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5 ressources énérgétiques méconnues en Afrique

lundi 2 décembre 2013 à 15:31

Le problème de l'accès à l'électricité est de nouveau d'actualités dans plusieurs pays africains, avec des problèmes de délestages récurrents au Bénin, au Cameroun, en Côte d'Ivoire et à Madagascar, pour ne citer que les plus récents. 

Au Bénin, une entreprise privée nigériane est responsable de l'alimentation en électricité d'une grande partie du pays.

Au Cameroun, Kongossa.fr décrit la situation actuelle en ces termes :

Malgré des investissements réalisés ces dernières années par la firme américano-camerounaise AES-SONEL chargée de la production, du transport, de la distribution et de la commercialisation de l’énergie électrique, le problème est loin d’être résolu.[..] Si à Douala et Yaoundé, les coupures d’électricité durent en moyenne quatre à six heures, dans d’autres localités des pays, notamment dans les zones rurales, des témoignages concordants rapportent que les coupures d’électricité peuvent durer jusqu’à trois jours d’affilé

En Côte d'Ivoire, les délestages sont si fréquents qu'ils sont répertoriés sur la page facebook du super-héros Délestron, imaginé par les internautes ivoiriens.

Enfin, à Madagascar, de nombreuses communautés sont remontés contre la société d’électricité nationale Jirama, accusé de manquer trop souvent à ses devoirs. Par exemple dans la communauté d'Ambohibao Iavoloha :

Par exemple, la coupure totale sans avertissement qui a eu lieu entre le 06 et 11 novembre dernier. A partir du 11 au 15 novembre, les habitants ont été confrontés au délestage et l’électricité ne revient que le lendemain vers 2h du matin. Tel est le cas de l’électricité mais la faible pression de l’eau de la Jirama fait aussi grogner les habitants.

En Afrique Sub-saharienne,  les populations rurales sont les plus mal loties puisque seuls 8.4 pour cent ont accès à l’électricité. Et pourtant, au regard de la croissance projetée, les besoins du continent vont certainement aller en crescendo. En 2007, la consommation annuelle des sources d’énergie primaire n’y a atteint que 15,4 millions d’unités thermiques britanniques (British thermal units, Btu) par personne. En comparaison, la consommation mondiale d’énergie par personne et par an était de 70,8 Btu et celle des citoyens américains de 337,1 Btu (presque 22 fois la consommation de l’Africain moyen).

Le continent africain ne manque pourtant pas de ressources naturelles qui pourraient satisfaire les besoins en énergie.  Cette problématique est mise en exergue par l'intensification mondiale de la course à l'indépendance énergétique. Pour se pourvoir en ressources énergétiques, de nombreux pays se tournent vers les ressources naturelles sur le continent africain.

Programmes de production et de transport d'électricité en Afrique en 2040 développé par le PIDA avec autorisation

Programmes de production et de transport d'électricité en Afrique en 2040 développé par le PIDA avec son autorisation

Voici quatre exemples de ressources énergétiques méconnues du grand public sur le continent :

Le pétrole lourd de Madagascar

Le pétrole à Madagascar est encore assez méconnu du grand public à l'international mais il fait l'objet de nombreuses convoitises [en].  Malgré la crise politique, l’intérêt pour le pétrole à Madagascar n'a jamais cessé, pour le Japon, par exemple comme l'explique Antsa :

Une délégation japonaise a rencontré les responsables du ministère des Hydrocarbures, à la recherche d'information sur la situation actuelle du secteur des ressources pétrolières, ainsi que des lois et règlementations en vigueur. «Malgré la crise politique, les investisseurs sont restés et d'autres viennent encore pour l'exploration de pétrole. Même s'ils ne sont que dans la phase d'exploration, des avantages sont déjà acquis, à l'exemple de la création d'écoles, d'hôpitaux, l’amélioration et le renforcement de capacité, etc. De plus, le gouvernement ne paie rien, malgré le partage de production», a informé le DG des Hydrocarbures. Notons que trois compagnies pétrolières japonaises ICEP, Jog Meg et Mitsibushi, s'intéressent actuellement à Madagascar.

