PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

PHOTOS : Un Japon spectaculaire grâce au Club de photographie de Tokyo

dimanche 24 septembre 2017 à 11:00
tokyo camera club

Choix de la rédaction du Club de photographie de Tokyo. Capture d'écran du site internet du Club.

Le Club de photographie de Tokyo est une communauté japonaise dynamique consacrée au partage de photographies sur le Japon. Plus de quatre cent mille personnes suivent sa page Facebook, et plus de trois cent mille, son compte Instagram. Beaucoup de photographies sont extrêmement populaires et génèrent des dizaines de milliers de mentions “j'aime” ainsi que de nombreux commentaires et re-publications.

Le Club est une entreprise commerciale qui reçoit des parrainages de, et vend des publicités à de nombreux fabricants d'appareils photo. En plus d'une vitrine pour des photographies parfois spectaculaires, le site est un bonne façon de connaître les prochains concours de photographie.

Voici une petite sélection de photographies publiées sur Instagram :

Selection of @tokyocameraclub. We welcome your like! & comment. Post by @paolo.fortades #tokyocameraclub #東京カメラ部 #Japan #Photo #写真 #日本 Follow: @tokyocameraclub

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

「@photo_shorttrip」Instagramアカウントへの @fujihirotanaka さんの投稿作品。いいね&コメント大歓迎です。 東京カメラ部分室 photo_shorttripでは #photo_shorttrip で投稿された皆さまの「旅の一枚」を紹介します。 Follow: @photo_shorttrip #photo_shorttrip #小旅行 #shorttrip #short_trip #旅 #旅行 #写真 #photo #travelphoto #travelphotos #travelphotography

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

À l'origine soumise par l'utilisateur d'Instagram @fujihirotanaka au compte @photo_shorttrip, cette photographie a reçu de nombreux commentaires et mentions “j'aime”. Photo_shorttrip est un concours organisé par le Club de photographie de Tokyo et utilise le mot-clic #photo_shorttrip pour présenter une unique photographie d'un court voyage.

Selection of @tokyocameraclub. We welcome your like! & comment. Post by @taiseiko75 #tokyocameraclub #東京カメラ部 #Japan #Photo #写真 #日本 Follow: @tokyocameraclub

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

Selection of @tokyocameraclub. We welcome your like! & comment. Post by @ri_ri_ri_3 #tokyocameraclub #東京カメラ部 #Japan #Photo #写真 #日本 Follow: @tokyocameraclub

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

「@photravelers」Instagramアカウントへの @akira_1972_ さんの投稿作品。いいね&コメント大歓迎です。 東京カメラ部分室 Photravelersでは、 #photo_travelers を付けたインスタグラム投稿とPhotravelers Facebookページに投稿いただいた旅行写真を紹介します。 Follow: @photravelers #photo_travelers #photravelers #travel #traveler #旅 #旅行 #写真

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

À l'origine soumise par l'utilisateur d'Instagram @akira_1972_ au compte @photravelers. Veuillez apprécier et commenter cette photo. Grâce au mot-clic #photo_travelers, le Club de photographie de Tokyo présente les photographies envoyées à ses comptes Instagram et Facebook. Suivez : @photravelers #photo_travelers#photravelers #travel #traveler

東京カメラ部10選による、「バンガード」のトラベル三脚のハンズオンレビュー第一弾! . http://bit.ly/VANGUARD_VEO2hara_1708 . 東京カメラ部10選の原朋士さんが、バンガードのトラベル三脚「VEO 2 265CB」とともに、工場夜景や滝など長秒撮影を駆使した撮影へ。 携行性と剛性を追求したモデルで、持ち運びが簡単で超軽量。高度な機能の脚とツイストロックシステムを使用しながら、多彩な創造的なポジションをお楽しみいただけます。 より高度な撮影を可能にする「VEO 2 265CB」の実力を、活用シーンや作品集とともに是非ご覧ください!<PR> . 作品:原朋士さん(東京カメラ部10選2012)

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

L'une des images du top 10 du Club de photographie de Tokyo. Elle fait partie d'une revue du nouveau trépied de voyage de Vanguard : http://vanguard.tokyocameraclub.com/veo2_userreview/page01.php

Le photographe Hara Tomoshi a utilisé le trépied dans un voyage pour photographier des cascades et des complexes industriels de nuit.

