forum mondial de la Démocratie à Strasbourg : impressions et images

dimanche 14 octobre 2012 à 13:59

Logo forumDu 5 au 11 octobre 2012, Strasbourg s'est voulue avec plus d'éclat au coeur du débat d'idées sur la démocratie. “La démocratie à l'épreuve : entre modèles anciens et réalités nouvelles”, telle était la formulation en français du thème de ce premier Forum mondial de la Démocratie, organisé par le Conseil de l'Europe et la Communauté Urbaine de Strasbourg, et ouvert en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et de Tawakkol Karman, prix Nobel de la Paix 2011. Pendant trois jours et demi, le Palais de l'Europe a abrité un millier de participants du monde entier à un foisonnement de débats de tous formats sur les thématiques de la démocratie. Les rencontres se voulaient également un lieu d'échange d'expériences et de bonnes pratiques. Les acteurs du printemps arabe - bien qu'au début privés de traduction simultanée - avaient été invités à témoigner. Le mot-clic #CoE_FWD a permis de suivre les débats sur Twitter.

Palais de l'Europe, Strasbourg

A l'intérieur du Palais de l'Europe, Strasbourg

Strasbourgeoise, l'auteur n'a eu que deux pas à faire - après inscription en bonne et due forme - pour assister aux sessions, dont voici un choix personnel de citations et de pistes.

Débats, tables-rondes et ateliers : une moisson d'idées

Conférence Valeurs Virtuelles

Conférence thématique “Valeurs virtuelles ? Démocratie et nouveaux réseaux sociaux” Forum mondial de la Démocratie, 8 octobre 2012

Le thème privilégié par l'auteur a été évidemment “Valeurs virtuelles ? Démocratie et nouveaux réseaux sociaux“, décliné en atelier “Internet, nouveaux médias et (r)évolutions démocratiques“.

Quelques notes et questionnements livrés en vrac :

- Le journalisme citoyen, réponse à la trahison des médias traditionnels, cotés en Bourse et outils inféodés aux pouvoirs financiers
- La neutralité technologique d'Internet et l'incompréhension des pouvoirs politiques : analogie avec l'apparition de l'imprimerie
- Gratuité - immédiateté - le courage : “vais-je y aller ?” “Les autres vont-ils  aller ?” Suivre passivement devant son ordinateur ou passer à l'action
- Les voix anonymes des médias sociaux - qui peuvent donc être manipulées, alors que les autorités ont un visage
- Dans les mouvements  comme celui des 132 au Mexique : Le risque de manque de pertinence et la difficulté de prendre des décisions
- Une troisième voie, les médias communautaires
- L'information est toujours localisée géographiquement, donc publier des cartes pour contrecarrer l'information officielle
- Au lendemain de la protestation, utiliser les médias sociaux pour soutenir la démocratisation
- Au Sénégal, l'atelier des médias de Rfi a alerté la communauté internationale sur d'éventuels tripatouillage des élections, et la pression qui s'en est suivie a limité la marge de manoeuvre pour manipuler les résultats
- Pour une éducation à une utilisation plus professionnelle des médias citoyens
- S'exprimer n'implique pas être écouté, les journalistes gardent leur rôle
- La pensée libérale peut-elle tolérer la différence ?
- Qui va exiger que les médias sociaux prennent leurs responsabilités ?
- L'inefficacité de la censure ; pour les contenus illégaux, les poursuites sont plus faciles s'ils ne sont pas censurés

 

Jillian C. York débat responsabilité des médias

Jillian C. York, de GV et de la EFF Foundation, au débat La responsabilité des médias et leur potentiel pour renforcer la démocratie (9 octobre 2012) : “Censurer ne sert à rien”

Tawakkol Karman Forum Mondial de la Démocratie Strasbourg

Tawakkol Karman, Prix Nobel de la Paix 2011 au débat sur La responsabilité des médias et leur potentiel pour renforcer la démocratie (9 octobre 2012) : “A la base, il y a le droit de recevoir l'information”