Cet interêt croissant des exploitants pétroliers n'est pourtant pas sans risque. Holly Rakotondralambo, partenaire malgache des Amis de la Terre, explique :

Alors que les prix du pétrole et des métaux sont de plus en plus élevés en raison d’une demande mondiale croissante, les grandes entreprises et les investisseurs se ruent sur Madagascar. Dans un contexte politique très fragile, ce phénomène risque d'exacerber des conflits avec les populations et de dégrader, encore davantage, des écosystèmes très riches déjà en sursis.

natural ressources of Madagascar and the corporations vying for them. Graph posted by  Front Patriotique Malagasy on Facebook, with his permission

Les ressources naturelles de Madagascar et les sociétés en concurrence pour leur exploitation. Carte publiée par l'agence OMNIS sur Facebook, avec permission

Les sables bitumeux de la République du Congo 

Les sables bitumeux sont difficilement exploitables et sujets à controverse pour leur impact sur l'environnement. Les gisements de sable bitumineux représentent une importante source de pétrole brut de synthèse. L'entreprise Italienne ENI est la première compagnie pétrolière à exploiter les sables bitumineux africains.  Au Congo, Eni exploite les sables bitumineux  à 70 km de Pointe-Noire, Congo-Brazzaville, dans les zones de Tchikatanga et de Tchikatanga-Makola. L'exploitation du sable bitumeux n'est pourtant pas sans risque, comme l'explique Vivement la désintox :

Exploiter les sables bitumineux est la façon la plus sale, la plus chère et la plus énergivore de produire du pétrole. Extraire 1 baril de pétrole bitumineux nécessite 5 barils d'eau et émet jusqu’à 5 fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel. L’extraction des sables bitumineux est également synonyme de déforestation et de pollution des eaux. En effet, afin de séparer le pétrole du sable, les compagnies injectent des solvants qui polluent massivement les sols et les rivières.

 Les éoliennes du Cap Vert

Les îles du Cap Vert sont le site du plus grand projet d'énergie éolienne en l'Afrique. L'équipement de production sur quatre des îles pourrait aboutir à la production de la plus grande quantité d'électricité éolienne (proportionnellement à la taille du pays)dans le monde, comme l'explique la vidéo suivante :

Juan Cole explique les enjeux de l'énergie éolienne [en anglais] pour le pays :

The lack of electricity and its high price have been serious obstacles to economic development and job creation, and thus major reasons for the population exodus. Whereas European wind power often depends on substantial subsidies, the project in Cape Verde is based on strong winds. Electricity generated from wind power is distinctly cheaper than the power sources used hitherto in the islands.

Le manque d'électricité et son prix élevé sont un obstacle important au développement économique et à la création d'emplois. C'est aussi l'une des principales raisons de l'exode de la population. Si on considére que l'énergie éolienne européenne dépend souvent de subventions importantes, le projet du Cap-Vert lui est basé uniquement sur le potentiel fort d'énergie éolienne. En effet, l'électricité produite à partir d'énergie éolienne est nettement moins cher que les sources d'énergie utilisées jusqu'à présent sur toutes les îles.

Le potentiel de l'énergie solaire photovoltaïque au Bénin

Avec une consommation en pleine croissance au Bénin, (la Société d’Énergie Électrique estime à 11 % l’évolution pour les années futures), le manque d’investissement dans le secteur de l’énergie accentué par les pertes en ligne lors de la distribution et du transport (de l’ordre de 18-30 %) sont les principales causes de l’état actuel des nécessités de délestage. Léomick Sinsin, blogueur béninois, décrit les avantages potentiels d'investir dans l’ énergie photovoltaïque dans son pays :

Avec un rayonnement variant de 3 à 6 kWh par m² selon la position géographique, le principal atout d’une installation solaire en Afrique est sa capacité à fournir suffisamment de puissance pour répondre aux besoins quotidiens. D’autre part, l’avantage d’un système solaire est la décentralisation du système de production. Quand l’on connait la vétusté des infrastructures existantes, nul ne saurait contredire le bien fondé d’un système où le site de production juxtaposerait le point de consommation. Le bon exemple est la maison isolée avec des modules surplombant la toiture. [..] Le dernier argument et pas des moindres est le travail d’efficacité énergétique qu’ impose une installation solaire. Un système solaire est une énergie intermittente qui dépend de plusieurs paramètres comme la météo, la qualité de l’installation etc. De ce fait, la consommation implique un recours vers des appareils sobres et peu énergivores. Nous réduisons ainsi le niveau de consommation tout en préservant le même niveau d’utilité.

L’énergie géothermique dans la vallée du Rift 
Plusieurs agences de l'énergie ont mis l’accent récemment sur l'importance de l'énergie géothermique en tant que moyen de répondre aux besoins énergétiques des pays de la Corne de l'Afrique et de la Vallée du Rift, mais également comme partie intégrante du programme de “croissance verte”. SciDev.Net rapporte que Djibouti va devenir un acteur important dans l'énergie géothermique :  

Le potentiel d'énergie géothermique de la région du Lac Assal de ce pays, qui se trouve dans la vallée du Rift, est à l'étude [..] La production d'énergie sur le lac Assal pourrait commencer en 2018 pour un coût de US$ 240 millions, générant 40 à 60 mégawatts. La BAD recommande que les partenariats entre les secteurs public et privé développent ces projets d'énergie en raison de leurs coûts élevés.

