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La place de la culture et de la langue malgache dans un monde qui change: Entretien avec Hanitr'Ony, poète et activiste

jeudi 25 février 2016 à 10:22
Hanitr'Ony lors d'une conférence - avec son autorisation

Hanitr'Ony lors d'une conférence sur la langue malgache – avec son autorisation

La langue malgache, par son histoire et sa richesse, reflète bien l'histoire et la diversité de Madagascar. Même si la majorité du vocabulaire traditionnel de la langue malgache remonte à des origines austronésiennes, la langue fait partie d'un ensemble linguistique comprenant plus d'une vingtaine de « variantes » locales. Parlé par 22 millions de personnes, le malgache fait quand même partie des langues menacées par l'évolution  vers l'uniformisation des modes de communication et la convergence vers une langue unique. Hanitra Salomon, Hanitr'Ony de son nom d'artiste, fait partie de la dernière génération de poètes malgaches contemporains et protectrice chevronnée de la langue malgache.  Issue d'une famille de  littéraires, Hanitra nous donne son point de vue sur l'importance capitale de la préservation des langues locales face à la mondialisation.

Global Voices (GV):  Parle-nous de ton parcours, d’ où te vient cette vocation ? 

Hanitra Salomon HS:  Je suis née dans une famille d'artistes, mes parents sont poètes, musiciens, auteurs-compositeurs-interprètes (Dédé et Raivo Patricia de SORAJAVONA), ma mère est aussi styliste, donc avec un certain intérêt pour les belles choses et les textes. Moi, je passais mes journées à lire étant enfant. J'ai commencé à écrire à l'âge de 9 ans par plaisir et me suis rendue compte assez vite que cela m'était vital. J'ai fait un parcours académique standard avec un Bac scientifique (série C à mon époque, au collège Saint-Michel Amparibe Antananarivo) et des études scientifiques également à l'Ecole Supérieure Polytechnique d'Antananarivo (ESPA). J'ai fait le constat suivant: la littérature a toute sa place dans le monde scientifique.  J'ai continué à approfondir ma passion pour la littérature, j'ai suivi les stages d'écriture RANTO à l’Académie Malagasy (de 1994-95), des stages dirigés par plusieurs enseignants chercheurs dont M.Siméon RAJAONA. J’ai participé à des montages poétiques et ai moi-même monté des spectacles, puis j’ai publié dans les quotidiens de Madagascar enfin j'ai adhéré au cercle littéraire du Faribolana Sandratra en 1993, et à l'HAVATSA-UPEM (Union des Poètes et Ecrivains Malgaches) quatre ans plus tard. Mon grand-père DOX RAZAKANDRAINA faisait partie des 15 fondateurs de cette association en 1952. En 2004, avec neuf autres poètes, j’en ai fondé la Section France de l'HAVATSA-UPEM. En 2010,  je fais partie des onze fondateurs de la FIMPIMA France, sous l’égide de Mme Hajaina ANDRIANASOLO, alors Directrice de formation de l’association des rhéteurs qui pratiquent le Kabary ou Art Oratoire malgache). Voici une vidéo de nos activités:

GV: Quel est  le rôle de l'écrivain dans la société ?

HS: Selon moi, la place que l’on donne aux auteurs (ou aux artistes créateurs et chercheurs, et même la culture en général) est représentative de la force d’une nation. L’auteur est celui qui analyse la société, l’analyse des œuvres littéraires et artistiques peut faire apparaître les évènements importants d’un pays. Lorsqu’on lit les poèmes de RADO qui réclament les droits des citoyens dans son poème « Zo » (1972) ou les poèmes d’exil de Ny Avana Ramanantoanina comme « Sambo »(1915) sur l’île de Mayotte suite aux évènements du mouvement indépendantiste V.V.S (Vy, Vato, Sakelika), on les lie à l’Histoire de Madagascar. Mais l’auteur par son art adoucit les mœurs et chante la vie, à l’exemple de DOX dans Ny Hirako (1941), Folihala (1968) ou Dindona Fitia (1973). En plus de faire ressortir la beauté de notre sociéte humaine – ainsi que l’hideux- il apporte aussi des questions aux semblants de vérité établie.  Ce travail mène à des réflexions pour plus de justice et d’équité dans notre société.  L'écrivain doit aussi tenir compte de tous les changements dans le temps et l’espace que supporte notre monde. L’auteur reçoit les ondes que le monde émet et nous les traduit par ses textes.

Un extrait de un des textes de Hanitr'Ony à la radio:

GV: En théorie, 22 millions de personnes (sans compter la diaspora) parlent le malgache, et pourtant il me semble que tu es un peu inquiète sur le devenir de notre langue, pourquoi ?

