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Israël/Palestine : une schizophrénie française ?

jeudi 31 juillet 2014 à 09:27
1er volet d'une tribune de Charlotte Loris-Rodionoff, doctorante en anthropologie à l'University College of London, spécialisée sur le Moyen-Orient. Le deuxième volet est publié ici.  

En ce mois de juillet, les attaques contre Gaza ont été suivies à la fois d’un soutien ouvert à Israël et à ses dirigeants par l’État français, mais aussi à la criminalisation de ceux qui manifestent en soutien à Gaza. Après l’interdiction de deux manifestations parisiennes en soutien à Gaza on a assisté à l’arrestation et à la condamnation avec sursis de nombreux manifestants, qui ont bravé cette interdiction, alors que ces derniers n’avaient pas de casier judiciaire jusqu’à présent. On note ainsi qu’à l’amalgame entre ‘pro-Palestiniens’ et antisémites voire négationnistes, qui n’est pas une nouveauté en France où un tabou énorme pèse sur quiconque ose soutenir les Palestiniens et critique la politique d’Israël, s’ajoute désormais la criminalisation de ceux qui soutiennent ouvertement les Palestiniens. Ce double standard qui hante la politique française à l’égard de ce que les politiciens nomment « le conflit israélo-palestinien » semble lié en France à un passé qui ne passe pas : à la collaboration de l’État français avec l’Allemagne nazie et à sa responsabilité dans la Shoah. Cependant, je voudrais défendre ici l’idée que c’est au contraire au nom de la Shoah et de l’injonction lancée à l’humanité « plus jamais ça ! » que la France se doit de dénoncer les crimes d’Israël.

Soutenir les Palestiniens c’est être pro-humanité, pro-droits de l’Homme, pro-dignité humaine, pro-liberté

Boy and soldier in front of Israeli wall - West Bank via Wikipédia CC-BY-2.0

Garçon et soldat en Palestiine (West Bank) via Wikipédia CC-BY-2.0

Ceux que l’on nomme ‘pro-Palestiniens’ ont souvent été assimilés en France à des extrémistes en tout genre : qu’ils soient qualifiés de gauchistes, d’antisémites, voire de fachos. Mais, aujourd’hui encore plus qu’hier, il n’y a pas besoin d’être ‘pro-Palestinien’ pour soutenir les demandes des Palestiniens et pour demander la fin de la violence et de l’oppression d’Israël en Palestine. Aujourd’hui encore plus qu’hier, il suffit d’être pro-humanité, pro-droits de l’Homme, pro-dignité humaine, pro-liberté pour condamner la politique d’Israël en Palestine car aujourd’hui plus personne ne peut ignorer que cette politique est sanctionnée par l’ONU, et nous sommes tous témoins, via divers médias, des crimes commis aujourd’hui à Gaza. Pour demander la fin de l’occupation illégale, sanctionnée à plusieurs reprises par l’ONU, il suffit de reconnaître le droit international, ce qui n’est pas extravagant quand on y pense, et ce qui est d’ailleurs censé être le cas de tous les pays membres de l’ONU, qui plus est lorsqu’il en vient aux Etats-Unis et à l’Europe qui figurent parmi ses pères fondateurs et ses principaux leaders. Demander la fin de la colonisation de la Palestine c’est être anticolonial et après la vague de décolonisation massive des années 60 et la condamnation unanime de la colonisation, il semble curieux qu’une telle demande ne soit pas plus évidente. Et même plus, reconnaître les crimes de guerre commis contre les Palestiniens demande simplement de reconnaître droits et conventions internationaux – et rappelons ici que ces derniers sont une ‘invention’ européo-américaine, et qu’il est donc difficile de comprendre comment les dirigeants de ces pays peuvent justifier leur violation systématique. Mais plus important encore, il devrait être suffisant de reconnaître les droits de l’homme (et ici on pourrait même dire qu’il suffit d’être humain, i.e. d’avoir de l’humanité) pour s’opposer aux crimes contre l’humanité qu’Israël commet en Palestine et d’être contre le meurtre systématique des habitants de Gaza.

