PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Le Turkménistan fête ses vingt-et-un ans : double jour férié et réchauffement avec la Russie

jeudi 1 novembre 2012 à 21:14

Le Turkménistan célèbre son Jour de l'Indépendance le 27 octobre. Chaque année, les célébrations de la principale fête nationale deviennent de plus en plus colossales, les autorités étant désireuses d'afficher l'avance pyrotechnique et technologique apportée au pays durant la période officiellement considérée comme “l'Âge d'Or“.

L'année dernière, le gouvernement mit en scène un impressionnant spectacle laser. Les détails pratiques du spectacle furent arrangés par une compagnie chinoise qui construisit un écran géant constitué de 2 000 mètres carrés de panneaux de LED avec une énorme étoile à 8 branches au centre pour couronner les célébrations (voir la vidéo ci-dessous).

Double fête

Cette année, le Jour de l'Indépendance survient le même jour que Gurban Baýramy (nom turkmène de l'Aïd al-Adha). Ces deux fêtes sont très populaires au Turkménistan. Ainsi, les internautes du pays s'échangent avec enthousiasme leurs salutations et vœux chaleureux. Par exemple, akylym1990 a écrit [en turkmène] sur le populaire groupe de chat Teswirler :

Biziñ ilde gosha baýram gosha toý! Åhli watandashlarymy ýetip gelýän baýramlary bilen gutlaýan!!!

Notre nation a un double jour férié, une double célébration ! [Je souhaite à] tous mes concitoyens d'heureuses fêtes à venir !!!

Toutefois, comme le fait remarquer [en anglais] Ruslan T. sur Chrono-Tm, un service d'informations indépendant créé par des expatriés turkmènes, les préparatifs du Jour de l'Indépendance ont toujours une portée plutôt totalitaire :

“… le nombre de manifestations n'est pas limité aux 70 [événements annoncés par le gouvernement] susmentionnés. Le nombre de festivités organisées par des autorités locales dans les provinces, ONG, bureaux régionaux des ministères et agences est innombrable. La participation de masse se doit d'être présentée sur toutes les chaînes de télévision… La participation à grande échelle est mise en scène par des écoliers, étudiants et employés d'organisations étatiques, qui sont innombrables. Cette foule de gens est envoyée d'un événement à un autre tandis que les équipes de TV réalisent une couverture médiatique en avance afin de montrer le pays entier se réjouir durant les célébrations du Jour de l'Indépendance…”

“Dégel” des relations avec la Russie

Cette année, le Jour de l'Indépendance survient aussi au moment de l'apparent “dégel” de ce qu'on qualifiait de relations “glaciales” entre l'État riche en gaz de la mer Caspienne et la Russie.

Durant ces 21 dernières années d'indépendance, les dirigeants du Turkménistan se sont félicités de l'effondrement de l'Union Soviétique et de la “libération” du pays des valeurs du communisme venues de l'étranger. À cause de la volonté obstinée de neutralité [ce liens et les suivants sont en anglais] du Turkménistan (oui, il existe un jour férié pour célébrer cela aussi) opposée à la préférence russe pour des liens bilatéraux étroits, les relations entre les deux pays ont souvent été assez tendues. Mais en 2011, ces relations ont semblé se réchauffer à nouveau, principalement parce que le Turkménistan souhaite vendre davantage de son gaz à Moscou. Et Moscou tient à obtenir le statut d'exportateur-clé du gaz en provenance du Turkménistan.

Sachant pertinemment que Gurbanguly Berdymukhamedov adore les titres et les honneurs, les organisations sportives russes ont fait la queue cet été pour décerner au président turkmène un certain nombre de médailles et de titres, distinctions en lesquelles des internautes locaux virent autant de cadeaux politiques tacites de la part de Moscou.

