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Chili : le décret d'interdiction de chauffage au bois enflamme la ville de Temuco

mercredi 24 juillet 2013 à 18:28

Entonnant des slogans tels que “Tout le monde ou personne”, “Réveille-toi Temuco!”, “Ministre, j'ai froid”, parmi d'autres, des centaines d'habitants de la côte ouest de la ville de Temuco ont investi les rues pour manifester contre le décret interdisant l'usage du chauffage au bois dans la ville. Le décret a été publié par les autorités nationales et régionales de la santé et de l'environnement.

Durant l'hiver austral, au Chili, le bois est le principal combustible car on en trouve facilement et c'est économique. Cependant, c'est aussi le combustible le pus polluant. Les niveaux de pollution élevés émis dans la ville ont conduit les autorités à restreindre son usage.

Temuco est la capitale de la Province de Cautin et se trouve à 691 km de Santiago, dans la région de Araucania. Cette région est l'une des plus pauvres du pays, d'après l'étude nationale sur la pauvreté de CASEN en 2011 [es]. Temuco se trouve dans la région centrale sud du Chili, une aire avec de fortes amplitudes de conditions météorologiques et de températures qui vont de -5° C (juin) à 36° C (février).

Contaminación en Temuco. Foto de Carlos Riquelme en Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Pollution à Temuco. Photo de Carlos Riquelme sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Le dénommé “séisme noir“[es] une couche de fumée noire qui recouvre Temuco, (le mot “séisme”est  employé pour associer les conséquences désastreuses de la pollution aux conséquences des forts tremblements de terre dans le pays), a pris un tour critique en Juin cette année et suscité différentes réactions de la part des résidents de la ville.

Depuis Temuco, Manuel Lazo (@mlazogutierrez) [es] faisait allusion à la mauvaise qualité de l'air, la décrivant comme un mélange de fumée irrespirable :

en ce moment à #Temuco, il y a 10% de nuage et 90% de pollution.Ll'air est encore irrespirable. pic.twitter.com/di0jJZ9LsM

Constanza Manosalva (@ConiManosalva) [es], utilisait le mot-dièse #TemucoIrrespirable (#TemucoIrrespirable) pour commenter :

Ce graphique dit beaucoup. A #Temuco nous sommes en train d'être empoisonnés. c'est absolument ECOEURANT. #TemucoIrrespirable pic.twitter.com/q44JTt3OJz

Au fil des jours, la situation est devenue encore plus critique. L'alerte environnementale a été déclenchée dans la ville. Luis Diaz Robles (@luisdiazrobles) [es], Directeur de l'Ecole d'ingénierie environnementale de l'Université catholique de Temuco (UCT, son acronyme espagnol, déclarait ce qui suit :

Plus de 2 jours avec #EmergenciaAmbiental (Urgence environnementale) à cause de  PM2.5   à Temuco #TerremotoNegro (Séisme noir)

Un autre, Alberto Lagos (@RNE_20_TEMUCO) [es] décrivait l'effet que la qualité de l'air avait sur la santé de la population :

Les enfants toussent, et en portant des masques, ils suffoquaient. Les plus âgés se sentent mal dans les centres publics de santé du fait de la mauvaise qualité de l'air #NoMásHumo (Arrêtez la fumée)

Sur YouTube clave9cl a partagé cette vidéo illustrant un “cacerolazo” (forme de protestation populaire pendant la dictature chilienne, où les manifestants tapaient pacifiquement sur des pots et des casseroles) contre l'interdiction d'utiliser du bois à Temuco :

Bien que l'interdiction a contribué à améliorer la qualité de l'air, il y a eu une controverse sur la centralisation et les décisions des autorités nationales. Selon les citoyens, ils ont ignoré la réalité locale. C'était le cas de Nestor Contreras F (@Nestorbox) [es], qui suggérait :

Le problème de la centralisation est la volonté politique. Ceux prenant les décisions sont à Santiago et ils pensent que le pays fonctionne de la même manière partout

Sur sa page Facebook, Bernardita Ruffinelli, journaliste et blogueuse, publiait [es] :

… ¿quién prohíbe ese uso sin considerar subvención de otros tipos de combustible en una ciudad donde hay invierno al menos 7 meses al año? se les olvida parece, que es la región más pobre del país, que la leña es la forma más económica de calentar sus hogares; pero les prohibimos comprarla y no les rebajamos los costos prohibitivos de los otros medios. Yo me sigo preguntando muy en serio, quién está tomando las decisiones políticas que atan de manos a los temuquenses?…

Qui interdit l'usage [de bois] sans envisager une subvention pour les autres types de combustibles dans une ville où l'hiver dure au moins 7 mois de l'année ? Ils ont oublié que c'est la région la plus pauvre du pays ; ce bois est le moyen le moins cher de chauffer les maisons, mais l'on interdit son usage sans diminuer les coûts des autres combustibles. Je continue à me demander – très sérieusement – qui prend ces décisions politiques qui lient les mains des résidents de Temuco ?