G. Pourtier ajoute que l'Ethiopie aussi se lance dans l'exploration de l'énergie thermique:

Située à 200 km au sud d'Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, la nouvelle centrale produira d'abord 20 MW à partir de 2015, puis 500 MW en 2018 et enfin 1 GW quelques années plus tard [..]. La surface acquise par Reykjavik Geothermal en Éthiopie couvre 6500 km2, dont 200 km2 ont déjà été identifiés et où la température s'élève à 350°C.

Israël-Palestine : Prawer Ne Passera Pas

dimanche 1 décembre 2013 à 23:14
A Day of Rage was organised today to protest the Prawer Plan, which if implemented would displace thousands of Palestinian Bedouins living in Al Naqab

Affiche de la Journée de la Colère contre le Plan Prawer en défense des Bédouins du Néguev

Prawer ne passera pas, ont crié hier les manifestants d'une Journée de la Colère contre le plan Prawer, dont la mise en oeuvre déplacerait des milliers de Bédouins vivant dans Al Naqab, ou désert du Néguev.

La manifestation principale s'est déroulée à côté du village bédouin de Houra, dans le désert du Néguev. Selon les informations, près d'un millier de militants palestiniens et israéliens yont pris part. Des manifestations de solidarité ont eu lieu à travers le monde. Mais, à Gaza, elles ont été interdites, rapporte la blogueuse palestinienne Ola Anan [arabe] :

Le Hamas a interdit à Gaza toute activité en rapport avec les événements de Prawer ne passera pas events

Le plan Prawer-Begin, approuvé par la Knesset israélienne, signifierait, s'il était appliqué, la destruction de plus de 35 villages “non reconnus” et l'expulsion de plus de 70.000 Bédouins palestiniens d'Al Naqab.

La manifestation s'est heurtée aux forces de police, et à des arrestations d'activistes.

Mariam Barghouti explique :

Israël veut le nettoyage ethnique de milliers de Palestiniens au Naqab et quand nous avons protesté c'est la violence et les arrestations qui nous attendaient.

L'Israélienne Elizabeth Tsurkov ajoute :

Les militants présents à la manifestation de Houra (Naqab) racontent avoir connu des niveaux sans précédent de violence de la part des policiers. 

Tweet-Palestine affirme qu'un garçon de sept ans a été arrêté :

L'armée israélienne arrête un enfant de 7 ans

Tandis que sur YouTube, Muath Hamed partage une vidéo montrant l'arrestation de deux manifestants près de la colonie de BeitEal, au nord de Ramallah :

Parmi les activists arrêtés hier se trouve Maath Musleh. Omar Robert Hamilton partage cette photo de lui, souriant pendant son arrestation :

L'arrestation de mon collègue et ami @MaathMusleh à la manif contre le plan Prawer à Jérusalem aujourd'hui

Le journaliste israélien Joseph Dana ne croit pas à une couverture internationale des événements de hier. Il tweete :

Les manifestations contre le Plan Prawer sont partout sur Twitter et Facebook ce soir. Qui pariera une bière avec moi que l'affaire n'atteindra pas Buzzfeed ?

Mais Abir Kopty voit un espoir à l'horizon :

Aujourd'hui l’ “invisible” est devenu visible, et la police israélienne ne l'a pas supporté. On va gagner !

 

Italie : une situation économique et démographique qui va de mal en pis

dimanche 1 décembre 2013 à 20:27
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Le panier alimentaire des Italiens : toujours plus léger! 
Image: Shutterstock

Les tragédies humaines [en italien, comme tout les liens suivants] se répètent dans ce qu'on en vient à appeler la “Mare mortum”, près des côtes de l’île de Lampedusa en Italie et font les gros titres des médias traditionnels et des réseaux sociaux. Les Italiens sont frappés par ailleurs par la crise économique, sans aucun signe de reprise. Le nombre de pauvres continue à augmenter et l'émigration des personnes les plus productives est en augmentation.

Dans la seconde moitié d'octobre, le dossier sur “la nouvelle pauvreté du Belpaese. Les Italiens qui aident”, présenté par la Coldiretti (Confédération nationale des cultivateurs) au Forum International de l'Agriculture et de l’Alimentation à Cernobbio, décrit une situation préoccupante.

