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Refus de sépulture pour un bébé rom en France : entre indignation humaine et vide juridique

dimanche 4 janvier 2015 à 19:23
Hôtel de Ville de Champlan (91), France - Wikipedia CC-BY-30

Hôtel de Ville de Champlan (91), France – Wikipedia CC-BY-30

Ce n'est pas la première fois qu'une histoire de discrimination frappe la communauté rom en France. Ce n'est pas non plus, heureusement, la première fois que la société française, en partie du moins, s'en émeut. Maria Francesca, petit fille rom, est décédée de la mort subite du nourrisson dans la nuit du 25 au 26 décembre en Essonne. Selon l'entreprise de pompes funèbres qui avait été contactée par la famille et selon l’Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), le maire divers droite de Champlan, commune de résidence de la famille, aurait refusé que le bébé soit inhumé dans le cimetière de la commune, au prétexte que la mort avait été déclarée dans une autre commune, que le cimetière était déjà trop plein, et que les places restantes sont réservées aux citoyens payant leurs impôts.

L'affaire, révélée par le Parisien, prend aujourd'hui une telle importance dans les médias et les médias sociaux que le maire se voit contraint de se justifier et clame un malentendu. La fillette sera inhumée demain dans le cimetière de Wissous, tandis que l'affaire continue à défrayer la chronique. Peut-on espérer que cette affaire soit la discrimination de trop? Qu'elle amène enfin les autorités françaises à se positionner plus clairement sur la question des roms? Rien n'est moins sûr. 

Roms_credit_creative-commons_Francesco_Paraggio

Roms_credit_creative-commons_Francesco_Paraggio

Il semble que twitter soit aujourd'hui la chambre de toutes les indignations, en particulier politiques (droite et gauche), par rapport à cette affaire. Laurence Rossignol, Secrétaire d'Etat à la Famille, a été la première au gouvernement à s'indigner.

 Manuel Valls, tout à son rôle de Premier Ministre, y est allé de son coup de gueule, qu'on est en droit cependant de nuancer après ses récentes dérives envers la communauté rom.

 Le maire UMP de la commune de Wissous, Richard Trinquier, qui a offert de donner une sépulture dans sa commune dès l'annonce du refus du maire de Champlan rappelle, quant à lui, qu'il s'agit “d'une simple question d'humanité”.

Si toutes ces indignations font appel à des questions d'humanité et de dignité, bien peu d'entre elles évoquent des questions de droit. Si plusieurs articles effleurent la question, personne ne semble vraiment positionner le débat autour de la loi, car celle-ci semble assez floue. En effet, selon le témoignage de Julien Guenzi, gérant des pompes funèbres l'Escarcelle à Corbeil, cité dans le Huffington Post :

Le maire a refusé sans “aucune explication. Il n'est pas obligé de se justifier, mais des réponses comme ça, c'est très rare”.

Jacques Toubon, Défenseur des Droits, a déclaré au micro de France Inter :

Sur un plan humain, je suis bouleversé, stupéfait par cette nouvelle. En même temps, en tant que défenseur des droits, dans une situation comme celle- là, je dois avoir toutes les informations pour juger.

Va-t-il pour autant se pencher réellement sur la question? Il l'a laissé entendre en tout cas.

Il est clair qu'il y a dans cette affaire des questions de droit.

Les associations qui pensaient porter plainte contre le maire de Champlan ont en effet abandonné cette idée pour l'instant car il ne semble pas y avoir d'infraction à la loi dans la réponse négative du maire. Cependant il semble aussi que le maire, Christian Leclerc, n'en soit pas à sa première affaire de discrimination contre la communauté rom, selon Loïc Gandais, Président de l'ASEFRR. Le problème n'est donc peut-être pas qu'il n'y ait pas d'infraction à la loi dans ce cas précis de refus de sépulture, mais que bien souvent les discriminations faites à la communauté rom par les élus français ne constituent pas, en soi, des infractions à la loi.

Il semblerait cependant, selon le blog de Gilles Devers “Les actualités de droit” que le maire soit bien en “totale illégalité” dans cette affaire.

Je suis scié par la décision du maire de Champlan… et je dois dire autant par la réaction de l’association qui a juste titre a dénoncé – « C’est du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation » – pour annoncer aussitôt qu’elle n’exercerait pas de recours. C’est une vraie prime à l’impunité. « Sur le plan moral, c’est absolument contestable, mais sur le plan juridique, on ne pourra pas faire grand-chose »… Allons, allons…

Et de développer dans la suite de son article toutes les références aux divers textes de loi qui semblent prouver que le maire de Champlan a bien agit en infraction à la loi. Et de conclure:

D’une manière plus générale, on est nécessairement inquiet devant des phénomènes de radicalisation rapide de ces maires de droite, et le ministère de l’Intérieur serait bien inspiré de créer un centre d’écoute pour que les familles inquiètes puissent informer les autorités, avant le passage à l’acte, qui est vite possible, comme le montre cette lamentable affaire.