Cet avis est partagé, en partie, par le mouvement “+deFumée” (#nomashumno) [es]. Bien que le mouvement soit contre l'usage de poêles à bois comme moyens de chauffage, ils suggère l'emploi de sources de chauffage qui polluent le moins. De plus, ils suggèrent une subvention du gouvernement pour l'achat de ces combustibles. Le mouvement No+Humo a lancé une pétition [es] au cours d'un défilé à travers les rues de la ville le 8 juin 2013.

Carolina Aedo, une psychologue travaillant dans le secteur de la santé et partisan du mouvement “No+Humo”, disaient [es] ce qui suit au sujet des interdictions sur son mur Facebook :

Apagar las estufas en forma impositiva no es la respuesta a nuestros problemas de contaminación. No estoy de acuerdo con estas medidas autoritarias impositivas que una vez más quieren tapar el sol con un dedo, sin ni siquiera sentarse a dialogar soluciones que sí pueden ser plausibles Hay muchas otras medidas que tomar.

Eteindre les poêles de manière obligatoire n'est pas une réponse à nos problèmes de pollution. Je ne suis pas d'accord avec ces solutions autoritaires, imposées qui ne résolvent pas le problème, sans même permettre la discussion des solutions qui sont en effet plausibles. Il y a beaucoup d'autres mesures qui doivent être prises.

Bien qu'au cours des dernières semaines les niveaux de pollution dans la ville ont considérablement baissé (dû à l'effet combiné de l'interdiction de l'usage de poêle à bois et une pluie intense et des tempêtes de vent dans la région), il y a un appel citoyen demandant des solutions concrètes de la part des autorités. Les solutions semblent liées à la continuation et la hausse des subventions pour l'achat de bois de chauffage certifié, aussi bien que sur des formes de chauffage innovantes et alternatives et des subventions pour les financer à moyen et long termes.

Aire Sur Chile (@Aire_Sur_Chile) [es], un usager de Twitter dont l'objectif est de fournir des informations concernant les mesures pour réduire la pollution atmosphérique dans le sud du Chili, s'adressait aux autorités pour leur demander des solutions au-delà des réponses immédiates à l'urgence actuelle :

@Aire_Sur_Chile: #Temuco une solution définitive à la pollution de la part des autorités est de la plus haute importance, pas seulement gérer l'urgence.

Alors qu'un débat en ligne s'est déployé au sujet de l'augmentation de la pollution après quelques jours pluvieux, Danterana (@Danterana) [es] disait être favorable aux subventions car trouver une solution est un problème devant être résolu par l'Etat :

…l'Etat est le seul qui doit résoudre le problème. Ils doivent fournir des subventions par charité

Un point de vue similaire était celui partagé par Marcela Farias (@lamarcefarias) [es], qui exprimait son désaccord avec les restrictions qu'elle considérait arbitraires :

Trouvons de réelles solutions : subventions pour les systèmes de chauffage, éduquer, mais ne pas restreindre de manière arbitraire à #Temuco

Sur son compte Twitter officiel, le parti écologiste (@ecologistachile) [es] soulignait les formes alternatives de chauffage qui s'avèrent être plus efficaces :

Les puits d'énergie géothermique au Chili peuvent fournir en énergie 280 mille foyers – l'équivalent [des villes de] Valdivia et Temuco rassemblées #NCRE [énergie renouvelable non conventionnelle]

Le journaliste Mauricio Hoffman (@mauriciohoffman) [es] mettait en avant une solution alternative proposée par le candidat présidentiel et gestionnaire d'affaire Franco Paris :

Depuis Temuco, Franco Parisi parle de l'urgence environnementale et des mesures prises. [Il] propose d'apporter le gaz naturel jusqu'à la région @OasisFMChile

Le délégué Germán Becker (@gbeckera) [es], représentant du 50ème district (incluant Temuco et Padre las Casas), disait -sans fournir de plus amples détails- qu'ils travaillent actuellement sur des formes de chauffage alternatives et moins chères :

Nous travaillons à acquérir d'autres formes de chauffage qui sont similaires au plan calorifique au feu de bois. Bientôt de nouvelles informations !!! #Temuco

Un réfugié soudanais détenu en Israël pour possession de bicyclette

mercredi 24 juillet 2013 à 16:26

Le 18 juillet, un comédien demandeur d'asile originaire du Darfour, Babaker (Babi) Ibrahim, a été arrêté par la police israélienne pour ne pas avoir de facture pour sa bicyclette, donc présumée volée.

Babi, une figure bien connue de la communauté soudanaise en Israël, fait partie d'une troupe de réfugiés qui a récemment présenté un spectacle satirique sur le mauvais traitement des réfugiés en Israël, One Strong Black (Un Noir Fort). L'arrestation et la détention illimitée sans procès de Babi ont provoqué l'indignation et une campagne en et hors ligne pour sa remise en liberté et celle des autres réfugiés dans la même situation.

