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Gaza-Israël : Les médias sociaux dans le conflit, 4 ans après

lundi 19 novembre 2012 à 19:19

En décembre 2008, durant la guerre menée par Israël sur la bande de Gaza [fr] qui avait fait 1 400 morts (dont plus de 700 civils), des internautes du monde entier avaient investi les médias sociaux pour commenter les opérations militaires et les politiques qui les motivaient. Twitter, alors un réseau jeune, avait servi de support à ce débat, tandis que d'autres portails web, dont YouTube, étaient utilisés tout à la fois par des acteurs étatiques et non étatiques. Même le consul d’Israël à New-York s'était jeté dans la mêlée en tenant une conférence de presse sur Twitter [fr]. Tout ceci se déroulait sur fond du black-out des médias imposé par Israël sur Gaza.

Quatre ans plus tard le monde - et Internet - ont changé. Les évènements de 2011 en Egypte, Tunisie, Syrie, et ailleurs ont témoigné du contrôle que les gouvernements pouvaient exercer sur Internet et des problèmes soulevés par le journalisme citoyen. Aujourd'hui, alors qu’Israël pilonne à nouveau la population de Gaza par ses raids aériens, les médias sociaux sont devenus un champ de bataille parallèle.

L'un des points en question est la relation entre les acteurs des Etats et les plateformes des médias sociaux. Comme l'a écrit Rebecca MacKinnon, co-fondatrice de Global Voices, les plateformes privées contrôlent une grande partie de notre discours public en ligne, prenant des décisions sur ce qu'il est approprié ou non de publier, dictées par leurs propres directives internes. Cette semaine, ce sujet a été abordé en raison des contenus mis en ligne par les Forces de défense israéliennes (acronyme anglais IDF), que ce soit sur Twitter ou YouTube. @Mike_Orcutt a tweeté le lien de l'article suivant paru sur Wired :

Un employé de Youtube confie à @dangerroom pourquoi la vidéo faite par l'IDF de l'assassinat [du chef militaire du Hamas] n'a pas été retirée du site http://www.wired.com/dangerroom/2012/11/israeli-kill-vid/

La question se pose pour Twitter également ; quand le compte @IDFSpokesperson (porte-parole de l'IDF) a tweeté ce qui selon toute vraisemblance est une menace, certains ont demandé si cela ne violait pas les conditions d'utilisation de la plateforme de micro-blogging. Nigâr Hacızade a tweeté.

la guerre sur les médias sociaux n'est possible que si les plateformes sur lesquelles elle a lieu y consentent http://bit.ly/THxYlQ 

 

Israël a indubitablement l'avantage militaire, mais beaucoup estiment qu'il est en train de perdre l'avantage sur Internet. Un jeu proposé par l'IDF sur son blog fait de cette guerre un jeu-vidéo, au dégoût général des activistes, et aussi des journalistes. Jon Mitchell du site ReadWriteWeb a confié au Time :

“Des innocents meurent des deux côtés, et l'IDF veut récompenser les gens qui tweetent sur ça… ça me rend malade.”

Richard Taylor commente :

Me demande comment l'IDF va transformer ça en jeu… RT@farshidk: le bébé de 11 mois d'un journaliste de la BBC tué à Gaza par les frappes israéliennes.

Un autre sujet d'inquiétude est l'infrastructure de télécommunication de Gaza, inextricablement liée à celle d’Israël et donc vulnérable. Comme l'a résumé Nadim Kobeissi sur Twitter :

Un black-out d'Internet dans Gaza assiégée signifierait dépouiller les victimes de la guerre d'une voix pour parler au monde. Lire l'article d' @evacide :https://www.eff.org/deeplinks/2012/11/social-media-internet-access-are-latest-weapons-israeli-palestinian-conflict

Anonymous est aussi entré dans la danse, en publiant fréquemment des brèves sur Twitter :

Situation actuelle d'Internet et des réseaux de télécommunications et bilan/statut du nombre de morts à #Gaza |#OpIsrael #Gaza |http://tmblr.co/ZNMTdvXOLg0b

 

A l'heure de publication, leur site évaluait l'état des réseaux de télécommunication de Gaza comme suit :

Haut débit : limité, intermittent
Réseau PABX : NON
Réseau mobile : OUI
Radio ondes courtes : NON
Satellite : inconnu
Electricité : NON, électricité disponible produite par groupes électrogènes

 

Cette fois-ci, le site et agrégateur de liens américain Reddit joue à son tour un rôle important dans le conflit. Alors qu'il est problématique en ce moment de trouver des informations fiables sur le terrain, le correspondant d'Al Jazeera à Gaza, Nadim Baba, a participé sur le site à une session de “AMA” ( “Ask Me Anything,”, posez-moi n'importe quelle question), un questions-réponses au cours duquel les lecteurs de Reddit peuvent poser publiquement leurs questions sur un sujet et l'interlocuteur y répondre librement. Ils ont posé à Nadim Baba des dizaines de questions sur les raids actuels [à Gaza] - et il y a répondu.