 

Carrefour Migrations solidarité en crise

Carrefour “Migrations : solidarité en crise ?” au Forum mondial de la démocratie de Strasbourg, 10 octobre 2012

Pistes et coups de coeur

- L'ONG HRIC (Human Rights in China, [en anglais])

- la boîte à outils pour le dialogue interculturel www. dialoguetoolkit.net [en anglais]

- Le site d'information et militant canadien, pour les migrations BASICSnews.ca

- l'exemplaire politique migratoire du Portugal (saluée par l'OCDE, [pdf])

- L'association ICORN [en anglais], réseau international de villes refuges pour les écrivains - au sens large - menacés

- l'appel des écrivains pour la paix, de Boualem Sansal et David Grossmann

 

 

Lina Ben Mhenni Strasbourg

A Tunisian Girl, Lina Ben Mhenni reçoit le Prix alsacien de l'engagement démocratique

Le off

A l'intention d'un plus large public ont été proposées des rencontres avec des écrivains et des journalistes, ainsi qu'un festival de films, des expositions et divers débats et conférences. Les instances locales et régionales ont apporté leur pierre à l'édifice, et dans ce cadre, le “Prix alsacien de l'engagement démocratique” a été remis à la militante et blogueuse tunisienne Lina Ben Mhenni, déjà précédemment honorée aux Best of Blogs de 2011.

 

 

 

La démocratie y était-elle ?

contestation au forum de la démocratie "off"

Un contestataire à la rencontre du “Monde” sur les printemps arabes 9 octobre 2012

La communication autour des sessions de débats a été discrète, et la procédure d'inscription en ligne obligatoire, clôturée trop tôt, a laissé sur le carreau des intéressés probablement plus nombreux. Ce forum “très institutionnel” (selon des propos off) n‘était pas une agora ouverte à tous mais a pu apparaître plutôt comme un club de discussions de style Davos. Aussi la contestation s'est-elle modestement repliée sur la rencontre organisée par “Le Monde” sur le thème des printemps arabes.

Des personnalités pressenties ont annulé leur venue : le Président tunisien Moncef Marzouki, ancien étudiant en médecine de la faculté de Strasbourg, a invoqué des motifs d'agenda ; et le Président guinéen Alpha Condé, qui devait prononcer le discours de clôture, a probablement préféré esquiver une manifestation annoncée de compatriotes de la diaspora outrés de cette image de démocrate qu'ils lui refusent désormais.

Le mardi 9, une manifestation de gens du voyage a bloqué quelques heures la ligne de tramway reliant le Palais de l'Europe à la Maison de la Région Alsace.

Rendez-vous l'année prochaine

La manifestation se veut annuelle. Le pari sera-t-il tenu ? Une préparation commencée plus tôt, une fois tirés les enseignements de cette première édition, devrait faire sa place à l'Etat français, aux institutions de l'Union Européenne sinon aux citoyens de base.

Forum mondial démocratie Strasbourg, sortie

Après une session du Forum au Palais de l'Europe

 Toutes les photos de ce billet sont de l'auteur. Pour plus de photos, voir ici.

Le site web Zambian Watchdog, un Chien de garde en péril

dimanche 14 octobre 2012 à 13:13

Le 9 mai 2012, les visiteurs du site du média citoyen Zambian Watchdog (Chien de garde zambien) ont été accueillis par “la page n'est pas disponible.” Zambian Watchdog a indiqué que son site a été la cible d'une attaque de déni de service (DDoS), apparemment par le gouvernement.

Plus tôt cette année, il a été signalé que le gouvernement zambien avait consacré 5 milliards de Kwachas, soit 1 million de dollars pour envoyer du personnel de la police et de la sécurité à l'étranger apprendre à pirater des sites Web. En avril, le site Zambian Watchdog a répertorié plusieurs mesures prises par le gouvernement pour réprimer l'utilisation d'Internet en Zambie.

