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Le Parlement de Guinée-Bissau rejette l'amnistie pour les auteurs du coup d'Etat

vendredi 20 septembre 2013 à 12:00

Une loi d'amnistie des personnes impliquées dans le coup d'Etat militaire d’avril 2012 en  Guinée-Bissau a été rejetée par le Parlement national le mardi 10 septembre 2013.

La veille de l'ouverture de la séance spéciale, la Ligne guinéenne des droits de l'homme s'était opposée à la loi d'amnistie proposée par le gouvernement de transition dans une lettre ouverte à Ibraima Sory Djalo, président de l'Assemblée Nationale.

Cette lettre a été diffusée sur Internet par l'organisation des droits de l'homme Maison des droits et par le prolifique bloggeur António Aly Silva, qui a également pris position contre cette loi :

Selon l'organisation [la Ligne guinéenne des droits de l'homme] le vote de cette loi d'amnistie pourrait générer des sentiments d'injustice, serait susceptible de conduire à la récidive et perpétuer l'impunité dans une société déjà fortement marquée par une longue histoire de violences.

Un important rapport publié par la Ligue au début de cette année (Voir l’article de Global Voices), détaille point par point une longue histoire de violence et d'impunité dans le pays en mettant l'accent sur les défaillances du système judiciaire et des forces armées.

Des élections sont prévues pour novembre 2013, après un an et demi d'un gouvernement de transition présidé par Manuel Serifo Nhamadjo arrivé au pouvoir après le coup d'Etat.

L'église camerounaise s'oppose à Paul Biya

vendredi 20 septembre 2013 à 11:40

Selon le site d’informations Camer.be, les évêques camerounais appelleraient les électeurs à sanctionner le RDPC (parti du président Paul Biya au pouvoir depuis bientôt 31 ans) lors des élections législatives et municipales du 30 septembre prochain, dans une lettre de circonstance publiée par la conférence épiscopale dans laquelle ces derniers dressent un bilan peu élogieux des trente-et-une années de gouvernance sous la houlette du président Biya.

Le monument aux femmes tchétchènes, un affront à la Russie ?

jeudi 19 septembre 2013 à 19:56
Dedication of the Dadi-Yurt memorial. YouTube screenshot.

Inauguration du mémorial de Dadi-Yourt. Capture d'écran YouTube.

Samedi dernier 14 septembre, le président tchétchène Ramzan Kadyrov a inauguré un monument à des femmes tchétchènes qui ont sacrifié leur vie lors de la conquête du Nord-Caucase par la Russie au XIXe siècle. D'après ce récit, que certains disent une légende, en 1819 quarante-six femmes tchétchènes capturées par le général russe Ermolov se sont jetées avec leurs ravisseurs du haut d'un pont sur le Terek, préférant la noyade au déshonneur.

Ramzan Kadyrov a publié une série de photos de la cérémonie d'inauguration sur son compte Instagram, écrivant [russe] :

Ахмед Кадыров заявил, что там, где не уважают женщин, не берегут их честь, не вырастают достойные мужчины.

Akhmed Kadyrov [père de Ramzan] disait que là où on ne respecte pas les femmes, où on ne protège pas leur honneur, on n'élève pas d'hommes dignes.

Le geste de Kadyrov a provoqué l'indignation dans la blogosphère russe, de nombreux blogueurs y voyant une approbation implicite à tuer les soldats russes, un nerf toujours sensible dix ans à peine après la fin du dernier conflit tchétchène.

L'utilisateur de LiveJournal DimkaJD récrimine [russe] :

Учитывая, что Чечня — дотационная республика, этот памятник построен на российские деньги.

Vu que la Tchétchénie est une république subventionnée, ce monument a été édifié avec l'argent russe.

Un autre blogueur, Stbcaptain, prédit, désillusionné [russe] :

Не удивлюсь, если власть проглотит эту оплеуху безмолвно и безропотно.

Je ne serai pas étonné si le gouvernement [fédéral] avale cette gifle sans mot dire et avec résignation.

Celui-ci fait le lien avec les récentes violences entre Tchétchènes et Russes d'origine :

На самом деле, это очень плохо.

Намного хуже, чем драки с участием ножиков.

Гораздо хуже, чем дотации центра, больше похожие сами знаете, на что.

Неизмеримо хуже, чем красивая мечеть, накрученная аж до ранга “Символа России”.

Собственно, это декларация политического видения, в рамках которого Россия из foederātiō явочным порядком превращена в в сommonwealth.

En réalité, c'est très mauvais.

Bien pire que les rixes à l'arme blanche.