Et, comme l'écrit Myles Smith sur le blog d'EurasiaNet ‘Sifting the Karakum', Berdymukhamedov retourna la faveur ce mois-ci, en décernant la prestigieuse distiction d'État Ruhubelent à l'épouse de Dmitri Medvedev, Svetlana Medvedeva :

Berdymukhamedov et Poutine se sont aussi parlé au téléphone la semaine précédente. Et également en juillet quand Poutine appela pour souhaiter son anniversaire à Berdymukhamedov. À cette occasion, Poutine et Medvedev ont aussi envoyé des lettres de vœux. Peut-être que la référence explicite de Medvedev au bon temps qu'ils passèrent tous les deux à Rio de Janeiro – à la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable en juin – aida sa femme à recevoir le trophée turkmène.

Mais sous toute cette nouvelle bonhommie, il y aura beaucoup de discussions pour savoir qui obtiendra quoi, quand et comment, alors que les analystes prédisent un rapprochement imminent entre Moscou et Ashkhabad. Les relations avec la Russie sont vivement débattues par des internautes anonymes sur Chrono-TM. L'un d'eux, Mered, suggère [en russe] que le Turkménistan devrait abandonner sa neutralité et ouvrir ses frontières à la toute récente Union Eurasienne de Vladimir Poutine :

Туркмении однозначно вступать в Евразийский Союз и открывать границы. В гордом одиночестве долго не протянем.

Le Turkménistan devrait vraiment rejoindre l'Union Eurasienne et ouvrir ses frontières. Nous ne pourrons pas tenir très longtemps dans cette fière solitude.

Un autre internaute, FE, s'oppose [en russe] à l'accession potentielle du Turkménistan à l'“union d'États” concoctée par Poutine, se faisant l'écho de la familière rhétorique de ‘neutralité positive' dans les affaires politiques du monde :

Думается России больше нужен Туркменистан, чем Туркменистану Россия, из-за геополитики. Если дружба (пишем, а продажу углеводородов имеем в виду)не с Россией, так найдутся выходы на Восток (чем тебе Китай хуже РФ, или Индия…?).

Je pense que la Russie a besoin du Turkménistan plus que le Turkménistan a besoin de la Russie, ceci à cause de la géopolitique. Si la Russie ne devient pas amie avec le Turkménistan (nous parlons d'”amitié” mais en fait cela concerne la fourniture d'hydrocarbures), nous pouvons trouver des [amis] à l'Est (est-ce que la Chine ou l'Inde sont d'une façon ou d'un autre pires que [la Russie] ?..).

Pour le moment, les relations problématiques Turkménistan-Russie semblent s'améliorer sur tous les fronts. Global Voices Online a rapporté [fr] le 13 juin que le scandale entourant un opérateur mobile russe populaire au Turkménistan semblait s'arranger de lui-même. Ainsi, tandis que Berdymukhamedov reçoit des vœux à l'occasion du Jour de l'Indépendance de la part de Vladimir Poutine (l'homme qui souhaiterait [en anglais] que l'Union Soviétique ne se soit jamais effondrée), les simples citoyens turkmènes pourront s'appeler en utilisant une connection fiable pour se souhaiter un “joyeux double jour férié”.

Montée de l'extrême-droite dans le vote ukrainien

jeudi 1 novembre 2012 à 18:39

Alors que les chiffres [en ukrainien] définitifs des élections législatives en Ukraine se font encore attendre (ce qui ne va évidemment pas sans polémiques [en anglais]), les internautes débattent déjà du résultat anticipé. Beaucoup portent une attention particulière au parti d'extrême-droite Svoboda (VO Svoboda, l'Union panukrainienne “Liberté”)  [en anglais] et son bond victorieux au-dessus du seuil de 5% nécessaire pour obtenir des sièges au parlement.

Avant 2004, VO Svoboda s'appelait le Parti Social-National d'Ukraine [en anglais]. Son logo actuel, un geste indépendantiste rappelant le Tryzub (NdT : le trident des armoiries ukrainiennes), a été adopté également en 2004, à la place du symbole de l' “idée d'une nation” similaire à celui en usage dans l'Allemagne nazie.