 

Sur le blog articolotre.com, Gea Ceccarelli déclare :

 Si l'on en croit les chiffres révélés par l'association, le nombre d'Italiens nécessiteux qui ont reçu des colis alimentaires ou des repas gratuits est de presque 4,1 millions. 303 485 de ces nouveaux pauvres ont pu bénéficier de repas gratuits servis dans des cantines, alors que 3 764 765 ont souhaité recevoir des colis à domicile.

De son côté, le site ilsostenibile.it donne des détails sur les catégories sociales les plus touchées :

En plus de 579 583 seniors de plus de 65 ans (en augmentation de 14% par rapport à  2012), pendant l'année 2013 en Italie 428 587 enfants de moins de cinq ans ont eu besoin d'une aide pour pouvoir simplement se procurer du lait ou manger.

Frappées par la crise, les familles italiennes épargnent sur tout et renoncent à l'acquisition de biens essentiels. Le site riverflash.it rapporte :

6 Italiens sur 10 ont réduit leurs dépenses alimentaires qui ont  atteint leur niveau le plus bas des 20 dernières années. En 2013, cette baisse s'est accentuée, des familles ont rogné sur certaines dépenses alimentaires : huile d'olive extra vierge (-9%)  poisson (-13%), pâtes (-9%), lait (-8%),  fruits et légumes (-3%) . Ces données communiquées par Ismea-Gfk Eurisko concernent les huit premiers mois de cette année et montrent globalement une baisse de 4 % des dépenses alimentaires des familles.

 Quelques hommes politiques persistent à répéter que la reprise est proche. Pour le moment  c'est l'aggravation qui est visible. Le site termometropolitico.it cite des chiffres alarmants qui illustrent la gravité de la situation sur le marché du travail :

Les emplois sont au nombre d'environ 22 349 000, en diminution de 80 000 par rapport au mois précédent et de 490 000 par rapport à l'année passée, faisant ainsi passer le taux d'occupation des actifs à 55,4% seulement. Les Européens ont pour objectif d'arriver à un taux proche de 67 % en 2020. Les sans-emploi selon l'Institut national pour la recherche sont environ 3 194 000. En conséquence, le taux d'inactifs chez les 15-64 ans atteint 36,4%, en augmentation par rapport au mois et à l'année précédente.

Le site Consumerismo, une référence sur le web italien, proche de Codacons ou Coordination des associations pour la défense de l'environnement et les droit des utilisateurs et des consommateurs, écrit :

Le taux d'inactifs atteint 12,5%, en augmentation de  0,1 % par rapport au mois précédent et de 1,6 % par rapport aux douze  derniers mois.

 Les inactifs entre 15 et 25 ans sont 654 000. Leur pourcentage dans la tranche d'âge 15 à 24 ans atteint 10,9 %, en diminution de 0,2 % par rapport au mois d’ août mais en hausse de 06 % sur une année. 

Le nombre de personnes inactives entre 15 et 64 ans a augmenté de 0,5% au cours du  dernier mois (+71 000 ) mais reste globalement stable sur les 12 derniers mois. Le pourcentage des inactifs est d'environ 36,4%, en augmentation de 0,2 % en terme conjoncturel et de 0,1 % sur une base annuelle.

La différence entre les sexes est notable et les femmes sont encore plus pénalisées. Le site romasette.it relève :

Si l'on considère les différences par sexe, le taux d'occupation parmi les homme, d'environ 64,4% a diminué de 0,1 % par rapport au mois précédent et de 1,7 % sur une base annuelle. Celui des femmes, environ 46,5%,  a diminué  respectivement de 0,3 % et  0,7 % .

http://2.bp.blogspot.com/_H-epOMi850o/TOuJurn3U9I/AAAAAAAAAM4/zxZEguCy3cw/s320/altan-crisi-e-stabilita.jpg

“Cette crise va durer des années, enfin un peu de stabilité!” Vignette satirique de Altan

 

Quand on fait l'analyse des chiffres produits au début d'octobre par l'Istat on constate que  pendant les six premiers mois de 2013, le pouvoir d'achat des familles a perdu 1,7 %  par rapport à la même période de l'année 2012. Le site  consumerismo.it en tire la conclusion suivante

Traduit en chiffres, c'est comme si une famille de trois personnes avait perdu en à peine six mois l'équivalent de 594 euros (489 pour une famille de deux personnes, 654 pour une de quatre personnes), un coup aussi sournois que désastreux.