Encore pire que les dotations fédérales, plutôt pareilles à vous savez quoi [note de l'auteur : probablement un "tribut"].

Incommensurablement pire que la belle mosquée forcée au rang de “symbole de la Russie”.

En fait, ceci est une déclaration de vision politique, dans le cadre de laquelle la Russie se transforme, de sa propre autorité, de fédération en commonwealth [en anglais dans le texte].

Sur le site d'Ekho Moskvy, la militante de la société civile et défenseure des droits des détenus Anna Karetnikova a écrit une tribune s'interrogeant sur les motivations de Kadyrov à édifier un monument aux femmes-martyrs, alors que [russe] les faits commémorés vont à l'encontre de la conception traditionnelle de la féminité tchétchène :

Женщина – то, что вы всегда более всего оберегали столетиями. Это то, что я ценю превыше всего в вашей культуре. И что теперь? Не женщина-мать, не женщина – хранительница очага. Убившая себя и других женщина.

Les femmes sont ce que vous avez toujours protégé plus que tout depuis des siècles. C'est ce que j'estime par-dessus tout dans votre culture. Et maintenant ?  Pas la femme-mère, ni la femme gardienne du foyer. Mais une femme qui s'est tuée elle-même et a tué les autres.

Valery Fedotov, un député russe, a titré son billet de blog [russe] sur la question : “Encore une autre norme pour la Tchétchénie.” Il cite plusieurs autres incidents des derniers mois, où les Tchétchènes semblent avoir été jugés selon des critères différents de ceux de leurs concitoyens russes. Et Fedotov de conclure :

Чечня является частью РФ всего лишь номинально. Но на это готовы закрывать глаза до тех пор, пока Кадыров демонстрирует номинальную же лояльность Москве, точнее – лично Путину. А что будет потом, лет через десять-двадцать – об этом вообще стараются не говорить. Меж тем, часики тикают, противоречия накапливаются.

La Tchétchénie n'est que nominalement une partie de la Fédération de Russie. Mais [le Kremlin] est prêt à fermer les yeux aussi longtemps que Kadyrov fait preuve d'une loyauté tout aussi nominale à Moscou, ou plus exactement, à Poutine personnellement. Mais qu'en sera-t-il plus tard, dans 10 ou 20 ans, personne ne veut en parler. En attendant, les heures tournent, les contradictions s'accumulent.

Les artistes brésiliens s’unissent pour sauver les lions au Kenya

jeudi 19 septembre 2013 à 18:16
Leo Vultus by Murillo Martinsfor the campaign Run4Run4Lions.

Leo Vultus par Murillo Martins pour la campagne Run4Run4Lions.

Après la publication collective #sobreontem (A Propos d’Hier)  à l'appui du mouvement [portugais] qui a initié les protestations en juin dernier [anglais] à São Paulo, les artistes brésiliens unissent actuellement leurs forces pour une nouvelle cause. Cette fois, leurs œuvres sont contre l’abattage des lions à Samburu, Kenya.

Les natifs de la région utilisent du poison ou d’autres armes contre les lions qui attaquent leurs chèvres. Pour sensibiliser l’opinion publique à cette question, en 2010 l’Ewaso Lions Project a organisé un semi-marathon dans le but de “neutraliser les conflits entre l’homme et la faune sauvage en impliquant la communauté locale dans la préservation des lions.” Pour les organisateurs, “plus de chèvres gratuites” est une partie de la solution au problème, et c’est pourquoi lors du premier événement en 2010, les gagnants de la course recevaient des chèvres comme prix.

Actuellement, le projet se prépare pour la prochaine course avec la campagne de financement #Run4Run4Lions, qui recueillera des fonds pour le semi-marathon de 2014. Les œuvres originales (dont certaines sont déjà vendues) des artistes brésiliens sont offertes comme compensation pour ceux qui soutiennent le projet.

Pour en savoir plus sur la campagne :

Cameroun : Qu'il est difficile d'enseigner l'Histoire

mercredi 18 septembre 2013 à 23:42

Philippe Menkoue, traducteur pour Global Voices en français, est aussi jeune professeur d'Histoire et géographie en collège technique au Cameroun et a publié un témoignage sur la difficulté d'intéresser les élèves à cette matière, surtout dans les filières techniques. “Informatique, télécommunications, hôtellerie-restauration, etc., de plus en plus, j’entends parler de « métiers d’avenir ». Un concept plutôt fourre-tout à mon avis, mais qui contribue à renforcer les préjugés sur l’inutilité d’enseigner l’Histoire dans ces lycées. Comme si l’Histoire n’aiderait pas ces élèves à mieux comprendre, analyser certains faits et réussir dans ces domaines.”