Affiche prônant la réconciliation: drapeaux israélien et palestinien et le mot paix en arabe et en hébreu.  via wikipédia CC-BY-2.0

Affiche prônant la réconciliation: drapeaux israélien et palestinien et le mot paix en arabe et en hébreu. via wikipédia CC-BY-2.0

Quand on pense à ce dernier point – qu’il n’y a pas besoin d’être un fervent gauchiste ou un ‘pro-Palestinien’, ou même au final d’être antisioniste pour demander que les crimes contre l’humanité commis par Israël à Gaza, et dans le reste de la Palestine, cessent et soient fermement punis – on a du mal à imaginer qu’une telle condamnation, faisant appel au droit et non à la force, faisant appel à des valeurs universelles et humanistes, ne soit pas plus consensuelle et soit même criminalisée. Il est d’autant plus surprenant que le « pays des droits de l’homme », la France, ne condamne pas les crimes d’Israël et criminalise les « pro-Palestiniens » ou, devrait-on dire, ceux qui manifestent contre le massacre d’un peuple amassé dans un ghetto surpeuplé, formé par les plus grands camps de réfugiés au monde, et attaqué par une des armées les plus puissantes et les mieux armées au monde…

Mettre les Palestiniens « au régime »

Il faut ajouter à cela que Gaza a été transformé en un véritable « camp-prison » par Israël, selon les mots de D. Cameron, premier ministre britannique, et même en un véritable « ghetto », selon les termes de l’historien israélien Ilan Pappe . En effet, cette bande de terre qui longe la Méditerranée est encerclée et ses habitants n’ont pas de moyen d’en sortir – frontières internationales fermées, accès à la mer limité, aéroport international détruit – et les personnes et les biens qui y entrent sont fortement contrôlés. Un interview donné par Weissglass, l’éminence grise d’Ariel Sharon, à Haaretz révèle que les dirigeants israéliens ont minutieusement calculé le nombre de calories nécessaires pour que les Palestiniens ne meurent pas de faim, mais qu’ils soient « mis au régime » . Et c’est ce nombre de calories qui détermine les produits qui sont autorisés à entrer à Gaza. Mais les dirigeants israéliens ont aussi décidé d’interdire des biens qui ne répondent pas à des besoins vitaux premiers tels que du papier A4, du shampoing, des chaussures, du chocolat et des crayons de couleur ou du coriandre. C’est d’abord sur ces listes de biens bannis à Gaza que l’on peut lire la déshumanisation systématique des Palestiniens par Israël. Mais à cette politique de ghettoïsation de Gaza se juxtapose une politique d’apartheid et de nettoyage ethnique dans le reste de la Palestine. Fort d’avoir confisqué la plupart des terres palestiniennes depuis 1948, Israël poursuit une politique de colonisation et de dépossession des terres et des propriétés palestiniennes sans relâche. D’autre part, outre le fait que les Palestiniens ne peuvent accéder à certaines zones de leur territoire et ne peuvent conduire sur des routes réservées aux Israéliens, les Palestiniens sont victimes d’arrestation et de détention illégales indéfinies et sans procès dans les prisons israéliennes, et ces dernières touchent aussi bien adultes qu’enfants. Les Palestiniens sont ainsi quotidiennement humiliés, déshumanisés, et finalement victimes de ce que Pappe nomme un « génocide graduel » .