Louis de Gouyon Matignon, Président du Parti européen et de l'Association Défense de la Culture Tzigane, tient un blog sur le Huffington Post et dénonce régulièrement cette discrimination d'état, qui va au-delà du racisme ordinaire de tout un chacun.

Les Roms sont-ils considérés et se considèrent-ils comme des citoyens? Les difficultés de ces populations sont identifiées depuis de très nombreuses années tant dans les pays développés de l'Ouest européen, que dans leur pays d'origine. Ces populations sont sciemment tenues en dehors de toutes formes de développement, et ce tant pour des raisons historiques que de racisme ordinaire. Rares sont ceux qui ont accès à l'instruction de base, à la formation professionnelle, moins encore au travail régulier.

Après le lynchage d'un jeune homme rom en juillet dernier en Seine Saint Denis, le même Louis de Gouyon Matignon avait dénoncé fortement cette stigmatisation d'état de la communauté rom lors d'une interview télévisée.

Prises une à une, les histoires du lynchage de Gheorghe, de l'expulsion de Leonarda et du refus de sépulture de Maria Francesca pourraient passer pour des actes isolés ou de tragiques faits divers. L'indignation grandissante à chacune de ces affaires, mais aussi le nombre incalculable de réactions en ligne plus odieuses les uns que les autres quant à la communauté rom, ainsi que la façon dont ces affaires sont quasi-systématiquement reliées à des questions d'état et de représentants élus, tendent à prouver que ces affaires ne sont en aucun cas des faits divers. Elles seraient plutôt la face visible de l'iceberg, allégories épouvantables et misérables de la façon dont les roms sont discriminés quotidiennement dans un pays qui leur dénie leurs droits de citoyens et d'êtres humains. Comment s'étonner du racisme ordinaire que les roms subissent quand celui-ci est encouragé par les acteurs politiques? Les larmes de crocodile de ces derniers jours autour de l'affreux maire qui refuse une sépulture à un bébé ne sauraient masquer la face cachée de l'iceberg. L'indignation humaine ne suffit pas, il faut mettre le droit au centre du débat.

L'Argentine, le Chili et la Bolivie se préparent pour le Dakar 2015

dimanche 4 janvier 2015 à 14:39
Imagen de Laura Schneider Dakar 2012

 Le Dakar 2012 en Argentine. Photo de Laura Schneider

L'une des courses automobiles les plus compétitives au monde, le Dakar, va démarrer le 4 janvier et se dérouler durant 13 jours à travers trois pays de l'Amérique Latine : l'Argentine, le Chili et la Bolivie.

L'édition 2015 va partir de Buenos Aires le 4 et traverser les villes de Villa Carlos PazSan JuanChilecito, se diriger vers la Cordillère des Andes pour rejoindre Copiapó au Chili, Antofagasta et Iquique. Ensuite, l'expédition va se déployer vers Uyuni, en Bolivie. Le Pérou ne fera pas partie des étapes, contrairement à l'édition de 2014. 

Depuis l'année 2009, la course s'est ouverte à l'Amérique latine, suite au décès accidentel de quatre participants français et de trois militaires mauritaniens en 2008 durant le Paris-Dakar. 

 Daniel Hernandez du blog Vasco décrit l'embarcation des convois de véhicules les jours précédents :

Enfin un peu de repos. Ces jours passés ont été fous, avec les derniers préparatifs précédant l'embarquement des véhicules au Havre. Un total de 645 véhicules ont passé avec succès les contrôles techniques très sérieux y compris les nôtres, c'est ainsi que nous pouvons maintenant affirmer être prêts pour l'aventure.

Vous pouvez rester informés sur le rallye par le hashtag #Dakar2015 sur Twitter ou sur le site des organisateurs. 

Zambie : l'approche de l'élection présidentielle attise les discours haineux sur les réseaux sociaux

dimanche 4 janvier 2015 à 13:18
Le leader de l'opposition UPND, M. Hakainde Hichilema (en chemise blanche et manches retroussées), en campagne dans le district de Luwingu de la province du nord à domination de l'ethnie bemba. Photo utilisée avec la permission de la Zambie Watchdog.

