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Par monts et par vaux aux Philippines, le voyage d'un député à la rencontre des électeurs

samedi 19 octobre 2013 à 09:24

Mong Palatino est un activiste  élu député et représentant de la jeunesse au Congrès des Philippines pendant deux mandats. Il est responsable éditorial de Global Voices pour l'Asie du Sud-Est.

Mong Palatino visits Malapatan, Sarangani

Après trois heures sur une route inondée, Mong Palatino a atteint un village dans les hauteurs de Malapan, Sarangani, en janvier 2012 (photo partagée par Mong)

Quels sont les devoirs du législateur élu sur la liste d'un parti ?  Rédiger les lois, participer aux débats en assemblée plénière, et, oui c'est vrai, escalader des montagnes.

Le rôle du législateur est de faire remonter les demandes des électeurs. Le législateur doit donc régulièrement consulter ses électeurs. Dans le contexte d'un archipel du Tiers-monde comme les Philippines, il faut donc atteindre les villages les plus reculés de l'arrière-pays, les petites îles entourées de volcans en activité et même les vallées inondées.

Idéalement on devrait pouvoir exploiter au maximum les outils internet pour connecter les zones rurales et les zones urbaines. Les connections se développent mais il ne faut pas nier qu'une grande partie de notre peuple est encore déconnectée des technologies sans fil et même du téléphone.

Upper Suyan, Malapatan

Magnifiques paysages des hauts de Suyan, Malapatan, Sarangani (Partagé par Mong)

Ici, le crowd sourcing (la traduction littérale de crowd-sourcing est approvisionnement par la foule) doit être interprétée dans son sens littéral. En d'autres termes, les citoyens doivent encore se retrouver physiquement en assemblées où ils peuvent exprimer librement leurs opinions. Le législateur doit parfois traverser des ponts suspendus, des routes défoncées, et des sentiers de montagne pour assister à ces assemblées.

Au cours des quatre dernières années, j'ai eu la chance d'assister à de nombreuses réunions communautaires organisées par des étudiants, des agriculteurs, des pêcheurs, des ouvriers et des indigènes. J'ai visité des barangays (villages) côtiers, des dispensaires, des déchetteries, des zones concernées par la réforme agraire et des occupations d'ouvriers en grève. Ce fut une expérience merveilleuse de visiter les îles majestueuses des Philippines; mais cela m'a aussi attristé d'être témoin de cette pauvreté désolante et inhumaine, que ce soit à la campagne comme dans la mégapole Manille.

En participant à ces assemblées j'ai eu l'impression de m'inscrire à un gigantesque cours gratuit de géographie des Philippines, d'histoire sociale, d'administration et de sciences politiques. Elles montrent ce que les rapports du gouvernement taisent. Elles témoignent des échecs politiques. Mais elles nous donnent aussi un aperçu vivant de la démocratie sur le terrain.

Un voyage que j'ai effectué à Sarangani en 2011 a été l'un des plus frappant de ma fonction  non-officielle. Située sur une île à l'extrême sud du pays, Sarangani est connue au Congrès grâce au champion de boxe international Manny Pacquiao. C'est une province très pauvre bien que riche de ressources. Elle se situe dans la région la plus réputée pour le thon, et certaines parties de la province sont connues pour abriter les plus importantes réserves d'or au monde.

Sans doute à cause des activités minières intensives, on remarque une présence militaire dans de nombreux villages pour sécuriser les opérations minières. Ce déploiement de troupes dans les villages des hauts plateaux a eu des conséquences  négatives sur la vie des communautés B’laan et particulièrement sur la scolarisation des enfants.

J'ai été invité par une organisation non gouvernementale à visiter une école prise en charge par les autorités militaires dans la municipalité de Malapatan et à aider à l'approvisionnement en médicaments et en nourriture dans la région. Après une traversée de plus de trois heures sur une route inondée, nous sommes arrivés dans le village des hauts plateaux. Le chef du village avait les larmes aux yeux en me disant que j'étais le premier membre du congrès et le plus haut responsable à leur rendre visite.