Cependant, depuis deux semaines les représentants européens et nord-américains se pressent d’annoncer leur soutien à Israël dans sa tentative de destruction des tunnels que les Palestiniens ont osé construire à Gaza pour tenter de relâcher la pression de telles restrictions pesant sur une population de plus de 1.8 millions d’âmes. Comment les Palestiniens de Gaza osent-ils se défendre, armés de roquettes artisanales, contre un État-nation raciste, criminel et militariste qui n’essaie même plus de cacher ses appétits génocidaires et auquel la communauté internationale apporte un soutien sans faille? On voit tristement appliquer ici les fameux mots de La Fontaine, qui pourtant écrivait une critique de cette a-raison : « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». En outre, les critiques lancées contre la « violence » des mouvements de résistance palestiniens repose la question si bien amenée par Stokely Carmichael: comment peut-on demander à ceux qui sont victimes de violences systématiques de répondre à ces violences de façon non violente? Ne faut-il pas demander à l’oppresseur de cesser sa violence avant de demander à l’oppressé d’être non-violent ?

Il est plus qu’étonnant, dans ce contexte, d’entendre les arguments de certains hommes politiques français en réaction aux manifestations de soutien aux Palestiniens. Un certain nombre de phrases sont particulièrement choquantes. Le Président de la République française ne s’est pas contenté de conforter son homologue israélien dans ses crimes, mais il refuse, en outre, « l’importation du conflit israélo-palestinien en France ». Or, le bombardement systématique et programmé d’une des zones les plus densément peuplées au monde n’est pas un conflit, mais c’est un « meurtre » comme le dit Noam Chomsky. En effet, le meurtre de civils sans défense, si ce n’est celle de quelques roquettes artisanales de groupes de résistance, ne peut être qualifié de conflit : c’est davantage un crime de guerre – attaque de civils qui n’ont pas de lieu sûr dans lequel se réfugier –, voire un crime contre l’humanité – une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d'un individu ou d'un groupe d'individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». Dans ce contexte il est presque cynique d’entendre le Président français dire de ce « conflit » qu’il serait importé en France… M. Hollande fait ici un raccourci rapide de l’histoire de la région et semble oublier  que ce qu’il nomme le « conflit israélo-palestinien » est la solution que les Européens ont trouvé à un problème … européen… comme le dit si bien James Baldwin : « l’État d’Israël a été créé pour sauvegarder les intérêts occidentaux. » Quant aux violences auxquelles on a assisté à la fin de certaines des manifestations en soutien au peuple palestinien, ces violences ne résultent-elles pas plutôt de problèmes bien spécifiques à la société française et à son refus de les reconnaître et d’y trouver une solution ? N’oublions pas que nous habitons une société de plus en plus inégalitaire et clivée, qui plus est habitée par un racisme structurel et une islamophobie grandissante. Et il ne s’agit pas ici de justifier ces violences, mais de demander qu’on en retrace l’origine plutôt que d’y trouver une excuse toute faite, « le conflit israélo-palestinien », pour ne pas s’en préoccuper.

Le “méchant d'Odessa” monte au front dans la guerre de l'information en Ukraine

mercredi 30 juillet 2014 à 20:44

Cet article fait partie d'un panorama complet par RuNet Echo de la blogosphère russophone en Ukraine Orientale. L'entretien intégral se trouve sur la page d”Eastern Ukraine Unfiltered [L'Ukraine de l'Est sans filtre, en anglais].

Les troubles qui ont suivi le renversement de Viktor Ianoukovitch se sont surtout centrés sur la Crimée, Donetsk et Louhansk, mais d'autres parties de l'Ukraine ne sont pas restées indemnes. Le 2 mai 2014, la ville d'Odessa a connu des violences parmi les pires en Ukraine depuis le début de la crise séparatiste, lorsque près de 60 personnes sont mortes dans des affrontements entre manifestants pro-russes et pro-Maïdan, pour la plupart dans l'incendie de la Maison des Syndicats pendant la bataille. Si Odessa a depuis été heureusement exempte de violences de rue, certains de ses habitants restent très engagés dans ce que les deux parties appellent la “guerre de l'information”.

Zloy_Odessit's LiveJournal avatar.

L'avatar de Zloy_Odessit sur LiveJournal.

