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L'humour chilien, un virus redoutable pour l'Amérique latine

jeudi 21 janvier 2016 à 21:52
Screen Shot 2016-01-18 at 13.03.45

“Porno pour hipsters” est un des clips humoristiques largement partagés sur les réseaux hispanophones et qui vise à faire de l'humour sur le dos de certains groupes sociaux. Capture d'écran de cette vidéo disponible sur YouTube sur le compte de Laf Producciones.

Les jeunes Latino-Américains sont en train de découvrir le potentiel d'Internet en matière de diffusion d'expressions artistiques comprenant évidemment le comique, l'humour. C'est le cas, par exemple de Laf Productions, une entreprise  constituée d'une équipe de Chiliens créatifs diffusant, sous leur propre label, leur humour sur le net. Laf est devenue très populaire sur les réseaux sociaux, y compris au-delà des frontières chiliennes, une des clés pour qu'un contenu devienne viral. FacebookTwitter et YouTube rassemblent ceux qui suivent ces jeunes humoristes. Le nom de marque, Laf, fait évidemment référence à la version phonétique espagnole du mot anglais laugh (le rire) .

Cette équipe formée autour de Andrés Feddersen (directeur commercial), Loretto Araya (directrice artistique et protagoniste des sketchs les plus populaires) et Sebastián Lavados (réalisateur audio visuel) a gagné une grande popularité non seulement au Chili, mais aussi en Argentine et au Mexique, entre autres pays d'Amérique latine. On en a la preuve sur Twitter:

J'ai découvert un nouveau groupe de musique du Danemark, que personne ne connaît… HAHAHA

Les responsables de cet engouement disent que cette diffusion de courtes vidéos spécifiques d'un type actuel de consommation par l'intermédiaire des smartphones, et la segmentation du public par Facebook sont les clés d'une visualisation de ces sketchs comiques qui ont adopté une forme adaptée aux réseaux sociaux du monde hispanophone. Lors d'un entretien réalisé par le média local BiobioChile, Andrés expliquee :

Sur Internet tu n'as pas le temps de présenter un personnage. Un personnage, sa description, son histoire c'est très lent, alors comme tu ne peux pas mettre un nom dessus pour que les gens l'identifient et comprennent l'histoire, tu dois leur donner l'impression que tu as quelque chose à leur dire personnellement […] Tu as tellement peu de temps pour capter l'attention d'une personne, que tu dois lui donner quelque chose qui aura un effet immédiat dans sa culture. Autres temps, autres manières de présenter les choses.

Des personnages classiques de la culture actuelle des jeunes  deviennent objets de réflexions au travers de l'humour de ce groupe de créatifs chiliens. Dans la série des  “Porno para“, hipsters, fans de Star Wars, végétarens, etc. se transforment en sujets de plaisanteries :

Laf se fait l'écho de ces personnages qui sont le propre du quotidien d'une génération et la représentent au travers de l'humour. C'est peut-être un des secrets du succès obtenu. Les gens de vingt ou trente ans se retrouvent ainsi, dans les videos de Laf Producciones, spectateurs de leur vie quotidienne et peuvent même en rire. Les problématiques liées aux genres sexuels peuvent être également abordées de cette façon.

Même si globalement les thèmes des vidéos font référence à des personnages de la culture universelle, l'humour local touchant des thèmes spécifiques de l'identité chilienne à toute sa place.
 Dans la video: “7 fails típicos del 18″, c'est lindépendance du Chili qui est l'objet de l'humour, ce qu'on en attend normalement et ce qui se passe réellement. De la même façon quelques-unes des vidéos faisant partie de la collection  #Cómo me ven jouent avec la vision que les Chiliens de la capitale ont des provinciaux et vice versa.

L'histoire barbare des chasses royales dans les plaines du sud Népal

mercredi 20 janvier 2016 à 22:23

Tethered rhinoceros with caged deer in the background. Possibly part of the gift of a collection of animals indigenous to Nepal which the Maharaja had presented to the King George V. Image by The Australian National University Digital archives. From Public domain.

Les plaines au sud du Népal sont célébres non seulement pour leur fertile terre arable, mais aussi pour leurs denses forêts et une pléthore d'animaux sauvages.