By truck to Upper Suyan

“La voiture que nous avons utilisée pour traverser les routes inondées qui nous ont permis de rejoindre les hauts de Suyan, Malapatan, Sarangani” Janvier 2012. (Partagé par Mong)

Il faut avouer que l'endroit est si reculé qu'il n'est même pas mentionné sur la carte de la circonscription. Une autre partie du village ne peut être atteinte qu'après une marche de plus de cinq heures.

J'ai vu les conditions dégradées de l'école. J'ai rencontré les professeurs qui m'ont fait part de leur désespoir quant à l'absence de services sociaux essentiels dans le village. J'ai eu la chance d'intervenir auprès des élèves B'laan. Plus tard, j'ai su par les autorités éducatives de la province que la situation à Malapatan est la même que dans les autres villes des hauts plateaux de la province.

Cette prise de conscience m'incite à être plus agressif envers le Congrès pour demander plus de fonds pour les écoles publiques provinciales. Cela m'a rappelé que la solution fondamentale pour régler la crise de l'éducation aux Philippines est de donner les moyens de base à l'école primaire: des investissements supplémentaires pour les professeurs, l'infrastructure et l'aide aux élèves. Mais au-delà de ces exigences, j'ai aussi conscience que les réformes de l'éducation n'ont aucun sens si elles ne sont pas accompagnées par des mesures concrètes pour éradiquer la pauvreté.

Le monde avance sans doute grâce aux technologies de l'information mais il y a des endroits où la connectivité n'est pas liée directement à internet ou aux réseaux sociaux. Avouons-le, une demande de connexion Wi-Fi est risible dans un village où il n'y a pas l'eau.

Mon mandat au Congrès est maintenant terminé mais je continue à penser au village des hauts plateaux de la région de Sarangani. En tant que législateur et politicien, j'avoue que je n'ai pas réussi à fournir une aide directe et durable aux habitants du village, en particulier aux enfants. Mais en tant qu'activiste, ma tâche n'est pas terminée et je suis heureux que des amis et des étrangers m'aient rejoint pour poursuivre la lutte pour que cessent les inégalités, les injustices et l'oppression dans le monde.

 

Polémique sur les bus électriques offerts par le Groupe Bolloré à l'Université de Cocody

samedi 19 octobre 2013 à 09:15

Le groupe français Bolloré a fait un dont de  6 bus électriques à l'Université Felix Houphouët Boigny de Cocody à Abidjan. Les 2 premiers bus ont été livrés ce mercredi 16 octobre 2013 à Abidjan avec un fort écho dans la presse et sur les réseaux sociaux. Des polémiques sont nées au sujet du coût du projet (1,2 milliards de FCFA – environ 2,5 millions de dollars US) et aux motivations du “généreux donateur”.

La blogueuse ivoirienne Yehnidjidji a publié un billet sur son blog pour faire un résumé complet  des positions des uns et des autres sur ce projet en partant des commentaires sur les réseaux sociaux.

Une nouvelle patrie numérique ? L'effacement des frontières et le citoyen d'Internet

samedi 19 octobre 2013 à 00:54
The Malecón, Havana, Cuba. Image by Flickr user Patxi64 (CC BY-NC-ND 3.0).

El Malecón, La Havane, Cuba. Image de l'utilisateur Flickr Patxi64 (CC BY-NC-ND 3.0).

Je me souviens avoir interviewé une blogueuse cubaine qui parlait d'internet comme d'un endroit où ses compatriotes (du moins ceux d'entre eux connectés au web) pouvaient avoir accès à une forme de citoyenneté qui leur était inaccessible dans leur vie à Cuba. ils pouvaient y vivre une expérience démocratique active et participative. Selon ses propres mots, “nous apprenons à être citoyens dans le cyberespace”. Même si elle faisait référence t aux restrictions à la liberté d'expression et de débat très spécifiques à Cuba, j'ai compris son message de façon plus large, et j'ai pensé à mes compagnons d’ activisme qui se définissent souvent comme des ‘citoyens d'internet”, ou résidents d'Internet. 