Zloy_Odessit, un blogueur anonyme dont le pseudo en ligne se traduit à peu près par “l'Odessite en colère”, est un de ces habitants. Il publie sur son blog de nombreuses fois par jour des informations et opinions sur les événements en Ukraine, avec une prédilection pour la campagne militaire à l'est. Comme beaucoup de russophones, Zloy_Odessit privilégie LiveJournal comme son média social prioritaire, en ce qui le concerne à cause de son “interface hautement personnalisable” et son “excellent potentiel de recherche.”

Zloy_Odessit a démarré son blog en mars, tout en affirmant qu'il n'est “pas un novice de la blogosphère.” Il entendait réagir à ce qu'il voit comme “l'occupation russe de la Crimée,” et dit écrire pour combattre la désinformation et exprimer son point de vue. “Le principal but de mon blog est de faire parvenir à l'internaute russe mon opinion sur les événements en Ukraine,” a-t-il dit à RuNet Echo. “En ce moment, sur LiveJournal, il y a exclusivement des blogueurs pro-Kremlin, artificiellement maintenus en haut du classement par l'utilisation massive de bots.”

Bloguer ses opinions a valu beaucoup d'ennemis à Zloy_Odessit, y compris du côté du pouvoir russe, qui a mis sa page LiveJournal sur liste noire en mai dernier. Une décision qui, selon Zloy, n'a fait qu'accroître le nombre de ses visiteurs de Russie.

В Украине привыкли выслушивать все точки зрения, в России же в крови слушать единую, верную и неоспоримую точку зрения, а все остальное от Лукавого, Госдепа, Анунаков и рептилоидов… не важно от чего, но запретное! Табу!

En Ukraine, nous sommes habitués à entendre tous les points de vue, en Russie ils ont ça dans le sang de suivre un point de vue unique, vrai et indiscuté, et tout le reste vient du Malin, du Département d'Etat [américain], des extra-terrestres ou des dinosauroïdes… Peu importe d'où ça vient, c'est interdit ! Tabou !

Zloy_Odessit pense que les internautes peuvent défier le monopole de l'information en Russie.

Пользователь может становится противовесом той или иной точке зрения, высказывать свою индивидуальную и свободную от ограничений и табу. В конце концов, блоггер способен вокруг себя объединять людей – единомышленников, не готовых пока высказываться открыто.

Les internautes peuvent devenir des contrepoids à tel ou tel point de vue, exprimer leur individualité et liberté des limitations et tabous. Au final, le blogueur est en mesure d'unir les gens autour de lui, ceux qui pensent de la même façon, mais ne sont pas prêts à donner leur avis ouvertement.

Quand on le questionne sur les perspectives de réconciliation entre séparatistes et loyalistes ukrainiens, Zloy_Odessit est circonspect : il la croit possible avec les citoyens ordinaires du Donbass, mais pas avec les insurgés.

Я сам был неоднократным свидетелем того как люди ратующие за союз с Россией и поддерживавшие аннексию Крыма меняли со временем свою точку зрения. Диалог возможен, безусловно.но диалог с простыми людьми

J'ai été témoin à plusieurs reprises de la façon dont ceux qui prônent l'union avec la Russie et qui ont soutenu l'annexion de la Crimée ont changé leur opinion avec le temps. Le dialogue est possible, bien entendu, mais le dialogue avec les gens ordinaires.

Quant aux combattants, Zloy considère les rebelles comme un gang criminel qui a pris le pouvoir avec l'aide de citoyens russes. Il accuse aussi les oligarques ukrainiens Rinat Akhmetov et Oleksandr Iefremov de financer les milices.