Selection of @tokyocameraclub. We welcome your like! & comment. Post by @y_ooseto.ps #tokyocameraclub #東京カメラ部 #Japan #Photo #写真 #日本 Follow: @tokyocameraclub

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

<script async defer src="//platform.instagram.com/en_US/embeds.js">

A post shared by 東京カメラ部 (@tokyocameraclub) on

N'importe qui, vivant à Tokyo ou ailleurs, peut soumettre une photographie au Club de photographie de Tokyo et espérer la voir figurer dans leur sélection, à partir du moment où elle représente un endroit au Japon. Les règles de soumission en anglais sont ici.

Admirez les photographies du Club sur Instagram, Facebook et sur leur site internet.

Le gouvernement birman promet de répondre à la crise des réfugiés dans l'Etat Rakhine, en occultant le mot ‘Rohingya’

samedi 23 septembre 2017 à 20:07

Un camp de Rohingya pour les déplacés internes dans l'Etat Rakhine. Photo Mathias Eick. Source: page Flickr de EU/ECHO (CC BY-ND 2.0)

Le 19 septembre 2017, la Conseillère d’État Aung San Suu Kyi a prononcé un discours très attendu devant un parterre de diplomates, d'émissaires de l'ONU et de représentants la presse, pour détailler l'action du gouvernement face à la crise des réfugiés dans l’État Rakhine.

Depuis août, près de 400.000 Rohingyas ont fui après l'intensification par le gouvernement birman de sa répression des insurgés appartenant à l'Armée du salut des Rohingya de l'Arakan (ARSA), qui a attaqué plusieurs postes de la police et de l'armée.

La répression s'est traduite par des opérations de nettoyage qui ont déplacé des milliers de familles rohingya. L'ARSA et les troupes gouvernementales se sont accusées mutuellement d'atrocités généralisées, pillages et incendies de maisons, bastonnades et meurtres de femmes et enfants, et d'incitations à la violence religieuse. Divers groupes ethniques sont touchés par l'offensive dans l'Etat Rakhine.

Les Rohingyas sont un groupe ethnique de la Birmanie de l'ouest, mais les autorités considèrent qu'ils sont des immigrés illégaux provenant du Bangladesh et leur refusent la citoyenneté. La plupart sont musulmans, qui vivent dans un pays à population majoritairement bouddhiste, et souffrent de discriminations. Beaucoup sont privés des services sociaux élémentaires.

Dans son allocution, Aung San Suu Kyi a assuré les groupes ethniques du Myanmar (appellation officielle de la Birmanie) que le gouvernement se soucie de leur bien-être. Malheureusement, elle s'est abstenue de prononcer le mot Rohingya, une attitude cohérente avec le refus du gouvernement de reconnaître les Rohingya comme un groupe ethnique officiel. De fait, son discours tout entier a esquivé tout recours au terme “Rohingya”, qu'elle s'est bornée à appeler “musulmans” :

Nous compatissons aux souffrances de tous ceux qui se trouvent mêlés au conflit. Ceux qui ont dû fuir leurs foyers sont nombreux – pas seulement Musulmans et Rakhines, mais aussi de petits groupes de minorités, comme les Daing-net, Mro, Thet, Mramagyi et Hindous dont la plupart du monde n'a pas la moindre idée.

Elle a aussi affirmé que les réfugiés ayant fui au Bangladesh peuvent rentrer en Birmanie — mais seulement après avoir été soumis à une procédure de vérification :

Ceux qui auront été vérifiés comme étant des réfugiés de ce pays seront acceptés sans aucun problème et avec la pleine assurance de leur sécurité et de leur accès à l'aide humanitaire.