Si l'on ajoute à cela les chiffres publiés il y a peu  par l’Istat concernant l'année 2012 et montrant une baisse du pouvoir d'achat de 4,7%, le coup devient impitoyable et prend des allures dramatiques. En un an et demi c'est comme si une famille de trois personnes avaient payé une taxe invisible de l'ordre de 2.236 euro!

Avec l'augmentation de la pauvreté se développent également des initiatives de solidarité.  Le site fanpage.it nous informe :

… il existe en 2013 environ 15 067 structures caritatives (repas et centres de distribution) soutenus par 242 organismes caritatifs qui sont rattachés à 7 ONG (la Croix-Rouge italienne, Caritas Italiana, la Fondation Banque alimentaire,, la Banque des œuvres de charité, l'Association “Toujours ensemble pour la paix”, la communauté de  Sant’Egidio, l'Association Banque alimentaire de Rome) officiellement reconnues par l'Agence pour les approvisionnements alimentaires (Agea) qui intervient dans la distribution de l'aide. Pour ce qui concerne le type d'aide alimentaire proposé, la Coldiretti apporte les précisions suivantes : les fromages représentent près de 28 % en valeur, suivi des pâtes et de la pastina (petites pâtes) pour les enfants et les vieux qui représentent 18 %, le lait avec 14 %, les biscottes 12 % du coût, le riz 8 %, l'huile de tournesols 6 %, les jus de fruits 4 %, et pour finir les légumes, la confiture et la farine.

Commentant les dernières données Istat sur le marché du travail, le site termometropolitico.it affirme:

Moins de deux jeunes sur 10  travaillent , même s'il faut tenir compte dans cette tranche d'âge de la présence des mineurs et bien sûr des étudiants. Le problème le plus préoccupant concernant l'inactivité des jeunes est le pourcentage des inactifs qui en septembre est monté à 40%, en augmentation de 04 % par rapport au mois d'août et de 4,4 % sur l'année passée.

Ce  problème est également largement commenté sur Twitter :

6 millions de sans #travail, dont la moitié n'en cherche même plus. Ils sont totalement découragés #jeunes #crise #chomage

Les jeunes n'ont pas d'espérance pour le futur mais ils ont la force d'aller de l'avant, ceux qui payent le plus cher la crise sont la génération des 40 à 60 ans.#suicide#crise

La conséquence immédiate de cette situation dramatique est, outre le chômage des jeunes (atteignant le niveau de 1977, c'est à dire plus de 40%), l'augmentation de l'émigration vers l'étranger.

Vignette satirique: les cerveaux fuyant l'Italie  -source: Il nazionale

Plus de 400 000 italiens diplômés de l'enseignement supérieur ont quitté l'Italie et 59% des jeunes qui sont restés voudraient s'expatrier, du fait d'un manque de perspectives de travail en Italie.

Autre complication : l'évolution démographique future de l'Italie. En 2030, dans 16 ans, les habitants âgés de plus de 65 ans seront plus nombreux que la génération en activité. Même l'afflux d'immigrants étrangers ne peut compenser la perte de cerveaux en fuite. Les arrivée récentes et nombreuses d'immigrés sont liées à la situation dans la Corne de l'Afrique et dans les pays arabes, mais ce phénomène était déjà en diminution avant la présente crise. Les pays économiquement plus dynamiques sont désormais l'objectif des étrangers, et non plus cette Italie du chômage et de la crise.

#Euromaidan : La contestation monte en Ukraine

dimanche 1 décembre 2013 à 20:18

[Liens en anglais sauf mention contraire] Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien annonçait officiellement qu'il suspendait les préparatifs de l'accord d'association de l'Ukraine avec l'Union Européenne, dont la signature était prévue à Vilnius la semaine suivante. L'accord devait marquer un tournant historique dans l'intégration économique et politique de l'Ukraine à l'Europe, et apparaissait à beaucoup comme le signe de son choix géopolitique entre la Russie et l'UE. 

Comme rapporté [fr] par Global Voices au premier soir des manifestations, les contestataires irrités par la décision du gouvernement n'ont pas tardé à se rassembler au centre de Kiev et d'autres villes. Les manifestations, organisées sur les médias sociaux, ont aussitôt été appelées “Euromaïdan” (Place de l'Europe), et plusieurs mots-dièses en rapport ont été créés pour étiqueter les informations, tels que #євромайдан, #евромайдан, et #euromaidan. Au 24 novembre, il y avait dans les rues de Kiev 100.000 personnes réclamant l'intégration à l'UE.

La situation continue à évoluer ; mais voici une chronologie de la contestation à ce jour [le 29 novembre].