Le ministère israélien de l'Intérieur a mis en oeuvre en septembre 2012 une nouvelle réglementation [anglais] autorisant l'arrestation et détention illimitée sans procès des demandeurs d'asile suspectés de délits, même si ces soupçons sont sans fondements et n'ont pas abouti à une condamnation par un tribunal. En juillet 2013, le texte, Procédure pour le traitement des Infiltrés [le terme péjoratif employé par l'Etat d'Israël contre les demandeurs d'asile] impliqués dans une procédure pénale, a été étendu pour s'appliquer aux réfugiés suspectés même d'infractions mineures. Plus de 500 demandeurs d'asile ont été détenus en application de la procédure pénale et envoyés dans les camps d'internement pour réfugiés [anglais} du désert du Négev dans l'attente de la possibilité de les expulser d'Israël.

Le 20 juillet, des dizaines de personnes ont manifesté devant la résidence du Procureur Général Yehuda Weinstein, qui avait donné son aval à ce règlement :

La Hotline pour les travailleurs migrants, une association qui défend les droits des réfugiés, des migrants et des victimes de la traite humaine en Israël, a donné une information sur la situation juridique actuelle de Babi [hébreu] :

לאחר שעתירת הביאס קורפוס שלנו נדחתה על ידי בג”ץ, אתמול הגשנו עתירה בשם באבי… עתירתנו דורשת את שחרורו של באבי וגם תוקפת את הנוהל שמכוחו הוא עצור בטענה שאינו חוקתי…
אנו נמשיך להאבק למען שחרורו של באבי ושל כל הפליטים הכלואים בישראל ללא משפט. לא ייתכן שיתקיימו בישראל שתי מערכות משפט נפרדות: אחת לפליטים ואחרת לכל היתר. לא ייתכן שפליטים ייזרקו למעצר עולם ללא ראיות, ללא משפט הוגן, ללא יכולת להתגונן ומבלי שהמשטרה תצטרך להוכיח שהם אשמים בדבר. לא ייתכן שבמדינה דמוקרטית יתקיים נוהל שמשמעותו הנחה מראש שכל רכוש שנמצא בידיהם של בני אדם בעלי צבע עור מסוים הוא גנוב.

Après le rejet par la Haute Cour de Justice de notre recours d'habeas corpus, nous avons introduit hier un nouveau recours pour Babi… Notre recours demande la remise en liberté de Babi et l'abrogation des règlements en vertu desquels il a été arrêté, au motif que la réglementation est anticonstitutionnelle… Nous allons continuer à lutter pour la libération de Babi et la liberté de tous les réfugiés détenus sans procès en Israël. L'existence de deux systèmes juridiques distincts en Israël : un pour les réfugiés et un pour tout le monde est inacceptable. Il est scandaleux que les réfugiés soient envoyés en prison à vie sans preuve, sans procès équitable, sans la possibilité de se défendre et sans que la police ait à prouver qu'ils sont coupables de quoi que ce soit. Une réglementation fondée sur l'hypothèse que tout bien en possession d'individus d'une certaine couleur de peau ne peut être que volé ne peut pas exister dans un pays démocratique.

Les défenseurs de droits Yonatan Berman et Oded Feller ont écrit sur leur blog Laissez Passer un billet sur l'absurdité d'emprisonner des gens pour possession de biens :

הבלוג פותח בפני קוראיו את פינת הרולטה – נחשו מה יהיה הצעד הבא. ההימור שלנו – מבקשי מקלט שלא יוכלו להציג קבלות המוכיחות כי רכשו את הבגדים שלגופם ייעצרו. כך נבטיח כי כל מבקשי המקלט יסתובבו בעירום. או שאולי, בעצם, כך נבטיח כי כל מבקשי המקלט שיסתובבו לבושים ייעצרו בגין עבירת גניבה, וכל מבקשי המקלט שיסתובבו בעירום ייעצרו בגין התערטלות במקום ציבורי.

[Notre] blog ouvre pour ses lecteurs une section roulette : devinez la prochaine mesure [du gouvernement]. A notre avis : les demandeurs d'asile qui ne pourront pas présenter de facture prouvant qu'ils ont acheté les vêtements sur leur dos seront arrêtés. Nous nous assurerons ainsi que tous les demandeurs d'asile déambuleront nus. Ou peut-être, en fait, que tous les réfugiés habillés seront arrêtés pour vol, et ceux dévêtus, pour exhibitionnisme.