Concernant la récente recrudescence des attaques au Rakhine, elle a parlé de punir les groupes responsables de la propagation de la violence :

Nous allons agir contre tous les individus sans tenir compte de leur religion, race, ou position politique, qui vont à l'encontre des lois de la terre et qui violent les droits humains tels que reconnus par notre communauté internationale. Nous n'avons jamais été mous sur les droits humains dans ce pays.

Aung San Suu Kyi, récompensée du Prix Nobel de la Paix en 1991 pour sa promotion de la démocratie, se voyait reprocher son silence sur le sujet, et son inaction supposée pour empêcher la persécution des Rohingya. Son discours du 19 septembre était attendu comme une occasion essentielle pour elle de clarifier une fois pour toutes la position du gouvernement dans ce domaine, en particulier l'exode forcé de centaines de milliers de Rohingya vers le Bangladesh voisin. Aung San Suu Kyi n'est pas le chef du gouvernement, mais elle dirige le parti au pouvoir.

Dans son discours, Aung San Suu Kyi a souligné que le Myanmar (Birmanie) est une démocratie fragile en période de transition après cinq décennies de pouvoir militaire direct. Elle a ajouté que le nouveau gouvernement n'était en place que depuis 18 mois, passés à lutter dur pour mettre en œuvre des réformes tout en maintenant la paix et en restaurant les procédures démocratiques.

‘Les critiques internationaux les plus sévères du gouvernement seront loin d'être satisfaits’

Pendant ce temps, le Vice-Président U Henry Van Thio a parlé devant l'Assemblée Générale de l'ONU le 20 septembre et a repris l'argument d'Aung San Suu Kyi selon lequel la majorité des Musulmans de Rakhine ont décidé de rester dans le pays :

Il nous faudrait trouver la raison de cet exode. Ce qu'on sait peu, c'est que la grande majorité de la population musulmane a décidé de rester dans ses villages. Nous partageons la nécessité d'assurer que l'aide humanitaire est vitale soit fournie à tous ceux dans le besoin.

Le discours d'Aung San Suu Kyi a été diffusé dans tout le Myanmar, et des groupes de gens l'ont même suivi dans la capitale en tenant des pancartes disant, “Nous sommes avec Aung San Suu Kyi”.

Foule joyeuse devant l'Hôtel de ville de Yangon juste avant le discours d'Aung San Suu Kyi

L'historien Thant Myint-U pense que le discours parlera à à la population nationale, mais laissera les critiques à l'international insatisfaits :

A mon avis les critiques internationaux les plus sévères du gouvernement seront loin d'être satisfaits ; mais la vaste majorité des Birmans et au moins quelques gouvernements étrangers trouveront qu'elle tient le cap le plus réaliste à sa portée dans une situation extrêmement complexe.

Évidemment, les médias locaux ont souligné combien les articles d'actualité sur la crise des réfugiés ne parlaient que des Rohingya en se désintéressant de la situation d'autres groupes ethniques. D'aucuns ont même déploré que les pays riches s’ingèrent indûment dans les affaires intérieures du Myanmar.

‘Guère plus qu'un mélange de contre-vérités et de blâme sur les victimes’

L'ambassadeur des Pays-Bas au Myanmar Wouter Jurgens a tweeté sa déception après le discours d'Aung San Suu Kyi (ASSK en abrégé) :

Le discours d'ASSK sur Rakhine : nous craignions un déni et espérions un message de compassion et de justice : nous n'avons eu ni l'un ni l'autre.

James Gomez d'Amnesty International s'est interrogé sur le “silence d'Aung San Suu Kyi sur le rôle des forces de l'ordre” dans l'offensive contre les Rohingya :

Aung San Suu Kyi  a démontré aujourd'hui qu'elle et son gouvernement continuent à se cacher la tête dans le sable à propos des horreurs qui se déroulent dans l’État Rakhine. Par moments, son discours n'était guère plus qu'un mélange de contre-vérités et de blâme rejeté sur les victimes.