Le leader de l'opposition UPND, Hakainde Hichilema (en chemise blanche et manches retroussées), en campagne dans le district de Luwingu dans la province du nord à dominante ethnique Bemba. Photo utilisée avec la permission de Zambian Watchdog.

Les Zambiens vont voter à l'élections présidentielles le 20 janvier 2015 suite à la mort en fonction du cinquième président républicain du pays, Michael Sata [fr] en octobre 2014. M. Guy Scott, un député zambien de descendance écossaise, en sa qualité de vice-président assure l'intérim depuis la mort de M. Sata.

La Zambie compte plus de 70 langues et dialectes, cependant, les citoyens ont largement vécu en paix entre eux en particulier dans les zones urbaines y compris la région minière du Copperbelt, la capitale Lusaka, Livingstone et d'autres zones où les habitants de presque tous les groupes ethniques ont convergé à la recherche de travail et d'autres activités économiques. Néanmoins, la perspective de l'élection a été marquée par des accusations de discours de haine et de tribalisme à la fois en et hors ligne de la part des partis politiques en lice.

Les partisans du Front patriotique au pouvoir (PF), parti fondé par M. Michael Sata en 2001 et les membres de son groupe ethnique, les Bemba, usent désormais régulièrement d'insultes sur les médias sociaux contre les partisans de l'opposition, le Parti uni pour le développement national (UPND).

Lors d'un rassemblement récent en faveur du candidat du parti au pouvoir, le Front patriotique, M. Edgar Lungu, un de ses partisans, l'évêque Edward Chomba, a accusé le candidat de l'opposition M. Hakainde Hichilema d'être un franc-maçon et un sataniste qui mange les bébés et boit du sang humain. Le chef de l'opposition a porté l'affaire en justice.

Sur les médias sociaux, les partisans du Front patriotique ont ridiculisé le groupe tribal tonga, à laquelle appartient M. Hichilema. Un utilisateur de Facebook s'est moqué des origines pastorales du peuple tonga, suggérant que s'il était élu, M. Hilichema allait changer le drapeau de la Zambie en remplaçant le symbole national de l'aigle par une vache.

M. Dipak Patel, directeur de campagne pour le parti de  l'opposition UPND, a publié une déclaration le 22 décembre exprimant sa déception envers le président par intérim M. Scott qui aurait permis le discours de haine contre M. Hichilema.

Un internaute connu sous le nom de Pan Africanist a réagi à la déclaration de M. Patel, un Zambien d'origine indienne, en disant :

Je suis déçu que Dipak [Patel] soit un @ # $%. Quoi qu'il en soit, que pouvez-vous attendre avec un nom comme Patel.

Des commentaires de cette nature ont été publiés des deux côtés. Répondant à un article à propos de l'ordonnance de la Haute Cour zambienne de Lusaka que la Zambian National Broadcasting Corporation [Radiotélévision nationale de la Zambie] devait couvrir “adéquatement et équitablement” les campagnes des candidats de l'UPND, un Anyoko a dit :

Le PF a amené un muzungu [un blanc] SCOT [le président par intérim] ainsi que des confusions puis l'UPND [le principal parti d'opposition] qui flirte avec un Mwenye (Patron) DIPAK PATEL [le directeur de campagne de l'UPND, qui est d'origine indienne]. Allez ZEDIANS nous pouvons le faire nous-mêmes sans ces demi-zambiens, un zambien peut-il parler de politique en INDE encore moins en Ecosse [les parents du Président par intérim Guy Scott sont écossais] ? ALA REVEILLEZ-VOUS UP KUZIIMA

Comme le montrent ce message et beaucoup d'autres conversations en ligne, l'Internet est devenu un voie privilégiée pour les préjugés ethniques et les discours de haine pendant la période électorale en Zambie.

En 2012, M. Amos Malupenga, alors Secrétaire permanent au ministère de l'information et des services de radiodiffusion, avait demandé à l'Autorité zambienne pour la communication et la technologie d'élaborer une loi qui punissant les utilisateurs de l'Internet qui envoyaient des publications et des messages considérés comme haineux. Mais à ce jour, en décembre 2014, il n'y a aucune loi qui freine spécifiquement les discours haineux en ligne en Zambie.

La doctrine internationale en matière des droits de l'homme traite, cependant, de la question. L'article 20.2 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels stipule que [fr] ”Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi.”