Alors que les mouvements militants sur la Toile ne cessent d'élargir leurs horizons et leur portée, beaucoup d'entre nous ont développé une approche participative et autodidacte de la citoyenneté, où le global l'emporte sur un lien légal avec une nation en particulier. Nous nous sommes non seulement battus avec énergie pour défendre certaines lois et en faire tomber d'autres, mais nous avons également commencé à développer des principes internationaux sur l'application des droits de l’Homme  en matière de surveillance des communications. Les notions de pays, frontière et nationalité restent prédominantes sur nombre d'aspects, mais elles ne semblent plus aussi clairement définies ou aussi contraignantes qu'auparavant.

Ces deux paradigmes, à savoir le monde traditionnel des nations et le nouveau monde des internautes aux frontières fluides, se sont heurtés violemment en juin dernier lorsqu'une fuite des documents de la NSA a révélé que le gouvernement américain espionnait une partie non négligeable de la population mondiale. On peut penser que cela se serait produit dans tous les cas, mais cette surveillance en marge de tout cadre légal et de tout contrôle est en lien direct avec la question des frontières et de la web-citoyenneté.

Nous savons à présent que les méthodes d'espionnage de la NSA reposent sur la notion arbitraire d'”étranger”. Partant du présupposé  erroné selon lequel un terroriste est généralement étranger, les autorités américaines ont décidé de surveiller les communications des étrangers au  sens large du terme, plutôt que de limiter leurs investigations aux personnes ayant un lien prouvé avec des organisations terroristes.

S'il pouvait être prouvé par des analystes qu'un individu était étranger ou “avait 51% de chances d'être étranger”, par un calcul basé sur la régularité des contacts entre cette personne et des individus situés hors du territoire, la NSA pouvait alors espionner quiconque il lui plaisait.

Aux États-Unis, de nombreux militants se sont mobilisés pour défendre les droits des citoyens américains face à cette pratique.En effet, selon ces critères, plus de la moitié de la population a été jugée “étrangère”. Mais les méthodes farfelues de la NSA pour mesurer le degré de contact avec l'étranger de chaque individu montrent bien qu'en ligne, il est absolument impossible de privilégier les droits d'un groupe (ici, les “Américains”) plutôt que d'un autre.

Cette politique illustre aussi la perméabilité de nos frontières. La plupart d'entre nous sont ressortissant d'au moins un État,mais nous communiquons tous les jours avec des personnes d'autres pays, et cela via internet. Nos frontières sont fluides.

Hors ligne, nous admettons que les lois et les droits de chacun varient d'un pays à l'autre. Mais sur la Toile, où les normes sociales et les réalités de la technologie ont engendré une réalité plus fluide, il est difficile d'accepter un tel postulat. Si nous continuons à protéger uniquement les droits de certaines personnes en nous basant sur la nationalité, ou tout autre critère aléatoire, nous y perdrons forcément. Nous nous devons de voir l'absence de frontières que nous a offert la technologie, non seulement comme un magnifique concept, mais aussi comme une réalité pragmatique. Internet est un endroit où nous pourrions enfin tenter de protéger les droits de chacun, de manière égalitaire.

Face à tous ces défis, les défenseurs des droits de l'homme à travers le monde militent pour l'affirmation et le respect des droits universels, un concept dont les dirigeants américains (qui n'avaient visiblement pas prévu les événements à venir) furent les initiateurs. Nous avons à notre disposition un moyen de communication qui n'est pas complètement universel, mais qui s'en approche le plus par rapport à tout ce que nous avons eu. Internet ne nous permet pas seulement d'envisager l'universalité de façon concrète- il nous donne aussi le pouvoir d'agir dans ce sens.

Ellery Roberts Biddle est éditrice de Global Voices Advocacy et fait partie de la communauté Global Voices depuis ses débuts. Elle habite à San Francisco, où elle passe la plus grande partie de son temps à analyser et rédiger des articles sur la liberté d'expression et la protection de la vie privée en ligne, ainsi que sur l'utilisation d'internet à Cuba. Elle publie également sur son blog, half-wired. Suivez-la sur Twitter : ellerybiddle.