Écrivant pour le site d'information Coconuts Yangon, Jacob Goldberg a vu la foule enthousiaste faire fête au discours d'Aung San Suu Kyi.

Généraliser un problème afin d'ignorer une urgence particulière fonctionne comme un talisman pour les gens de pouvoir quand leurs partisans sont à bord.

Observer la foule devant l'Hôtel de Ville s'extasier avant et après avoir entendu Aung San Suu Kyi banaliser la souffrance du peuple le plus persécuté de la Terre a fait ressortir plus que jamais que la lutte pour une justice véritable à l'intérieur de la Birmanie sera longue et tortueuse. Et elle ne commencera que lorsqu'au moins une personne dans l'assistance suggèrera que la mort et la déportation ne sont pas une occasion pour une soirée dansante.

Après des semaines à se taire sur la question, Aung San Suu Kyi a rompu son mutisme, mais a échoué à apaiser toutes les parties, et notamment les défenseurs des droits humains. Pire, en évitant de prononcer le mot Rohingya, le discours d'Aung San Suu Kyi pourrait en réalité renforcer les visions négatives sur cette catégorie de population. En attendant, alors que le Myanmar reconstruit les villages détruits dans l'Etat Rakhine, la situation des réfugiés Rohingya dans les camps improvisés du Bangladesh et de Birmanie continue à empirer.

Phil Paoletta à Bamako raconte la mobilisation mondiale pour aider le regretté Boukary Konaté dans sa maladie

samedi 23 septembre 2017 à 13:32

Depuis Bamako, Phil Paoletta, un Américain résident au Mali, a lancé un appel à fonds pour la collecte de 8 500 dollars qui devaient servir pour l'évacuation de Boukary Konaté. En deux semaines, il a réussi à collecter plus de 9 600 dollars américains, une somme suffisante pour les frais de transport de transport Bamako-Tunis-Bamako du malade avec un médecin pour l'accompagner, les frais médicaux et d'entretien.

Malheureusement, à son arrivée à Tunis, les médecins ont découvert que son état était si grave qu'il ne pouvait pas être opéré. Boukary a été renvoyé à Bamako sur le premier vol retour. Boukary décède quelques jours aprés.

Dans cet interview, Phil Paoletta explique comment il a réussi l'exploit de collecter autant d'argent en deux semaines et d'autres aspects de la tragédie qui a emporté Boukary. 

Pourriez-vous vous présenter et nous expliquer comment un Américain se retrouve au Mali ?

Je suis au Mali depuis 2010. Au début, je suis venu parce que j’étais intéressé par la musique malienne. Puis j'ai commencé à être intéressé aussi par d'autres aspects de la culture, comme la langue bamanankan [le bambara], et c”est ainsi que j'ai rencontré Boukary.

Expliquez votre implication  dans la prise en charge medicale de Boukary: 

Je regrette de n'avoir su que très tard que Boukary était malade. Une amie m'a appelé pour m'en informer. Quand je suis venu voir Boukary j'ai vu que la situation était très confuse. Il y avait plusieurs médecins impliqués et plusieurs diagnostics. Je me suis senti obligé de tirer la situation au clair autant que possible. Claire Ulrich de Global Voices m'a contacté et m'a mis en relation avec un autre médecin ici à Bamako et c'est ainsi qu'on a tenté l’évacuation.

Dans l’identification de la maladie dont souffrait Boukary,  que s'est-il donc passé ?  N’y a-t-il pas eu des erreurs dans son suivi ?

Oui, malheureusement il y a eu une perte de temps énorme. Il a été mal diagnostiqué depuis le début. On a parlé d'un ulcère alors c’était quelque chose de beaucoup plus menaçant. En plus tout le monde n’était pas sur la même longueur d'onde. Il y a eu différents médecins qui ont donné des informations contradictoires. Le processus médical a été très regrettable.

Comment se fait-il que l’on ait découvert que son état était si grave seulement après son évacuation à Tunis ? 

Dès qu'on a su qu'il y avait un espoir pour une opération, on l'a transféré le plus tôt possible. A Tunis ils ont fait les analyse exhaustives qui ont montré qu'il était trop tard pour opérer.