En théorie, oui, 22 millions parlent malgache.  Mais une grande partie maintenant, notamment dans les grandes villes de Madagascar, parlent une langue édulcorée, un malgache différent. L’afflux d’écoles et de formation étrangères influence fortement la pratique (ou non) de notre langue (note de la rédaction: l'enseignement supérieur à Madagascar se fait en majorité en français). Il n’est plus étonnant aujourd’hui de voir des jeunes Malagasy ne pas savoir parler sa langue en son pays !
Il y a également le cas des enfants malgaches nés outre-mer qui ne bénéficient pas de la pratique de leur langue, puisqu’il n’y a pas de structure qui permet de suivre un cursus spécialisé dès le plus jeune âge (pas d’école de langue). Même si des associations donnent de leur temps et de leur énergie à disposer des cours particuliers, ce n'est pas suffisant. Devenus ainsi les seuls responsables de la transmission, les parents peuvent se retrouver démunis faute de temps ou de moyens. En France, plus de 90% des enfants de malgache(s) ne parlent pas quotidiennement le Malagasy.
Dans ces deux cas, mon inquiétude est fondée, mais nous ne devons pas oublier que plus de 70% des Malgaches vivent en milieu rural, où c’est la langue officielle pratiquée.  Si nous préservons cela, la langue ne disparaîtra pas. Néanmoins cela ne suffit pas, tous les citoyens Malgaches doivent être sensibilisés pour connaître et parler leur langue, et le faire le mieux possible.

3) Tu es extrêmement active dans la promotion de la culture malgache. Quels sont tes projets récents et qu’aimerais-tu voir aboutir dans un futur proche pour la promotion de cette culture ?

J’ai en effet plusieurs casquettes avec quelques activités en parallèle, tout simplement parce que c’est de cette façon que je peux répondre aux sollicitations des personnes de tout horizon qui seraient intéressées par la culture malgache. L’HAVATSA-UPEM Section France que je préside actuellement, a récemment célébré son dixième anniversaire, nous avons fait à cette occasion une exposition, des conférences et des spectacles :

Le 13 février dernier, nous avons organisé avec l’INALCO CROIMA des Langues’Orientales, une journée littéraire malgache pour commémorer le centenaire de la naissance du poète Zakarandahy (1915-1994), et « Pages d’Amour » ou Takela-pitia, où l’on présentait la place de l’amour dans la culture malgache et dans la littérature.

Sinon je continue de présenter et d’animer mon émission bilingue pour enfants « Bitsiky ny Ankizy » (murmure des enfants) sur la Radio Web Radio Bitsika.  C’est une émission qui éveille la curiosité de tout enfant à la langue Malagasy et qui partage des informations sur notre culture. Nos jeunes invités sont de toutes nationalités et sont contents de découvrir Madagascar à travers l’émission. Je continue aussi de donner des cours de Malagasy pour les enfants et les adultes, tous niveaux.
Dans un futur proche, j’aimerais que le travail que nous faisons soit soutenu, par les institutions, par le public, que cela touche plus de monde. Les actions de promotion de la culture donnent une vision différente de Madagascar. Les gens qui sont venus rendre visite au Centenaire de DOX, sont sortis enrichis de l’exposition et des spectacles musicaux en disant : « On ne connaissait pas cette facette de Madagascar ». https://www.youtube.com/watch?v=zhsPAc_WFMg .

En plus de ses ressources naturelles, la culture et son peuple est la plus grande richesse de la Grande Ile. Je souhaiterais donc que cette culture ait la place qu’elle mérite. Et nous en appelons à toutes les bonnes volontés pour le concrétiser (Si vous souhaitez participer à notre action, écrivez moi à mon email hanitrony@gmail.com).
Pour mes projets personnels, après mes recueils Bitsik’Ony et Tsirin-kalokalo et mon premier Single Tiako (auteur-compositeur), je prépare l’édition d’un ouvrage littéraire bilingue.

Hanitra_LalieRabeharison
GV: Penses tu que les leaders ou les citoyens malgaches en général sont suffisamment investis dans la culture malgache ?

Beaucoup d’associations culturelles, de clubs, d’institutions œuvrent pour la promotion de la culture malgache et mettent à disposition des artistes les moyens du bord pour s’exprimer. A Madagascar, les évènements culturels sont très prisés, les Malgaches ont une grande sensibilité artistique, la plupart des gens chantent, jouent d’un instrument, écrit, etc… mais la consommation et la production littéraire locale restent insuffisantes, faute de moyens.
C’est malheureux mais la plupart des artistes ne peuvent pas vivre de leurs talents.  La musique, la peinture, la photographie, le cinéma, la sculpture, la poésie, le théâtre, la danse, le livre, etc…. Ce sont des domaines encore trop négligés.  Il faut quand-même reconnaître que beaucoup d’efforts ont été menés pour améliorer les conditions de vie des artistes grâce au travail d'activiste permanent de ces derniers. Mais cela reste insuffisant.
Je trouve qu’il y a un travail à faire pour « éduquer » la curiosité des gens et les habituer à l’ouverture et à la découverte d’artistes ou de styles différents.
Pour la question de la langue, les personnes influentes qui détiennent des hautes responsabilités devraient donner l’exemple en faisant l’effort de bien parler. Quitte à prendre des cours pourquoi pas (à forte prédominance orale, la culture malgache favorise les bons orateurs, mahay mandaha-teny e! Mpikabary ikoizana e!) ? Le peuple a tendance à faire comme leurs réprésentants, si les leaders parlent mal leur propre langue, le peuple en fera de même.

GV:  est ce que la mondialisation est une menace ou au contraire une opportunité pour faire connaitre notre culture ?