Pérou : Le projet Llaqtaypa Riymaynin revitalise le quechua à Lima

vendredi 18 octobre 2013 à 22:40


Voir Haquira sur une carte plus grande

C'est une situation trop commune à travers le Pérou. Des habitants de bourgs ruraux migrent vers des villes plus grandes pour trouver de meilleures opportunités dans les domaines de l'éducation et de l'emploi. Dans le cas des habitants du District Haquira [anglais, en] d’Apurímac [français, fr], au Pérou, le conflit armé interne [fr] a aussi lourdement contribué à ce flot régulier de migrants qui ont quitté leurs villes d'origines. S'adapter à un nouveau mode de vie peut souvent avoir des conséquences néfastes sur les coutumes locales et les traditions. Alors que les quelque 1 000 habitants de cette région, qui vivent désormais dans la capitale Lima, ont fait l'effort de préserver certaines de ces coutumes, tels que des fêtes traditionnelles et le maintien de la pratique du travail communautaire, ils n'ont pas aussi bien réussi à maintenir l'usage de leur langue maternelle, le quechua, en milieu urbain.

Le projet Llaqtaypa Riymaynin (Voix de ma Communauté) mené par Irma Alvarez Ccoscco [espagnol, es] vise à utiliser la technologie et les médias citoyens pour revitaliser la langue dans cette communauté urbaine. Comme elle l'écrit dans sa candidature, “J'ai appris que la langue quechua est d'une importance vitale pour ses locuteurs en contexte urbain parce que c'est une manère de maintenir une identité.” Alvarez, en plus de travailler sans relâche à la traduction de logiciels gratuits en langue quechua [en], fut parmi les créateurs du compte Twitter Hablemos Quechua (@hablemosquechua) [fr].

En partenariat avec Escuelab [es], centre d'apprentissage technologique et collaboratif à Lima, le project identifiera de jeunes gens issus de ces communautés, qui s'intéressent à renforcer leurs liens avec la langue quechua à travers l'utilisation de médias participatifs. À travers l'utilisation du logiciel gratuit Audacity [fr], logiciel libre, gratuit et multi-plateforme pour l'enregistrement et l'édition de sons, les participants enregistreront des programmes et de courtes histoires en langue quechua. Ces podcasts seront mis en ligne, et partagés avec des stations de radio communautaires servant cette communauté.

Un objectif ultime est de retourner dans ces villages avec des exemples de cette action pour revitaliser la langue malgré le fait de vivre à des centaines de kilomètres. Alvarez ajoute que l'espoir est que “les migrants trouvent leur identité et leur langue maternelle dans des médias TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) et qu'est-ce qui pourrait être mieux que de leur simplifier les choses afin qu'ils parlent pour eux-mêmes.”

Informations :

Le Japon est-il vraiment prêt à accueillir les Jeux Paralympiques ?

vendredi 18 octobre 2013 à 22:29

Pour le blog Action Day 2013, les contributeurs de Global Voices Japon se sont réunis en ligne pour écrire sur les droits de l'homme et les personnes handicapées. Ce pays est-il réellement un endroit pouvant accueillir les personnes handicapées ? Ayako Yokota et Ryan Ball ont co-écrit ce billet.

Braille block floor in Japan

Le sol pavé de dalles en braille guide les personnes malvoyantes. De Miki Yoshihito sur Flickr (CC BY 2.0)

[Liens en anglais et japonais] Les préparatifs ont débuté pour accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques. La construction de bâtiments et d'installations à la magnifique architecture est une part importante de cette préparation, notamment pour accueillir des visiteurs du monde entier au Japon.

Tokyo est souvent critiquée pour son manque d'accès aux fauteuils roulants et son développement insuffisant d'installations pour les personnes handicapées. La rareté des terrains dans une ville connue pour être “compacte” peut parfois faillir à offrir des accès universels pour les personnes handicapées.