À présent transformée en parcs nationaux, cette grande étendue était jadis un terrain de chasse très giboyeux. L'actuel Parc National de Chitwan était utilisé comme réserve royale de chasse entre 1846 et 1951 par la dynastie régnante népalaise Rana et ses invités.

Les chasses royales britanniques commencèrent en février 1876 et étaient accueillies par le premier ministre Népalais de l'époque Jung Bahadur Rana, écrit Subodh Rana dans son blog :

En février 1876, Albert Edward, Prince de Galles (plus tard roi Edward VII), fils de la Reine Victoria, est venu pour chasser dans Banbassa au Népal occidental, invité par le premier ministre Jung Bahadur Rana, et a tiré 23 tigres au cours d'une fusillade qui a duré deux semaines. Il a présidé le Delhi Durbar [Audience publique royale] en célébration de la proclamation de sa mère la reine Victoria Impératrice de l'Inde le 1er janvier 1876. On a écrit qu'il s'ennuyait tellement dans la routine des formalités de l'État que venir tirer le gibier au Terai était le clou de son séjour indien.

Plus tard, plusieurs membres de la famille royale britannique ont suivi cette tradition, invités par les premier ministres Rana. Même l'archiduc François-Ferdinand [héritier du trône austro-hongrois], dont l'assassinat en 1914 a déclenché la première guerre mondiale, est venu chasser au Népal invité par le Maharajah Bir Shumsher en mars 1893.

Néanmoins, la plus barbare et plus horrible excursion de chasse est celle du roi George V qui a visité le Népal après son couronnement d'empereur de l'Inde en 1911.

Invités par le premier ministre Chandra Shamsher Rana, les chasseurs ont abattu 18 rhinocéros, 39 tigres et 4 ours lippus entre 18 et 28 décembre 1911.

Le roi lui-même a tiré 8 rhinocéros, 21 tigres et un ours.

La chasse Royale au tigres et rhinocéros dans le Terai Népalais en 1911 de Kees Rookmaaker, Barbara Nelson et Darrel Dorrington détaille le massacre cynégétique.

Le premier ministre népalais Chandra Shamsher saluant le roi George V pendant une excursion de chasse au Terai au Népal en 1911.

Le roi George V avec le gibier de la journée, décembre 1911. Un total de 39 tigres, 18 rhinocéros et 4 ours ont été tués. #Nepal

1911– Edward Henry, ancien inspecteur général de le police du Bengale, lors d'une chasse royale avec le roi George V à Narayani au Népal.

La chasse royale a été documentée en 50 photographies d'un album donné à l'Université Nationale Australienne. L'ANU a pourvu les photos de légendes.

L'article  La chasse de sa Majesté impériale au Terai népalais, décembre 1911 décrit la campagne comme suit :

[…] L'entourage du Maharaja, qui était dans un camp à part en amont sur la rivière, comptait 14.000 [personnes], dont 2.000  préposés aux éléphants. Le 24 décembre 1911, après le Service Divin, le Maharaja présente un cadeau au roi : une collection de plus de 70 variétés d'animaux indigènes [sic] du Népal. Lors de la chasse qui a suivi le Service Divin le 25 décembre, environ 600 éléphants ont formé le “ring” [anneau]. Le roi a tiré le plus grand tigre de l'expédition ce jour là. […]

Voilà des photos choisies de la chasse royale.

Hunting party on elephants crossing a river.

Une partie de chasse à dos d'éléphants, traverse une rivière. Image à titre gracieux de la Bibliothèque des collections numériques de l'Université Nationale Australienne. Domaine public.

A tiger crossing a stream. Image courtesy The Australian National University Digital collections library. From Public domain.

Un tigre traverse un ruisseau. Image à titre gracieux de la Bibliothèque des collections numériques de l'Université Nationale Australienne. Domaine public.

Mahouts (elephant handlers) and shikaris (hunters) on elephants forming a “ring”. Image courtesy The Australian National University Digital Collections Library. From Public domain.

Mahouts (préposés aux éléphants) et shikaris (chasseurs) sur des éléphants formant un “ring”. Image à titre gracieux de la Bibliothèque des collections numériques de l'Université Nationale Australienne. Domaine public.

Elephant and mahout with tiger.

Éléphant et mahout avec un tigre. Même source.

Hunting party with King George V and Maharaja of Nepal.