L'un des auteurs de ce relooking a été Oleh Tyahnybok [en anglais], arrivé à la tête de VO Svoboda en février 2004. A l'époque, il était aussi député du courant de Viktor Youchtchenko du bloc Notre Ukraine (son second mandat [en ukrainien] au parlement ; son premier s'était déroulé de 1998 à 2002 [en ukrainien]). Mais en juillet 2004, Tyahnybok fut exclu de ce qui deviendrait le mouvement politique du futur président ukrainien, à cause des propos xénophobes [en ukrainien], anti-sémites et anti-russes tenus dans un de ses discours.

Le leader de l'Union panukrainienne “Svoboda” Oleg Tyahnybok fait un discours pendant un rassemblement de la campagne électorale à Kiev. Photo Sergii Kharchenko, copyright © Demotix (26/10/12)

Aux élections parlementaires de 2006, VO Svoboda obtint 0.36% des voix, en 2007, 0.76%. En 2009, le parti remporta l'élection du Conseil Régional de Ternopil, battant le Bloc Ioulia Tymochenko (article de GV ici). Cette année, VO Svoboda a signé un accord de coopération avec le parti Batkivhtchina de Tymochenko, sous le nom d'Opposition Unie, peu de temps avant les élections (Mme Tymochenko quant à elle est en prison depuis plus d'un an). D'après les résultats préliminaires [en ukrainien], le parti de Tyahnybok a obtenu 10.42% des voix au scrutin du 28 octobre.

Un grand nombre de ces votes vient de gens qui désapprouvent ou ne prennent pas au sérieux VO Svoboda et son programme.

Serhiy Petrov, membre du conseil de Wikimedia Ukraine, expliquait [en ukrainien] ainsi le succès de VO Svoboda :

[…] Le score de Svoboda ne me surprend pas. Ils vont depuis longtemps dans cette direction : ils apparaissent toujours aux rassemblements avec leurs propres drapeaux, ils distribuent des tracts, des lettres d'information, à une époque où les autres se reposent sur la cote de leurs leaders. Et c'est ce manque de transparence et d'approche méthodique chez les dirigeants de tous les “démocrates” qui a attiré à Svoboda même ceux qui ne partagent pas leur idéologie […].

L'utilisateur LJ dmytro a noté [en ukrainien] que de nombreux électeurs de VO Svoboda à Kiev étaient “russophones ou pour la plupart bilingues russophones, et [qu']il y avait aussi quantité de Russes de souche” :

[…] Pour la plupart d'entre eux, c'était un vote protestataire : les habitants de la capitale en ont plus qu'assez des [partis qui sont au parlement depuis longtemps], surtout [le Parti des Régions du Président Victor Ianoukovytch]. Or, si Svoboda veut conserver ces électeurs, il lui faut écarter la natiocratie pour une version plus démocratique du nationalisme, moins la xénophobie et l'obscurantisme. […]

Olena Tregub a écrit ceci [en ukrainien] à propos de VO Svoboda :

[…] Je suis contre leur réthorique raciste et homophobe, mais ce n'est que de la rhétorique. La vraie différence restera : voilà le seul parti d'idées qui croit à autre chose que l'argent. D'ailleurs, toute ma famille russophone de Kiev vote pour eux - un phénomène !

Par la suite, Tregub a ajouté en commentaire [en ukrainien] :

Je suis d'accord que Svoboda n'est pas un parti tout à fait civilisé, mais notre pays n'est pas civilisé dans l'ensemble. Et aussi, d'après ce que je comprends, ces skinheads qui rossent les gays ne sont pas candidats au parlement. Le programme [de Svoboda] parle de lustration, d'implication des jeunes dans la gestion publique […].