La mondialisation depuis quelques décennies a imposé sa marque, les langues influentes peuvent être un moyen de communication, d’échanges, d’épanouissement, par exemple pour traduire et faire connaître des romans et des textes de grands auteurs de par le monde, pour faire des sommets culturels où chaque pays montre ses spécificités culturelles. Mais elle peut aussi être une cause d’étouffement voire d’écrasement d’une culture, par les moyens qui sont mis en concurrence pour faire prévaloir une langue dans le cadre de l’homogénéisation des langues dominantes. La langue a été un outil de conquête au sein des colonies françaises, parler la langue locale était interdit et passible de peines ou d’amende. Ce fut plus souple chez les anglais, mais on constate actuellement que des travaux de sauvegarde des langues en voie de distinction sont plus encouragés en France. Lors de la journée internationale de la langue maternelle, le 21 février, il est rappelé que sur les cinq à sept milles langues parlées dans le monde, vingt cinq meurent chaque année (cf Nicholas Evan), et 2546 sont en danger de mort (communication du 21/02/2016 à l’UNESCO, lors de la journée internationale de la langue maternelle).

GV: Un message a faire passer aux lecteurs de Global Voices ?

Je voudrais d’abord leur dire que malgré les actualités accablantes qui sont constatées quotidiennement, des abeilles continuent de fabriquer du miel, des fleurs repoussent au printemps nouveau, continuons nos belles actions, travaillons dur en vue de voir nos rêves se réaliser. Et mon tout dernier message est emprunté au poète DI… (RAHAINGOSON Henri) « Andrianiko ny teniko, ny an’ny hafa koa feheziko », Ma langue je la fais souveraine, quand à celle des autres, je les maîtrise et les fais miennes aussi. Cet adage couvre l’ état d’esprit à mettre en avant dans notre monde moderne, nous avons encore beaucoup à apprendre, à découvrir. Ne nous fermons pas au voyage, à l’autre, à l’inconnu, car c’est ce qui nous enrichit, mais sachons cultiver la valeur de notre propre différence, de notre propre culture.

PHOTOS : des histoires imaginées à partir de murs écaillés

jeudi 25 février 2016 à 09:00
Photo: Abstract Stories / Vkontakte

Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

Il existe une communauté sur le réseau social russe Vkontakte qui prend des photos de peintures en voie de décomposition qui s'oxydent et s'écaillent, et imagine à partir d'elles des « histoires abstraites ». Son fondateur et unique éditeur, un homme du nom de Sergei Vyskub, invite toute personne à rejoindre son groupe et à soumettre des photos avec des idées d'histoires qu'elles pourraient renfermer. « Tout chef-d’œuvre a sa propre histoire. Regardez autour de vous et dites-nous la vôtre », suggère-t-il aux visiteurs sur sa page Vkontakte.

Vyskub a déclaré sur le site internet TJournal.ru qu'il avait eu pour la première fois l'idée du projet en regardant des photographies de plâtre qui s'écaille qui lui rappelaient un tableau statistique. Ses amis l'ont aidé à attirer ses premiers abonnés, qui ont partagé des « histoires abstraites » au sein de leurs propres groupes Vkontakte. L'idée a fait son chemin, et certaines communautés du site avec des millions de fans se sont mises à partager son travail (pas toujours avec son accord).

Bien que le travail de son groupe ne soit pas toujours cité, sa popularité s'est accrue de façon fulgurante. La première publication dans la communauté de Vyskub remonte au 9 février. En deux semaines à peine, il y a eu plus de 16000 abonnés. Les membres peuvent soumettre des images avec ou sans suggestions d'« histoires », et Vyskub remplit un album photo avec les contributions qui ont encore besoin d'interprétation.

« Histoires abstraites » n'est pas la seule communauté de Sergei Vyskub sur Vkontakte. Il est à la tête d'un autre projet photo intitulé « Arrêts de bus » pour lequel il rassemble des images d'arrêts de bus à travers la Russie. Il affirme ne pas avoir l'intention de tenter de monétiser l'une ou l'autre communauté (en vendant des publicités par exemple). Les deux projets sont un « travail de passion », a-t-il précisé à TJournal.

La mer morte. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

L'alignement des toits de St. Pétersbourg. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

Quand tu as oublié de nettoyer l'aquarium du poisson. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

On a retrouvé Nemo. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

«Félicitations! C'est un garçon.» Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

Le hérisson dans le brouillard. (Une allusion au film d'animation réalisé en 1975 par Yuriy Norshteyn et plusieurs fois primé) Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

Le lancement de missiles balistiques. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

La pochette de l'album Animals des Pink Floyd. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

Eugène la phalène. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

La fête annuelle des roux en Irlande. Photo: Histoires abstraites / Vkontakte

Pour plus de photos et leurs «histoires abstraites», rendez-vous sur la page de la communauté Vkontakte ici.

La vie privée des Poutine : l'ex-femme de Poutine remariée ?

jeudi 25 février 2016 à 08:39
Image edited by Kevin Rothrock. Original photo by Jamie Sanford, July 15, 2006. CC 2.0.

Illustration de Kevin Rothrock, d'après une photo originale de Jamie Senford, 15 juillet 2006. CC 2.0.