Une partie de chasse avec le roi George V et le Maharaja du Népal. Même source.

Hunters inspect four dead tigers and a deer.

Des chasseurs inspectent 4 tigres morts et un cerf. Même source.

George V takes note of the number killed three tigers and a bear.

George V prend note du nombre des animaux tués. 4 tigres, et un ours. Même source.

Slain tiger on the back of an elephant

Un tigre abattu, sur le dos d'un éléphant. Même source.

Hunters with slain rhinoceros

Des chasseurs avec des rhinocéros abattus. Même source.

A group of men watch as a dead rhinoceros is skinned and dismembered.

Un groupe d'hommes regarde un rhinocéros mort en train d'être dépouillé et démembré. Même source.

Group photograph of the hunting party in front of George V’s bungalow. King George V with Chandra Shamsher Janga Bahadur Rana, Prime Minister and Maharaja of Nepal, stand in the centre.

Photo de groupe de la partie de chasse devant le bugalow de George V. Le roi George V et Chandra Shamsher Janga Bahadur Rana, Premier Ministre et Maharaja du Népal, sont debout au centre. Image du Domaine Public.

A part ces photographies, il y a peu de traces concrètes de cette époque. Shankarshan Thakur, le rédacteur du Telegraph à Delhi tweete:

Le pavillon de chasse construit pour George V à Bhikhnathori sur la frontière entre Népal et Inde est à présent un tripot abandonné.

Enfin un président pour le Liban, après la réconciliation des chrétiens ennemis Geagea et Aoun ?

mercredi 20 janvier 2016 à 08:54
"Hell is freezing over," quips Anthony Elghossain as he watches the Ooun-Geagea agreement playing out on his computer. Photograph shared on Twitter.

“Il gèle en enfer”, ironise Anthony Elghossain (@aelghossain) en suivant sur son ordinateur la conclusion de l'accord Aoun-Geagea. Photo partagée sur Twitter.

Le chef des Forces Libanaises Samir Geagea a a annoncé le 18 janvier qu'il soutenait la candidature à la présidence de son adversaire du temps de la guerre civile, Michel Aoun. Un accord qui vaudra peut-être au Liban d'avoir enfin un nouveau président après vingt mois de vacance de la fonction suprême.

Geagea, le président exécutif des Forces Libanaises, le deuxième parti politique chrétien du Liban, et Aoun, ex-commandant en chef de l'armée libanaise et fondateur du Courant Patriotique Libre, se sont combattus pendant la guerre civile libanaise de 1975-1990. Le 31 janvier 1990, l'armée libanaise sous le commandement du général Aoun affronta les Forces Libanaises, après la déclaration d'Aoun qu'il était de l'intérêt national d’ “unifier les armes”,  autrement dit, que les Forces Libanaises devaient se soumettre à son autorité de chef de l'Etat en exercice. Une bataille qui causa la mort de centaines de civils.

Pour ne rien simplifier, Geagea aurait l'appui de l'Arabie Saoudite, tandis qu'Aoun a le soutien du Hezbollah, lui-même adossé à l'Iran. Si cette reconnaissance rapproche Aoun de la présidence, elle ne suffit pas à lui garantir le poste, car au soutien du Hezbollah dont bénéficie Aoun, devra s'ajouter celui de Walid Joumblatt, le chef du Parti Socialiste Progressiste. Il lui faut aussi tâcher d'obtenir l'appui d'autres blocs parlementaires, dont celui de l'ex-Premier Ministre Saad Hariri, chef de l’Alliance du 14 mars, qui, lui, soutient la candidature à la présidence de Soléimane Frangié. Au Liban, le président est nécessairement un chrétien maronite, mais doit tout de même être élu par le parlement.

Perdu ? Vous n'êtes pas le seul. Beaucoup d'internautes le sont comme vous.

La politique libanaise a de quoi dérouter, explique Fouad Khreis :

Aoun : Pour l'armement du Hezbollah
Geagea : Pour le désarmement du Hezbollah
Hariri (Saad) : Bachar Al Assad est un criminel
Frangieh : Bachar Al Assad est mon ami
Moi : !!!!

Ajoutant à la confusion, Ziad Achkar tweete :

Est-ce que quelqu'un au Liban peut me mettre au parfum de ce qui se passe ?