Bastonnade pour les Marocains qui manifestent contre le coût du Palais

lundi 19 novembre 2012 à 14:24

La manifestation des Marocains dans la capitale Rabat contre le budget royal le 18 novembre a été brutalement réprimée par la police, qui a passé à tabac les activistes aussi bien les journalistes venus couvrir le rassemblement.

Les rapports indiquent que les demeures royales au Maroc délestent chaque jour les coffres du royaume de 700.000 euros, dans un pays où le nombre des pauvres augmente de façon spectaculaire depuis quelques années.

D'après une étude publiée [en anglais] par la Banque Mondiale, le nombre des pauvres est en hausse au Maroc :

… Le nombre total des pauvres s'est accru, de 13,1% de la population en 1990/91 à 19% en 1998/99 (passant de 3,4 à 5,3 millions). Le nombre des “économiquement vulnérables”, c.à.d. ceux qui se trouvent sur le seuil de pauvreté ou à moins de 50% au-dessus, est passé de 35 à 44% (soit, de 9 à 12 millions).

Réponse à la protestation, dit Mamfakinch, militants, défenseurs des droits humains et même journalistes ont été agressés à la manifestation. Le blog primé rapporte [en anglais] :

Plusieurs défenseurs des droits de l'homme ont été violemment réprimés par les forces [de sécurité] lors d'une manifestation à Rabat contre la liste civile royale.

[…]

Les journalistes venus couvrir la manifestation n'ont pas été épargnés non plus. Omar Radi, Hind Bennani, et un reporter d'une agence de presse espagnole se sont aussi fait matraquer. Souhail Karam de Reuters a été insultée.

Samia Errazzouki anticipait une réaction vigoureuse avant même le début de la manifestation :


@charquaouia
: Les protestataires au Maroc manifestent sans ambages contre le budget royal. Cela aussi va-t-il être balayé sous le tapis comme contestation illégitime ?

Et de préciser :

@charquaouia: Quel que soit le pourcentage dans le budget général des chiffres de dépenses du Palais, le rôle du Roi dans la sphère économique ne peut être écarté.

Omar Radi, qui était présent à la manifestation, en résume le motif :

@OmarRADI: Rappel: Le roi vit à 700000 Euros/jour au frais du contribuable. ##BudgetPalais

Peu après le début de la manifestation, le blogueur marocain Hisham Almiraat rapporte :


@__Hisham
: #Maroc, en ce moment : la police disperse violemment les militants à la manifestation contre le budget du Palais

Dans le tweet suivant, il précise :


@__Hisham
: #Maroc : militants battus, menacés dans manifestation contre la part d'argent public pour le palais dans un pays qui se débat contre un déficit budgétaire abyssal

Et pour le context :

@__Hisham: #Maroc manifestation (contexte) : Le Roi ne paie pas d'impôts, son salaire est versé par l'argent des contribuables > d'Obama > de Hollande. #Budgetpalais

Errazzouki détaille :

@charquaoia: Non content que l'Etat alloue un budget pour maintenir les palais et la cour du roi, il ne paie pas d'impôts et est l'homme d'affaire le plus riche.

Rue Zanka partage sur YouTube une vidéo de la répression :

https://www.youtube.com/watch?v=_KRq_sjRI4I&feature=player_embedded

sous le titre approprié [en arabe] :

الهراوات في تفريق الاحتجاج على ميزانية القصر

Les matraques utilisées pour rompre la manifestation contre le budget du palais

Sur Twitter, Montasser Drissi ârtage cette photo d'une manifestation sur le même thème à Marrakech :

Protesting the King's Budget in Marrakech

Manifestation contre la liste civile royale à Marrakech. Photo sur Twitter de @montasserdrissi

On trouvera plus de commentaires sous le mot-clic #BudgetPalais. De nombreux tweets sont en français et arabe.