Le 2 octobre, le Greffier zambien des sociétés, Clément Andeleki, a donné à Zambian Watchdog 48 heures pour fournir une adresse physique faute de quoi le site s'exposait à une radiation. Un article sur Zambian Watchdog explique :

Selon des informations de la ZNBC TV2 appartenant à l'État, mais contrôlée par le PF,Andeleki dit que le site Watchdog devra également payer 18 millions de Kwachas ou 1 million de dollars à son bureau comme l'exige la loi, au plus tard mardi à 18 heures.

Andeleki a déclaré aux journalistes lors d'une conférence de presse dans son bureau que le site Watchdog a été enregistré en 2002, mais n'avait pas fourni une adresse physique.

Le site Zambian Watchdog a répondu à la demande en fournissant une adresse physique:

Réponse de l'éditeur: notre adresse est www.zambianwatchdog.com, notre contact est editor@zambiawatchdog.com

Après avoir reçu la menace de radiation, le site a fait remarquer que le Zambian Watchdog que le gouvernement zambien dit avoir enregistré en 2002 sans adresse physique est une création factice du gouvernement appelé “Zambia For Watchdog”, opérant en tant que Zambian Watchdog pour impliquer le site Web d'information.

Commentant l'ultimatum de 48 heures, mtu-wa-mezi a dit [le site n'a pas de liens permanents pour les commentaires individuels] :

Extrait du registre des sociétés pour annuler le “faux” certificat d'enregistrement de Zambian Watchdog. Image utilisée avec la permission de zambianwatchdog.com.:

Dans un pays ayant peu de canaux d'information, sans salles communautaires, etc, on a seulement besoin de la création de plus de chiens de garde. Vraiment, il y a beaucoup de choses que nous, blogueurs, nous apprenons et diffusons.

Si le site est bloqué en Zambie, ceux qui vivent à l'étranger vont utiliser des courriels pour partager ses articles, a déclaré Mpangula :

si vous réussissez à les bloquer en Zambie, nous qui sommes à l'extérieur de la Zambie, nous allons poster leurs articles aux adresses e-mails en Zambie. Vous allez voir comment ils vont circuler comme de petits pains chauds. Vous allez nous dire de payer pour avoir diffusé des informations de Zambianwatchdog.

Bwalya Koni a plaisanté au sujet de l'adresse physique de Zambian Watchdog:

nous opérerons à partir des quartiers de vos domestiques, avec le WI-FI que nous recevons de votre résidence.

Lorsque certains internautes ont fait valoir que Zambian Watchdog devrait payer des impôts, un lecteur sous le nom de New Age a demandé:

Combien d'impôt la Zambie perçoit-elle de facebook?

Le président de la Zambie et plusieurs ministres de son gouvernement ont ouvertement attaqué le site à plusieurs reprises. Au début de cette année, le président zambien a poursuivi Zambian Watchdog pour diffamation.

Infographe de la distribution des attaques DDoS contre Zambian Watchdog. Source: zambianwatchdog.com.

Jeudi, 4 octobre, Levi Kabwato, un spécialiste de Media Freedom Monitoring & Research (Programme régional de surveillance pour la liberté des médias et la recherche) au Media Institute of Southern Africa (à l'Institut des médias d'Afrique australe) a publié une déclaration en faveur de la liberté d'expression en ligne disant:

[…]au lieu de réprimer les auteurs présumés d'infractions soit en détournant des lois sans une bonne sensibilisation du public ou en utilisant une loi obscure pour cibler ces médias, les gouvernements - et en particulier ceux du reste de la région qui ont également déjà montré un malaise vis-à-vis d'Internet - doivent reconnaître que le phénomène de l'édition en ligne est non seulement irréversible, mais peut-être plus important encore, bénéfique à la promotion et à la protection de la démocratie, les droits fondamentaux de l'homme et la bonne gouvernance.