La journaliste Sonya Koshkina a publié cette “approbation” [en russe] de VO Svoboda à la veille du scrutin :

[…] Tyahnybok & Co. ont une vision du monde solide. On peut ne pas être d'accord avec elle (et c'est mon cas, sur de nombreux points), mais il est difficile de ne pas respecter le fait qu'elle existe. […]

Réponse du journaliste Vitaly Portnikov [en russe] à Koshkina :

Ça me fait penser [à la République de Weimar]. 1932. Mais à l'époque, ils votaient pour l'original, et maintenant c'est pour une copie qu'ils votent). Et le résultat, heureusement, ressemblera à une farce. Mais ça n'est pas mieux pour autant.

Oleksandr Aronets, chargé de la communication pour la section de Kiev de VO Svoboda, s'est joint à la discussion lancée par Koshkina, et apostrophe [en ukrainien] en premier Portnikov :

Vitaly Portnikov, c'est dur de lire votre ânerie sur le NSDAP [le parti national-socialiste des travailleurs allemands], mais je voudrais dire que le communisme et le socialisme sont capables de créer des Hitlers eux aussi. Encore quelques années sans Svoboda dans ce pays et nous aurons un tel hitler - un Ianoukovytch, ou la famille Ianoukovytch. Alors vous pleurerez de vous être si profondément trompé auparavant.

Aronets a ensuite participé à un échange sur le nationalisme en Ukraine et Israël, où il a défendu (avec quelque maladresse) l'actuelle “ligne du parti” de VO Svoboda sur la question :

Dmitry Rosenfeld:

LE NATIONALISME EST UN COMPLEXE D'INFÉRIORITÉ

Aronets:

Je me demande alors pourquoi tous les juifs sont nationalistes ? :)

[…]

Le nationalisme est l'amour pour les siens, mais absolument pas l'hostilité envers les autres. Voilà pourquoi tous les juifs sont si nationalistes : ils aiment ce qu'il y a de mieux chez eux.

Rosenfeld:

Les juifs sont nationalistes ? Sottise. […]

Aronets:

Je suis pourtant sûr qu'il n'y a que des juifs à la Knesset, à la différence [du parlement ukrainien], où différentes ethnies sont représentées. […] Appelez-le sionisme. Nous avons notre homologue : le nationalisme ukrainien. […]

Dans ces propos Aronets se faisait l'écho de son patron, Tyahnybok, qui lors d'une conférence de presse post-électorale, se vit demander si VO Svoboda était “un parti anti-sémite.” Voici sa réponse [en ukrainien] :

Je respecte les opinions patriotiques des Israéliens. Je trouve digne de respect qu'Israël ait un ministre des Affaires Etrangères qui, à travers ses déclarations, s'efforce de défendre les intérêts des [Israéliens]. Je voudrais demander à la partie israélienne d'avoir un même respect pour nos sentiments patriotiques et traiter avec compréhension l'expression de la libre volonté des Ukrainiens. Parce que, peut-être, chaque parti présent à la Knesset israélienne est un parti nationaliste. Du premier au dernier. Si Dieu le veut, nous ferons de même.

Aronets a re-publié la vidéo [en ukrainien et russe] de sa conférence de presse sur sa page Facebook, réitérant [en ukrainien] le message de Tyahnybok en termes moins diplomatiques :

Les juifs sont toujours à fouiner ! Qu'ils mettent les choses en ordre dans leur pays, et nous nous débrouillerons dans le nôtre !!!