Selon un site russe d'information et de nombreux blogueurs (parmi lesquels des militants anticorruption proches du célèbre Alexeï Navalny), l'ex-femme de Vladimir Poutine se serait remariée. L'heureux élu, selon la formule consacrée, est un certain Arthur Otcheretny, 37 ans, soit vingt de moins que Lioudmila et un bon quart de siècle de moins que Poutine. Otcheretny dirige une maison d'édition et se trouve à la tête du Centre de développement des communications interpersonnelles.

Les internautes basent leurs déductions sur des données qui seraient en leur possession, mais beaucoup supposent qu'ils ont tout simplement découvert les comptes Facebook de Lioudmila et son nouveau mari.

@leonidvolkov [en russe]  A mon avis, c'est trop subtil pour être un “fake”.

— Kashin⚓Kashin⚓Kashin (@KSHN)  25 января, 2016 [рус]

Le compte de Lioudmila recense 168 amis (visibles par tout utilisateur), dont Otcheretny. Parmi ses “amis” sur Facebook, aucune personnalité qui retienne l'attention. Quant à elle, on ne peut l'ajouter comme “amie” ni sur invitation, ni en s'abonnant à son compte (ces fonctionnalités ont été désactivées). Le compte présumé d'Otcheretny partage quelques amis communs avec le sien.

Photo : Lioudmila Poutine / Facebook

Il existe plusieurs indices clairs de l'authenticité du compte de Lioudmila. Tout d'abord, il a été créé récemment. La première photo a été téléchargée il y a quatre ans, en 2012. Pendant plusieurs années, le compte a proposé tout ce que la plupart des utilisateurs de Facebook peuvent attendre d'un parent âgé : des vidéos de chats, des citations ronflantes, des prières, des petits quiz et des listes. En octobre 2015, Lioudmila se dit agréablement surprise de recevoir 47 “likes” pour sa photo de profil : “Je n'arrive pas à comprendre pourquoi d'un seul coup elle s'est hissée d'un seul coup si haut et s'est attiré autant de likes. C'en est même gênant”, écrit-elle alors.

Fin mai 2015, Lioudmila publie une note où elle fait l'éloge d'un livre intitulé “l'Alphabet des sentiments”. Le livre en question est publié par la maison d'édition d'Otcheretny, le Centre de développement de la communication interpersonnelle. Cet ouvrage de psychologie infantile est sorti en 2009, mais les éditions Otcheretny l'ont réédité l'an dernier. Depuis le compte Facebook qui appartiendrait à Otcheretny, deux commentaires ont été postés sur ce livre. L'un d'eux annonce “beaucoup de magnifiques projets à venir”.

L'administrateur du compte Facebook de Lioudmila Poutine, quel qu'il soit, se manifeste pas grand intérêt pour la politique. L'un des seuls posts récents à contenir un sous-texte un peu politique a été téléchargé depuis YouTube le 21 novembre 2015. Il s'agit d'une vidéo montrant des soldats russes en train d'inscrire ces mots sur des bombes à destination de la Syrie : “Pour nos gars et pour Paris!”

De l'avis général, certains conservateurs russes pourraient bien désapprouver un autre contenu partagé par Lioudmila le 7 novembre 2015: “Dix idées de Stephen Fry sur l'amour, la dépression et le sens de la vie”. (Fry, qui milite activement pour les droits de la communauté LGBT, a vertement critiqué par le passé la loi russe qui proscrit la propagande de l'homosexualité.)

Si des journalistes moscovites avaient l'idée de poser au Kremlin la question du remariage supposé de Lioudmila Pouitne, ils n'obtiendraient pas de réponse, et encore moins de confirmation. Vladimir Poutine protège Владимир Путин scrupuleusement la vie privée de sa famille depuis les premiers jours de son mandat. En janvier 2015, l'agence d'information Reuters a affirmé que Ekaterina Tikhonova, promoteur immobilier, était la fille cadette de Poutine. Lors de sa conférence de presse, onze mois plus tard, Poutine a affiché la plus grande fermeté“Je n'ai jamais parlé de ma famille, ce n'est pas maintenant que je vais commencer.”

L'évacuation de la “jungle” de Calais met particulièrement en danger les mineurs non accompagnés

mercredi 24 février 2016 à 22:27
Liz Clegg independently runs the Centre for Women and Children in Europe's largest informal refugee camp.

Liz Clegg (à gauche) gère de façon indépendante le Centre pour les Femmes et les Enfants dans la “Jungle” de Calais, le plus grand camp informel de réfugiés d'Europe, et s'occupe de mineurs non-accompagnés. Photo Brindusa Nastasa, utilisée avec permission.

(Mis à jour le 23 février 2016) Le 23 février, le tribunal administratif de Lille a estimé que le jugement d’expulsion devait être suspendu jusqu’à la fin de la semaine, après la requête en référé déposée il y a quelques jours par huit associations pour stopper l’évacuation. Les autorités ont maintenant l’obligation légale d’attendre le jugement du tribunal. Dans le même temps, l'organisation de bénévoles “Help the Refugees”  a mené un recensement dans le camp et a compté 5.497 résidents, parmi lesquels 423 mineurs isolés. 