Espagne : La banque gagne, le peuple perd

dimanche 14 octobre 2012 à 12:53

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

(Billet d'origine publié en espagnol le 2 octobre 2012)

[liens  en espagnol] Il y a quelques jours, le cabinet de consultants Oliver Wyman, qui analyse la solidité (ou son absence) des principales banques espagnoles, a publié ses conclusions : les banques ont besoin de 52 milliards d'euros pour sortir de la situation précaire dans laquelle la bulle immobilière et la mauvaise gestion les ont placées. Comment ont-elles pu arriver à cette situation ? L'explication tient au fait que l'essentiel de la somme estimée doit être répartie entre BFA/Bankia (26 milliards d'euros), Catalunya Caixa (7,8 milliards), Novacaixagalicia (6,400 milliards) et Banco de Valencia (3 milliards).

Ces banques et caisses d'épargne qui connaissent actuellement une situation critique étaient traditionnellement contrôlées par les hommes politiques, qui non seulement les ont utilisées pour placer leurs amis et proches aux compétences douteuses à des postes de responsabilité et bien rémunérés, mais aussi comme une tirelire personnelle destinée à financer toutes sortes de projets pharaoniques dont le seul intérêt était généralement de permettre au politicard du moment de faire les grands titres dans la presse. L'occasion, pour plusieurs d'entre eux – et pour leurs amis – de remplir leurs caisses à l'abri dans un quelconque paradis fiscal.

José Mataestime pour sa part, sur Twitter :

Manifestations du 25-29 septembre à Madrid. Photo de la page Facebook de Redes Quinto Poder.

Manifestations du 25-29 septembre à Madrid. Photo de la page Facebook de Redes Quinto Poder.

@JMataMata: “NOUS AVONS vécu au-dessus de VOS moyens”. Commentaire d'un homme politque conseiller de l'établissement “Caja de Ahorros” (caisse d'épargne). #rescate #cajas #bancomalo

Le tweet d'Anibal Fernández donne une idée du sentiment général :

@anibalochevi: Ces messieurs se sont mal comportés et certains sont actuellement au gouvernement : est-ce une raison pour que les autres (nous tous) devions payer pour le #sauvetage ? Eh bien, ça n'est pas juste.

Les banques, à leur tour, sont responsables de la bulle immobilière pour avoir financé des entreprises du secteur qui ont construit à tour de bras dans le pays (alimentées, à leur tour, par les crédits inconsidérés que leur accordaient les banques allemandes). Ces mêmes banques ont ensuite accordé des crédits hypothécaires pour que ces maisons se vendent. Pressées de vendre et de faire de l'argent rapidement, elles ont fait crédit à des personnes occupant des emplois précaires, qui pouvaient difficilement supporter les échéances qui leur étaient imposées pendant toute la durée des hypothèques, courant sur 20, 30 ans ou des durées plus longues encore. Et ce n'était pas que pour un seul appartement : bien souvent, les banques ont poussé les gens à élargir leur crédit en achetant une deuxième résidence de vacances.

Ce comportement a eu deux conséquences : la première est, qu'en créant une demande quasiment fictive, le prix de l'immobilier a explosé en Espagne, au point de devenir l'un des plus chers de l'UE. La deuxième, qu'avec l'éclatement de la bulle immobilière, les banques se sont retrouvées avec un pourcentage élevé de leur capital investi dans des constructions qui sont actuellement pratiquement invendables et avec un nombre considérable de crédits extrêmement difficiles à rembourser, des familles qui ont cautionné leurs hypothèques avec leur propre appartement, et qui sont actuellement mises à la rue lorsque la banque saisit ces biens.