Et voici la “ligne du parti” de VO Svoboda telle qu'interprétée [en ukrainien] par un de ses sympathisants, Yakiv Glovatsky, 22 ans :

[…] Bien entendu, les chétifs [communistes] vont faire un foin - pas le meilleur moment maintenant pour leur synagogue homo ! Bien entendu, les bons à rien libéraux vont pleurer - parce que la politique ukrainophobe n'aura plus une chance ! Bien entendu, les invertébrés [habitants de Donetsk] ont [la trouille] - parce qu'ils ont maintenant un Ennemi sérieux, […] - la puissance et la gloire de l'Ukraine, son avant-garde culturelle, le courage d'un loup et l'intelligence d'un serpent ! […]

Drapeaux de VO Svoboda à la célébration du 70ème anniversaire de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne à Kiev. Photo Sergii Kharchenko, copyright © Demotix (12/10/12)

Aleksei Bobrovnikov, qui voit [en russe] dans VO Svoboda “un parti qui épouse les politiques d'intolérance ethnique, tout en émargeant au budget d'oligarques proches de Ianoukovytch,” a regardé de près la plate-forme [en ukrainien] du parti et en a souligné [en ukrainien et russe] quelques-uns des éléments les plus déplaisants. En voici une brève énumération :

[…] Instaurer une ligne “ethnie” dans les passeports et certificats de naissance. Déterminer l'ethnie à travers les certificats de naissance des parents, en prenant en compte les souhaits des Ukrainiens. […]

[…] Instaurer la responsabilité criminelle pour les manifestations d'ukrainophobie de toute sorte. […]

[…] Interdire l'interruption de grossesse, sauf en cas d'indications médicales et de décision de justice [confirmant qu'il y a eu viol]. Dans le code pénal, assimiler l'exercice illégal d'un avortement à une tentative de meurtre. […]

[…] Interdire l'adoption d'enfants ukrainiens par des étrangers. […]

Artem Chapeye et ses lecteurs de Facebook ont placé [en anglais et ukrainien] la situation de l'Ukraine dans un cadre européen plus large :

Artem Chapeye:

Selon les sondages de sortie des urnes, près de 12% des Ukrainiens ont voté pour l'extrême-droite, l'ex parti “social-nationaliste”.

C'est même plus qu'en hongrie, non ?

Oksana Dutchak:

non, [le Jobbik] a fait 16%

http://en.wikipedia.org/wiki/Hungarian_parliamentary_election,_2010#Results

Mykhailo Kozak:

[Marine Le Pen] a eu 18% en France. :)

Andrij Gucul:

Honnêtement, j'ai vraiment pensé aux Le Pen, moi aussi. 16+[%] à la première élection présidentielle et 18[%] à la deuxième. L'inquiétant ici n'est pas tant le pourcentage de ceux qui ont voté, que le fait que [ces forces] soient maintenant au parlement.

Arabie Saoudite : Premières réactions après l'explosion de Riyad

jeudi 1 novembre 2012 à 13:21

Une énorme explosion a secoué ce matin l'est de Riyad, et déclenché une discussion sur son traitement dans les médias classiques et les mérites de Twitter comme source d'information instantanée.

Les premières Informations ont fait état d'un camion-citerne transportant des liquides inflammables entré en collision avec un pont routier dans la capitale saoudienne. Il y a eu au moins 10 morts et plus de 50 blessés dans l'accident, qui a provoqué l'effondrement d'un pont et d'une usine de plusieurs étages, pratiquement rasée par le souffle. Les vidéos partagées sur YouTube montrent également les restes calcinés de voitures et l'étendue des dommages aux immeubles avoisinnants.

Au départ, les plaintes sur Twitter concernaient le manque d'informations :

Le blogueur saoudien Yazeen Al Mogren écrit :

الإنفجار له أكثر من ساعة حتى الآن ولا اي موقع الكتروني جاب أي معلومة عنه (جريدة الرياض-الوطن-سبق)بس قناة العربية والخبر مغلوط

@Yzd8: L'explosion a eu lieu il y a près d'une heure et jusqu'à présent pas un seul site électronique ne l'a couverte (journal Al Riyadh, Al Watan, Sabaq). Seule Al Arabiya en a parlé et l'information est erronée

En revanche, Bader Aujan crédite Twitter d'avoir annoncé en premier la nouvelle :

بعد ٣٠ دقيقة من أول تغريدة عن #انفجار_الرياض يظهر الخبر على قنوات الأخبار! شكراً تويتر

@bader_aujan: 30 minutes après le premier tweet sur l'explosion d'Al Riyadh, et la nouvelle arrive enfin sur les chaînes d'information. Merci Twitter !