Zloy_Odessit a du pain sur la planche. Même ouvertes au dialogue, ses critiques des séparatistes sont le quasi-miroir des critiques de blogueurs séparatistes comme Strajj et Colonol_Cassad contre Kiev. Les adversaires s'accusent mutuellement de suivre un gouvernement illégitime qui a pris le pouvoir par la force et repose sur une propagande fallacieuse. Chaque côté continue à dire sa version de la vérité, sans qu'on voie encore qui est prêt à faire des concessions.

Bangladesh : mauvaise année pour la vente de mangues, contaminées par la formaline

mercredi 30 juillet 2014 à 15:31
Dhaka Metropolitan Police jointly conducted a drive at Hatirpul Bazar against the health hazardous chemical, formalin.

La police de la ville de Dacca menant une descente contre la formaline à Hatirpul Bazar. Image de Reaz Sumon. Copyright Demotix (3/6/2014)

Sauf mention contraire, les pages renvoient à des pages en anglais.

La saison de la mousson est une période délicieuse au Bangladesh, avec des marchés où abondent les fruits saisonniers. Les litchis  rouges, les pommes de jacque vertes et les melons jaunes font un étal coloré, empilé dans des grands paniers ou sur des stands. 

La mangue est particulièrement recherchée avec sa chair sucrée. Mais cette année, la mangue est plus difficile à trouver en raison des descentes de police contrôlant le mauvais usage de la formaline, une solution concentrée de formaldéhyde [fr], utilisée pour préserver les fruits (habituellement utilisée pour conserver les corps de personnes décédées). Le mois dernier, la police a mis en place des unités mobiles de détection de la formaline, saisissant et détruisant des chargements entiers de fruits importés et produits localement.

Les fruits contiennent naturellement 0.03 à 0.15 partie par million (ppm) de formaline mais lors des descentes de police contre la formaline qui ciblent de prime abord les fruits saisonniers, les fruits vendus dans les marchés à Dacca, la capitale du pays, le taux de formaline oscille entre 3.5 ppm à 46 ppm. La police a alors installé des points de contrôle aux entrées de la ville pour mettre la main sur les fruits contaminés. 

La formaldéhyde est très toxique. L'ingestion de seulement 30 mL d'une solution contenant 37% de formaldéhyde peut tuer un homme. Durant ces dernières années, la formaline a été utilisée sans réglementation au Bangladesh sur les légumes, les fruits, la viande et d'autres produits périssables, pour la conservation des aliments. Le 30 juin 2014, le Conseil des Ministres a approuvé un projet de loi pouvant conduire l'abus de formaline ou son commerce illégal à une peine d'emprisonnement maximale et à une amende importante. 

Le journaliste et blogueur Anis Raihan [bengali, bn] décrit sur son blog Istishon comment sont traitées les mangues à la formaline :

আম যখন গাছ থেকে পাড়া হয় তখনই একদফা ফরমালিন দেয়া হয়। এরপর এগুলো প্যাকেট হয়ে শহরে আসে। শহরে এসে পৌঁছাতে দেরি হলেও যাতে পচন না ধরে তাই প্রথম দফায় ওই ফরমালিন দেয়া হয়। পাইকাররা আমের ঝুড়ির মুখ খুলে কিংবা যদি দেখেন আম নরম তাহলে সব বের করে আরেক দফা ফরমালিন স্প্রে করেন। যাতে খুচরা দোকানগুলোতে পৌঁছানো পর্যন্ত আমের কোনো ক্ষতি না হয়। খুচরা দোকানিরা ওই অবস্থায় আম বিক্রি শুরু করেন। আম নরম হলে খুচরা দোকানেও ফরমালিন স্প্রে করা হয় আরও কিছুদিন আম রক্ষা করার জন্য।

Dès que les mangues tombent des arbres, elles reçoivent déjà une grande quantité de formaline. Ces mangues sont ensuite emballées et arrivent en ville. Le premier traitement de ces mangues à la formaline évite donc leur pourrissement lors de leur transport jusqu'à la ville. Par la suite, les grossistes ouvrent l'emballage des mangues. S'ils voient que les mangues sont molles, alors ils leur font subir un second traitement de vaporisation à la formaline, pour qu'elles se conservent jusqu'à l'arrivée aux points de vente. Les commerçants commencent donc à vendre des mangues dans cet état lorsqu'elles arrivent à leurs boutiques. Si les mangues sont molles, les vendeurs peuvent aussi de nouveau vaporiser de la formaline sur les mangues, pour les conserver quelques jours de plus. 