An anonymous image circulated online by #Euromaidan supporters.

“Je suis Ukrainien, je ne peux pas rester calme” : image anonyme mise en ligne par des sympathisants d'#Euromaidan.

Les manifestations pacifiques d'#Euromaidan se propagent en Ukraine et dans le monde

Après les manifestations initiales du 21 novembre, les contestataires sont ressortis les soirs suivants, en nombres toujours croissants, et les rassemblements se sont étendus à toutes les régions de l'Ukraine et ont débordé ses frontières. Comme déjà indiqué sur Global Voices, l'extraordinaire développement géographique des manifestations d'#euromaidan à travers la planète a été enregistré sur une carte interactive mise au point par l'utilisateur de Facebook basé à Lviv Bogdan Tsap.

An image listing various cities where #Euromaidan protests were held in Ukraine and abroad: Brasil, South Korea, India, Austria, Czech Republicand other. Image by Twitter user Ihor Shevchenko (@upiterian). Used with permission.

Une image listant les diverses villes où des manifestations d'#Euromaidan se sont tenues en Ukraine et au-delà, avec le Brésil, la Corée du Sud, l'Inde, l'Autriche et la République Tchèque. Image sur Twitter d'Ihor Shevchenko (@upiterian). Utilisée avec permission.

Les usagers des médias sociaux ont joué un rôle central tant dans l'information sur les manifestations d'#euromaidan que l'incitation à y participer, par d'imaginatives affiches, inscriptions et slogans [photos] largement partagés en ligne.

A humorous caption under a photo of a Ukrainian Prime Minister reads: "Enough whining! Grab an umbrella and join [the protest on the Independence Square]! An anonymous demotivator circulated online.

Légende humoristique sous une photo du Premier Ministre ukrainien : “Assez de pleurnicheries ! Prenez un parapluie et rejoignez [la manifestation Place de l'Indépendance] !” Image créée par un anonyme, circulant en boucle sur l'internet.

Anastasia Radievska, une Ukrainienne vivant en Australie, a résumé en un tweet l'humeur des protestataires :

“Ils choisissent l'argent du Kremlin, nous choisissons les valeurs européennes”. Pour l'Ukraine, UE = démocratie, société civile

L'utilisateur de Twitter Ivan Bandura raconte depuis Kiev :

En dépit du froid et de la pluie ce soir, les gens sont quand même venus protester contre l'affront du gouvernement à l'UE

Jusqu'à la fin de la semaine, les manifestations les plus actives se tenaient dans la grande ville d'Ukraine occidentale, Lviv, où les étudiants ont débuté un rassemblement massif et dressé un camp de toile sur la place principale [photos, vidéo]. Alors que le mouvement à Lviv et Kiev était essentiellement pacifique, des pressions administratives et des exemples de brutalités policières ont été rapportés dans d'autres régions.

Tens of thousands of Ukrainians join #Euromaidan protests in Kyiv on Nov. 24, 2013; photo by Ivan Bandura, used with permission.

Des dizaines de milliers d'Ukrainiens rallient les manifestations d'#Euromaidan à Kiev le 24 novembre 2013. Photo Ivan Bandura. Utilisée avec permission.

Apogée des manifestations d'#Euromaidan

Le plus vaste rassemblement jusqu'à présent de manifestants d'#Euromaindan a eu lieu le 24 novembre à Kiev. Une centaine de milliers de personnes ont défilé dans le centre de Kiev [ukrainien, vidéo] pour exprimer leur ferme soutien à l'intégration européenne de l'Ukraine et leur mécontentement de l'état actuel du pays, en nombres dépassant de loin les prévisions les plus généreuses.

A nouveau, le rôle des médias sociaux a été crucial, avec de nouveaux tweets étiquetés #євромайдан s'ajoutant toutes les quasi deux secondes, et la création par les meneurs d'une page Facebook Euromaidan [ukrainien, anglais] qui a compté en moins d'une semaine près de 70.000 abonnés.

Au matin de la manifestation, le blogueur de Kiev Taras tweetait :

Tous à #Euromaidan ! Faisons de notre mieux. Suivez le mot-dièse.

Tandis que les manifestants remplissaient les rues de Kiev, ceux qui suivaient les médias en ligne se sont tournés vers les caméras de la circulation, le seul média visuel à offrir une vue impressionnante du mouvement. Sous une capture d'écran d'une telle caméra sur Maidan Nezalejnosti (Place de l'Indépendance), Dmytro Kondratenko a tweeté [ukrainien] :

#євромайдан Vive l'Ukraine !