Mais quand les organes d'information se sont emparés de l'affaire, cela n'a fait qu'accroître la confusion :

Ibrahim Al Qahtani tweete :

من العربيةوعدم وجود وفيات..إلى رويترز وانفجار مبنى..مرورا بالمنار و تفجير متعمد..وصولا إلى القنوات السعودية اللي مكبره راسها

@brhom: D'Al Arabiya, pour qui il n'y a pas de morts, à Reuters et l'explosion dans un bâtiment.. en passant par Al Manar et une explosion, et les chaînes saoudiennes, qui ignorent l'affaire

A body lying next to the Riyadh explosion site. Photograph shared by @hadialmnis on Twitter

Un corps gît à côté du site de l'explosion à Riyad. Photo partagée par @hadialmnis sur Twitter

Hadi Al Mnis publie cette photo :

#إنفجار_الرياض #إنفجار_شرق_الرياض القناة الإخبارية تصرح بأنة لا حالات وفاة وعارضين هالصورة pic.twitter.com/nT5H70CA

@hadialmnis: Al Ikbariya dit qu'il n'y a pas de morts et montre cette photo

Le Syrien The 47th intervient :

@THE_47th: Alarabiya parle de “morts limités” à Riyad. Le contraire de quoi ? Des morts non dénombrables ?

Le blogueur saoudien chevronné Ahmed Al Omran résume en ces mots les réactions à la couverture de l'incident :

@ahmed: Beaucoup de gens sur ma timeline semblent sceptiques devant les informations d'Al Arabiya et de la télé saoudienne sur l'explosion de Riadh due à un camion d'essence. Les images sont vilaines

Sur YouTube, Hussain Dawood partage cette vidéo de l'explosion :

Ahmed Al Omran commente :

@ahmed: Ceci paraît être une des premières vidéos après l'explosion à Riyad. Les sources officielles disent que c'était un accident de camion-citerne http://www.youtube.com/watch?v=zmAlmQgRFbQ …

Cette vidéo, de Zaid Mohsen, montre l'étendue des dégâts sur le site de l'explosion :

Amr Alamri partage une autre vidéo du site de l'explosion, qui montre une partie des dégâts :

L'explosion a entraîné une vague de réactions dans tout le monde arabe.

La blogueuse égyptienne Marwa Rakha demande :

هي السعودية مالها اليومين دول؟ تفجيرات و ضحايا كل شوية!

@marwarakha: Qu'est-ce qui ne va pas en Arabie Saoudite en ce moment ? Explosions et victimes à répétition

A screenshot of a Blackberry message blaming Iran for this morning's Riyadh explosion

Capture d'écran d'un message Blackberry rendant l'Iran responsable de l'explosion de ce matin à Riyad. Photo publiée par @Yzd8 sur Twitter

Et Yazeed Al Mogren montre ce cliché d'un message Blackberry qui circule et met l'explosion sur le compte de l'Iran :

Voici ce message [en arabe] :

Urgent:
Un missile nucléaire iranien explose dans l'est de Riyad.
Dieu maudisse les chiites

Tandis que @DesertFlower26 exhorte les utilisateurs des médias sociaux :

@DesertFlower26: je vous en prie tous ayez des égards & cessez de publier des photos des victimes ! C'est inconvenant, et ça brise le coeur de leurs familles.