Le défenseur des droits humains Rueben Lifuka a remarqué cette tendance sur ​​un billet de sa page Facebook :

Cette période de campagne électorale a mis en évidence certaines vérités tristes sur nous-mêmes en tant que personnes. Aujourd'hui, nous trouvons qu'il est facile de nous joindre à la fête quand des politiciens que nous ne soutenons pas sont ridiculisés, faussement accusés, insultés et humiliés. Nous faisons joyeusement des commentaires appuyant ces déclarations odieuses. Nous sommes heureux que ces commentaires abaissent la position des adversaires de notre candidat préféré aux yeux de l'opinion publique. 

En plus de s'insulter entre ethnies, on utilise les médias sociaux également pour menacer les journalistes et d'autres Zambiens ayant des opinions politiques différentes. Parmi ceux qui ont été menacés de mort il y a le spécialiste des médias basé aux États-Unis Champ Ruwe et cet auteur.

Notant une augmentation des discours de haine parmi les utilisateurs  zambiens de médias sociaux, une organisation non gouvernementale internationale de médias opérant en Zambie et la sous-région de l'Afrique australe, l'Institut Panos en Afrique australe (PSAF), a invité les internautes à éviter cette pratique. Mme Lilian Kiefer, directrice exécutive de PSAF, a déclaré dans un communiqué :

PSAF croit que la communication a le pouvoir d'influencer la direction de toute une société ou d'un pays, que ce soit positivement ou négativement. Un mot positif sur les médias sociaux peut aider les gens à voir le potentiel de la Zambie pour les encourager à jouer leur rôle dans l'édification de la nation. De la même façon, un seul mot négatif peut causer l'anarchie, la confusion et perturber la paix du pays. Un commentaire imprudent sur les médias sociaux peut monter les gens les uns contre les autres, alimentant des conflits inutiles dans le pays. Chacun de nous peut faire le choix d'utiliser un langage responsable sur les médias sociaux pour promouvoir un  débat constructif basé sur les problèmes …. L'intimidation, les insultes et les menaces sur les médias sociaux constituent un affront à la démocratie, d'autant plus que le pays célèbre ses 50 ans de l'Indépendance. 

Malgré les bonnes intentions, la déclaration de Mme Kiefer n'a pas réussi à instaurer le genre de critique constructive qui est vitale pour une démocratie forte. Et elle soulève des questions difficiles pour les législateurs, qui doivent respecter le droit à la liberté d'expression tout en travaillant aussi pour s'assurer que le discours en ligne n'incite pas à la violence ethnique ou à l'expression de haine. À l'ère numérique, et en particulier dans une période de campagne électorale, ce n'est pas une mince tâche.

Paddington Bear reçoit sa carte d'identité péruvienne

samedi 3 janvier 2015 à 17:02

Le bureau national péruvien de l'Etat-civil (connu sous l'acronyme RENIEC) a décerné une carte nationale d'identité à Paddington, l'ours de la célèbre collection  anglaise de livres pour enfants Paddington Bear (maintenant un film) dont l'histoire dit qu'il arrive à Londres depuis le Pérou.   

La carte d'identité, décernée durant une cérémonie symbolique, est jaune, comme le sont les cartes d'identité de mineurs dans ce pays. 

L'ours Paddington Bear a reçu sa carte d'identité au RENIEC pic.twitter.com/SIZo8MK9OX

Quelqu'un a cependant protesté contre la présence de l'ours sur le territoire péruvien : 

Et quand est-ce qu'il va dégager ? L'ours Paddington Bear a reçu sa carte d'identité au RENIEC

Le célèbre petit ours de la littérature enfantine visite le Pérou dans le cadre d'une campagne de promotion du tourisme dans ce pays d'Amérique latine. 

L'Inde, futur géant du sport mondial ?

vendredi 2 janvier 2015 à 21:37
Fikru Tefera of Atletico De Kolkata somersault is goal to beat Mumbai City Fc defender during the Indian Super League (ISL) tournament at Vivekananda Yuba Bharati Stadium in Salt Lake City, Kolkata, India. Image by Reporter#7585286. Kolkata, India. Copyright (12/10/2014)

Fikru Tefera de l'Atletico De Kolkata célèbre son but avec un saut périlleux après avoir transpercé la défense du Mumbai City Fc lors de la Super Ligue Indienne (ISL) au stade Vivekananda Yuba Bharati à Salt Lake City, Kolkata, India. Image de Reporter#7585286. Kolkata, India. Copyright (12/10/2014)

Longtemps, en Inde, on pouvait entendre des choses comme “Quel magnifique coup de Sachin Tendulkar” [français]. Mais les temps ont changé. Les enfants d’aujourd’hui entendent davantage “Quel incroyable coup franc d’Elano” [français]  ou “Quelle volée superbe de Roger Federer” [français]. Dans cette nation fan de cricket, où tous les sports semblaient s’incliner face au sport roi, une mutation s’est produite. Soudainement, la Super Ligue Indienne est devenue le championnat de football le plus couru en Asie, et le cinquième dans le monde – une statistique stupéfiante, s’agissant de la première saison de cette ligue. Le tennis indien est également en plein essor, une situation jamais vue auparavant.  