L'éminent blogueur de gauche Yossi Gurvitz a écrit sur son blog Friends of George :

כמעט 160 שנים אחרי דרד סקוט, כמעט 150 שנים אחרי שהתיקון ה-13 שם קץ לעבדות, מאשר וינשטיין בחתימתו שיש קבוצה שלמה של בני אדם – לגמרי במקרה, כמובן, צבע עורם שחור – שהם, אם לא סחורות ממש, פחותים מבני אדם. די בעלילה עליהם (למשל, מצד נוכל בן העם הנבחר שלא רוצה לשלם להם את משכורותיהם) כדי להשליך אותם לבור משפטי שממנו אין כמעט דרך לצאת. לאברהים יש מזל נדיר: הוא דמות מוכרת. יש לו לא מעט חברים. כמאה מהם יצאו במוצ”ש הביל של יולי להפגין למענו מול ביתו של וינשטיין. לרוב הפליטים אין מזל כזה. אין מי שיכיר אותם, אין מי שיגיש בשמם עתירות הביאס קורפוס. הם נאלמים, ונעלמים אל הבור שחפר עבורם וינשטיין. בציבוריות הישראלית, המקבילה של החלטת דרד סקוט של וינשטיין עברה ללא כל רעש; יש בה יותר מדי תואמי יאנסי, ומעטים עדיין מעיזים לומר ש”אתם טועים בנו, לא נעשה זאת.”

Près de 160 ans après [l'arrêt] Dred Scott v. Sandford, près de 150 ans après le 13ème amendement qui a mis fin à l'esclavage [aux USA], Weinstein a approuvé de sa signature qu'une catégorie entière de gens – incidemment, bien sûr, leur peau est noire – soient, sinon une propriété par nature, moins qu'humains. Des affirmations calomnieuses (par exemple, d'un tricheur du Peuple Élu qui ne veut pas leur payer leurs salaires [des réfugiés en ont été menacés par leurs employeurs - note de l'auteur] suffisent à s'en débarrasser dans un trou juridique dont il est pratiquement impossible de sortir. Ibrahim a beaucoup de chance : il est un personnage connu. Il a nombre d'amis. Une centaine d'entre eux sont sortis par un chaud samedi soir manifester pour lui devant chez Weinstein. La plupart des réfugiés n'ont pas autant de chance. Il n'y a personne qui les connaît, personne pour introduire un recours d'habeas corpus pour eux. Ils sont réduits au silence et ont disparu dans le trou que Weinstein a creusé pour eux. L'opinion israélienne n'a pas réagi à la décision de Weinstein qui est comparable à l'arrêt Dred Scott ; il y a trop de jumeaux de William Yancey [un député démocrate sudiste, défenseur éminent de l'esclavage] et peu osent dire “vous vous méprenez sur nous. Nous ne le ferons pas !” [riposte d'un démocrate du Nord à la demande de Yancey que le programme du parti démocrate pour l'élection de 1860 comporte des déclarations esclavagistes]

La page Facebook freeBabi n'a pas tardé à gagner, dès son lancement, des centaines de ”j'aime”. La page demandait aux lecteurs de proposer des photos et vidéos d'eux-mêmes réclamant la remise en liberté de Babi. Beaucoup se sont ainsi pris en photos, y compris des acteurs et musiciens très connus.

La célèbre chanteuse-compositrice Alma Zohar a publié sa photo avec une affiche disant : “Libérez Babi ! Garder des innocents en prison nous coûte très cher à vous et à moi !”
alma

Les producteurs et metteurs en scène de la pièce One Strong Black ont visité Babi à la prison de Giv'on le 23 juillet et l'ont informé de la campagne en cours pour sa remise en liberté. Le transfert de Babi au camp d'internement de Sahaornim était fixé au 24 juillet.

Giv'on

La campagne a eu des échos aussi en Turquie, Tunisie et Grèce. Simge et Vulkan d'Izmir, en Turquie, ont pris cette photo d'eux-mêmes.
Simga

John Brown a créé un mème à partir de l'image du procureur général Weinstein :

"I don't always approve to lock up innocent people for life But when I do, they're always black"

“Je n'approuve pas toujours l'enfermement à perpétuité d'innocents. Mais quand je le fais, ils sont toujours noirs”

L'eau, arme dans les différends territoriaux entre Kirghizistan et Kazakhstan

mardi 23 juillet 2013 à 22:19

Pendant la fraternité obligatoire du communisme, la terre et l'eau n'étaient pas causes de friction entre les peuples de l'Asie Centrale soviétique. Mais en deux décennies de souveraineté, les disputes sur la délimitation des frontières nationales et l'accès aux fleuves partagés ont compliqué les relations entre les gouvernements de la région et envenimé les liens entre populations frontalières des républiques nouvellement indépendantes.

La dernière éruption a commencé le 7 juillet 2013, lorsque plus de 200 habitants du district de Kara-Bura, dans la région de Talas au Kirghizistan, ont barré le canal “Ahmed” [russe] en y déversant des rocs, pour empêcher l'eau de pénétrer au Kazakhstan. Selon Vesti.kg [russe], les contestataires ont bloqué le canal pour manifester leur opposition à un accord de démarcation de frontière entre le Kirghizistan et le Kazakhstan entré en vigueur il y a quatre ans. Des négociations pour dégager le canal sont en cours [russe] et les responsables kazakhs enjoignent leurs homologues kirghizes de rétablir l'ordre dans la région.