Portugal : la grève générale occultée par des affrontements nocturnes

lundi 19 novembre 2012 à 12:17

Ce billet fait partie de notre dossier spécial Europe en Crise

La grève générale du 14 novembre 2012 au Portugal a une fois de plus rassemblé une multitude dans les rues du pays, en signe de protestation contre l'austérité qui  ne cesse de grandir. Cependant, les véritables motivations qui ont poussé les Portugais à manifester leur opposition ont été occultées par les médias généraux qui se sont  contentés d'attirer l'attention sur les affrontements entre la police et les manifestants, pourtant survenus seulement à la fin d'une intense journée de cortèges et de manifestations pacifiques.

Il s'agit de la quatrième grève générale dans le pays, en l'espace de deux ans, mais cette fois-ci, le mouvement - à l'appel de l'un des plus grands syndicats (CGTP) - s'inscrivait dans un vaste mouvement transnational des pays du Sud de l'Europe - les fameux PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne) - où les citoyens se sont vus sévèrement affectés par les mesures d'austérité et la crise financière.

Manifestantes marcham em direção à Assembleia da Republica em São Bento, Lisboa. Foto de Francois Bota copyright Demotix (14/11/2012)

Manifestants défilant en direction de l'Assemblée de la République à Sao Bento, Lisbonne. Photo de Francois Bota copyright Demotix (14/11/2012)

Henrique Borralho, un professeur brésilien qui vit à Lisbonne, décrit [en portugais, comme les citations suivantes] sur son blog comment il a fini par rejoindre la manifestation en signe de solidarité.

Déambulant dans les rues de la capitale, Borralho en a profité pour discuter avec des grévistes de leurs préoccupations quant à l'avenir. Deux d'entre eux (d'Italie et d'Espagne) ont raconté leurs histoires, communes à tous les pays du sud d'Europe : la privatisation de la santé, les licenciements collectifs, les coupures budgétaires de la Sécurité Sociale et les salaires :

Essa crise revela a face mais sangrenta da crise capitalista européia. As conquistas históricas da classe trabalhadora foram e estão sendo suprimidas, o cognominado bem-estar social já não existe mais, a condição minima de igualdade social começa a ruir.

Existe um paradoxo nessa crise: o consumo de luxo aumentou, consequentemente, o foço [sic] entre ricos e pobres também. A taxa de desemprego em Portugal bateu a casa dos 15,8% . A taxa de pobreza já está em 19%. O governo já aprovou, falta ser votado no Congresso, o aumento de impostos para 2013, a votação será no dia 27 de novembro, além da aprovação de uma lei de incentivo fiscal para captação de empresas que queiram investir no país pagando apenas 10% de impostos.

Cette crise révèle la face la plus sanglante de la crise capitaliste européenne. Les conquêtes historiques des classes laborieuses sont en passe d'être supprimées, le fameux bien-être social n'existe déjà plus, les conditions minimales de l'égalité sociale commencent à s'effondrer.

Il y a un paradoxe dans cette crise : la consommation des produits de luxe a augmenté, en conséquence, la largeur du fossé entre les riches et les pauvres aussi. Le taux de chômage au Portugal a atteint les 15,8%. Le taux de pauvreté est déjà à 19%. Le gouvernement a manifesté son accord, il ne reste qu'à la voter au Congrès : l'augmentation des impôts en 2013, le vote aura lieu le 27 novembre, en même temps qu'une loi d'incitation fiscale visant à attirer les entreprises souhaitant investir dans le pays en ne payant que 10% d'impôts.

Il rapporte ensuite le “triste épisode” de violence et de répression qui eut lieu à la fin de la journée, brièvement décrit par Global Voices dans un autre billet.

No Porto milhares de pessoas marcharam num protesto no centro da cidade. Foto de Pedro Ferreira copyright Demotix (14/11/2012)

A Porto des milliers de personnes défilent lors de la manifestation dans le centre ville.  Photo de Pedro Ferreira copyright Demotix (14/11/2012)

Sophismes de la violence

Après la charge policière à tort et à travers devant le Parlement, en réponse aux jets de pierres provenant d'un groupe de manifestants, des dizaines de détentions arbitraires ont, plus tard, été signalées dans un autre quartier de la ville. Le blog 5 Dias (5 Jours) rassemble plusieurs témoignages de “détentions illégales” sans accusations formelles, de violences policières, de dénis du droit à l'assistance d'un avocat, à des contacts extérieurs et à la simple utilisation des toilettes.

