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Une activiste somalienne raconte son expérience des mutilations génitales féminines

mercredi 12 février 2014 à 16:27
Activist Asha Ismail via "Save a Girl Save a Generation" Facebook page.

L'activiste Asha Ismail via la page Facebook “Save a Girl, Save a Generation”

L'activiste somalienne Asha Ismail a raconté son expérience personnelle des mutilations génitales féminines (MGF) ainsi que sa lutte pour l'éradication de telles pratique sur la radio Onda Vasca le 6 février 2014, date de la Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines. (Vous pouvez réécouter l'interview complète en espagnol ici)

Asha Ismail est née dans un village de Somalie et a été victime de mutilation sexuelle alors qu'elle n'avait que 5 ans. Elle s'est promis [esp] de ne jamais laisser sa propre fille endurer une telle torture. Elle dirige actuellement l'organisation Save a Girl, Save a Generation [esp], qui lutte contre les MGF ainsi que d'autres pratiques portant atteinte aux droits des femmes telles que le mariage forcé.

Interrogée sur les liens culturels et religieux mêlés à cette pratique, un facteur qui pourrait compliquer son éradication, elle répond que les MGF sont une atteinte aux droits des femmes et à leur dignité, et que dans de nombreux cas, les femmes restent dans des situations dans lesquelles leur propre volonté est complètement vaincue.

Le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon a déclaré [en anglais] ce jour-là :

“Qu’une pratique néfaste existe depuis toujours ne saurait en aucun cas justifier sa pérennisation. Toute « tradition » qui a un caractère dégradant ou déshumanisant et porte atteinte à l’intégrité de la personne humaine constitue une violation des droits de l’homme; il faut s’élever haut et fort contre cette « tradition » jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée.”

Ces dissidents chinois qui rejoignent des organisations de droite aux Etats-Unis

mercredi 12 février 2014 à 16:25

Patrick Lozada du site Beiijng Cream traite du phénomène qui veut que de nombreux dissident ayant quitté la Chine en viennent à rejoindre des organisations de droite aux Etats-Unis. Il souligne [en anglais] le dilemme auquel ils sont actuellement confrontés :

Je comprends pourquoi ils font cela. Vous pouvez soit critiquer la Chine en Chine et aller en prison, soit recevoir d'énormes sommes d'argent de la part des conservateurs pour faire la même chose depuis les Etats-Unis. Sans prendre en compte le fait que ces activistes perdent de leur crédibilité en tant qu'agent du changement en Chine et que l'impact qu'ils peuvent avoir depuis les Etats-Unis est minimal.

Les journalistes de Hong Kong et de Taiwan luttent contre l'influence de Pékin

mercredi 12 février 2014 à 13:09

Le Comité de Protection des Journalistes a publié un rapport [en anglais] sur la pratique de l'autocensure à Hong Kong et à Taiwan face à l'influence croissante de Pékin :

L'autocensure– c'est comme la peste, une tumeur cancéreuse qui s'étend de jour en jour.

Les militants brésiliens luttent contre la surveillance de masse

mercredi 12 février 2014 à 13:00

Alors que le monde entier a dénoncé la surveillance de masse le 11 février 2014 lors d'une Journée internationale, les citoyens, les organisations et les collectifs brésiliens se sont joints à la campagne #TheDayWeFightBack.

Le collectif anti-surveillance Antivigilancia.tk (@antivigilancia sur Twitter), l'un des 15 signataires brésiliens des principes internationaux sur l'application des droits de l'homme à la surveillance des communications, a créé un site fournissant des informations complètes en portugais sur la façon de participer à #TheDayWeFightBack, ainsi que l'accès à diverses ressources pour la journée d'action, tels que des bannières et des mèmes.

Caricature de Latuff avec Operamundi (2013). Partagé par WebWeWant sur Flickr (PAR SA 2.0)

Caricature de Latuff avec Operamundi (2013). Partagé par WebWeWant sur Flickr (PAR SA 2.0)

Le célèbre caricaturiste brésilien Carlos Latuff a relevé le défi lancé par Web We Want (le Web que nous voulons) début Février en organisant un concours d'œuvres visuelles originales sur la surveillance numérique et le droit à la vie privée.

Caricature de Latuff avec Operamundi (2013). Partagé par WebWeWant sur Flickr (PAR SA 2.0)

Caricature de Latuff avec Operamundi (2013). Partagé par WebWeWant sur Flickr (PAR SA 2.0)

Sur Twitter, de nombreux Brésiliens relient la journée d'action à la loi  brésilienne, à l'avant-garde sur les droits des utilisateurs d'Internet, la loi “Marco Civil da Internet” (Cadre juridique pour l'Internet), qui sera à l'ordre du jour lors d une séance plénière [pt] à la Chambre des représentants aujourd'hui. Une rencontre entre un groupe d’organisations de la société civile et le ministre de la Justice [pt]  pourrait avoir lieu pour lui exprimer leurs “graves préoccupations” concernant les dernières modifications au projet de loi, en particulier en ce qui concerne “le droit à l'inviolabilité et au secret du flux et du contenu de communications privées, le droit à la vie privée et à la liberté d'expression “.