Cristóbal Montoro, Ministre du Budget, par Forges. Dessin du blog du parti Izquierda Unida-Almuñécar

“Comment osez-vous donc parler d'économie si vous êtes un des responsables de la bulle économique ?” “C'est parce que beaucoup d'entre vous continuent à voter pour moi”  Cristóbal Montoro, Ministre du Budget, par Forges. Dessin du blog du parti Izquierda Unida-Almuñécar

 

Actuellement, ces mêmes banques font appel au gouvernement – à tous les Espagnols – pour assainir leurs actifs. Entre 2010 et 2011, les gouvernements espagnols ont injecté 11 milliards d'euros dans ces banques, une somme considérée comme étant perdue, ce qui a entraîné une augmentation du déficit selon les aveux mêmes du Ministre du Budget, Cristóbal Montoro. Désormais, pour pouvoir continuer à injecter les sommes dont elles ont besoin, d'après Oliver Wyman, l'Espagne devra demander à l'Europe un sauvetage bancaire, ce qui signifie que l'État aura la responsabilité de rembourser ce crédit européen et, afin de faire face à cette dette et à ses intérêts, émettre une dette publique, qui va mobiliser une part considérable des budgets généraux de 2013. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a fait des coupes sombres dans les budgets de la santé, de la culture, de l'éducation, etc.

Vicenç Navarro, professeur d'économie et de sciences politiques et sociales explique sur le blog Rebelión :

C'est le citoyen lambda, qui n'a pas la moindre responsabilité dans la création de la bulle immobilière, qui devra payer les pots cassés, intérêts compris. C'est une situation profondément injuste, car c'est maintenant l'État qui garantira le remboursement de la dette de ces banques à leurs créanciers. On peut difficilement concevoir un système plus injuste.

Ce qui aurait été juste aurait été de faire payer les banques pour leurs erreurs et de leur faire absorber leurs pertes. Ou au moins de mettre au point un accord entre les créanciers et les emprunteurs pour absorber les pertes. En revanche, désormais, c'est le créancier – national ou étranger - qui gagne toujours et ne perd jamais. Ensuite, s'il ne peut pas se faire payer à titre privé, c'est le citoyen moyen qui devra payer par l'intermédiaire de l'État.

C'est ce qu'on appelle sauvetage du système financier. Par ailleurs, une partie de cette dette privée est détenue par la banque étrangère (et essentiellement, la banque allemande) ce sauvetage financier est, comme ça été le cas en Grèce, au Portugal et en Irlande, un sauvetage de la banque allemande (et dans une moindre mesure, de la banque française). Par ailleurs, dans la cas présent également, si la banque ne paie pas la dette privée qu'elle détient, c'est l'État espagnol qui paiera. C'est la socialisation des pertes, qui consiste à rendre l'État responsable de la dette bancaire.

utopiacarmona apporte son commentaire :

En d'autres termes, l'État espagnol est devenu le principal garant des pertes de la spéculation financière. Il utilise tous les mécanismes et moyens à sa portée, y compris notre argent et nos droits, pour éviter que la banque perde le moindre euro qu'elle a misé, dans ce qui est supposé être une economie de marché libre. Libre, pour que les gens normaux perdent, libre, pour que les banques gagnent à tous les coups.

Y La Clave résume la situation ainsi :

Ils privatisent les gains et ils socialisent les pertes.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

Le secrétaire général de l'OIF réclame un siège pour l'Afrique au conseil de sécurité des nations unies

dimanche 14 octobre 2012 à 12:35

Selon Abidjan net, le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie aurait demandé, lors de son discours d'ouverture du 14e sommet de la Francophonie, qu'il soit accordé au continent africain une place au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il justifie ses propos par le fait qu'aujourd'hui, certains pays africains sont blâmés en raison des violations des droits humains observées sur leurs territoires tandis que d'autres, tous aussi peu vertueux en matière de protection des droits humains, s'en sortent plutôt bien au simple motif qu'ils disposent de nombreuses richesses dans leur sol et ont des positions géographiques stratégiques.