Si la presse ukrainienne a été notoirement réticente à parler des manifestations et de l'agitation civique, le volume inhabituel d'activité sur les médias sociaux était impossible à ignorer et a amené de nombreux organes internationaux d'information à s'intéresser à #Euromaidan.

Sur Twitter, Vitalii Vovk a précisé :

BBC News – Place de l'Europe : Mot-dièse de la contestation ukrainienne http://bbc.in/1e7zGtB Nous sommes en tête de tendance de la BBC #євромайдан #euromaidan

L'absence de couverture d'Euromaidan sur les chaînes de télévision a été compensée par l'initiative journalistique indépendante Hromadske.tv [ukrainien]. Reposant sur des expériences réussies de financement participatif [crowdfunding], elle se voulait un projet pilote de média public avec des émissions périodiques, et s'est retrouvée à fournir une information journalière sur les manifestations. Le 24 novembre, Hromadske.tv a atteint 761.380 spectateurs [ukrainien] avec sa couverture en direct des rassemblements d'#Euromaidan à Kiev.

Les médias sociaux ont aussi comblé le vide médiatique nocturne pour les rassemblements, quand augmentait le danger de provocations ou de répressions policières. Journalistes tant professionnels que citoyens ont retransmis en live les rassemblements d'#Euromaidan, tels les utilisateurs de UStream aronets, spilno-tv ou tarasovska, et les représentants de Radio Svoboda (RFE/RL).

Le 24 novembre, les manifestations de Kiev ont culminé, et malgré des affrontements sporadiques avec la police [photos], la journée s'est terminée pacifiquement avec l'installation par les contestataires de tentes dans le centre de Kiev [photo] pour tenir le terrain.

Ces événements ne sont pas passés inaperçus dans l'UE. Štefan Füle, le Commissaire européen à l'élargissement, a tweeté :

Notre engagement pour la modernisation de l'Ukraine reste ferme, la porte reste ouverte, les avantages pour les voisins aussi, malgré les effets de manches

“La jeunesse de la nation pour l'Eurointégration!”

Young people participating in #Euromaidan protests in Kyiv. Nov. 24, 2013. Photo by Ivan Bandura. Used with permission.

Des jeunes gens participant aux manifestations d'#Euromaidan à Kiev le 24 novembre 2013. Photo Ivan Bandura. Utilisée avec permission.

Cependant, après l'apogée de la mobilisation le 24 novembre, l'énergie d'#Euromaidan semblait être un peu retombée. Nombre de ceux qui sont venus manifester à Kiev sont rentrés chez eux, tandis que d'autres demeuraient, dans l'espoir d'une réponse du gouvernement. Dans son allocution télévisée à la nation du 25 novembre, le président Viktor Ianoukovytch n'a donné aucune indication que le gouvernement renverserait sa décision.

Le même jour, les étudiants des principales universités de Kiev annonçaient [photos] une grève officielle et défilaient en direction de la Place de l'Indépendance [photos], appelant les étudiants de tout le pays à leur emboîter le pas.

Students in Kyiv go on strike in protest of government decision to suspend EU intergration. Nov. 25, 2013. Photo by Ivan Bandura. Used with permission

Les étudiants de Kiev se mettent en grève le 25 novembre pour protester contre la décision du gouvernement de suspendre l'intégration à l'UE. Photo Ivan Bandura. Utilisée avec permission

La grève étudiante a ranimé la flamme des manifestations d'#Euromaidan et a même uni les camps des partisans et non-partisans de la contestation, qui s'étaient auparavant divisés. Les étudiants ont annoncé qu'ils ne s'en iraient pas avant que le gouvernement satisfasse la revendication d'une signature de l'Accord d'Association UE-Ukraine.

Sur sa page Facebook, l'humoriste politique Roman Shrayk est allé jusqu'à comparer [russe] l'événement à un épisode d'un film célèbre :

во второй части “властелина колец” есть такой момент, когда на защиту крепости приходит колонна эльфов)

прямая трансляция студенческого митинга. студенты крутые)
смотрите – http://www.radiosvoboda.org/media/videotube/42.html

Dans la seconde partie du “Seigneurs des anneaux”, il y a un moment où un détachement d'elfes arrive pour défendre la forteresse )

Transmission en direct d'un rassemblement d'étudiants. les étudiants sont sympa )
watch – http://www.radiosvoboda.org/media/videotube/42.html

Deux jours plus tard, depuis Kiev, l'utilisateur de Twitter Sacha Tchioutchko exprimait la détermination sans faille des manifestants étudiants [ukrainien] :

Je me gèlerai, je serai malade, je mourrai ici à Kiev, mais j'irai ! Sinon ma conscience ne me laissera pas vivre si tout marche bien #євромайдан

De nombreuses personnalités publiques importantes se sont jointes aux étudiants contestataires, dont la chanteuse ukrainienne lauréate du concours Eurovision de la chanson 2004 [fr] Ruslana.