Le traité [russe] de Délimitation et démarcation de la frontière kazakho-kirghize a été signé par les dirigeants des deux pays le 15 décembre 2001, et ratifié par le parlement kirghize seulement en 2008. Et à présent, cinq ans après, les villageois du côté kirghize sont mécontents. Comme Talaïbek Izatov, un protestataire de Kara-Bura, l'a affirmé [russe] au journal kirghize Fabula :

Нельзя отрицать, что отход земли в Кок-Сае к казахам это вопрос, вызывающий недовольства не только у одних таласцев, но всего кыргызского народа. Священной обязанностью каждого кыргызского гражданина является – беречь нашу землю как зеницу ока, сохранить ее. Если мы не защитим свою землю, и будем сидеть с раскрытым ртом, отдавая свои земли, то как нас простят потомки? Не простят. Поэтому, даже если на другое смотрим равнодушно и безразлично, но никогда нельзя быть равнодушным к земле.

On ne peut nier que la cession du territoire de Kok-Sai aux Kazakhs est une question qui cause le mécontentement, non seulement de ceux de Talas, mais de tous les Kirgnizes. Le devoir sacré de de chaque citoyen kirghize est de conserver et défendre notre terre comme la prunelle de nos yeux. Si nous ne protégeons pas notre terre, et restons bouche cousue en renonçant à notre terre, comment nos descendants nous pardonneront-ils ? Ils ne nous pardonneront pas. C'est pourquoi on peut être indifférent et négligent pour le reste mais jamais pour la terre.

Le Premier Ministre adjoint du Kirghizistan chargé de la Sécurité, Tokon Mamytov, a rencontré le 9 juillet les habitants de la zone pour discuter de la situation. M. Mamytov a expliqué aux journalistes que les gens du cru estiment [russe] que la frontière a été mal délimitée dans leur zone et que de nombreux territoires kirghizes sont tombés illégalement sous contrôle kazakh. M. Mamytov a ensuite expliqué [russe] aux journalistes que les habitants ont changé plusieurs fois de revendications :

image taken from stanradar.com

Le barrage improvisé édifié par les villageois kirghizes dans le district de Kara-Bura district. Source photo : stanradar.com

“Ils ont d'abord exigé la fin du partage de pâturages le long de la frontière. Ensuite ils se sont mis à réclamer la dénonciation du traité… Maintenant qu'on les a informés qu'une dénonciation de l'Accord de 2001 est impossible, ils veulent l'ouverture d'une procédure pénale contre Askar Akaev, le premier Président de la république kirghize et 76 députés de la troisième convocation du parlement [kirghize], qui ont voté pour la ratification du traité avec le Kazakhstan.”

D'un air entendu, M. Mamytov a expliqué aux villageois que des “forces destructices” pourraient manipuler leurs manifestations en vue de déstabiliser l'Etat, une possible allusion à l’agressivité croissante de l'opposition nationaliste [anglais] au Kirghizistan.

M. Mamytov a conclu en expliquant [russe] que la décision des villageois de barrer le canal n'avait pas privé d'eau les seuls Kazakhs. Onze kilomètres du canal courent en territoire kirghize, approvisionnant d'autres villages du district de Kara-Bura en aval du barrage improvisé.

Pendant ce temps, le gouvernement kazakh exhortait les autorités kirghizes à traiter l'affaire sérieusement et à prendre toutes mesures nécessaires pour éviter un possible conflit.

Ces événements ont ouvert de vives discussions entre internautes réagissant aux informations sur les sites d'actualités de part et d'autre.

Annonim a commenté sur le portail kazakh d'information Nur.kz [russe] :

В Киргизии правит толпа!

Au Kirghizistan, ce sont les masses qui gouvernent !

Un autre utilisateur, qui a préféré rester anonyme, lui a répondu [russe] :

Там не толпа правит, а гражданское общество. Если их не устраивает что-то они говорят об этом, и обращают внимание власти на себя, и действуют, и власть все равно вынуждена к ним прислушиваться. Данный поступок конечно неразумный, Казахстан здесь ни причем, договоры заключало их прошлое правительство, но суть не в воде или границах, а в том, что они готовы отстаивать свои интересы раз власть не выполняет свои функции и тянет с решением вопроса.

Là-bas ce ne sont pas les masses qui gouvernent, mais la société civile. Si quelque chose ne leur convient pas, ils en parlent, et obtiennent l'attention du pouvoir, et agissent, et le pouvoir est quand même obligé de leur prêter l'oreille. Ce procédé [couper l'eau] est certes déraisonnable, le Kazakhstan n'y est pour rien, les accords ont été conclus par leur gouvernement précédent, mais ce qui est essentiel, ce n'est ni l'eau ni les frontières, mais qu'ils sont prêts à défendre leurs intérêts là où le pouvoir ne remplit pas son rôle et traîne pour résoudre le problème.