Il est neuf heures ce matin de Saint-Valentin brumeux, dans la “Jungle”, le tristement célèbre camp informel de réfugiés de Calais, domicile de quelque 6.000 personnes vivant dans des tentes, des caravanes et des cabanes de bois. Ce matin, les seuls qui semblent éveillés sont ces sept garçons afghans affamés. Ils tapent en rythme sur une porte de bois, ça se mélange avec le bruit constant des pas, aspirant la boue. La porte appartient à une tente rouge et jaune d'à peu près 7 mètres de long : Le Centre pour les Femmes et les Enfants de “la Jungle”. Les garçons à la porte attendent que Liz Clegg, une bénévole britannique, les amène déjeuner. Avec une équipe de bénévoles, Liz s'occupe des individus les plus vulnérables du camp, dont les mineurs isolés.

Les garçons ne savent pas que c'est un des derniers matins qu'ils pourront courir, affamés, jusqu'au Centre pour y chercher nourriture et soutien. D'ici une semaine, les bulldozers du gouvernement français écrabouilleront tout ça : le terrain de jeu improvisé avec les balançoires et la cage-à-grimper, la tente avec les coussins et les couvertures pour garder les usagers du Centre au chaud, les objets d'arts que les enfants et les femmes ont réalisé durant ces derniers mois de leurs passages, cet endroit où ils avaient trouvé sécurité et confiance.

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La nouvelle zone à évacuer : partie sud de la Jungle

Les 7 garçons épuisés, qui ont entre 10 et 15 ans, ont été debout toute la nuit. Après une marche d'une heure, ils ont mis leur vie en danger en essayant de sauter sur des camions pour tenter de rejoindre l'Angleterre. Suleyman, 11 ans, a l'air à peine présent. Accroupi dans un coin, il sirote son thé au lait, ses yeux vitreux fixent le vide.

Pendant que Liz paie un petit déjeuner aux garçons, elle exprime ses craintes de voir la partie sud du camp nettoyée. Le gouvernement français a récemment informé 800 réfugiés, parmi lesquelles des familles avec enfants, qu'ils seraient expulsés du camp dans les prochains jours. La démolition de cette zone de 7 hectares réduira de moitié le plus grand camp informel de réfugiés en Europe et détruira des constructions vitales à la communauté tels que mosquées, églises, un centre d'aide juridique, un centre de vaccination contre la rougeole, des installation servant à distribuer de la nourriture, un théâtre et un centre pour les jeunes.

Ce camp est aussi le domicile de 200 à 500 enfants non-accompagnés, certains n'ayant que 10 ans. Pour eux, le Centre pour Femmes et Enfants est le seul point de référence. “On les suit, on sait quand ils disparaissent, on les aide,” dit Liz. “S'ils leur prennent ça, ils seront perdus.”

The Women's and Children Centre. Photo: brindusa Nastasa.

Le Centre pour les Femmes et les Enfants dans la “Jungle” de Calais. Photo Brindusa Nastasa, utilisée avec permission.

L'évacuation prochaine du camp ne sera pas la première de cette année. En janvier, les abris de plus de 2.000 personnes ont été passés au bulldozer. Le 1er février c'est une autre zone, comprenant une église et une mosquée, qui a été arasée. Le plan des autorités consiste à pousser le plus de monde possible dans les 125 nouveaux conteneurs gris perle dans une section clôturée du camp.

Le pasteur s'accroche au dernier morceau restant de son église

Dans cette nouvelle zone, qui ressemble plus à une installation d'élevage industriel qu'à des habitations pour humains, il n'y aura ni églises, ni mosquées, ni écoles—espaces collectifs qui, reconnaissent les habitants de la “Jungle”, ont rendu leur vie un peu plus supportable. Cette politique semble vouloir grignoter la Jungle, récemment au centre de l'actualité. Bénévoles et réfugiés ne croient guère au plan du gouvernement. Ils y voient une tentative de faire renoncer les gens à leurs rêves britanniques afin qu'ils demandent l'asile en France. Autre crainte, les nouvelles installations ne comptent que 1.500 places, et l'entrée se fait par reconnaissance des empreintes digitales.

Like other community spaces, the The Ethopian church will also be affected by the eviction. Photo: Brindusa Nastasa

Comme d'autres espaces collectifs, l'église Ethiopienne sera aussi touchée par le démantèlement. Photo Brindusa Nastasa, utilisée avec permission.

Or “la plupart des réfugiés. . . ont peur que s'ils laissent leurs empreintes digitales en France, cela réduira leurs chances d'obtenir l'asile au Royaume-Uni, le pays qu'ils espèrent rejoindre un jour”, dit Jamal Ismail, directeur de Kitchen Camp, qui sert plus de 1.000 repas par jour depuis septembre.

Liz Clegg est bénévole à Calais depuis sept mois. Elle a commencé par distribuer des fournitures depuis l'arrière de son camion, mais n'a pas tardé à s'apercevoir que les femmes et les enfants n'avaient aucun endroit où se sentir en sécurité et pris en charge.