Le rédacteur en chef de la revue Foreign Policy Middle East, David Kenner, installé à Beyrouth, s'est plongé dans les vieux journaux pour ramener plus d'informations sur les deux frères ennemis :

[Surligné en bleu : Geagea a tenu une conférence de presse, où il a traité Aoun de “fou, de menteur, d'imbécile politique complet”. “Ne croyez pas que vous pouvez en finir avec nous. Nous vous combattrons 100 ans”, a-t-il dit]

26 ans après cet article, ces deux mecs se sont embrassés et ont commencé une alliance neuve, parce que le Liban.

Purée, ça me ramène à la lecture des articles de 1990 sur Geagea-Aoun, et c'est juste dingue.

L'annonce en a stupéfait plus d'un.

Abir Ghattas partage ce GIF :

Aoun après le soutien de Geagea

Lina Arabii montre LE moment :

Sur l'image : Dé-Haïr

Rami Kiwan demande :

Quoi, les auteurs de Game of Thrones ne sont pas d'origine libanaise ?

Halim Shebaya s'étonne :

did any of the new year's astrologers predict this nomination?

Un des astrologues du Nouvel An a-t-il prédit cette candidature ?

Revenons à Achkar, pour qui une issue quelle qu'elle soit est appréciable :

Je ne suis un fan ni de Geagea ni d'Aoun, mais tout pas vers la réconciliation devrait être bienvenu. Nous ne pouvons plus continuer à vivre ainsi.

La réconciliation Geagea – Aoun est saluée même par la fameuse chanteuse libanaise Elissa, qui tweete à ses 8,2 millions d'abonnés :

Enfin… Après 30 ans… les chrétiens sont unis sur les questions nationales… Pourvu que ça dure

” Boire un cappuccino dans un Burkina splendide”: Le Burkina Faso rend hommage aux victimes des attaques de Ougadougou

mardi 19 janvier 2016 à 22:57
Splendid Hotel apres les attaques - Domaine public

Splendid Hotel apres les attaques – Domaine public

Le Burkina Faso est en deuil.

Le 15 janvier 2016, des adolescents armés ont attaqué le bar Taxi Brousse, le restaurant Le Cappuccino et l'hôtel Splendid dans le centre de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso provoquant la mort de 30 personnes et en blessant 56. L'attaque terroriste est revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le motif des attaques a été présenté par les AQMI comme une revanche contre les intérets français suite à l'operation militaire francaise dans le Sahel en 2012.

Les attaques de Ouagadougou via Barmou Salifou sur twitter (avec permission)

Les attaques de Ouagadougou via Barmou Salifou sur twitter (avec permission)

Victimes de l'attaque de Ougadougou via Balima Salifou sur twitter

Victime de l'attaque de Ougadougou via Barmou Salifou sur twitter

Le commandant de la lutte anti-terroriste Burkinabé explique qu'a son arrivée sur les lieux, il a vite compris qu'il n'avait pas affaire a une prise d'otage:

They wanted to kill the maximum number of people and for them it wasn't a problem to die. We couldn't just do what we wanted. We were obliged to take account of the life of the clients inside the hotel and avoid opening fire on them

Ils voulaient tuer le maximum de personnes et pour eux, ce n'était pas un problème de mourir. Nous ne pouvions pas faire ce que nous avions prévu de faire. Nous étions obligés de tenir compte de la sécurité des clients à l'intérieur de l'hôtel et éviter d'ouvrir le feu sur eux.

Les survivants racontent le calvaire qu'ils ont subi. Yannick Sawadogo notamment affirme :

It was horrible… there was blood everywhere. They were firing at people at close range

C'etait horrible… il y avait du sang partout. Ils tiraient sur les gens à bout portant.

Une autre rescapé des attaques raconte ce qu'elle a vu :

Le monde entier partage le deuil du pays. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #JesuisOuaga a été le point de ralliement pour exprimer la solidarité des internautes avec les familles des victimes.

Parmi les victimes Burkinabés se trouvent:

- Pascal Kinda, ancien president du Comité national olympique et des Sports Burkinabè, 70 ans:

- Ahmed Kere, 33 ans et traducteur. Voici la reaction d'une de ses amies:

Quelle triste journée. Une belle personne, un ami , a été tué dans un attentat terroriste à #BurkinaFaso . Il parlait d'amour, jamais de haine. RIP Ahmed Kere

- Simplice Armel Kinane, pompier, 32 ans.  Son ami Eric Kabre lui rend hommage sur Facebook:

Repose en paix frère. Tu resteras gravé dans nos mémoires.