Barreira policial em frente ao Parlamento português nos confrontos durante a greve geral de 14 de Novembro, contra as medidas de austeridade. Foto de Pedro Nunes copyright Demotix (14/11/2012)

Barrière policière en face du Parlement portugais pendant les affrontements durant la grève générale du 14 novembre contre les mesures d'austérité.  Photo de Pedro Nunes copyright Demotix (14/11/2012)

Le Président Cavaco Silva a condamné “les outrages provoqués par un groupe de citoyens” et “[a loué] le professionnalisme dont la police portugaise a fait preuve en remplissant sa mission de garante de l'ordre public et de la lutte contre la violence dans notre démocratie”. Beaucoup d'internautes et même certains organes de communications ont aussi adopté ce discours. Cependant, des compte-rendus rédigés à la première personne circulant dans la blogosphère laissent entrevoir des perspectives différentes. Amnesty International condamne “l'utilisation excessive et disproportionnée de la force, contre les manifestants qui protestaient pacifiquement à Lisbonne et demande au gouvernement d'ouvrir une enquête”.

Agentes da polícia apontam bastões enquanto uma mulher sangra do nariz durante os confrontos. Foto de Pedro Nunes copyright Demotix (14/11/2012)

Des agents de police brandissant leur matraque devant une femme qui saigne du nez, pendant les affrontements.  Photo de Pedro Nunes copyright Demotix (14/11/2012)

“C'est la violence aveugle de ces mesures qui génère ce climat de désespoir”, argumente la journaliste Sarah Adamopoulos, une des manifestantes pacifiques qui tentait de lancer un appel au calme au milieu de ceux qui protestaient et qui plus tard a dû “courir en essayant de ne pas tomber et se faire écraser par la foule paniquée”. Elle a fini par recevoir un coup de matraque dans la “fureur policière”, comme elle le raconte sur son blog, Um Redondo Vocábulo :

As mulheres choravam, chocadas com a violência dos rapazes da PSP. Também chorei, também me chocou a violência indiscriminada sobre as pessoas, as bastonadas ao calhas, preferencialmente nas pernas para fazer cair as pessoas e bater-lhes mais, mas chocou-me sobretudo a visão da força repressiva que este Governo está disposto a usar para tentar calar o povo – para fazer com que aceite sem espernear as suas políticas inaceitáveis.

Les femmes étaient en pleurs, choquées par la violence des gars de la PSP. J'ai aussi pleuré, j'ai aussi été choquée par cette violence aveugle contre les manifestants, par les coups de matraque, de préférence dans les jambes, pour faire tomber les gens et pouvoir continuer à les frapper, mais ce qui m'a le plus choquée c'est la vision de la force répressive dont ce gouvernement est disposé à faire usage pour faire taire le peuple - afin qu'il accepte sans broncher ses politiques inacceptables.

Sara Figueiredo Costa, journaliste free-lance et blogueuse à l'adresse Cadeirão Voltaire (Fauteuil Voltaire), a aussi parlé de ces événements racontés à la première personne (à l'origine sur Facebook et ensuite reproduits sur le blog 5 Dias). Selon elle “il n'est pas acceptable de penser que des jets de pierres soient une justification pour que le bataillon de choc de la police balaie sans discrimination la place de São Bento, pourchasser les gens dans les rues et se mette à chasser les manifestants jusque sur les quais de Sodré”:

nunca serão, coisas toleráveis numa democracia, sendo, pelo contrário, coisas que ajudam a definir a ausência de democracia.

ce ne seront jamais des choses tolérables dans une démocratie, mais, bien au contraire, des choses qui aident à définir l'absence de démocratie.

La journaliste allègue que quand “la police obéit aux ordres, elle ne décide pas par elle-même de taper sur toutes personnes, jeunes ou vieilles, qui se trouvent sur son chemin”. Les ordres sont donnés par le Ministre de l'Administration Intérieure, Miguel Macedo, dont les déclarations après le jour de grève sont contestées par le journaliste Daniel Oliveira:

Quando a polícia espancou gente pacifica em vários locais da cidade, estava a garantir a ordem pública ou a contribuir para a desordem? Estava a garantir a integridade física dos cidadãos ou a pô-la em causa? Estava a garantir o cumprimento da lei ou a violá-la? Estava a reprimir os “profissionais da desordem” ou a espalhar a desordem pela cidade? O comportamento inaceitável de meia dúzia pode justificar um comportamento arbitrário das forças de segurança, que não poupa ninguém a quilómetros de distância da própria manifestação?