Alors, qu’est-ce qui a changé ? Le cricket a-t-il perdu son emprise sur le sport indien ? Ou les joueurs de cricket profitent-ils simplement d’un pic de popularité temporaire ?

Longtemps, l’Inde a été considérée comme un “géant endormi” du football, malgré sa quatrième place aux Jeux Olympiques 1956 ou l’obtention de ses deux médailles d’or aux Jeux Asiatiques. Cependant, depuis ces succès, le football restait en sommeil en Inde. C’est ce que ce pays veut désormais changer. Avec d’anciennes stars comme Robert Pires, Luis Garcia, David Trézéguet, Nicolas Anelka, David James et Joan Capdevilla, la ligue présente quelques anciens poids lourds du football. Les internautes ont dès lors posté leur joie sur la Toile.  

Les fans de football de Goa font la queue pour acheter les tickets pour les demi-finales de l’ISL depuis 6h30 du matin. Ils ne sont vendus que depuis 10h.

Les feux d’artifices des matchs de l’ISL sont extraordinaires, j’espère qu’il se passera également quelque chose sur le terrain.

Sushanth Mathew l’a tué. Quelle beauté ! Le plus grand but que j’ai jamais vu

C’est de cette façon que la MLS, en Amérique du Nord, la J-League, au Japon, et la A-League en Australie ont réussi à sortir du lot. L’idée est simple : prenez des stars internationales pour jouer avec des joueurs locaux, et transmettez l’attitude, les compétences et la connaissance du jeu. Ceci a certainement aidé la MLS et compagnie qui, année après année, gagnent sur la scène internationale et à la Coupe du Monde. En Inde, l’ISL présente des joueurs indiens comme TP Rehenesh, Arnab Mondal et Subash Singh, qui peuvent ainsi montrer l’étendue de leurs talents et se tester contre les meilleurs joueurs mondiaux.

Comme l’attestent la présence de plus en plus forte des spectateurs aux matchs de l’ISL et la compétitivité élevée du championnat, il est difficile de ne pas être optimiste quant à l’avenir du football indien. 

Le tennis est également un autre sport où l’Inde ne semble pas avoir exploité tout son potentiel. En 2014, des foules énormes ont assisté aux matchs de l’International Premier Tennis League (IPTL). Mahesh Bhupathi [français] et Leander Paes [français], les deux plus grands joueurs de double indiens, se partagent 12 titres du Grand Chelem. Mais pour diverses raisons, l’Inde n’a toujours pas produit de grands joueurs de simple.

 Pour améliorer cette situation, l’Inde a créé un système de franchise similaire à ce que l’on peut trouver à l’étranger. Avec Roger Federer, Novak Djokovic, Serena Williams, Maria Sharapova, Ana Ivanovic ou encore Tomas Berdych, l’IPTL propose les plus grands noms du tennis, qui jouent à guichets fermés.

Si Alan Wilkins peut le faire, que Dieu protège Federer

Le banc de l’équipe des @IndianAces célèbre la victoire de @Gael_Monfils dans un super duel face à @tsonga7 à Delhi.

Si de nombreuses personnes considèrent les matchs de l’IPTL comme une simple exhibition (dont Chris Kermode, le président exécutif de l’ATP), l’IPTL veut surtout amener le tennis dans des pays peu habitués à accueillir les grands noms du jeu.

De Manille à Dubaï, en passant par New Delhi et Singapour, le tournoi a vu la victoire des Indian Aces. Plus surprenant, la compétition a attiré une bonne participation et a enregistré de bonnes audiences à la télévision. Pour un tournoi qui ne devait initialement que stabiliser l’intérêt de l’Inde pour le tennis, permettre au pays de se rééquiper et de restaurer ses infrastructures tennistiques, les résultats vont au-delà de toutes les espérances.

Et ça ne s’arrêtera pas là: l’Inde a accueilli le Champions Trophy de hockey en 2014 – qui s’est conclu à  Bhubaneshwa – et organisera la Coupe du Monde des moins de 17 ans en 2017.

Nouveau centre du sport mondial, le « géant endormi » qu’est l’Inde est particulièrement attrayant. La récente hausse de popularité de sports comme le football et le tennis suscite tous les espoirs et les attentes de tous les athlètes indiens du futur.