- Jacqueline Lankoande, 40 ans, ingénieur électrique.

Ses amis décrivent Jacqueline comme une personne aimable et timide. “Elle n'aurait pas fait de mal à une mouche” disent-ils.

Les autres victimes connues à ce jour sont listées ici.

Le Burkina Faso a decrété 3 jours de deuil national:

Les internautes Burkinabé déplorent qu'ils n'aient pas observé l'ampleur des élans de solidarité pour les victimes des attaques a Paris sur internet que pour celles de Ouagadougou:

Mais surtout Les Burkinabés ont fait voeux de resistance encore et toujours contre toute formes d'extrémismes et de violence comme le montre ce poster qui a été largement partagé par les internautes:

Les “anti-princesses” d'Argentine arrivent en Italie

mardi 19 janvier 2016 à 17:19
anti-principesse (1)

Couverture du livre dédié à l'Anti-princesse Frida Kahlo, avec l'aimable autorisation de Rapsodia Edizioni

Pourquoi, quand on nous raconte des histoires,  nous parle-t-on toujours de femmes et d'hommes importants ? Importants comme les princesses, toutes bien habillées, qui ne peuvent pas jouer ou se salir…Ou comme les super-héros, avec des super pouvoirs qu'on aura jamais…Dans notre cas, quand nous disons « important », nous parlons de celles qui sont « salies » pour s'amuser, pour grandir, qui n'ont pas attendu que quelque chose arrive, qui ont utilisé des super pouvoirs, mais d'un autre genre ! Comme par exemple réaliser des objectifs impensables, affronter le monde d'une façon très personnelle, surmonter d'énormes obstacles et imprimer leur marque sur leur époque.

Global Voices avait déjà parlé de ces livres pour enfants, dans cet article, en octobre dernier : une collection de livres illustrés venait de sortir en Argentine mais il n'était pas encore possible de deviner que les histoires de ces femmes extraordinaires d'Amérique latine arriveraient un jour en Italie. Mais aujourd'hui, nous pouvons le dire : les ‘Anti-princesses’ arrivent en Italie.

Tout a été possible grâce aux éditions italiennes Rapsodia qui ont fait traduire toute la collection imaginée par Martín Azcurra, écrite par Nadia Fink et illustrée par Pitu Saá et publiée par la maison d'édition argentine Chirimbote. Comme en Argentine, le premier livre à être publié en Italie est celui consacré à la vie de la peintre mexicaine Frida Kahlo.

Dans une interview, l'auteure Nadia Fink a dit :

“Nous voulons montrer que dans ce monde globalisé et à la culture fortement colonisée, il est possible de créer de belles histoires avec celle de vraies femmes. […] Elle ont souffert, elles se sont amusées, elle sont allées à la recherche de leur propre destin, elles ont travaillé avec d'autres femmes et hommes.”

anti-principesse (2)

En avant-première, la première page du livre en italien dédié à l'”anti-princesse”  Frida Khalo, avec l'aimable autorisation de Rapsodia Edizioni

Elle ajoute :

“Nous utilisons un niveau de langage simple, mais pas excessivement simple. Nous laissons des questions sans réponse pour qu'ils (les lecteurs) aient envie d'en savoir plus.”

Ces ‘anti-princesses’ n'apportent pas uniquement l'art qu'elles pratiquaient mais aussi tout un bagage d'émotions complexes et hétérogènes qui se reflètent dans l'histoire de leur vie. Ainsi, les sujets abordés sont très différents de ceux auxquels nous sommes habitués (ndlr : dans la littérature-jeunesse), de la dépression à la bisexualité, mais de façon délicate, et sans jamais tomber dans la superficialité.

Le voyage avec ces personnalités extraordinaires ne s'arrête pas aux mots. Le livre encourage les jeunes lecteurs à apprendre à travers le jeu, grâce aux suggestions présentées dans les pages de l'édition italienne pour rapprocher deux pays extrêmement éloignés l'un de l'autre, dans un monde où la méfiance envers l'autre se fait toujours plus forte.