En deux semaines, depuis Bamako, grâce aux réseaux sociaux, vous avez réussi à collecter plus de 9 000 dollars USD en ligne. Pourriez-vous nous expliquer comment et pourquoi un tel succès en moins de deux semaines ?

Le succès de la collecte de fonds est dû au fait que Boukary a touché beaucoup de personnes au long des années. Beaucoup de monde a découvert les langues et les cultures du Mali grâce à lui. C'est pour cela qu'on a pu vite trouve les moyens pour l'évacuer. 

Qu'en sera-t-il de tous les projets que Boukary exécutait et avait au programme? En avez-vous une idée?

Oui, je suis en train de parler à ce sujet ici avec Renaud Gaudin, un Français “wikipédien” et informaticien installé à Bamako. Lui était en contact avec un jeune qui avait déjà commencé à travailler avec Boukary en tant qu'assistant. On est donc entrain de voir comment on peut continuer son travail. On attend que la famille revienne du village.

Quelle leçon tirez-vous de cette tragédie ?

Dans cette tragédie, il y a plusieurs leçons, mais la plus grande leçon que j'ai apprise est que la capacité de soigner au Mali est très limitée. Il y avait un médecin qui a condamné Boukary sans même évoquer l'option de l’évacuation. En plus, j'ai appris qu'il n'y a même pas de prévention de l'hépatite B au Mali. On vaccine les enfants mais pour les adultes, beaucoup de gens sont dans l'ignorance. Boukary est parti trop tôt et ça fait très mal car je pense que c’était évitable.

PHOTOS: Les distributeurs automatiques qui surprennent même les Japonais

vendredi 22 septembre 2017 à 11:00
Russian vending machines

“Voici un distributeur automatique dans un centre commercial qui sert à acheter des mentions ‘j'aime’ pour vos photos sur Instagram.” — Alexei Kovaliev, rédacteur en chef de Global Voices Russie. Photographie publiée avec l'aimable autorisation de Vassili Sonkine.

Le Japon a la réputation, méritée ou non, d'abriter des distributeurs automatiques bizarres et délirants. En revanche, on ne se rend pas toujours compte de ce que les Japonais pensent des distributeurs qu'ils trouvent dans d'autres pays.

Un abonné du site populaire de blogs japonais Naver Matome a décidé de s'attaquer au sujet. Dans un article intitulé “Des distributeurs automatiques qui surprennent même les Japonais” (日本人もびびる), déja lu plusieurs centaines de milliers de fois, vortexxx a rassemblé une série de photographies publiées par des utilisateurs de Twitter japonais.

La Russie en tête de peloton

La première photo d'un distributeur digne d'attention (du moins d'un point de vue japonais) a été prise par Hitoki Nakagawa, l'éditeur en chef du bureau de Vladivostok pour l'Asahi Shimbun, un quotidien respecté. Le distributeur en question vend du caviar très coûteux :

Je suis à l'aéroport international Chérémétiévo à Moscou, en train de rentrer à Vladivostok. Et ce qui se trouve devant moi n'est rien d'autre qu'un distributeur automatique de caviar. Bien qu'il soit en rupture de stock aujourd'hui, il y a une sorte très chère à 20.000 roubles, ce qui, sur la base du taux de change du jour, représente environ 40.000 yens [environ 300 euros, NdT]. Je n'en donnerais même pas à un chat, je me demande si quelqu'un achète ce genre de produits de luxe ici.

Les distributeurs de caviar ont l'air de susciter l'intérêt de nombreux utilisateurs japonais des médias sociaux. Quelqu'un d'autre en a trouvé un qui vend des produits un peu moins chers :

Un distributeur automatique de caviar à l'aéroport de Moscou. La variété la moins chère coûte 2.000 roubles, soit environ 4.000 yens [environ 30 euros, NdT]. Les boîtes sont petites, seulement 5 ou 6 cm de diamètre. Combien pour la plus grosse, environ 10 cm de diamètre ? J'ai oublié le prix, c'était trop cher.