“La plupart des garçons sont traumatisés par leur voyage”, dit Liz. “Ils ont marché pendant des jours, ont été battus par les passeurs, drogués, souvent laissés longtemps sans rien à manger”. Liz montre deux des garçons, qui se partagent un pain paratha afghan. “Cela fait des mois qu'ils mangent régulièrement. Au début on ne pouvait pas poser de quoi manger sur la table sans qu'une bagarre générale n'éclate entre les garçons. A présent ils sont plus détendus, parce que la nourriture continue à venir”.

200-500 children are estimated to be in the camp in Calais. Photo: Brindusa Nastasa. Used with Permission.

On estime que 200 à 500 mineurs vivent dans la Jungle de Calais. Photo Brindusa Nastas, utilisée avec permission.

Les autorités tant françaises que britanniques ont connaissance du nombre croissant d'enfants abandonnés et sous-alimentés dans les camps. Des organisations comme l’UNHCR et Save the Children ont exprimé leurs inquiétudes sur la situation, mais ne sont pas venues sur place confirmer les chiffres ou donner leur appui, disent les bénévoles. Tout repose sur une “bande de hippies”—comme se désignent eux-mêmes les bénévoles—sans formation ni qualifications formelles pour ce travail.

Volunteers try to make life for children as bearable as possible. Photo: Brindusa Nastasa. Used with Permission.

Les bénévoles s'efforcent de rendre la vie des enfants aussi supportable que possible. Photo Brindusa Nastasa, utilisée avec permission.

La préfète du Pas-de-Calais a annoncé publiquement le démantèlement sur France24 le 12 février, mais l'UNHCR ne semble toujours pas en avoir connaissance. Directeur Juridique et Protection de UNHCR Royaume-Uni, Leonard Zulu, qui avait visité le camp à peine quelques jours avant pour en évaluer la sécurité, a dit n'avoir aucune information sur la démolition de structures quelles qu'elles soient.

Pendant ce temps, la situation se dégrade. La presse rapporte de plus en plus d'usage de lacrymogènes, de brutalités policières et d'agressions contre les migrants, y compris mineurs. Bien qu'une clause du règlement Dublin de l'UE donne aux réfugiés ayant de proches parents dans un pays de l'UE le plein droit à y obtenir l'asile, des enfants en grand nombre restent isolés dans la jungle.

Il faut faire plus pour protéger les enfants à Calais et Dunkerque

Les lourdeurs bureaucratiques font que malgré l'existence de dispositions dans les règlements de l'UE permettant le transfert des mineurs en toute sécurité et légalité, dans la pratique le voyage peut être presque impossible. Au début de 2016 un garçon afghan de 15 ans est mort dans un camion frigorifique. Il avait pourtant une soeur au Royaume-Uni.

13 ans, vit seul dans la jungle de Calais. Le centre pour les jeunes et les écoles vont être rasés la semaine prochaine. Que va-t-il faire ?

Leonard Zulu estime que le mieux pour les enfants est de demander l'asile en France, puis d'informer les autorités qu'ils ont de la famille au Royaume-Uni : c'est le mécanisme existant dans la réglementation Dublin. Mais la plupart des enfants ne comprennent pas le sens de “procédure d'asile”. Ils ne savent qu'une chose, ce qu'on leur a dit de faire : arriver jusqu'à leurs familles au Royaume-Uni.

M. Zulu reconnaît que beaucoup reste à faire pour l'accès à l'information et sa diffusion. Il espère qu'avec une présence permanente dans le camp, l'UNHCR sera en mesure d'aider à diffuser l'information, y compris vers les enfants. Sans oublier l'information médicale. Ainsi, Liz Clegg doit aider un enfant qui lui montre un sac plastique transparent contenant divers comprimés. Il s'est gravement blessé au genou mais ne comprend pas quels médicaments il doit prendre.

Valentine's Day at the Women's and Children's Centre. Photo: Brindusa Nastasa. Used with Permission.

La Saint Valentin au Centre pour les Femmes et les Enfants. Photo Brindusa Nastasa, utilisée avec permission.

Après le petit-déjeuner, les garçons retournent au Centre, où le “Jour des Enfants” va commencer, comme chaque dimanche. La tente est décorée avec des ballons en forme de coeurs. Les bénévoles expliquent comment confectionner des cartes de la Saint Valentin avec du carton, des paillettes et de la colle. Tout est calme pour un moment, chacun se concentre pour écrire un mot à ses êtres chers : mères, pères, frères, à des milliers de kilomètres, ou parfois, morts. Certains écrivent une carte pour Liz, devenue une figure maternelle pour beaucoup d'entre eux, la seule à leur avoir montré de l'amour dans leur périple. Un rôle très difficile pour elle.

“C'est inévitable, mais ça me rend triste”, dit-elle. “Cela dure depuis si longtemps qu'on s'attache. D'un côté c'est merveilleux qu'ils aient quelqu'un à qui s'attacher, de sorte que quand ils redeviennent des petits garçons qui ont besoin de leur maman, ils ont quelqu'un. Mais d'un autre côté c'est terrible, parce que ça va finir. La semaine prochaine ça sera fini. Et ensuite ?”

Pour plus d'informations sur le Centre pour les Femmes et les Enfants, voir leur page Facebook officielle et leur pétition en ligne contre le démantèlement. Cet article a été documenté et écrit par Annabella Stieren et Brindusa Nastasa, qui suivent en ce moment les itinéraires des enfants réfugiés à travers l'Europe. Leur projet multimédia est aidé par une bourse de Reporters in the Field.