Quand la police a roué de coups des personnes pacifiques en plusieurs endroits de la ville, garantissait-elle l'ordre public ou contribuait-elle au désordre ? Garantissait-elle l'intégrité physique des citoyens ou la remettait-elle en cause ? Garantissait-elle le respect de la loi ou la violait-elle ? Réprimait-elle les “professionnels du désordre” ou le répandait-elle dans toute la ville ? Le comportement inacceptable d'une demi-douzaine de personnes peut-il justifier le comportement arbitraire des forces de sécurité, qui n'épargnèrent personne à des kilomètres de distance de la dite manifestation?

Il termine en disant que “la grève générale d'hier (NdT: le 15 novembre) fut l'une des plus importante de notre histoire. (…) Et même la violence aveugle que le Ministre de l'Administration Intérieure a lancée dans les rues de la moitié de la ville de Lisbonne ne peut l'occulter. A la télévision, c'est la brutalité des uns et des autres qui a gagné. Mais ce jour-là représente bien plus que ça : ce fut une preuve de courage.”

Ce billet fait partie de notre dossier spécial Europe en Crise

Debora Baldelli a collaboré à ce billet.

Israël : Vivre sous les attaques de missiles

lundi 19 novembre 2012 à 11:07

[Liens en anglais] Depuis cinq jours, les Israéliens utilisent les médias sociaux pour partager et rendre compte de ce qu'ils vivent pendant que les roquettes du Hamas pleuvent sur les villes du sud et du centre du pays. Alors que l'armée israélienne utilise abondamment Twitter pour contrôler le message et rallier des soutiens en ligne, de nombreux Israéliens se tournent vers Facebook, YouTube et Instagram pour partager leurs expériences au jour le jour face à une situation tendue.

Assaf Farhadian étudie à Beer Sheva, la plus grande ville du sud d'Israël, continuellement visée par des missiles. Alors que les sirènes retentissent, Assaf se réfugie dans le hall des escaliers, qui serait la partie la plus sûre de l'immeuble.

Ashdod, la sixième ville d'Israël située à seulement 35 kilomètres au sud de Tel Aviv, a été la cible de missiles depuis la dernière opération militaire israélienne à Gaza, Plomb Durci, fin 2008. De nombreuses vidéos ont été téléchargées sur YouTube montrant des scènes de sirènes qui se déclenchent et les effets des missiles qui tombent :

Embedded image permalink

La maison des Shadadi après l’attaque du Hamas. Photo partagée sur Twitter par @JewishAgency

Sderot est une ville à proximité de la frontière de Gaza. Les attaques de missiles sont choses courantes pour ses habitants, mais il y a eu un certain nombre de frappes directes sur les habitations. La famille Shadadi a perdu sa maison dans la frappe de missiles d’hier :

@JewishAgency : Dégâts dans la maison de la famille Shadadi. La quasi-totalité des biens de leur fille a été détruite. #IsraelUnderFire pic.twitter.com/3YoEFa7A

Le Dôme de fer est un système de défense aérienne mobile israélien qui a intercepté plus de 90 % des missiles tirés depuis Gaza. La vidéo suivante montre le dôme de fer interceptant 12 missiles du Hamas dans le ciel au-dessus de Beer Sheva :

Amir Kdomi a tourné la vidéo ci-dessous depuis son appartement dans les environs de Tel-Aviv. On entend les sirènes retentir, puis l'interception du missile par le système Dôme de fer :

Ronny, l’administrateur de la page Facebook Israel-Loves-Iran, un mouvement de plus de 100 000 internautes, était dans son lit à Tel-Aviv quand les sirènes ont retenti ce matin-là. Il décrit comment il a vécu l'attaque :

Il y a 10 minutes, une autre attaque sur Tel-Aviv. J'étais dans mon lit quand la sirène a retenti. Michal et les enfants sont chez un ami pour la journée. J'étais un peu endormi, je n'ai pas trouvé ma chemise, j’ai juste mis mon pantalon, pris mon téléphone et suis allé vers les escaliers. Il y a cet endroit au milieu du bâtiment qui est le plus sûr, c'est juste entre le 1er et le 2eme étage. Puis Tiki (c’est notre voisine, la mère de Shira, une amie d’Ela) s’est précipitée hors de son appartement. Elle était en train de prendre sa douche du matin quand la sirène a retenti … Elle était donc toute mouillée enveloppée dans une grande serviette. Nous nous sommes regardés, la sirène a encore retenti et nous avons commencé à rire …

Ce n'était pas drôle. Mais…c'était drôle. Nous avons entendu un grand boum, je peux dire maintenant que le missile a été intercepté dans les airs, et nous avons continué à rire pendant deux minutes jusqu'à ce que le stress disparaisse.