Les vendeurs de fruits sont mécontents de leurs pertes de marchandises. Dans le port de Chittagong, l'association des commerçants de fruits ont conduit une grève de plusieurs heures, soutenant que la police les harcelaient en contrôlant les fruits avec des dispositifs inappropriés.

La présence d'aliments contaminés est un réel problème au Bangladesh. En 2012, la mort de 14 enfants à Dinajpur après avoir consommé des litchis contaminés par des pesticides avait causé la colère dans tout le pays.

Une étude récente menée par le gouvernement du Bangladesh et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a montré qu'au Bangladesh, plus de 40% des aliments contiennent des pesticides interdits. Les échantillons d'aliments contenaient une teneur 3 à 20 fois plus élevée de substances toxiques que les limites établies par l'Union Européenne. Dans le même rapport, 50% des légumes et 35% des fruits sont déclarés dangereux pour la santé. Les échantillons de mangues et de crevettes crues contenaient les plus hauts taux de formaline. 

Police destroying the formalin affected fruits. Image by Reaz Sumon. Copyright Demotix (3/6/2014)

La police détruisant des fruits contaminés par la formaline. Image de Reaz Sumon. Copyright Demotix (3/6/2014)

Un groupe d'activistes avait organisé un mouvement nommé “Arrêtez de nous empoisonner” [bn] (“Stop poisoning us”) en mai dernier en demandant au gouvernement de prendre les mesures appropriées de manière urgente. Le médecin Dr. Shafiq a reconnu sur Facebook [bn] qu'il devrait exister des lois plus sévères pour l'utilisation de la formaline. 

Le blogueur Kobid [bn] a partagé des statistiques choquantes relatives à la nourriture contaminée au Bangladesh : 

ভেজাল খাদ্যগ্রহণে ডায়রিয়ায় আক্রান্তদের মধ্যে প্রতি বছর প্রায় ৫৭ লাখ মানুষ কোনো না কোনোভাবে শারীরিকভাবে অযোগ্য হয়ে পড়ছে। সরকারি সংস্থা বাংলাদেশ পরিসংখ্যান ব্যুরোর (বিবিএস) এর সর্বশেষ তথ্য অনুসারে প্রত্যক্ষ বা পরোক্ষভাবে ভেজাল খাদ্যগ্রহণ জনিত কারণে ২০১০ সালে মৃত্যুহার ছিল প্রায় ৪০ শতাংশে।

Chaque année, près de 5.7 millions de personnes ont des problèmes de santé en raison d'aliments contaminés. D'après le Bureau Bangladais de la Statistique (BBS), près de 40% des décès en 2010 font suite à des maladies causées directement ou indirectement par des aliments contaminés.

Shahadat [bn], un blogueur, ne mâche pas ses mots pour décrire les personnes qui vendent de la nourriture contaminée par des produits chimiques toxiques :

শুধু মানুষের খাদ্যে নয়, যে কোন প্রানীর খাদ্যে ভেজাল দেয়া মানুষের কাজ হতে পারে না, যারা সামান্যতমও খাদ্যে ভেজাল সমর্থন করবে, তারাও মানুষ হতে পারে না! মানুষরূপী পশুই!

Pas seulement pour le genre humain, mais pour n'importe quel être vivant, il n'est pas humain de donner de la nourriture contaminée. Ceux qui rajoutent même qu'une petite quantité de substances toxiques ne peuvent pas être considérés comme humains! Mais comme des animaux qui se disent humains! 