Kazuko Itoh, l'éditeur de Challengers.tv, un site sportif appartenant à l'organisation à but non lucratif STAND, déclare qu'ils ne présentent plus les athlètes de la catégorie A dans une section à part. Afin – en partie – d'aider la communauté locale sportive à accueillir les Jeux Paralympiques, mais aussi parce qu'il semble se dégager un réel intérêt. Le Japon est une société vieillissante, un facteur qui a probablement contribué à développer l'idée d'une conception universelle dans le grand public.

Kazuko Itoh a récemment écrit dans une chronique :

私は、オリンピックの開催に何の不安もありません。日本、そして東京は、十分にその力があるからです。しかし、パラリンピックはどうでしょう。現状では一般の人たちの理解・興味は、オリンピックには及びません。これからの7年間で、すべきことはここにあると考えています。さらにオリンピック・パラリンピックは決してゴールではありません。より良い社会をつくるスタートです。それができてこそ、真の「平和の祭典」となるのです。パラリンピックを含めた、日本らしい、そして日本にしかできない「2020東京」の開催をしっかり準備していく必要があります。

Je ne suis pas du tout inquiète quant au fait que le Japon accueille les Jeux Olympiques. Je suis sûre que le Japon et Tokyo sont suffisamment capables de le faire. Cependant, quid des Jeux Paralympiques ? Actuellement, la plupart des gens ne s'y intéressent pas ou n'ont pas une bonne compréhension de ce que sont les Jeux Paralympiques en comparaison des Jeux Olympiques. C'est une chose sur laquelle nous devons travailler les sept prochaines années. En premier lieu, les Jeux Olympiques ou Paralympiques ne sont pas l'objectif final. Il s'agit d'une étape vers la création d'une meilleure société. Ce n'est que lorsque celle-ci sera accomplie que les Jeux Olympiques et Paralympiques pourront atteindre leur véritable signification de “Festival de la Paix”.

Elle cite Mr. Junichi Kawai, un nageur non-voyant qui a concouru aux Jeux Paralympiques six fois consécutivement et remporté 21 médailles (5 en or, 9 en argent et 7 en bronze):

誰だって年を取れば、目も悪くなるし、体のいろいろなところにガタがくる。そう思えば、僕たち障害者を“人生の先輩”と思ってもらってもいいんじゃないかな。自分たちが高齢者になった時に僕たちと同じような状況になるかもしれない。だから既にそれを経験している僕たちの意見を聞いてもらえたら、高齢者にも住みやすい社会ができるんじゃないかと思うんです

Tout le monde trouve quelque chose de mal dans son corps lorsqu'on vieillit, par exemple les yeux. Sachant cela, pourquoi ne pas nous envisager, nous les personnes handicapées, comme vos “enseignants de vie” ? Lorsque vous devenez âgé, peut-être vous retrouverez-vous dans une situation similaire à la nôtre. Si vous écoutez ceux d'entre nous qui sommes en avance sur tout le monde et savons ce qui vous attend à l'avenir, peut-être existera-t-il une société dans laquelle chaque personne âgée pourra vivre aisément.

Kazuko ajoute que le bénéfice accordé aux personnes handicapées est tout aussi salutaire pour le grand public, en particulier lorsque le pays doit faire face à une société vieillissante.

つまり、多くのパラリンピアンや、国内外から観戦に訪れた障害のある人が長期間快適に過ごすことができるまちづくりは、ひいては私たちが直面している超高齢社会のまちづくりに直接つながるということです障害のある人が暮らしやすい日本を見て、高齢になったら、日本で豊かに暮らしたい、と世界中の人に思わせる社会をつくることができるのです。

En d'autres termes, créer une ville où les athlètes paralympiques et les touristes handicapés peuvent séjourner confortablement mènera directement cette ville à être mieux préparée à accueillir une société vieillissante. Une fois que cette ville sera agréable pour les personnes handicapées, les gens du monde entier déclareront qu'eux aussi, ils souhaiteront vivre une vie paisible au Japon lorsqu'ils vieilliront.