La paix en Colombie, plus proche que jamais

mercredi 24 février 2016 à 10:44
El proceso de paz fue uno de los temas tratados por el Presidente Juan Manuel Santos en la reunión que sostuvo este martes con oficiales y suboficiales de la Primera División del Ejército con sede en Santa Marta. Foto: Presidencia de Colombia.

La question du processus de paix a été abordée par le Président Juan Manuel Santos durant sa rrencontre, ce mardi, avec des officiers et sous-officiers de la Première Division de l'Armée à Santa Marta. Photo : Présidence de la Colombie.

Le gouvernement colombien a bon espoir qu'en mars prochain pourra être signé l'accord de paix avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), la plus ancienne guérilla d'Amérique latine, mettant ainsi fin au conflit armé qui ensanglante le pays depuis plus d'un demi siècle.

Au moins 220 000 personnes ont perdu la vie, 25 000 ont disparu et 4 744 046 ont été déplacées entre 1958 et 2012, selon le rapport présenté par le Centre National de Mémoire Historique (CNMH) et publié par le quotidien El País.

Et c'est précisément en 2012, à La Havane, qu'ont commencé les pourparlers de paix entre des représentants du gouvernement colombien et des membres du groupe rebelle.

Un nouvel allié est récemment venu prendre part à la question de l'après-conflit depuis que Juan Manuel Santos a rencontré le président des États-Unis, Barack Obama, pour célébrer les 15 ans du très controversé Plan Colombie et mettre en route une deuxième phase d'aide appelée Paix Colombie.

La Maison Blanche a publié sur son site le document  : “BULLETIN : Paix Colombie : Une Nouvelle Ère de Collaboration entre les États-Unis et la Colombie” dans lequel est détaillée la mise en place de la coopération.

(…) esta iniciativa de varios años aumentaría el apoyo catalítico de EE. UU. para ayudar a Colombia a “lograr la paz”. Paz Colombia centrará la futura asistencia de EE. UU. en tres pilares: 1) consolidación y expansión del progreso alcanzado en seguridad y operaciones antidroga y al mismo tiempo, reintegración de la FARC a la sociedad; 2) expansión de la presencia del estado y las instituciones para fortalecer el estado de derecho y las economías rurales, especialmente en previas zonas de conflicto; y 3) promoción de la justicia y otros servicios esenciales para las víctimas del conflicto. Como parte de ese marco y para apoyar la implementación del acuerdo de paz, el Presidente solicitará más de $390 millones para el año fiscal 2017 de asistencia extranjera bilateral. La Administración también solicitará fondos para el año fiscal 2017 para otros programas en curso que contribuirían con los objetivos de Paz Colombia tales como asistencia humanitaria para las poblaciones vulnerables y programas para operaciones antidroga del Departamento de Defensa que, de ser aprobados por el Congreso, aumentarían nuestro nivel de esfuerzo total a más de $450 millones.

(…) cette initiative de plusieurs années augmenterait le soutien catalytique des USA pour aider la Colombie à “obtenir la paix”. Dans le plan Paix Colombie, la future aide américaine sera centrée autour de trois points : 1) consolider et étendre les progrès atteints en matière de sécurité et de lutte contre la drogue tout en réintégrant les FARC dans la société ; 2) étendre la présence de l'Etat et des institutions pour renforcer l'état de droit et les économies rurales, en particulier dans les anciennes zones de conflit ; et 3) promouvoir la justice et d'autres services essentiels pour les victimes du conflit. Dans ce contexte et afin de soutenir l'application de l'accord de paix, le Président sollicitera plus de 390 millions de dollars d'assistance étrangère bilatérale pour l'année fiscale 2017. L'Administration sollicitera aussi des fonds pour d'autres programmes en cours qui contribueraient aux objectifs de Paix Colombie tels que l'aide humanitaire pour les populations vulnérables et pour des opérations antidrogue du Département de la Défense. Si ces fonds étaient approuvés par le Congrès, notre niveau d'effort total augmenterait à plus de 450 millions de dollars.

Le gouvernement colombien s'est fait l'écho de cette annonce à travers Twitter :

La paix signifie la transformation pour tous les Colombiens. Nous aurons un meilleur pays.

Olmedo Ramírez s'est, quant à lui, montré plus sceptique face au rôle des États-Unis, dans un article publié sur le site Ciudadano en la Red:

‘Mucho ruido y pocas nueces’ es la percepción de muchos colombianos frente al proyectado fondo de USA por un valor de US$450 millones ¿por año? para financiar la paz, más allá del conflicto -que todavía está en veremos- y como sustituto del ‘Plan Colombia’ por un valor cercano a los US$5000 millones, de tan profundo impacto en la modernización de nuestras fuerzas militares y el progreso de nuestra ya larga batalla contra la subversión y el narcotráfico que también le compete a los consumidores por aquello de “es la demanda la que crea la oferta”, apenas morigerado por el gran significado político que este hecho reviste, de la mano del involucramiento unánime del Consejo de Seguridad de la ONU en la vigilancia del desarme de la guerrilla en el posconflicto.