Et maintenant ?

Un Sommet du Partenariat Oriental [fr], devant voir la signature par l'Ukraine de l'accord d'association avec l'UE, était prévu les 28 et 29 novembre. Alors que le président ukrainien Viktor Ianoukovytch s'apprêtait à s'envoler pour Vilnius et que les rassemblements d'#Euromaidan entraient dans leur deuxième semaine, l'espoir s'amenuisait quer le gouvernement satisfasse les exigences des contestataires.

Les coordinateurs des manifestations ont appelé les Ukrainien à rejoindre leurs rangs pendant le week-end du 29 novembre, et il apparaît qu'avec une grève étendue des étudiants le mouvement pourrait encore s'amplifier. Mais la question demeure pour tous : si le Président Ianoukovytch ne signe pas l'accord, quelle sera la suite ?

A protester in Kyiv hold a sign "Europe starts with you". Nov. 23, 2013. Photo by Olha Snitsarchuk. Used with permission.

Un manifestant de Kiev, le 23 novembre, tient une affiche avec l'inscription “l'Europe commence avec toi”. Photo Olha Snitsarchuk. Utilisée avec permission.

 

VÍDEO : l'énergie hydroélectrique du fleuve Uruguay, ‘Pas si propre, pas si bon marché que ça’

dimanche 1 décembre 2013 à 18:15
A maior bacia hidrográfica da Região Sul do Brasil está cravejada de usinas hidreléctricas.

Le plus grand bassin hydrographique de la région Sud du Brésil est parsemé de centrales hydroélectriques.

[Cet article du collectif Catarse, a été publié à l'origine sur le site d'Agência Pública, le 30 octobre 2013, sous le titre : Pas si propre, pas si bon marché.]

il faut que la population brésilienne sache que l'énergie propre et bon marché des centrales hydro-électriques n'existe pas”. C'est ce qu'affirme un professeur de l'université de São Paulo, Célio Bermann. Il ajoute: “Pour examiner cette question, j'ai parcouru le cours du Rio Uruguay entre l'État de Rio Grande du Sul et  Santa Catarina, le résultat a été un reportage vidéo intitulé “Barrage”, que vous pouvez voir sous le titre : “Pas si propre, pas si bon marché” 

Le plus grand bassin hydrographique de la région sud du Brésil est parsemé de centrales hydro-électriques. Ce qui était à l'origine un système complexe de rivières en cascade, est aujourd'hui une série quasi continue de lac larges et profonds. C'est précisément sur le territoire national du Brésil, dans l'ultime tronçon qui garde encore ses caractéristiques originelles, que le gouvernement fédéral souhaite autoriser la construction de nouveaux ouvrages. Dans cette optique, il  ignore les conséquences et fait fi de tous les droits sociaux économiques et environnementaux.

Au  prétexte qu'il s'agit de ressources naturelles renouvelables, la planification des concessions pour ce type de centrale est réalisée selon le principe d'un prix de vente de l'énergie produite au moindre coût. C'est la position défendue par Ronaldo Custódio, directeur des programmes techniques d'Elctrosul:

Même si le coût de l'investissement n'est pas moins élevé (que pour les autres types de centrales) l'énergie produite par chaque centrale restitue les  investissements financiers nécessités pour sa réalisation.

Il se trouve qu'un fleuve n'est pas qu'une gouttière ou un drain, mais d'abord un organisme liquide connecté à un système de flux montant et descendant. Pour  le coordonnateur des études d'impact sur le bassin du fleuve Uruguai (FRAG/Rio), Rafael Cruz, la première question à se poser avant de barrer un fleuve est : quelle est sa capacité de tolérance à des centrales hydro-électriques ? Rafael Cruz fait la critique suivante :

Si on fait le bilan habituel avant l'implantation de centrales hydro-électriques et que l'on ne vérifie pas la fragilité du fleuve au regard des impacts environnementaux, l'énergie produite peut paraître propre…

Notre équipe a essayé d'enquêter par des observations sur le terrain, des rencontres avec les populations concernées, par des discussions avec les entreprises, la consultation de spécialistes et le contrôle des données disponibles, pour savoir comment sont traités ces effets externes, collatéraux, qui échappent à l'attention lors des prises de décision.