La réalité est un peu plus compliquée. En tant qu'écrivain et chroniqueur, Tahmina Anam a rappelé dans le New York Times que ces ces fruits, avant d'être vendus dans les régions urbaines, sont d'abord produits par de pauvres agriculteurs ruraux. Le transport est cher pour les petits producteurs et risqué dans leurs camions non climatisés, retardé par les embouteillages, les grèves ou l'état de la route. La formaline leur garantit de ne pas perdre leur production. Mais cela a un coût pour la santé publique.

Une réglementation plus stricte pour l'utilisation des substances chimiques pourrait résoudre ces problèmes de contamination alimentaire, mais elle ne résoudra pas les difficultés liées au transport – et la volonté des producteurs de trouver une solution pour les contourner, qu'elle soit chimique ou non.

PHOTO : La foule devant un magasin d'alcools, au Caire

mercredi 30 juillet 2014 à 13:41

Une photo, où l'on peut voir une foule devant un magasin d'alcool bien connu du Caire, a été très partagée en Egypte. Tom Gara l'a envoyée à ses 27 900 followers :

La photo qui a fait le tour de FB, sur la scène qui se déroule, maintenant que Ramadan est fini, devant Drinkies, un magasin connu du Caire où l'on vend de l'alcool.

L'Egypte a une politique libérale envers l'alcool, comparée à celles d'autres pays musulmans, mais elle interdit la vente d'alcool à des clients égyptiens durant le mois du Ramadan, qui a pris fin lundi.

Le 31 juillet, un ‘Tweetathon’ pour les blogueurs du collectif Zone9, détenus en Ethiopie

mercredi 30 juillet 2014 à 13:31
Free Zone9 Tumblr collage. Images used with permission.

Campagne Free Zone9, collage de photos sur Tumblr. Images utilisées avec permission.

Rejoignez les membres de la communauté Global Voices pour un ‘tweetathon’ multilingue, afin de soutenir les dix blogueurs et journalistes qui font face à des accusations de terrorisme en Ethiopie.  

Notre communauté et notre réseau demandent justice pour ces hommes et femmes : tous ont travaillé pour élargir l'espace de débat politique et social en Ethiopie, à travers leurs blogs ou le journalisme. Nous considérons que leur arrestation est un viol de leur droit universel à l'expression et que les accusations portées contre eux sont infondées. Vous pouvez vous informer sur leur affaire et la campagne pour leur libération sur le blog de Zone9, Trial Tracker blog.

Le procès de ces blogueurs doit débuter le 4 aout 2014. Jusqu'à cette date, et au-delà, ils ont besoin de tous les soutiens possibles. Ce jeudi, en tant que communauté mondiale de blogueurs, d'activistes, et d'experts des médias sociaux, nous partagerons cet appel dans le monde entier, dans la langue maternelle de chacun, pour alerter les  governments, les corps diplomatiques, les médias généralistes, afin d'attirer l'attention sur leur cas. 

Six of the detained bloggers in Addis Ababa. Photo used with permission.

Six des blogueurs détenus, à Addis Ababa, avant leur arrestation. Photo utilisée avec permission.

#FreeZone9Bloggers: Un Tweetathon pour demander la libération des blogueurs éthiopiens détenus

Date: jeudi 31 juillet 2014

Heure : 10 heures du matin à 2 heures de l'après-midi, où que vous soyez sur terre !

Hashtag: #FreeZone9Bloggers

Animateurs : Nwachukwu Egbunike (@feathersproject), Ndesanjo Macha (@ndesanjo), Ellery Roberts Biddle (@ellerybiddle)

Souhaitez-vous nous rejoindre ce jeudi ? Ou contribuer à diffuser l'information ? Ajoutez votre nom et votre compte Twitter à la liste que notre communauté a créée.

 Tweets suggérés :

Merci de participer à la campagne pour les blogueurs et journalistes du collectif Zone9 !