SAM OREZ a constaté [russe]:

вообще даже обидно от “братьев” киргизов нож в спину получить. сто человек портят авторитет миллионов. странно, что их выбранный Президент бездействует.

Il est déjà tout à fait fâcheux de recevoir ce coup de couteau dans le dos des “frères” kirghizes. Cent individus pourrissent la réputation de millions. Bizarre que leur président élu ne fasse rien.

Skazka Almatinskaya a publié une déclaration à l'intention des Kirghizes [russe] :

Да вы даже на той земле, которую имеете, не можете порядок навести. Зачем вам еще ? Честное слово, уже надоели ваши революции . Лучше жить стали ? Нет. Так может надо идти другим путем ? Просто работать не пробовали?

Vous n'arrivez même pas à mettre de l'ordre sur la terre que vous possédez. Pourquoi vous en voulez plus ? Honnêtement, nous en avons assez de vos révolutions. Est-ce que vous vivez mieux depuis ? Non. Alors il faut peut-être prendre une autre voie ? Et si vous essayiez simplement de travailler ?

H2O, un internaute d'origine probablement kirghize, a fait une prédiction intéressante [russe] :

Во всем мире особенно в Китае, Индии в ЦА будет большие проблемы с водой и орошением в ближайшие годы и десятилетия. Возможно будут войны за воду. Например между Египтом и Эфиопией или Турцией и Ираком. Вода это новое супероружие (для тех кто богат на гидроресурсы как Киргизия) и скоро будет дороже чем золото+нефть. Тай что готовьтесь платить. Киргизы же платят за газ, бензин итд.

Le monde entier, et surtout la Chine, l'Inde et l'Asie Centrale, va connaître de gros problèmes d'eau et d'irrigation dans les prochaines années et décennies. Des guerres pour l'eau seront possibles. Par exemple, entre l'Egypte et l'Ethiopie, ou la Turquie et l'Irak. L'eau est la nouvelle super-arme (pour ceux qui sont riches en ressources hydriques comme le Kirghizistan] et vaudra bientôt plus que l'or et le pétrole. Préparez-vous donc à payer. Les Kirghizes paient bien [votre] gaz, essence etc.

Talgat Smagulov, un Kazakh, a écrit [russe] :

Мы им экономическую помощь, а они нам воду перекрывать. Неблагодарные.

Nous leur donnons une aide économique, et ils nous coupent l'eau. Les ingrats.

Anonim, un autre internaute du Kazakhstan, cherche une explication [russe] dans la situation politique du voisin plus pauvre, mais plus démocratique :

“… БЕДНОСТЬ И ДЕМОКРАТИЯ – ВЕЩИ НЕСОВМЕСТИМЫЕ…” ЦИТИРОВАЛ ЧЕРЧИЛЛЯ НАШ ПРЕЗИДЕНТ. ВОТ ЧТО ПРОИСХОДИТ, ОКАЗЫВАЕТСЯ. РЕВОЛЮЦИИ, ПИКЕТЫ, ДЕМОНСТРАЦИИ И ВСЯКИЕ РАЗНЫЕ АКЦИИ. ПОСТОЯННО У НИХ НА ГЛАВНОЙ ПЛОЩАДИ СТОЯТ ЮРТЫ ТАКИХ ПРОТЕСТУЮЩИХ… СЕГОДНЯ НА ОДНУ ТЕМУ, ЗАВТРА НА ДРУГУЮ ТЕМУ ПРОТЕСТУЮТ. ГЛАВНОЕ, НЕ РАБОТАТЬ. СКОРО КР КАК ГОСУДАРСТВО ПЕРЕСТАНЕТ СУЩЕСТВОВАТЬ НАВЕРНОЕ.

“… Pauvreté et démocratie sont incompatibles…” notre Président [Nazarbaev] a cité Churchill. Il se trouve que c'est ce qui arrive. Révolutions, occupations, manifestations et toutes sortes d'actions. Ils ont tout le temps leurs yourtes et manifestants sur la grand'place… Aujourd'hui ils manifestent pour une chose, demain pour une autre. L'important, c'est de ne pas travailler. Le Kirghizistan cessera probablement bientôt d'exister comme Etat.

Note de l'auteur : En général, la frontière du Kirghizistan avec le Kazakhstan est moins problématique que celles avec le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Le mois dernier, RFE/RL a rapporté [anglais] que des gardes de sécurité ouzbeks ont abattu un citoyen kirghize à proximité de la frontière occidentale de cette république avec l'Ouzbékistan. Explication dans l'article : “Les coups de feu le long de la frontière kirghizo-ouzbèque sont fréquents et résultent souvent de vols d'animaux comme les chevaux, les vaches ou les moutons.”