Je n'ai rien acheté, j'ai juste pris une photo.

Certains voyageurs japonais ont également remarqué des distributeurs de kitsch patriotique russe :

En utilisateur régulier de l'aéroport de Chérémétiévo, je recommande de jeter un coup d’œil au “distributeur automatique de T-shirts à l'effigie du Président Poutine”.

D'autres se rendent compte du coté pratique de certains distributeurs :

En Russie, il y a un distributeur automatique dans une boutique ouverte 24h/24 qui vend des lentilles de contact… super utile !

Le plus remarquable de tous est le distributeur qui vend de la nourriture spatiale :

J'ai découvert ceci à l'aéroport de Moscou. Un “distributeur automatique de nourriture spatiale” qui vend du bortsch, de la soupe au bœuf et au sarrasin, de la compote de fruits séchée et d'autres aliments vendus en tube en tant que nourriture spatiale, pour 400 roubles.

Les distributeurs uniques des autres pays

L'article du blog de Naver Matome a aussi rassemblé quelques tweets de distributeurs automatiques ailleurs dans le monde et que les Japonais ont trouvé intéressants. Celui-ci, en Allemagne, vend des Legos :

Un distributeur automatique de Legos ! L'Allemagne est formidable ! (*☻-☻*)

Un autre, en Italie, provoque une fringale :

Voici un distributeur automatique de pizzas en Italie ! Maintenant je veux manger une pizza !

L'un des distributeurs les plus inhabituels, qu'un abonné de Twitter japonais a trouvé aux États-Unis, vend un article qui ne peut être acheté que dans certains endroits du pays : de l'herbe.

Un distributeur automatique de marijuana médicale à Seattle. A partir de 1 dollar.

D'autres distributeurs du monde entier sont listés dans l'article sur Naver Matome.

L'Afghanistan en deuil de sa ‘Grand-mère d'honneur’ Nancy Hatch Dupree

jeudi 21 septembre 2017 à 19:28

Omid Sharifi : Les Afghans peignent Nancy Dupree, qu'ils appellent “Mon héroïne. La gardienne sincère de la culture de l'Afghanistan”.

L'historienne américaine Nancy Dupree a œuvré un demi-siècle à préserver le patrimoine de l'Afghanistan des ravages successifs de l'invasion soviétique, de la guerre civile et de l'ère des talibans. Son travail herculéen n'a pas été oublié par les Afghans à son décès au début de ce mois dans la capitale Kaboul.

Même à 90 ans, Nancy Dupree se consacrait toujours à la direction et au fonctionnement de l'Afghanistan Center Kabul University (ACKU), qui abrite 60.000 documents d'archives afghans. Auteur de cinq guides sur l'Afghanistan, elle est morte après une longue bataille contre des insuffisances cardiaques, rénales et respiratoires dans un hôpital de sa ville d'adoption.

Dans les jours qui ont suivi son décès, officiels du gouvernement afghan, diplomates étrangers, collègues et amis ont afflué à une cérémonie d'hommage, et fait l'éloge de son legs, dans les locaux de l'Afghanistan Center Kabul University où s'est tenue la cérémonie.

Elle avait amassé une immense collection de livres précieux, de cartes, photographies de guerre et enregistrements rares de musique populaire, à l'ACKU qui était aussi son domicile. Désormais le bureau où elle travaillait est inoccupé, mais honoré.

Le bureau de Nancy Dupree à l'ACKU, quelques heures seulement après sa mort

Les Afghans ont marqué leur deuil de Mme Dupree en publiant leurs condoléances sur les médias sociaux. Les présidents, actuel et précédent, du pays ont exprimé leur profond chagrin de cette perte, de même que d'innombrables citoyens ordinaires.

Le journaliste afghan Sattar Saeedi a informé ses abonnés sur Twitter de la mort de Mme Dupree.