“Beaucoup de bruit pour rien”, tel est le sentiment de nombreux Colombiens face au budget de 450 millions de dollars (par an ?) prévu par les USA pour financer la paix -qui reste d'ailleurs à confirmer- et l'après-conflit. Ce programme remplace le “Plan Colombie” qui a coûté près de 5 milliards de dollars et qui a eu un impact extrêmement profond sur la modernisation de nos forces militaires et sur l'avancée de notre désormais longue lutte contre la subversion et le narcotrafic qui concerne aussi les consommateurs puisque la demande crée l'offre, ceci impliquant une grande dimension politique. Cette aide économique américaine va de pair avec la participation unanime du Conseil de Sécurité de l'ONU qui surveillera le dépôt des armes de la guérilla après le conflit.

La paix signifie pour beaucoup une réforme de la Constitution nationale. C'est ce que l'on peut lire le site Pacifista:

Sectores dispares parecen ahora encontrarse en la necesidad de que, ya sea para la etapa de refrendación o de implementación de los acuerdos con las Farc, se convoque a una asamblea nacional constituyente que tenga a su cargo moldear una constitución acorde con el escenario que se abriría con la terminación del conflicto.

Que ce soit pour prolonger ou pour appliquer des accords avec les Farc, des secteurs disparates semblent maintenant se rejoindre sur la nécessité d'une assemblée constituante pour façonner une constitution en accord avec l'après-conflit.

Au-delà des divergences, les Colombiens souhaitent la fin du conflit armé, comme l'écrit Alfonso Ojeda Awad sur le site Kien Y ke,  :

Para alegría de todos los colombianos, amantes de la Paz y la Reconciliación, en el año de 2016 se firmará por fin, el esperado documento que ponga fin a la guerra fratricida que por más de cincuenta años ha ensangrentado todo el territorio nacional. Los significativos esfuerzos realizados por las delegaciones oficiales, tanto del gobierno nacional como de las Farc, indican que van llegando a conclusiones posibles y factibles que permitirán darle un ejemplo al mundo de cómo se solucionan contradicciones que en determinados momentos y circunstancias se consideraron insuperables y solo se veía la guerra como el único camino existente.

À la grande joie des Colombiens qui souhaitent tous la Paix et la Réconciliation, en 2016, sera enfin signé le document tant attendu qui mettra fin à la guerre fratricide qui a ensanglanté tout le territoire pendant plus de cinquante ans. Les efforts importants réalisés par les délégations officielles, tant du gouvernement que des Farc, indiquent qu'on s'approche de solutions tangibles et réalisables, démontrant ainsi au monde entier qu’il est possible de résoudre des problèmes qui paraissaient jadis insurmontables et face auxquels on n'imaginait d'autre réponse que la guerre.

Si le calendrier est respecté et l'accord signé en mars, “les Colombiens seront appelés aux urnes durant le premier semestre 2016 pour entériner ou refuser les accords de paix obtenus avec les Farc”, selon le journal El Tiempo.

Sur Twitter, Jeisson Zubieta Díaz a exprimé son soutien au référendum et s'est prononcé contre une assemblée constituante :

Les Farc disent que le Référendum pour la Paix est une “erreur politique”. La véritable erreur politique, c'est plutôt la proposition d'assemblée constituante.

Luis Fernández s'est exprimé en faveur de la paix :

Juan Manuel Santos, nous vous soutenons dans votre effort pour la paix en Colombie qui sera la paix pour tous les habitants d'Amérique latine et des Caraïbes.

De son côté, Nerita Versicolor s'est souvenue des acteurs de la paix :

C'est aussi le moment de remercier tous ceux qui ont travaillé pour La Paix en Colombie, inlassablement, de façon anonyme et silencieuse.

Luis Alberto a demandé qu'on n'oublie pas un élément clé pour parvenir à la paix et la préserver :

La paix en Colombie est impossible sans la justice, l'équité, le démantèlement du paramilitarisme et la lutte frontale contre la corruption.

L'étape finale et, espérons-le, définitive du processus de paix est en marche, après des accords sur le “développement agraire intégral, la participation politique des ex-guérilleros, le problème des drogues illicites et la justice pour les victimes”. Ce dernier point est précisément le plus délicat pour les FARC.

Selon le site Público, le système de justice compte quatre domaines : la reconnaissance de la vérité, de la responsabilité, des faits et des conduites, l'amnistie ou le pardon, la “définition de situations juridiques” et l'investigation et l'accusation. Ce sont donc non seulement les membres de la guérilla mais aussi tous ceux qui ont soutenu et financé les groupes paramilitaires encore en activité dans le pays et qui sont donc une menace potentielle pour les guérilleros, qui doivent répondre de leurs actes.

Reste aussi à déterminer le sort d'autres groupes rebelles comme l'Armée de Libération Nationales (ELN) et l'Armée Populaire de Libération (EPL) qui ne sont pas inclus dans les négociations.

Malgré tout, le gouvernement et d'autres institutions avancent déjà vers l’après-conflit, grâce à des alliances et des associations en faveurs de la paix, tout en menant une campagne de sensibilisation dans les centres éducatifs, les rencontres et les lieux publics.