Le Japon au cœur de l'histoire des solutions pour les personnes handicapées

En réalité, le Japon a effectué de gros efforts afin d'accueillir les personnes handicapées, et ce bien avant d'obtenir l'organisation des Jeux Olympiques. Ainsi, c'est au Japon qu'ont été inventées les dalles en relief qui permettent aux malvoyants de se diriger dans les lieux publics. 

Ces dalles en braille ont été implantées pour la première fois il y a 46 ans, dans la ville d'Okayama, par un hôtelier et inventeur du nom de Seiichi Miyake. Après avoir vu une personne handicapée être presque heurtée par une voiture, Seiichi a ainsi eu l'idée des dalles en braille en discutant avec un ami malvoyant, Hideyuki Iwahashi.

Sur son compte Twitter, E-Ken, qui se décrit comme l'architecte de données 3D-CAD a commenté : 

Ainsi, les dalles en braille sont une invention japonaise !? Il est normal de les voir maintenant, mais cela a pris beaucoup de temps. Les personnes qui ont répandu l'information sont extraordinaires. 

Un autre internaute, Whisky, a également commenté : 

L'histoire des dalles en braille… J'ignorais tout de cela. Attendre que le gouvernement agisse ne fera pas de cette société un endroit plus agréable à vivre pour les gens. J'en suis ému.

Japan's Ice Sledge Hockey Captain Takayuki Endo with Silver Medal

Le capitaine de l'équipe de hockey sur luge japonaise Takayuki Endo avec sa médaille d'argent (mars 2010). Photo Leanne Scherp © Copyright Demotix

Le blogueur Teevtee, dont le blog Parkeology.com s'intéresse aux parcs d'attraction, a écrit sur le mythe décrivant le Japon comme un pays inhospitalier pour les personnes handicapées.

Le Japon possède en réalité de nombreuses aides pour les différents handicaps. On trouvera non seulement le braille standard dans les ascenseurs et ailleurs, mais également des bips sonores aux passages piétons lorsque le feu est vert, des pavages tactiles dans la plupart des rues publiques et des gares qui guident les malvoyants et les avertissent lors des carrefours. Le pavage tactile a été inventé au Japon dans les années 1960 et est désormais omniprésent à travers le pays, pas seulement aux passages piétons mais dans des parties entières des villes et des espaces publics.

De nouveaux défis pour trouver des solutions

Les efforts du Japon pour un accès universel est également visible parmi les innovations technologiques.

Le Ministère des Finances, la Banque du Japon, et l'Imprimerie Nationale du Japon se sont associés pour créer une application pour smartphone destinée aux malvoyants, afin qu'ils puissent reconnaître les billets. 

Il existe aussi une application pour iPad pour la traduction à distance des signes mis en place par la compagnie ferroviaire japonaise Railways East à destination des étrangers et des malvoyants.

Mais la technologie ne sera peut-être pas suffisante. Il faudra également une réelle prise de conscience parmi les Japonais pour parvenir à une conception universelle.

L'athlète paralympique de hockey sur luge Daisuke Uehara a ainsi écrit sur son blog :

先日練習に行くときに私の目の前で中学生くらいの子供を連れたお母さんが

平気で障がい者駐車場に車を駐車しました。

親が子にモラルの無さを教える今。

パラリンピックも行われるわけですから、

アスリートが「ドリーム」に「チャレンジ」していくように

世界のアスリートを迎える上でこのような恥ずかしい事が平気で出来る人達も

「チェンジ」していく「チャレンジ」が必要ですね。

Sur la route qui mène à mon entraînement, j'ai vu une mère avec son enfant garée sur une place réservée aux personnes handicapées sur le parking d'un collège [place où elle n'aurait pas dû être sauf si elle a un handicap].

Cette façon d'éduquer son enfant est totalement contraire à la morale.

Pour un pays qui accueillera les Jeux Paralympiques, 

nous devons changer ces personnes qui se conduisent de manière si honteuse,

et relever ce défi de façon courageuse, comme les athlètes tentent d'atteindre leurs rêves.