Caricature de Latuff avec Operamundi (2013). Partagé par WebWeWant sur Flickr (PAR SA 2.0)

Caricature de Latuff avec Operamundi (2013). Partagé par WebWeWant sur Flickr (PAR SA 2.0)

 Toutes les soumissions au concours Web We Want sont disponibles sur Flickr

Vie privée ou liberté d'expression ? Les raisons d'une contradiction apparente

mardi 11 février 2014 à 23:06
Cartoon by Doaa Eladl via Flickr, Web We Want ( CC BY-SA 2.0)

Dessin de Doaa Eladl via Flickr, Web We Want ( CC BY-SA 2.0)

“Censurer n'est pas grave, le vrai problème c'est la surveillance.” Tel était le thème d'une table ronde à la 4ième rencontre des Blogueurs Arabes tenue à Amman, en janvier 2014 – c'était l'une des plus intéressantes discussions à laquelle j'aie participé. Je me suis opposé à cette assertion, argumentant que la censure est grave et continuera de l'être parce qu'elle viole notre droit essentiel à la liberté d'expression. Mais j'ai aussi signalé que la surveillance viole un autre droit humain fondamental : le droit à la vie privée.

Durant ma carrière de journaliste, d'activiste et de chercheur sur les média, j'ai vu plusieurs collègues percevoir une dichotomie entre liberté d'expression et confidentialité. Mais cela peut souvent mener à une impasse. Ces valeurs peuvent et doivent coexister sans s'annuler. Mais de temps en temps ces droits peuvent être en conflit l'un vis à vis de l'autre.

Le droit à la vie privée et la liberté d'expression sont surtout deux des autres droits humains essentiels et universels, que sont également le droit à l'éducation, à la sécurité, à la paix, à la pratique religieuse, etc

L'exemple type : les nouvelles à sensation où les paparazzi abusent de leur liberté d'expression en publiant des photos d'hommes politiques nus dans leur chambre à coucher. Dans ce cas, le droit de vie privée est violé par l'exercice de la libre expression. De même, l'on pourrait faire valoir que le droit à la liberté d'expression a été outrepassé par la protection de la vie privée et (la sécurité) comme en témoigne la dissimulation d'informations clés sur le programme de surveillance de la NSA – information classée secret défense pour son rôle jugé essentiel dans la préservation de la sécurité nationale.

Mais le plus souvent je trouve que la surveillance finit par devenir une forme de censure. Lorsque les caméras de la CCTV sont utilisées pour contrôler les activités en ligne de l'internaute au cyber- café, les utilisateurs peuvent s'autocensurer juste pour éviter d'avoir des ennuis. Cette atteinte à leur vie privée se trouve en directe violation de leur liberté d'expression.

Pour moi, il n'y a rien de plus dévastateur que de me voir dépouillé de mon droit à la libre expression de mes opinions Cela est arrivé lorsque mon site web YemenPortal.net a été censuré par les autorités yéménites en 2008. C'était un horrible sentiment de privation de l'un de mes droits fondamentaux. Je savais que j'étais seulement l'une des millions de personnes au Yémen et dans le monde arabe dont la liberté d'expression avait été violée par la censure.

Pour ceux qui vivent dans les sociétés occidentales où la liberté d'expression est protégée par des garanties constitutionnelles empêchant amplement que les lois restreignent la liberté d'expression, la censure n'est pas si commune et la surveillance de ce fait peut devenir une priorité. Mais pour nous du monde arabe, je crois que nous luttons toujours pour que nos voix soient entendues. Je ne peux pas accepter l'idée que la bataille se soit déplacée vers le champ de la surveillance et hors de celui de la liberté d'expression. S'il peut en être ainsi là où la censure est rare ou inexistante, cela n'est certainement pas applicable aux nombreux pays vivant sous des régimes autoritaires.

Le droit à la vie privée et à la liberté d'expression sont deux parmi de nombreux autres droits humains universels, dont le droit à l'éducation, à la sécurité, à la paix, à la liberté religieuse. Si nous jetons un regard à l'histoire, nous trouverons que la plupart du temps, le droit à la liberté d'expression a précédé le droit à la vie privée. Comme les animaux, les humains ont dépendu de leur besoin de communication et d'ouverture à l'autre pour survivre et prospérer. Alors que la nécessité de communiquer et d'échanger des idées est nôtre depuis extrêmement longtemps, le besoin de confidentialité est relativement récent. Mais de fait, il est devenu de mieux en mieux admis avec l'accroissement des populations.

Il n'est pas naturel pour une personne de préférer son intimité parfaite à son droit à la libre expression. L'idée que la liberté d'expression importe peu pour autant que la vie privée soit préservée est injustifiable. Après tout, en étant dans une cellule de prison quelque part dans le désert, j'ai toute l'intimité souhaitée, mais je ne peux pas atteindre le monde pour dire ce que je veux. Nous sommes nés libres avec le désir d'exprimer librement nos ennuis, nos besoins et nos envies.

L'importance de la vie privée pour les citoyens et activistes arabes devrait être reconnue. Cependant, protéger la vie privée à l'aide d'outils d'anonymat purement technologiques comme Tor ne suffit pas. La technologie ne va pas résoudre un mal si profond et complexe que la surveillance et une approche purement technologique à cet égard n'est pas efficace – après tout, dans les pays arabes (et beaucoup d'autres endroits dans le monde) la surveillance est de mise aussi bien dans la vie réelle que sur internet.

Protéger la liberté d'expression et les renseignements personnels requiert plus que des microprocesseurs – il faut des personnes prêtes à se dresser pour changer les politiques gouvernementales, les pratiques, les fausses croyances culturelles, et les autres entraves profondément ancrées. On devrait adopter une approche plus inclusive où le droit à la liberté d'expression et à la vie privée – de même que les autres droits fondamentaux – doivent être pris en considération, sans sacrifier les uns aux autres. Je sais que c'est seulement en reconnaissant la nature complexe de la tâche que nous pourrons être à la hauteur du problème pour le résoudre.