Grèce, photos : un mariage “de crise”, à la station-service

jeudi 1 novembre 2012 à 12:13

Dans un post de blog titré ”Mariage de crise en Grèce“, le photographe indépendant belge Nick Hannes raconte l'histoire de jeunes mariés de Patras, dans le Péloponnèse, qui ont décidé d'organiser leurs noces dans la station-service du marié. “C'est notre manière de nous adapter à la crise”, lui a confié un membre de la famille. Toutes les photos peuvent être vues sur le blog.

Grèce : Deux journalistes de la TV publique licenciés pour leurs critiques d'un ministre

jeudi 1 novembre 2012 à 11:24

Le 29 octobre 2012, deux journalistes, Kostas Arvanitis et Marilena Katsimi, ont été licenciés par la télévision publique grecque (ERT) pour leur analyse de l'article paru sur le quotidien britannique The Guardian, qui fait état d'actes de tortures de  la police grecque sur des manifestants anti-fascistes, et pour leurs critiques  envers le ministre grec de l'Ordre public.

Voici l'extrait en question [grec] lors de leur émission du matin diffusée par la télévision :

Kostas Arvanitis a retranscrit lui-même l'extrait de leur dialogue qui a motivé leur licenciement sur son blog [grec] :

M. Katsimi: et voici les conclusions de la médecine légale pour les quinze personnes arrêtées dont parle The Guardian. Pour cette affaire, [le ministre de l'Ordre public] Monsieur Dendias voulait porter plainte contre le Guardian
Mr. Arvanitis: Et il ne l'a pas fait ?
M. Katsimi: Il ne l'a pas fait, car les constatations prouvent qu'il s'agissait en effet de faits punissables par la loi.
Mr. Arvanitis: Va-t-il présenter sa démission maintenant ?
M. Katsimi: Je ne le pense pas. […]
Mr. Arvanitis: Et alors quoi ? Va-t-il présenter des excuses ?
M. Katsimi: Je l'ignore ….
Mr. Arvanitis: Wahou… c'est un moment difficile pour Monsieur Dendias. Et il est originaire du même lieu que vous, de Corfou.
M. Katsimi: Et c'est un homme sérieux, je dois dire.

Quelques minutes plus tard, il a annoncé sur Twitter [grec] la nouvelle de leur mise à pied :

@karvanitis: τελικά μας έκοψε ο κος Λιάτσος http://kostasarvanitis.blogspot.gr/2012/10/blog-post_29.html …

@karvanitis: Apparemment, Monsieur Liatsos nous a supprimés… http://kostasarvanitis.blogspot.gr/2012/10/blog-post_29.html

Il est utile de préciser que le directeur récemment nommé à la tête de l'ERT, Aimilios Liatsos, n'a pas contacté d'abord les journalistes pour obtenir des explications ; au lieu de cela, ils ont appris qu'ils étaient licenciés de la bouche de leur rédacteur-en-chef, comme l'a déclaré Marilena Katsimi au site d'information Zappit.gr [grec].

Dans un communiqué [grec], Aimilios Liatsos accuse Monsieur Arvanitis et Melle d'avoir “violé le code de déontologie des journalistes” et a soutenu leur licenciement :

Le directoire général de l'ERT respecte intégralement les règles de la presse libre : cela est prouvé au quotidien dans la présentation de tous les points de vue. Cependant, il ne peut tolérer la violation des règles de base de la déontologie des journalistes.

Les présentateurs du magazine quotidien “Informations du matin ” sur NET, Monsieur Kostas Arvanitis et Mademoiselle Marilena Katsimi, ont fait des insinuations inacceptables au sujet du ministre de l'Ordre public Nikos Dendias, sans même lui accorder le droit de s'exprimer, et ils semblent s’être exprimés sur l'affaire en préjugeant des conclusions de la justice.

Monsieur Dendias avait annoncé au parlement son intention de porter plainte contre le quotidien The Guardian, comme Dimitris Bounias l'avait annoncé sur Twitter :

@DimitrisBounias: Les médias grecs annoncent que#Dendias a dit au parlement : “Je porte plainte contre le Guardian au nom de l'Etat grec pour diffamation de notre démocratie”.