La grand-mère de l'Afghanistan n'est plus…

Merci Nancy pour tout ce que tu as fait pour la culture et le patrimoine de l'Afghanistan. Repose en paix. Une fresque de 54 SMS pour honorer sa mémoire à Kaboul.

Comme de nombreux hommes politiques afghans, le Chef de l'Executive Abdullah Abdullah a posté une photo avec elle de ses archives personnelles.

Très attristé du décès de Nancy Dupree. Les Afghans estiment et respectent ses décennies de services à l'Afghanistan. Nancy nous manquera ! Paix à son âme.

Lina Rozbih, une journaliste afghane, a publié une photo de Mme Dupree en robe afghane.

Elle était la Mère Teresa de l'Afghanistan

Un autre utilisateur de Twitter a rappelé la destruction des statues des Bouddhas de Bamiyan par les talibans, qui a fait pleurer Dupree.

Une des rares à avoir un amour et une adoration inonditionnels pour l'Afghanistan.

C'est en 1962 que Mme Dupree est arrivée en Afghanistan en tant qu'épouse d'un diplomate américain. Née et élevée en Inde, elle termine le lycée à Mexico et fréquente Barnard College et l'Université Columbia, où elle étudie l'histoire de la Chine.

Elle commence à écrire sur l'Afghanistan peu après son arrivée dans ce pays, où elle fait la connaissance de Louis Hatch Dupree, un archéologue et anthropologue, qui devient bientôt son éditeur. Tous deux mariés à l'époque, ils divorcent chacun et vont passer des dizaines d'années à parcourir ensemble l'Afghanistan. Leur livre sur les “Five o’clock Follies” en Afghanistan leur a apporté la célébrité internationale.

Quand les troupes soviétiques envahissent l'Afghanistan in 1979, les Dupree sont contraints à quitter le pays. Louis est brièvement emprisonné lorsque le gouvernement communiste l'accuse d'espionner pour la CIA.

Plutôt que de rentrer aux USA, ils s'installent à Peshawar, au Pakistan, plaque tournante des Afghans déplacés. Ils sont bouleversés d'y découvrir que documents et livres à valeur culturelle sont vendus et utilisés comme combustible.

Pour préserver le plus de documents et livres possible, ils fondent l'Agency Coordination Body for Afghan Relief (Coordination des organisations d'aide à l'Afghanistan), et collectent tous documents ayant trait à l'histoire et à la culture de l'Afghanistan.

Louis Dupree meurt du cancer en 1989, juste au moment où les Soviétiques se retirent d'Afghanistan, mais Nancy continue leur œuvre commune. Elle patiente au Pakistan pendant la guerre civile et l'occupation talibane, et tente de préserver le patrimoine afghan en nouant des contacts avec des responsables talibans modérés, mais qui portent peu de fruits.

En 2005, Nancy rentre à Kaboul, en emportant dans des sacs de jute les matériaux qu'elle a collectés pendant son séjour à Peshawar.

Bâtiment en marbre, pierre et cèdre afghans, l’Afghanistan Center Kabul University devient son port d'attache. C'est là que les livres, photographies, cartes et autres documents rares qu'elle a collectionnés avec Louis ont été numérisés pour être rendus accessibles aux autres universités des villes comme Herat, Kandahar, Jalalabad, et Mazer-e-Sharif.

Dupree continue dès lors à traiter des milliers de documents reflétant les années de conflit et de troubles politiques, de travail auprès des réfugiés et d'implication internationale dans le pays déchiré par la guerre.

“Un de nos cours a pour objet de promouvoir le concept même et la méthodologie d'une recherche honnête”, déclarait Dupree au Guardian en 2013.

Elle a aussi créé la fondation Louis et Nancy Hatch Dupree, avec pour but la promotion de l'histoire et de la culture de l'Afghanistan.

Dans un entretien accordé au Washington post, elle expliquait les motivations du combat de son organisation pour consolider le patrimoine afghan : “Ce que nous essayons de faire, c'est d’insuffler cette idée que ce qui rend fort, c'est de posséder un sens de l'identité”, y disait-elle.