Arabie saoudite: Les procès publics fermés aux femmes

mardi 23 juillet 2013 à 16:59

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices Les réformistes traduits en justice en Arabie saoudite.

Les juges saoudiens continuent d'interdire aux femmes d'assister à des procès publics, même lorsqu'ils concernent des personnes très proches. Hier [18 juillet], la deuxième audience du procès en cours d'Umar Al-Saïd, membre de la principale organisation des droits de l'homme du pays, l'Association saoudienne pour les droits civiques et politiques (ACPRA) [anglais], s'est tenue dans la ville saoudienne de Buraydah. Prévue jeudi dernier, elle a été reportée sans préavis lorsque plusieurs militants s'étaient déplacés pour y assister.

Al-Saïd, âgé de 23 ans, a été arrêté le 28 avril après avoir refusé de subir un interrogatoire sans avocat. Actuellement, sept membres de l'ACPRA sont emprisonnés.

A l'audience d'hier, Al-Saïd a répondu aux accusations et accusé l'interrogateur de maltraitance :

تم التحقيق معي وأنا مقيد, ورفض المحقق فك القيد, وكان القيد موثوق بقوة ويألمني, كما أن المحقق يتلفض علي بعبارات قذرة ويصفني بألفاض نابية منها (أنت ثور، أنت مجرم) وغيرها أترفع عن ذكرها.

J'ai été interrogé en étant menotté. L'interrogateur a refusé de me retirer les menottes et elles étaient très serrées et douloureuses. L'interrogateur a été aussi provocateur, m'appelant avec des noms vulgaires, y compris “vous êtes une brute, vous êtes un criminel” et d'autres que je ne suis pas prêt à répéter.

Des participants à la session d'aujourd'hui par alajmi01

Des participants à l'audience d'aujourd'hui par alajmi01

En outre, Al-Saïd, un étudiant d'université qui était sur le point d'obtenir son diplôme lors de son arrestation, a déclaré que l'interrogateur lui avait fait du chantage :

المحقق أحمد الذكري كان يبتزني بحرماني من حضور الاختبارات, إن لم أقر بما يمليه علي.

L'interrogateur Ahmed al-Thukri me faisait chanter en menaçant de me refuser de passer les examens finaux si je n'avouais pas ce qu'il voulait.

L'épouse et la mère d'Al-Saïd ont tenté de participer à l'audience, mais le juge a refusé. Dans un jugement précédent, un autre juge a déclaré que “les hommes suffisaient bien“, poussant un autre membre de l'ACPRA, Adel al-Khadar, à refuser d'assister au procès, ce qui a conduit à son arrestation.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices Les réformistes traduits en justice en Arabie saoudite

L'auteur de l'explosion à l'aéroport de Pékin : terroriste ou victime ?

lundi 22 juillet 2013 à 21:53

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en chinois.

Un homme en fauteuil roulant, mécontent des mauvais traitements que lui a fait subir la police, a fait exploser une bombe artisanale à l'aéroport International de Pékin le 20 juillet 2013, ne blessant que lui-même.

L'homme a été identifié par les médias locaux [anglais] comme étant Ji Xhongxing. Il attribue son handicap aux mauvais traitements que lui avaient fait subir des officiers de police de la ville de Dongguan au sud-est de la Chine, en 2005.

Un journaliste du site d'informations Nandu a interrogé  deux avocats qui ont défendu Ji en 2006 et prouvé que Ji avait été battu avec des barres de fer par sept ou huit policiers à Houde, dans la banlieue de Dongguan, parce qu'il faisait le moto-taxi illégalement. A la suite de ces mauvais traitements sa colonne vertébrale a été irrémédiablement touchée, mais la police locale prétend qu'il s'est blessé en tombant de moto. Malgré la déposition d'un témoin contre la police, en 2008 un tribunal local a rendu son jugement contre Ji et en faveur de la police.

Sina Weibo user @chenshimanhua uploaded an image capturing Ji Zhongxing's despair.

L'utilisateur de Sina Weibo @chenshimanhua a posté une image illustrant le désespoir de Ji Zhongxing.

Ji a dû payer les frais de justice et s'est endetté. Il s'est rendu à Pékin pour déposer une demande de révision de son procès auprès de la Commission centrale politique et juridique du Parti Communiste Chinois.

En 2010, le commissariat de police de la ville de Houde a proposé à Ji la somme de 100.000 yuans (15.000 dollars US) en échange de son engagement par écrit d'annuler sa demande de révision.

Terroriste ou victime ?