Le site TVXS (TV sans frontières) a signalé que le départ des journalistes est devenu un problème politique, car il a donné lieu à des conflits entre membres du gouvernement.

Réactions sur les médias sociaux 

Sur Facebook, de nombreux internautes ont exprimé leur soutien aux deux journalistes sur la page Facebook de leur émission :

Margarita Zontou: Και οι μάσκες πέφτουν…

Et les masques tombèrent..

Kosmas Tseligaridis: Ντροπή και αίσχος στους αυλοκόλακες της κρατικής τηλεόρασης. Η λογοκρισία δε θα περάσει.

Honte et disgrâce aux “courtisans flatteurs” de la télévision d’état. La censure ne passera pas.

Sur Twitter, des utilisateurs ont exprimé leur dédain sous le hashtag #Dendias, demandant, entre autres choses, que Dendias démissionne.

@monahus: Δένδια παραιτήσου #dendias

@monahus: Monsieur Dendias, démissionnez #dendias

@blacktom1961: Αντί να παραιτηθεί ο χυδαίος και προφανώς κρετίνος #Dendias, που εκτέθηκε μόνος του σαν τον τελευταίο ηλίθιο του πλανήτη, φιμώνει κριτικές.

@blacktom1961: Au lieu de démissionner parce qu'il s'est ridiculisé comme le dernier des idiots sur cette planète, qu'il est un bandit et de toute évidence un crétin, #Dendias réduit au silence les critiques.

Rogiros a comparé [grec] le président de l'ERT, Aimilios Liatsos, à l'ancien président italien du conseil, Silvio Berlusconi :

@rogampf: Ούτε ο Berlusconi δε θα τολμούσε να κάνει τέτοιο πράγμα στη RAI σαν κι αυτό που έκανε ο Λιάτσος στην ΕΡΤ. #Dendias #Arvanitis #Liatsos #ERT

@rogampf: Même Berlusconi n'aurait pas osé faire une telle chose à la RAI [la télévision publique italienne], comme ce qu'a fait Liatsos à l'ERT. #Dendias #Arvanitis #Liatsos #ERT

Les partis et organisations politiques ont condamné la décision de l'ERT, et les journalistes de ERT/NET ont lancé une grève tournante de 24 heures à compter du 30 octobre, pour que la décision concernant leurs collègues Arvanitis et Katsimi soit annulée.

Une rafale de censures 

D'autres affaires de censure ont récemment eu lieu. Le 25 septembre, un internaute grec de 27 ans a été renvoyé devant le tribunal après son arrestation pour “blasphème”, accusé de gérer une page Facebook intitulée “Gerontas Pastitsios” (Pastitsios l'ancien), comprenant des commentaires satiriques sur le christianisme et des personnalités religieuses comme Paisios l'ancien et ses supposées “prophéties”.

Le 11 octobre, des groupes religieux et des néo-nazis ont manifesté pour faire interdire une pièce sur l'homosexualité [en français], “Corpus Christi”, à Athènes, car ils la considéraient comme “blasphématoire” ; ils ont agressé un critique de théâtre et obligé le théâtre à annuler la représentation.

Le 16 octobre, la chaîne publique grecque NET a censuré un baiser entre homosexuels dans une épisode de la série télévisée de la BBC Downton Abbey. “L'ironie de cette affaire est que le nouveau directeur nommé à la tête de ERT/NET TV est l'ancien directeur d'une chaîne de télévision privée qui diffuse constamment des images des folles parties de Mykonos et de fesses nues de femmes durant l'été”, rappelle le blog Keep Talking Greece.

Cette dernière sanction en date contre deux journalistes arrive au lendemain de l'arrestation du journaliste Kostas Vaxevanis [en français], dont le magazine HOT DOC a publié une liste de plus de deux milles noms de personnes ayant des comptes bancaires en Suisse.