Ronny Tel-Aviv.

Au cours des deux dernières années, c'est devenu la norme dans les villes du sud d'Israël. Actuellement, la portée des missiles tirés depuis Gaza s'est étendue à la région de Tel-Aviv. Beaucoup craignent que tant que le Hamas sera au pouvoir, cela ne s'arrêtera pas.

Israël se prépare-t-il à envahir Gaza ?

dimanche 18 novembre 2012 à 18:18

Alors que les habitants de Gaza se préparent à une nouvelle journée de pilonnage, les informations qui arrivent au compte-gouttes font penser qu’Israël pourrait lancer une invasion terrestre.

En quelques mots, la situation s’est embrasée entre Israël et Gaza suite au raid aérien mené par les Israéliens mercredi dans lequel le dirigeant militaire du Hamas, Ahmed Al-Jabari, a été tué [fr].

Nouvelles de Gaza :

Les blogueurs palestiniens informent sur la situation jour et nuit via les réseaux sociaux.

Depuis Gaza, Rana tweete :

@RanaGaza : Encore des attaques aériennes. Elles font un bruit de tonnerre cette fois. #Gaza

Le journaliste britannique Harry Fear rapporte :

@harryfear : Quatre frappes aériennes sur la ville de Gaza alors que j’étais en direct sur Press TV, dont une qui a ouvert la porte du studio.

Toujours depuis Gaza, Sara Hussein, journaliste pour l’Agence France-Presse :

@sarahussein : J’entends des conversations à #Gaza de personnes se demandant où se réfugier pour être en sécurité. Les gens ne savent pas où aller. Ils ne peuvent pas partir et n’ont pas d’abris. #Israel #Palestinians

Elle raconte via Twitter l’attente alors que les explosions se suivent :

@sarahussein : Je suis dans une maison de la ville de #Gaza avec un enfant de 5 ans, une femme enceinte et le frère de son mari. Les cinq dernières explosions ont fait trembler la pièce.

@sarahussein : La dernière explosion était très proche, tout a tremblé, du verre a volé en éclats. La fille du journaliste de l’@AFP a commencé à pleurer. Maintenant elle rigole devant une vidéo de M. Bean. #Gaza

@sarahussein : J’entends ce qui semble être des échanges de tirs #Israel #Palestinians

Nombre de morts :

Selon le journaliste israélien Joseph Dana, au moins 29 personnes auraient été tuées du côté palestinien.

@ibnezra : Il semblerait qu’au moins 29 personnes aient été tuées à Gaza depuis le début de l’opération Colonne de nuée.

Bilal Randeree précise :

@bilalr : #Gaza/#Israel Derniers chiffres : 27 Palestiniens, dont 7 enfants, et 3 Isaréliens tués depuis mercredi. v/ @BBCBreaking

Et maintenant ?

Iyad El-Baghdadi indique :

@iyad_elbaghdadi : Des communiqués rapportent qu’#Israel a fermé plusieurs routes menant à #Gaza. Cela est considéré comme un pas vers l’invasion terrestre.

Dana explique :

@ibnezra : Je viens de parler avec @emilie_baujard qui est à Gaza. Les journalistes sont nerveux, ils craignent une invasion terrestre sous peu.

Il ajoute :

@ibnezra : On ne boucle pas des routes civiles sans planifier une importante opération militaire. #Gaza #Israel

Emilie Baujard, correspondante pour Radio France au Moyen-Orient tweete :

@emilie_baujard : La situation devient très tendue à #gaza. Tout le monde s’attend à une invasion terrestre imminente. Des tirs de roquettes sont réalisés depuis le centre de Gaza et depuis la plage.

L’Israélienne Elizabeth Tsurkov informe :

@Elizrael : Le gouvernement israélien discute la possibilité de mobiliser 75 000 soldats en réserve, plus que le nombre de soldats mobilisés lors de la seconde guerre du Liban.

Doit-on s’attendre à une nouvelle guerre totale ?