La plupart des commentaires exprimés sur les médias sociaux chinois soutiennent Ji, et voient en lui une victime de l'injustice sociale et politique. Depuis 2006, Ji parle de son expérience dans un blog, et Feng Chingyang (@风青杨V) a relu son blog et conclut :

我看了冀先生的博客,才发现起因只是因为摩的载客,结果却被打瘫痪了,全家人背债,到处上访却得不到合理赔偿。最后亲人纷纷早逝,慢慢的他的心也死了!我未必赞同冀先生对此事的处理方式,但如果我们想要这个国家不出现下一个冀先生,就必须关注他的“病根”,他开始是一个正常人,是谁让他变得不正常

J'ai achevé de lire le blog de M. Ji et j'en conclus qu'il a été tabassé à en devenir infirme parce qu'il faisait le moto-taxi illégalement. Sa famille a dû s'endetter et n'a pu obtenir aucune compensation après des années de réclamations. Ses parents sont morts et il a perdu sa raison de vivre avec leur disparition. Je ne suis pas d'accord sur la méthode employée par M. Ji pour résoudre ses problèmes. Cependant, si l'on ne veut pas qu'il y ait d'autres M. Ji dans ce pays, nous devons être attentifs aux causes du problème. Tout au début c'était quelqu'un de normal, qu'est-ce qui en a fait quelqu'un d'anormal ?

Quelques uns, cependant, pensent que la sécurité publique doit être la priorité. Par exemple, un employé des médias Yin Zhe (@凝哲同学) écrit :

中国的舆论场真是奇怪到近乎扭曲。有影响力的意见领袖们,不但不谴责在公共场合实施暴力袭击的人,反而因为暴徒未能伤害到更多的人而赞其为侠肝义胆。媒体不关注公众安全问题,反而开始用孤证为暴徒伸冤叫屈。这个世界究竟怎么了…波士顿爆炸案时候那同仇敌忾的劲儿都上哪儿去了?!

L'opinion publique chinoise est si tordue. Les leaders d'opinion influents ne condamnent pas ceux qui déclenchent une attaque violente en public. De plus, ils font un héros d'un voyou parce qu'il n'a tué personne. Les médias ne prêtent aucune attention à la sécurité publique parce qu'ils recherchent les preuves qui vont transformer un voyou en victime. Qu'arrive-t-il à notre société?… Pourquoi ont-ils réagi si différemment à l'attentat à la bombe de Boston ?

Mais l'intérêt pour la sécurité publique n'a pas eu beaucoup d'audience en ligne parce qu'à l'aéroport, Ji a prévenu ceux qui l'entouraient de s'éloigner avant de déclencher la bombe. Zhao Xiao (@赵晓), professeur à l'Université de Technologie de Pékin, prend la défense de Ji :

冀中星引爆前用了十分钟疏散民众,所以只伤了他自己。多么善良的百姓,这个国家谁敢站出来说:我比他更有义!

Avant de déclencher la bombe Ji Zhongxing a passé 10 minutes à s'assurer que personne ne se trouvait près de lui, et c'est pour cette raison qu'il n'a blessé que lui-même. Il est si naïf. Qui d'autre dans le pays oserait se lever et dire : je suis plus pur que lui?

@Badiucao's political cartoon. Ji: when justice is deprived, I seek my own.

Dessin de @Badiucao. Ji: quand il n'y a plus de justice, je me fais justice.

Un scénariste pour la télévision, @xiangrenli reprend :

冀中星给了我们法治社会大量的机会,但是我们所追求的法治社会没有给冀中星一丁点的机会,大量中国人只喜欢做围观者、做看客,看侩子手杀革命党,最后有人买人血馒头,没人去思考这个问题,冀中星绝不是最后一个。

Notre système juridique s'est servi de Ji Zhongxin, mais la justice ne lui a laissé aucune chance. La plupart des Chinois aiment être spectateurs et regarder le bourreau tuer le révolutionnaire. Il y en même qui achètent des petits pains teintés de sang [symbole d'un roman de Lu Xun, Médecine, où les gens pensent que ce pain guérit les maladies des poumons]. Personne n'a vraiment réfléchi au problème et Ji Zhongxing ne sera pas le dernier [attentat suicide à la bombe].

@yourwisdom partage un point de vue similaire :

用生命换取了一次关注。体制源源不断的产生系统性恶果,分散在多少视线看不到的地方生根发芽?维稳又能压抑多久?

[Ji] a donné un peu de sa vie pour l'intérêt public. Le système politique ne cesse de reproduire le mal et les germes du mal. Pendant combien de temps la stabilité pourra-t-elle rester sous contrôle ?

“South of the sea” (@海之南) pense qu'il faut s'attendre à voir exploser d'autres bombes:

每一个受不公正对待的公民,都是一颗不定时炸弹!不改变单纯维稳思路,积怨太多,就来不及拆除这些炸弹引信了!

Tous les citoyens victimes d'injustices sont des bombes à retardement ! Pour désactiver les bombes, il faut considérer et traiter les réclamations. Le maintien de la stabilité sociale par le contrôle politique et la répression est une voie sans issue.